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Église catholique et crise socio-politique en RD Congo

Analyse discursive de la parole épiscopale catholique sur la paix

de Job Mwana Kitata (Auteur)
©2020 Thèses 386 Pages

Résumé

Depuis plus de trois décennies, les évêques de la CENCO contribuent à l’édification de la paix en RDC, pays en proie à une crise socio-politique récurrente. Cet ouvrage montre, à partir de l’analyse de huit discours politiques de la CENCO, l’impact et la pragmatique de ces discours dans la construction de la paix. Par une approche interdisciplinaire intégrant l’analyse du discours, l’étude poursuit des enjeux théoriques et pratiques : saisir le fonctionnement discursif du discours et appréhender les ressources rhétoriques pour persuader les destinataires à bâtir la paix ; montrer que le discours a une visée pragmatique adossée à un nouveau système de valeurs. L’étude ouvre un horizon éthique pour la transformation de la société congolaise : elle promeut l’émergence d’un nouvel homme congolais comme un sujet éthique. Édifier un Congo paisible, juste et prospère, requiert la refondation morale de la société par une responsabilité citoyenne et une solidarité soutenue par des Congolais ; une éthique de la fraternité et une éthique de cohérence adossée à l’éthique de vérité. Bien documenté sur les questions éthiques, ce livre peut aider les chrétiens en général, le grand public et la communauté de recherche et de discussion en éthique théologique, sociale et politique.

