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Fernand Herman

La passion de l’Europe

de Françoise Jurion-de Waha (Auteur)
©2014 Monographies 359 Pages

Résumé

Passionné d’Europe, d’une Europe à la grande ambition politique et humaniste, ainsi se définit Fernand Herman en 1979. Ce fils d’agriculteur hesbignon qui, déjà, allait à l’étranger enrichir son expérience, après des études de droit et d’économie, suivies d’un voyage aux États-Unis, participe à la mise en place des fondements financiers de l’État du Congo.
Revenu en Belgique, à la tête de la Société nationale d’investissement, il se construit une connaissance profonde du tissu industriel, une expérience bien utile lorsqu’il est choisi comme ministre des Affaires économiques du gouvernement Tindemans en 1975. Rude expérience que celle-là dans un gouvernement fragile, face aux crises successives.
Élu lors des premières élections directes du Parlement européen en 1979, Fernand Herman y est, durant 20 ans, un « pilier », un des plus actifs, des plus entreprenants, des plus écoutés. Membre du comité Dooge, héritier spirituel d’Altiero Spinelli, fédéraliste convaincu, pédagogue, héraut du combat des coûts induits par la non-Europe, auteur de rapports essentiels comme celui sur l’Union économique et monétaire et celui sur une Constitution pour l’Europe, il demeure actif, à sa retraite, à la Convention pour l’avenir de l’Europe de 2002.
Quarante années d’histoire de la Belgique et de l’Europe revivent ici, appréhendées par les yeux d’un passionné d’Europe, d’un acteur lucide et d’un analyste perspicace et informé.

Table des matières

  • Couverture
  • Titre
  • Copyright
  • À propos du livre
  • Sur l’auteur
  • Pour référencer cet eBook
  • Sommaire
  • Avant-propos
  • Fernand Herman, concepteur de l’Europe unie (Mark Eyskens, ministre d’État)
  • La jeunesse de Fernand Herman
  • Une transition rapide vers la vie d’homme : les années congolaises
  • En Belgique : une fonction économique de premier plan à la SNI mais aussi une carrière académique et une réflexion toujours enrichie par le club de La Relève
  • Ministre des Affaires économiques… par défaut mais sans démériter !
  • La passion de l’Europe
  • Mon combat pour l’union européenne
  • Europa Patria Mea. Séminaire en hommage à Fernand Herman - 25 avril 2006
  • Mémoires de l’Europe en devenir

← 8 | 9 → Avant-propos

« … une grande gloutonnerie intellectuelle, qui aboutit chez lui à une série d’éléments magnifiques et sans rapport entre eux ;

Cette tournure d’esprit utopique et brillante qui par exemple en matière d’idéologie le conduit un peu trop à ajouter un “R” à évolution ;

Ses incohérences, ses contradictions, ce qui fait que, professeur consciencieux, il ne se prend pas au sérieux : sa manière de se prendre au sérieux est de ne pas se prendre au sérieux ;

Sa curiosité, son goût sans éclectisme, ce qu’il a de remuant, d’astucieux, de retors : son côté renard ;

Son sens naturel des autres, sa générosité et sa curiosité à leur égard, indépendant et sociable (encore une contradiction) ;

Son humour, sa gaieté, son goût du concret, du confortable, du fonctionnel, son côté belge !

Cette inquiétude profonde, ce tourment qui aboutit à une curiosité et à une activité universelle qui est une fuite et un alibi… »*

Fernand Herman a vécu dans le présent, sans trop s’occuper des traces qu’il laisserait à la postérité.

Il n’a pas veillé à constituer des archives, bien au contraire. À chaque déménagement de son bureau, et tout particulièrement quand, au début des années 2000, il quitte la rue Franklin, un nettoyage énergique est entrepris. Il n’y a dans la demeure familiale d’Overijse que quatre classeurs qui ont conservé l’ensemble de ses Rapports pour l’Europe, toutes ses questions parlementaires et la majorité de ses rapports au Parlement, un dossier d’articles de presse, plus quelques autres sur lesquels il travaillait ainsi que des archives photographiques. Dès lors, afin de rédiger cette biographie, il a fallu principalement recourir à d’autres sources : les archives conservées dans des dépôts officiels, la presse, les publications, les articles et rapports écrits, les témoignages de ceux qui l’ont accompagné durant sa vie. Pour sa carrière européenne, nous avons choisi de prendre comme fil rouge ses Rapports sur l’Europe qu’il édite durant vingt ans et qui permettent de suivre, jour après jour, son travail en tant que député, ainsi que la vie du Parlement européen.

