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François Boscheron, ami de Challe, ses œuvres, ses biographies et ses travaux éditoriaux

Une enquête bio-bibliographique

de William Brooks (Auteur)
©2020 Monographies XX, 472 Pages

Résumé

François Boscheron, dont rien n’était connu jusqu’ici, ni les dates extrêmes de sa vie ni même son prénom, fut à ses heures perdues un auteur de petites oeuvres originales. Des travaux biographiques et éditoriaux portant sur des
figures majeures du XVIIe siècle, telles Charpentier, Corneille, D’Aubignac, Pavillon, Quinault et Varillas, lui ont valu de multiples mentions dans des ouvrages de critique littéraire et historique. Parmi les contemporains avec lesquels il interagissait pendant le premier tiers du XVIIIe, on compte Boffrand, Fontenelle, Galland, La Monnoye, Saint-Pierre et Sallengre. Ami du romancier et voyageur Robert Challe, dont il était dans une certaine mesure le représentant à Paris, Boscheron était comme lui un correspondant important des responsables du Journal littéraire de La Haye. Malgré tous ces liens, cet habile touche-à-tout n’a jamais fait l’objet d’une étude d’ensemble. Ce livre se donne donc comme objectif d’évaluer ses écrits et de replacer cet écrivain convenablement dans ce qu’il aurait appelé la « République des Lettres ». Pour la première fois, cet auteur méconnu se trouve pourvu d’une identité, d’une vie personnelle et d’un contexte professionnel qui, pour être imprévu, n’en était pas moins central dans la société parisienne de son époque.

Table des matières

  • Couverture
  • Titre
  • Copyright
  • À propos de l’auteur
  • À propos du livre
  • Pour référencer cet eBook
  • Table des matières
  • Liste de figures
  • Sigles et abréviations
  • Introduction
  • CHAPITRE 1 La controverse sur les « Vies » de Quinault
  • CHAPITRE 2 Boscheron, Boffrand et Challe jusqu’au premier semestre 1713
  • CHAPITRE 3 Boscheron, Challe et les journalistes de La Haye
  • CHAPITRE 4 Une « Vie de Quinault » publiable enfin
  • CHAPITRE 5 La Vie de 1715 et les Œuvres de Pavillon
  • CHAPITRE 6 La débâcle des Conjectures académiques
  • CHAPITRE 7 Boscheron malade
  • CHAPITRE 8 Retour à Pavillon
  • CHAPITRE 9 Retour à Quinault
  • CHAPITRE 10 Le Carpentariana, Corneille et Fontenelle
  • CHAPITRE 11 « J’ai la rage de devenir auteur »
  • CHAPITRE 12 Le Varillasiana
  • CHAPITRE 13 François Boscheron
  • Appendice
  • Glossaire des personnages
  • Bibliographie
  • Index
  • Titres de la collection

cover

Bibliographic information published by Die Deutsche Nationalbibliothek.
Die Deutsche Nationalbibliothek lists this publication in the Deutsche National-
bibliografie; detailed bibliographic data is available on the Internet at
http://dnb.d-nb.de.

Names: Brooks, William, author.

Title: Franç ois Boscheron, ami de Challe, ses oeuvres, ses biographies et
ses travaux é ditoriaux : une enquê te bio-bibliographique / William
Brooks.

Description: New York : Peter Lang, 2020. | Series: Medieval and early
modern French studies, 1661-8653 ; volume 17 | Includes bibliographical
references and index.

Identifiers: LCCN 2019055114 (print) | LCCN 2019055115 (ebook) | ISBN
9781789974089 (paperback) | ISBN 9781789974096 (ebook) | ISBN
9781789974102 (epub) | ISBN 9781789974119 (mobi)

Subjects: LCSH: Boscheron, Franç ois.

Classification: LCC PQ1957.B675 Z57 2010 (print) | LCC PQ1957.B675
(ebook) | DDC 848/.509--dc23

LC record available at https://lccn.loc.gov/2019055114

LC ebook record available at https://lccn.loc.gov/2019055115

À propos de l’auteur

William Brooks est professeur émérite de langue et de littérature françaises à l’université de Bath, G.-B. Ancien président du comité de la Society for Seventeenth-Century French Studies, il a travaillé surtout sur les conditions théâtrales et les oeuvres dramatiques du théâtre français du XVIIe siècle, la Seconde Madame (Elisabeth Charlotte) et la Grande Mademoiselle. Auteur d’une quinzaine de livres, dont quelques-uns en collaboration, il a publié plus de soixante articles dans les principales revues internationales. Éditeur scientifique de recueils importants d’articles publiés par Peter Lang, on lui doit des éditions scolaires de plusieurs tragédies de Thomas Corneille et de plusieurs comédies et tragédies de Quinault. Sa monographie Philippe Quinault, Dramatist, parue chez Lang en 2009, est d’une importance cruciale pour comprendre le dramaturge, et ses deux volumes de ses tragi-comédies complètes, éditées en collaboration avec Catherine Marchal-Weyl et Buford Norman, paraîtront chez Garnier en 2020 et 2021.