Table des matières

  • Couverture
  • Titre
  • Copyright
  • À propos de l’auteur
  • Über das Buch
  • Zitierfähigkeit des eBooks
  • Table des matières
  • Préface
  • Avant-propos
  • Abréviations
  • Introduction
  • Première partie ANALYSE PRAGMATIQUE DU DISCOURS SOCIO-POLITIQUE DES ÉVÊQUES DE LA CENCO
  • 1 Cadre théorique : analyse du discours et rhétorique
  • 1.1 Chaïm Perelman et la théorie de l’argumentation
  • 1.2. Ruth Amossy et la théorie de l’énonciation
  • 1.3. Patrick Charaudeau et le dispositif énonciatif
  • 1.4. Les clefs de la persuasion
  • 1.4.1. L’ethos ou la mise en scène de l’orateur
  • 1.4.2. Le pathos en action
  • 1.4.3. Le logos
  • 1.4.3.1. Les arguments démonstratifs
  • 1.4.3.1.1. L’argument de l’enthymème
  • 1.4.3.1.2. L’argument par l’exemple
  • 1.4.3.1.3. Les proverbes et les maximes
  • 1.4.3.1.4. Le modèle
  • 1.4.3.2. Les figures de style et de rhétorique
  • 1.4.3.2.1. Les figures à base syntaxique ou de construction
  • 1.4.3.2.1.1. Les répétitions
  • 1.4.3.2.1.2. L’antithèse
  • 1.4.3.2.1.3. La redondance
  • 1.4.3.2.1.4. La gradation
  • 1.4.3.2.2. Les figures à base sémantique ou des sens
  • 1.4.3.2.2.1. La métaphore
  • 1.4.3.2.2.2. L’allégorie
  • 1.4.3.2.3. Les figures référentielles ou de pensée
  • 1.4.3.2.3.1. L'hyperbole
  • 1.4.3.2.3.2. L’allusion
  • 1.4.3.2.3.3. La question rhétorique ou question de style
  • 1.4.3.2.3.4. L’argument d’autorité
  • 1.4.4. La doxa
  • 1.4.5. Le dialogisme
  • 1.5. Les genres des discours
  • 1.5.1 Le genre délibératif
  • 1.5.2. Le genre judiciaire
  • 1.5.3. Le genre épidictique
  • Conclusion
  • 2 Pour la reconstruction de la Nation zaïroise
  • 2.1. Tous appelés à bâtir la Nation
  • 2.1.1. Les mécontentements sociaux
  • 2.1.2. Le courage de la dénonciation
  • 2.1.3. Un appel à bâtir la Nation par la démocratie
  • 2.1.4. Les valeurs pour construire la Nation
  • 2.2. Libérés de toute peur au service de la Nation
  • 2.2.1. Les obstacles au processus démocratique
  • 2.2.2. Le foisonnement des partis politiques ou la lutte pour le pouvoir
  • 2.2.3. La recherche d’un consensus national
  • 2.2.4. Construire la démocratie, un devoir citoyen.
  • 2.3. Pour une Nation mieux préparée à ses responsabilités
  • 2.3.1. L’éloge du peuple
  • 2.3.2. La réalisation du projet commun
  • 2.3.3. Les élections pour une vraie démocratie
  • 2.3.4. Des valeurs à promouvoir pour la responsabilité du peuple
  • 2.3.5. Appel à la sagesse et au discernement
  • 2.3.6. La paix pour la démocratie
  • 2.3.7. La conversion et la prière au service de la Nation
  • Conclusion
  • 3 la consolidation de la paix en RD Congo
  • 3.1. « Bienheureux les artisans de paix » (Mt 5, 9)
  • 3.1.1. Le peuple zaïrois: un souffre-douleur des politiciens428
  • 3.1.2. Construire la paix et consolider l’unité nationale
  • 3.1.3. Redynamisation des institutions de l'État
  • 3.1.4. L'espérance à la source de la paix
  • 3.1.5. Devenir artisan de la paix, un devoir citoyen
  • 3.2. Conduis nos pas, Seigneur, sur le chemin de la paix (cf. Lc 1, 79)
  • 3.2.1. Une nouvelle guerre d'agression
  • 3.2.2. Le courage de la dénonciation
  • 3.2.3. La violence, un obstacle à la paix
  • 3.2.4. La paix et l’unité
  • 3.2.5. La conversion des cœurs
  • 3.2.6. La prière et la pénitence
  • 3.3. « J'ai vu la misère de mon peuple » (Ex 3, 7). Trop, c’est trop!
  • 3.3.1. Une misère qui ne dit pas son nom
  • 3.3.2. Le manque de volonté politique et de patriotisme
  • 3.3.3. À la recherche d’une société civile responsable
  • 3.3.4. La dignité humaine comme fondement de la paix
  • 3.3.5. L’intégrité territoriale, gage de la paix
  • 3.3.6. Un appel à la responsabilité
  • Conclusion
  • 4 Pour un Congo démocratique paisible, juste et prospère
  • 4.1. « À vin nouveau, outres neuves » (Mc 2, 22).
  • 4.1.1. La persistance des antivaleurs
  • 4.1.2. L’exploitation des ressources naturelles
  • 4.1.3. Une jeunesse désœuvrée et marginalisée
  • 4.1.4. Une infrastructure dégradée et un budget modique
  • 4.1.5. L’heure des investissements congolais
  • 4.1.6. Pour un décollage définitif
  • 4.1.7. Un appel à l’engagement
  • 4.1.8. Le progrès de la Nation, une résultante du travail
  • 4.1.9. Un appel à la solidarité et à la paix
  • 4.2. La justice grandit une Nation (Pr 14, 34).
  • 4.2.1. L’indépendance, un acquis mal géré
  • 4.2.2. Corruption au sein de l’État
  • 4.2.3. Un enrichissement éhonté au milieu d’un peuple appauvri
  • 4.2.4. Engagement pour un avenir prospère et heureux : des valeurs à promouvoir
  • 4.2.5. Sens de l’État et du bien commun par la lutte contre la corruption
  • 4.2.6. La formation du peuple
  • 4.2.7. Un nouvel élan pour un Congo nouveau
  • Conclusion
  • Conclusion de la partie
  • Deuxième partie FONDEMENTS ET PERSPECTIVES THÉOLOGIQUES DE LA PAIX
  • 5 Fondements et sources théologiques de la paix dans le corpus à l’étude
  • 5.1. Références à l’Écriture
  • 5.2. Références au magistère de l’Église
  • 5.3. Ressources anthropologiques et juridiques
  • 5.4. Les données de l’expérience et de l’histoire
  • 5.5. Les ressources sociologiques
  • Conclusion
  • 6 Pour une théologie et une praxis de la paix
  • 6.1. Les composantes de la paix
  • 6.1.1. La paix, fruit de la vérité
  • 6.1.2. La paix, fruit de la justice
  • 6.1.2.1. Du respect de la dignité humaine
  • 6.1.2.2. Édifier la justice par le bien commun
  • 6.1.2.3. Pour une justice sociale et distributive
  • 6.1.2.4. La paix par la solidarité
  • 6.1.3. La paix, fruit de l’amour
  • 6.1.3.1. La fraternité au cœur de la paix
  • 6.1.3.2. La paix, fruit du pardon
  • 6.1.3.3. La paix par la réconciliation
  • 6.1.4. La paix, fruit de la liberté
  • 6.2. Pour une dynamique de la paix
  • 6.2.1. La reconnaissance de la différence de l’autre
  • 6.2.2. Opérer la catharsis de la violence et de la peur par la conversion
  • 6.2.3. La nécessité d’un dialogue pour la paix
  • 6.2.4. Promouvoir la paix par la tolérance
  • 6.2.5. Structures pour une dynamique de la paix
  • 6.3. Promouvoir une culture de la paix
  • 6.3.1. La culture de la paix
  • 6.3.2. La culture de la paix suppose un esprit et exige des pratiques
  • 6.3.3. Pour une éducation à la paix
  • Conclusion
  • 7 Perspectives pour une parole épiscopale efficiente
  • 7.1. L’éthique de la responsabilité pour une citoyenneté responsable
  • 7.2. La citoyenneté responsable, une composante de l’éthique de la fraternité
  • 7.3. Une éthique de cohérence adossée à l’éthique de la vérité
  • Conclusion
  • Conclusion de la partie
  • Conclusion générale : synthèse et perspectives de la recherche
  • Bibliographie

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Préface

Les religions peuvent être de puissants moteurs de transformation sociale et politique. C’est manifeste lorsqu’elles sont associées, de près ou de loin, à des renversements de régimes politiques, comme l’Iran l’a connu en 1979, ou à l’affaiblissement progressif de leur emprise sur la société, tel que ce fut le cas en Pologne dans les années 1980. Ces événements sont certes spectaculaires, mais ils sont loin d’épuiser le potentiel transformateur que recèlent les traditions religieuses. En effet, l’influence religieuse peut s’exercer effectivement sans que cela mène aux situations paroxystiques et dramatiques de renversements politiques.

