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Microéconomie

Une approche critique – Théorie et exercices

de Jean Vercherand (Auteur)
©2016 Monographies 496 Pages
Série: Business and Innovation, Volume 14

Résumé

Une Microéconomie en accord avec les faits !
Cet ouvrage est d’abord un manuel « classique » de microéconomie où sont présentés pédagogiquement tous les thèmes habituels qu’un étudiant en licence est censé devoir maîtriser. A cette fin, des exercices simples avec corrigés, basés le plus souvent sur des cas concrets, sont proposés.
C’est aussi un manuel très novateur car il permet – grâce à l’introduction de deux thèses originales – de comprendre, ce dont la microéconomie est actuellement incapable, à savoir :
– pourquoi le marché du travail a été si conflictuel historiquement, avec des revendications récurrentes sur les salaires mais aussi la durée du travail, et pourquoi il en a résulté l’édification dans tous les pays d’un Droit du travail caractérisé, en premier lieu, par une limitation de cette durée, abaissée à plusieurs reprises ;
– pourquoi l’activité économique a été si irrégulière depuis deux siècles : 1) avec une alternance sur plusieurs décennies de croissance vive, puis de croissance faible (les fluctuations de Kondratieff) ; 2) avec des crises cycliques se répétant tous les 8–9 ans (les cycles de Juglar).
In fine, cet ouvrage débouche sur des résultats normatifs qui, pour le marché du travail, se situent à l’opposé des prescriptions habituelles de la microéconomie. Deux enjeux fondamentaux de régulation économique sont pointés :
– Le partage de la valeur ajoutée entre rémunération du travail et rémunération du capital au travers de l’indexation du taux de salaire sur les gains de productivité ;
Le partage de la demande de travail entre actifs salariés au travers de la fixation et de l’ajustement de sa durée légale.
Ce manuel s’adresse à tous les étudiants en LMD, chercheurs et enseignants en économie (universités, écoles d’ingénieurs et de commerce, IEP, lycées).

