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Enjeux identitaires en mutation

Europe et bassin méditerranéen

de John Tolan (Éditeur de volume) Hassen El Annabi (Éditeur de volume) Benaouda Lebdai (Éditeur de volume) Franck Laurent (Éditeur de volume)
©2014 Comptes-rendus de conférences VI, 316 Pages

Résumé

Les travaux réunis ici sont les fruits de deux rencontres entre chercheurs tunisiens et français : la première au Centre d’Etudes et de Recherches Economiques et Sociales de Tunis à Tunis en mai 2010 et la deuxième à la Maison des Sciences de l’Homme Ange Guépin à Nantes en juin 2011.
Le concept d’une « identité » nationale ou ethnique (et l’assimilation de l’une à l’autre) est bâti, en particulier au XIXe siècle en Europe, sur la base des histoires de « nations » dont on cherchait les origines dans l’antiquité. Certains des travaux réunis ici mettent en lumière les processus de constructions d’identités nationales au XIXe siècle, que ce soit l’idée les visions nationalistes de l’histoire française, ou la tension, dans la Tunisie du protectorat, entre identité « nationale » tunisienne, identités arabes ou musulmanes, et la réalité du protectorat français. Ce sont les moments d’implosion ou de démantèlement de grandes unités transnationales qui exige un travail sur des identités nationales soit nouvelles, soit anciennes mais remises au goût du jour et revêtues d’une importance accrue : la décolonisation, puis l’implosion de l’URSS ont donné lieu à de nouvelles constructions identitaires plus ou moins solides. Si en France comme en Tunisie des questions d’« identité » politique, nationale, religieuse, font l’objet d’interrogations et de polémiques, les essais réunis ici nous permettent de prendre du recul et de mettre ces phénomènes en perspective.

Table des matières

  • Couverture
  • Titre
  • Copyright
  • À propos de l’auteur
  • À propos du livre
  • Pour référencer cet eBook
  • Table des matières
  • De la nation à l’union d’Etats : voyage dans les méandres de l’identité: Hassen El-Annabi
  • I. Identités nationales en construction
  • Identité et nationalité dans la Tunisie contemporaine, 1861-1963: Yahya El-Ghoul
  • Les enjeux de la nationalité des étrangers dans la Tunisie coloniale : du Senatus-consulte aux décrets de la naturalisation (1865-1923): Abdelkrim Mejri
  • Idéologies de l’identité nationale et formes de citoyenneté. Une réflexion comparative (Côte d’Ivoire, France, Ouzbékistan): Laurent Bazin
  • L’Etat, les étrangers et la terre en Côte d’Ivoire sous la colonisation : la construction d’une autochtonie à échelle variable: Vincent Bonnecase
  • Richelieu, « Le plus grand des révolutionnaires ? » (Charles Péguy): Caroline Julliot
  • II. Identités nationales en transformation
  • L’Etat et l’identité européenne : perspective juridique: Anne-Sophie Lamblin-Gourdin
  • La diaspora postcoloniale ou le décloisonnement des frontières: Benaouda Lebdai
  • La question identitaire dans les « portraits » d’Albert Memmi : Portrait du colonisateur et Portrait du colonisé ; Portrait du décolonisé: Franck Laurent
  • La naissance du roman autobiographique en Allemagne et la « Heimat »: Günter Krause
  • Une identité restaurée en Bretagne : la fête de l’andouille: Joël-William Guibert, Christophe Lamoureux
  • « Une décennie de silence », les Kurdes à l’heure d’une absence de rébellion (1946-1958): Matthieu Rey
  • III. Identités religieuses et culturelles
  • Les notions de sécularisation et de dé-sécularisation en question: Amélie Puzenat
  • Religion et géographie urbaine : le paysage sacré de Beyrouth: Christiane Sfeir
  • La laïcité anticapitaliste en débat: Karl Zimmer
  • Etat et manuscrits aljamiados (Péninsule ibérique, XVe-XVIe siècles): Alice Kadri
  • Le chiisme en tant que moteur de revendication sociale dans le discours de Moussa Sadr au Liban: Anaïs-Trissa Khatchadourian
  • Cristallisation de la personnalité maronite: Elias Amin
  • L’enseignement de l’arabe en France : une langue entravée: Najeh Jegham
  • Conclusion: John Tolan
  • Auteurs
  • Titres de la collection

De la nation à l’union d’Etats : voyage dans les méandres de l’identité

Hassen EL-ANNABI

L’identité est une construction en perpétuel mouvement qui se transforme selon les aléas de son environnement. Son étude requiert la mise en contexte de l’action des acteurs sans, pour autant, occulter le droit du chercheur et de l’homme de lettres à une lecture personnelle de ce phénomène.

