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Documents diplomatiques français

1972 – Tome II (1er juillet – 31 décembre)

de Ministère des Affaires étrangères (Éditeur de volume)
©2017 Autres XLIV, 918 Pages

Résumé

Outre les échos ou réactions suscités par l’affaire du Watergate, l’attentat aux Jeux olympiques de Munich, la signature du « traité fondamental » entre les deux Allemagne, la France est directement concernée par différents dossiers. Ce sont les protestations contre les essais atomiques, les rapports avec l’Afrique subsaharienne, sa politique asiatique, enfin et surtout le rôle qu’elle entend jouer dans une Europe élargie.
Aux Nations unies, le débat qui s’ouvre en novembre met la France en difficulté puisque le projet de résolution affirmant l’urgence à mettre fin aux essais nucléaires recueille 105 voix contre 4. C’est un vrai revers pour la diplomatie française.
On est en pleine transformation des rapports avec les anciennes colonies françaises, qui avaient été établis à la suite des indépendances de 1960. Le Congo-Brazza, le Niger, la Mauritanie sont les premiers à réclamer une révision des accords de coopération. Bientôt, tous s’y mettent, même le Gabon et la Côte d’Ivoire. La France ne s’y refuse pas, mais Georges Pompidou répète comme pour s’en convaincre : « la coopération franco-africaine n’est pas en crise ».
En tant qu’ancienne puissance coloniale en Asie du Sud-est, la France est directement concernée par l’évolution de l’ex-Indochine et par la guerre du Vietnam qui se poursuit malgré les négociations de Paris et s’étend au Cambodge. Les bombardements américains qui s’intensifient ont alors une conséquence tragique pour la France puisque, le 11 octobre 1972, l’immeuble de la Délégation générale à Hanoï est touché de plein fouet par une bombe américaine. Pierre Susini (délégué général depuis décembre 1970) y trouve la mort.
Du côté des affaires européennes, c’est la mobilisation après le choc de la dévaluation du dollar en 1971 : il s’agit pour la Communauté économique européenne d’affirmer sa cohésion face au déséquilibre des relations monétaires internationales en manifestant la solidarité monétaire des pays européens par une Conférence au sommet qui se tient à Paris les 19 et 20 octobre 1972, dont le résultat le plus important est la détermination affichée de réaliser une union économique et monétaire.

