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Lorsque le brouillard a cessé de nous écouter

Changement climatique et migrations chez les Q’eros des Andes Péruviennes

de Geremia Cometti (Auteur)
©2016 Thèses VIII, 244 Pages

Résumé

Envisager le changement climatique du point de vue des acteurs qui en subissent les effets, tel est le pari de cet ouvrage. Les Q’eros forment une communauté transhumante établie dans la région de Cuzco (Pérou) dont la production agricole et le bétail sont significativement affectés par le changement climatique, notamment la variation du régime des pluies. Depuis une dizaine d’années, un nombre croissant de Q’eros migrent, principalement vers la ville de Cuzco. À partir d’enquêtes ethnographiques effectuées entre 2011 et 2014, cet ouvrage démontre la nécessité d’analyser la manière dont une société se représente le changement climatique afin de comprendre les interactions entre migrations et changement climatique. Par le biais d’une analyse des discours et des pratiques que les Q’eros maintiennent avec et au sein de leur environnement, cette étude révèle que la dichotomie nature–culture sur laquelle reposent les études conventionnelles des effets du changement climatique ne permet pas de rendre compte de la manière dont les Q’eros se représentent le changement climatique.

Table des matières

  • Couverture
  • Titre
  • Copyright
  • À propos de l’auteur
  • À propos du livre
  • Pour référencer cet eBook
  • Remerciements
  • Table des matières
  • Note sur la transcription et l’orthographe du quechua
  • Prologue
  • Introduction
  • Première Partie : Tous les chemins mènent à Q’ero
  • 1. Le charme du mythe des derniers Incas : les Q’eros
  • 1.1 À la découverte des glaciers de la Cordillère Vilcanota
  • 1.2 L’attente se prolonge
  • 1.3 L’expédition scientifique de 1955
  • 1.4 Le mythe d’Inkarrí
  • 1.5 La Nación Q’ero
  • 1.6 Cinq communautés autochtones
  • 1.7 L’organisation politique
  • 2. Peaux cuites et peaux crues
  • 2.1 Le grand départ
  • 2.1.1 Accès et voies de communication
  • 2.1.2 Le tourisme
  • 2.1.3 Le secteur minier
  • 2.1.4 Caractéristiques géographiques de la Nación Q’ero
  • 2.1.5 Le chamanisme dans les Andes
  • 2.1.6 La hiérarchie des paqu
  • 2.1.7 Les Apu et la Pachamama
  • 2.2 Dormir avec les morts
  • 2.2.1 Les centres peuplés et les habitations de Hatun Q’ero
  • 2.2.2 Les trois étages écologiques
  • 2.2.3 L’élevage des camélidés sud-américains
  • 2.2.4 Le calendrier agricole
  • 2.2.5 Le régime alimentaire des Q’eros
  • 3. La ville, quatrième étage écologique
  • 3.1 L’assemblée de Munay T’ika
  • 3.1.1 Biens et acteurs exogènes
  • 3.1.2 La santé
  • 3.1.3 L’éducation
  • 3.2 El Boca Juniors de Ccolpacocho
  • 3.2.1 La présence des Églises
  • 3.2.2 L’entrée sur le terrain : un processus de négociation
  • 3.3 La migration des Q’eros
  • 3.3.1 Trois formes de mobilité
  • 3.3.2 Le quatrième étage écologique
  • 3.3.3 Les raisons de la migration
  • Seconde Partie : Vers une anthropologie du changement climatique
  • 4. Les feuilles de coca et les Apu s’expriment
  • 4.1 L’anthropologie de la nature
  • 4.1.1 L’anthropologie face à la dichotomie nature – culture
  • 4.1.2 Les quatre modes d’identification
  • 4.1.3 Les quatre ontologies comme outil de travail
  • 4.2 Perceptions du changement climatique des Q’eros
  • 4.2.1 Les événements et les processus climatiques perçus
  • 4.2.2 Les principales manifestations
  • 4.3 Les interprétations du changement climatique des Q’eros
  • 4.4 Être un paqu à Q’ero
  • 5. Par-delà culture, nature et surnature
  • 5.1 Culture, nature et surnature
  • 5.2 Le Phallchay, le Quyllur rit’i et les cérémonies du 1er Août
  • 5.3 La cosmologie des Q’eros
  • 5.3.1 Dialogue avec Nicolas (première partie)
  • 5.3.2 L’animu et le sami
  • 5.3.3 Une ontologie analogique
  • 6. Un fait social total
  • 6.1 Les modes de relation chez les Q’eros
  • 6.1.1 L’écologie des relations
  • 6.1.2 La réciprocité andine : l’ayni
  • 6.1.3 Entre autonomie et dépendance
  • 6.1.4 Un don réciproque asymétrique
  • 6.1.5 Une réciprocité totale
  • 6.2 La représentation du changement climatique des Q’eros
  • 6.2.1 Dialogue avec Nicolas (seconde partie)
  • 6.2.2 Une dégradation des relations de réciprocité
  • 6.2.3 Comparaisons ontologiques
  • Conclusion : Par-delà changement climatique et migrations
  • Épilogue
  • Liste des tableaux, cartes et illustrations
  • Bibliographie