Nous voudrions remercier ici tous les témoins qui nous ont consacré du temps, nous racontant leurs souvenirs, qu’ils soient familiaux, professionnels ou amicaux. En voici la liste : pour la famille, nous avons ← 9 | 10 → rencontré sa sœur, Mimi, et son mari, et nous avons pu parler avec Bernard Grutman, un cousin. Pour évoquer le collège de Godinne, nous avons pu compter sur tout le cercle d’amis, anciens du collège, composé de Jean-Marie Widart, Jean Saey, Louis Hébert et Jean Natan, tandis que pour son parcours universitaire, en Belgique et aux USA, ainsi que pour le service militaire, la mémoire et la vive amitié de Mark Eyskens, ancien premier ministre et ministre d’État, ainsi que d’Émile Quevrin, nous ont été fort utiles. Pour la période africaine, l’aide précieuse de Bernadette Lacroix et les conversations avec Michel d’Harcourt, Jacques Lavry, Christian François, Bernard et Dominique Ryelandt et Lydwine Verhaeghe nous ont éclairée. L’époque de La Relève a été évoquée par Bernadette Lacroix et Edouard Poullet, ancien ministre. Nous n’avons guère pu retrouver de témoins de l’époque de la SNI. Mais feu le ministre Antoine Humblet nous a raconté ses souvenirs. Pour la période ministérielle, nous avons consulté ses collaborateurs : Roger Donner, Chantal Hébette, Jean-Pierre Godfurnon, Marie-Paule Meert, Bob Vandenplas (qui nous a remis une longue note écrite, très détaillée) et Fabienne Stillemans. Pour sa carrière d’enseignant, Pierre Dupriez nous a donné quelques informations sur l’ICHEC et Jean Paul Abraham nous a relaté ses souvenirs.

Enfin, pour sa carrière européenne, nous avons recueilli des informations notamment chez Gérard Deprez, ministre d’État et président de parti, chez Alexandre Lamfalussy, président de l’Institut monétaire européen, et chez plusieurs collègues. Son rôle au PSC nous a été rapporté par Cécile Goor-Eyben, ancienne ministre, par Melchior Wathelet père et Jos Chabert, ministres d’État, ainsi que par Paul Frix. Les amis, comme Martine Koutny et Émile Quevrin ne nous ont pas ménagé leur temps. Enfin, Nicole Cauchie, qui a rédigé le livre Europe mon pays, et feu Xavier Mabille, qui a connu Fernand Herman au CRISP depuis l’Afrique, nous ont été d’un apport précieux.

Enfin, nos sources écrites furent les suivantes :

–  Bibliothèque royale de Belgique : journaux, revues et magazines ; publications de Fernand Herman ;

–  CARDOC Luxembourg : rapports au Parlement européen ;

–  Université catholique de Louvain : dossier personnel, bibliothèque, consultation de son mémoire de fin d’études ;

–  Facultés universitaires Notre-Dame de la Paix : programmes et publications ;

–  Université libre de Bruxelles : collection de journaux ;

–  Administration communale de Bassenge : registres de population ;

–  Sénat de Belgique : fiche signalétique et dossier personnel.

← 10 | 11 → –  Parmi les journaux, Le Soir a été privilégié : sa consultation électronique permettant d’identifier des mots-clés s’est révélée une aide et un gain de temps précieux.

Dans la maison familiale, nous avons pu consulter la série complète des Rapports sur l’Europe, des dossiers ainsi que les archives privées (passeports, agendas, souvenirs, photos).

Nous voudrions tout particulièrement remercier pour leur relecture attentive : Bernadette Lacroix (Afrique, La Relève) ; Giuseppe Ciavarini Azzi (Europe), et Émile Quevrin (Belgique), et bien entendu Rudy Herman-Tissing, à l’origine de cet ouvrage et qui en a suivi jour après jour l’avancement.

Et enfin, rendre hommage à Gabriel Fragnière qui nous a proposé d’éditer cet ouvrage, en mettant de la chair sur les os, pour faire comprendre qui était Fernand Herman, comment est né son idéal européen et faire apprécier sa personnalité.