Table des matières

  • Couverture
  • Page de Titre
  • Page de Copyright
  • Commission des Archives Diplomatiques
  • Avertissement
  • TABLE MÉTHODIQUE
  • I. – QUESTIONS MULTILATÉRALES
  • A. Nations unies (ONU)
  • Généralités
  • Apartheid
  • B. Désarmement
  • C. Questions atomiques
  • D. Affaires spatiales
  • E. Pacte atlantique
  • F. Conférence sur la Sécurité et la Coopération en Europe
  • II. - EUROPE
  • A. L’EUR OPE DE L’OUEST
  • 1) Les Communautés européennes
  • 2) La République fédérale d’Allemagne
  • 3) Chypre
  • 4) L’Espagne (Voir aussi : Communautés européennes)
  • 5) La Grèce
  • 6) L’Italie
  • 7) Les Pays-Bas
  • 8) Le Portugal
  • 9) Le Royaume-Uni
  • 10) La Turquie (Voir aussi : Communautés européennes)
  • B. L’EUROPE DE L’EST
  • 1) L’URSS
  • 2) L’Albanie
  • 3) La Bulgarie
  • 4) La Hongrie
  • 5) La Pologne
  • 6) La République Démocratique Allemande
  • 7) La Tchécoslovaquie
  • III. - L’AFRIQUE
  • B. LE MAGHREB
  • 1) L’Algérie
  • 2) Le Maroc
  • 3) La Tunisie
  • C) AFRIQUE SUBSAHARIENNE
  • 1) Généralités
  • 2) L’Afrique du Sud (Voir aussi : ONU-Apartheid)
  • 3) Le Burundi
  • 4) Le Cameroun
  • 5) Le Congo (Brazzaville)
  • 6) La Côte d’Ivoire
  • 7) Le Dahomey
  • 8) L’Éthiopie
  • 9) Le Gabon
  • 10) Le Ghana
  • 11) La Guinée (Conakry)
  • 12) La Haute-Volta
  • 13) Madagascar
  • 14) Le Mali
  • 15) La Mauritanie
  • 16) Le Niger
  • 17) Le Nigeria
  • 18) L’Ouganda
  • 19) La Rhodésie
  • 20) La République centrafricaine
  • 21) Le Sénégal
  • 22) La Somalie
  • 23) Le Soudan
  • 24) La Tanzanie
  • 25) Le Tchad
  • 26) Le Togo
  • 27) Le Zaïre
  • 28) La Zambie
  • 29) Colonies portugaises (Angola - Mozambique)
  • Mozambique
  • IV. - LE PROCHE-ORIENT
  • 1) Jérusalem et les territoires occupés
  • 2) L’Arabie saoudite
  • 3) L’Irak
  • 4) L’Iran
  • 5) Israël
  • 6) Le Liban
  • 7) La Libye
  • 8) Les Pays du Golfe persique
  • 9) La République arabe d’Égypte
  • 10) La Syrie
  • 11) Le Yémen du Nord
  • 12) Le Yémen du Sud
  • V. – L’ASIE
  • A. L’ASIE occidentale
  • 1) L’Afghanistan
  • 2) L’Inde (Voir aussi : Affaires spatiales)
  • 3) L’Indonésie
  • 4) Le Pakistan
  • 5) Le Bangladesh
  • B. L’ASIE DU SUD-EST
  • 1) Généralités
  • 2) Le Cambodge
  • 3) Le Laos
  • 4) Le Vietnam
  • a) Généralités
  • b) Le Nord-Vietnam
  • c) Le Sud-Vietnam
  • C. L’EXTRÊME-ORIENT
  • 1) La République populaire de Chine
  • 2) Corée du Sud
  • 3) Le Japon (Voir aussi : Affaires spatiales)
  • D. L’Océanie
  • 1) Généralités
  • 2) L’Australie
  • 3) La Nouvelle-Zélande
  • VI. – L’AMÉRIQUE
  • A. L’AMÉRI QUE DU NORD
  • 1) Le Canada (Voir aussi : Questions atomiques)
  • 2) Les États-Unis
  • B. L’AMÉRIQUE LATINE
  • 1) L’Argentine
  • 2) La Bolivie
  • 3) Le Chili
  • 4) Cuba
  • 5) Le Mexique
  • Illustrations
  • Juillet
  • 1 M. Crépin-Leblond, Chargé d’Affaires de France à Sofia, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 2 M. Oddos, Chargé d’Affaires de France a.i. à Nouakchott, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 3 M. Desparmet, Ambassadeur de France à Dar es Salam, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 4 M. Wernert, Ambassadeur de France à Caboul, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 5 Note de la Direction des Affaires politiques sous-direction Asie-Océanie. Du sommet indo-pakistanais de Simla
  • 6 M. Vyau de Lagarde, Ambassadeur de France à New Delhi, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 7 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à différents Représentants diplomatiques de la France à l’étranger.
  • 8 Note. Projet d’aide-mémoire relatif à l’ordre du jour du Sommet européen
  • 9 Note de la Direction des Affaires politiques sous-direction Afrique du Nord et Levant. Principauté de Qatar. Politique intérieure, politique extérieure et relations avec la France
  • 10 M. Le Saige de la Villesbrunne, Ambassadeur de France à Lusaka, à M. Schumann, Ministre des A ffaires étrangères.
  • 11 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, au Ministère des Affaires étrangères à Paris.
  • 12 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, au Ministère des Affaires étrangères à Paris.
  • 13 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, au Ministère des Affaires étrangères à Paris.
  • 14 M. Jacquin de Margerie, Chargé d’Affaires de France a.i. à Washington, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 15 Compte rendu de l’entretien entre M. Maurice Schumann et M. Penn Nouth, Premier ministre du GRUNK, à Pékin le 9 juillet à 17 heures
  • 16 M. Kosciusko-Morizet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 17 M. Kosciusko-Morizet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 18 M. Kosciusko-Morizet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 19 M. Kosciusko-Morizet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 20 Note de la Direction des Affaires politiques sous-direction Amérique. Entretien accordé par M. Bettencourt à M. Ronald W. Reagan, gouverneur de Californie (10 juillet 1972)
  • 21 M. Manac’h, Ambassadeur de France à Pékin, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 22 M. Manac’h, Ambassadeur de France à Pékin, au Ministère des Affaires étrangères à Paris.
  • 23 M. Manac’h, Ambassadeur de France à Pékin, au Ministère des Affaires étrangères à Paris.
  • 24 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à M. Manac’h, Ambassadeur de France à Pékin.
  • 25 M. Wapler, Ambassadeur de France à Ankara, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 26 M. Kosciusko-Morizet, Ambassadeur de France À Washington, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 27 Note. relative à la révision du protocole du 16 octobre 1968 créant une commission franco-nigérienne de coopération et du protocole particulier qui lui est annexé
  • 28 M. Manac’h, Ambassadeur de France à Pékin, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 29 M. Giovangrandi, Ambassadeur, Haut Représentant de la République française à Bangui, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 30 M. Chayet, Ambassadeur de France à Kinshasa, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 31 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à M. Cerles, Ambassadeur de France à Bagdad.
  • 32 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à différents Représentants diplomatiques de la France à l’étranger.
  • 33 Note de la Direction des Affaires politiques sous-direction Afrique du Nord et Levant. Situation en Libye
  • 34 Note de la Direction des Affaires politiques sous-direction Amérique. Les relations entre la France et l’Argentine
  • 35 Compte rendu. de la visite de M. Resampa le mercredi 19 juillet 1972
  • 36 M. Burin des Roziers, Représentant permanent de la France auprès des Communautés européennes, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 37 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à M. Ross, Ambassadeur de France à Vientiane.
  • 38 M. Gillet, Ambassadeur de France à Madrid, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 39 M. Jacquin de Margerie, Ministre conseiller près l’ambassade de France à Washington, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 40 M. Ross, Ambassadeur de France à Vientiane, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 41 Note de la Direction des Affaires juridiques pour le Ministre. Entrée des deux États allemands à l’ONU
  • 42 M. de Leusse de Syon, Ambassadeur de France au Caire à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 43 M. Soutou, Ambassadeur, Haut Représentant de la République française à Alger, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 44 M. Seydoux de Clausonne, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 45 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à M. Soutou, Ambassadeur, Haut Représentant de la République française à Alger.
  • 46 M. Charles-Roux, Ambassadeur de France à Téhéran, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 47 Note de la Direction générale des Relations culturelles, scientifiques et techniques. Coopération et échanges franco-turcs dans le domaine culturel
  • 48 M. Bataille, Chargé d’affaires de France a.i. À Cuba, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 49 M. Susini, Délégué général de France à Hanoï, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 50 M. Sazarin, Chargé d’Affaires de France a.i. à Niamey, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 51 M. Le Saige de la Villesbrunne, Ambassadeur de France à Lusaka, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 52 Note de la Direction des Affaires politiques sous-direction Amérique. Audience de l’ambassadeur des États-Unis, le 25 juillet à 16 h. 45
  • 53 Note de la Direction des Affaires africaines et malgaches pour le Ministre. Rapports avec le Burundi
  • 54 Compte rendu. d’un entretien du Ministre délégué auprès du Ministre des Affaires étrangères avec l’ambassadeur de Chypre le 25 juillet 1972
  • 55 Compte rendu. Entretien du directeur d’Asie avec M. Le Duc Thô le 25 juillet 1972 à Choisy-le-Roi
  • 56 M. Plantey, Ambassadeur, Haut Représentant de la République française à Madagascar, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 57 Note de M. Froment-Meurice. Entretien du Ministre avec l’Ambassadeur du Japon
  • 58 M. Georgy, Ambassadeur de France à Tripoli, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 59 Note de la Direction des Affaires politiques sous-direction Afrique du Nord et Levant. Entretien de M. Alphand avec l’Ambassadeur de Syrie
  • 60 Compte rendu. Entretien entre M. Pompidou et M. Leone,président de la République italienne le jeudi 27 juillet 1972
  • 61 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à différents Représentants diplomatiques de la France à l’étranger.
  • 62 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à différents Représentants diplomatiques de la France à l’étranger.
  • Août
  • 63 M. Susini, Délégué général de France à Hanoï, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 64 M. de Leusse de Syon, Ambassadeur de France au Caire, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 65 Note du Directeur des Affaires politiques pour le Ministre. Entrée des deux États allemands à l’ONU
  • 66 compte rendu. de l’audience accordée par le Secrétaire général à M. Oberemko (vendredi 4 août 1972 – 16 h 15)
  • 67 M. Cerles, Ambassadeur de France à Bagdad à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 68 M. Jordan, Ambassadeur de France à Varsovie, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 69 M. Raphaêl-Leygues, Ambassadeur de France à Abidjan, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 70 Note de la Direction des Affaires politiques sous-direction Asie-Océanie. Rapports franco-chinois
  • 71 M. Kosciusko-Morizet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 72 M. Desparmet, Ambassadeur de France à Dar-es-Salam, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 73 M. Delarue Caron de Beaumarchais, Ambassadeur de France à Londres, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 74 M. Malo, premier Conseiller près l’ambassade de France à Pékin, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 75 M. Susini, Délégué général de France à Hanoï, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 76 M. Lebel, Ambassadeur de France à Rabat, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 77 M. Bonnefous, Ambassadeur, Haut Représentant de la République française à Brazzaville, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 78 Note de la Direction des Affaires économiques et financières Accords bilatéraux. Relations économiques entre la France et l’Afrique du Sud
  • 79 M. Lebel, Ambassadeur de France à Rabat, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 80 Note de la Direction des Affaires politiques sous-direction Asie-Océanie. Entretien du Ministre avec M. Vo Van Sung le 18 août 1972 à 12 heures
  • 81 M. de Nazelle, Chargé d’Affaires a.i. à Moscou, à M. Schumann, ministre des Affaires étrangères
  • 82 Compte rendu de l’audience accordée par M. Schumann à l’ambassadeur du Ghana le mardi 22 août
  • 83 M. Sauvagnargues, Ambassadeur de France à Bonn, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 84 Note. Rapports franco-nigériens
  • 85 M. Siraud, Ambassadeur de France à Ottawa, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 86 M. Bonnefous, Ambassadeur, Haut Représentant de la République française à Brazzaville, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • Septembre
  • 87 Note de la Direction des Affaires politiques sous-direction Europe. L’Église et l’État
  • 88 Note de la Direction des Affaires politiques sous-direction Europe. La Pologne et l’URSS
  • 89 Note de la Direction des Affaires politiques sous-direction Europe. Rapports franco-grecs
  • 90 Note de la Direction des Affaires économiques et financières service de Coopération économique. L’Espagne et la CEE
  • 91 M. Huré, Ambassadeur de France à Tel-Aviv, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 92 Note de la Direction des Affaires politiques sous-direction Asie-Océanie. Propos tenus par MM. Vo Van Sung et Xuan Thuy
  • 93 Note de la Direction des Affaires africaines et malgaches. Attitude de la France à l’égard de la politique raciale sud-africaine
  • 94 M. Seydoux de Clausonne, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 95 M. Sauvagnargues, Ambassadeur de France à Bonn, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 96 Compte rendu. Entretien en tête-à-tête entre le président de la République française et le chancelier de la République fédérale d’Allemagne le 9 septembre 1972 à Feldafing (Bavière) de midi à 13 h 30
  • 97 M. Landy, Ambassadeur de France à Séoul, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 98 M. Siraud, Ambassadeur de France à Ottawa, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 99 Compte rendu. de l’entretien accordé par le Premier ministre à Monsieur Aklilou Habte Wold Premier ministre de l’Éthiopie le 12 septembre 1972, à 11 heures 30
  • 100 M. Millet, Ambassadeur de France à Dacca, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères
  • 101 M. Kosciusko-Morizet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 102 Note de la Direction des Affaires économiques et financières. Relations économiques franco-indonésiennes (Problèmes bilatéraux)
  • 103 M. Fontaine, Ambassadeur de France à Beyrouth, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères
  • 104 Note de la Direction des Affaires politiques sous-direction Afrique du Nord et du Levant. Voyage du général Nimeri en Europe
  • 105 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à M. Ribo, Ambassadeur de France à Libreville.
  • 106 Note de l’Ambassade de France à Alger pour le Ministre
  • 107 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à M. Susini, Délégué général de France à Hanoï.
  • 108 Note de la Direction des conventions administratives et des Affaires consulaires Unions internationales. La coopération franco-américaine en matière de drogue
  • 109 Note de la Direction des Affaires africaines et malgaches. Rhodésie
  • 110 Note de la Direction des Affaires africaines et malgaches. Mozambique
  • 111 M. Sauvagnargues, Ambassadeur de France à Bonn, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 112 Note de la Direction des affaires politiques sous-direction Asie-Océanie. Entretien Kissinger-Le Duc Thô
  • 113 Compte rendu. De l’audience accordée par le Ministre à l’ambassadeur d’URSS le lundi 18 septembre 1972 (17 h. 15 – 17 h. 40)
  • 114 M. Siraud, Ambassadeur de France à Ottawa, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères
  • 115 M. Georgy, Ambassadeur de France à Tripoli, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 116 M. Seydoux de Clausonne, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schumann, ministre des Affaires étrangères.
  • 117 M. Kosciusko-Morizet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 118 M. Desparmet, Ambassadeur de France à Dar-es-Salam, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 119 Note de la Direction des Affaires politiques sous-direction Asie-Océanie. Contacts militaires franco-chinois
  • 120 Note de la Direction des Affaires économiques et financières service des Accords bilatéraux. RDA Relations économiques avec la France
  • 121 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, au ministère des Affaires étrangères.
  • 122 M. Kosciusko-Morizet, Ambassadeur de France À Washington, À. M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 123 Note de la Direction des affaires politiques CSCE. Communication soviétique au sujet de la CSCE
  • 124 Note de la Direction des Affaires économiques et financières Affaires générales. Rejets en mer de déchets radioactifs
  • 125 M. Messmer, Premier ministre, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 126 M. Burin des Roziers, Représentant permanent de la France auprès des Communautés européennes, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 127 M. Seydoux de Clausonne, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 128 M. Burin des Roziers, Représentant permanent de la France auprès des Communautés européennes, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 129 M. de Guiringaud, Chef de la mission permanente près les Nations unies, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 130 M. de Guiringaud, Chef de la Mission permanente près les Nations unies au Ministère des Affaires étrangères à Paris.
  • 131 M. Serre, chargé d’Affaires a.i. à Phnom Penh, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 132 Note de la Direction des Affaires politiques sous-direction Europe. Préparation de la conférence au sommet Renforcement institutionnel et progrès dans le domaine politique
  • 133 Note de la Direction des Affaires africaines et malgaches. Situation intérieure du Dahomey
  • 134 Note de la Direction des Affaires africaines et malgaches. Dahomey, politique extérieure
  • 135 M. Tiné, Ambassadeur de France à Lisbonne, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • Octobre
  • 136 Note de la Direction des Nations unies et Organisations internationales. Instructions point 38 Politique d’apartheid du gouvernement sud-africain
  • 137 M. Lucet, Ambassadeur de France à Rome, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 138 M. Susini, Délégué général de France à Hanoï, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 139 M. Le Président de la République sénégalaise, à M. le Président de la République française.
  • 140 Note de la Direction des Affaires africaines et malgaches. Relations économiques franco-guinéennes Principaux problèmes
  • 141 Note de la Direction des Affaires africaines et malgaches. Relations franco-nigérianes
  • 142 Note de la Direction des Affaires africaines et malgaches. Togo, situation intérieure
  • 143 Note de la Direction des Affaires africaines et malgaches. Relations du Togo avec la France
  • 144 Note de la Direction des Affaires africaines et malgaches. Togo, relations extérieures
  • 145 M. Dallier, Ambassadeur de France à Bamako, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 146 M. Dallier, Ambassadeur de France à Bamako, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 147 M. Sauvagnargues, Ambassadeur de France à Bonn, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 148 Note de la Direction des Affaires politiques sous-direction d’Afrique du Nord et du Levant. Liban. Politique étrangère
  • 149 Note de la Direction des Affaires politiques sous-direction d’Afrique du Nord et du Levant. Les relations franco-syriennes
  • 150 Note de la Direction des Affaires économiques et financières Accords bilatéraux. Relations économiques entre la France et le Liban
  • 151 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à différents Représentants diplomatiques de la France à l’étranger.
  • 152 M. Huré, Ambassadeur de France à Tel-Aviv, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 153 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à M. de Folin, Consul général de France à Saigon.
  • 154 Note de la Direction des Affaires africaines et malgaches pour le Ministre. Lettre du président Tolbert