Note sur la transcription et l’orthographe du quechua

Dans cet ouvrage, j’ai choisi d’adopter une normalisation trivocalique (a, i, u) de la graphie quechua. Elle est utilisée par une majorité de linguistes et a été officialisée par le ministère de l’éducation péruvien en 1985. En quechua, le pluriel des noms est inféré puisque le suffixe qui le marque (-kuna) sert généralement à souligner la non-singularité. Je ne transcris donc pas le pluriel par la terminaison latine -s comme il est parfois d’usage, mais conserve la forme du singulier tout au long du texte. J’observe néanmoins quelques exceptions. Concernant les toponymes (montagnes, lieux habités), j’ai choisi de suivre l’orthographe couramment employée dans la cartographie et la documentation écrite de manière à faciliter leur localisation. Je me conforme ainsi à la transcription conventionnelle du terme Q’ero telle qu’elle apparaît dans les travaux de mes prédécesseurs. Lorsque je me réfère aux habitants de la communauté, j’appose la forme plurielle (Q’eros) tandis que je conserve la forme du singulier lorsque je désigne le toponyme.← XI | XII ← XII | XIII

Prologue

Le soleil brillait très fort mais cela ne suffisait pas à compenser le vent froid qui soufflait en cette journée de mai. J’étais arrivé à Q’ero quelque semaines auparavant et j’accompagnais un jeune chamane qui faisait paître ses alpagas lorsque, soudain, une couche intense de brouillard s’élevant de la forêt amazonienne nous envahit. Le jeune Q’ero s’assit à côté de moi et, tout en fixant le brouillard, il me raconta l’histoire suivante :

Un jour, un des plus puissants chamanes de Q’ero, un altumisayuq, décida de s’asseoir à l’extérieur de sa maison pour regarder ses montagnes sacrées, ses Apu. Lorsqu’il sortit de sa maison, il se rendit compte qu’il y avait un brouillard opaque qui inondait toute la vallée. Rien de nouveau pour Q’ero à vrai dire. Un fois assis, l’altumisayuq commença à mâcher ses feuilles de coca et à souffler dans la direction des montagnes. Il voulait voir les montagnes et il demanda donc gentiment au brouillard de se décaler pour lui permettre d’apercevoir les pics enneigés des Apu. Mais le brouillard ne bougea pas. Il essaya à nouveau : « Brouillard, s’il-te-plaît, pourrais-tu me laisser contempler la beauté des montagnes ? ». Le brouillard ne bougea toujours pas. L’altumisayuq décida alors de monter un peu plus en haut, sur la colline qui domine son village. Mais même depuis le haut de la colline, il ne par­venait pas à voir ses montagnes. Il essaya donc une fois de plus de demander la permission au brouillard de voir les montagnes. Comme pour ses tentatives précédentes, le brouillard ne bougea pas. C’était la première fois que le brouillard ne répondait pas à ses invocations. À cet instant précis, l’altumisayuq se rendit compte que quelque chose avait changé. Il décida alors de retourner en bas, au village, pour convoquer une réunion avec les autres altumisayuq de Q’ero.← XIII | XIV ← XIV | 1

