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Le tribunal de l’Héliée

Justice et Politique dans l’Athènes du VIe au IVe siècles avant J.-C.

de Alexandra K. Bartzoka (Auteur)
©2018 Thèses 470 Pages

Résumé

Le tribunal de l’Héliée est une des institutions les plus importantes de la démocratie athénienne aux Ve et IVe siècles avant J.-C. Au début de chaque année, six mille Athéniens, non professionnels, sont tirés au sort et jugent la grande majorité des affaires de la cité. Mais, contrairement au Conseil des Cinq Cents, à l’Aréopage et même à l’Assemblée du peuple, on ne peut pas identifier l’Héliée dans les faits à une assemblée précise de six mille juges. C’est exactement sur ce point que s’impose sa particularité et donc son intérêt.
En proposant un travail consacré à l’Héliée, ce livre suit la mise en place progressive de cette institution depuis la première époque qui offre un contexte favorable à l’organisation d’une justice démocratique aux changements apportés aux procédures judiciaires au cours du IVe siècle avant J.-C. L’Héliée est sans doute un espace institutionnel dont la fonction est de résoudre les conflits judiciaires qui sont nés dans le cadre de la communauté athénienne. Toutefois, elle constitue en même temps un lieu de transformation de la cité, puisqu’elle est intégrée dans la continuité de ses pratiques. Le destin croisé de la polis et de son tribunal invite ainsi à examiner le rôle dynamique de l’Héliée dans la vie d’Athènes : les procès intentés, les acteurs concernés, les chefs d’inculpation et leur issue interagissent souvent avec les débats au sein de l’Assemblée, l’influence des orateurs, les conditions politiques, les périodes de rupture et de tension.
L’angle d’attaque est chronologique et met en lumière les problèmes spécifiques qui se posent à chaque période. La démarche repose sur l’analyse des témoignages anciens et examine si les modèles intellectuels utilisés jusque-là pour traiter de l’Héliée sont vraiment pertinents. Le livre permet d’aborder la question du rapport qui s’est développé au cours des siècles entre justice et politique et donne à réfléchir sur ce rapport aujourd’hui.

Table des matières

  • Couverture
  • Titre
  • Copyright
  • À propos de l’auteur
  • À propos du livre
  • Pour référencer cet eBook
  • Table des matières
  • Avant-propos
  • Introduction
  • Chapitre I. Questions de terminologie
  • A. Le terme « Héliée » dans les sources littéraires et épigraphiques des Ve et IVe siècles
  • B. Étymologie du terme – rapport avec les termes ἁλία/η et ἁλιαία
  • Chapitre II. L’Héliée de Solon ?
  • A. Les sources contemporaines de l’époque de Solon
  • 1. Les poèmes de Solon
  • 2. Les lois de Solon
  • 3. Les données archéologiques
  • B. Les textes d’Aristote et de Plutarque
  • 1. Les deux passages d’Aristote
  • 2. Le texte de Plutarque
  • C. La « constitution des ancêtres »
  • Conclusions
  • Chapitre III. Quelle période pour la création de l’Héliée ?
  • A. La tyrannie de Pisistrate
  • B. L’isonomie de Clisthène
  • C. L’époque après les réformes de Clisthène
  • Conclusions
  • Chapitre IV. Le tribunal populaire au milieu du Ve siècle
  • A. D’Éphialte à Périclès
  • 1. La réforme réduisant les pouvoirs de l’Aréopage
  • 2. Autres changements apportés au tribunal
  • 3. L’introduction du misthos des juges
  • B. Le tribunal populaire et les procès jusqu’au début de la guerre du Péloponnèse
  • 1. Le tribunal populaire et les alliés
  • 2. Le tribunal populaire et les Athéniens
  • Conclusions
  • Chapitre V. Le tribunal populaire pendant la guerre du Péloponnèse
  • A. Le tribunal populaire et la Ligue de Délos
  • B. L’Héliée et l’Assemblée du peuple au cours des dernières décennies du Ve siècle
  • C. De 411 à 404/3 : une période de tension et de rupture
  • 1. Le mouvement oligarchique de 411 et le régime des Cinq Mille
  • 2. Le mouvement oligarchique de 404 et ses conséquences
  • Conclusions
  • Chapitre VI. Le tribunal populaire au cours des premières années de la restauration de la démocratie en 403/2
  • Le serment prêté par les héliastes
  • Composition du corps des juges
  • Le système de répartition des juges au sein des tribunaux
  • La reprise des procès
  • Les procès et les procédures judiciaires
  • Deux nouvelles fonctions de l’Héliée à propos des lois ?
  • a. Les nomothètes ?
  • b. L’accusation pour avoir proposé une loi nocive
  • Le type de procès
  • Conclusions
  • Chapitre VII. Le cadre formel du fonctionnement de l’Héliée au IVe siècle
  • Conclusions
  • Chapitre VIII. L’Héliée dans la turbulence militaire de la première moitié du IVe siècle
  • A. De la guerre dite de Corinthe à la seconde Confédération maritime
  • B. Le tribunal populaire et la seconde Confédération maritime
  • 1. Les « réformes » judiciaires attribuées à l’année 377
  • 2. Les procès du début de la Confédération jusqu’à la fin de la guerre des Alliés
  • Le tribunal populaire et les alliés
  • Le tribunal populaire et les Athéniens
  • Conclusions
  • Chapitre IX. De la fin de la guerre des Alliés à la guerre lamiaque
  • A. Introduction à une période particulière pour l’histoire d’Athènes
  • B. L’importance du tribunal populaire selon les auteurs du milieu du IVe siècle
  • 1. Les tribunaux dans la pensée d’Isocrate
  • 2. Les Lois de Platon et le tribunal populaire
  • C. L’Héliée vis-à-vis des nouvelles conditions de la seconde moitié du IVe siècle : trois cas d’étude
  • 1. Les emmènoi dikai emporikai
  • 2. Le tribunal populaire et l’Aréopage dans la seconde moitié du IVe siècle : l’apophasis
  • 3. Le nomos eisangeltikos : un changement ?
  • D. Les procès à caractère politique des années 355-322
  • Conclusions
  • Conclusion générale
  • Tableau 1. Le terme « Héliée » dans les sources littéraires et épigraphiques des Ve et IVe siècles
  • Tableau 2. Les termes ἁλία/η et ἁλιαία dans des régions hors d’Athènes
  • Tableau 3. Les expressions (ὦ) ἄνδρες δικασταί, ὦ ἄνδρες et (ὦ) (ἄνδρες) Ἀθηναῖοι dans les plaidoyers attiques
  • Tableau 4. Les procès de caractère ou d’intérêt politique
  • Liste des abréviations
  • Bibliographie
  • Index

