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Manifestations sensorielles des urbanités contemporaines

de Stéphanie Béligon (Éditeur de volume) Rémi Digonnet (Éditeur de volume)
©2020 Collections 296 Pages

Résumé

Si c’est souvent la nature qui se trouve associée à ses manifestations sensorielles, la ville produit elle aussi de multiples paysages sensibles, que le citadin perçoit et exprime. Ce sont ces paysages – visuels, olfactifs, sonores, tactiles mais aussi haptiques – que le présent ouvrage propose d’explorer, dans leur dimension sociologique, architecturale, historique ou encore fictionnelle.
Les contributions réunies ici démontrent que si la ville, et les perceptions sensorielles auxquelles elle donne lieu, est fragmentée et menace l’intégrité du sujet-percevant, elle est sans cesse reconstituée par le citadin, qui cherche à se la réapproprier, tant individuellement que collectivement.
Les articles de ce volume parcourent Londres, Manchester, Liverpool, Le Caire, en passant par Lodève, Gérone ou Madrid à travers les documentaires rock, ainsi que les œuvres littéraires et cinématographiques de Ian McEwan, Robert Solé, Ahmad Abdallah, François Bon, Javier Cercas et les romanciers espagnols de la génération X. Ils explorent la perception des odeurs dans les centres commerciaux de Beijing, exposent les enjeux et la méthode de la reconstitution sonore d’un Paris médiéval et la façon dont les touristes perçoivent Budapest ou encore les caractéristiques de l’accent stéphanois. Ils étudient la réappropriation de la ville par le tram et l’architecture-sensorium et par la reconstruction du quartier des anciennes usines Fiat.
Cette approche pluridisciplinaire met en évidence la richesse qu’offre la ville aux sens, mais aussi l’étendue du champ d’investigation que constituent les paysages sensibles urbains. C’est parce que la ville est consubstantielle de l’individu et de son parcours – au propre comme au figuré – et qu’elle correspond à une échelle politique et sociale incontournable que les enjeux qu’elle représente sont aussi nombreux qu’essentiels.

Table des matières

  • Couverture
  • Titre
  • Copyright
  • À propos de l’auteur
  • À propos du livre
  • Pour référencer cet eBook
  • Sommaire
  • Stéphanie Béligon & Rémi Digonnet: Introduction
  • Première partie La ville fragmentée
  • Aude Laferrière & Pierre Manen: « Des mots se saisissent de la ville et l’amènent au visible » : L’écriture de la ville dans C’était toute une vie de François Bon
  • Elsa Cavalié: “He’s poised on a hinge of perception, before the drop” : Ville et sensation(s) dans Saturday de Ian McEwan (2003)
  • Magali Vion: La condition urbaine dans le Realismo Sucio de la Generación X en Espagne
  • Emmanuelle Souvignet: Perception(s) urbaine(s) et construction individuelle dans la Gérone de Las leyes de la frontera de J. Cercas (2012)
  • Salma Mobarak: Sensations et mémoire du Caire européen : Une soirée au Caire de Robert Solé et Héliopolis film d’Ahmad Abdallah
  • Lou Sompairac: La perception des odeurs à Beijing ou le paradigme de la distance et de la distinction
  • Deuxième partie La ville reconstituée
  • Mylène Pardoen: Bruisser, carillonner, tintinnabuler, retentir, bourdonner, mugir… Comment sonnaient nos villes d’antan ?
  • Olivier Glain: Saint-Étienne : accent, perceptions, représentations
  • Zoltán Kövecses: Sentir la ville : Budapest au prisme de ses métaphores
  • Charles Bonnot: « Construction biographique » de la ville dans les documentaires rock
  • Troisième partie La ville réappropriée
  • Marie-Dominique Garnier: Arakawa & Gins : L’architecture-sensorium ou comment bien tomber
  • Silvana Segapeli: « Communs » sensibles et sensibilités en commun dans l’espace public
  • Belinda Redondo: Aménager la ville par les sens : l’exemple des projets art/tram
  • Notice des auteurs
  • Index des notions
  • Index des auteurs

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Introduction

Stéphanie Béligon

Sorbonne Université

Rémi Digonnet

Université Jean Monnet de Saint-Étienne

1. Manifestations sensorielles, un manifeste de l’urbanité contemporaine ?

Paysages urbains sensés ou sensibles ?