À propos du livre

François Boscheron, dont rien n’était connu jusqu’ici, ni les dates extrêmes de sa vie ni même son prénom, fut à ses heures perdues un auteur de petites oeuvres originales. Des travaux biographiques et éditoriaux portant sur des figures majeures du XVIIe siècle, telles Charpentier, Corneille, D’Aubignac, Pavillon, Quinault et Varillas, lui ont valu de multiples mentions dans des ouvrages de critique littéraire et historique. Parmi les contemporains avec lesquels il interagissait pendant le premier tiers du XVIIIe, on compte Boffrand, Fontenelle, Galland, La Monnoye, Saint-Pierre et Sallengre. Ami du romancier et voyageur Robert Challe, dont il était dans une certaine mesure le représentant à Paris, Boscheron était comme lui un correspondant important des responsables du Journal littéraire de La Haye. Malgré tous ces liens, cet habile touche-à-tout n’a jamais fait l’objet d’une étude d’ensemble. Ce livre se donne donc comme objectif d’évaluer ses écrits et de replacer cet écrivain convenablement dans ce qu’il aurait appelé la « République des Lettres ». Pour la première fois, cet auteur méconnu se trouve pourvu d’une identité, d’une vie personnelle et d’un contexte professionnel qui, pour être imprévu, n’en était pas moins central dans la société parisienne de son époque.

Pour référencer cet eBook

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←x | xi→

Introduction

L’analyse que l’étudiant du théâtre de Quinault lira la première est celle d’Étienne Gros. Dès la première phrase, ce chercheur de vérité sera transporté à Felletin, petite ville de la Creuse, où le poète serait né. Il n’en est rien, car Quinault était de Paris, et, dans le sillage d’autres historiens avisés, Gros le démontre de façon définitive. Le mythe n’en demeure pas moins. Patrimoine classé, la fontaine Quinault orne à ce jour la place Philippe Quinault, et le personnel souriant de l’Office de tourisme de Felletin, situé juste à côté, vous dirigeront de plein gré vers sa maison natale, bien qu’elle soit construite un siècle après sa mort.

À la page 3 de ce pavé de livre, on rencontre pour la première fois « un certain Boscheron », dont la Vie de Quinault est à l’origine de cette légende puissante. Sur plus de cent pages, soit Gros appelle à son autorité, soit il écarte ses assertions—jeu de « tantôt il est là, tantôt il ne l’est pas »—au cours d’une étude biographique qui, même après les apports de quinaldiens plus récents, reste la tête de puits de nos connaissances du dramaturge.

Boscheron est beaucoup plus que le biographe de Quinault, et nous, qui avons fait le pèlerinage de Felletin, sommes devenu obnubilé par lui. De temps à autre, pendant le demi-siècle qui a commencé par notre lecture de Gros en 1969, nous sommes revenu sur les écrits de celui qu’il appelle « cet écrivain obscur », jusqu’à ce qu’il soit devenu clair que notre absolution peut se trouver uniquement dans la composition de l’ouvrage que nous offrons maintenant au public.

Notre premier devoir, agréable, est de remercier chaleureusement le directeur de la collection, M. le professeur Noël Peacock, qui a accepté de le publier, ainsi que l’équipe éditoriale de la maison Peter Lang, dont les conseils précieux nous ont aidé fortement. Notre livre n’aurait pas vu le jour non plus sans l’aide et l’encouragement de beaucoup d’autres personnes à qui nous sommes profondément reconnaissant. Parmi eux, Mme Élodie Bénard, M. le professeur Jacques Cormier, M. le dr J. M. van Duijn, conservateur chargé des manuscrits occidentaux de la bibliothèque de l’université ←xi | xii→de Leyde, Pays-Bas, Mme Ann de la Grange-Sury, Mme Mathilde Legendre, bibliothécaire de la ville de Pont-Audemer, France, M. le professeur Richard Maber, professeur émérite de l’université de Durham, G.-B., Mme Christine Rico, anciennement bibliothécaire de la ville de Pont-Audemer et Mme Anna Sansome, bibliothécaire en charge des ressources électroniques, University College London, G.-B.