  • 155 Note de la Direction générale des Affaires culturelles, scientifiques et techniques Affaires scientifiques. Politique en matière de lanceurs de satellites
  • 156 M. Susini, Délégué général de France à Hanoï, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 157 Note de l’Ambassade de France en Haute-Volta. Les rapports franco-voltaïques
  • 158 M. Bongo, Président de la République gabonaise, à M. Pompidou, Président de la République française.
  • 159 M. Susini, Délégué général de France à Hanoï, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 160 Note de la Direction des Affaires politiques sous-direction Asie-Océanie. Coopération régionale en Asie du Sud-Est
  • 161 M. Roux, Consul général de France à Los Angeles, à M. Kosciusko-Morizet, Ambassadeur de France à Washington.
  • 162 M. Pompidou, Président de la République française, à M. Bongo, Président de la République Gabonaise.
  • 163 M. Pompidou, Président de la République française, à M. Tombalbaye, Président de la République du Tchad.
  • 164 M. Pompidou, président de la République française, à M. Houphouët-Boigny, président de la République de Côte d’Ivoire
  • 165 Note de la Direction des Affaires africaines et malgaches. Politique extérieure de la Haute-Volta
  • 166 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à différents Représentants diplomatiques de la France à l’étranger.
  • 167 M. Kosciusko-Morizet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 168 Note pour le Ministre
  • 169 Note de l’ambassade de France à Addis-Abeba. Les relations culturelles, scientifiques et techniques franco-éthiopiennes
  • 170 Note de la Direction des Affaires politiques sous-direction Asie-Océanie. Des perspectives de normalisation dans le sous-continent indien
  • 171 Note de la Direction des Affaires politiques sous-direction Asie-Océanie. Relations franco-indonésiennes
  • 172 M. Sunay, Président de la République de Turquie, à M. Pompidou, Président de la république française.
  • 173 M. Sauvagnargues, Ambassadeur de France à Bonn, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 174 Note de la Direction des Affaires politiques sous-direction Asie-Océanie. Visite officielle en France du général Suharto
  • 175 Note de la Direction des Affaires politiques sous-direction Afrique du Nord et du Levant. Entretien entre le Ministre et M. Abdel Halim Khaddam
  • 176 M. Brouill et, Ambassadeur de France près le Saint-Siège, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 177 M. Susini, Délégué général de France à Hanoï, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 178 Compte rendu. Entretien du Président de la République avec M. Heath, le 18 octobre 1972 (17 h. 30-18 h. 45)
  • 179 Note. Problèmes généraux de la révision des accords de coopération
  • 180 M. Seydoux de Clausonne, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 181 0Note de la Direction générale des Affaires culturelles, scientifiques et techniques. service des Affaires scientifiques
  • 182 Note de la Direction des Affaires politiques sous-direction Europe. Entrée des deux États allemands à l’ONU
  • 183 M. Jacquin de Margerie, Ambassadeur de France à La Haye, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 184 M. Lebel, Ambassadeur de France à Rabat, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 185 M. Chaban-Delmas, Premier ministre, à M. Schumann, ministre des Affaires étrangères.
  • 186 M. Sauvagnargues, Ambassadeur de France à Bonn, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 187 Compte rendu. Entretien du ministre délégué avec Monsieur Irwin, secrétaire d’État adjoint, le lundi 23 octobre 1972 (de 17 h. 30 à 20 h. 30)
  • 188 M. Tiné, Ambassadeur de France à Lisbonne, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 189 Note de la Direction des Affaires politiques sous-direction A sie-Océanie. Entretien avec le prince Souvanna Phouma
  • 190 M. Ribo, Ambassadeur, Haut Représentant de la République française à Libreville, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 191 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à M. Kosciusko-Morizet, Ambassadeur de France à Washington.
  • 192 Note de la Direction des A ffaires économiques et financières Accords bilatéraux. Relations économiques avec la Libye
  • 193 M. Huré, Ambassadeur de France à Tel-Aviv, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 194 M. Giovangrandi, Ambassadeur, Haut Représentant de la République française à Bangui, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 195 Note de la Direction des affaires politiques sous-direction Asie-Oceanie. Entretien du Secrétaire général avec l’Ambassadeur du Japan
  • 196 Compte rendu. Audience par le Président de la République de M. Abrassimov, ambassadeur d’Union soviétique, le 26 octobre 1972, 18 h 45 - 19 h 15
  • 197 M. Henry, Consul général de France à Jérusalem, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 198 M. Pierre, Consul général de France à Lourenço Marques, à M. Tiné, Ambassadeur de France à Lisbonne.
  • 199 M. Dupuy, Ambassadeur de France à Yaoundé, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 200 M. Van Grevenynghe, Ambassadeur de France à Cotonou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 201 M. Wibaux, Ambassadeur Haut Représentant de la République française à Fort-Lamy, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 202 Note de la Direction des Affaires africaines et malgaches. Révision des accords de coopération franco-mauritaniens
  • 203 Note de la Direction des Affaires politiques sous-direction Afrique du Nord et du Levant. Entretien entre M. Bettencourt et le ministre des Affaires étrangères du Sud-Yemen (Aden)
  • 204 M. Pompidou, Président de la République française, à M. Tolbert, Président de la République du Liberia.
  • 205 M. Cerles, Ambassadeur de France à Bagdad, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 206 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à différents Représentants diplomatiques de la France à l’étranger.
  • 207 Note de la Direction des Affaires politiques sous-direction Asie-Océanie
  • Novembre
  • 208 M. Van Grevenynghe, Ambassadeur de France à Cotonou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 209 M. Sauvagnargues, Ambassadeur de France à Bonn, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 210 Note de la Direction générale des Affaires culturelles, scientifiques et techniques service des Affaires atomiques. Coopération nucléaire franco-indienne et clause de contrôle
  • 211 M. Debré, Ministre d’État chargé de la Défense nationale, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 212 M. Denizeau, Ambassadeur de France à Aden, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 213 M. Giovangrandi, Ambassadeur, Haut Représentant de la République française à Bangui, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 214 M. Seydoux de Clausonne, ambassadeur de France à Moscou, à M. Schumann, ministre des Affaires étrangères.
  • 215 Note de la Direction des Nations unies et des Organisations internationales pour le directeur politique. Vote de la France sur l’Apartheid
  • 216 Note de la Direction des Affaires politiques sous-direction Afrique du Nord et du Levant. Relations franco-libanaises
  • 217 M. Cerles, Ambassadeur de France à Bagdad, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 218 Audience du Commandant Jalloud. Le 6 novembre 1972 17 h. 15 – 18 h. 40
  • 219 M. Burin des Roziers, Représentant permanent de la France auprès des Communautés européennes, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 220 Note de la Direction des Affaires politiques sous-direction Amérique au Secrétariat général. Situation au Chili
  • 221 M. Sauvagnargues, Ambassadeur de France à Bonn, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 222 Note de la Direction des Affaires économiques et financières Accords bilatéraux. Entretiens avec le général Suharto (Questions économiques)
  • 223 Compte rendu. Entretien de M. Schumann avec le commandant Jalloud le 3 novembre
  • 224 M. Wapler, Ambassadeur de France à Ankara, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 225 M. Seydoux de Clausonne, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 226 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à différents Représentants diplomatiques de la France à l’étranger.
  • 227 Note verbale. de l’ambassade de France à Bonn au ministère fédéral des Affaires étrangères à Bonn
  • 228 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à différents Représentants diplomatiques de la France à l’étranger.
  • 229 M. Raphaël-Leygues, Ambassadeur de France à Abidjan, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 230 M. Daufresne de la Chevalerie, Ambassadeur de France à Mexico, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 231 Note de la Direction des Affaires juridiques pour le cabinet du Ministre. Visite de M. Suharto
  • 232 M. Viot, Ambassadeur de France à Ottawa, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 233 M. Tricornot de Rose, Représentant permanent de la France au Conseil de l’Atlantique Nord, à M. Debré, Ministre d’État chargé de la Défense nationale.
  • 234 M. Vincenot, Ambassadeur de France à Monrovia, à M. Combal, sous-directeur des Affaires africaines et malgaches.
  • 235 Note de la Direction des Affaires politiques sous-direction Afrique du Nord et du Levant. Entretien du Ministre avec l’ambassadeur d’Arabie saoudite
  • 236 Note de la Direction des Affaires politiques sous-direction Asie-Océanie. Des consultations franco-indiennes de New Delhi (5-7 décembre 1972)
  • 237 M. Legendre, Ambassadeur de France à Pretoria, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 238 M. Amanrich, Ambassadeur de France à Budapest, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 239 Compte rendu. Projet de relevé de décisions du comité interministériel restreint du 3 novembre 1972 relatif à la politique de coopération
  • 240 M. Millet, Ambassadeur de France à Dacca, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 241 M. de Nicolay, Ambassadeur de France à Wellington, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères.
  • 242 M. Manac’h, Ambassadeur de France à Pékin, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 243 M. Pompidou, Président de la République française, au Général Amin Dada, Président de la République de l’Ouganda.
  • 244 Note de la Direction des Affaires africaines et malgaches. Côte d’Ivoire Relations extérieures
  • 245 Note de la Direction des Affaires politiques sous-direction Afrique du Nord et du Levant. Action de la France en faveur du Soudan
  • 246 Note de la Direction des Affaires politiques sous-direction Amérique. Politique américaine à l’égard de l’Europe
  • 247 Note de la Direction générale des Relations culturelles, scientifiques et techniques Affaires scientifiques pour le Ministre. Comité ministériel restreint du 30 novembre 1972
  • 248 Note de la Direction des Affaires africaines et malgaches. Relations franco-éthiopiennes
  • 249 M. de Folin, Consul général de France à Saigon, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 250 M. Sauvagnargues, Ambassadeur de France à Bonn, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 251 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à différents Représentants diplomatiques de la France à l’étranger.
  • 252 M. Wapler, Ambassadeur de France à Ankara, à M. Schumann, ministre des Affaires étrangères.
  • 253 M. Campredon, Ambassadeur de France à Lomé, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 254 M. Jurgensen, Ambassadeur de France à New Delhi, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 255 M. Bonnefous, Ambassadeur, Haut Représentant de la République française à Brazzaville, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 256 M. Delaye, Ambassadeur de France à Ouagadougou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 257 M. Delarue Caron de Beaumarchais, Ambassadeur de France à Londres, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 258 Note de la Direction des Affaires politiques sous-direction Asie-Océanie. Entretien entre le Ministre et M. Kissinger
  • 259 M. Dufour, Ambassadeur de France à Nouakchott, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 260 M. Kosciusko-Morizet, Ambassadeur de France À Washington, à. M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 261 Note de la Direction générale des Affaires culturelles, scientifiques et techniques service des Affaires scientifiques. Données sur la coopération européenne dans le domaine nucléaire (Euratom)
  • 262 Note de la Direction générale des Relations culturelles, scientifiques et techniques Affaires scientifiques. Coopération franco-indienne dans le domaine spatial
  • 263 M. Campredon, Ambassadeur de France à Lomé, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 264 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à différents Représentants diplomatiques de la France à l’étranger.
  • 265 M. Delaye, Ambassadeur de France à Ouagadougou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 266 M. Lucet, Ambassadeur de France à Rome (Quirinal), à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 267 Note de la Direction des Affaires politiques sous-direction Asie-Océanie. Présence française dans le Pacifique-Sud
  • 268 M. Delarue Caron de Beaumarchais, ambassadeur de France à Londres, à M. Schumann, ministre des Affaires étrangères.
  • Décembre
  • 269 M. Argod, Ambassadeur de France à Dakar, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 270 Note de la Direction des Affaires politiques sous-direction d’Afrique du Nord et du Levant. Relations entre la France et la République arabe du Yemen (Sanaa)
  • 271 Compte rendu. Audience par le Président de la République du maréchal Gretchko, le 1er décembre 1972, 16 h. 35 à 17 h. 35
  • 272 M. Delaye, Ambassadeur de France à Ouagadougou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 273 M. Thabaut, Ambassadeur de France à Kampala, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 274 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à différents Représentants diplomatiques de la France à l’étranger.
  • 275 M. Millet, Ambassadeur de France à Dacca, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 276 Note de la Direction des Affaires politiques service des Pactes et du Désarmement. État de l’Alliance, décembre 1972
  • 277 Note de la Direction des Affaires politiques service des Pactes et du Désarmement. MBFR
  • 278 M. Le Secrétaire d’État aux Affaires étrangères, Aux Représentants diplomatiques de la France en Afrique francophone.
  • 279 Note de la Direction des affaires politiques sous-direction Asie-Océanie. Entretien de l’ambassadeur du Japon avec le Ministre
  • 280 Note de la Direction des Affaires africaines et malgaches. Madagascar
  • 281 Compte rendu. Projet de compte rendu de l’entretien entre Madame Gandhi et M. Bettencourt (le 6 décembre 1972)
  • 282 M. Auchère, chargé d’Affaires de France a. i. à Accra, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 283 M. Jurgensen, Ambassadeur de France à New Delhi, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 284 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à M. Huré, Ambassadeur de France à Tel-Aviv.
  • 285 M. Alphand, Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, à différents Représentants diplomatiques de la France à l’étranger.
  • 286 Note du Directeur des Affaires économiques et financières pour le Ministre
  • 287 Note de la Direction des Affaires politiques sous-direction Asie-Océanie. Relations franco-coréennes
  • 288 M. Pompidou, Président de la République française, à M. Nixon, Président des États-Unis
  • 289 M. Van Grevenynghe, Ambassadeur de France à Cotonou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 290 Note de la Direction des Affaires économiques et financières service de Coopération économique. Relations de l’Espagne avec la Communauté
  • 291 M. Manac’h, Ambassadeur de France À Pékin, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 292 M. Tricornot de Rose, Représentant permanent de la France au Conseil de l’Atlantique Nord, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 293 Note de la Direction des Nations unies et Organisations internationales au Directeur politique. Expériences nucléaires françaises et Nations unies
  • 294 M. Pierre Messmer, Premier ministre, au Commandant Abdeslam Jalloud, Premier ministre de Libye.
  • 295 M. Delaye, Ambassadeur de France à Ouagadougou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 296 M. Vanthier, Ambassadeur de France à Nicosie, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 297 M. Duvauchelle, Ambassadeur de France à Mogadiscio, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 298 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à différents Représentants diplomatiques de la France à l’étranger.
  • 299 Note de la Direction des Affaires africaines et malgaches pour le Ministre. Situation à Madagascar
  • 300 Note du Service des Pactes et du Désarmement pour le Directeur politique. Expériences nucléaires françaises et Nations unies
  • 301 Note de la Direction des Affaires africaines et malgaches. Tchad
  • 302 M. Chayet, Ambassadeur de France à Kinshasa, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 303 M. Chayet, Ambassadeur de France à Kinshasa, à M. Schumann, Ministre des A ffaires étrangères.
  • 304 M. Sauvagnargues, Ambassadeur de France à Bonn, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 305 M. Jordan, Ambassadeur de France à Varsovie, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 306 M. Viot, Ambassadeur de France à Ottawa, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 307 Note de la Direction des Affaires économiques et financières service des Affaires générales. Entretien de M. Giscard d’Estaing avec l’ambassadeur d’Arabie saoudite à Paris Pétrole
  • 308 M. Gaucher, Ambassadeur de France à Tunis, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 309 Compte rendu. de l’entretien entre le ministre et le délégué général de la RDVN le 18 décembre 1972 à 9 h. 30
  • 310 M. Vimont, Ambassadeur de France à Prague, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 311 M. Cerles, Ambassadeur de France à Bagdad, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 312 M. Millot, Ambassadeur de France à Tirana, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 313 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à M. Mandereau, Ambassadeur de France à La Paz.
  • 314 M. Burin des Roziers, Représentant permanent de la France auprès des Communautés européennes, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 315 M. André, Ambassadeur de France à Helsinki, à M. Schumann, Ministre des affaires étrangères.
  • 316 Note de la Direction des Affaires politiques sous-direction Europe. Compte rendu de la séance de travail tenue le 21 décembre à 12 h. 45 au Quai d’Orsay à l’occasion de la visite de M. Medici ministre des Affaires étrangères d’Italie
  • 317 M. Pompidou, Président de la République française, à M. Tolbert, Président de la République du Liberia.
  • 318 M. Lefebvre de Laboulaye, Ambassadeur de France à Tokyo, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 319 M. Dufour, Ambassadeur de France à Nouakchott, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 320 M. Wernert, Ambassadeur de France à Caboul, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 321 M. Viot, Ambassadeur de France à Ottawa, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 322 Note pour le Ministre. Avenir du Cambodge
  • 323 Note de la Direction des Affaires politiques sous-direction Asie-Océanie. Démarche canadienne au sujet de Greenpeace
  • 324 M. Sauvagnargues, Ambassadeur de France à Bonn, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 325 M. Denizeau, Ambassadeur de France à Aden, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 326 M. de Bouteill er, Ambassadeur de France à Riyad, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 327 M. Penn Nouth, Premier ministre du gouvernement royal d’Union nationale du Cambodge, à M. Messmer, Premier ministre de la République française.
  • INDEX DES NOMS DE PERSONNES