Table des matières

  • Couverture
  • Titre
  • Copyright
  • Sur l’auteur/l’éditeur
  • À propos du livre
  • Pour référencer cet eBook
  • Table des matières
  • Sommaire
  • Avertissement
  • Théorie Microéconomique
  • Introduction générale
  • 1. L’objet de l’économie
  • 2. La démarche d’analyse des économistes
  • 2.1. La démarche scientifique
  • 2.2. Les difficultés de la vérification en sciences économiques
  • 2.3. Les enseignements de l’histoire
  • 3. Le cadre général du raisonnement économique
  • 3.1. Deux grandes hypothèses
  • 3.2. Deux grands schémas d’échange marchand
  • 3.3. La démarche analytique de la Microéconomie
  • 4. Le plan du cours de théorie
  • Chapitre 1. L’offre et la demande : première approche
  • Introduction
  • 1. L’équilibre de l’offre et de la demande
  • 2. Les notions d’élasticité
  • 3. L’addition des offres ou des demandes individuelles
  • 4. Les déplacements de l’offre ou de la demande
  • 5. L’importance du temps dans les équilibres de marché (le temps de réponse)
  • 6. L’incidence d’une taxe (à court terme)
  • 7. Prix plancher, prix plafond (imposés par l’état)
  • 8. Conséquences de l’élargissement des échanges
  • Chapitre 2. Le comportement du ménage
  • Introduction
  • A. La demande de biens de consommation
  • 1. Le choix optimal d’un ménage désirant un seul bien
  • 1.1. Fonction d’utilité et utilité marginale
  • 1.2. Le choix optimal de consommation
  • 2. Le choix optimal d’un ménage désirant 2, puis N biens
  • 2.1. Utilité cardinale et utilité ordinale : les courbes d’égale utilité (ou d’indifférence)
  • 2.2. Le choix optimal de consommation
  • 2.2.1. Le choix optimal entre 2 biens
  • 2.2.2. Le choix optimal entre n biens (généralisation)
  • 3. Les modifications du choix optimal
  • 3.1. La variation du revenu du consommateur : les courbes d’Engel
  • 3.2. Les effets des innovations dans les biens de consommation
  • 3.3. La variation du prix d’un bien : effet de substitution et effet de revenu
  • 4. La courbe de demande d’un bien par un ménage
  • 5. La notion de surplus du consommateur
  • B. L’offre de services productifs (de facteurs de production)
  • 1. L’offre de travail : l’arbitrage du ménage entre travail et loisir
  • 1.1. L’hypothèse d’un arbitrage optimal entre travail et loisir
  • 1.1.1. Le principe d’égalisation entre utilité et désutilité marginales du travail
  • 1.1.2. Le modèle d’arbitrage optimal travail / loisir
  • 1.1.3. La courbe d’offre individuelle de travail
  • 1.1.4. L’interprétation de l’évolution historique de la durée du travail
  • 1.1.5. L’offre globale de travail sur le marché
  • 1.2. La spécificité du travail salarié : une offre subordonnée
  • 1.2.1. Un travail dépendant selon les juristes
  • 1.2.2. Une offre de travail ne pouvant être représentée par une courbe
  • 2. L’offre de capital : l’arbitrage du ménage entre consommation et épargne
  • 2.1. Les deux conceptions de l’offre d’épargne :sacrificielle et utilitaire
  • 2.1.1. La conception classique : un sacrifice d’une consommation immédiate du revenu
  • 2.1.2. La conception keynésienne : un « résidu » utile après consommation
  • 2.2. La conception sacrificielle de l’épargne : les choix intertemporels du ménage
  • 2.2.1. L’actualisation
  • 2.2.2. Les préférences intertemporelles du ménage
  • 2.2.3. La contrainte intertemporelle du ménage
  • 2.2.4. Le choix intertemporel optimal du ménage
  • 2.2.5. La courbe d’offre individuelle d’épargne du ménage
  • 2.2.6. Effet de la variation du revenu sur l’offre d’épargne du ménage
  • 2.3. La conception utilitaire de l’épargne : ses déterminants
  • 2.3.1. La modification de l’arbitrage optimal consommation / épargne due à la variation du revenu du ménage
  • 2.3.2. La modification de l’arbitrage optimal consommation / épargne due aux innovations dans les biens de consommation
  • 2.3.3. Les autres variables modifiant l’arbitrage optimal consommation / épargne du ménage
  • 2.4. Conclusion critique
  • 3. L’offre de terre : un bien donné par nature, rare et approprié
  • Chapitre 3. Le comportement de l’entreprise
  • Introduction
  • A. L’offre de biens (de consommation et intermédiaires)
  • 1. Le choix optimal d’une entreprise utilisant un seul facteur variable
  • 1.1. La fonction de production
  • 1.2. Le choix optimal de production
  • 1.3. Rendements décroissants, rendements d’échelle et progrès technique
  • 2. La combinaison optimale d’une entreprise utilisant 2, puis N facteurs variables
  • 2.1. Les courbes d’égale production (ou isoquantes)
  • 2.2. La combinaison optimale de facteurs
  • 2.2.1. La combinaison optimale de 2 facteurs
  • 2.2.2. La combinaison optimale de n facteurs (généralisation)
  • 3. Les modifications de la combinaison optimale
  • 3.1. La variation de la dépense en facteur : les courbes de coûts
  • 3.1.1. Les coûts à court terme
  • 3.1.2. Les coûts à long terme
  • 3.1.3. La notion d’économies d’échelle
  • 3.2. Les effets des innovations dans les processus de production
  • 3.3. La variation du prix d’un facteur : effet de substitution et effet de production
  • 4. La courbe d’offre d’un bien par une entreprise
  • 4.1. Le choix optimal de production
  • 4.2. L’offre optimale de l’entreprise à court terme
  • 4.3. L’offre optimale de l’entreprise à long terme
  • 5. La notion de surplus du producteur
  • B. La demande de facteurs de production (de services productifs)
  • 1. La demande d’une entreprise utilisant un seul facteur variable
  • 1.1. Cas général
