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Dessillement numérique

Énaction, interprétation, connaissances

de Maryvonne Holzem (Auteur) Jacques Labiche (Auteur)
©2017 Monographies 328 Pages
Série: GRAMM-R, Volume 37

Résumé

Cet essai présente la recherche chemin faisant de deux auteurs de disciplines différentes : linguistique et reconnaissance de formes. Il tisse leur réflexion à partir d’un questionnement commun : qu’est ce qu’interpréter ? Comment s’approprier des connaissances à partir de documents ? Le numérique peut-il y aider ? En s’appuyant sur plusieurs projets de recherche, les auteurs conçoivent une plateforme informatique qui donne le rôle principal à la créativité de l’utilisateur.
Adossé à la sémantique textuelle et à l’approche énactive, cet ouvrage tente un dessillement qui prenne le contre-pied des évidences ontologiques. Il rejette une vision réductionniste de l’humain issue du computationalisme et d’une approche managériale de la révolution numérique. Pour penser les interactions usager-plateforme, il articule la phénoménologie dans sa dimension sémiotique à l’herméneutique philologique appliquée à un corpus juridique.
La question du sens et de son advenue sous-tend ce travail qui participe des sciences de la culture et ainsi s’ouvre à une réflexion éthique et politique comme le souligne François Rastier dans la préface.

Table des matières

  • Couverture
  • Titre
  • Copyright
  • Sur l’auteur/l’éditeur
  • À propos du livre
  • Pour référencer cet eBook
  • Préface
  • Table des Matières
  • Avertissement au lecteur
  • Introduction
  • Partie I. Sources de la démarche
  • Chapitre I. Le mot clé est-il un verrou ? Parcours de la première auteure
  • Introduction
  • I. Le mot clé : un terme comme les autres
  • II. Le terme : retour sur la démarche prescriptive et ses antagonismes
  • III. La dimension textuelle de la terminologie
  • IV. Conclusion
  • Chapitre II. Entre analyse et interprétation d’images : questionnement du deuxième auteur
  • Introduction
  • I. Une approche « analyse d’images numériques de documents »
  • II. Informatique et intelligence artificielle
  • III. Une démarche scientifique confrontée au problème de l’interprétation d’images de documents
  • IV. En Conclusion
  • Annexe 1 – Compléments du Chapitre II
  • I. Contexte sociétal – USA : l’utopie digitale
  • II. Traitement parallèle – énaction
  • III. Cycle perceptif
  • IV. Vision active
  • V. Perception visuelle – acquisition de connaissances
  • VI. Enaction
  • Partie II. Cheminement commun par-delà le substrat numérique
  • Chapitre III. Le document en action
  • I. Introduction : Ancrage théorique
  • II. Convergences : R-évolution numérique
  • III. Dialogue phénoménologie-herméneutique matérielle pour saisir la transformation silencieuse des documents
  • IV. Action, interaction, environnement
  • V. « Par-delà nature et culture »
  • VI. En conclusion
  • Annexe 2 – Modèle en couches
  • I. Présentation
  • II. Implémentation
  • Annexe 3 – Complexité
  • I. Complexité généralisée : Edgar Morin et Jean Louis Le Moigne
  • II. Complexité : Edgar Morin
  • Chapitre IV. La Trace comme agir interprétatif
  • I. Introduction
  • II. Aide à l’interprétation
  • III. Une plateforme d’aide à l’interprétation de textes juridiques
  • IV. Trace et plateforme
  • V. En conclusion
  • Annexe 4 – Expérimentations sur corpus
  • I. Observations d’énoncés de dialogue
  • II. Analyse de corpus journalistiques
  • III. Analyse de métaphores conceptuelles
  • IV. Veille documentaire et stratégique sur Internet
  • V. Assistance dans une recherche d’information médicale
  • VI. Observation des usages d’une terminologie professionnelle dans des forums
  • VII. Analyse de terminologie pour l’indexation de ressources documentaires (Caen-Rouen)
  • Annexe 5 – Base documentaire de l’IDIT
  • Annexe 6 – Plateforme (ENT)
  • I. Architecture
  • II. Approche Processus
  • Annexe 7 – Formalisation des traces
  • I. Approche de T. Beauvisage
  • II. Notre approche (Y. Saidali)
  • Annexe 8 – Liste ouverte et structurée d’indices par modalité
  • I. Articulation de l’appréciatif et de l’axiologique
  • II. Changements de phase entre modalités appréciative et axiologique
  • III. Modalité axiologique
  • Épilogue. Bilan, perspectives et défis
  • I. État des lieux
  • II. Perspectives – Couplage structurel, micromondes et leurs emboîtements
  • III. Défis
  • Table d’index des auteurs cités
  • Table des notions en contexte
  • Bibliographie
  • Liste des sigles
  • Liste des figures
  • Titres de la collection