Alexandra Bartzoka

Le tribunal de l’Héliée

Justice et Politique dans l’Athènes
du VIe au IVe siècles avant J.-C.

À propos de l’auteur

ALEXANDRA BARTZOKA est docteur en Histoire ancienne de l’Université Paris Nanterre. Elle est actuellement rattachée en tant que chercheur postdoctorante à l’Université Paris-Sorbonne (UMR 8167).

À propos du livre

Le tribunal de l’Héliée est une des institutions les plus importantes de la démocratie athénienne aux Ve et IVe siècles avant J.-C. Au début de chaque année, six mille Athéniens, non professionnels, sont tirés au sort et jugent la grande majorité des affaires de la cité. Mais, contrairement au Conseil des Cinq Cents, à l’Aréopage et même à l’Assemblée du peuple, on ne peut pas identifier l’Héliée dans les faits à une assemblée précise de six mille juges. C’est exactement sur ce point que s’impose sa particularité et donc son intérêt.

En proposant un travail consacré à l’Héliée, ce livre suit la mise en place progressive de cette institution depuis la première époque qui offre un contexte favorable à l’organisation d’une justice démocratique aux changements apportés aux procédures judiciaires au cours du IVe siècle avant J.-C. L’Héliée est sans doute un espace institutionnel dont la fonction est de résoudre les conflits judiciaires qui sont nés dans le cadre de la communauté athénienne. Toutefois, elle constitue en même temps un lieu de transformation de la cité, puisqu’elle est intégrée dans la continuité de ses pratiques. Le destin croisé de la polis et de son tribunal invite ainsi à examiner le rôle dynamique de l’Héliée dans la vie d’Athènes : les procès intentés, les acteurs concernés, les chefs d’inculpation et leur issue interagissent souvent avec les débats au sein de l’Assemblée, l’influence des orateurs, les conditions politiques, les périodes de rupture et de tension.

L’angle d’attaque est chronologique et met en lumière les problèmes spécifiques qui se posent à chaque période. La démarche repose sur l’analyse des témoignages anciens et examine si les modèles intellectuels utilisés jusque-là pour traiter de l’Héliée sont vraiment pertinents. Le livre permet d’aborder la question du rapport qui s’est développé au cours des siècles entre justice et politique et donne à réfléchir sur ce rapport aujourd’hui.

Pour référencer cet eBook

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Table des matières

Avant-propos

Introduction

Chapitre I. Questions de terminologie

A. Le terme « Héliée » dans les sources littéraires et épigraphiques des Ve et IVe siècles

B. Étymologie du terme – rapport avec les termes ἁλία/η et ἁλιαία

Chapitre II. L’Héliée de Solon ?

A. Les sources contemporaines de l’époque de Solon

1. Les poèmes de Solon

2. Les lois de Solon

3. Les données archéologiques

B. Les textes d’Aristote et de Plutarque

1. Les deux passages d’Aristote

2. Le texte de Plutarque

C. La « constitution des ancêtres »

Conclusions

Chapitre III. Quelle période pour la création de l’Héliée ?