Inspirés par leur tradition religieuse d’appartenance, de nombreux croyants de toute provenance ont pris la parole et pris position dans les débats publics, dans les actions visant à instaurer plus de justice, plus de respect, plus d’attention aux pauvres, dans la conduite des affaires publiques. Ces prises de parole traduisent une préoccupation pour la paix sociale, la justice dans la mise en œuvre du droit et la redistribution de la richesse créée par la coopération sociale, bref une préoccupation pour l’épanouissement des personnes et des groupes au sein de l’État de droit, un souci pour le bien commun.

Dans le catholicisme moderne et contemporain, la parole magistérielle et épiscopale sur des enjeux sociaux et politiques a été un véhicule important d’intervention et d’appel à l’action. Au début de cette tradition récente qu’est l’enseignement social de l’Église, les années 1960 ont vu un élargissement de l’auditoire aux « hommes de bonne volonté », selon l’heureuse formule que l’on peut lire dans l’adresse du pape Saint Jean XXIII (Pacem in terris, 1963) ou « à tous les hommes », selon le deuxième numéro de la Constitution pastorale Gaudium et spes, promulguée à la toute fin du concile Vatican II (1965). Ici, l’intention est manifeste. Le pape et les pères conciliaires sont convaincus que la réflexion éthique au sein de l’Église catholique, nourrie par la Parole de Dieu et par la tradition qui y prennent racine, possède des richesses qui peuvent être proposées pour l’édification d’un monde humain habitable pour tous. L’enseignement proposé n’est pas l’inculcation forcée de dogmes, mais bien l’offre de pistes de réflexion et l’exhortation à l’action, bref, de propositions soumises à la discussion ecclésiale et publique, dans le but de contribuer à une délibération commune sur les orientations de la vie sociale. L’Église se pose alors comme une institution « citoyenne », c’est-à-dire comme une institution porteuse de convictions et de valeurs qui désire contribuer, à sa façon, à la recherche du bien commun.

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L’étude de cette prise de parole ne se limite certainement pas à un corpus de textes émanant du pape ou des instances vaticanes. Elle peut (et elle doit!) s’étendre aux autres instances d’enseignement dans l’Église. C’est parce que la parole des croyants se fait entendre ailleurs qu’au Vatican, qu’il vaut la peine de s’intéresser notamment au discours public des évêques, qu’ils prennent la parole à titre individuel ou regroupés en conférences épiscopales. Loin d’être de simples courroies de transmission « vers le bas » de principes généraux qui seraient énoncés « d’en haut », le discours social émanant des instances « locales » est un effort de réception et d’interprétation dans un contexte socio-politique particulier d’intuitions morales lovées au cœur d’un enseignement plus général. Ce discours « local » ne fait pas que déployer le discours « universel »; il peut certainement l’enrichir, à l’instar de la réflexion des évêques catholiques états-uniens sur les armes nucléaires1.

C’est à partir de ces quelques considérations que l’on pourra apprécier l’apport scientifique et théologique du travail présenté dans ces pages par l’abbé Job Mwana Kitata. Cette remarquable étude sur la contribution de la CENCO (Conférence Épiscopale Nationale du Congo) à la vie publique de la République Démocratique du Congo, faite en un moment charnière de la vie de cette république africaine, a pour but d’analyser cette prise de parole afin d’en montrer les ressorts rhétoriques et, surtout, d’en dégager les intuitions éthiques et théologiques.

L’originalité du travail présenté dans cet ouvrage repose sur l’articulation des analyses rhétoriques, théologiques et éthiques d’un ensemble de discours à visée transformatrice des mentalités, des actions et, en fin de compte, de la culture socio-politique d’un peuple et des politiciens.

Dans cette étude, Job Mwana Kitata est attentif à plus d’un aspect de la parole épiscopale de son pays. Il analyse les discours en les replaçant dans le contexte socio-politique qui les a suscités et en répertoriant les thèmes abordés. Il va cependant plus loin, car il veut mettre en lumière les effets de ces discours chez leurs auditeurs potentiels. En se demandant comment le discours épiscopal peut transformer les auditeurs en acteurs de changement et en artisans de paix, l’auteur montre que la facette pragmatique ou performative de ces discours doit aussi être étudiée pour que l’on comprenne bien les tenants et aboutissants de ←14 | 15→la parole publique des évêques. Une telle étude met de l’avant que la capacité de changement et de mise en action ne s’appuie pas uniquement sur les contenus transmis par un discours, aussi sublimes soient-ils, mais également sur les modalités de transmission.

Le cadre combinant l’analyse linguistique et théologique fine, prend ici tout son sens. Job Mwana Kitata réalise un travail remarquable pour faire ressortir cet aspect rhétorique et théologique trop peu souvent étudié.