  • 1.2. Cas particulier où le facteur de production est le travail
  • 2. La demande d’une entreprise utilisant plusieurs facteurs variables
  • 2.1. Cas général
  • 2.2. Cas particulier du facteur travail
  • Chapitre 4. Le marché d’un bien de consommation (l’équilibre partiel de marché)
  • Introduction
  • 1. Les marchés concurrentiels
  • 1.1. Définition de la concurrence pure et parfaite (CPP)
  • 1.2. L’équilibre de marché en CPP
  • 1.2.1. L’équilibre à court terme
  • 1.2.2. L’équilibre à long terme
  • 1.2.3. Les fluctuations de prix (l’équilibre dynamique) : le cobweb
  • 1.2.4. Retour sur l’égalisation coût marginal – prix de marché
  • 1.3. L’économie du bien-être : surplus des consommateurs et des producteurs
  • 2. Les marchés monopolistiques
  • 2.1. Définition du monopole pur
  • 2.2. L’équilibre de marché du monopole pur
  • 2.3. Autres comportements de monopole
  • 2.3.1. Le monopole à établissements multiples
  • 2.3.2. Le monopole discriminant
  • 2.3.3. Le monopole bilatéral
  • 2.4. Les problèmes posés par le monopole
  • 2.4.1. La perte de bien-être engendrée par un monopole
  • 2.4.2. La réglementation des monopoles
  • 2.4.3. La contestation du monopole : la théorie des marchés contestables
  • 3. Les autres marchés de concurrence imparfaite
  • 3.1. L’oligopole
  • 3.1.1. Le duopole de Cournot (1838)
  • 3.1.2. Le duopole de Bertrand (1938)
  • 3.1.3. Le duopole de Stackelberg (1934)
  • 3.1.4. Commentaire général
  • 3.2. La concurrence monopolistique (CM)
  • 3.2.1. Définition
  • 3.2.2. Les courbes de demande
  • 3.2.3. Équilibre d’un marché en concurrence monopolistique
  • 4. Les marchés dans un environnement imparfait
  • 4.1. Les marchés en situation d’incertitude
  • 4.1.1. Incertitude et risque
  • 4.1.2. La fonction d’utilité de Von Neumann – Morgenstern
  • 4.1.3. Aversion au risque et goût pour le risque
  • 4.1.4. Le marché de l’assurance
  • 4.2. Les marchés en information asymétrique
  • 4.2.1. L’anti-sélection (ou sélection adverse)
  • 4.2.2. Le risque moral (ou l’aléa moral)
  • 4.2.3. Le modèle de l’agence
  • 4.3. Un outil analytique : la théorie des jeux
  • 4.3.1. L’équilibre de Nash
  • 4.3.2. Le recours à la coopération
  • Conclusion
  • Chapitre 5. Le marché d’un facteur de production (la répartition des revenus)
  • Introduction
  • 1. Le marché du travail
  • 1.1. Le modèle néoclassique de base (ou standard)
  • 1.1.1. L’équilibre de marché
  • 1.1.2. L’origine du chômage
  • 1.2. Le relâchement des hypothèses du modèle néoclassique de base
  • 1.2.1. Les différentes hypothèses relâchées
  • 1.2.2. Les modèles des négociations salariales
  • 1.3. Le marché du travail subordonné
  • 1.3.1. Maximisation du profit par allongement de la durée du travail
  • 1.3.2. Maximisation du profit par non répercussion des gains de productivité
  • 1.3.3. Les crises de surproduction (ou de surinvestissement)
  • 1.3.4. L’équilibre de long terme du marché du travail
  • 1.3.5. La question de la « rigidité » du taux de salaire réel
  • 1.4. Conclusion critique
  • 2. Le marché des capitaux
  • 2.1. Le taux d’intérêt comme prix du capital
  • 2.1.1. Le rôle de crible du taux d’intérêt
  • 2.1.2. L’évaluation des actifs productifs
  • 2.1.3. Taux d’intérêt nominal et taux d’intérêt réel
  • 2.1.4. La diversité des taux d’intérêt
  • 2.2. L’équilibre du marché des capitaux : la détermination du taux d’intérêt
  • 2.2.1. L’équilibre à court et moyen terme
  • 2.2.2. L’équilibre à long terme
  • 3. Le marché foncier (agricole)
  • 3.1. L’équilibre de marché
  • 3.2. Les modifications de l’équilibre
  • 3.2.1. Le passage de la traction animale à la motorisation
  • 3.2.2. L’augmentation des rendements par hectare
  • 4. Le marché des facteurs intermédiaires offerts par les entreprises
  • 4.1. Entreprises en situation concurrentielle
  • 4.2. Entreprises en concurrence imparfaite
  • 4.2.1. Le monopsone
  • 4.2.2. Autres situations
  • Chapitre 6. L’équilibre général (de l’ensemble des marchés)
  • Introduction
  • 1. L’équilibre général (statique)
  • 1.1. Aperçu historique
  • 1.2. Une représentation simplifiée de l’équilibre général
  • 1.2.1. L’équilibre dans une économie d’échange sans production
  • 1.2.2. L’équilibre dans une économie d’échange avec production
  • 1.2.3. Résumé des résultats de l’équilibre général
  • 1.3. Conditions et stabilité d’un équilibre général
  • 1.3.1. Les conditions d’existence d’un équilibre général
  • 1.3.2. La stabilité incertaine de l’équilibre général
  • 2. Les critiques de l’équilibre général
  • 2.1. Des imperfections de marchés reconnues mais peu opérantes
  • 2.2. Les deux grandes failles de l’équilibre général
  • 2.2.1. Une représentation fausse de l’offre de travail salarié
  • 2.2.2. Une interprétation fausse du taux d’intérêt
  • 3. L’équilibre général dynamique
  • 3.1. Équilibre et déséquilibre sur courte période : le cycle de Juglar
  • 3.1.1. Le rôle des innovations
  • 3.1.2. Le scénario reconstitué du cycle de Juglar
  • 3.2. Équilibre et déséquilibre sur longue période : les fluctuations de Kondratieff
  • 3.2.1. Interaction entre comportements de production et ceux de consommation
  • 3.2.2. Les implications sur la théorie de la croissance
  • 3.2.3. Les implications pour le travail
  • 3.2.4. Les implications pour la production de biens publics
  • 3.2.5. Interprétation des fluctuations de longue période dites de Kondratieff
  • Chapitre 7. L’intervention publique
  • Introduction
  • 1. La régulation des marchés défaillants
  • 1.1. Les marchés aux défaillances reconnues