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Avertissement au lecteur

Des annexes techniques complètent les chapitres I, II (annexe 1), III (annexes 2 et 3) et IV (annexes 4, 5, 6, 7 et 8). Ces annexes figurent à la fin de chacun des chapitres concernés. Elles donnent des précisions techniques qui intéresseront certainement les spécialistes des domaines concernés.

Les différents chapitres comportent de nombreuses notes qui sont, soit des références bibliographiques, soit des commentaires. Ces notes seront utiles à tous les lecteurs qui souhaitent approfondir le sujet.

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Introduction

APPEL À L’ÉQUANIME LECTEUR

« […] si tu trouves que quelque chose n’a pas été traité complètement

ni poli à la perfection, juges-en avec équité et bonté »

(Vico, 2004, p. 76)1

Voici un livre écrit à quatre mains par deux scientifiques de parcours disciplinaires totalement dissemblables, l’une dans le champ de la linguistique et l’autre dans celui de l’analyse d’images. Tous deux préoccupés par l’irruption du sens en contexte, nous nous sommes opposés, d’abord séparément puis ensemble, au réductionnisme scientifique qui impose une vision objectivée du monde construite sur le modèle des sciences de la nature. Après plus d’une décennie de travaux communs, nous témoignons ici de nos efforts pour lier perception, représentation des connaissances et interprétation en questionnant les interactions homme-environnement médiées par l’ordinateur. Notre démarche pourrait doublement s’apparenter au verum ipsum factum2 d’un Giambattista Vico. Nous proposons en effet une lecture réflexive chemin faisant de nos expériences et de nos échecs afin d’affiner de nouvelles pistes, et nous appréhendons la connaissance comme action singulière d’un sujet couplé à son entour sémiotique via un artefact technique. Comme l’ont fait avant nous les promoteurs de la pensée complexe, nous saluons son effort intellectuel pour enraciner la participation à la raison dans la communauté des hommes, sa complexité, ses mœurs, ses langues aussi bien que dans l’historicité et la contingence individuelle.

Rassurons notre lecteur, si nous n’avons pas, comme Vico, le sentiment d’avoir traversé des enfers (Vico, 2001), nous partageons l’idée d’une réelle épreuve qui consiste à questionner sans complaisance ce que le dessillement laisse entrevoir. Persévérance, individuelle puis partagée, d’une quête jusqu’à en accepter les conséquences, les confronter à la pensée d’auteurs anciens et contemporains pour tracer notre chemin, mènerait-elle à l’utopie. ← 19 | 20 →

Si nous devions décrire brièvement l’objet ultime de nos recherches, nous pourrions dire qu’il a pour ambition de mettre, à l’heure du numérique, l’action du sujet cognitif, actif et interprétant, au premier plan. Les questions liées à la perception et à l’incarnation de la cognition y sont donc centrales. Elles nous ont engagés d’une part à nous tourner vers une approche co-constructiviste de l’émergence qui s’invitait alors dans les sciences cognitives (Labiche et al., 1992, p. 227-234) et à quitter l’ontologie en matière de représentation des connaissances (Holzem, 1999), d’autre part. C’est donc dans la voie d’une culturalisation des sciences cognitives que nous nous sommes engagés.

Nos recherches communes ont débuté en 2002 au sein du réseau thématique pluridisciplinaire consacré au document numérique (RTP doc). Nous avons à cette occasion co-dirigé une action spécifique (AS) de recherche du CNRS intitulée Document et Organisation avec pour objectif l’étude de la transformation des documents métier en lien avec l’activité de la structure organisationnelle qui les produit. Cette expérience fut centrale dans notre réflexion dans la mesure où elle nous a conduits à un dépassement du cadre énactif de la proprioception3 sensorimotrice pour aller vers une analyse de son rapport avec les règles et usages des pratiques sociales au sein de l’organisation. Nous nous sommes alors intéressés aux théories de l’émergence dans le cadre d’un régime de transformation active des documents couplé aux organisations sociales dont nous avons pris en considération le comportement autopoïétique.

