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Les musiciens et la transformation numérique

Un nouvel équilibre ?

de Maya Bacache (Auteur) Marc Bourreau (Auteur) François Moreau (Auteur)
Monographies 158 Pages

Résumé

Près de vingt années se sont écoulées depuis l’apparition de Napster, souvent considérée comme le point de départ de la transformation numérique de l’industrie musicale. Comment les musiciens se sont-ils adaptés à cette transformation ? C’est la question à laquelle cet ouvrage entend répondre en analysant les résultats d’une enquête menée auprès de plus de mille artistes musiciens professionnels associés à l’Adami (société de gestion collective des droits des artistes interprètes). L’objectif était de comprendre comment la transformation numérique a affecté leur métier dans ses diverses facettes (production, distribution/diffusion, promotion, activité scénique, etc.). Comment a-t-elle modifié les relations au sein de la filière et avec le public ? Quel a été l’impact sur les revenus des musiciens ? Après avoir dressé un portrait des « artistes et musiciens interprètes », l'ouvrage analyse les stratégies et positionnements des artistes musiciens face aux différents modes de diffusion (légale ou illégale) en ligne. L'impact du numérique sur les étapes de création, de financement et de production des œuvres est ensuite étudié pour finir par s’intéresser à la perception qu’ont les artistes musiciens des nouveaux modèles d’affaires numériques (notamment le streaming). L’ouvrage offre également une comparaison avec les résultats d’une enquête similaire menée six années auparavant, en 2008, lorsque certains des nouveaux acteurs clés de l’industrie musicale (YouTube, Spotify, etc.) n’existaient que depuis peu, voire pas encore.

Table des matières

  • Couverture
  • Titre
  • Copyright
  • Sur l’auteur
  • À propos du livre
  • Pour référencer cet eBook
  • Remerciements
  • Les auteurs
  • Synthèse
  • Les artistes et musiciens interprètes : une population qui demeure hétérogène mais numérisée
  • La distribution et la promotion plus répandues grâce à Internet
  • Le numérique a modifié la création artistique
  • Les artistes encore partagés sur les nouveaux modèles d’affaires
  • Introduction
  • Entre 2008 et 2014 de nouveaux enjeux nécessitant une nouvelle enquête
  • L’enquête de 2014 auprès des AMI
  • Chapitre 1 – Qui sont les artistes et musiciens interprètes ?
  • 1. Socio-démographie des artistes musiciens interprètes
  • 2. Genres musicaux, activité scénique et activité d’enregistrement
  • 3. Des professionnels relativement peu intégrés à la filière
  • 4. Revenus des AMI : modestes et dispersés, complétés par d’autres activités
  • Chapitre 2 – Les AMI et la diffusion en ligne de leurs œuvres
  • 1. Présence des AMI sur le web pour promouvoir leur activité musicale
  • 2. Utilisation des services numériques de diffusion des contenus : distribution électronique, streaming audio et vidéo
  • 3. Le piratage : une critique de la pratique et des moyens de lutte mis en œuvre
  • Chapitre 3 – Créer, financer et (auto)produire des contenus à l’ère numérique
  • 1. Mise en relation entre artistes et professionnels via internet
  • 2. L’activité créative des artistes musiciens
  • 3. Financement des projets musicaux via internet : les plateformes de crowdfunding
  • 4 Autoproduction : home studio et promotion en ligne
  • Chapitre 4 – Les AMI face aux nouveaux modèles d’affaires numériques
  • 1. Un attachement au support physique qui ne se dément pas
  • 2. Les ventes par bouquet de titres continuent de cliver
  • 3. Une réticence toujours vive face au prix librement fixé par les consommateurs
  • 4. Une opinion contrastée sur le streaming : l’abonnement plébiscité, le financement publicitaire décrié
  • 5. Des avis toujours partagés sur les contrats à 360°
  • Pour aller plus loin
  • Annexes
  • Description de l’enquête
  • Le questionnaire
  • Liste des figures et des tableaux
  • Titres de la collection

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Synthèse

Nous avons mené une enquête auprès des artistes et musiciens interprètes de l’Adami1 à deux dates différentes. La première, en 20082, au début des bouleversements introduits par le piratage et des débats politiques autour de la mise en place de l’Hadopi (Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet). La seconde, six années plus tard, en 2014, pour examiner dans quelle mesure et comment la profession s’était adaptée à la transformation numérique. Ce livre rend compte des principaux enseignements de cette seconde enquête tout en les mettant en perspective avec les résultats obtenus lors de la première.