Introduction

L’influence croissante des activités humaines sur la biosphère a conduit de nombreux scientifiques contemporains à considérer l’homo sapiens faber comme une véritable force géologique. L’idée n’est cependant pas nouvelle. Déjà à la fin du XIXe siècle, le géologue italien Antonio Stoppani (1873 : 732-739) forgeait la formule era antropozoica pour désigner l’époque de l’apparition de l’homme sur Terre et décrivait les actions humaines comme une force géologique. Inspiré par ce dernier et par la notion de noosphère proposée par Pierre Teilhard de Chardin et Vladimir Vernadsky1, Paul Crutzen développa en 2002 le concept d’Anthropocène pour désigner la nouvelle époque géologique au cours de laquelle l’activité humaine domine la face de la Terre2. Deux implications importantes découlent de ce nouveau concept. En premier lieu, il suppose que l’histoire de la Terre vient de quitter l’Holocène, l’époque interglaciaire couvrant les 10 000 dernières années. En second lieu, il implique que depuis l’invention de la machine à vapeur par James Watt en 1784, les activités humaines sont largement responsables de la transition Holocène-Anthropocène et que, pour cette raison, les êtres humains peuvent être considérés comme une force géologique globale qui pousse la planète vers une véritable terra incognita3 (Crutzen 2002, Steffen et al. 2007, Zalasie­wicz et al. 2008). Depuis son introduction, ce terme a été progressivement accepté par une partie de la communauté des Sciences de la Terre et a été ← 1 | 2 repris par la presse internationale. Toutefois, son utilisation reste limitée parmi les géologues qui forment une communauté scientifique traditionnellement conservatrice. Dans l’attente d’une reconnaissance officielle, un groupe de travail sur l’Anthropocène examine actuellement la question au sein de la Subcommission on quaternary stratigraphy (SQS)4.

Le concept d’Anthropocène a le mérite de souligner la manière dont l’exploitation humaine des sources d’énergie fossiles (charbon, pétrole et gaz naturel) perturbe le système climatique de la Terre de manière désormais manifeste. L’énergie fossile représente un stock d’énergie solaire accumulé pendant des centaines de millions d’années à travers la photosynthèse. Le résultat de ce processus d’exploitation a un impact sans précédent sur la biosphère puisque, notamment, les émissions de CO2 perturbent le cycle global du carbone. Mais les activités humaines ont aussi d’autres impacts sur le système terrestre. Elles altèrent les autres cycles biogéochimiques comme celui de l’azote, du phosphore, ou encore celui du soufre, lesquels garantissent le fonctionnement et l’homéostasie de la biosphère. Elles modifient en outre le cycle de l’eau et mènent à l’extinction de nombreuses espèces. Prises dans leur globalité, ces tendances montrent que l’humanité moderne est une force géologique incontestable qui rivalise avec les autres forces dites de la nature (Steffen et al. 2007 : 614).

Parmi les effets des perturbations climatiques sur l’écologie humaine, l’impact du changement climatique sur les migrations humaines est un sujet qui a fortement attiré l’attention de la communauté scientifique depuis une dizaine d’années5. Faisant appel à une grande variété de méthodes ← 2 | 3 d’analyse, des chercheurs, organisations internationales et non gouvernementales ont publié de nombreux ouvrages et articles scientifiques consacrés au lien entre les flux migratoires et le changement climatique6. Les débats ont été largement dominés par la question du nombre potentiel de migrants dits climatiques, et différentes projections ont été proposées. Norman Myers (1993, 2005) estime notamment que le changement climatique provoquera la migration de 200 millions de personnes d’ici 2050. D’autres chercheurs et ONG ont publié des estimations différentes, certains allant jusqu’à prédire 1 milliard de déplacés liés au changement climatique d’ici 2050. Ces chiffres ont été largement repris par les médias mais aussi dans quelques rapports gouvernementaux7.