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DOCUMENTS DIPLOMATIQUES FRANÇAIS 1972

TOME II

(1er JUILLET – 31 DÉCEMBRE)

1

M. CRÉPIN-LEBLOND, CHARGÉ D’AFFAIRES DE FRANCE À SOFIA, À M. SCHUMANN, MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES.

D. no 420/EU1. Sofia, 1er juillet 1972.

Commentaires sur l’accord entre communistes et socialistes

Contrairement à son habitude, M. Gueorgui Constantinov, correspondant à Paris du Rabotnitchesko Delo2, est optimiste. Il vient d’écrire plusieurs articles consacrés à l’accord intervenu entre le PCF et le PS sur un programme commun de gouvernement3, déclarant avec emphase que « toute la classe ouvrière française, ainsi que les forces progressistes et démocratiques détiennent maintenant un remarquable instrument pour la transformation radicale du pays ».

Dans un premier article, publié le 28 juin en première page, il traite du contenu de cet accord en se gardant bien toutefois d’entrer dans les détails. En ce qui concerne le premier chapitre du programme, M. Constantinov ne fait que citer les domaines concernés : santé, enseignement, travail, etc. Du deuxième chapitre, il ne retient que la nationalisation de certains secteurs économiques. Des mesures pratiques envisagées dans le troisième chapitre, seules sont citées la « limitation des pouvoirs du président de la République » et la diminution de son mandat de 7 à 5 ans. En ce qui concerne le dernier chapitre, M. Constantinov déclare que les deux partis se sont prononcés pour une politique de paix, de désarmement et de coopération avec tous les pays sans discrimination.

C’est naturellement au PC qu’il attribue le mérite de cet accord, grâce à « son travail conséquent et tenace, à sa profonde confiance dans le caractère vital du but à atteindre et en employant toutes ses forces à surmonter les difficultés ». Il retrace ensuite toutes les tentatives faites par le PC depuis 1962 pour aboutir à une entente qui permette à « toute la classe ouvrière et à tout le peuple français de comprendre vers quels objectifs et avec quels moyens les deux partis l’appellent à la lutte ».

Quelques jours plus tard, dans un second article, M. Constantinov revient sur le sujet : il s’attache à juger de l’effet produit en France à la suite de l’accord conclu entre les deux partis de gauche. « La gauche prend des forces », titre-t-il, en expliquant que « dans tout le pays » on sent un « afflux de forces dans les milieux démocratiques et progressistes ». Il en donne pour témoignage la convocation en décembre du XXe congrès du PC, la conférence nationale du PC, le 9 juillet, et la « Fête de l’Humanité » début septembre.

Le correspondant du Rabotnitchesko Delo se livre ensuite à une description de la « déconvenue » qui règne dans les rangs de la majorité. De nombreuses personnes qui « contre leurs intérêts objectifs » s’orientaient vers la droite vont « incontestablement » tirer la conclusion logique de cet événement, se rallier à la gauche et voter pour le programme commun. La position de la CFDT (ancien « syndicat catholique », précise le rédacteur) est un fait positif, tandis que les radicaux, dont une partie s’oppose à « l’anticommunisme de Schreiber », sont en pleine « dislocation ». Enfin « l’optimisme traditionnel » de la majorité fait place à « l’abattement ». La droite tente de minimiser au maximum les objectifs du programme en les qualifiant de « destructifs », d’ « antinationaux » et d’ « absurdes » et en prétendant que M. Mitterrand est tombé « sous la dictature des communistes ». Les organes de presse « bourgeois », le Figaro, l’Aurore et France-Soir qualifié de « journal de boulevard », se joignent au « chœur des lamentations et du mécontentement » et « il ne faut pas être prophète » ironise M. Constantinov, pour dire que cette campagne va aller en s’amplifiant.

La présentation de l’événement est telle que le lecteur bulgare n’a pas la possibilité de se faire une idée du programme en question. Il est vrai qu’il ne pourrait être que surpris de prendre connaissance d’un document dont le rédacteur tend à attribuer la paternité au seul parti communiste français. L’enthousiasme de M. Constantinov est peut-être pour une fois communicatif, mais il recèle bien des omissions sur le fond.

(Direction d’Europe, Bulgarie, 1971-1976, 183QO/194)

1 Dépêche rédigée par Dominique Lassus, vice-consul archiviste à Sofia depuis juillet 1971.

2 Rabotnitchesko delo : mot-à-mot « l’œuvre du travailleur », organe du Parti communiste bulgare depuis 1927.

3 Accord PCF-PS sur un programme commun de gouvernement, signé le 27 juin 1972 entre le parti communiste et le parti socialiste, bientôt rejoints par les radicaux de gauche.

2

M. ODDOS, CHARGÉ D’AFFAIRES DE FRANCE A.I. À NOUAKCHOTT, À M. SCHUMANN, MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES.

D. no 223/DAM1. Nouakchott, 3 juillet 1972.

Confidentiel.

Révision des accords de coopération

franco-mauritaniens

Le 23 juin2, le gouvernement mauritanien décidait de remettre en cause les accords de coopération qui le lient à la France. Le 24 juin, le ministre des Affaires étrangères s’envolait vers Paris pour en demander formellement la révision au président Pompidou (ma communication du 23 juin).

Le 27 juin, avant même que M. Mouknass ait été reçu par le chef de l’État français, le Bureau politique national rendait publique l’initiative de Nouakchott (ma communication du 28 juin)3, qui s’était d’ailleurs ébruitée, et que la rumeur publique s’ingéniait à travestir.

La démarche mauritanienne ne surprend point. D’autres capitales francophones d’Afrique viennent également de l’effectuer. Elle répond, pour l’essentiel, à la demande d’information du Département (no 17/DAM du 19 juin).

Les événements de Madagascar4, annoncés fort discrètement, et avec trois jours de retard par Radio-Mauritanie, n’ont fait l’objet d’aucun commentaire officiel. La Grande Île, lointaine, détachée de l’Afrique, presqu’ignorée, n’a jamais suscité ici beaucoup d’intérêt. Les dirigeants de Nouakchott avaient quelques raisons de se montrer discrets sur les exploits des étudiants malgaches. Pour les jeunes contestataires, la personnalité du général Ramanantsoa5 – militaire de formation française – est sujette à caution et paraît dérisoire, à côté de celle des champions du socialisme arabe ou marxiste, Castro, Nasser, Mao Tsé-toung

Les adversaires les plus déterminés du régime continueront, comme par le passé, à susciter épisodiquement des manifestations ouvrières et scolaires, à des fins politiques, mais la révolution manquée de Tananarive ne leur apporte aucun réconfort dans la lutte inégale qu’ils mènent.

Réduit à sa plus simple expression, peu conscient et mal organisé, le prolétariat mauritanien, essentiellement concentré à la Miferma6, à sept cents kilomètres de la capitale, ne constitue pas, pour le pouvoir, un danger sérieux.

Non encore dotée d’Université, Nouakchott envoie ses étudiants à l’étranger, et les contestataires se recrutent parmi les lycéens. Les autorités savent maintenant7 qu’un peu de fermeté suffit à étouffer, si nécessaire, leur exubérance partisane.

C’est à l’intérieur du système, bien davantage, que certaines impatiences pourraient menacer le savant équilibre mis au point par le président Moktar. Celui-ci a su ne pas attendre, et en brusquant les choses, désarmer les nationalistes les plus durs, au sein de son équipe, tout en prouvant aux contestataires qu’il n’entendait pas, contrairement à leurs affirmations, se faire le « commis voyageur des impérialistes et des néocolonialistes ».

En fait, la demande de révision des accords de coopération résulte d’un compromis, réalisé entre les partisans d’une dénonciation pure et simple des accords, dont M. Moktar Ould Daddah, et les modérés, favorables au maintien des rapports privilégiés avec Paris.

Les premiers dominent au Bureau politique – à majorité « bidane »8. Ils l’avaient emporté en ralliant à eux cette instance, lorsque le groupe parlementaire, consulté, et habituellement docile9, obligea le Président à battre en retraite. Un notable de l’Est, entraînant plusieurs collègues de sa génération et les députés noirs du fleuve, avait réagi, à la surprise du chef de l’État, et suscité un vote négatif.

Les renseignements qui ont filtré de ces débats, menés en quelques heures dans l’après-midi du 23 juin, restent fragmentaires.

Les nationalistes maures y critiquèrent vivement « l’esprit et le comportement » de nos assistants techniques, réclamèrent le départ de tous les militaires français, demandèrent une meilleure sélection des enseignants, la présence en Mauritanie de maîtres ou professeurs ne possédant pas d’expérience pédagogique (volontaires du Service national actif) leur paraissant inopportune.

Des responsables de l’économie affirmèrent que le quasi monopole de la France dans les divers domaines de la vie nationale, dissuadait – comme ils l’avaient constaté lors de leurs voyages – d’autres pays étrangers d’investir en Mauritanie. Pour ouvrir le territoire national à leurs capitaux, les Mauritaniens devaient secouer la tutelle économique et monétaire de l’ancien colonisateur.

Sur le plan culturel et linguistique, les Français conservaient une influence prédominante. L’on devait mettre fin rapidement à cette situation et exiger que l’arabe occupe une place au moins égale à notre langue dans tous les secteurs d’activités (administration, armée, commerce, justice, enseignement…).

La restauration des bonnes mœurs, conformément aux prescriptions de l’Islam, commandait également l’abolition de coutumes d’importation étrangère, telles que la vente et la consommation d’alcool…

Certains députés modérés avaient osé, quant à eux, rappeler les expériences guinéenne et malienne et leurs désastreux résultats, et exprimer quelques doutes sur la solidité de l’actuel régime libyen10, dont Nouakchott attend la manne.

Une rumeur, sitôt la décision mauritanienne connue, courut au sein de la colonie française : avec l’appui du Trésor libyen, Nouakchott allait décrocher de la zone franc et créer sa propre monnaie, puis la dévaluer de 25 % pour stimuler l’économie. Le ministre des Finances dut faire, auprès du représentant de la Banque centrale, une mise au point, pour éviter une fuite des capitaux, qui déjà s’amorçait.

Radio-Mauritanie11, citant le ministre des Affaires étrangères, a rapporté que la demande de révision des accords de coopération avait été accueillie « avec la plus grande compréhension » par le président de la République française. Le CIF (Centre d’information et de formation du parti) a, d’autre part, exposé aux auditeurs les motifs de l’initiative mauritanienne.

J’adresse, ci-joint, au Département, le texte de ce commentaire, rédigé, dit-on, par Madame Moktar Ould Daddah12. Il explique comment la révision des accords de coopération s’inscrit dans l’évolution historique de la Mauritanie : le contexte politique dans lequel ces textes furent signés a changé. Matériellement démuni, totalement dépourvu de structures administratives, isolé, méprisé, entouré d’ennemis, le nouvel État, à sa naissance, n’avait pas les mains libres. En douze ans, il s’est affirmé sur le plan international. Il compte aujourd’hui de nombreux amis et a pu diversifier sa coopération. À l’intérieur, il dispose de jeunes cadres efficaces. Il a entrepris de réhabiliter sa « culture arabe nationale, malgré les complots ourdis contre l’unité de son peuple ». Il doit maintenant faire un pas décisif sur la voie de la « repersonnalisation », rejetant « les concepts des autres », lorsqu’ils ne conviennent pas aux réalités nationales, et « mettre fin à toute situation d’exploitation et de domination » dont ce pays serait « la victime ».