Cinquante ans, c’est longtemps, et nos regrettés collègues M. J.-Geoffrey Aspin, bibliophile spécialisé dans les éditions françaises des xviie et xviiie siècles, M. le dr. Andrew Fairbairn, spécialiste de la pensée française du xviiie siècle et professeur à l’université de Newcastle upon Tyne, G.-B., et Prof. dr. P. F. J. Obbema, ancien conservateur chargé des manuscrits occidentaux de la bibliothèque de l’université de Leyde, ne sont plus parmi nous. Nous les remercions de même.

Signalons aussi les personnels de plusieurs archives et bibliothèques publiques : en France, la BnF (sites Arsenal, Opéra, Richelieu et Tolbiac), la Bibliothèque Mazarine et les Archives nationales à Paris ; et en G.-B., la British Library, les bibliothèques des universités de Bath, Cambridge, Manchester et Newcastle upon Tyne et celle du Taylor Institute, Oxford. Tous ont contribué à faciliter nos recherches.

M. le professeur Volker Schröder, professeur à Princeton University, NJ, États-unis, a bien voulu partager ses précieuses découvertes avec nous. Il appartient aux meilleures traditions de la République des Lettres, et nous tenons à lui exprimer notre gratitude. Quant à M. le professeur Buford Norman, professeur émérite de l’université de Columbia, SC, États-unis, éminent spécialiste de Quinault, citoyen honoraire de Paris qui à maintes occasions s’est donné la peine de chercher pour notre compte, de vérifier et de nous fournir d’innombrables textes, copies, documents, renseignements puisés dans toutes les grandes bibliothèques et archives de la capitale, notre reconnaissance envers lui est sans bornes.

Nous sommes anglophone. La langue française est la plus belle du monde et nous risquons de l’estropier à chaque page. Terminons donc notre liste en remerciant chaleureusement notre amie et collègue Mme le dr. Gilda Baïkovitch, anciennement maître de conférences à l’université de Bath, G.-B., rentrée maintenant se ressourcer en Languedoc, qui a accepté de nous relire. Son œil de lynx pour les petits détails et les grands nous a ←xii | xiii→épargné de multiples anglicismes, barbarismes et solécismes, ainsi que de nombreuses fautes de frappe. Nous pouvons dire avec confiance que nous sommes seul responsable des erreurs linguistiques qui se sont faufilées dans notre ouvrage pendant la période frénétique de sa finalisation après cette généreuse relecture.

Quant aux erreurs factuelles et interprétations inadéquates, nous sommes seul responsable.

D’autres ouvrages attendent actuellement les soins d’éditeurs éventuels ; d’autres épreuves seront à vérifier par la suite ; mais cette monographie sera notre dernière. Margaret, notre chère épouse, a fait preuve de la plus grande patience tout au long de la période de gestation de cet étrange monstre, ce dont nous sommes très conscient. Elle attend que nous profitions pour de bon de la retraite que nous avons prise officiellement en 2012, tout en nous soutenant de bon cœur. Au moment de conclure, elle nous a aidé notamment dans la réalisation de l’index, pour lequel il lui est devenu obligatoire de tout lire, du début jusqu’à la fin. Nous lui avons demandé son avis.

« Cela est bien dit, » répondit-elle candidement, « mais il faut cultiver notre jardin. » « Oui, » lui répondîmes-nous, « mais avant cela, comme nous l’avons convenu, il nous reste à dédier ce livre à notre petit-fils, William Chapman, dans l’espoir que, quand il sera grand, il prendra plaisir dans les richesses de la langue, de la littérature et de la civilisation françaises. » Dont acte, ce 14 juin 2019.

Langue originale, langue moderne

Exception faite des modifications dont nous parlons dans cette section, nous avons retenu la graphie originale de nos citations directes. Dans une grande mesure, c’est une question de choix et nous préférons lire la langue telle qu’elle était. Nous ne voyons aucune nécessité de la moderniser comme si nous préparions une édition des œuvres d’un dramaturge, d’un romancier, voire d’un poète pour le marché de la grande distribution. Ce sont là les contextes dans lesquels le respect exagéré des versions ←xiii | xiv→originales entrave le plaisir du lecteur et peut-être même sa compréhension. D’ailleurs, un autre impératif vient soutenir notre résolution et, en fait, rend inappropriée la mise à jour de la langue, car la différence entre le français de France et le français des francophones réfugiés aux Pays-Bas sous-tend un argument important autour d’un des textes que nous étudions. Il ne conviendrait pas de faire revivre ces deux états linguistiques uniquement dans la section où ils comptent.