Or, plusieurs spécialistes ont critiqué ces estimations qui reposent, d’après eux, sur des hypothèses très générales et qui emploient des méthodes d’analyse ne permettant d’obtenir que des résultats approximatifs. Richard Black (1998, 2001), par exemple, n’accepte pas la vision apocalyptique de Myers qu’il estime basée sur le présupposé discutable que chaque individu vivant dans une zone potentiellement affectée par la montée du niveau de la mer peut être considéré comme un réfugié climatique. Stephen Castles (2002 : 4-5) considère également que la vision de Myers nie la complexité du phénomène migratoire et notamment la multiplicité des motivations de départ puisque, dans les faits, les phénomènes migratoires s’expliquent rarement par un facteur unique. Ainsi, les facteurs environnementaux s’insèrent dans un schéma complexe de causalités multiples liées à des données économiques, sociales et politiques. Pour Castles (2011 : 418-419), la migration environnementale ne ← 3 | 4 doit pas être considérée nécessairement comme un déplacement forcé. Au cas par cas, il est impératif de distinguer le poids spécifique du change­ment climatique parmi les différents facteurs qui influencent la migration. C’est pour cela que les spécialistes de la question défendent généralement la thèse de la multi-causalité et reprochent aux environnementalistes d’invoquer la mono-causalité climatique à des fins politiques. Les environnementalistes se sont défendus de ces accusations en soulignant que leur prise de position sur le changement climatique a contribué à l’ouverture d’un débat politique sur le thème. Malgré ces bonnes intentions, leur discours a néanmoins contribué à renforcer l’image négative de la figure du réfugié dans les pays du Nord global. Ainsi, Castles affirme qu’en rétrospective, la politisation et la polarisation de ces débats ont eu des conséquences plus négatives que positives. L’échec des négociations sur le changement climatique démontre que nous sommes dans une phase dans laquelle les positions extrêmes ne contribuent pas à l’évolution des pourparlers. Les experts de la question doivent reconnaître les conséquences possibles du changement climatique sur les migrations, tout comme les environnementalistes doivent reconnaitre la complexité, à plusieurs niveaux, de cet argument. À l’avenir, les migrations continueront à être le résultat de facteurs multiples et seule une approche multi-causale permettra de mettre en évidence l’importance souvent négligée du facteur environnemental dans ces déplacements, un facteur d’autant plus fondamental en raison du changement climatique (Castles 2011 : 423).

En réponse à l’impasse quantitative des premiers travaux, plusieurs chercheurs ont eu recours ces dernières années aux méthodes qualitatives pour étudier le lien éventuel entre changement climatique et migrations. Une telle démarche permet une compréhension plus fine de ce rapport car elle implique l’analyse de l’attitude des migrants et des non-migrants face au changement climatique. Toutefois, la plupart des recherches qualitatives fondées sur une approche multi-causale se sont limitées à demander aux migrants les raisons de leur déplacement sans prendre en compte leurs représentations du changement climatique8. Afin de combler cette ← 4 | 5 lacune, je propose d’appréhender le changement climatique non seulement comme une transformation physique de l’environnement, mais aussi comme un objet culturel. À ce propos, Mike Hulme (2007, 2015) affirme que la construction occidentale du changement climatique est fortement liée au discours des sciences naturelles qui définit le climat en termes strictement physiques. En effet, depuis les recherches de Joseph Fourier jusqu’aux travaux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), l’analyse scientifique du changement climatique s’inscrit dans la tradition des sciences naturelles incluant la physique, la chimie, la biologie et la géologie9. Les scientifiques occidentaux ont donc universalisé le changement climatique à partir de cette tradition sans tenir compte de la pluralité des valeurs culturelles qui s’y rattachent, menant ainsi à une domination des sciences naturelles dans le domaine. Autrement dit, le discours dominant sur le changement climatique trouve son origine dans une ontologie proprement occidentale qui repose sur la dichotomie entre nature et culture, une ontologie que Philippe Descola qualifie de naturaliste10. Ainsi, la plupart des recherches sur les effets du changement climatique ont tendance à concevoir des relations déterministes entre changement climatique et êtres humains. Le changement climatique découlerait des activités anthropiques, notamment les émissions de gaz à effet de serre, si bien que les hommes se doivent de répondre aux conséquences du changement climatique. Illustrant ce point, les débats internationaux sur la question emploient fréquemment les termes de mitiga­tion et d’adaptation.