  • 1.2. Le marché des produits agricoles
  • 1.2.1. Bref historique
  • 1.2.2. La source de la défaillance et ses conséquences
  • 1.2.3. La problématique actuelle de l’intervention publique
  • 1.3. Le marché de la terre
  • 1.3.1. Bref historique
  • 1.3.2. La source de la défaillance et ses conséquences
  • 1.4. Le marché du travail
  • 1.4.1. Bref historique
  • 1.4.2. La source de la défaillance et ses conséquences
  • 1.4.3. La problématique actuelle de l’intervention publique
  • 1.4.4. Les conséquences des politiques libérales sur le marché du travail
  • 1.5. Les marchés monétaires et financiers
  • 1.5.1. Bref historique
  • 1.5.2. La source de la défaillance et ses conséquences
  • 1.5.3. Bref aperçu sur la politique monétaire
  • 2. La production de biens publics
  • 2.1. La notion de bien collectif
  • 2.2. La production optimale de biens collectifs
  • 3. La prise en compte des externalités (ou effets externes)
  • 3.1. La notion d’externalité
  • 3.2. La prise en compte des externalités
  • 3.2.1. La prise en compte des externalités négatives
  • 3.2.2. La prise en compte des externalités positives
  • 4. La révélation des préférences
  • 4.1. Méthodes des préférences révélées
  • 4.1.1. Méthode des coûts de trajet
  • 4.1.2. Méthode des prix hédoniques
  • 4.2. Méthodes des préférences déclarées
  • 4.2.1. Méthode des évaluations contingentes
  • 4.2.2. Méthode des choix multi-attributs
  • Conclusion générale
  • Exercices de Microéconomie
  • Présentation
  • Fiches de synthèse de microéconomie
  • Démarche d’analyse d’un équilibre de marché
  • Comparaison des théories de la consommation et de la production
  • Comparaison de l’équilibre partiel de marché en CPP et en Monopole
  • Calcul d’un optimum économique
  • Chapitre 1. L’offre et de la demande : première approche
  • Exercice n° 1. La demande alimentaire selon G. King et S. Jevons
  • Corrigé exercice n° 1
  • Exercice n° 2. L’effet du gel sur le prix des poireaux
  • Corrigé exercice n° 2
  • Exercice n° 3. L’effet d’une hausse de la TVA sur l’alimentation
  • Corrigé exercice n° 3
  • Exercice n° 4. Les effets de la maladie de la « vache folle » sur la demande de viande de porc
  • Corrigé exercice n° 4
  • Exercice n° 5. La politique laitière européenne depuis 1962
  • Corrigé exercice n° 5
  • Chapitre 2. Comportement de consommation
  • Exercice n° 6. Alternative entre un RSA versé en espèces ou en aide alimentaire
  • Corrigé exercice n° 6
  • Exercice n° 7. Arbitrage entre subventions et baisse des prix alimentaires
  • Corrigé exercice n° 7
  • Exercice n° 8. Effets d’une hausse des prix alimentaires
  • Corrigé exercice n° 8
  • Exercice n° 9. Effets d’une baisse des prix dans l’habillement
  • Corrigé exercice n° 9
  • Chapitre 3. Comportement de production (en situation concurrentielle)
  • Exercice n° 10. Fonction de production du blé par rapport à l’azote
  • Corrigé exercice n° 10
  • Exercice n° 11. Fonction de production du colza par rapport à l’azote
  • Corrigé exercice n° 11
  • Exercice n° 12. La loi des rendements décroissants et ses conséquences
  • Corrigé exercice n° 12
  • Exercice n° 13. La combinaison économiquement optimale de facteurs : orge et soja en alimentation animale
  • Corrigé exercice n° 13
  • Exercice n° 14. Les économies d’échelle dans l’agriculture
  • Corrigé exercice n° 14
  • Exercice n° 15. Fonction d’offre de blé
  • Corrigé exercice n° 15
  • Exercice n° 16. Adaptation d’une exploitation céréalière à différents scénarios de politique agricole (alternative de maîtrise de la production : gel des terres ou baisse des rendements)
  • Corrigé exercice n° 16
  • Exercice n° 17. Un exemple de raisonnement « syndical »
  • Corrigé exercice n° 17
  • Exercice n° 18. Détermination du niveau optimal d’intensification laitière
  • Corrigé exercice n° 18
  • Chapitre 4. Marché d’un bien de consommation (concurrentiel et monopolistique)
  • Exercice n° 19. Interprétation des évolutions des prix de la pomme de terre et du porc
  • Corrigé exercice n° 19
  • Exercice n° 20. Le coût des fluctuations de prix sur les marchés agricoles
  • Corrigé exercice n° 20
  • Exercice n° 21. Coût des fluctuations de prix avec une représentation plus réaliste d’un marché agricole
  • Corrigé exercice n° 21
  • Exercice n° 22. Questions de compréhension du cours
  • Corrigé exercice n° 22
  • Exercice n° 23. Le comportement de monopole d’un mandarin
  • Corrigé exercice n° 23
  • Exercice n° 24. Cas général d’un monopole
  • Corrigé exercice n° 24
  • Exercice n° 25. Cas d’un monopole naturel
  • Corrigé exercice n° 25
  • Chapitre 5. Marché d’un facteur de production (La demande de facteur)
  • Exercice n° 26. La demande d’engrais par un céréaliculteur
  • Corrigé exercice n° 26
  • Exercice n° 27. La demande de terre induite par la motorisation de l’agriculture
  • Corrigé exercice n° 27
  • Exercice n° 28. L’impact du Salaire minimum (SMIC) sur l’emploi
  • Corrigé exercice n° 28
  • Exercice n° 29. Le paradoxe des salaires et de la durée du travail au XIXe siècle
  • Corrigé exercice n° 29
  • Chapitres 6 et 7. Équilibre général, Biens publics et Externalités
  • Exercice n° 30. Questions de cours
  • Corrigé exercice n° 30
  • Exercice n° 31. Opportunité de créer un bien collectif
  • Corrigé exercice n° 31
  • Exercice n° 32. Construction d’un auditorium : décision publique et comportement de monopole
  • Corrigé exercice n° 32
  • Bibliographie
  • Index
  • Du même auteur
  • Titres de la collection