Si l’urbanisation d’une ville n’est pas toujours sensée, elle produit toujours un paysage sensible. Le citadin perçoit cette pluralité sensorielle et éprouve bien souvent le besoin de l’exprimer à travers son comportement, sa langue, son écriture, voire son art. L’objet de ce volume est à la fois de s’interroger sur le sensible en milieu urbain et d’en observer ses manifestations contemporaines. Aussi la charge qui nous incombe est-elle double. D’une part il s’agira d’identifier la présence sensorielle, les existants sensoriels multiples, générés par l’urbanité. D’autre part il faudra rendre compte et tenter d’analyser les manifestations urbaines multiples issues des sens. Cet ouvrage pluridisciplinaire permettra alors d’observer, d’analyser, de confronter les représentations sensibles et sensorielles des urbanités selon diverses perspectives, qu’elles soient sociologique, linguistique, littéraire ou artistique.

Le sensible, l’urbain et le contemporain

Au delà de la dualité de la sensation, prise en étau entre l’émetteur et le récepteur, entre la sensation proprement dite, éprouvé conscient mais passif, et la perception, fonction représentative élaborée par le jugement, ←11 | 12→une troisième brèche semble rester ouverte, celle de l’expression de la sensation, qu’elle soit comportementale, linguistique ou artistique. C’est bien cette interrelation entre le sensitif, le perceptif, et ce que l’on pourrait appeler « l’expressif », qui sera au cœur de ce volume. Comment, à partir d’un ressenti sensoriel, l’Homme développe-t-il une représentation mentale particulière et comment manifeste-t-il cette construction ? Pour prendre un exemple concret, à partir d’un paysage sonore urbain perçu par un individu, il s’agira d’observer et de comprendre comment ce même individu se fait une représentation mentale de ces stimuli et mieux encore, comment cette représentation se manifeste à travers son comportement, qu’il soit sociologique, linguistique ou encore artistique. Observer et analyser les manifestations de surface de l’homme dans la cité par le biais de son comportement, de sa langue ou de son art, permettra de mieux comprendre les représentations perceptives sous-jacentes. En d’autres termes, observer les productions liées au sensoriel devrait être un bon moyen de découvrir les représentations mentales des différents sens.

On associe souvent les sens à la nature, le pastoral, le bucolique ou l’extérieur avec explosions des sens, synesthésies baudelairiennes, mais qu’en est-il des sens et de la ville, de la cité, de l’habitat collectif ? Les sens seraient-ils également compatibles avec l’urbanité ? De quelles urbanités ? Les sens peuvent tout autant définir un paysage urbain, composé d’éléments forts et d’éléments neutres (Barthes, 1985) et apparaître comme le portrait d’une ville : présence de couleurs, bruits, odeurs, goûts, touchers multiples. La ville respire, bruisse, brille, bat ou tressaille et c’est en cela qu’elle est sensorielle. Il s’agira alors d’étudier tant les sens dans la ville et leurs manifestations (comportementales, linguistiques, artistiques) que les représentations de la ville à travers les sens (littérature, cinéma, musique, parfum, etc.).

De tout temps la ville a fonctionné comme un pôle attractif et attracteur. Elle représente cette géographie paradoxale du public et du privé, du collectif et de l’intime. À partir du paradoxe de la présence de l’intime (sensible) au sein du collectif (urbanité), ce volume vise à étudier les manifestations contemporaines des sens en milieu urbain.

2. Bombardement sensoriel

L’urbanité contemporaine s’impose aux sens de celles et ceux qui l’habitent, elle est indissociable de ses multiples manifestations ←12 | 13→sensorielles, que celles-ci soient visuelles, olfactives (comme les odeurs de cuisine émanant des logements voisins – cf. Vion –, les odeurs corporelles des gens croisés dans le métro – cf. Sompairac) ou encore sonores – bruits du trafic, des marteaux-piqueurs ; elle impose également une certaine proprioception, par la vitesse ou l’immobilité à laquelle elle contraint ses habitants (cf. Mobarak).

