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Camus et l’antiquité

de Martin Rodan (Auteur)
©2014 Monographies X, 261 Pages

Résumé

Camus écrit dans ses Carnets : « Nous devons à l’antiquité le peu que nous valons. » En se référant aux vastes lectures et aux nombreux commentaires d’Albert Camus sur les œuvres philosophiques et littéraires gréco-latines et sur la Bible, ce livre entend montrer que l’antiquité constitue pour Camus le sol fertile dans lequel ses forces créatrices s’enracinent, le terreau où son œuvre prend corps : plus il s’inspire de l’antiquité, plus son œuvre devient originale. Une analyse détaillée de ses œuvres philosophiques (Noces, Le Mythe de Sisyphe, L’Homme Révolté) et littéraires (L’Etranger, L’Exil et le Royaume, La Chute), permet à l’auteur de cet ouvrage de reconsidérer les thèmes majeurs de la pensée de Camus comme le bonheur, l’absurde et la révolte, et d’appréhender sous un jour nouveau ses grands personnages littéraires, tels Meursault, Caligula, Janine ou Clamence.

Table des matières

  • Couverture
  • Titre
  • Copyright
  • Sur l’auteur
  • À propos du livre
  • Dédicace
  • Pour référencer cet eBook
  • Table des matières
  • Introduction
  • Note thématique
  • Note méthodologique
  • Note biographique
  • Note bibliographique
  • Première partie : Les études, les commentaires, les inspirations
  • Chapitre premier : Nietzsche et Grenier
  • Chapitre deuxième : Plotin et Saint-Augustin
  • Chapitre troisième : La pensée grecque
  • Chapitre quatrième : Les philosophes grecs
  • Les philosophes présocratiques
  • Les philosophes postsocratiques.
  • Les stoïciens
  • Les épicuriens
  • Socrate
  • Chapitre cinquième : La tragédie antique
  • Chapitre sixième : Les mythes grecs
  • Chapitre septième : La Bible
  • Chapitre huitième : Le Christ
  • Deuxième partie : Les essais philosophiques
  • Chapitre neuvième : Noces ou l’Homme mystique
  • La « mesure profonde »
  • L’unité plotinienne
  • Les traces chrétiennes dans Noces
  • Chapitre dixième : Le Mythe de Sisyphe ou l’Homme absurde
  • De Camus philosophe
  • La physique : quantité et qualité
  • La logique relative et absolue
  • L’éthique
  • a) Liberté et nécessité
  • b) Le bonheur
  • Le mythe de Sisyphe
  • Chapitre onzième : Le mythe de Prométhée ou L’Homme révolté
  • Homme : personne et chose
  • Le meurtre
  • La mesure et la démesure
  • Le nihilisme métaphysique
  • Le nihilisme historique
  • Les causes du nihilisme
  • La totalité et l’unité
  • La révolte historique
  • La révolte du créateur
  • Le mythe de Prométhée
  • Le pari camusien
  • Troisième partie : La création artistique
  • Chapitre douzième : Meursault ou le Christ au cœur païen
  • L’évangile de Meursault
  • Les parents
  • Les pharisiens
  • Le christianisme pharisien
  • Les pauvres d’esprit
  • Le paganisme de L’Etranger
  • Le « moi » et le « je »
  • Le « je » de Meursault et le « daimonion » de Socrate
  • Le meurtre
  • Le martyre de Meursault
  • Chapitre treizième : Caligula ou le Christ au cœur romain
  • Caligula et Meursault
  • Le nihilisme de César
  • Les ennemis et les apôtres de Caligula
  • Caligula est-il une tragédie ?
  • Chapitre quatorzième : Le mythe de l’exil et du royaume
  • « La Femme adultère »
  • a) L’abri de l’exil
  • b) L’angoisse de l’existence
  • c) Le royaume de l’être
  • Les autres nouvelles de L’Exil et le royaume 212
  • « Le Renégat ou Un esprit confus »
  • « Les Muets »
  • « L’Hôte »
  • « Jonas ou l’Artiste au travail »
  • « La Pierre qui pousse »
  • La Chute
  • a) Les faux royaumes
  • b) Les causes de la chute de Clamence
  • c) Le je et le moi
  • d) La double fonction des éléments bibliques
  • Conclusion
  • Bibliographie
  • Index