Les artistes et musiciens interprètes : une population qui demeure hétérogène mais numérisée

Les artistes et musiciens interprètes (AMI), dans leurs caractéristiques socioéconomiques, n’ont que très peu changé dans la période séparant les deux enquêtes. Les AMI sont en 2014 comme en 2008, plus qualifiés que la moyenne de la population française mais leurs revenus sont bien plus faibles que ceux de la moyenne de la population active. La scène et les droits versés par les sociétés de gestion collective (droits d’auteur et droits voisins) constituent toujours leurs principales sources de revenus. Ils sont également, encore, relativement peu insérés dans la filière de la musique enregistrée. Pourtant, les revenus des musiciens ont très légèrement progressé entre 2008 et 2014 et en particulier la part des revenus provenant de la musique dans leurs revenus, s’est elle aussi légèrement ← 13 | 14 → améliorée. Cette amélioration relative est une indication de leur capacité à s’être adaptés au numérique et d’en avoir, en moyenne, bénéficié.

Si les AMI sont sensiblement les mêmes depuis la précédente enquête, en termes de montant et de source de revenus ou de degré d’insertion dans la filière musicale, leurs pratiques ont profondément évolué sous l’impulsion de la transformation numérique. Les artistes ont massivement adopté les technologiques numériques, et ce de manière bien plus importante que le reste de la population française. Contrairement à ce qui était peut-être craint au début de ce siècle, les artistes ne se sont pas mis à l’écart d’internet mais au contraire ont un usage massif et professionnel des outils numériques, et ce au-delà des différences d’âge et de revenus. Certes les plus jeunes et les plus insérés dans la filière musicale en bénéficient relativement le plus, mais l’ensemble des AMI utilisent les outils numériques, et ce bien d’avantage que d’autres groupes professionnels.

La distribution et la promotion plus répandues grâce à Internet

En effet, internet est d’abord un outil de promotion des œuvres. Les AMI sont présents sur de nombreuses plateformes. Ce multihoming reflète la maitrise que gardent les artistes de leur promotion mais également s’explique par les spécificités de chaque plateforme (vers le public ou les professionnels, avec ou sans interactions avec les visiteurs, avec ou sans possibilité d’écoute, etc.).

Internet est également un outil de distribution des œuvres. En 2014, les AMI ont massivement accepté de mettre en ligne leurs œuvres audio ou vidéo : les deux-tiers des AMI sont présents sur iTunes Music Store ou sur Amazon MP3. Il est vrai que depuis 2008 le régime juridique de la diffusion en ligne s’est adapté et a intégré les ayants-droits sur les plateformes légales et que la lutte contre le piratage s’est institutionnalisée. L’opinion des AMI vis-à-vis du piratage n’a que peu évolué puisque plus des deux tiers d’entre eux restent « dérangés » par le téléchargement illégal. Le piratage est perçu comme dommageable en particulier aux ventes de disques. Depuis 2008, les AMI ont forgé une opinion stable et partagée majoritairement sur les effets négatifs du piratage mais positifs de la distribution légale et de la promotion sur internet. Une hétérogénéité subsiste néanmoins entre artistes, suivant leur degré de notoriété et de ← 14 | 15 → succès, les artistes les plus insérés et ayant le mieux réussi ressentent les effets négatifs du piratage sur les ventes alors que les plus jeunes et les moins insérés en ressentent les effets positifs en termes de notoriété. Les artistes se rejoignent pour juger très négativement l’Hadopi ; une large majorité des AMI (59 %) considèrent que l’Hadopi n’a eu aucun effet sur le téléchargement illégal. Ils plébiscitent la solution d’une licence légale comme la solution la plus efficace.

Le numérique a modifié la création artistique

Résumé des informations

Pages
158
ISBN (PDF)
9782807609976
ISBN (ePUB)
9782807609983
ISBN (MOBI)
9782807609990
ISBN (Broché)
9782807609969
DOI
10.3726/b14962
Langue
français
Date de parution
2019 (Mars)
Published
Bruxelles, Bern, Berlin, New York, Oxford, Wien, 2018, 150 p., 6 ill. b/w, 91 tab. b/w

Notes biographiques

Maya Bacache (Auteur) Marc Bourreau (Auteur) François Moreau (Auteur)

Maya Bacache-Beauvallet et Marc Bourreau sont Professeurs d’économie à Telecom ParisTech et François Moreau est Professeur d’économie à l’Université Paris 13 – Sorbonne Paris Cité. Ils sont notamment les auteurs (avec Michel Gensollen) de Les musiciens dans la révolution numérique, Inquiétude et enthousiasme (2009) et de Portrait des musiciens à l’heure du numérique (2011).

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