L’individu est bombardé par cette richesse sensorielle, qui est souvent perçue comme une nuisance : Sompairac montre que pour les sujets interrogés, les odeurs associées à la rue sont intrinsèquement mauvaises. La ville se caractérise par une cohabitation non consentie, dans laquelle le privé devient public et empiète sur l’intimité de celles et ceux à qui il s’impose de force, comme le montrent les romans de la Génération X « Les romans rendent compte de cette ambiance étrange des immeubles et des quartiers, où la proximité de tous contraste avec l’isolement de chacun, ou par le truchement des sons, parfois des odeurs, espace public et espace privé s’interpénètrent » (Vion).

Il n’est donc pas étonnant que de nombreuses franges de la population quittent le centre-ville en quête d’un univers aseptisé qu’évoquent les écrivains de la Génération X (cf. Vion) et qui est activement recherché dans les « shopping malls » de Beijing (cf. Sompairac).

Par ailleurs, ce bombardement sensoriel empêche l’individu d’accéder à une vision globale de la ville : comme le soulignent Laferrière et Manen, François Bon, dans son roman C’était toute une vie, suggère en filigrane qu’il manque à Lodève un panorama qui permettrait d’accéder à l’unité de la ville. De façon plus générale, l’espace urbain est profondément morcelé : par les routes, les cours d’eau, en quartiers, en classes sociales.

Ses manifestations sensorielles sont donc intrinsèquement pourvues de significations, sociales mais aussi ontologiques. La ville et ses différentes qualités sensibles sont constitutives de l’identité et ceux et celles qui y vivent, d’où l’impact psychologique de ses transformations, souvent vécues comme radicales, ainsi que le montrent Mobarak dans le cas du Caire et Vion dans celui de Madrid. Il n’est pas surprenant que le constat des métamorphoses urbaines s’accompagne d’une certaine nostalgie.

Face à ce bombardement sensoriel et à la menace de la stigmatisation sociale, le rôle de l’urbanisme est de permettre à l’individu de s’approprier l’espace urbain, par l’amélioration des transports mais aussi par l’intermédiaire de l’art (cf. Redondo) et en redonnant toute sa place aux perceptions tactiles (cf. Garnier). Si le bombardement sensoriel est une ←13 | 14→des causes majeures de l’inconfort urbain, c’est aussi par les sens que la ville peut être ramenée à une dimension humaine.

3. Motifs urbains

L’urbanité (étymologiquement, « qualité de ce qui est la ville ») est un concept large qui a l’avantage d’être traversé par diverses perspectives, divers axes directeurs, comme pour mieux construire la ville d’aujourd’hui. Elle renvoie en premier lieu à l’urbanisme. L’urbaniste se doit d’organiser la ville pour assouvir les différentes fonctions des habitants : logement, transport, travail, loisirs, etc. L’organisation de l’espace urbain présuppose un construit généré par l’architecture et l’ingénierie. En résulte un partitionnement géographique entre divers espaces (publics ou privés, laïcs ou sacrés). L’urbanité se dévoile alors dans la durée, pérenne ou passagère, à coup de destruction et de reconstruction, un va-et-vient permanent sous forme de recyclage urbain. L’urbanité enfin de doit pas occulter l’humain et sa part urbaine, sociable, communautaire, car la ville exige une proximité, voire une promiscuité des êtres qui l’habitent. En résulte des échanges humains, souhaités ou subis, récurrents dans le temps et délimités dans l’espace par le pallier, la cage d’escalier, la rue, la place ou encore le centre commercial. Le voisinage apparaît comme la pierre angulaire, parfois d’achoppement, d’une urbanité contemporaine.

Le panorama urbain symbolise la totalité d’une ville, le point de vue culminant qui permet à l’habitant d’observer, sans être vu, la vue d’ensemble, l’unité urbaine grâce à la distance qui ouvre le champ de vision et efface le détail. La perspective littérale et visuelle se transforme en perspective métaphorique et sociale : « Lorsque les touristes voient ces panoramas, ils semblent les considérer sous l’angle du pouvoir et imaginent qu’une force de contrôle y est attachée » (Kövecses). Le panorama développe également un flou urbain empreint d’une falsification urbaine, voire d’une imposture : « La ville n’est donc perçue que dans l’irréalité de la drogue ou l’imposture du Panorama – imposture encore plus grande quand on sait que ce Panorama n’existe pas à Lodève mais est une pure création de F. Bon » (Laferrière et Manen).