Pour autant, l’auteur ne se limite pas à cette analyse linguistique, tout en maîtrisant au passage la théorie de la nouvelle rhétorique. Il inscrit résolument son travail dans le champ de l’éthique théologique. Les résultats de l’analyse seront repris dans un travail d’élucidation des fondements théologiques du discours des évêques. Job Mwana Kitata structure cette partie de son travail autour de la notion de paix. Ce travail mène, enfin, vers le repérage de la structure éthique du discours, laquelle tourne autour des notions de responsabilité, de fraternité et de cohérence.

En somme, Job Mwana Kitata livre ici un travail qui fait avancer la connaissance dans le domaine de recherche sur la prise de parole des évêques catholiques dans l’espace public. À partir d’un cas concret, il a identifié les facteurs éthiques qui rendent cette parole crédible et potentiellement transformatrice des auditeurs qui voudront bien se laisser transformer par le message entendu.

Le lecteur qui consultera cet ouvrage aura entre les mains une étude solide et exemplaire d’une réflexion théologique, menée à l’aune de l’interdisciplinarité.

Guy Jobin
Vice-Doyen
Professeur Titulaire
Faculté de théologie et de sciences religieuses
Université Laval
Québec, 5 avril 2019

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1 United States Conference of Catholic Bishops, The Challenge of Peace: God’s Promise and Our Response. A Pastoral Letter on War and Peace, 1983, http://www.usccb.org/upload/challenge-peace-gods-promise-our-response-1983.pdf, consulté le 5 avril 2019.

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Avant-propos

Le présent ouvrage est une version légèrement remaniée d’une thèse de doctorat soutenue à la faculté de théologie et de sciences religieuses de l’Université Laval, le 23 novembre 2017. Il est le fruit de nos réflexions sur l’agentivité des acteurs impliqués dans le processus de changement social en RDC. Réflexions éthique et théologique sur la question importante de la paix et la manière dont les différents acteurs s’attèlent à la construction d’une société juste et paisible, cet ouvrage établit que les stratégies pragmatiques, performatives servent à éroder les assises et les mécanismes de résistance au changement des systèmes politiques injustes et prédateurs, qui enfreignent l’émancipation intégrale de la RDC et de son peuple. Il pose une exigence politique et une urgence théologique et éthique d’envergure. Articulé à partir du contexte de crise socio-politique combinant l’analyse du discours et la théologie, et adossé à des auteurs de référence, l’ouvrage propose un système de valeurs pour la refondation morale et la transformation de la société congolaise. Le lecteur y découvrira des repères éthiques, pour promouvoir la paix et le développement en RDC.

L’écriture de cet ouvrage serait impossible sans le concours divers des personnes de bonne volonté que la Providence a mises sur notre route. Nous leur témoignons notre profonde gratitude.

De prime abord, nos profonds remerciements vont au professeur Guy Jobin : notre directeur de recherche. En Maître initiatique, il a dirigé notre travail de recherche avec rigueur scientifique et nous a appris l’art de penser de nouveaux mots de passe pour dénouer certaines impasses.

Ensuite, nous exprimons notre reconnaissance à l’Université Laval au travers les professeurs Gilles Routhier : doyen de la faculté de théologie; François Nault : directeur des programmes ainsi que le Fonds de soutien à la réussite. Dans cette foulée, nous ne tarissons pas d’estime envers le professeur Ignace Ndongala Maduku dont l’amitié a concouru à la maturation de l’écriture de notre dissertation. Nous rendons hommage à Mgr Jean-Pierre Blais, évêque de Baie-Comeau, pour sa sollicitude paternelle. Nos pensées vont aussi à Léonard Kapia, Sr Jeanne Mance, Mireille Galipeau, Jean-Pierre Bakadi, Gustave Mombo, Albert Mundele Ngengi, Bibiane et Aimé Beaudin, Gaëtane Jourdain, Jean Declos et Willy-Léonard Nunga pour leur générosité. Nos remerciements vont de tout cœur à l’abbé Pierre Michaud (+), Sylvain Kikwanga, Véronique Maltais et la famille Zacharie, aux familles Luc et Christiane Claessens, Jean-Marc et Doris Putallaz pour l’amitié et leur soutien financier.

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Enfin, nous tenons à dire à tous les membres de notre famille et nos amis, notre profond amour fraternel, pour avoir au quotidien ravivé en nous le feu du courage et de la persévérance dans les épreuves vécues. Sans être exhaustif, nous pensons spécifiquement à Parfait Kileya et Jolie Sapu, Placide Ponzo, Emery Kibula, Charles Lulendo, Eric Lulendo, Eric Mwanakikombo, Jacques Kusambila, Tryphon Mukwayakala, Rose Tsengele, Charles-Claver Ndandu, Henriette Tshiela Kupa, Eugenie Mundayi, Christine Mungema, Brigitte Kaputu, Julie Ngituka, Armand Mbatika, Armand Kayolo, Jean Zenga et Bénédicte Vergé-Brian Zenga, Jean-Claude Lendele Kalawa et Agnès-Louis Mwanandeke.