Il s’agit, pour la Mauritanie, maintenant qu’elle en a les moyens, de prendre en main son destin, « de tourner la dernière page du livre du passé et la première page du livre de l’avenir ».

Présentée comme le prolongement sinon l’aboutissement d’une politique dont on a pu suivre les développements ces dernières années, l’attitude mauritanienne ne surprend point.

Les accords de coopération de 1961, en ce qu’ils réservent, dans tous les secteurs, une place prédominante à la langue et aux méthodes françaises, paraissent, à terme, incompatibles avec le mouvement d’arabisation et de « repersonnalisation » que le gouvernement poursuit, sans rencontrer de vraie résistance chez les noirs du fleuve, et qu’il accélère depuis quelque temps, avec le soutien des capitales sœurs, d’Alger et de Tripoli, en particulier.

Le succès d’autres aides étrangères – la chinoise notamment, plus séduisante que la nôtre, par certains traits – aura renforcé cette détermination.

Concevable, au fond, la décision mauritanienne a surpris, ici, par sa soudaineté. Lourde de conséquences, on s’étonne qu’elle n’ait pas été davantage mûrie.

Mais ainsi, elle aura joué le rôle que le gouvernement lui assignait, dans l’immédiat : frapper l’opinion tant intérieure qu’étrangère. « D’autres parlent, commente l’homme de la rue, Moktar agit »… ou encore : « Le Président sait dire tout haut ce que les autres pensent tout bas ».

Laconique, parce qu’insuffisamment élaborée, la nouvelle pouvait inquiéter les milieux d’affaires et les coopérants français. Leurs préoccupations n’ont cependant jamais dégénéré en panique. Dans son désir de les calmer, le gouvernement s’est finalement résolu à fournir – en plus des commentaires historiques diffusés par le Parti – quelques éclaircissements sur la portée de son initiative.

Dans une interview donnée à la presse, le 3 juillet au soir (ma communication du 4 juillet)13, le ministre de la Culture et de l’Information a indiqué que la révision demandée à Paris engloberait le traité et l’ensemble des neuf accords de coopération signés en 1961, et que la convention liant la Mauritanie à Miferma, « société de statut mauritanien », n’entrait pas dans le cadre de cette révision.

Les relations entre la Mauritanie et la zone franc seront révisées, « ce qui, a précisé M. Ahmed Ould Sidi Baba, ne veut absolument pas dire que nous comptons quitter la zone franc ». Quant aux effectifs de l’assistance technique, ils varieront – dans le sens d’une augmentation ou d’une diminution – selon « les besoins du gouvernement mauritanien et les dispositions du gouvernement français ».

En ce qui concerne la procédure de révision – au sujet de laquelle les textes de 1961 ne contiennent aucune clause – Nouakchott avait considéré comme implicitement admis que l’une ou l’autre des parties pouvait, à sa convenance, faire part à l’autre de son intention de l’entamer. C’est ce qu’a fait le gouvernement mauritanien, « dans les formes qu’il considérait les plus courtoises et les plus conformes aux rapports d’amitié qui lient les deux pays ». Il n’avait toutefois soumis à Paris aucun projet d’accord de substitution. Le problème avait été posé trop récemment « pour que, déjà, quelque chose de concret ait été élaboré ». La Mauritanie ferait, le moment venu, des propositions… Elle était prête à recevoir « toutes les propositions que le gouvernement français lui présenterait… non seulement à les recevoir, mais à les recevoir avec joie ».

Le Ministre a tenu, comme avant lui, le commentateur du Parti, à situer la décision mauritanienne dans un contexte strictement objectif : aucun ressentiment, selon lui, ne la dictait. Et il crut bon d’ajouter : « Le gouvernement mauritanien ne regrette absolument pas d’avoir signé des accords de cette nature avec la France ». Il « n’a pas à se plaindre de la manière dont ces accords étaient appliqués par le partenaire français. Simplement… le monde évolue ».

La révision des accords de coopération, enfin, ne devrait pas, selon M. Sidi Baba, mettre en cause « les rapports d’amitié et de coopération, qui, pour toutes sortes de raisons, doivent exister entre le gouvernement français et le gouvernement mauritanien ». Ce dernier se déclare, en ce qui le concerne, désireux de poursuivre avec son partenaire « une coopération encore plus efficace… une coopération d’autant plus fructueuse qu’elle se ferait sur des bases plus logiques, désormais, et plus claires ».

Le ton serein des déclarations officielles est loin de refléter l’atmosphère des débats que les plus hautes instances politiques ont consacrés à la question. Le projet de révision des accords de coopération franco-mauritaniens avait parfois pris, en leur sein, un tour passionné. Mais, la fièvre de l’exaltation, qui monte brusquement, sur ces confins du désert, tombe non moins vite. Et l’on peut penser que le président Moktar Ould Daddah, comme les plus sages de ses conseillers, tentera, après avoir satisfait, une nouvelle fois, par sa décision spectaculaire, les aspirations nationalistes du peuple maure, de maintenir avec la France, si celle-ci le désire également, des relations qu’il sait profitables, sinon nécessaires, au jeune État mauritanien.

(Direction des Affaires africaines et malgaches, généralités, 1959-1979, no 240)

1 Robert Oddos, conseiller des Affaires étrangères, est premier conseiller à Nouakchott (Mauritanie) depuis septembre 1971.

2 Le télégramme nos 391 à 393 du 23 juin 1972, non publié, informe le Département de la venue à Paris d’Hamdi Ould Mouknass ministre mauritanien des Affaires étrangères depuis 1968, porteur d’un message personnel du chef de l’État mauritanien au président de la République française, dont l’objet est la demande par le gouvernement mauritanien de la révision des accords de coopération qui lient la France et la Mauritanie.

3 Le télégramme de Nouakchott du 28 juin 1972, nos 395 à 397, non publié, transmet à Paris le texte du communiqué publié par le Bureau politique national du peuple mauritanien (organe de décision de l’État) relatif à la session qu’il a tenue du 23 au 25 juin. Un passage y est consacré aux accords de coopération franco-mauritaniens dont la révision est demandée avant la fin de l’année en cours.

4 Allusion à la grève générale déclenchée à l’Université et dans les lycées malgaches le 24 avril 1972. Le mouvement s’étend au mois de mai, s’accompagnant d’arrestations et de déportations de plusieurs centaines de personnes censées inspirer et diriger les manifestants. Le 17 mai le mouvement de grève et les manifestations s’étendent à Tamatave, le 8 juin, l’ordonnance sur l’état de nécessité est publiée, le 29 août, la loi sur l’état de siège et la loi martiale sont promulguées. Ce mouvement populaire de revendications étudiantes, nationalistes et révolutionnaires aboutit à la destitution du président Tsiranana le 11 octobre.

5 Le général Gabriel Ramanantsoa, chef d’État-major général, est un militaire de carrière, issu de Saint-Cyr, militaire de carrière dans l’armée française, il rejoint l’armée malgache à l’indépendance le 26 juin 1960. À la suite de manifestations massives politico-sociales contre le président Tsiranana, ce dernier confie, le 18 mai 1972, les pleins pouvoirs au général Ramanantsoa qui devient Premier ministre, jusqu’au référendum du 8 octobre 1972, à l’issue duquel Tsiranana est destitué et Ramanantsoa devient officiellement, le 11 octobre, chef d’État.

6 Miferma : la société des Mines de fer de Mauritanie est créée en 1952. Le premier train minéralier arrive au port de Nouadibou le 12 avril 1963, que le premier navire chargé de minerai quitte le 27 avril. Le 28 novembre 1974, la Miferma est nationalisée. Le gouvernement mauritanien rachète les actions de la Miferma et transfert les actifs à la société nationale industrielle et minière, créée deux ans auparavant.

7 Note marginale de l’auteur du document : « synthèse n 5 du 28 février 1972 ».

8 « Bidane » maures blancs ou assimilés noirs arabophones.

9 Note marginale de l’auteur du document : « Le dernier congrès du parti a aboli la lettre de démission en blanc que chaque parlementaire devait signer lors de son élection et qui lui ôtait toute indépendance vis-à-vis de l’exécutif ».

10 Mouammar Kadhafi renverse le roi Idriss 1er de Libye le 1er septembre 1969.

11 Radio-Mauritanie du 28 juin 1972. Le bulletin publié par Radio-Mauritanie est classé dans le dossier d’archives : Direction des Affaires africaines et malgaches, 52-02, Coopération, 1959-1979, no 240.

12 Marie-Thérèse Gadroy, Française, catholique pratiquante, étudiante en Droit, se prépare à la magistrature, membre du « groupe catho » de la Faculté de Droit de Paris, épouse Moktar Ould Daddah le 4 novembre 1958. Le mariage civil est célébré à la mairie du XIVe arrondissement, le mariage religieux à la Mosquée de Paris. Devenue Marien Daddah, elle arrive à Nouakchott en 1959 et se lance dans la vie politique, organise les mouvements de Femmes entre les années 1961 et 1965 puis se penche sur la Jeunesse, politisée, turbulente, dynamique. Elle se convertit à l’islam en 1977.

13 Se reporter au télégramme de Nouakchott no 405 du 4 juillet, non repris ici, qui transmet le commentaire fait par le ministre mauritanien de la Culture et de l’Information, Ahmed Sidi Baba, se voulant rassurant à l’intention des milieux d’affaires et des coopérants français. Le Ministre a précisé que la décision de la révision touchait l’ensemble des accords, c’est-à-dire aussi bien le traité que chacun des neuf accords signés en 1961.

3

M. DESPARMET, AMBASSADEUR DE FRANCE À DAR ES SALAM, À M. SCHUMANN, MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES.

D. no 381/DAM. Dar es Salam, 3 juillet 1972.

Dixième anniversaire de la fondation du Front de libération du Mozambique

Le Front de libération du Mozambique1 a célébré à Dar es Salaam le 26 juin le Xe anniversaire de sa fondation. À cette occasion, une réunion populaire s’est tenue dans la capitale et M. Samora Machel2, président du FRELIMO, a le même jour accordé une interview au journal gouvernemental Daily News3.

Quelques centaines de personnes se sont rassemblées à l’Institut d’éducation des adultes pour écouter M. Chissano, représentant du FRELIMO en Tanzanie. Le gouvernement tanzanien était représenté par M. Kisumo, préfet de la Région côtière, qui rappela que la Tanzanie soutenait la cause des combattants de la liberté. Assistaient également à cette manifestation, le Secrétaire général des Jeunesses du parti TANU4, M. Baruti, et un secrétaire adjoint du Comité de libération de l’OUA, M. Adesola.

Parlant de la lutte de son mouvement, le président du FRELIMO a fait preuve d’un optimisme prudent. En effet, il s’est déclaré convaincu que le combat révolutionnaire serait étendu à l’ensemble du territoire du Mozambique d’ici dix ans. À l’en croire, le FRELIMO aurait déjà placé sous son contrôle un tiers du territoire, avec une population d’un million d’habitants. Il s’étendit sur les réalisations sociales de son administration : ouverture d’écoles, création d’hôpitaux, suppression du travail forcé dans les zones libérées, réduction des impôts par rapport à ceux que percevait l’administration portugaise. Enfin il affirma que ses partisans étaient de plus en plus convaincus du succès final, alors que le moral de l’armée portugaise, dont 15 000 soldats auraient été tués depuis 1964, s’affaissait.

En ce dixième anniversaire de la création du Front, il apparaît que les dirigeants du mouvement sont de plus en plus sous le contrôle des Chinois qui arment et instruisent leurs guérilleros à Nachingwea, camp situé dans le sud de la Tanzanie. Les Soviétiques tenteraient actuellement de reprendre quelque influence au sein du mouvement de la rébellion mozambicaine. Selon certains renseignements ils se proposeraient même de créer un camp d’entraînement à la guérilla près d’Arusha et livreraient au FRELIMO de nouveaux armements.

(Afrique-Levant, Afrique, Mozambique 1966-1972, Politique intérieure, FRELIMO, MO-5-7, 59QO/33)

1 FRELIMO : Frente de liberação de Moçambique, Front de libération du Mozambique. Voir D.D.F. 1969-II, no 189 (note).

2 Moises Samora Machel, président du FRELIMO, voir D.D.F. 1970-II, no 14.

3 Daily News, quotidien du TANU, fondé en 1972 et dont le directeur est le président Julius Nyerere, tire à 23 100 exemplaires environ.