Le fleuve scinde la ville en deux entre une rive droite et une rive gauche, entre le nord et le sud. Il agit comme un trait, rectiligne ou courbe qui partitionne, divise et découpe l’urbanité en divers morceaux. La division engendre la distinction entre deux rives, deux quartiers, deux zones. Une ←14 | 15→hiérarchie urbaine se fait jour entre les entrelacs du fleuve : « Dès la première description de Gérone (et même dès le titre du roman), l’accent est mis sur la notion de frontière géographique, matérialisée par le fleuve Ter qui parcourt la ville et la divise en deux espaces sociaux distincts » (Souvignet). Il ne se limite cependant pas toujours à une fonction séparatrice : « La vue du Danube est également liée à une conceptualisation métaphorique : le fleuve n’est pas compris comme étant simplement une entité qui divise la ville en deux parties (Buda et Pest) » (Kövecses). La Seine est un lieu de vie, « avec ses pataches, ses bateaux-lavoirs, ses bateaux-moulins et autres barges » (Pardoen). Autre courbe devenue boucle, le périphérique moderne par son anneau dessiné isole un centre d’une périphérie, un hypercentre d’une zone périurbaine : « La M30, boulevard périphérique qui ceinture Madrid, symbolisant sa modernisation et son statut nouveau de mégalopole, y apparaîtra comme une frontière distinguant visuellement et socialement le centre d’une périphérie où bidonvilles et terrains vagues sont encore légion mais voisinent avec les banlieues chics » (Vion). Ce tracé urbain, naturel ou artificiel engendre souvent une désurbanisation, une déshumanisation, par la coupure qu’il imprime dans le paysage urbain mais ponts ou bateaux servent de pansement à cette blessure urbaine.

Le tram, puis le métro, puis à nouveau le tram : « le retour du tramway moderne dans les principales agglomérations françaises à l’orée des années 1980 » (Redondo) apparaissent comme des connecteurs urbains, véritables aimants humains qui drainent chaque jour un flot de population considérable : « Beijing est un territoire urbain extrêmement dense qui compte 19 millions d’habitants (Hukou) et au moins 8 millions de résidents non permanents. Le métro est souvent un lieu de foule (notamment à certaines stations comme Xi’Erqi) où les odeurs sont nombreuses et condensées » (Sompairac). Le bruit de la machine apparaît bien dérisoire au regard du bruissement humain qu’elle véhicule : « En arrivant à Saint-Étienne, l’une des premières choses que remarquent en général les visiteurs est le bruit répétitif du tramway. Celles et ceux qui écoutent plus attentivement ce que la ville peut leur proposer en allant au contact des locaux peuvent rapidement percevoir l’existence d’un accent stéphanois » (Glain). En sous-sol ou en surface, divers quartiers sont reliés pour une plus grande unité urbaine. Les stations sont autant d’étapes qui ponctuent l’urbanité dans le temps et dans l’espace sous la forme d’un tissu urbain propice à la cohésion : « le tramway peut alors s’apparenter à un espace de liaison » (Redondo).

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Le centre commercial apparaît comme le substitut contemporain des halles, c’est un nœud d’échanges sensoriels, de denrées autant que d’humanité : « le shopping mall est un lieu olfactif qui revient souvent dans les récits car il s’oppose aux gens communs, au métro, à la masse, aux pauvres. Au shopping mall, on rencontre des gens distingués, des « grandes dames » qui ont un statut supérieur et qui a fortiori sentent bon » (Sompairac). Du marché ouvert au marché couvert, ce lieu emblématique d’une société marchande s’est progressivement replié sur lui-même en un espace devenu clos.

Les panneaux indicateurs sont également l’objet d’une réception sensorielle : « c’est d’abord la matérialité même du texte qui rend compte des manifestations sensorielles urbaines : visuelles (panneaux, tag) » (Vion). De même, François Bon « développe une écriture souvent iconique, faisant une large place aux inscriptions (pancartes, affiches, etc.) : l’écriture habite la ville et la ville, l’écriture » (Laferrière et Manen).

