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Autobiographie et textualité de l’événement au XXe siècle dans les pays de langue allemande

de Françoise Lartillot (Éditeur de volume) Frédéric Teinturier (Éditeur de volume)
©2016 Thèses VIII, 357 Pages

Résumé

Entre genèse du texte et genèse de soi s’immiscent à la fois les interprétations de soi au prisme de l’événement et de l’événement au prisme du moi, qui constituent en quelque sorte l’écriture autobiographique, celle-ci étant elle-même sous cette espèce herméneutique une forme de conquête philosophique et littéraire du 20e siècle. Ces interactions sont d’autant plus complexes quand l’événement est en outre de nature frappante, soit que la guerre annihile toute forme d’optimisme, que la dictature nazie ainsi que ses corollaires terribles et criminels annihilent l’individu, que l’exil le prive d’un contexte culturel favorable, ou inversement que le fait de se penser comme relevant d’une marge, sexuelle, politique ou historique conduise à une torsion des formes d’expression choisies.
Ce sont ces niveaux de réflexion qui ont animé les auteurs de cet ouvrage qui se sont concentrés sur les textes en langue allemande mais ont fait aussi intervenir parfois les textes miroirs de la culture française.

Table des matières

  • Couverture
  • Titre
  • Copyright
  • À propos des directeurs de la publication
  • À propos du livre
  • Pour référencer cet eBook
  • Table des Matières / Inhaltsverzeichnis
  • Introduction
  • L’événement au miroir de l’autobiographie: authenticité et masques
  • Herméneutiques de l’autobiographie
  • Dilthey et l’avènement de l’homme moderne
  • L’acte psychique d’autobiographie, ou l’incessante quête d’un «Je»
  • Autobiographie, correspondance, fiction…: les documents pesés au trébuchet de la science historique dans les études sur l’exil
  • La construction de l’autobiographie
  • L’Allemagne d’avant 1945
  • Lebensgeschichte, Zeitdiagnose und nationalrevolutionäre Phantasien: Versuch über Ernst von Salomon
  • Lebensbericht und Lebensmetapher. Die Biographien und Autobiographien Otto Flakes und Gustav Reglers im Vergleich
  • Autobiographische Geschichtsdarstellung in Literatur und Bildender Kunst: Mai/Juni 1940
  • L’Allemagne après le nazisme
  • Le récit subjectif impersonnel d’un événement historique: Der Luftangriff auf Halberstadt am 8. April 1945 d’Alexander Kluge
  • Les voix / voies de Hilsenrath. Autobiographie, histoire et fiction
  • Autobiographie und Trauma: Autobiographische Erzählformen in klinischen Videointerviews mit extrem traumatisierten Überlebenden der Shoah
  • Der schroffe Siegfried Unseld. Ruth Klüger und die Suhrkamp-Kultur
  • Autobiographie et marges historiographiques et anthropologiques après 1945
  • Infame Leben. Ehrlosigkeit bei Jean Genet und Louis Althusser
  • Les traces de l’Histoire dans les récits autobiographiques de Thomas Bernhard. Une esthétique des limites?
  • Autobiographie, histoire et écriture féminine: le cas de Karin Struck Ganz will ich sein, das ist alles
  • Die Verarbeitung der deutschen Zeitgeschichte in der Wendeliteratur, am Beispiel von Peter Schneiders Erinnerungsroman Eduards Heimkehr und Jana Hensels Autobiographie Zonenkinder
  • Erlebnis der Heimatlosigkeit in der Lyrik von Rose Ausländer am Beispiel des Gedichts «Bruder im Exil»
  • Theodor Kramers Gedicht «Requiem für einen Faschisten» Der Tod als Vereinigung
  • Mascha Kalékos Gedicht «Kaddisch»: Wandel im Zeitgeist und Selbstverständnis der Dichterin
  • Titres de la collection

INTRODUCTION

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L’événement au miroir de l’autobiographie: authenticité et masques

Etudier l’autobiographie, c’est se situer au carrefour de différents modes de lecture des textes nous renvoyant à une question fondamentale (en amont), sommes-nous un ou plutôt si nous le sommes, en quoi le sommes-nous et pouvons-nous en référer et de l’autre (en aval), comment le devenons-nous éventuellement pour l’écriture et comment cette interrogation là nous conduit aussi, pour étudier les autobiographies, à nous placer au confluent de plusieurs disciplines. La question interdisciplinaire se pose en outre si l’on s’adresse à l’autobiographie dans l’idée d’en comprendre l’interaction avec l’historiographie.