Nous avons néanmoins différencié les formes a/à, la/là, ni/n’y, qu’elle/quelle, quoi que/quoique, ou/où et inséré des traits d’union quand ils manquent dans des cas tels imaginez-vous, peut-être, lui-même et ainsi de suite. Quand à l’accord du participe passé (les lettres que j’ai reçu/es), la pratique est instable et nous avons préféré suivre précisément les textes originaux, quitte à insérer l’accord entre crochets s’il en est absent. Les accords qui ne se font pas entre crochets viennent donc de l’original. Instables aussi les graphies fut/fût, eut/eût, passé simple et subjonctif, votre/vôtre, notre/nôtre etc. La pensée du scripteur étant claire dans ces cas, nous avons préféré nous abstenir d’intervenir.

De la même façon, le Journal littéraire de La Haye étant si bien connu sous ce titre, nous avons renoncé à imposer la vraie graphie Journal litéraire ; et quant aux citations tirées de sources intermédiaires, nous avons respecté la modernisation déjà entreprise par les éditeurs de notre temps. À cet égard il est ironique que l’orthographe de Challe, la véritable, est en fait plus archaïque que celle de son ami Boscheron.

Au lecteur

S’il était de coutume de mettre une image à la tête d’une préface, nous aurions choisi une des constructions impossibles de M. C. Escher, Montée et descente ou La Maison aux escaliers. Elle aurait représenté de façon métaphorique notre expérience, prisonnier d’un monde où nous nous sommes efforcé continuellement de faire des progrès tout en nous rendant compte que nous tournons en rond. Pas jusqu’à l’infinité, comme les personnages ←xiv | xv→de ces inventions merveilleuses, mais bien souvent pour longtemps. Et si notre méthode était obligatoirement comme cela, qu’en est-il du résultat ? Le chemin que nous prenons pour évaluer Boscheron et ses écrits ne suit pas une ligne droite. Nous serons confrontés à plusieurs déviations. Mieux, notre livre nous rappelle à nous-même, parfois et par endroits, une série d’engrenages hélicoïdaux à axes croisés : comment donc paraîtra-t-il à nos lecteurs ? Nous devons espérer qu’une fois embarqués, celles et ceux qui nous liront feront preuve de patience et de persévérance.

Boscheron a laissé des ouvrages dont quelques-uns ont suscité des réactions, foudroyantes quand il s’agit d’une riposte de Fontenelle, controversées quand il s’agit de sa paternité d’une ou de deux ou bien de trois biographies différentes du dramaturge et librettiste Philippe Quinault, dont une est attribuée aussi à l’architecte Germain Boffrand. Il a eu ses démêlés avec certains éditeurs, il a rempli le rôle de porte-parole ou d’intermédiaire qui s’est interposé entre le mystérieux « auteur des Illustres Françaises » et les journalistes émigrés vivant aux Pays-Bas ; ses notes et ses manuscrits littéraires ont survécu, dans une large mesure, quoiqu’ils émanent du premier tiers du xviiie et sont donc en passe de fêter leurs trois siècles ; et sans jamais jouer un rôle central, il est cité par ceux qui travaillent sur Challe, Corneille, d’Aubignac, Pavillon, Quinault, voire Varillas et Charpentier, sans que ces utilisateurs de ses ouvrages sachent la moindre chose sur l’homme dont les précisions et les découvertes (et parfois les opinions) fournissent leurs sources.

En étudiant Boscheron, nous avons eu aussi l’occasion et le plaisir de jeter quelquefois un peu de lumière sur d’autres écrivains et sur l’historicité de quelques-uns de leurs écrits, sur l’évolution de nos connaissances autour d’eux, sur des pratiques des censeurs, des éditeurs et des libraires. Outre les auteurs déjà mentionnés, notre enquête portera sur des questions relatives à Galland, Saint-Pierre, Sallengre et les rédacteurs du Journal littéraire de La Haye, sans compter la Querelle renouvelée des Anciens et des Modernes déclenchée par La Motte en 1714 lorsqu’il publia sa dissertation sur Homère.