Job Mwana Kitata

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Introduction

Dans son livre Méthodologie et guide pratique du mémoire de recherche et de la thèse de doctorat, Pierre N’da énonce que « toute recherche a pour point de départ une interrogation, un phénomène curieux, un problème qui se pose, une situation qui fait problème et qui amène à se poser des questions, questions qui appellent ou exigent des explications, des réponses »2. La problématique du présent ouvrage trouve sa genèse dans la crise multiforme, une « crise cumulative »3 qui frappe de plein fouet la RDC depuis la décennie 1990 et l’a transformée à un État déliquescent et fragilisé, où la paix est incertaine4. Cette crise a ouvert un chantier prolifique en recherche scientifique, qui ne laisse pas la théologie dormir sur ses lauriers. Parmi les critiques les plus pointus, nous pouvons signaler les travaux réalisés par Kä Mana, qui peignent un tableau clinique de la crise en Afrique5 et ici en RDC, en termes de paradoxes tributaires de l’inadéquation entre le programmatique, c’est-à-dire l’idéal de la Politique6 (qui recherche le bien commun et la défense des droits de l’homme) et la pragmatique (qui touche les pratiques de l’action politique en cours en RDC). Pour l’auteur, la RDC ploie dans un univers des paradoxes scandaleux qui constituent un frein à l’érection d’une société émancipée au regard de plusieurs atouts liés à l’immensité des ressources dont le Créateur l’a gratifiée. Il synthétise lesdits paradoxes dans une typologie à quatre pans, à savoir : les paradoxes économiques, sociaux, religieux et politiques.

Au sujet des paradoxes économiques, l’auteur note qu’au moment où la RDC dispose d’immenses ressources naturelles et d’énormes ressources humaines, ←21 | 22→son peuple est encore l’un des peuples le plus pauvre et le plus misérable de la planète. S’agissant des paradoxes sociaux, l’auteur focalise sa critique sur le lot de misères, de souffrances, d’injustices et d’inégalités qui trahit une société singulièrement réputée par son instinct de solidarité, son souci de la sagesse et sa volonté d’assurer harmonieusement les équilibres fondamentaux de la vie sociale. Cela questionne, on n’en doute pas, les vertus morales et civiques des citoyens congolais7. Par rapport aux paradoxes religieux, Kä Mana pointe du doigt l’affluence des masses populaires dans les églises et leur engouement pour le culte, le rite et la prière, mais aussi les conflits, les guerres, les divisions, les massacres, les viols, les pillages et les violations des droits de l’homme perpétrés à grande échelle par ceux-là mêmes qui se déclarent chrétiens, mettant à nu la précarité de leur identité des baptisés8. Pour ce qui est des paradoxes politiques, l’auteur ne cache pas son amertume face à une élite politique impuissante à traduire en acte l’utopie d’ensemble (ce rêve) que caressaient les Pères de l’indépendance exprimée dans l’hymne national qui, à notre sens, est l’hymne à l’émancipation totale du peuple congolais de toutes les chaînes d’asservissement9.

À notre avis, il est un paradoxe implicite au cœur de ces paradoxes explicites, mis en lumière par Kä Mana qui sous-tend la problématique au cœur de cette étude, à savoir : loin de voir l’exercice du pouvoir politique promouvoir les valeurs émancipatrices de paix, de justice et de liberté, pour lesquelles les Pères de l’indépendance ont payé de leur vie, afin de s’affranchir de la colonisation, celui-ci est paradoxalement au service de la perpétuation de l’asservissement. En effet, la « disproportion entre la théorie et la pratique, l’institué et le vécu, le conçu et l’éprouvé »10 ou la crise socio-politique engendrée par ces multiples paradoxes qui ont fragilisé la paix en RDC, se ramène (ou se résume) à ce que Fabien Eboussi-Boulaga nomme la crise du Muntu11. C’est cette crise qui constitue le leitmotiv existentiel des évêques de la CENCO, qui les pousse à saisir leur ←22 | 23→vocation prophétique12, à travers une abondante production discursive13 pour affronter les défis de la dictature, les violations des droits de l’homme qui hypothèquent les aspirations légitimes du peuple congolais à la paix, à la justice et à la liberté, au bien-être, au respect de sa dignité, à l’édification de l’État de droit et de la démocratie.