← x | 1 → Introduction

Note thématique

Nous vivons à une époque où l’on considère parfois comme plus important de justifier efficacement le travail que l’on va entreprendre, que de le mener à bon terme. Nous nous proposons d’étudier dans notre thèse les rapports de Camus à l’Antiquité. Quels sont les arguments qui peuvent rendre compte d’un tel choix ? Hélas, il nous faut dès le départ battre notre coulpe. Nous n’avons guère à notre disposition de données objectives qui valideraient cette préférence. Et nous n’avons pas assez d’imagination pour les inventer. Ce qui revient à dire que notre décision d’entreprendre une étude sur Camus est complètement subjective. Cependant, elle n’est pas pour autant arbitraire. Notre choix a été déterminé par la conscience de la valeur exceptionnelle de l’œuvre de Camus. Avant de commencer nos recherches, nous l’avons lue, avec émotion même. La joie que nous avaient procuré ses livres nous a amené à réfléchir sur leur force, leur profondeur et leur richesse. Nous nous sommes vite aperçu de la difficulté de la tâche : l’œuvre de Camus, comme celle de tout grand artiste, est une énigme indéchiffrable pour celui qui veut se saisir de son sens au moyen d’une analyse froide et purement théorique. Sous cet angle-là, notre entreprise est un pari perdu d’avance. Le Sphinx ne révèle pas ses secrets à celui qui se consacre uniquement à étudier son anatomie, sa généalogie ou ses habitudes.

« [L]a grande œuvre finit par confondre tous les juges » (IV, 261). écrit Camus. C’est finalement la joie originelle de la lecture, l’impression subjective mais tenace de la valeur de son œuvre qui a empêché que nous ne nous découragions. Nous avons choisi d’étudier Camus parce que nous savons que se pencher sur l’œuvre d’un auteur qu’on aime n’est, en fin de compte, jamais un travail ingrat.

Selon les mots de Camus : « Eh bien, notre époque est un de ces feux dont la brûlure insoutenable réduira sans doute beaucoup d’œuvres en cendres ! Mais pour celles qui resteront, leur métal sera intact et nous pourrons à leur propos nous livrer sans retenue à cette joie suprême de ← 1 | 2 → l’intelligence dont le nom est ‹ admiration › » (IV, 265). Cette admiration, nous la ressentons justement à l’égard des écrits de Camus. Si elle n’aide pas à en dégager le sens, elle nous permet de les étudier sans avoir le sentiment de commettre un sacrilège. À notre avis, le critique qui réussit à prouver que l’œuvre qu’il analyse est effectivement un « métal […] intact » et qui en dévoile la richesse interne, contribue, même modestement, à la mettre en valeur. Dans ce sens, le critique est potentiellement l’allié de l’auteur. En fixant dogmatiquement le sens d’une œuvre, on l’appauvrit, tandis qu’en essayant de mettre en lumière la clarté de son visage énigmatique, on s’en enrichit. On ne peut découvrir dans celle-ci que ce qui s’y trouve déjà, mais de façon sous-jacente. C’est pourquoi si nous réussissons à renforcer par des analyses objectives l’admiration que ressentent subjectivement les admirateurs de Camus, notre travail n’aura pas été entièrement vain.

Mais si tel est le mobile de notre choix, pourquoi avoir opté précisément pour un sujet portant sur Camus et l’Antiquité ? C’est que cette dernière est pour Camus le sol fertile dans lequel ses forces créatrices s’enracinent, le terreau où son œuvre va prendre corps. Aussi pensons-nous qu’étudier cet auteur par le biais de l’Antiquité peut être fructueux. Camus remarque : « II n’y a pas de culture sans héritage et nous ne pouvons ni ne devons rien refuser du nôtre, celui de l’Occident. Quelles que soient les œuvres de l’avenir, elles seront toutes chargées du même secret, fait de courage et de liberté, nourri par l’audace de milliers d’artistes de tous les siècles et de toutes les nations » (IV, 263). Camus a donc ceci de particulier parmi les créateurs contemporains qu’il ne veut pas être à tout prix original. Il accepte délibérément de reprendre à son compte le « secret » dont les artistes des époques antérieures ont été chargés. L’enjeu de notre travail sera de dévoiler la façon dont Camus conçoit celui de ses prédécesseurs, ce qui nous permettra d’appréhender le sien.