Parmi les genres littéraires, le roman constitue le support de diverses approches de la question de l’identité. Deux cadres spatio-temporels sont ici mis en exergue : l’Allemagne de la « Heimat » (seconde moitié du XVIIIe siècle) et la France romantique (première moitié du XIXe siècle). Dans un cas comme dans l’autre les auteurs se rattachent à un ensemble complexe et, parfois, contradictoire de représentations et de pratiques définissant un certain type de rapport au monde.

Johann Heinrich Jung, Ulrich Bräker et Karl Philipp Moritz sont choisis par Günter Krause (La naissance du roman autobiographique en Allemagne et la « Heimat ») pour analyser le rapport entre les dimensions individuelle et universelle dans l’identité de l’individu. L’œuvre des trois auteurs témoigne de la fonction assignée à la littérature de la nouvelle vague (« la littérature moderne »). En effet, celle-ci postule moins un ordre universel préétabli qu’elle ne s’intéresse à l’intériorité du sujet, considéré quand même comme universel. Dans ce cadre, l’autobiographie apparaît comme le meilleur moyen de révéler l’unicité du sujet à la fois dans son individualité et son universalité. Le genre autobiographique s’intègre, d’ailleurs, dans le cadre de la « Heimat », notion de l’enracinement, mais aussi de la réconciliation de l’être humain avec le monde.

De l’autre côté du Rhin, la vague romantique poussera, plusieurs décennies plus tard, des hommes de Lettres à se positionner par rapport à l’émergence d’une identité collective dans laquelle ils se trouvent, bon gré mal gré, intégrés. L’idée d’Etat, qui constitue au XIXe siècle le ciment de l’identité nationale en France, est-elle un héritage direct de la Révolution ← 1 | 2 → de 1789 ? Caroline Juliot (Richelieu, « le plus grand des révolutionnaires » ?) montre que la réponse par l’affirmative à cette question ne fait pas l’unanimité au début du XIXe siècle en France. En effet, à travers son roman Cinq-Mars (1826), Alfred de Vigny illustre les représentations contradictoires de la question de l’identité pour une génération de Français qui reste nostalgique de l’ancien ordre juridico-politique, sans pour autant se poser en adversaire farouche de la nouvelle conception du politique.

Partant du postulat que la vérité « choisie » du romancier peut prévaloir sur la vérité des faits historiques, Alfred de Vigny donne une vision de l’identité nationale en France, qui est pour le moins anachronique parce qu’orientée par l’idée de la Révolution future à l’œuvre dans son roman. Il institue le cardinal de Richelieu comme l’un des premiers fondateurs de l’identité nationale en France. Mais, qu’on ne s’y méprenne pas. Il ne faut pas prendre ce qu’il dit pour un panégyrique. Notre poète romancier brosse un portrait plutôt au vitriol du Cardinal : ce « grand niveleur qui a passé sur la France une longue faux » et qui a porté un coup à la conception verticale de l’ordre sociopolitique de droit divin qui prévalait jusque-là. Vigny ne peut pas, cependant, ne pas reconnaître que ce Richelieu était porteur d’une nouvelle conception du politique en France. Une conception dans laquelle l’identité française ne fait que se réduire désormais à deux entités : un Roi désacralisé et un peuple élevé irrésistiblement au niveau de principal acteur politique.

Un autre romancier, tunisien celui-là, traduit sa propre expérience d’une « conscience douloureuse » de l’identité – celle de l’indigène dans un pays de colonisation et de l’Africain dans un monde où triomphe l’Europe – dans deux essais qui s’apparentent à des études sociologiques : Portrait du colonisateur et portrait du colonisé (1957) d’une part et Portrait du décolonisé (2004) d’autre part. Franck Laurent (La question identitaire dans les « portraits » d’Albert Memmi) en fait une étude comparée, non pas pour analyser les relations identitaires, mais pour évaluer la force et les limites de ce « genre » littéraire qu’est le portrait collectif. A la question : « Pourquoi le diptyque de 1957 continue de s’imposer alors que l’essai de 2004 peine à s’extraire de la masse des discours d’opinion ? » L’auteur montre que la force du premier diptyque réside dans la clarté de la relation d’oppression, ce qui n’est pas le cas du second essai dans lequel le rapport entre l’immigré et le national du pays d’accueil reste artificiel et n’a pas la même force identifiante. ← 2 | 3 →

Les processus de construction des identités nationales sont déterminés par les contextes de leur naissance. Le cadre de la colonisation est évoqué dans quelques études relatives à la Tunisie et à la Côte d’Ivoire.