Il importe de noter que derrière cette vocation prophétique de l’Église, se cache une dimension oubliée combien interstitielle dans les discours socio-politiques des évêques, aiguisés par la hausse exponentielle des structures du péché (cf. CENC, CP, 10). De notre point de vue, il s’agit de la dimension polémologique14, à la Martin Heidegger, de la vocation prophétique de l’Église. En ←23 | 24→effet, l’implicite des discours des évêques appelant un idéal Politique de quête du bien commun, de la défense des droits de l’homme et de la construction des rapports harmonieux entre les hommes15, est d’amener leurs compatriotes à aller en guerre contre les antivaleurs qui marquent l’action politique, économique et sociale et qui perpétuent l’aliénation plutôt que l’émancipation du peuple dont il faut assurer la libération totale16. Il va sans dire que, cette pointe polémologique des discours prophétiques des évêques a des incidences pédagogiques. Elle consiste à apprendre aux Congolais l’éthique de cohérence. Elle est, pensons-nous, l’arme dans les mains des Congolais pour aller en guerre contre les pseudo-valeurs ou paradoxes, mis en lumière par Kä Mana, lesquels constituent un frein à la construction d’un État de droit et d’une paix durable en RDC. C’est dire, qu’au cœur de tous les paradoxes décriés, se trouve le paradoxe éthique, tributaire du déficit de cohérence entre le programmatique et la pragmatique dans l’exercice de la vie sociale et politique. Dans le cas d’espèce, c’est le hiatus entre l’utopie émancipatrice du Congo formulée dans l’hymne national : « Debout Congolais. […] Dressons nos fronts longtemps courbés. Et pour de bon, prenons le plus bel élan dans la paix. […] Nous bâtirons un pays plus beau qu’avant dans la paix » et l’utopie rédemptrice de Jésus-Christ, coulée dans son discours-programme en Luc 4, 16–20. En effet, les pratiques politiques ne convergent pas dans la perspective de la libération dont parlent les Pères de l’indépendance. Le peuple congolais, hier, captif de la colonisation, aujourd’hui toujours courbé à cause des vicissitudes des souffrances, doit parvenir à sa libération pour aspirer à la paix et à la joie dans son propre pays. C’est de cette libération dont parle Jésus-Christ, dans l’extrait de l’Évangile cité, comme une Bonne Nouvelle pour chaque homme et chaque peuple qui se voit captif. C’est dire que la problématique au cœur de cette recherche est aussi l’impuissance à articuler le discours politique et la praxis publique. Celle-ci entrave la réalisation du salut.

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À notre sens, au-delà des appels à la moralisation de la vie politique publique ou civique, contenus dans les discours des évêques, se cachent des appels à la guérison de la mémoire historique. La conscience sociale et politique en RDC, souffre d’un trou béant de mémoire historique. C’est dans ce trou qu’on ensevelit, consciemment ou inconsciemment, l’utopie émancipatrice coulée dans l’hymne national qui, théologiquement parlant, est l’écho du discours-programme christique misant sur la libération de tout homme et de tout l’homme. À cet égard, le discours socio-politique des évêques s’inscrit dans l’éveil d’une conscience éthique de cohérence. Les évêques dont la mission prophétique prolonge celle de Jésus-Christ, et dont le but est de libérer l’homme de toutes les formes d’esclavage et d’aliénation, entendent par leurs prises de parole publique déboulonner les mécanismes de résistance au changement et persuader leur auditoire, pour qu’il contribue à la paix et établisse entre les hommes des fondements solides d’une communauté fraternelle17. D’où la question de recherche qui nous occupe: « Quelles sont les stratégies discursives des évêques pour transformer les agents en acteurs du changement souhaité, et donc, en artisans de la paix? »

En guise de réponse anticipative à cette question, nous proposons l’hypothèse suivante: En jouant le rôle de médiation et de communication, par le biais d’un appel à la transformation des agents et des auditeurs, le discours pose (postule) la possibilité de changement de la situation de crise en la situation de paix. La vérification de cette hypothèse permet d’élaborer un travail théorique et empirique, qui consiste en un corps théorique affiné pour une analyse de la société congolaise en crise. Nous nous appuyons sur l’analyse du discours et retenons les concepts opératoires de l’auditoire, de doxa, de pathos, de l’ethos, de logos et de dialogisme (cf. Premier chapitre. Cadre théorique : analyse du discours et rhétorique) et sur l’éthique théologique, en retenant les concepts de paix, de vérité, de liberté, de justice, de cohérence, d’éthique et de responsabilité qui seront définis tout le long du développement de l’ouvrage.

Nous inscrivons cette étude du discours des évêques dans le « domaine de la théologie, et particulièrement de la théologie morale »18, comme le dit Jean-Paul II et l’ouvrons à une approche interdisciplinaire intégrant l’analyse du discours, ←25 | 26→la théologie, la science politique, la linguistique, l’anthropologie, le droit, la philosophie, la sociologie et l’histoire, en lui assignant comme objectifs : de saisir le fonctionnement du discours des évêques et d’appréhender les ressources rhétoriques qu’il mobilise pour aider les destinataires à construire la paix. En d’autres termes, nous voulons ressortir la valeur épistémique et pragmatique de ce discours en tant qu’acte agissant, c’est-à-dire capable d’agir sur les auditeurs, et ainsi, contribuer à l’intelligence du concept de paix dans l’acception utilisée par l’épiscopat catholique congolais. Nous voulons, en outre, proposer une éthique qui puisse concourir à la transformation de l’agir politique pour reconstruire la Nation congolaise. Nous entendons une éthique qui mobilise les sujets au service de la politique, dans sa tâche de transformation de la société congolaise.