A. La tyrannie de Pisistrate

B. L’isonomie de Clisthène

C. L’époque après les réformes de Clisthène

Conclusions

Chapitre IV. Le tribunal populaire au milieu du Ve siècle

A. D’Éphialte à Périclès

1. La réforme réduisant les pouvoirs de l’Aréopage

2. Autres changements apportés au tribunal

3. L’introduction du misthos des juges ←9 | 10→

B. Le tribunal populaire et les procès jusqu’au début de la guerre du Péloponnèse

1. Le tribunal populaire et les alliés

2. Le tribunal populaire et les Athéniens

Conclusions

Chapitre V. Le tribunal populaire pendant la guerre du Péloponnèse

A. Le tribunal populaire et la Ligue de Délos

B. L’Héliée et l’Assemblée du peuple au cours des dernières décennies du Ve siècle

C. De 411 à 404/3 : une période de tension et de rupture

1. Le mouvement oligarchique de 411 et le régime des Cinq Mille

2. Le mouvement oligarchique de 404 et ses conséquences

Conclusions

Chapitre VI. Le tribunal populaire au cours des premières années de la restauration de la démocratie en 403/2

Le serment prêté par les héliastes

Composition du corps des juges

Le système de répartition des juges au sein des tribunaux

La reprise des procès

Les procès et les procédures judiciaires

Deux nouvelles fonctions de l’Héliée à propos des lois ?

a. Les nomothètes ?

b. L’accusation pour avoir proposé une loi nocive

Le type de procès

Conclusions

Chapitre VII. Le cadre formel du fonctionnement de l’Héliée au IVe siècle

Conclusions

Chapitre VIII. L’Héliée dans la turbulence militaire de la première moitié du IVe siècle

A. De la guerre dite de Corinthe à la seconde Confédération maritime ←10 | 11→

B. Le tribunal populaire et la seconde Confédération maritime

1. Les « réformes » judiciaires attribuées à l’année 377

2. Les procès du début de la Confédération jusqu’à la fin de la guerre des Alliés

Le tribunal populaire et les alliés

Le tribunal populaire et les Athéniens

Conclusions

Chapitre IX. De la fin de la guerre des Alliés à la guerre lamiaque

A. Introduction à une période particulière pour l’histoire d’Athènes

B. L’importance du tribunal populaire selon les auteurs du milieu du IVe siècle

1. Les tribunaux dans la pensée d’Isocrate

2. Les Lois de Platon et le tribunal populaire

C. L’Héliée vis-à-vis des nouvelles conditions de la seconde moitié du IVe siècle : trois cas d’étude

1. Les emmènoi dikai emporikai

2. Le tribunal populaire et l’Aréopage dans la seconde moitié du IVe siècle : l’apophasis

3. Le nomos eisangeltikos : un changement ?

D. Les procès à caractère politique des années 355-322

Conclusions

Conclusion générale

Tableau 1. Le terme « Héliée » dans les sources littéraires et épigraphiques des Ve et IVe siècles

Tableau 2. Les termes ἁλία/η et ἁλιαία dans des régions hors d’Athènes

Tableau 3. Les expressions (ὦ) ἄνδρες δικασταί, ὦ ἄνδρες et (ὦ) (ἄνδρες) Ἀθηναῖοι dans les plaidoyers attiques

Tableau 4. Les procès de caractère ou d’intérêt politique

Liste des abréviations

Bibliographie

Index ←11 | 12→ ←12 | 13→

Avant-propos

Ce livre est issu d’une thèse soutenue en juin 2014 à l’Université Paris Nanterre. Il ne serait jamais parvenu à son terme sans les multiples soutiens dont il a bénéficié. Malheureusement, mes deux directeurs de thèse, Nikos Birgalias et Pierre Carlier, n’auront pas la joie de voir ce travail accompli. Ma réflexion doit beaucoup à leurs conseils scientifiques avisés et à leur soutien. J’espère avoir hérité leur amour de la recherche, leur esprit critique ainsi que leur humilité devant les sources. Je leur serai toujours reconnaissante.

Je souhaite exprimer ma profonde gratitude à Marie-Françoise Boussac qui n’a pas hésité à reprendre la direction de ma thèse, à la suite de Pierre Carlier, et me faire part de ses remarques pertinentes. J’adresse aussi mes remerciements les plus vifs aux autres membres de mon jury de thèse, dont les lectures attentives ont beaucoup contribué à améliorer le contenu de cet ouvrage : Andreas Helmis, Christel Müller et Marcel Piérart. Je tiens à témoigner particulièrement de ma reconnaissance à ce dernier. D’abord pour les observations et suggestions qu’il m’a communiquées tout au long de ce travail et qui m’ont permis de corriger et de développer le présent manuscrit. En outre, je lui dois un grand merci pour ma recherche postdoctorale à l’Université de Fribourg, qui a constitué un cadre de travail privilégié pour que cet ouvrage se réalise dans les meilleures conditions.