La question interdisciplinaire avait déjà animé les organisateurs de ce colloque, dans le sens où ils s’étaient placés sous le patronage d’Erich Auerbach,1 dans le cadre d’une interrogation plus vaste, rapprochant et différenciant en même temps littérature et historiographie, auxquelles on pouvait alors prêter des traits communs par le truchement d’un prisme commun, celui du récit religieux. En outre du fait d’une réinterprétation anthropologique de ce récit, on pouvait considérer que le récit littéraire voulant ressembler à un événement historique, n’en empruntait pas moins la voie d’un mélange judéo-chrétien d’humilité et de sublimité, tel qu’on en trouve chez les grands ‹réalistes›, «depuis Rabelais jusqu’aux grands auteurs russes modernes comme Tolstoï ou Dostoïevski».2

Centrer cette réflexion sur un corpus de textes autobiographiques semblait s’imposer dans une seconde phase, du fait que les situations de crise, ← 3 | 4 → associées en outre à des manifestations brutales d’une violence semiinstitutionnelle, entraînent fréquemment un flux scripturaire autobiographique qui accompagne l’historiographie.

Pourtant, cette concentration sur des textes d’une facture particulière (on connaît bien entendu les travaux de Philippe Lejeune3) et au mieux semi-publique4 ouvrait d’autres questionnements:

   Qu’en était-il du lien entre une évolution des pratiques interprétatives et des pratiques de l’écriture de soi? Les tournants interprétatifs semblent le miroir de poussées autobiographiques, toutefois comment considérer cette interaction? A la fin du XIXe siècle déjà, la mise en scène renouvelée de soi n’avait-elle pas trouvé d’échos dans le renouvellement de l’herméneutique, telle que Dilthey avait pu ensuite la poser? Et ne trouvait-on pas en échos à cela l’affirmation durant la seconde moitié du XXe siècle de nouveaux courants qui pourraient être vus en miroir de nouvelles formes autobiographiques? Les gender studies ou cultural studies dans le sillage du poststructuralisme réclament en effet une autre considération de la question autobiographique, toutefois, cela permet-il vraiment une considération convaincante des liens entre autobiographie et historiographie?5

   Hormis cette question de la formation de soi dans le récit de soi ressaisi (ou non) par une herméneutique spécifique, la question demeure de savoir si l’autobiographie peut donner un éclairage spécifique sur l’histoire, et particulièrement sur les événements qui s’imposent aux individus et marquent les consciences.6 ← 4 | 5 →

   Mais, on peut tout aussi bien la lire en fonction d’un positionnement compensatoire: l’autobiographie adressée à l’autre reflète peut-être tout autant un problème historique qu’elle ne répond en même temps à la question de la marginalisation et donne alors à lire quelque chose de la nature humaine qui ne peut se dire sinon.7

Ce sont ces trois questionnements croisés qui ont intéressé les participants au colloque qui s’est tenu à Metz du 25 au 27 octobre 2012 et dont le présent volume est le fruit (outre le séminaire de masterants sur la poésie de l’exil tenu en contrepoint de ce colloque sous ma direction et dont les meilleurs travaux sont intégrés au volume):

1 -  En réponse au premier volet de la réflexion, Angèle Kremer-Marietti tout d’abord nous rappelle la conjonction d’un tournant épistémologique (qu’elle appelle épistémologie de la totalité) et d’un recentrement sur la question de l’individu (étant saisi depuis la modernité comme un homme en perpétuel devenir) tel qu’ils se donnent conjointement à lire chez Dilthey. Joël Bernat ensuite, prenant appui sur l’univers de pensée de Freud, nous rappelle que l’autobiographie se constituant est à lire depuis deux bords, soit celui du moi en cours de constitution, soit celui d’un je rétrospectivement constitué, de même que l’autobiographie achevée présente deux mouvements. Par ailleurs Daniel Azuelos nous signale l’importance de lire l’interaction du particulier et du général quand on aborde l’autobiographie en civilisationniste et constate par ailleurs que pour lire l’autobiographie, le civilisationnisme s’avère ← 5 | 6 → un outil précieux, davantage peut-être que d’autres types d’herméneutiques moins sensibles aux détails historiques (tels que les gender studies ou les cultural studies). Enfin, Véronique Montemont nous montre comment se constitue le gain de l’écriture autobiographique en tant que cette dernière est la cristallisation formelle de problématiques sociales et historiques et qu’à ce propos, l’outil de l’autofiction si prisé devrait être manié avec circonspection.