4 TANU : Tanganyka African National Union. Voir D.D.F. 1969-II, no 162 (note).

4

M. WERNERT, AMBASSADEUR DE FRANCE À CABOUL, À M. SCHUMANN, MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES.

D. no 163/AS1. Caboul, 4 juillet 1972.

Audience du Roi

Au terme de l’audience que le roi Zaher Shah m’avait accordée au mois de mars dernier à la veille de mon départ en congé2, le souverain m’avait prié de venir le revoir à mon retour en Afghanistan.

J’ai donc été reçu à nouveau hier soir en audience privée par le Roi qui m’a tout d’abord interrogé sur la politique française qu’il suit, m’a-t-il dit, avec l’intérêt « qu’il garde à un pays particulièrement cher à son cœur ». Il a souligné à cette occasion combien il appréciait le soutien que nous apportions au monde musulman et l’attention pleine d’estime qu’il portait aux efforts déployés par le président de la République et par notre diplomatie pour construire une Europe « cohérente et forte ».

En ce qui concerne l’Afghanistan, le souverain, évoquant les troubles récents qui ont agité l’université3 et le monde du travail, m’a dit n’en être pas alarmé : il y voit un phénomène mondial qui n’épargne pas son « petit pays » et qui, à ses yeux, resterait ici superficiel et n’atteindrait pas les couches profondes de la population sincèrement attachée au régime actuel et à la paix sociale.

Par contre, le Roi considère comme grave et inquiétante la situation alimentaire qui prévaut actuellement dans les trois provinces occidentales de son royaume (Hérat, Badghis et Ghor), situation consécutive à la sécheresse qui a ruiné les pâturages et décimé les troupeaux. Mon interlocuteur m’a expliqué longuement que, privés de leur bétail, les nomades et les éleveurs n’avaient ni la capacité, ni la volonté de se reconvertir en agriculteurs et que tout l’effort du gouvernement devrait porter sur la reconstitution du cheptel et la reconstruction des structures rurales anciennes, effort qui demandera au moins deux ou trois années d’une aide permanente de l’État en céréales et autres denrées alimentaires.

La disette actuelle, l’insécurité du lendemain pour les régions les plus pauvres, a poursuivi le Roi, créent un malaise social qui se traduit parfois par des actes de violence et de banditisme encore isolés. Mais, a tenu tout de suite à me préciser mon interlocuteur, ce n’est pas à l’un de ces réflexes de la misère et de la faim que l’on doit imputer l’assassinat des quatre jeunes Français sauvagement égorgés à Kandahar le 5 mai dernier4.

Ce quadruple crime, qu’il a qualifié « d’ignoble et de révoltant » et pour lequel il m’a prié d’exprimer au gouvernement français ses regrets et ceux du peuple afghan tout entier, est à porter, selon lui, à l’état de choc violent et répété que créent dans les plus basses couches de la population afghane la venue et la permanence des hippies occidentaux. L’Afghan le plus misérable, a-t-il noté, ne peut comprendre que des civilisations pour lesquelles il nourrissait jusqu’ici admiration et respect puissent secréter aujourd’hui des déchets humains dont les conditions d’existence soient pires que les siennes. Déçu dans sa naïve admiration, choqué par le comportement d’une jeunesse qui n’a plus ni respect familial, ni conviction religieuse, cet Afghan misérable, pour peu qu’il ait été déjà porté à des actes de violence et de folie comme cela était le cas en ce qui concerne l’un des assassins de nos compatriotes, peut se livrer, sous l’effet de la drogue et d’un fanatisme religieux lui-même exaspéré par les incitations de congénères aussi vicieux que lui, à des crimes qui dépassent l’imagination et qui soulèvent de dégoût et d’horreur un peuple pour qui l’hospitalité offerte à un étranger reste le plus sacré des devoirs.

Le souverain a reconnu pleinement que le mobile essentiel du quadruple assassinat de Kandahar était bien le fanatisme religieux et qu’il n’avait pas encore pris sa décision au sujet du recours en grâce présenté par les assassins condamnés à mort. Il devait, m’a-t-il dit, examiner longuement s’il y avait eu préméditation et quelle était la situation morale et familiale des coupables.

J’ai rappelé au Roi la vive émotion soulevée en France et en Europe par cette hécatombe et les conséquences qui d’ores et déjà en résultaient pour le tourisme afghan aujourd’hui gravement affecté, conséquences qui risqueraient d’être plus lourdes encore si le crime restait impuni.

J’ai également souligné que le phénomène hippie pourrait être rapidement jugulé si des mesures plus strictes étaient prises aux frontières en exigeant par exemple le dépôt d’une caution suffisante pour décourager les éléments les plus sordides. Mon interlocuteur a répondu évasivement en arguant des dispositions libérales de la loi afghane et de la difficulté d’opérer une sélection entre les touristes.

Mon impression reste que, sous la pression des mollahs dont les porte-parole font le siège du Roi en rappelant que l’un des deux assassins avait déjà fait trois fois le pèlerinage de La Mecque et devait être de ce fait considéré comme « hadji » (saint), le souverain déjà hésitant par nature laissera sa décision en suspens longtemps encore, à moins que la population de Kandahar ne donne suite à sa menace exprimée publiquement de prendre d’assaut la prison et de lyncher les coupables.

La seconde partie de notre entretien a porté sur la coopération franco-afghane avec la perspective de la reconversion de notre mission médicale et l’ouverture prochaine du nouveau lycée Esteqlal que nous construisons.

Sur le premier point, le Roi est parfaitement conscient, comme il me l’avait dit lors de sa précédente audience, de la nécessité de réadapter certaines de nos missions à l’évolution lente mais cependant réelle des idées et des hommes dans les milieux afghans les plus évolués où tout en continuant à tendre la main sans vergogne à l’aide étrangère, on supporte plus difficilement la présence d’experts étrangers. On estime, en effet, n’avoir plus rien à apprendre de ces derniers ; cela est surtout sensible dans les milieux médicaux où les « grands patrons » locaux, jaugeant leur science à leur âge, imaginent mal recevoir des conseils d’étrangers plus jeunes qu’eux.

Il est donc à penser que la révision de notre coopération rendue nécessaire dans certains domaines ne provoquera pas de réactions très vives de la part du souverain.

En ce qui concerne le lycée Esteqlal, j’ai longuement exposé à mon interlocuteur la nécessité où nous étions de réserver les nouveaux bâtiments en cours de finition à l’enseignement secondaire et de maintenir en conséquence l’enseignement primaire dans les locaux actuels prêtés depuis quatre ans par l’armée qui aujourd’hui cherche à récupérer ce qui était une de ses anciennes casernes. La suppression des classes primaires dont nous avons le contrôle pédagogique compromettrait les heureux résultats enregistrés depuis des mois dans l’enseignement secondaire. C’est parce que nous formons les enfants dès le primaire aux méthodes nouvelles de lecture, d’écriture et de calcul et aux éléments des mathématiques modernes que nous pouvons aller de l’avant et avec succès dans le secondaire.

J’ai rappelé au Roi que le lycée Esteqlal était un lycée pilote, expérimental, et que la perte des classes primaires5 retirerait à cet établissement ce caractère essentiel qui lui est statutairement reconnu. Or le souverain, en sa qualité de chef de l’armée, a seul le pouvoir d’arrêter l’action en dévolution que menace d’engager le ministère de la Défense désireux de récupérer sa caserne. Tout en s’abritant derrière les délibérations du gouvernement, le Roi m’a clairement déclaré qu’aussi longtemps qu’une décision serait pendante, les classes primaires resteraient dans les bâtiments actuels ; j’ai cru comprendre, selon la dialectique orientale, qu’en vérité aucune décision ne serait prise et qu’en conséquence rien ne serait changé.

J’ai enfin attiré l’attention de mon interlocuteur sur le déséquilibre considérable que nous continuons à constater entre l’effort financier que nous consentons dans le domaine de la coopération culturelle et technique, et les résultats limités que nous enregistrons dans les échanges commerciaux et dans notre participation industrielle. Je lui ai cité deux affaires récentes (études pour l’irrigation de la région de Kunduz et prospection pétrolière dans le Katawaz sous les auspices de la Compagnie française des pétroles) où les hésitations et les lenteurs des instances afghanes intéressées étaient en passe de décourager nos hommes d’affaires et nos industriels au profit de la concurrence étrangère.

Le souverain a pris note de ces deux projets qu’il semblait bien connaître et m’a fait part de son désir de voir la place de la France mieux assurée en Afghanistan dans l’ordre commercial et industriel. « Il faut pousser de toutes nos forces, m’a-t-il dit en français, pour stimuler de telles opérations », et il a répété « oui, il faut pousser, pousser en avant toutes ces affaires ». À quoi j’ai objecté que, pour le moment, nous étions seuls du côté français à « pousser » et que nous souhaitions vivement que nos amis afghans en fassent autant.

Mon interlocuteur a souri et m’a dit en me tendant la main « C’est entendu ; nous pousserons ensemble ». Paroles de convenance ?

Avant de prendre congé du souverain, au terme d’une audience qui avait duré cinquante minutes, je lui ai rappelé que depuis huit mois Paris était sans ambassadeur afghan6 et que cette situation devenait préoccupante non pas seulement en raison des bonnes relations franco-afghanes mais aussi en raison du rôle que l’ambassade afghane avait à jouer auprès des instances du Marché commun qui participent puissamment à l’aide en céréales prêtée à l’Afghanistan.

Le Roi m’a dit que c’était là un de ses soucis constants car, a-t-il ajouté, en raison des relations spéciales qui existent depuis si longtemps et d’une manière si étroite entre les deux pays, il voulait confier le soin de représenter l’Afghanistan en France à une personnalité de premier plan. La difficulté, m’a-t-il dit, c’est qu’après le choix que j’avais envisagé, il serait délicat de désigner une personnalité moins titrée.

Ceci semble confirmer les échos que j’avais recueillis et dont j’avais rendu compte au Département : sous la pression de ses fils qui comptent bien recueillir un jour l’héritage paternel et qui prennent ombrage de l’autorité grandissante sur l’armée et sur l’État de leur beau-frère, le général sardar Abdul Wali, le Roi aurait offert à ce dernier, parisien d’adoption, parlant un français impeccable, d’être son ambassadeur en France. Intelligent et habile, le sardar aurait, de prime abord, déjoué la manœuvre en représentant à son cousin et beau-père que son éviction de l’armée enlèverait toute protection à un régime mal assuré et qu’il était donc de l’intérêt royal de lui laisser monter une garde vigilante et ferme autour du trône.

Le Roi aurait-il décidé de ne pas se tenir pour battu et chercherait-il aujourd’hui à reprendre son offre initiale ? Les cinq jours que le général vient de passer incognito à Paris avec sa femme, la princesse Bilqis, fille aînée du souverain, après leur visite officielle en Allemagne, pourrait laisser supposer qu’ils sont allés prendre la mesure du poste.

Si le sardar s’inclinait finalement devant la volonté royale, notre pays aurait sans conteste l’un des ambassadeurs afghans les plus remarquables et l’une des personnalités les plus attachantes. Nous aurions alors l’heur d’être satisfaits et nous n’aurions plus à regretter d’avoir attendu si longtemps la décision royale.

Mais la princesse Bilqis est-elle disposée à laisser le champ libre à ses frères ? N’oublions pas les leçons de l’histoire de ce pays, non plus que les intrigues qui ont de tout temps agité les sérails afghans et réglé l’accession au pouvoir.

(Asie-Océanie, Afghanistan 1968-1972, Relations France-Afghanistan, 112QO/80)

1 Cette dépêche porte en marge la mention suivante de la main de Henri Froment-Meurice, ministre plénipotentiaire, directeur d’Asie-Océanie : « M. Moreau, le crime reste impuni. Que peut-on faire ? Qu’en pense DJ ? – FR ». Et au-dessous : « Les coupables ont été pendus. L.M. ». Louis Moreau, conseiller des Affaires étrangères, est sous-directeur à la direction des Affaires politiques pour l’Asie du Sud. DJ signifie Direction juridique (du Département).