Toutefois il nous faut préciser d’emblée que seule l’intéresse l’Antiquité qui alimente les sources de la civilisation occidentale ; toute autre Antiquité est absente de son œuvre. Il ne faut voir là aucun chauvinisme. Si Camus se situe dans le camp de la culture occidentale, ce n’est pas parce qu’il la considère comme nécessairement la meilleure, mais simplement parce qu’elle est la sienne. La réflexion suivante de Gérard Genette s’applique bien à sa situation : « On pourrait imaginer une sorte de partage du champ littéraire en deux domaines ; celui de la littérature ‹ vivante › c’est-à-dire susceptible d’être vécue par la conscience critique, […] ← 2 | 3 → comme Ricoeur revendique le domaine des traditions judaïques et helléniques, pourvues d’un surplus de sens inépuisable et toujours indéfiniment présent ; et celui d’une littérature non pas ‹ morte ›, mais en quelque sorte lointaine et difficile à déchiffrer[…] comme celui des cultures, ‹ totémiques ›, domaine exclusif des ethnologues » (1966, 159). Camus n’est pas un ethnologue ; il ne peut s’inspirer que de ce qui constitue pour lui la littérature vivante. C’est pourquoi il revendique dans son œuvre les domaines des « traditions judaïques et helléniques ». Celles-ci sont les racines les plus importantes de la culture occidentale et nourrissent de leur sève l’œuvre de Camus. Elles pourraient aussi, si elles étaient purgées de tout ce qui y a été ajouté de malsain, aider à régénérer notre culture, qui, par certains aspects, semble à son stade actuel malade et vieillie. Cela, Camus le sait. Il écrit en effet : « [m]on excuse est de croire que les très vieilles cultures n’ont qu’un moyen de se maintenir qui est l’extrême lucidité. Je désire comme tout le monde que la culture européenne survive et donne encore ses fruits. Je crois qu’il ne faut pas déserter sa civilisation et qu’il convient de lutter et de mourir avec elle (E 1576). » Puisse cette « excuse » de Camus servir aussi de seule justification à notre travail.

Note méthodologique

Etudier les rapports d’un auteur avec les sources de sa culture pose de redoutables problèmes méthodologiques. Comment, en effet, parvenir à mettre en évidence le lien complexe entre l’écrivain et la « littérature vivante » de l’Antiquité ?

L’une des possibilités serait d’examiner ce lien en analysant les passages où Camus mentionne expressément des auteurs de l’Antiquité. Il s’agirait donc de faire un relevé exhaustif des citations, des allusions directes, des paraphrases et des commentaires de textes antiques. L’inconvénient dé ce procédé tient à sa rigidité. En vérité, on ne peut réduire l’influence d’un écrivain, et à plus forte raison, de toute une culture, à des rapprochements purement rationnels. Il ne faut pas négliger la part d’inspiration personnelle d’un auteur ou son imprégnation par une culture. Ce sont des phénomènes plus délicats et nuancés, mais dont on ne peut pas nier l’existence.

← 3 | 4 → Une autre méthode répertorie comme influence ou inspiration toutes les données pouvant être rapprochées dans les textes de l’inspirateur et de l’inspiré : analogies, parentés de pensée ou encore figures de style. Cette méthode est plus universelle, mais elle a aussi de grands inconvénients. Elle est surtout imprécise car on risque, en s’y livrant, de commettre des rapprochements tout à fait gratuits. Parfois deux auteurs dont les œuvres sont semblables par certains aspects, peuvent n’avoir aucune parenté. Le danger de cette méthode est, en fin de compte, de faire preuve de confusion et de présenter des hypothèses vagues et arbitraires.

Pour éviter de tomber de Charybde en Scylla, nous avons finalement opté pour un procédé différent. Nous insisterons tout au long de notre thèse sur la vivacité avec laquelle Camus assimile et s’approprie les œuvres et les idées de l’Antiquité, et sur la symbiose organique qui en résulte. Une réflexion de Roger Quilliot nous a convaincu que ce procédé peut être, au moins dans le cas de Camus, avantageux : Camus « […] projette sur l’hellénisme comme sur le christianisme ses propres difficultés et ses propres aspirations : l’un et l’autre lui composent des paysages conceptuels, et catalysent ses réactions spontanées. Camus a peut-être plus appris sur lui-même en écrivant ce diplôme que sur les pensées grecque et chrétienne […] » (E 1222). Il s’ensuit que le lien entre Camus et l’Antiquité est profondément dialectique. Plus il s’inspire d’elle, plus il est capable de se connaître et d’affirmer sa propre originalité. Et plus il affirme sa propre originalité, plus il peut comprendre l’Antiquité et s’en inspirer. Pour le prouver, nous suivrons dans notre analyse la même voie dialectique. Nous nous efforcerons dans la première partie de citer les principales œuvres grecques et bibliques qu’étudie Camus, pour montrer comment elles ont contribué à l’élaboration de sa propre originalité créatrice. Nous analyserons ensuite la signification originale de ces œuvres, pour mieux saisir la part antique qu’elles contiennent.

La complexité de notre travail tiendra à la dualité de la personnalité créatrice de Camus, à la fois penseur et artiste. C’est pourquoi nous distinguerons soigneusement le rôle que joue l’Antiquité dans ses essais d’une part, dans ses créations prosaïques et théâtrales de l’autre.