Voilà près d’un demi-siècle que, ayant buté sur la question controversée de la paternité de la Vie de Quinault en tête de l’édition de 1715 de son Théâtre, nous avons commencé à nous intéresser aux activités de ce personnage quasi inconnu qui semble passer entre les mailles du filet. Mais il a été ←xv | xvi→là ; il a existé, travaillé, fait ses efforts pour mettre devant le public de son temps des ouvrages de plusieurs sortes, dont dans plusieurs cas nous devrions lui savoir gré. Il est temps de rassembler nos minces connaissances de cet homme et de réévaluer ses écrits, voire de les évaluer pour la première fois.

Pour ce qui est de nos découvertes sur le plan chronologique, la majorité en sont dotées d’une date exacte—jour, mois, millésime ; beaucoup d’autres dates peuvent être estimées avec une certaine précision. Il nous semble que ce serait du gaspillage si nous les supprimions dans l’espoir de rendre plus fluide le récit des événements que nous étudions et l’évaluation des données. Après mûre réflexion, nous avons pris la décision de les garder, sachant pertinemment que cette approche nécessite une présentation strictement chronologique. La plupart de notre texte est donc disposée de cette façon : vu la complexité à laquelle nous avons fait allusion au début de cette préface, cette approche semble s’imposer. Autre conséquence de notre décision : la nécessité de beaucoup de renvois. Nous espérons que nos lecteurs en apprécieront la justification.

On sait si peu de Boscheron qu’il est impossible même de nommer ses vrais amis : sauf un. Depuis plus d’un demi-siècle, grâce à l’expertise de Frédéric Deloffre et d’une grande équipe de spécialistes inspirés par son exemple, la place de Robert Challe dans la panoplie de la littérature et de la pensée françaises lui a été restituée. C’est lui, cet ami dont nous savons le nom. Ce personnage et quelques-uns de ses ouvrages joueront un rôle important dans la période centrale de notre chronologie car, pendant un certain temps les vies de ces amis se sont enchevêtrées dans une certaine mesure. Il manqua de loin à Boscheron l’énorme talent, l’esprit revêche, et sans doute la personnalité, de son compagnon de beuverie, mais il avait la même curiosité intellectuelle, ou peu s’en faut. Challe fut un voyageur, un romancier et un philosophe. Boscheron fut un éditeur, compilateur, biographe, poète et pour un court temps correspondant enthousiaste. Cela n’étonne aucunement que la place, inférieure, qui lui revient n’ait pas été éclaircie, mais il n’est pas vrai non plus qu’il mérite de languir dans les oubliettes de l’histoire littéraire. C’est un destin que nous nous proposons d’atténuer.

←xvi |
 xvii→

Qui fut Boscheron (1) ?

Frédéric Deloffre & Jacques Popin l’ont bien dit : « On sait peu de chose sur Boscheron, éditeur de Quinault (Paris, 1715, 5 vol. in-12), de Pavillon […] et du Carpentariana1. »

Résumé des informations

Pages
XX, 472
Année
2020
ISBN (PDF)
9781789974096
ISBN (ePUB)
9781789974102
ISBN (MOBI)
9781789974119
ISBN (Broché)
9781789974089
DOI
10.3726/b16520
Langue
français
Date de parution
2020 (Juin)
Mots clés
Paternité des Vies de Quinault Éditeur scientifique de Œuvres d’Étienne Pavillon Compilateur du Carpentariana et du Varillasiana Correspondant du Journal littéraire de La Haye Ami de Robert Challe
Published
Oxford, Bern, Berlin, Bruxelles, New York, Wien, 2020. XX, 472 p., 4 ill. n/b.

Notes biographiques

William Brooks (Auteur)

William Brooks est professeur émérite de langue et de littérature françaises à l’université de Bath, G.-B. Ancien président du comité de la Society for Seventeenth-Century French Studies, il a travaillé surtout sur les conditions théâtrales et les oeuvres dramatiques du théâtre français du XVIIe siècle, la Seconde Madame (Elisabeth Charlotte) et la Grande Mademoiselle. Auteur d’une quinzaine de livres, dont quelques-uns en collaboration, il a publié plus de soixante articles dans les principales revues internationales. Éditeur scientifique de recueils importants d’articles publiés par Peter Lang, on lui doit des éditions scolaires de plusieurs tragédies de Thomas Corneille et de plusieurs comédies et tragédies de Quinault. Sa monographie Philippe Quinault, Dramatist, parue chez Lang en 2009, est d’une importance cruciale pour comprendre le dramaturge, et ses deux volumes de ses tragi-comédies complètes, éditées en collaboration avec Catherine Marchal-Weyl et Buford Norman, paraîtront chez Garnier en 2020 et 2021.

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