Yahya El-Ghoul (Identité et nationalité dans la Tunisie contemporaine : 1861-1963) montre que l’instauration du Protectorat français en Tunisie a, non seulement mis un frein à l’émergence d’une identité tunisienne fondée sur le concept moderne de nation (Pacte fondamental de 1857, Constitution de 1861), mais a aussi engagé un travail de sape de cette identité dans le cadre d’une politique assimilationniste, poussant, par voie de conséquence, les partis nationalistes à user de l’argument religieux pour faire face à ce travail de déconstruction identitaire. Une stratégie efficace qui devient cependant obsolète une fois l’indépendance du pays retrouvée.

Abdelkrim Mejri (L’identité nationale « mouvante » des étrangers dans la Tunisie coloniale : de la nationalité tunisienne à la citoyenneté française) explique, à ce propos, que le gouvernement du Protectorat avait aussi à résoudre la question de l’identité des allogènes musulmans (Tripolitains, Algériens et Marocains) et des étrangers de Tunisie (en particulier Italiens et Maltais) pour pérenniser la supériorité de l’identité française et réduire la prépondérance numérique de la communauté italienne de la Régence. Pour ce faire, toute une stratégie identitaire a été inventée avec pour élément essentiel une politique de naturalisation au service de la colonisation.

En Côte d’Ivoire la construction identitaire, toujours en période coloniale, présente des aspects très différents. Là, identité rime avec « autochtonie », une notion malléable qui, dans la tradition ivoirienne s’appliquait au « premier arrivant » et à ses descendants par rapport à « l’étranger » qui pouvait être soit un non Ivoirien, soit un Ivoirien originaire d’une autre région ou même d’un autre village. Vincent Bonnecasse (L’Etat, les étrangers et la terre en Côte d’Ivoire sous la colonisation : la construction d’une autochtonie à échelle variable) analyse la complexité de cette notion à échelle multiple et démontre la connexion de la revendication d’autochtonie, jusqu’à l’indépendance de la Côte d’Ivoire, à des « référents locaux » plus qu’à « une fibre nationaliste ».

Le fait colonial a généré, pendant la colonisation et surtout après l’indépendance des pays colonisés, des flux migratoires du sud vers le nord. Ces mouvements de population se sont amplifiés dans les années soixantedix/quatre-vingt et ce en rapport avec de nouveaux facteurs (problèmes économiques ou émergence de régimes totalitaires dans les pays de départ). ← 3 | 4 → Intellectuels, artistes et autres créateurs que ces exils douloureux ont amenés en Europe, en ce début de XXIe siècle, leurs visions du moi et de l’Autre. Benaouda Lebdai (La diaspora postcoloniale ou le décloisonnement des frontières) étudie les nouvelles littératures postcoloniales de la diaspora en faisant valoir leur caractère novateur, en ce sens qu’elles apportent une nouvelle lecture de la société européenne et de leur position en son sein. Se réclamant de la diversité des identités culturelles et linguistiques qui « dépassent les frontières des Etats-nations », ces écrivains « de l’entre deux » sont pour l’hybridité et tendent vers l’universel.

Quittons le contexte colonial et postcolonial et portons un regard sur le mode de construction et de transformation des identités nationales à une époque encore plus contemporaine. Nous remarquons alors que, si dans certains pays, comme le Liban, la construction identitaire reste encore inachevée, dans d’autres elle se transforme, mais plus par la volonté de l’Etat que sous l’action de courants sociaux et culturels, courants qui étaient pourtant à l’origine de son émergence.