2 La dépêche no 66/AS du 22 mars 1972, non publiée, rend compte de l’audience accordée par le roi d’Afghanistan Mohammed Zaher Shah à l’ambassadeur de France Eugène Wernert le 18 mars. Il a été fait un tour d’horizon portant à la fois sur la politique étrangère : conflit indo-pakistanais, question du Pachtounistan (l’Afghanistan n’a aucune visée sur le Pachtounistan), reconnaissance du Bangladesh, relations avec Moscou, les relations franco-afghanes : coopération dans l’enseignement, construction du nouveau lycée Esteqlal, coopération économique, culture du coton, aménagement de la mine de fer de l’Hadjirak, aménagement de la dette.

3 L’agitation estudiantine dure depuis la mi-novembre 1971 ; déclenchée à la suite de la publication par le rectorat de textes portant sur le règlement intérieur de l’université et renforçant la moyenne des notes exigées aux examens et l’assiduité aux cours, elle dure cent-soixante jours. Le 12 avril 1972, les étudiants ont repris le chemin des amphithéâtres après la démission du ministre de l’Éducation nationale le 12 avril et celles du recteur et des doyens de faculté le 17 avril (voir la dépêche de Caboul no 100/AS du 27 avril 1972, 112QO/64, non publiée). Le 19 juin 1972, deux groupes extrémistes de droite et de gauche se sont affrontés à l’université, l’armée a dû intervenir ; il y eut quatre morts et une centaine de blessés ; au lycée Habibia, ancien lycée américain, les mêmes tendances se sont opposées le 21 juin. Quatre lycéens ont été blessés. À l’origine de cette bagarre figure le groupe des « jeunes musulmans », soutien actif des mollahs. Sur ce sujet, voir la dépêche de Caboul no 156/AS du 28 juin 1972, 112QO/64, non publiée.

4 Le télégramme de Caboul no 124 du 7 mai 1972 annonce l’assassinat le 5 mai de quatre jeunes touristes français ; ils ont été lardés de coups de couteaux et égorgés par les particuliers qui les avaient hébergés. Le télégramme de Caboul no 205 du 1er août 1972 indique que les deux meurtriers ont été pendus publiquement sur le lieu de leur crime le 31 juillet.

5 Les classes primaires de l’ancien lycée Esteqlal ont été installées provisoirement dans une ancienne caserne le temps de la construction du nouveau lycée.

6 SAR le sardar Mahmoud Ghazi, ambassadeur d’Afghanistan en France, a rompu son établissement en octobre 1971.

5

NOTE

DE LA DIRECTION DES AFFAIRES POLITIQUES

SOUS-DIRECTION ASIE-OCÉANIE

Du sommet indo-pakistanais de Simla

N. no 53/AS. Paris, 4 juillet 1972.

1. À la veille de la rencontre au sommet qui vient de se tenir à Simla entre Mme Indira Gandhi1 et le président Bhutto2, les positions respectives pouvaient être ainsi résumées :

– Du côté indien, l’on souhaitait une négociation globale (package deal) de problèmes liés à la normalisation des relations indo-pakistanaises. La libération des 93 000 prisonniers de guerre, atout majeur entre les mains de New Delhi, ne pouvait intervenir qu’après que M. Bhutto ait fourni la preuve de son désir réel de paix. Dans l’esprit des négociateurs indiens, ce désir devait principalement se concrétiser par l’acceptation d’un arrangement définitif sur la question du Cachemire (transformation de la ligne de cessez-le-feu en une frontière internationale) et la reconnaissance par Islamabad des réalités nouvelles dans le sous-continent (reconnaissance du Bangladesh, d’où pouvait découler l’association de Mujibur Rahman3 à la négociation, notamment à celle portant sur le sort des prisonniers).

– Du côté pakistanais où l’on préconisait une négociation pas à pas, M. Bhutto, disposant d’une marge étroite de manœuvre vis-à-vis d’une opinion publique peu disposée à subir de nouvelles humiliations, considérait comme non négociables, d’une part la libération des prisonniers de guerre dont le rapatriement, dès la fin des hostilités, devait normalement découler de l’application par l’Inde de l’article 118 de la 3e convention de Genève4, d’autre part le retrait des forces imposé aux deux belligérants par la résolution du 21 décembre 1971 du Conseil de sécurité5. À propos du Cachemire, il avait réaffirmé sa position de principe fondée sur le droit à l’autodétermination reconnu aux populations concernées. Enfin, le président pakistanais avait fait savoir que la reconnaissance du Bangladesh, comme le renvoi à Dacca des fonctionnaires et militaires bengalis maintenus à l’Ouest, ne pouvaient être négociés avec l’Inde, mais devaient faire l’objet de conversations entre lui-même et Mujibur Rahman.

– Du côté bengali, le Sheikh refusait de participer à tout entretien (à deux ou à trois) tant qu’Islamabad n’aurait pas reconnu le Bangladesh. De plus, sa volonté de traduire en justice les criminels de guerre pakistanais pesait sur l’ouverture ou la poursuite des pourparlers indo-pakistanais, dans la mesure où New Delhi, qui en était prié par les autorités bengalies, aurait accepté de les transférer à Dacca.

Les entretiens préliminaires qui s’étaient tenus à Murree (Pakistan) du 26 au 29 avril avaient cependant permis de fixer les modalités de la rencontre au sommet et de marquer que l’objectif souhaité était bien la recherche, par le moyen de pourparlers bilatéraux, d’une paix durable entre les deux pays.

2. C’est dans cet esprit que Mme Gandhi et M. Bhutto se sont rencontrés à Simla (Inde) du 28 juin au 2 juillet 1972.

À l’issue de négociations laborieuses, une entrevue ultime entre les deux principaux interlocuteurs a permis la conclusion d’un accord (engagement sur les relations bilatérales entre le gouvernement de l’Inde et le gouvernement du Pakistan) dont les dispositions, bien que limitées, vont finalement au-delà de ce que l’on pouvait escompter ces derniers jours.

Dans l’ensemble, il apparaît que c’est plutôt Mme Gandhi qui a le plus assoupli son attitude dans la mesure où elle a finalement accepté un règlement de caractère progressif, laissant notamment de côté la solution du problème du Cachemire qu’elle avait pourtant paru réclamer.

En ce qui concerne le Cachemire en effet, si Mme Gandhi obtient le « gel » de la situation sur la base de la ligne du cessez-le-feu de décembre 1971 qui dans l’ensemble est plus favorable à l’Inde que son précédent tracé6, elle se résigne en revanche à ne pas exiger pour l’instant la transformation de la ligne en une frontière internationale.

D’autre part, le Premier ministre de l’Inde a accepté l’évacuation des territoires pakistanais occupés par l’Inde à la suite des hostilités au Kutch, au Sind et au Punjab.

Mme Gandhi a également accepté la reprise des relations postales, télégraphiques, terrestres, maritimes, aériennes, et celle des échanges économiques et culturels, mais sans que les relations diplomatiques soient rétablies.

En échange, elle a obtenu en engagement général du Pakistan de ne pas recourir à la force et de régler les différends par la voie pacifique et sur un plan bilatéral, cette dernière disposition laissant à penser que l’affaire du Cachemire pourrait désormais échapper, avec l’assentiment de M. Bhutto, à la compétence des Nations unies. Cette interprétation mériterait toutefois d’être confirmée.

Mme Gandhi n’a pas pour autant cédé sur la question de la libération des prisonniers de guerre. Il semble que cette question demeure toujours liée à celle de la reconnaissance du Bangladesh par M. Bhutto. Sur ce sujet rien n’a transpiré de ce qui a pu se dire à Simla.

Nombre de problèmes essentiels n’ont donc pas été résolus et l’on peut s’interroger sur la valeur de certains engagements. Déjà à Tachkent en janvier 1966, Inde et Pakistan ne s’étaient-ils pas solennellement promis de renoncer à l’usage de la force et de régler leurs différends par des moyens pacifiques ?

Il reste que l’ « engagement » conclu à Simla marque une première étape vers le rétablissement de relations meilleures entre les deux pays et qu’il aura rempli son but si, dissipant la suspicion qui caractérise les rapports indo-pakistanais, il permet aux futures rencontres annoncées de poursuivre progressivement, en dehors des influences des grandes puissances, la construction de la paix et de la coopération dans le sous-continent.

(Direction Asie-Océanie, Pakistan, 1968-1972, 142QO/245)

1 Indira Gandhi, Premier ministre de l’Union indienne depuis le 22 janvier 1966.

2 Zulfikar Ali Bhutto, président de la République islamique du Pakistan depuis le 20 décembre 1971.

3 Mujibur Rahman, Premier ministre du Bangladesh depuis le 12 janvier 1972.

4 L’article 118 de la troisième convention de Genève relative au traitement des prisonniers de guerre du 12 août 1949, prévoit que les prisonniers de guerre seront libérés et rapatriés sans délai après la fin des hostilités actives.

5 La résolution 307 adoptée le 21 décembre 1971 par le Conseil de sécurité des Nations unies exigeait un cessez-le-feu durable et l’arrêt de toutes les hostilités dans toutes les zones du conflit jusqu’à ce qu’intervienne, dès que possible, le retrait de toutes les forces armées sur leur territoire respectif et sur des positions qui respectent pleinement la ligne du cessez-le-feu au Cachemire.

6 À l’issue de la première guerre indo-pakistanaise de 1947-1948, un cessez-le-feu avait été déclaré le 1er janvier 1949. Un accord fut signé à Karachi le 27 juillet 1949 par des représentants de l’Inde et du Pakistan validant la ligne de cessez-le-feu placée sous supervision d’observateurs militaires des Nations unies.

6

M. VYAU DE LAGARDE, AMBASSADEUR DE FRANCE À NEW DELHI, À M. SCHUMANN, MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES.

D. no 698/AS. New Delhi, 4 juillet 1972.

Le sommet de Simla

Plus de six mois après la fin des hostilités indo-pakistanaises, le président Bhutto1 et Mme Indira Gandhi2 se sont rencontrés à Simla du 28 juin au 3 juillet pour tenter de rétablir des relations normales entre les deux pays. Le président Bhutto était accompagné d’une très nombreuse délégation qui comprenait, outre ses collaborateurs directs, deux ministres et des représentant des provinces du Nord. Du côté indien, quatre ministres formant le comité politique du cabinet (MM. Chavan3, ministre des Finances, Jagjivan Ram4, ministre de la Défense, Fakhruddin Ali Ahmed5, ministre de l’Agriculture, Swaran Singh6, ministre des Affaires extérieures) étaient présents, ainsi que les principaux membres du secrétariat du Premier ministre, M. D.P. Dhar7, président de la Planification politique au ministère des Affaires extérieures, M. T.N. Kaul8, secrétaire général des Affaires extérieures et M. Banerji, directeur général des Affaires politiques, complétaient l’équipe des hauts fonctionnaires. M. D.P. Dhar ayant souffert le deuxième jour d’une crise cardiaque et M. T.N. Kaul étant parti pour Chandigarh avant la fin de la négociation, c’est finalement M. Haksar9, secrétaire principal du Premier ministre, qui aura mené la négociation au niveau des experts en face de M. Aziz Ahmed10, secrétaire général du ministère des Affaires étrangères pakistanais.

Réunies dans la station de montagne de Simla, ancienne résidence d’été des vice-rois des Indes, à 350 km au nord de Delhi, les délégations ont bénéficié d’un temps assez frais mais troublé par les premières pluies de la mousson qui ont retardé tant l’arrivée que le départ par hélicoptère du président Bhutto. Un grand nombre de journalistes s’étaient rendus sur place et le ministère des Postes avait improvisé un réseau de communications télex qui semble avoir bien fonctionné. En revanche, le service télégraphique de Delhi, privé d’un certain matériel et du personnel le plus compétent, n’a pu assurer normalement les relations par télex avec l’Europe. L’ambassade a été privée de contact avec Paris pendant plus de vingt-quatre heures.