← 4 | 5 → Note biographique

Nous ne mentionnerons guère tout au long de notre propos les faits de la biographie de Camus et ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord parce que de nombreux ouvrages, et parmi eux, d’excellents, ont déjà été consacrés à ce sujet auquel nous ne pourrions apporter rien de nouveau. Ensuite parce que le sujet même de notre livre ne nous invite pas à nous engager dans ce domaine. De plus, nous pensons qu’examiner le côté anecdotique de la vie d’un auteur ne permet pas toujours de mieux comprendre son œuvre.

Cependant les conséquences de certaines circonstances dans la vie d’un artiste peuvent s’avérer révélatrices. Il peut être utile, de ce point de vue, de connaître l’enfance de l’auteur. Or, celle de Camus fut tout à fait exceptionnelle. Tandis que les enfants destinés à devenir de futurs intellectuels acquièrent généralement, dès leurs premières années, une multitude de connaissances encyclopédiques, Camus, qui grandit au sein d’une famille illettrée, est longtemps resté plongé dans une heureuse ignorance. Ce ne sont pas « les mots » qui le préoccupent dans son enfance, mais les plages, le sable et le soleil algériens. Grâce à eux, la force de vivre et d’aimer qui se manifeste chez lui ne sera jamais étouffée. Il écrit : « Par son seul silence, sa réserve, sa fierté naturelle et sobre, cette famille, qui ne savait même pas lire, m’a donné mes plus hautes leçons, qui durent toujours » (I, 33). Il ne faut voir dans cette confession aucun paradoxe. Michelet savait déjà que « faire un enfant érudit, c’est chose insensée. Lui charger la mémoire d’un chaos de connaissances utiles, inutiles, entasser en lui l’indigeste magasin de mille choses toutes faites, de choses non vivantes, mais mortes et par fragments morts, sans qu’il en ait jamais l’ensemble… c’est assassiner son esprit » (1974, 237). Ainsi les circonstances heureuses ont épargné à Camus le sort d’« un enfant érudit ». Mais nous aurons aussi l’occasion de souligner un autre aspect de sa vie. Chez Camus, l’expérience et les idées, l’action et la création ne font qu’un. L’expérience enrichit ses idées, les idées enrichissent son expérience. En vertu de ce lien de réciprocité complexe, certains engagements politiques et sociaux de l’auteur de L’Homme révolté nous serviront d’exemples pour illustrer sa pensée.

← 5 | 6 → Note bibliographique

Nous nous référerons dans notre travail, pour les œuvres de Camus, aux quatre volumes publiés dans la deuxième édition par la Bibliothèque de la Pléiade aux Éditions Gallimard (Œuvres complètes I, 2006, II 2006, III 2008, IV 2008). Nous les noterons de la façon suivante : I, II, III, IV. Au cas où le texte de Camus ne se trouve pas dans la deuxième édition, nous aurons recours à la première édition, aux deux volumes publiés par la Bibliothèque de la Pléiade (Théâtre, récits, nouvelles, 1962 ; Essais, 1965). Le volume des Récits sera désigné par la lettre R, celui des Essais par la lettre E. Sauf indication contraire, les références aux auteurs gréco-romains seront désignées selon la nomenclature traditionnelle. Pour les citer, nous nous sommes servi des traductions publiées soit aux Éditions Garnier-Flammarion, soit aux Éditions des Belles Lettres. Nous citerons La Bible en utilisant la traduction de Louis Segond. Les citations de tous les autres ouvrages seront désignées entre parenthèses par le nom de l’auteur (si nécessaire), l’année de la publication et les numéros de pages.

Résumé des informations

Pages
X, 261
Année
2014
ISBN (ePUB)
9783035195835
ISBN (PDF)
9783035202656
ISBN (MOBI)
9783035195828
ISBN (Broché)
9783034315265
DOI
10.3726/978-3-0352-0265-6
Langue
français
Date de parution
2014 (Juillet)
Mots clés
Bonheur Absurde Révolte
Published
Bern, Berlin, Bruxelles, Frankfurt am Main, New York, Oxford, Wien, 2014. 261 p.

Notes biographiques

Martin Rodan (Auteur)

Martin Rodan a rédigé et soutenu une thèse sur Camus et l’antiquité à l’Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand sous la direction de Roger Quilliot et de Paul Viallaneix. Le présent ouvrage est sa version remaniée et actualisée. En 2009 a paru chez Peter Lang son livre Notre culture européenne, cette inconnue. Martin Rodan enseigne actuellement la philosophie et l’esthétique au Collège Hadassah, ainsi que la littérature française à l’Université Hébraïque de Jérusalem.

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