La notion d’identité nationale est encore inachevée au Liban, parce que les communautés chrétiennes et musulmanes ne la conçoivent pas de la même manière et peinent à trouver un consensus. Elias Amin (Cristallisation de la personnalité maronite) montre le rôle des Maronites, depuis l’établissement du mandat français en septembre 1920, dans la naissance de ce pays sur une base confessionnelle, mais aussi leur disposition, depuis 2003-2005 (concile de l’Eglise maronite) à asseoir dorénavant cette identité sur la séparation de la religion et de l’Etat. De son côté, Anaïs-Trissa Katchadourian (Le chiisme en tant que moteur de revendication sociale dans le discours de Moussa Sadr au Liban) démontre la construction d’une identité confessionnelle aussi, mais, cette fois-ci du côté chiite avec Moussa Sadr, et ce à partir de références propres à ce courant (bataille de Karbala, martyr des imams…). Cependant, l’identité libanaise revendiquée par le Conseil supérieur chiite reste liée plus à une question sociale et communautaire, en l’occurrence la protestation des déshérités chiites contre l’inégalité, qu’à un objectif national.

La construction identitaire est en transformation dans certains pays où l’Etat, soucieux de colmater les brèches provoquées dans son autorité par la mondialisation et le néolibéralisme, lance des produits identitaires quelque peu artificiels. Laurent Bazin (Idéologies de l’identité et formes de citoyenneté. Une réflexion comparative – Côte d’Ivoire, France, Ouz ← 4 | 5 → békistan) analyse le processus de construction de ces produits idéologiques en Ouzbékistan en 1992 (ouzbékisation de l’Etat), en Côte d’Ivoire en 1994 (clause d’ivoirité dans la loi électorale), en France en 2007 (notion d’identité nationale lors des élections présidentielles). Si dans les trois cas, il s’agit de l’invention ex-nihilo d’une autochtonie, les bases de celle-ci sont différentes d’un pays à l’autre : fondement ethnique de l’ouzbékisation, appartenance parentale, villageoise et communautaire de l’ivoirité, mélange de valeurs républicaines et de références propres aux communautés implicitement désignées autochtones en France. En fin de compte, la mise en scène d’un affrontement fantasmatique entre une « identité nationale » autochtone et une altérité diabolisée reste le trait commun à ce type de construction identitaire.

Les identités que le développement des Etats-nations a, à des degrés divers, minorées figurent également dans cet ouvrage. Au premier degré, le plus commun, on trouve l’identité culturelle. Que de régions, en France par exemple, ont vu leur identité sombrer dans l’oubli. D’autres ont pu sauver l’essentiel en usant de la fête pour consolider un sentiment d’appartenance affaiblie et une identité culturelle menacée. C’est le cas de la commune de Guémené-sur-Scorff, au cœur de la Bretagne, à laquelle s’intéressent Joël William Guibert et Christophe Lamoureux (Une identité restaurée en Bretagne : la fête de l’andouille). La fête de l’andouille, qui est instituée en 1992 dans cette commune, a une version singulière par rapport à d’autres fêtes locales, parce qu’elle combine des activités collectives (repas collectif), des divertissements (danses folkloriques, concours de boules bretonnes), des rituels (procession, messe) et une animation économique (vente de l’andouille). En fait, à travers ce type de fêtes locales se dégage à la fois une quête de fermeture identitaire et une prétention à l’universalité.

La langue arabe qui semble faire les frais de l’ambiguïté de la politique de l’enseignement des langues en France, voire des choix identitaires de l’Etat dans ce pays, représente aussi une identité culturelle quelque peu minorée. Najeh Jegham (L’enseignement de l’arabe en France – une langue entravée) le montre en s’appuyant sur la presse française tout en invoquant son expérience personnelle. « Langue d’avenir, de progrès, de science et de modernité », comme l’affirmait le président de la République Nicolas Sarkozy, l’arabe reste pourtant « exclu » de l’école de la République (plus précisément dans 45 départements, en plus de la réduction du ← 5 | 6 → nombre d’enseignants d’arabe et des postes ouverts au CAPES). L’invocation de la « diminution de la demande » par l’administration cacherait mal un refus de reconnaissance de l’importance de la langue arabe dans le paysage linguistique français. Ainsi, cette langue serait « trop visée pour ce qu’elle concentre et ce qui fait si peur aujourd’hui ». Il en découle que certaines associations, des mosquées et des institutions privées prennent en main l’apprentissage de cette langue, profitant ainsi d’un marché florissant au détriment du secteur public. Pire encore, cela pourrait, à plus ou moins longue échéance, embrouiller la vision concernant l’état et le devenir de l’utilisation de ce vecteur identitaire, somme toute important en France, qu’est l’arabe.