2 -  Sur cette base, un second volet de l’étude est consacré à l’apport de l’autobiographie à l’historiographie. Deux étapes font en particulier l’objet d’une réflexion de nos auteurs: tout d’abord, la période d’entreguerre qui est illustrée par les réflexions de Jens Flemming sur Ernst von Salomon, d’Hermann Gätje sur Otto Flake et Gustav Regler puis de la seconde guerre mondiale et ses répercussions, telles que présentées dans les œuvres de Frans Masereel et Madeleine Bourdouxhe présentées par Christiane Solte-Gresser. Ultérieurement, une étape sise après 1945 est traitée par Mandana Covindassamy étudiant un écrit autobiographique d’Alexander Kluge sur la guerre aérienne, puis plusieurs études portant sur des productions autobiographiques liées à la question de la Shoah, dont celle de Konrad Harrer sur les écrits d’Edgar Hilsenrath ou de Sonja Knopp nous invitant à une confrontation avec des interviews filmées de type clinique après la Shoah. Si ces études attirent aussi notre attention sur une certaine «dialectique» de la forme et du fond, l’étude d’Alfred Pfabigan pointe pour sa part plutôt une inversion possible du processus, considérant dans l’écrit autobiographique lié à l’après 45 non pas seulement la part d’authenticité mais aussi la part d’artificialité qu’il peut présenter.

3 -  Notre troisième volet est intéressé par ce qui se révèle des marges dans les écrits autobiographiques: marges esthétiques pour Cécile Chamayou-Kuhn étudiant les textes de Thomas Bernhard, marges sociologiques féministes pour Rodolphe Djatti Guinan travaillant sur le texte de Karin Struck, marges politiques pour Paul N’Guessan-Béchié travaillant sur la mémoire du tournant dans la littérature de l’ex RDA ainsi que pour Hristina Hristova, Linda Thill et Sandra Wagner présentant ici des textes qui ont été élaborés dans le cadre d’une réflexion sur la question de la poésie de l’exil (lié au nazisme) et de son ← 6 | 7 → aspect autobiographique éventuel (en contrepoint d’une réflexion générale sur la question de la subjectivité lyrique).

Je ne saurais conclure cette introduction sans rendre hommage à Angèle Kremer-Marietti qui avait encore trouvé la force d’écrire pour nous un texte mais nous a malheureusement quittés dans l’intervalle. Nous souhaitons rappeler avec quelle énergie cette grande philosophe a promu l’épistémologie des sciences et la compréhension de la symbolicité qui forme le cœur de ce qui fait véritablement sens chez l’homme.

Par ailleurs, il est nécessaire d’évoquer les institutions partenaires de cette entreprise au plan scientifique, l’université de Vienne, et particulièrement son département de philosophie, représentée par le Professeur Alfred Pfabigan (présent parmi nous au titre d’un professorat invité dans le cadre de l’Université de la Grande Région), l’université de Cocody (Abidjan) représentée par Rodolphe Djatti-Guinan et Paul Béchié N’Guessan, l’ITEM (Equipe Genèse et autobiographie ENS – CNRS) représenté par Véronique Montemont, les archives littéraires Saar-Lor-Lux-Elsaβ, représentées par Singh Sinkander qui a introduit la lecture d’Alfred Gulden et par Hermann Gätje.

Au plan logistique et financier, nous avons bénéficié du soutien du Goethe-Institut de Nancy (qui a accepté de présenter la manifestation dans ses programmes) mais aussi du soutien financier du CEGIL, de la Région Lorraine, du CG 57, de la Direction des relations internationales, de l’Université de Lorraine. Que ces instances en soient ici remerciées. Enfin, Laurence Chabeaux, doit être remerciée pour son appui à l’organisation du colloque, Frédéric Teinturier pour sa relecture des articles et Bernadette Debiasi pour la confection de l’ouvrage.

(Pour les éditeurs: Françoise Lartillot) ← 7 | 8 → ← 8 | 9 →


1       Erich AUERBACH: Mimesis. Dargestellte Wirklichkeit in der abendländischen Literatur, Bern, Francke 91994 (Erstausgabe 1946; erweiterte Aufl. seit 1959).

2       Cf. Michael LÖWY, «Martin Treml, Karlheinz Barck (éds), Erich Auerbach. Geschichte und Aktualität eines europäischen Philologen», Archives de sciences sociales des religions, 140 (2007) – Varia, mis en ligne le 2 juillet 2008. URL: http^://assr.revues.org/index12093.html. Consulté le 19 février 2010. Ces réflexions ont servi de guide à une journée d’études conduite les 3 et 4 septembre 2010 à l’université Paul Verlaine – Metz (devenue Université de Lorraine – Metz) en avant-phase de ce colloque sur l’autobiographie, journée organisée par Ina Ulrike Paul et Françoise Lartillot.

3       On peut citer le travail source de Philippe LEJEUNE: Le pacte autobiographique. Nouvelle édition augmentée, Paris, Seuil 1996 (11975), ainsi que ses prolongements génétiques, en particulier: Autogenèses, Les Brouillons de soi, 2, Paris, Seuil 2013.