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Avertissement

Il existe un paradoxe énorme en économie. D’un côté, jamais les outils analytiques disponibles n’ont été aussi élaborés, aussi sophistiqués, capables de rendre compte de phénomènes ou de comportements très subtils. De l’autre, toutes les grandes questions que se pose le grand public depuis deux siècles, à savoir pourquoi les crises, pourquoi le chômage, comment les résoudre, n’ont trouvé de réponses convaincantes.

Au terme d’un long travail de recherche dans le domaine de l’histoire économique et sociale et dans celui de la théorie économique –deux disciplines que nous nous sommes efforcé de confronter– notre conviction est que les difficultés des économistes viennent d’un manque de recul historique et, de ce fait, qu’ils s’appuient sur des fondamentaux microéconomiques comportant deux lacunes majeures :

Une représentation fausse du marché du travail, plus précisément de l’offre de travail en ce sens que la théorie ne fait aucune différence en matière de fourniture de travail entre un travailleur indépendant et un travailleur salarié ; chacun est censé optimiser spontanément ses choix dans cette fourniture, en toute liberté et toute autonomie.

Une représentation tronquée des déterminants de la croissance économique, plus précisément de l’impact du progrès technique en ce sens que celui-ci n’est abordé que sous l’angle des gains de productivité qu’il engendre.

Aussi, au côté des thèmes habituels qu’on trouve dans tous les manuels de microéconomie, ce cours comporte en ajouts deux grands raisonnements originaux1 :