L’identité ethnique est une autre victime de l’émergence de l’Etat-nation. Souvent, elle est cantonnée dans la périphérie, même si par ses connotations politiques, cette identité constitue une force sociale puissante. C’est le cas, par exemple, de la kurdicité qui sert, depuis 1919, de « support » ou de « mobile » à la contestation dans quatre Etats du Moyen-Orient. Matthieu Rey (« Une décennie de silence », les Kurdes à l’heure d’une absence de rébellion, 1946-1958) montre par quel mécanisme l’Etat en Irak a pu déjouer les éléments de protestation de la population kurde pendant la décennie qui suit la deuxième guerre mondiale. Intégration des élites aux institutions, utilisation de la négociation comme politique d’Etat, mais aussi émergence du parti communiste comme support politique de mobilisation contribuent à réaliser un certain accommodement de la minorité kurde à un ordre national servi par le contexte. Il s’en est suivi une modification de l’expression identitaire de la kurdicité. Mais, la révolution de 1958 vient susciter un réveil politique kurde. Cependant, ce réveil s’exprime autrement, la kurdicité n’est plus pensée en termes de régions ou de tribus, comme c’était le cas avant 1946, mais, plutôt en tant que « lutte des minorités universelles contre les dominations sociales et politiques ».

Les bouleversements au niveau des choix identitaires nationaux n’amènent pas nécessairement l’adhésion automatique des communautés qui en sont visées, comme c’est le cas pour la kurdicité. Ainsi, comme le montre Alice Kadri (Etat et manuscrits aljamiados en Péninsule ibérique, XVe-XVIe siècle), la disparition de l’Etat musulman, suivie de la politique religieuse d’unification catholique en Espagne, au début de l’époque moderne, amènent les mudéjars (musulmans en terre chrétienne) à élaborer des stratégies de résistance originales. Utilisant l’aljamia (langue espagnole transcrite au ← 6 | 7 → moyen de l’alphabet arabe), ils consignent les règles islamiques élémentaires dans des bréviaires coraniques, des compendiums d’œuvres clés, des commentaires, etc. Moyens de cohésion entre les mudéjars au Moyen Âge, ces livres continuent au début de l’époque moderne à remplir ce rôle mais, cette fois-ci, à l’intérieur de la société morisque. Tant et si bien que l’Etat espagnol ne trouve pas, au XVIIe siècle, d’autre d’alternative à la lutte contre la résistance identitaire musulmane que l’exil des morisques entre 1609 et 1614.

Résumé des informations

Pages
VI, 316
Année
2014
ISBN (ePUB)
9783035197372
ISBN (PDF)
9783035202410
ISBN (MOBI)
9783035197365
ISBN (Broché)
9783034314800
DOI
10.3726/978-3-0352-0241-0
Langue
français
Date de parution
2013 (Décembre)
Mots clés
Identité Nation Protectorat français Décolonisation Unité transnationale
Published
Bern, Berlin, Bruxelles, Frankfurt am Main, New York, Oxford, Wien, 2013. 316 p.

Notes biographiques

John Tolan (Éditeur de volume) Hassen El Annabi (Éditeur de volume) Benaouda Lebdai (Éditeur de volume) Franck Laurent (Éditeur de volume)

John Tolan est professeur d’histoire à l’Université de Nantes et membre de l’Academia Europaea ; il s’intéresse aux échanges interculturels et interreligieux au moyen âge. Hassen El Annabi, professeur d’histoire moderne à l’Université de Tunis. Ses travaux portent sur l’histoire sociale de la France d’Ancien Régime ; il s’intéresse aussi aux récits des voyageurs européens en Tunisie. Dr Benaouda Lebdai est Professeur des Universités à l’université du Maine, Le Mans. Spécialiste de littératures coloniales et postcoloniales, il a publié de nombreux ouvrages dans ce domaine. Franck Laurent est professeur de littérature française à l’université du Maine, où il dirige le laboratoire Langues, Littératures, Linguistique des universités d’Angers et du Maine (3L.AM - EA 4335). Ses travaux portent principalement sur la littérature romantique dans ses rapports à l’histoire et à la politique, ainsi que sur l’orientalisme et les cultures coloniales. Günter Krause est membre du Centre Atlantique de Philosophie de l’Université de Nantes ; il est spécialiste de littérature et philosophie allemande.

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