4       Sur ce sujet, on peut se reporter à l’étude suivante: Rolf WINTERMEYER (dir.): «Moi public» et «Moi privé» dans les Mémoires et les écrits autobiographiques du XVIIe siècle à nos jours, en collab. avec Corine BOUILLOT, Mont-Saint-Aignan, Publications des Universités de Rouen et du Havre 2008.

5       Pour une présentation synthétique de tous ces accès, cf. Martina WAGNER-EGELHAAF: Autobiographie, Stuttgart, Metzler, 2005, en particulier le chapitre Theorie der Autobiographie.

6       Cf. Heinz-Peter PREUSSER, Helmut SCHMITZ (Hrsg.): Autobiografie und historische Krisenerfahrung, Heidelberg Universitätsverlag Winter 2010 (pour une réflexion croisée sur autobiographie et historiographie), ainsi que spécifiquement sur les années cinquante: Günter HÄNTZSCHEL, Sven HANUSCHEK et Ulrike LEUSCHNER (dir.): Die fünfziger Jahre im autobiographischen Rückblick. Treibhaus, Jahrbuch für die Literatur der fünfziger Jahre, 9 (2013), edition text+kritik, Richard Boorberg Verlag, München, 2013.

7       On a souvent évoqué dans ce cadre la question de l’autobiographie féminine. Cf. Michaela HOLDENRIED: Autobiographie, Reclam, Stuttgart, 2000. (en particulier le chapitre 3 «Autobiographik von Frauen – eine eigene Geschichte?», p.62-84). L’exil au moment de l’holocauste et plus généralement l’évocation de ce dernier «événement» peuvent également trouver leur place ici. Les recherches menées dans le cadre du programme «Autobiographisches Schreiben in der deutschsprachigen Literatur» sont particulièrement utiles ici. L’ouvrage dirigé par Christoph Parry et Edgar Platen dans ce cadre ouvre des perspectives intéressantes: Christoph PARRY, Edgar PLATEN (Hrsg.): Grenzen der Fiktionalität und der Erinnerung. München, Iducium 2007.

HERMÉNEUTIQUES DE L’AUTOBIOGRAPHIE

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Dilthey et l’avènement de l’homme moderne

Angèle KREMER-MARIETTI

Dilthey (1833-1911) se situe à la fois au XIXe et au début du XXe siècle, une époque qui voit naître et se développer l’intérêt historico-social en matière de sciences humaines. Dans la perspective d’une anthropologie historico-sociale, Dilthey s’oriente vers l’expérience vivante. Sa recherche propre des sciences humaines correspond à ce qu’il perçoit de l’avènement de l’homme moderne et est donc en relation étroite avec la notion même d’homme moderne. On peut même dire que le projet de Dilthey d’établir de nouvelles sciences humaines est étroitement lié à son ambition de connaître et de révéler la vérité de l’homme moderne.

Dilthey veut donc établir de nouvelles sciences humaines dont chaque concept «enclôt en lui-même une conscience de son origine».1 C’est là une détermination novatrice qui exclut la «métaphysique de l’histoire et de la société».2 Soucieux des structures et surtout des processus mis au jour par ces structures, Dilthey souligne le «changement» opéré par «l’apparition de l’homme moderne», en reconnaissant cependant que ce changement essentiel «est le résultat d’un processus complexe»,3 dont il souligne que l’explication nécessiterait de vastes recherches. Il s’agit, en l’occurrence, d’un développement explicable par la naissance et la légitimité de la conscience scientifique moderne. ← 11 | 12 →

Résumé des informations

Pages
VIII, 357
Année
2016
ISBN (ePUB)
9783035196573
ISBN (PDF)
9783035203325
ISBN (MOBI)
9783035196566
ISBN (Broché)
9783034314978
DOI
10.3726/978-3-0352-0332-5
Langue
français
Date de parution
2015 (Décembre)
Mots clés
Bruder im Exil Zeitgeist Shoah Reqium für einen Faschisten
Published
Bern, Berlin, Bruxelles, Frankfurt am Main, New York, Wien, 2016. VIII, 357 p., 13 ill. n/b, 2 ill. en couleurs

Notes biographiques

Françoise Lartillot (Éditeur de volume) Frédéric Teinturier (Éditeur de volume)

Françoise Lartillot est professeur des universités à l’Université de Lorraine (Metz). Elle est spécialiste de littérature et histoire des idées modernes et contemporaines et particulièrement des relations entre poésie et poétologie du 18e au 21e siècle ainsi que de questions liées à l’analyse culturelle ou à l’histoire culturelle des pays de langue allemande. Frédéric Teinturier est un ancien élève de l’ENS de Fontenay/St Cloud, agrégé d’allemand, maître de conférences à l’Université de Lorraine (Metz). Il a publié plusieurs articles notamment sur Heinrich Mann, Lion Feuchtwanger et le genre de la nouvelle de langue allemande.

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