En nous appuyant sur l’héritage de la seconde cybernétique qui culmina en biologie avec les théories de l’organisation de Maturana et Varela, nous avons emprunté la voie d’un approfondissement plus opératoire des théories énactivistes prenant en compte la sémioticité de l’expérience singulière dans la conception d’une aide instrumentée à l’interprétation de corpus de textes numériques. Coutumier du fait dans les parcours scientifiques, c’est par un de ces hasards dont les princes de Sérendip ont le secret, que la démarche de ces chercheurs nous a interpellés. Dans cette approche, l’autopoïèse axiomatise l’autonomie de la cellule, la clôture opérationnelle contraint le rôle de la membrane cellulaire, le couplage structural explicite l’action des perturbations de l’environnement sur une cellule : l’énaction comme couplage structural aide métaphoriquement4 à la compréhension du système cognitif de l’homme situé. De ce point de vue, les micromondes énactifs, ← 20 | 21 → comme comportements cognitifs experts alternent avec des séquences où conscience et rationalité reprennent place. Il aurait pu se faire que cette approche de la cognition qui étudie ces deux différentes sortes de conduites humaines nous atteigne par d’autres voies, comme les « régimes de l’activité » chez Tchouang-Tseu (Billeter, 2015, p. 40-78), ou les « ressorts du corps » chez Spinoza (1990, p. 159), ou encore le « cercle fonctionnel » de Jakob von Uexküll (2010, p. 40). La tension particulière due aux difficultés soulevées lors du couplage5 entre un utilisateur et un système informatisé par le computationalisme, la modélisation système (boîte noire munie d’entrées et sorties) et la théorie de l’information sous-jacente, nous a amenés à étudier les écrits de Francisco Varela concernant d’abord la perception visuelle puis globalement les sciences cognitives. Dans le couplage structural entre le sujet et l’entour sémiotique, tel que nous le concevons, le monde extérieur est médié par l’expérience vécue d’un corps prêté au monde (Merleau-Ponty, 1964) qui n’est autre que « chair du monde » au sens du Lieb allemand (né de son interaction avec la façon dont il habite le monde) et non du Körper (objet ressortissant d’une vision machinique). Cela nous conduit à considérer les objets techniques plus du point de vue de la corporéité que de celui de la physique et en conséquence à appréhender le geste effectué par le corps comme « geste de parole » (Merleau-Ponty, 1945, p. 214).

Nous avons alors perçu la dimension véritablement saussurienne de Merleau-Ponty par la lecture des Écrits de linguistique générale de Ferdinand de Saussure6. Le « signe de parole » (2002, p. 265) saussurien peut alors être compris comme « geste de parole » merleau-pontien, l’un comme l’autre ayant quitté les théories de la planification intentionnelle, qui s’accordent avec un sujet identique à lui-même, pour la métastabilité contextuelle du signe.

Nous avons voulu tirer parti de ces écrits pour concevoir un système prenant en compte les traces informatiques laissées volontairement par un sujet interprétant un corpus de textes qu’il aura lui-même constitué en maîtrisant les outils d’une plateforme qu’il peut paramétrer à loisir. Projet utopique, sans doute, à l’heure où des machines peuvent matcher des millions de données pour en extraire une information qui alors préexisterait. Nous soutenons au contraire avec la dernière énergie qu’aucune machine ne peut appendre à notre place et que toute connaissance est action au sein d’un couplage structural entre un sujet et l’environnement qu’il constitue en même temps qu’il est constitué par lui. ← 21 | 22 → Pour comprendre la part du subjectif dans le fondement de l’objectivité, sans verser dans le relativisme, nous nous sommes tout d’abord tournés vers la phénoménologie husserlienne et sa perception humaine des faits. Avec Cassirer et l’apport des sciences de la culture, nous avons ensuite porté attention à la diversité des modes d’apparaître du sens et à la dynamique des transformations propres à chaque mode d’objectivation. Nous avons cherché à nous accorder avec la rigueur de ces démarches en faveur d’une approche sémiotique de la perception.

En tentant d’opérationnaliser cette approche avec un environnement numérique de travail, nous avons ainsi cheminé à l’articulation de la phénoménologie et de l’herméneutique philologique. De nos tentatives pour appréhender l’advenue d’un sens pour le sujet et ainsi aider à l’interprétation textuelle, résulte la conception d’une plateforme informatique centrée sur l’agir interprétatif susceptible d’ouvrer à une herméneutique de l’expérience vécue en première personne. Dans le système que nous proposons, qui comporte une mise en œuvre puis un nouvel usage des traces volontaires (comme geste), le je pense se mue en un j’agis puisque cela m’est rendu possible.