L’analyse du discours politique s’est développée en plusieurs approches en linguistique, en histoire, en sciences humaines et sociales19, selon qu’on se situe dans la tradition anglo-saxonne ou francophone. Pour cette étude, l’hypothèse et les objectifs assignés à notre ouvrage commandent une approche synchronique et intégrative20 de l’analyse du discours. La démarche méthodologique ←26 | 27→s’inspire de l’analyse des discours d’Amélie Seignour21. Nous inscrivons l’étude dans le double champ de la linguistique de l’énonciation et de l’analyse de l’argumentation, dont l’enjeu est d’identifier les thèses en présence dans un énoncé et les modes d’argumentation employés par le sujet de l’énoncé. Ce champ d’investigation trouve ses fondements dans la rhétorique antique et nouvelle.

Afin de déterminer le degré de persuasion du discours, l’analyse procède par trois indicateurs majeurs: les indices énonciatifs, référentiels et organisationnels22. À partir des indices énonciatifs, nous indiquerons la façon dont les évêques s’inscrivent et inscrivent les destinataires dans le discours à partir des marqueurs : des déictiques (pronoms personnels, démonstratifs, indications spatio-temporels), des modalisateurs qui signifient leur degré d’adhésion (mitigée, forte, incertitude ou rejet) aux contenus des énoncés, leur implication directe dans la production discursive (adverbes, italiques, guillemets, conditionnels, termes subjectifs) et des verbes d’action (factifs, déclaratifs, performatifs, statifs). Des indices référentiels, nous relèverons chaque fois à partir de leurs champs sémantiques, la représentation des évêques et celle qu’ils proposent aux destinataires sur la paix et les termes qui s’y rattachent. Nous analyserons aussi la "nature des arguments" pour « savoir si l’argumentation relève de l’ethos, du pathos ou logos »23. Des indices organisationnels, nous porterons l’attention sur les connecteurs qui orientent l’argumentation du discours, le cheminement que les évêques souhaitent faire suivre aux destinataires24 et sur la progression thématique pour connaître, comment ils structurent l’énoncé à travers la chronologie des arguments, afin de mettre en évidence la logique persuasive. À la fin, nous ferons une synthèse globale du discours, en fonction des indices précédemment décrits pour la phase d’interprétation. Nous identifierons à partir du fonctionnement du texte, les thèses en présence inscrites de façon ouverte ou implicite pour cette phase interprétative. Celle-ci constitue l’entrée dans la deuxième partie qui est l’herméneutique du discours sur la paix, l’éthique conçue à partir des valeurs que profèrent les évêques.

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Le choix de ce sujet (la paix) nous tient naturellement à cœur, en tant que citoyen congolais, pour l’amour du Congo, notre pays. En tant que tel, nous voulons participer à la stabilité du Congo, en éveillant les esprits et les consciences, comme le conseille Roselyne Koren : « Le chercheur […] a le droit et le devoir d’utiliser un savoir si chèrement acquis, lorsque les textes à analyser traitent de questions de vie et de mort et posent des problèmes éthiques »25. L’intérêt pour ce thème remonte à nos recherches universitaires à KULeuven, en vue de l’obtention de Master en théologie et sciences religieuses. Ces recherches nous ont fait découvrir le rôle important joué par l’Église catholique en RDC dans la construction du pays, à travers la diaconie caritative. Mais à la fin de ces recherches, nous étions porté par une conviction : l’action de l’Église catholique en RDC ne devrait pas seulement se cantonner dans le domaine de la diaconie caritative, en occultant la « diaconie politique »26 (cf. Rm 13, 1–7), sinon sa pratique au regard de la crise socio-politique du pays, serait une manière irresponsable de sacraliser le statu quo qui l’éloignerait de l’Évangile. Au cours de la même année, cette conviction fut confortée par notre participation aux travaux de forum de réflexion sur le deuxième Synode sur l’Afrique (Louvain-la-Neuve), sur le thème de la réconciliation, de la justice et de la paix. L’appel lancé aux pasteurs et aux théologiens27 sur cette thématique en vue de construire une société paisible, réconciliée et fraternelle en Afrique, nous avait ouvert l’esprit et donné le goût de mener nos investigations et notre propre réflexion sur la perspective de construction d’une paix durable pour la RDC, en pleine crise socio-politique, à partir des discours socio-politiques des évêques de la CENCO. Une année plus tard, notre projet rencontre l’appui du groupe de recherche des professeurs Guy Jobin et Gilles Routhier de la faculté de théologie et de sciences religieuses de l’Université Laval, ayant reçu des subventions de recherche sur ←28 | 29→la parole épiscopale au Canada, recherches auxquelles nous avons participé en tant que thésard.