Mes remerciements vont à Giovanna Daverio Rocchi, François Lefèvre et Marie-Joséphine Werlings dont les remarques judicieuses et les conseils ont permis d’enrichir et de préciser mon travail. Je souhaite également témoigner de ma gratitude à Claude Mossé, qui m’a généreusement offert son temps, ses savants conseils et son amitié, et qui, depuis le début de ce travail, n’a cessé de m’encourager. Mes professeurs à l’Université d’Athènes méritent une mention particulière, car ils ont su forger ma curiosité scientifique à divers stades de mes études.

Je tiens à remercier la maison d’édition Peter Lang qui a accueilli cet ouvrage et a contribué à l’amélioration du résultat final.

Je souhaite enfin remercier ma famille à qui ce livre doit beaucoup plus qu’elle ne le pense.←13 | 14→ ←14 | 15→

Introduction

Le tribunal populaire de l’Héliée ne constitue pas seulement une des institutions les plus importantes de la démocratie athénienne, il reflète la structure même du régime démocratique d’Athènes aux Ve et IVe siècles1. Au début de chaque année, six mille héliastes sont tirés au sort, à raison de six cents par tribu, prêtent serment et forment l’Héliée. Ils ont plus de trente ans, jouissent des pleins droits politiques et jugent la grande majorité des affaires de la cité.

On comprend ainsi pourquoi le nom d’Héliée figure dans de nombreux articles, commentaires et manuels qui traitent de l’Athènes classique, qu’il serait impossible de citer tous ici. En revanche, on pourrait distinguer, dans l’historiographie moderne du XIXe au XXIe siècle, trois domaines d’étude qui mentionnent l’Héliée, sans que ces domaines soient exclusifs les uns des autres. En effet, il existe des études qui montrent bien les différentes perspectives selon lesquelles on peut étudier l’Héliée, en particulier, et le droit grec, en général, et qu’on pourrait trouver rassemblées dans les mêmes ouvrages2.

Pour ce qui concerne les différents domaines d’étude, on pense, tout d’abord, au domaine du droit. Les historiens du droit s’intéressent notamment aux lois athéniennes, qui figurent dans les plaidoyers attiques et dans les inscriptions, ainsi qu’aux procédures judiciaires devant les tribunaux, afin de reconstruire un système légal au sein duquel la cité pouvait fonctionner. On a la chance de disposer d’ouvrages majeurs sur le droit attique, qui constituent toujours un point de référence3. Le deuxième←15 | 16→ terrain de recherche correspond à l’aspect politique et à l’idéologie. Les questions touchent au rôle de la loi dans le développement de la cité et dans le fonctionnement de la constitution d’Athènes ou portent sur le caractère politique des institutions qui rendent la justice4. En troisième lieu, l’Héliée attire l’intérêt des archéologues. Ces derniers cherchent, d’un côté, à identifier les tribunaux cités dans les sources littéraires et épigraphiques parmi les édifices mis au jour à Athènes5 et, d’un autre côté, ils contribuent considérablement à la compréhension et à l’interprétation de certaines sources, grâce à la découverte d’une partie de l’équipement qui était utilisé dans les tribunaux6.

Par conséquent, une question s’est posée d’emblée : que dire de nouveau sur une institution maintes fois étudiée ? Pourtant, si l’on parcourt ces travaux, on s’aperçoit que l’Héliée est souvent étudiée depuis le XIXe siècle selon deux perspectives seulement : soit dans le cadre d’une étude plus générale sur l’évolution du régime d’Athènes aux périodes archaïque et classique, soit d’après l’un de ses aspects particuliers (les lois et les←16 | 17→ procédures judiciaires, la rhétorique, les données archéologiques). De façon étonnante, on ne dispose pas, comme pour les monographies de P. Rhodes et de R. Wallace sur la Boulè des Cinq Cents ou sur l’Aréopage7, de monographies concernant sa création et son caractère. Et même lorsqu’une étude lui est entièrement consacrée, elle se borne souvent à une période chronologique restreinte8. Le cas le plus caractéristique est celui de H. Hommel. On dispose d’un livre qu’il a consacré à l’Héliée, mais dont la contribution se restreint à la compréhension et à l’explication de la procédure complexe qui est décrite dans les chapitres LXIII-LXIX de la Constitution dAthènes d’Aristote et qui concerne la répartition des juges dans les tribunaux et la procédure du déroulement d’un procès à l’époque d’Aristote9. Plus récemment, au début des années 1980, M. H. Hansen fut le premier parmi les historiens contemporains à s’occuper plus systématiquement de l’institution de l’Héliée elle-même. Dans son article de 1982, il réunit les sources littéraires et épigraphiques qui attestent le terme « Héliée » et discuta l’institution tant au niveau de la terminologie qu’en ce qui concerne ses débuts, son fonctionnement et sa localisation pendant la période classique10. Pourtant, sa contribution n’a pas donné lieu à une monographie. En proposant un travail consacré à l’Héliée, je tente de combler cette lacune. Il va de soi que la tâche est très vaste et que ce travail ne peut prétendre à l’exhaustivité. Le sous-titre du livre marque les limites dans lesquelles j’ai voulu le tenir.