Que nos lecteurs et collègues nous absolvent, nos recherches ont donc un seul moteur, mais d’une ambition certaine : celle d’instrumenter, outiller in vivo un couple méphistophélique7, le couple sujet cognitif – objet, afin que, enfin réuni au sens de l’indissociable dualité, il soit d’une seule pièce, quoique à deux faces qui, en accord avec la pensée de Francisco Varela, « se spécifient mutuellement » (1994, p. X)8. C’est bien là le cadre de nos interrogations touchant l’internalisation du contexte, de ses objets en constante transformation, par un sujet en situation réflexive. Interrogations partagées par chacun de nous, confrontés dans nos laboratoires respectifs à la prise en compte des pratiques, à une analyse outillée, l’une des termes puis des textes, l’autre d’images, ne sachant la mettre en œuvre sans interroger le concept d’aide à l’interprétation. Concept qui nous entraînera à approfondir obstinément les questions épistémologiques qui articulent sciences de la nature et sciences de la culture.

C’est ainsi que nous avons structuré chronologiquement notre propos en deux parties (Source de la démarche, puis Cheminement commun par-delà le substrat numérique) pour en faciliter la lecture en progressant à partir de nos questionnements initiaux.


1 Giambattista Vico avertit de « la mesure de mes faibles moyens », démarche similaire à celle de Descartes qui dans le Discours de la méthode écrit « j’ai formé une méthode, par laquelle il me semble que j’ai moyen d’augmenter par degrés ma connaissance, et de l’élever peu à peu au plus haut point, auquel la médiocrité de mon esprit et la courte durée de ma vie lui pourront permettre d’atteindre » (Descartes, 1637, p. 6).

2 Au sens où si le vrai vient du divin chez le philosophe et philologue napolitain du XVIIIe siècle, le certain vient du faire humain.

3 La proprioception désigne la connaissance de la position dans l’espace des différentes parties du corps (fuseaux neuromusculaires des muscles) et permet de mettre en lien, par exemple, la position relative des doigts, la pression qui s’exerce sur les différentes parties de ces doigts (effort musculaire) et la perception visuelle de l’objet que l’on veut saisir.

4 Frath P., Communication personnelle, 18-20 juin 2016 : Symposium Bilan de l’intelligence.

5 Labiche (2015).

6 Texte établi et édité par Simon Bouquet et Rudolf Engler à partir du manuscrit retrouvé en 1996 dans l’orangerie de la famille de Saussure à Genève. Pour le linguiste qui considère que « le langage est un phénomène » (p. 60), et le « syntagme, la parole effective » (p. 61). De ce point de vue, la langue ne précède pas la parole puisqu’elle y est apprise en son sein « Il n’y a pas encore le langage, il y a déjà la parole » (p. 130).

7 Couple qui nie lui-même obstinément sa propre existence… tant le rationalisme cognitiviste est ancré en chacun de nous.

8 Dans la préface à l’édition française de cet ouvrage on peut également relever : « […] la création de signification et de sens, propre à ‘l’autonomie’ du vivant » (p. X) qui sous-tend l’ensemble de notre recherche.

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PARTIE I

SOURCES DE LA DÉMARCHE

 

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Introduction à la partie I

La partie I concerne nos recherches initiales. En retraçant nos itinéraires scientifiques respectifs, dans le domaine de la socioterminologie comme dans celui de l’analyse d’images de documents, nous choisissons une description résolument contextuelle des problèmes rencontrés ainsi que des recherches menées pour les solutionner. C’est par l’histoire de nos parcours et, par extension, de nos disciplines que nous témoignerons de nos choix. Nous avons donc souhaité revenir sur nos difficultés ou insatisfactions dans les chapitres I et II pour illustrer une remarquable convergence de nos questionnements centrés sur la notion d’interprétation qui nous a alors amenés à interroger ensemble un même objet : le document numérique. Ce travail commun initiera une collaboration durable dans de nouveaux projets de recherche qui considèrent le sens des points de vue perceptif et praxéologique.