1) Le travail n’est pas un marché comme les autres pour les raisons développées par Sismondi et Marx mais aussi par les juristes. Ceux-ci ont compris depuis fort longtemps que le grand principe de « l’autonomie de la volonté » qui est à la base de la doctrine juridique des contrats ne pouvait pas s’appliquer aux salariés ← 15 | 16 → s’agissant de la relation qui les lie aux employeurs. Les premiers sont en situation d’inégalité de rapport de force à l’égard des seconds et cela, en raison d’une asymétrie dans les dotations en facteurs de production possédés. En effet, les salariés ne possèdent généralement que leur force de travail (i.e. leur capacité physique et intellectuelle de travail) à louer à un employeur pour vivre. En revanche, les employeurs possèdent, non seulement leur propre force de travail qu’ils emploient à gérer et diriger leurs entreprises, mais également le capital (matériel et immatériel) de production, ce qui leur confère une autonomie économique. Une autonomie qu’ont également les travailleurs indépendants mais pas les travailleurs dépendants (i.e. les salariés)2. Il en résulte une situation de dépendance économique des salariés3. Ceux-ci sont le plus souvent confrontés au dilemme suivant : soit accepter les exigences de l’employeur en termes de durée du travail, de cadence, de salaire, etc. ; soit aller voir ailleurs s’ils ne trouvent pas mieux avec le risque de se retrouver, in fine, sans travail, sans revenu et en grande difficulté. Cela signifie que les salariés ne sont absolument pas en mesure d’optimiser spontanément et individuellement leurs choix en matière de fourniture de travail. A contrario, les demandeurs de travail, c’est-à-dire les employeurs, sont en mesure de peser (en durée et en intensité) sur la quantité de travail fourni par les salariés. Aussi, toute la spécificité du marché du travail par rapport aux autres marchés est que l’offre n’y est pas autonome vis-à-vis de la demande mais subordonnée peu ou prou à celle-ci. Concrètement, cela a pour conséquence qu’on ne peut pas représenter l’offre de travail par une courbe qui, par construction, présuppose une optimisation spontanée des choix des agents économiques. Dès lors, cela nous conduira à réexaminer entièrement le mécanisme d’équilibre (et de déséquilibre) de ce marché du travail. En particulier, on verra ← 16 | 17 → qu’en l’absence de dispositif permettant de compenser l’infériorité de rapport de force des salariés, les chefs d’entreprises sont en état de peser en courte période sur le partage de la valeur ajoutée entre salaires et profits. Soulignons d’emblée que ce raisonnement n’a rien à voir avec les nouvelles approches microéconomiques qui ont renouvelé la théorie du marché du travail au cours des trente dernières années et que l’on examinera le moment venu [cf. chapitre 5, § 1.2.].

2) Le progrès technique exerce deux impacts fondamentalement différents sur la dynamique économique qu’il est essentiel de distinguer. D’une part, il y a le progrès technique qui prend la forme d’innovations dans les processus de production, dont l’impact relève de la théorie de la production et de l’offre. Ces innovations contribuent à accroître la productivité des facteurs (du travail en particulier) et, in fine, à accroître les revenus unitaires des ménages. Cela est parfaitement connu et traité dans tous les manuels de microéconomie. D’autre part, il y a aussi le progrès technique qui prend la forme d’innovations dans les biens de consommation, dont l’impact relève de la théorie de la consommation et de la demande. Ces innovations modifient l’arbitrage des ménages entre consommation et épargne ; c’est-à-dire, elles contribuent à accroître leur propension à consommer (i.e. leur désir de consommer) et, in fine, à dynamiser leur consommation. Car, quand le revenu des ménages augmente, rien ne les oblige à le dépenser en consommation, ils peuvent le mettre en réserve, c’est-à-dire l’épargner sachant que l’épargne est également très utile : elle leur offre de l’opportunité et de la sécurité, c’est-à-dire de pouvoir satisfaire à des dépenses imprévues, de coup de cœur ou de coup dur. Or, ce second aspect du progrès technique est totalement ignoré de la microéconomie. Pourtant, les implications sont considérables. D’une part, si les facteurs de production n’ont pas un caractère limitant prononcé (c’est le cas du facteur travail dans les pays développés), on montrera que ce qui crée de la croissance économique dans la durée, ce sont les innovations dans les biens de consommation et les décisions politiques d’accroître la production (et consommation) de biens publics ; Et non celles dans les processus de production. Dit autrement, ce ne sont pas les gains de productivité qui créent de la croissance. D’autre part, il n’y a aucune raison pour que les deux dynamiques (productivité du travail d’un côté et consommation de l’autre) évoluent au même rythme dans le temps. Ce n’est pas parce que les entreprises seraient capables de doubler la productivité des facteurs et donc les revenus distribués aux ménages que ceux-ci voudront doubler de consommation. ← 17 | 18 →

Nous verrons que ces deux raisonnements permettent de résoudre plusieurs controverses théoriques :

Surtout, ces deux raisonnements permettent de rendre compte de façon assez simple de faits majeurs dont la microéconomie était incapable jusque là :

In fine, ces deux raisonnements4 débouchent sur des résultats normatifs qui, en ce qui concerne le marché du travail, se situent à l’opposé des prescriptions habituelles de la microéconomie (la nouvelle, comme la traditionnelle). Deux enjeux fondamentaux de régulation économique sont ainsi mis en exergue, respectivement sur courte et longue période :

Celui du partage de la valeur ajoutée entre rémunération du travail et rémunération du capital au travers de l’indexation des taux de salaire réels sur les gains de productivité ; ← 18 | 19 →

Celui du partage de la demande de travail entre les salariés au travers de la fixation et de l’ajustement de sa durée légale (ou de base).