Commençons par la justice. Le terme fait référence au pouvoir judiciaire dans son ensemble et à l’administration de la loi. Ce travail suit la mise en place progressive de cette institution à fonction judiciaire que constitue l’Héliée depuis la première époque qui offre un contexte favorable à l’organisation d’une justice démocratique aux changements apportés aux procédures judiciaires au cours du IVe siècle. La plupart des chercheurs11, qui se fondent sur le témoignage d’Aristote dans la Politique et dans la Constitution dAthènes, attribuent l’Héliée aux réformes de Solon et à l’établissement d’un régime censitaire. Or, cette attribution dépend de l’interprétation de textes qui ne sont pas toujours très fiables et remet en question son caractère d’emblée démocratique et populaire mis en←17 | 18→ avant par les sources. Un réexamen des sources relatives à la fondation de l’Héliée et une nouvelle étude des besoins auxquels sa création répondait, ou encore de son caractère, de son rôle et de ses pouvoirs, me paraissent donc d’autant plus nécessaires.

J’en viens à la notion de « politique ». Le terme fait d’abord référence aux institutions de la cité et à l’usage qu’on fait de celles-ci ainsi qu’aux décisions collectives et publiques prises dans la cité. C’est ce que nous appelons aujourd’hui la vie politique, dont M. I. Finley faisait remonter l’invention à l’Antiquité gréco-romaine12. Par conséquent, un procès « politique » est un procès à caractère public contre une personne active dans les affaires politiques de la cité, par sa présence à l’Assemblée ou au Conseil, contre un accusateur public ou bien encore contre un magistrat13. De plus, certains types d’accusation confèrent aux procès un caractère politique en raison de leur contenu et de la personne contre laquelle ils sont portés. On songe ainsi aux actions intentées contre tout Athénien qui a proposé un décret ou une loi illégal(e), qui a menacé les intérêts de la cité, ainsi qu’aux procédures ou aux actions relatives au contrôle des magistrats14.

Les travaux de Hansen, qui marquent une rupture historiographique dans les années 1970, ont mis l’accent sur cette dimension de la justice athénienne. Hormis ses deux petites monographies essentielles sur l’action en illégalité et l’eisangélie15, Hansen a discuté de la participation de l’Héliée à la prise des décisions politiques à travers ses jugements16 et a également porté une attention particulière aux termes dèmos, ekklèsia et dikastèrion17. Son étude a mis en évidence le rapport entre l’Héliée et la définition du citoyen athénien, ainsi que le rôle du tribunal populaire dans la vie politique d’Athènes18. Pour lui, les dikastèria peuvent, d’une part, constituer une partie représentative du dèmos, mais ils ne peuvent pas, d’autre part, être identifiés au dèmos. Ils sont, en revanche, une institution distincte et parfois opposée à l’ekklèsia. Son article a tenté, en effet, de s’opposer à l’opinion traditionnelle selon laquelle le dèmos était identifié tant à l’ekklèsia qu’au dikastèrion ou que ce tribunal n’était qu’un comité←18 | 19→ de l’ekklèsia ayant des compétences judiciaires accordées par elle19. Il va de soi qu’il a soulevé, à son tour, des objections et de nouvelles discussions sur le rapport entre les réalités que ces trois mots désignent20. Il semble, cependant, que ces discussions s’accordent sur le plan des principes et qu’elles se différencient plutôt par l’interprétation qu’elles accordent à l’opinion que les Athéniens se faisaient de leurs institutions.

En adoptant donc la première notion de « politique », il conviendrait de distinguer les aspects suivants dans l’étude de l’Héliée : l’institution du tribunal populaire proprement dite, les procédures – qui évoluent également –, et, enfin, les procès, pour identifier les acteurs concernés, les chefs d’inculpation et leur issue. Mais, pour les Grecs, le terme « politique », ta politika, ne se réduisait pas seulement à ce sens. Comme le font remarquer très clairement Chr. Meier, P. Cartledge, P. Ismard et V. Azoulay21, il désignait plus largement tout ce qui concernait la polis, l’ensemble des actions participant à la vie commune de la cité. Une longue tradition de recherche s’occupe de cette dimension du terme, aboutissant à des multiples courants d’analyses, selon lesquels il existait d’autres lieux que les lieux institutionnels où le/la politique s’élaborait ou même que la sphère politique était conçue comme une totalité des rapports entre différents domaines d’activités qui formaient la communauté22. Mais, pour éviter d’aboutir à une notion du/de la « politique » trop « institutionnaliste » ou « trop anthropologique », Azoulay et Ismard l’ont située à la croisée des institutions et des pratiques sociales et ont mis l’accent sur les moments de tension et les ruptures qui permettent d’entrevoir cette intersection dans ses multiples expressions23. C’est à partir de cette dimension que je me suis mise à examiner le rôle dynamique fondamental de l’Héliée dans la vie de la cité. L’Héliée est sans doute un espace institutionnel dont la fonction est de rendre la justice et de résoudre les conflits judiciaires qui sont nés dans le cadre de la communauté athénienne. Toutefois, elle constitue en←19 | 20→ même temps un lieu de transformation de la cité, puisqu’elle est intégrée dans la continuité de ses pratiques.