Chapitre I

La première auteure fait état de ses travaux socioterminologiques appuyés sur quinze ans de pratique professionnelle dans le domaine de la documentation scientifique. La recherche par mots clefs, ainsi que l’usage de métadonnées sur le web, sont sévèrement critiqués en ce qu’ils reposent sur un fixisme imposé par le recours aux ontologies. Tirant pleinement partie d’une analyse des pratiques professionnelles, un positionnement radical s’impose qui donne à la dimension textuelle ainsi qu’à l’approche différentielle la précellence sur une approche référentielle. Cette approche textuelle enjoint d’abandonner la notion de langue, dite de spécialité, pour celle de genre propre à témoigner de la pratique et à porter plus d’attention aux transformations des lexies dans les textes qu’aux techniques d’extraction de morphèmes. C’est ce que nous mettrons en œuvre dans la seconde partie de l’ouvrage. Ce chapitre revient ainsi sur des enquêtes de terrain menées en aménagement, puis en ergonomie linguistique, nous invitant à un cheminement de type anthropologique dans la construction d’un consensus langagier et à une démarche praxéologique en matière d’appropriation de connaissances.

En interrogeant la pratique individuelle dans un cadre de facto toujours collectif, nous nous engagerons dans la seconde partie du livre vers les sciences de la culture pour appréhender dans la lignée des travaux ← 25 | 26 → de François Rastier, le parcours interprétatif comme un parcours vécu au sein d’une activité.

Chapitre II

Ce chapitre décrit la problématique de recherche du deuxième auteur dans le champ de la Gestion électronique de document (GED) et plus particulièrement dans celui de l’analyse informatisée d’images de documents. Ces travaux menés dans les années 1990 anticipent aussi bien le mode de recherche que nous mènerons ensuite que certains angles d’attaque théoriques que nous adopterons.

Nous continuerons en effet à nous appuyer sur des expérimentations mettant en jeux des outils informatisés : conception dans un contexte institutionnel d’une plateforme informatique d’aide à un utilisateur devenu véritablement « maître » du système, pour une appropriation de connaissances par une activité interprétative. Les domaines théoriques alors interrogés en reconnaissance de formes, perception visuelle et intelligence artificielle tels que le cycle perceptif, l’émergence, le connexionnisme, la systémique, la programmation objet et l’intelligence artificielle distribuée, nous ont amenés à étudier la notion d’énaction. Ce cadre de recherche, conçu par Francisco Varela comme prolongement de l’approche connexionniste de la cognition vu comme un ensemble de processus qui se déroulent dans l’immédiateté, nous conduira dans la partie II à considérer les apports de la phénoménologie (rétention-protension) à la compréhension des interactions homme-machine. Ainsi, habitant une posture qui invite à une culturalisation des sciences cognitives, nous mènerons une recherche à la fois interdisciplinaire (au sens où elle s’ancre dans un « entre » et ne cherche pas à bâtir une théorie globale) et indisciplinaire (au sens où il nous a fallu sortir du rang pour penser l’articulation des sciences de la culture et des sciences de la nature).

Résumé des informations

Pages
328
Année
2017
ISBN (PDF)
9782807603110
ISBN (ePUB)
9782807603127
ISBN (MOBI)
9782807603134
ISBN (Broché)
9782807603103
DOI
10.3726/b11094
Langue
français
Date de parution
2017 (Mai)
Mots clés
épistémologie Interface utilisateur sciences de la nature sciences de la culture socioterminologie sémantique textuelle Appropriation des connaissances Complexité et interactions document numérique
Published
Bruxelles, Bern, Berlin, Frankfurt am Main, New York, Oxford, Wien, 2017. 323 p., 43 ill. n/b.

Notes biographiques

Maryvonne Holzem (Auteur) Jacques Labiche (Auteur)

Maryvonne Holzem est Maître de conférences en linguistique à l’Université de Rouen aux laboratoires Dylis & LITIS (associée). Après avoir été bibliothécaire elle s’est intéressée en socioterminologue au rôle des mots clés dans l’appropriation des connaissances. Ses recherches portent sur la sémantique textuelle et l’agir interprétatif médié par un environnement numérique. Jacques Labiche est Professeur émérite de l’université de Rouen, au parcours pluridisciplinaire de la physique du solide à l’informatique industrielle et aux sciences cognitives. Ses recherches ont été menées essentiellement au sein du laboratoire LITIS dans le domaine de l’analyse informatisée d’images de documents en collaboration avec de grands comptes. Elles ont comporté deux volets : l’analyse d’image en lien avec l’intelligence artificielle et la perception visuelle.

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