Remerciements

Je tiens à témoigner de ma dette : d’une part, à l’égard de tous ceux qui ont enseigné la microéconomie avant ou en même temps que moi et qui, par leurs ouvrages, ont contribué à édifier cette matière ; d’autre part, à l’égard des régulationnistes qui m’ont beaucoup stimulé intellectuellement, même s’ils ont généralement rejeté la microéconomie et de ce fait, à mon avis, jeté le bébé avec l’eau du bain5 (sic)… Toute ma reconnaissance va également aux collègues et aux étudiants avec lesquels j’ai travaillé avec beaucoup de plaisir, en particulier Alain Breuvart pour son aide précieuse dans le traitement des exercices. J’exprime ma gratitude à l’égard de Thierry Waser et Dimitri Uzunidis qui m’ont fait confiance pour la publication de cet ouvrage. Il en est de même à l’égard de mon institution et unité de recherche, l’INRA et le CESAER, pour l’aide apportée. Un grand merci à Sandrine Guillaume qui a mis en forme cet ouvrage après en avoir assuré la frappe au départ. Enfin merci à Gisèle pour son soutien et pour m’avoir ouvert à l’importance du Droit.


1 Nous avons développé ces raisonnements dans deux ouvrages précédents : Vercherand J. (2006) – Le travail : un marché pas comme les autres, Presses universitaires de Rennes, 203 p. et dans une seconde édition entièrement révisée et enrichie en anglais, Vercherand J. (2014) – Labour : A heterodox approach, éditions Palgrave Macmillan, London, 214 p.

2 L’autonomie économique, au sens du Droit du travail, présuppose deux conditions :

1) d’une part, posséder des capacités physiques et intellectuelles de travail ; Celui qui ne les possède pas est nécessairement en situation de dépendance à l’égard d’un tiers, c’est-à-dire, pour celui qui ne possède pas ou plus ses capacités intellectuelles, sous tutelle ou curatelle.

2) d’autre part, posséder un capital matériel et / ou immatériel de production ; Dans certains cas, ce capital peut se limiter à du capital humain connu et reconnu permettant à l’individu qui le possède de vendre ses prestations de service directement à une clientèle.

3 Cette notion de dépendance économique se retrouve aussi en Droit commercial et en Droit pénal mais sous des acceptions différentes : il s’agit de la part d’entreprises, soit d’abus de position dominante (monopole, entente ou cartel), soit de comportements abusifs à l’égard de clients ou de fournisseurs ne disposant pas de solution de rechange.

4 Ces deux raisonnements sont développés : chapitre 2, p. 67-72 et p. 79-114 ; chapitre 5, p. 211-232 ; chapitre 6, p. 265-287 ; chapitre 7, p. 297-306 ; enfin, dans la Conclusion générale, p. 329-338.

5 C’est aussi le cas de l’ouvrage du postkeynésien Steve Keen, L’imposture économique, Editions de l’Atelier, 2014, (traduction française), qui a rencontré une certaine audience à sa parution. Sa critique systématique de tous les concepts néoclassiques (i.e. de la microéconomie) nous parait excessive et déboucher sur une impasse. En tout cas, les alternatives qu’il présente en 16 pages (sur 528) manquent singulièrement de consistance et ne sont pas prêtes de concurrencer, en l’état, une utilisation avisée de la microéconomie soucieuse de rendre compte du réel.