Cette question du rapport entre justice et politique est très débattue parmi les savants et la réponse dépend de la façon dont on envisage le fonctionnement des tribunaux. Les avis sont variés depuis ceux qui caractérisent explicitement politique et loi comme étant inséparables dans les tribunaux, comme St. Todd et D. Cohen24, ou ceux qui mettent un peu plus modestement l’accent sur la fonction des tribunaux comme des lieux d’une portée politique, comme P. Cartledge et R. Sinclair25, jusqu’à ceux qui relèvent la priorité de la loi dans la prise d’une décision, en mettant au second plan la prise en considération des critères politiques, comme M. Christ et Ed. Harris26.

Pour éclairer le rapport qui s’est développé au cours des siècles entre justice et politique, les axes suivants sont proposés : étudier le lien entre l’Héliée et la démocratie, en ouvrant la discussion sur la période de création de l’Héliée et sur les besoins politiques que servait sa création ; discerner son mode de fonctionnement : son organisation, sa fonction, l’ampleur de ses compétences ; suivre les changements progressifs de l’Héliée en rapport étroit avec les transformations de la société athénienne et les changements politiques d’Athènes ; enfin, examiner les rapports de l’Héliée avec les autres institutions. Toutefois, il faut souligner deux points. D’une part, les aspects techniques ne forment pas l’axe majeur de cette étude. D’autre part, le rôle de l’Héliée est envisagé sous l’angle politique, pour la tenue des procès publics, et les causes privées que le tribunal jugeait aussi au quotidien sont de ce fait largement négligées.

Pour étudier l’Héliée de l’Athènes du VIe au IVe siècle, l’historien dispose d’un nombre de sources disparates tant par leur nature que par leurs dates. En ce qui concerne leur nature, elles sont aussi bien littéraires qu’épigraphiques et archéologiques, mais les deux dernières se révèlent beaucoup plus restreintes que les textes littéraires. Quant à leur datation, elles sont majoritairement postérieures au milieu du Ve siècle, celles du IVe constituant toujours la grande majorité d’entre elles. Seuls les poèmes de Solon du début du VIe siècle et ses lois constituent une exception chronologique. Or, ces deux←20 | 21→ types de sources, qui nous sont parvenues à l’état de fragments, surtout dans des œuvres postérieures, soulèvent des questions qui concernent leur transmission et leur interprétation ou même des problèmes de datation.

Si l’on commence par les sources littéraires, on dispose de plaidoyers nombreux, de textes d’historiens antiques, d’œuvres comiques, de pamphlets politiques et d’œuvres philosophiques. Le premier plaidoyer conservé et adressé à l’Héliée, écrit par Antiphon, date des années 410. C’est à partir de cette période qu’on voit proliférer les plaidoyers qui touchent à des sujets explicitement politiques ou au moins à nuance politique (Andocide, Lysias et Isocrate), pour arriver au milieu du IVe siècle, où les plaidoyers politiques connaissent une explosion (Apollodoros27, Démosthène, Dinarque, Eschine, Hypéride et Lycurgue)28. Un nombre considérable de ces discours nous ont été transmis complets, mais pour une partie, on ne dispose que de fragments. Même si ces discours sont connus depuis longtemps, la découverte de nouveaux fragments, comme c’est le cas du palimpseste d’Archimède, peut contredire des hypothèses avancées jusqu’à présent.

Hormis les plaidoyers qui donnent une idée directe du fonctionnement de la justice dans l’Héliée, mais où l’on doit prendre en considération la dimension rhétorique, l’historien peut s’appuyer également sur les textes des historiens antiques : Hérodote, Thucydide, Xénophon29, Diodore de Sicile. Sans vouloir diminuer l’importance de ces historiens comme des sources fiables, il convient de faire preuve de prudence quant à leur étude, puisqu’ils n’utilisent pas souvent les termes dans leur sens technique. Une telle prudence est de mise pour les fragments des Atthidographes, surtout Androtion et Philochore, qui manifestent un intérêt particulier pour les institutions. Ces histoires locales sont parfois écrites dans le cadre d’une discussion sur le retour à la prétendue « constitution des ancêtres », ce qui conduit à l’attribution anachronique des institutions à telle ou telle période. C’est aussi le cas de la Constitution dAthènes, attribuée à Aristote, dans laquelle on peut suivre le développement historique de la justice←21 | 22→ populaire et le fonctionnement du système des tribunaux à son époque. Enfin, on peut joindre à cette catégorie, même si elles ne constituent pas une œuvre totalement historique, les Vies des personnages illustres d’Athènes rédigées par Plutarque. On peut y trouver des informations sur l’Héliée et sur les procès qui s’y déroulaient, mais ces récits sont très souvent anecdotiques et biaisés par des idées qui appartiennent à son époque.