Par ailleurs, l’hypothèse sur laquelle se fonde l’approche multi-causale postule implicitement la dichotomie entre nature et culture. Autrement dit, elle postule que le changement climatique – un phénomène de la sphère du naturel – est un facteur parmi d’autres de migration – une réponse de la sphère du culturel. Cependant, cette dichotomie n’est pas recevable dans les sociétés qui conçoivent les rapports entre nature et ← 5 | 6 culture en termes de continuité plutôt qu’en termes de rupture. En effet, une cosmologie dans laquelle les plantes, les animaux et les phénomènes atmosphériques partagent tout ou partie des facultés, des codes moraux et des comportements attribués aux êtres humains ne répond nullement aux critères de l’opposition nature-culture (Descola 2005 : 25). À partir d’une enquête ethnographique menée pendant 14 mois chez les Q’eros, une communauté quechua des Andes péruviennes, je montre ici qu’il est nécessaire d’analyser la manière dont une société se représente le change­ment climatique pour comprendre la relation entre changement climatique et migration au sein de cette société11. L’analyse des discours et des pratiques que les Q’eros entretiennent avec et au sein de leur environnement montre que la dichotomie nature-culture sur laquelle repose l’ontologie naturaliste ne permet pas de rendre compte de la manière dont les Q’eros se représentent le changement climatique.

À ce stade, il convient de préciser ce que j’entends par la représentation du changement climatique. Dans cet ouvrage, je mobilise trois concepts qui s’imbriquent : la perception, l’interprétation et la relation. Analyser la représentation du changement climatique des Q’eros ne requiert pas uniquement de comprendre comment ils interprètent ce phénomène. Dans un premier temps, cette démarche exige de cerner si les Q’eros perçoivent ce que nous qualifions en Occident de changement climatique. Ces questions de perception et d’interprétation du changement du climat en appellent une troisième : quelles relations entretiennent les Q’eros avec les entités non humaines telles que la pluie, la neige, les plantes et les animaux ? Autrement dit, quelles relations les Q’eros nouent-ils avec toutes les entités qui, en Occident, sont placées dans la sphère de la nature ? Ou encore, quelles relations ont-ils avec ce que nous définissons par le terme ← 6 | 7 de surnature à l’instar des divinités ou des esprits des ancêtres ? Dans le prologue de ce livre, le récit du chamane communiquant avec le brouillard nous montre comment, selon les Q’eros, les phénomènes atmosphériques sont dotés d’une intentionnalité. Il convient de garder à l’esprit cette différence ontologique avec les sciences occidentales qui tendent à définir un phénomène atmosphérique selon sa composition chimique et en fonction des lois physiques de la thermodynamique, leur excluant de fait toute intentionnalité.

La distinction entre les termes de perception, d’interprétation et de relation est une séparation conceptuelle utile à l’analyse12. Dans cet ouvrage, j’emploie le premier terme pour décrire l’acte empirique de percevoir un quelconque changement du climat. J’utilise ensuite le concept d’interprétation pour analyser la manière dont les Q’eros expliquent en leurs propres termes d’éventuels changements. Enfin, j’utilise le concept de relation pour déterminer comment les Q’eros interagissent avec l’environnement en général et avec le changement climatique en particulier. J’évite expressément d’utiliser le terme de réponse parce que je souhaite m’éloigner d’une approche adaptative. Je ne parlerai donc pas de réactions, de réponses ou d’adaptations humaines face aux variations météorologiques et climatiques.

Résumé des informations

Pages
VIII, 244
Année
2016
ISBN (PDF)
9783035108897
ISBN (ePUB)
9783035197167
ISBN (MOBI)
9783035197150
ISBN (Broché)
9783034320474
DOI
10.3726/978-3-0351-0889-7
Langue
français
Date de parution
2015 (Octobre)
Mots clés
Inkarri Cordillère Vilcanota les Andes Incas
Published
Bern, Berlin, Bruxelles, Frankfurt am Main, New York, Oxford, Wien, 2015. VIII, 244 p., 1 ill. n/b, 17 ill. en couleurs

Notes biographiques

Geremia Cometti (Auteur)

Né en 1983, Geremia Cometti est titulaire d’un doctorat en anthropologie de l’Institut de Hautes Etudes Internationales et du Développement, Genève. Il est actuellement post-doctorant du Fond National Suisse de la recherche scientifique au Laboratoire d’anthropologie sociale à Paris. Ses travaux portent sur les relations que les sociétés non occidentales entretiennent avec le changement climatique.

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