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THÉORIE MICROÉCONOMIQUE

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Introduction générale

1. L’OBJET DE L’ÉCONOMIE

Pendant longtemps, l’objet de l’économie a été défini par les sujets qu’elle traitait : la production des biens, leur consommation, la distribution des revenus, la croissance, le chômage, la monnaie, etc. Ce recensement n’avait rien de très original, car d’autres disciplines des sciences sociales peuvent traiter également de ces sujets : la sociologie, la psychologie, l’histoire… La réflexion épistémologique considère désormais que la spécificité d’une discipline scientifique réside, non pas dans le sujet concret qu’elle étudie mais dans un type de problème –un phénomène particulier de la réalité concrète–, qui a été identifié comme fondamental par toutes les questions qu’il pose. Ainsi, la sociologie étudie comment les relations entre les individus définissent des types de comportements ; la science politique s’intéresse à la nature du pouvoir ; la psychanalyse à l’inconscient des individus ; la science juridique à la nature des conflits dans la société et à leur résolution ; etc. Pour l’économie, c’est la rareté des ressources qui interroge dans la mesure où les désirs des individus n’ont, a priori, pas de limite. Des problèmes de chevauchement ou d’articulation entre disciplines peuvent apparaître, nourrissant des débats sur leur objet, voire sur leur statut scientifique. Ainsi, la sociologie et l’économie traitent-elles, chacune à leur façon, des relations entre individus.

Quoi qu’il en soit, cette réflexion épistémologique sur l’objet de l’économie n’est ni secondaire ni pédante. Elle permet de bien saisir la cohérence de la présentation disciplinaire qui en découle et de comprendre que l’économie ne saurait constituer à elle seule une représentation (une théorisation) de toute la réalité humaine et sociale1. ← 23 | 24 →

Aujourd’hui, on retient généralement la définition de l’économie due à Lionel Robbins (1898-1984) en 1935 : cette discipline étudie comment les individus emploient des ressources rares2, ayant des usages alternatifs, pour satisfaire leurs désirs.

Plus précisément, le problème fondamental auquel s’attèle l’économie est de voir comment se concilie la contradiction entre :

d’une part, les désirs a priori illimités (infinis) des individus à bénéficier de biens et de services (privés ou publics) et,

d’autre part, le caractère limité (fini) des ressources disponibles (travail, capital, terre, y compris avec ses matières premières), pour produire ces biens et services.

Il s’agit donc d’examiner comment une société cherche à combiner (à allouer) ses ressources limitées –avec éventuellement le concours de l’État– afin de satisfaire ses désirs.

Cette rareté des ressources impose aux individus de faire des choix et elle engendre des coûts. Le fait d’effectuer des choix dans l’emploi d’une ressource, parmi différents usages alternatifs possibles, signifie que l’on fait simultanément le sacrifice de ces usages alternatifs. Si je choisis d’aller à la pêche plutôt que travailler, je bénéficie du plaisir que me procure la pêche mais je fais le sacrifice du revenu que j’aurais gagné en travaillant. Idem, si je choisis de cultiver un champ plutôt que de le donner en location. Ces revenus alternatifs constituent le coût d’opportunité, respectivement, de mon temps (consacré au loisir de pêche) et de mon champ (consacré à la culture). Il s’agit là d’une notion essentielle du raisonnement économique, plus globale que l’approche comptable du coût.

2. LA DÉMARCHE D’ANALYSE DES ÉCONOMISTES

2.1. La démarche scientifique

Comme dans les autres disciplines, les économistes ont recours à la démarche scientifique. Celle-ci combine :

Illustration

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Prenons un phénomène (ou problème) quelconque qu’on se propose d’étudier : le chômage, une maladie, l’origine de l’univers… La démarche scientifique se déroulera en quatre étapes [figure 1].

Observation du phénomène. C’est là, le point de départ mais aussi d’arrivée d’un travail scientifique. Certes, celle-ci peut être trompeuse. Ainsi, l’humanité a longtemps cru que le soleil tournait autour de la terre et, à première vue, tout semblait accréditer cette thèse3. Pourtant, c’est toujours à partir d’une observation très attentive et renouvelée des faits, en variant les angles d’approche, en examinant les phénomènes paradoxaux, voire contradictoires, que la connaissance scientifique progresse. L’observation ne se réduit donc pas à une simple perception immédiate et superficielle des choses. Selon la nature du phénomène à étudier, cette observation peut se faire de façon comparative, dans le temps (analyse historique) et (ou) dans l’espace (analyse spatiale ou géographique).

Résumé des informations

Pages
496
Année
2016
ISBN (PDF)
9782807600041
ISBN (ePUB)
9782807600058
ISBN (MOBI)
9782807600065
ISBN (Broché)
9782807600034
DOI
10.3726/978-2-8076-0004-1
Langue
français
Date de parution
2016 (Septembre)
Published
Bruxelles, Bern, Berlin, Frankfurt am Main, New York, Oxford, Wien, 2016. 496 p., nombr. ill. et tabl.

Notes biographiques

Jean Vercherand (Auteur)

Jean Vercherand est ingénieur agronome, économiste et historien à l’INRA, CESAER, AgroSup, Université Bourgogne Franche-Comté, Dijon.

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Titre: Microéconomie
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