La correspondance du poste ayant abondamment expliqué les positions en présence, il suffit de rappeler la difficulté d’une négociation qui avait pour but de concilier des attitudes maintes fois affirmées de part et d’autre et dont le caractère irréductible n’avait fait que s’accentuer au cours des semaines. Le président pakistanais, chef d’État d’un pays amputé de sa province la plus peuplée, n’était pas en position d’aborder de façon constructive, c’est-à-dire par un renoncement aux principes qui ont guidé son pays depuis l’indépendance, le problème du Cachemire. Or le Premier ministre indien n’envisageait la négociation avec le Pakistan que comme l’occasion de résoudre une fois pour toutes le contentieux indo-pakistanais. Pour Mme Gandhi la question du Jammu et Cachemire était le point central, tout le reste n’ayant qu’un caractère subsidiaire. Elle était déterminée à ne pas se laisser entraîner vers un nouveau Tachkent11 qui ne ferait qu’annuler les avantages que l’Inde détient de sa victoire, sans aucune garantie contre la résurgence des conditions qui avaient conduit par trois fois à un conflit armé entre l’Inde et le Pakistan.

L’autre problème insoluble dans la phase actuelle était celle du rapatriement des prisonniers de guerre. Le Pakistan, et tout spécialement l’armée, désire la libération immédiate des 93 000 prisonniers internés en Inde. Se basant sur les conventions de Genève12, le gouvernement d’Islamabad conteste le droit du gouvernement indien de les maintenir en captivité. L’Inde estime par contre que, tant que des assurances ne lui auront pas été données sur les intentions pacifiques de son voisin, elle ne peut se permettre d’augmenter l’armée pakistanaise de l’effectif de quatre divisions de soldats entraînés qui pourraient, demain, reprendre la lutte. Elle juge aussi, sans naturellement l’avouer, qu’elle détient de ce fait un moyen de pression qu’elle aurait tort d’abandonner sans contrepartie. Sa position juridique en ce qui concerne ce problème consiste à soutenir que, prisonniers du commandement conjoint indo-bengalais, elle ne peut disposer de leur sort sans l’accord du gouvernement de Dacca qui refuse de traiter avec le Pakistan avant d’être reconnu par lui. Donc, là encore, il y avait impossibilité de parvenir à un accord.

Si les positions de principe n’ont pas varié et ont été encore réitérées de part et d’autre à la veille du « sommet », quelques éléments positifs étaient apparus néanmoins durant la période précédant la rencontre. Tout d’abord la volonté, des deux côtés, de mettre la machine des négociations en route, rien n’étant possible tant qu’un dialogue n’aurait pas débuté. Ensuite, après quelques essais infructueux, du côté pakistanais, de procéder par personnes interposées, la conviction des deux parties que seules des négociations directes laissaient une chance de parvenir à un règlement. Ce sentiment était plus fort du côté indien qui répétait qu’il ne voulait pas d’un nouveau Tachkent, mais le président Bhutto avait semblé, à la fin, s’être lui aussi convaincu que c’était là la meilleure procédure. Enfin, malgré la position de principe de l’Inde sur un règlement global, le sens des réalités avait entraîné le gouvernement de Delhi à un léger assouplissement. On en était venu à penser que si le Pakistan fournissait la preuve de ses intentions pacifiques, sous la forme par exemple de l’acceptation d’un pacte de non agression, quelques accommodements pourraient être trouvés qui apporteraient à l’adversaire des satisfactions limitées, permettraient au Président pakistanais d’affermir sa position à l’intérieur de son pays et ménageraient peut-être, ultérieurement, la possibilité d’aborder sérieusement le fond des problèmes. Un point d’interrogation demeurait touchant la personnalité du président Bhutto. Le passé de l’homme politique pakistanais pouvait légitimement laisser des doutes sur ses intentions réelles d’autant que ses déclarations, alternativement incendiaires ou lénifiantes, paraissaient à Delhi assez peu cohérentes. Mme Gandhi abordait donc sa rencontre avec l’homme d’État pakistanais, dont l’habileté n’est niée par personne, avec une certaine méfiance.

Le début de la conférence se révéla meilleur qu’on ne l’attendait. M. Bhutto répondit positivement, et avec une sincérité apparente, aux souhaits exprimés par le Premier ministre indien d’oublier le passé et de placer les relations entre les deux pays sur de nouvelles bases. Il se déclara décidé à « tourner la page » et à faire disparaître les suspicions et l’animosité qui avaient présidé aux relations des deux pays depuis la partition. Cela augurait favorablement de la suite.

Toutefois, la préparation de la conférence s’étant limitée à la réunion de Murree13 où aucun accord n’était apparu sur les priorités de l’ordre du jour des négociations, les deux parties jugèrent préférable de laisser aux experts le travail de déblayage qui était nécessaire avant toute discussion sérieuse au niveau des chefs de gouvernement. Aussi le « sommet » se caractérisa- t-il durant les deux premiers jours, de façon curieuse, par l’absence de contact entre Mme Gandhi et M. Bhutto, à part une brève discussion de vingt-cinq minutes le premier jour.

Au niveau des experts, il apparût rapidement que le problème de procédure qu’ils avaient à résoudre – l’établissement de l’ordre du jour – n’était pas dissociable du fond du problème. Les Pakistanais désiraient commencer les discussions par les questions les plus simples, pour n’aborder les autres qu’à la fin, si un accord était intervenu sur les premières. L’attitude indienne était exactement inverse. Il fallait aborder d’abord les principes généraux, la solution des autres points allant ensuite de soi. Après deux jours de discussions, la négociation n’avait pas avancé, mais peu à peu tous les problèmes avaient été évoqués. Pour sortir de l’impasse, une première réunion entre les deux chefs de gouvernements eut lieu le troisième jour. Elle dura une heure quarante après quoi les experts commencèrent à travailler sur des projets de déclaration commune. Mais les projets indiens et les contre-projets pakistanais furent successivement rejetés et l’impasse devint de plus en plus visible. À un moment, le gouvernement indien proposa de geler pour vingt-cinq ans le problème du Cachemire, ce qui aurait permis d’avancer dans les autres domaines. Le président Bhutto refusa. Le premier juillet, l’issue de la rencontre paraissait compromise et l’échec final pratiquement inévitable. Le deux juillet un dernier projet indien de déclaration était présenté au milieu de la journée à M. Bhutto qui le jugeait inacceptable.

Ce n’est que dans la soirée du dernier jour, après deux entrevues successives entre le Premier ministre indien et le président pakistanais, qu’un compromis fut annoncé vers vingt-deux heures trente. À minuit quarante était signé le texte de l’accord joint en annexe14.

La vertu de cet accord tient en ce que, sans concession d’un côté ou de l’autre sur les principes, il apporte des satisfactions assez importantes aux deux parties. Les questions du Cachemire et des prisonniers de guerre sont évidemment laissées de côté. Il ne pouvait, au stade actuel, en être autrement. Il ne s’agit que d’un accord partiel et limité, mais le texte annonce un processus qui devrait, à plus ou moins longue échéance, aboutir à l’établissement des conditions d’une paix durable. L’Inde obtient une satisfaction majeure, dans la mesure où cet accord constitue, en fait, et quoi qu’en ait dit M. Bhutto à son retour à Lahore, un pacte de non agression ; or c’était là un des principaux objectifs du gouvernement indien. Le président Bhutto ne rentre pas les mains vides puisque les territoires pakistanais occupés par les troupes indiennes dans le Kutch, le Sind et au Punjab seront évacués. Ils représentent 5 617 miles carrés, surtout des régions désertiques, mais les avancées de troupes pakistanaises en territoire indien au Punjab et au Rajasthan, ne concernent que 69 miles carrés. La contrepartie pakistanaise est donc insignifiante. Le retrait des troupes n’est prévu que de part et d’autre de la frontière internationale, à l’exclusion de la ligne de cessez-le-feu au Cachemire. Dans ce dernier secteur, l’Inde obtient la reconnaissance de la ligne telle qu’elle résulte du cessez-le-feu de 197115 et une promesse qu’il n’y sera pas porté atteinte jusqu’au règlement final de la question du Cachemire. Étant donné que la solution de ce problème n’est pas en vue, c’est une façon indirecte de geler la situation présente. Enfin, certaines mesures sont prévues pur normaliser les relations des deux pays, dans le domaine des communications, du commerce et de la coopération économique, scientifique et culturelle. Est annulée, chemin faisant, l’interdiction du survol du territoire indien par les avions pakistanais intervenue en 1970. Cette mesure n’a guère de portée maintenant que le Bangladesh a fait sécession, elle n’en constitue pas moins une facilité pour les avions de la ligne commerciale pakistanaise.

Une nouvelle réunion « au sommet » est acceptée, mais sa date n’est pas fixée. Entre-temps, des représentants des deux pays se rencontreront pour essayer d’aplanir les différends entre les deux pays.

Contrairement à ce qu’on attendait, les relations diplomatiques entre Islamabad et Delhi ne sont pas rétablies. L’Inde s’est refusée, en effet, fidèle à sa conception d’un règlement global, à cette mesure qui aurait pu laisser croire que la normalisation des relations des deux pays était réalisée. De même, le rapatriement des prisonniers de guerre faits sur le front de l’Ouest n’est pas mentionné, alors que l’on pensait que l’Inde serait prête à un geste qui n’aurait pu que renforcer sa position concernant les autres prisonniers dépendant conjointement des gouvernements indien et bengalais.

Il faut aussi noter l’insistance marquée sur le règlement des problèmes par négociations bilatérales. Cette disposition reflète la méfiance des deux parties devant des pressions qu’elles ont subies de la part notamment de l’URSS. Sans doute M. Aziz Ahmed s’était-il rendu en visite à Pékin et à Moscou avant le « sommet » de Simla. Il semble néanmoins qu’une nouvelle notion s’est imposée : les problèmes du sous-continent doivent être d’abord la responsabilité des pays qui en font partie et, en conséquence, une paix durable ne pourra s’y instaurer qu’en considération des intérêts nationaux de chacun d’eux, sans considération des préoccupations des grandes puissances. Vœu pieux sans doute, mais qui reflète en tout cas l’état d’esprit de Mme Gandhi.

L’accord de Simla n’entrera en vigueur que lorsque le président pakistanais l’aura fait approuver par le Parlement d’Islamabad. S’il y réussit, pense le gouvernement indien, il aura peut-être alors les mains plus libres pour la deuxième étape qui interviendra, vraisemblablement, après la reconnaissance du Bangladesh par le Pakistan. Les conditions seront alors différentes et quelques espoirs seront peut-être permis de régler le problème du Cachemire sur la base d’un partage. Le président Bhutto s’en tient au principe de l’autodétermination des populations cachemiriennes. Mais on relève précédemment : « l’autodétermination n’est pas un article d’exportation, c’est aux populations concernées d’en demander l’application ».

Tout compte fait, et à moins que le président Bhutto soit désavoué, la rencontre de Simla apparaît comme un succès limité, mais réel, pour Mme Gandhi qui a su parfaitement s’adapter aux exigences de la négociation pour en tirer le meilleur parti. À en juger par les effusions du départ, une certaine confiance a pu s’établir entre elle et son interlocuteur. Pour ce dernier, s’il a pu obtenir l’évacuation des territoires occupés au Sud, il n’a pas réussi à régler l’autre problème sensible, le retour des prisonniers. À son départ de Chandigarh, il leur a adressé un message, un peu embarrassé, dans lequel il leur affirme qu’il ne les a pas oubliés et que leur sort serait réglé bientôt.

(Direction Asie-Océanie, Pakistan, 1968-1972, 142QO/245)

1 Zulfikar Ali Bhutto, président de la République islamique du Pakistan depuis le 20 décembre 1971.

2 Indira Gandhi, Premier ministre de l’Union indienne depuis le 22 janvier 1966.

3 Yashwantrao Chavan, ministre indien des Finances depuis le 27 juin 1970.

Résumé des informations

Pages
XLIV, 918
Année
2017
ISBN (PDF)
9782807605244
ISBN (ePUB)
9782807605251
ISBN (Relié)
9782807603462
Langue
français
Date de parution
2017 (Octobre)
Published
Bruxelles, Bern, Berlin, Frankfurt am Main, New York, Oxford, Wien, 2017. XLIV, 918 p.

Notes biographiques

Ministère des Affaires étrangères (Éditeur de volume)

Maurice Vaïsse, professeur émérite des universités à Sciences Po, membre de la Commission des Archives diplomatiques, est spécialiste de la politique étrangère et de la politique militaire de la France au xxe siècle. Ses derniers ouvrages sont : La grandeur, politique étrangère du général de Gaulle (1958-1969) (CNRS éditions, Biblis, 2e édition, 2013), La Puissance ou l’Influence ? La France dans le monde depuis 1958 (Fayard, 2009), et Les relations internationales depuis 1945 (Colin, 15e édition, 2017).

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