Cette étude présente un intérêt particulier par son caractère risqué, dans un domaine aussi vaste qu’est l’analyse du discours en pleine construction, puisque jusqu’à ce jour, peu d’études sur l’analyse du discours socio-politique de l’épiscopat congolais ont été menées. À travers elle, nous voulons contribuer à une esquisse d’interprétation des discours socio-politiques des évêques, en vue de saisir leur impact sur les acteurs et la société congolaise. L’étude vise à démontrer par une analyse systémique et rigoureuse, la valeur pragmatique du discours socio-politique des évêques. Ce discours est une "arme de la raison", une forme d’engagement politique à partir des problèmes réels de la société congolaise. Son étude rentre dans la ligne de la pragmatique de communication et s’inscrit dans le "topos" global de la reconstruction et la renaissance d’un Congo nouveau. L’écriture de cet ouvrage est dans un même filon d’intérêts avec la théologie de la reconstruction28. Cette variante africaine de la théologie de la libération inscrite dans la lignée des théologies contextuelles, est dans la perspective du changement de paradigme. Ce dernier s’aligne sur la logique du projet où l’enjeu de sonner l’alarme des contrecoups tragiques d’une approche ←29 | 30→amorale du politique, doit être doublé de la responsabilité, face au destin commun comme étant une responsabilité face à Dieu.

Le but de cette étude, inscrite dans la perspective de la théologie de la reconstruction, est d’aiguiser la pointe polémologique de la vocation prophétique des discours ecclésiastiques dont l’enjeu est de déconstruire les mécanismes de résistance au changement, qui tient à la remorque la mentalité politique au service des intérêts privés plutôt que communs. C’est le lieu de sortir l’action de l’Église catholique en RDC des cloîtres de ses fonctions liturgiques, pour l’ouvrir aux dimensions socio-politiques de sa mission libératrice. Ce discours culmine dans la déconstruction des schèmes mentaux et culturels qui maintiennent les structures sociales et politiques, économiques et culturelles déshumanisantes. Cet idéal trouve son écho dans les discours des évêques, qui rappellent que « le peuple est de plus en plus persuadé qu’une vraie solution à une crise socio-politique ne peut s’élaborer sans la paix : celle-ci en effet rend possible l’ordre, la clarification et la réconciliation pour l’édification d’une société de frères et de sœurs »29.

La présente étude s’étend sur une période de vingt ans, soit du 24 avril 1990 au 30 juin 2010. Le 24 avril 1990, terminus a quo, marque l’ouverture du pays au processus de démocratisation et de pluralisme politique, et le 30 juin 2010, terminus ad quem, commémore les cinquante ans de l’accession du Congo à la souveraineté internationale.

L’Église catholique et le discours socio-politique des évêques de la CENCO ont déjà fait l’objet de divers travaux dans différentes orientations. Certains travaux développent une approche historique, d’autres privilégient une approche politique et d’autres encore proposent des analyses théologiques. Nombre de ces travaux décrivent et commentent les faits, analysent les conflits et leur implication, esquissent des typologies ou des évaluations.

Louis Ngomo Okitembo30 réalise une synthèse de l’histoire mouvementée de l’Église catholique, en faisant le point sur la société depuis l’indépendance du Congo (30 juin 1960) jusqu’à « la marche d’espoir » (16 février 1992). C’est l’histoire d’une Église au service de la Nation. Clement Makiobo31 indique que ←30 | 31→l’Église catholique au Congo-Zaïre a répondu aux besoins des populations en matière d’éducation, de santé et de développement, par l’implantation solide de ses nombreux mouvements et associations. Pour sa part, Dieudonné Wamu Oyatambwe32 souligne le rôle remarquable joué par l’Église catholique dans le processus de démocratisation enclenchée en 1990, en prenant une part active et parfois décisive dans la marche de la Nation vers le pluralisme politique et la démocratie. Il cite quelques discours des évêques en indiquant leurs positions, mais sans en faire une analyse approfondie. Anicet Mutonkole Muyombi33 décrit l’engagement historique de l’Église dans le processus de démocratisation, en se basant sur les discours des évêques et des organisations laïques. Il recourt à la méthode de l’analyse sans la spécifier. Il déduit de ses analyses que « cet engagement n’a eu que peu d’impact sur la vie concrète de la population et même dans le milieu politique » (p. 232) et recommande aux évêques de s’entourer des experts en matière politique et que l’Église passe de la parole aux actes.

Résumé des informations

Pages
386
Année
2020
ISBN (PDF)
9783631799963
ISBN (ePUB)
9783631799970
ISBN (MOBI)
9783631799987
ISBN (Relié)
9783631797761
DOI
10.3726/b16058
Langue
français
Date de parution
2019 (Décembre)
Mots clés
éthique valeurs cohérence responsabilité changement reconstruction rhétorique
Published
Berlin, Bern, Bruxelles, New York, Oxford, Warszawa, Wien, 2020. 386 p.

Notes biographiques

Job Mwana Kitata (Auteur)

Job Mwana Kitata détient un diplôme de doctorat (Ph. D.) en théologie de l’université Laval (Québec, 2017), un Master en théologie et sciences religieuses de la KULeuven (Belgique, 2009), un diplôme spécialisé en catéchèse et pastorale de l’Institut International Lumen Vitae (Belgique, 2009) et un graduat en philosophie du Grand Séminaire Saint Augustin de Kalonda (RD Congo, 1990). Il travaille actuellement au Canada.

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Titre: Église catholique et crise socio-politique en RD Congo
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