Parmi les comédies, les Guêpes d’Aristophane, datées de 422, sont une comédie totalement consacrée à l’organisation du tribunal populaire et à son importance dans la vie des Athéniens. Sa valeur réside dans le fait qu’elle livre des informations contemporaines sur le fonctionnement de l’Héliée à la fin du Ve siècle, dont la plupart des détails nous échappent ou viennent de sources postérieures. La Constitution des Athéniens du Pseudo-Xénophon figure également parmi les rares textes datant du Ve siècle – sa datation reste pourtant incertaine30 – qui portent sur le tribunal populaire. Pamphlet politique, il offre une vision critique du rôle des tribunaux dans la politique de la Ligue de Délos et à l’intérieur de la cité d’Athènes.

Une approche critique des tribunaux est aussi adoptée par Isocrate, Platon et Aristote, dont les œuvres s’inscrivent dans les débats sur la répartition du pouvoir entre les différentes composantes de la cité. Chez Isocrate, l’Héliée est opposée au pouvoir judiciaire d’une élite privilégiée ; dans les Lois de Platon, l’influence que le système judiciaire d’Athènes exerce sur le philosophe ainsi que le regard critique qu’il porte sont évidents ; dans le livre II de la Politique d’Aristote, le rôle du tribunal populaire dans l’évolution de la constitution d’Athènes est critiqué.

Les inscriptions comprennent, quant à elles, une série de décrets du Ve siècle, relatifs aux affaires de la Ligue de Délos, et du IVe, relatifs à la seconde Confédération maritime. Deux aspects sont à prendre en considération quand on étudie ces décrets : leur état fragmentaire, ainsi que leur datation incertaine. Ces deux problèmes soit ne permettent pas de saisir clairement l’activité du tribunal populaire pendant la période en question, soit nous font nous interroger sur la valeur des restitutions qui sont proposées par les épigraphistes afin de pouvoir tirer des conclusions sur son activité et sur le caractère des alliances athéniennes. Quant au problème de la datation incertaine des décrets du Ve siècle31, il faut s’y←22 | 23→ arrêter davantage, puisqu’il ne permet pas parfois d’adopter une stricte perspective chronologique et nous conduit à parcourir les années situées entre 440 et 420. La raison de cette incertitude réside dans l’absence du nom de l’archonte dans l’intitulé des décrets. C’est pourquoi un certain nombre de spécialistes ont sollicité la paléographie pour avancer telle ou telle date, en évoquant comme critère principal le sigma à trois barres, qui, pensait-on, n’était pas utilisé après 44532. Pourtant, la restitution du nom d’un archonte dans une inscription à propos d’une alliance entre Athènes et Égeste (IG I3, 11)33, où figurait le sigma à trois barres, a conduit à la dater en 418/7 et a mis en avant l’importance d’autres critères de datation (syntaxe, grammaire, prosopographie, vocabulaire, exemples parallèles, contexte historique)34, qui jusque-là ne faisaient pas partie de l’« orthodoxie » paléographique.

Si l’on considère, enfin, les données archéologiques, elles permettent d’envisager les cadres concrets des réunions et du fonctionnement des tribunaux, grâce à la découverte d’un certain nombre de sites qui peuvent être identifiés comme lieux de réunion des juges et de matériel à fonction judiciaire : machines pour le tirage au sort des juges, tablettes judiciaires, clepsydres, jetons de vote35. Parmi ceux-ci, les tablettes judiciaires, qui attestent l’identité des juges (elles portent leurs noms, parfois leurs patronymes, le nom de leur dème et une lettre correspondant à la section à laquelle ils appartenaient) et servent à leur répartition dans les tribunaux, sont étudiées comme la marque d’une importante réforme apportée au fonctionnement de l’Héliée. Pourtant, malgré ces vestiges archéologiques qui permettent de concilier les lieux de l’exercice de la justice avec les témoignages littéraires et épigraphiques, aucun bâtiment ne peut encore être identifié comme « Héliée » parmi les édifices mis au jour sur l’Agora d’Athènes ou ailleurs en dehors de l’Agora. Différentes solutions ont été proposées, l’une identifiant l’Héliée parmi les vestiges d’une large enceinte au sud-ouest de l’Agora et l’autre la localisant dans les fondations de murs et les tranchées d’un bâtiment sous la Stoa d’Attale au nord-est de l’Agora. Or, ces propositions peuvent être contestées, faute de critères précis36.←23 | 24→