La rue s’impose comme l’élément structurant d’une urbanité moderne par le maillage qu’elle dessine. Cet espace transitoire entre le commun et le privé instaure des repères géographiques utiles pour l’usager mais constitue aussi un danger : « la rue est le lieu où se joue la tension entre la liberté offerte par l’anonymat et la menace que peut incarner la foule des adorateurs. Cette dernière est surtout racontée par les artistes, par exemple par George Harrison qui relate son expérience très déplaisante de San Francisco après la séparation des Beatles » (Bonnot). La rue devient route au fil de la désertification urbaine, du centre ville à la zone périurbaine : « cette distance qui sépare la nouvelle banlieue de la ville est le champ d’une expérience de la vitesse. Le narrateur se remémore une promenade sur la route du désert, dans une décapotable qui le conduisait du centre à la banlieue » (Mobarak).

L’escalier, au contraire de la rue, permet une lecture urbaine verticale. Face à l’horizontalité tracée par la rue, il apporte une troisième dimension urbaine. À force de densité urbaine et d’étages empilés, l’escalier ne suffit plus et demande à être mécanisé. Il cède la place à l’escalator ou à l’ascenseur, plus rapide et moins éprouvant : « dans le centre commercial, la climatisation permet de brasser de l’air et donne un sentiment de circuler avec fluidité et plus rapidement (notamment avec l’escalator) » (Sompairac). Il constitue également un atout pour une urbanité contemporaine libérée du sol, sans cesse réactualisée : « le projet initial de Gins comportait un escalier dont les marches seraient de hauteurs différentes, de façon à perturber la perception et à dérouter ←16 | 17→les pas des personnes qui l’emprunteraient – ou, selon la logique inverse et renversante de cette philosophie-architecture, qui seraient empruntées par l’escalier, au risque de la chute » (Garnier).

Le seuil formalise cet espace transitoire entre le public et le privé, entre le collectif et l’intime. Une fois le pas de porte franchi, il fait fi des règles communautaires du vivre ensemble. Le seuil a valeur de frontière physique entre l’espace urbain commun et le chez soi, une limite pourtant parfois perméable : « Cette dilatation de la dimension privée de l’habitat, dans les expériences des maisons de quartier a été poussée selon des degrés différents, jusqu’à l’introjection intégrale de la sphère du public dans celle du privé » (Segapeli). Le pas de porte équivaut à ce « moment que nous retrouvons dans cette quête précédemment introduite d’urbanité, elle-même apparentée à un seuil, un interstice à partir duquel l’appréhension sensible du monde a lieu » (Redondo). En revanche, l’entrée, bien nommée, oriente l’habitant vers un intérieur : « Une maison est faite d’entrées – mais à l’entrée en tant que nom est vite substitué une entrée verbale, un entrer : un transiter qui devient lui-même transitif. Le sensorium est ce qui « entre », inscrit son signal. Il est à entendre comme un espace moebien, pris dans ses propres replis. Entrer devient un verbe de sens réversible, à la fois actif et passif : entrer crée l’espace où entrer, à chaque pas » (Garnier).

Résumé des informations

Pages
296
Année
2020
ISBN (PDF)
9782807610309
ISBN (ePUB)
9782807610316
ISBN (MOBI)
9782807610323
ISBN (Broché)
9782807610293
DOI
10.3726/b16094
Langue
français
Date de parution
2019 (Décembre)
Published
Bruxelles, Berlin, Bern, New York, Oxford, Warszawa, Wien, 2020. 296 p., 8 ill. en couleurs, 8 ill. n/b

Notes biographiques

Stéphanie Béligon (Éditeur de volume) Rémi Digonnet (Éditeur de volume)

Rémi Digonnet est maître de conférences en linguistique anglaise à l’Université Jean Monnet de Saint-Étienne. Ses recherches centrées sur l’analyse du discours et les divers procédés lexicogéniques concernent le domaine sensoriel. Il est l’auteur de Métaphore et olfaction : une approche cognitive (Honoré Champion, 2016). Stéphanie Béligon est maître de conférences en linguistique anglaise à Sorbonne-Université. Ses recherches portent sur la sémantique lexicale et sur l’expression de la perception et des émotions.

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