Au terme de cette présentation, il s’avère que les sources vont entraîner un certain déséquilibre entre les différents chapitres de cette étude, d’autant plus que j’ai choisi un angle d’attaque chronologique. De cette manière, je tiens à mettre en lumière les problèmes spécifiques qui se posent à chaque période, à éviter les anachronismes, souvent commis dans les études publiées, et à mieux suivre l’évolution de l’institution de l’Héliée depuis sa fondation jusqu’à l’abolition de la démocratie causée par l’occupation macédonienne de 322.

Dès lors, après une première étape qui consiste à parcourir rapidement les différents sens du mot « Héliée » (ch. I), il conviendra d’examiner la possibilité de l’existence d’un tribunal populaire au VIe siècle (ch. II), puis de se demander à partir de quelle période on peut commencer à parler de l’exercice d’une justice populaire et de l’organisation d’un tribunal populaire (ch. III). Pour connaître ses compétences précises, il faudra se tourner vers les grands changements institutionnels des environs du milieu du Ve siècle et vers les années qui suivirent ces réformes (ch. IV). Or, comme la guerre du Péloponnèse constitue une période importante pour le tribunal, il sera nécessaire d’étudier cette période à part (ch. V). La fin de la guerre et la restauration de la démocratie en 403/2 offrent le contexte pour dresser un bilan de certaines caractéristiques du tribunal, soumis désormais à des procédures subtiles qui marqueront son fonctionnement pendant tout le IVe siècle (ch. VI-VII). Pourtant, le destin croisé de la polis et de son tribunal invite parallèlement à examiner comment ce dernier est influencé par les choix que fait Athènes en politique extérieure (ch. VIII) et par les nouvelles conditions établies dans la cité à partir de la seconde moitié du IVe siècle (ch. IX).←24 | 25→


1 Toutes les dates sont avant J.-C., sauf indication contraire.

2 Il est utile de se référer très brièvement aux actes des Symposia portant sur le droit grec et hellénistique, ainsi qu’à la revue Dike, qui est consacrée à l’étude du droit grec. À ceux-ci s’ajoutent le Cambridge Companion to Ancient Greek Law (voir Gagarin – Cohen 2005), dont deux parties sont dédiées aux tribunaux d’Athènes, mais aussi un nouveau manuel qui est en cours de publication, l’Oxford Handbook of Ancient Greek Law, qui annonce un examen global du droit grec et une critique de l’historiographie précédente, et dont plusieurs chapitres traitent de la justice à Athènes (voir Harris – Canevaro 2015, date de la première publication en ligne du volume).

3 Je me contenterai de citer les deux volumes de Harrison 1969, 1971 et celui de MacDowell 1978 sur le droit d’Athènes, sans oublier de noter qu’une telle tendance est présente dans les commentaires des plaidoyers attiques, parmi lesquels la plus récente est la série sur les orateurs attiques éditée sous la direction de M. Gagarin et dotée d’une introduction et traduction du texte grec, comme aussi d’un commentaire, sous la forme de notes de bas de page.

4 Dans cette perspective, on pense, exempli gratia, aux travaux de Hansen, de même qu’au travail de Sinclair 1997 sur les différents niveaux de la participation politique des Athéniens, d’Ostwald 1986 sur le rapport entre la loi et la démocratie, de Todd 1993 sur les implications sociales de la loi ainsi qu’aux nombreuses études de Mossé, dont un nouvel ouvrage sur le rapport entre justice et politique dans l’Athènes classique a été récemment publié (2010). Des travaux qui étudient certains aspects politiques du processus judiciaire appartiennent également à cette piste de réflexion, comme celui de Piérart 1971 sur les euthynes athéniens ou de Feyel 2009 sur la dokimasia.

5 C’est l’école archéologique américaine qui a d’emblée fouillé l’Agora. Les résultats sont publiés dans la revue Hesperia et dans la collection The Athenian Agora.

Résumé des informations

Pages
470
Année
2018
ISBN (PDF)
9782807608016
ISBN (ePUB)
9782807608023
ISBN (MOBI)
9782807608030
ISBN (Broché)
9782807608009
DOI
10.3726/b14340
Langue
français
Date de parution
2018 (Juillet)
Published
Bruxelles, Bern, Berlin, New York, Oxford, Wien, 2018. 470 p.

Notes biographiques

Alexandra K. Bartzoka (Auteur)

Alexandra Bartzoka est docteur en Histoire ancienne de l’Université Paris Nanterre. Elle est actuellement rattachée en tant que chercheur post-doctorante à l’Université Paris-Sorbonne (UMR 8167).

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Titre: Le tribunal de l’Héliée
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