___________

* Phrase sur Fernand Herman dont nous n’avons pu retrouver l’auteur.

← 12 | 13 → Fernand Herman, concepteur de l’Europe unie

Mark EYSKENS, Ministre d’État

Fernand Herman appartient incontestablement à cette avant-garde de concepteurs de l’Europe unie, qui firent basculer l’histoire du vieux continent dans celle d’une nouvelle Europe, enfin digne d’être aimée. Les citoyens européens, quand ils se rendent aux urnes pour élire un nouveau Parlement européen, ne se rendent pas suffisamment compte de la profonde mutation, opérée dans l’évolution séculaire de l’Occident européen. Car l’Europe fut jusqu’à la fin de la Deuxième Guerre mondiale cycliquement frappée par l’horreur de guerres massivement meurtrières. Le XXe siècle fut probablement le plus sanglant de tous les siècles et millénaires vécus par les Européens, soumis à l’extermination à une échelle industrielle de nombreux millions de combattants et de civils. Les deux guerres mondiales étaient en premier lieu des guerres civiles européennes, épouvantablement fratricides. Mais ce qui arriva dans les premières années de l’après-guerre 1945-1950 peut être considéré comme un miracle de l’histoire, grâce à un nombre restreint d’acteurs. Il s’agissait chez les « founding fathers » d’une prise de conscience que la structuration d’une Pax Europea était devenue une question de vie ou de mort pour l’ancien continent. Le temps était venu, parce que opportun et nécessaire, d’y promouvoir à contrecourant un système de coopération et de synergies entre les États de l’Europe, souvent rivaux, par une méthode jusqu’à ce moment inédite, à savoir une intégration qui commencerait par l’économie, le libre-échange et l’unification progressive des politiques y afférentes.

Fernand Herman et moi-même appartenions à cette génération de jeunes intellectuels fascinés par le rêve européen, alors que nous achevions des études d’économie et de droit sur les bancs de l’Université catholique de Louvain, à une époque où nous caressions encore l’espoir que la multiculturalité d’une communauté universitaire, composée de francophones et de néerlandophones, allait conduire à une interculturalité, faite d’osmose réciproque dans le respect des identités et la valorisation des complémentarités. Le hasard et la nécessité, nourris d’irrationalité, en décidèrent autrement. Mais c’est surtout lors de nos études effectuées aux États-Unis à la Columbia University de New York, que ma fréquentation quotidienne de Fernand Herman s’est muée en amitié pour la vie. Nous logions à International House, une résidence pour étudiants de toutes les races, de tous les horizons ← 13 | 14 → et de toutes les disciplines, ce qui nous donna un avant-goût d’un monde qui allait de plus en plus être globalisé. Déjà à cette époque – 1956-58 – Fernand se distinguait par son esprit original, créatif et constamment à l’affût de nouvelles idées. En 1956 nous vivions avec nos autres copains et amis des deux sexes, en général originaires d’autres pays, quelques événements politiques qui allaient influencer le cours de l’histoire. Il s’agissait entre autres de l’opération militaire mal improvisée de la part de la France et de la Grande-Bretagne au Moyen-Orient, afin de garantir la liberté de navigation du canal de Suez, après sa nationalisation par le président égyptien Gamal Abdel Nasser. Le gouvernement américain, s’étant distancié de l’intervention européenne, imposa un compromis qui accentua dramatiquement le ressac de l’influence de l’Europe dans les affaires mondiales. En même temps l’Union soviétique en profita, croyant l’attention détournée, pour intervenir impitoyablement à Budapest par la force militaire afin d’écraser la révolte anticommuniste. Ces événements passionnèrent Fernand et moi-même et nous allions de temps en temps au siège des Nations unies dans les tribunes réservées au public, assister aux séances dramatiques, qui eurent lieu au sein du Conseil de sécurité. En tant qu’étudiants nous étions vite confrontés aux exigences que le système universitaire américain imposait à ceux qui avaient le privilège de pouvoir faire des études universitaires. Dès la première semaine nous nous voyions soumis à une discipline d’airain, nous obligeant à rédiger des ‘papers’ et à participer activement à des débats entre co-étudiants et professeurs. C’était pour nous un changement total par rapport au système d’enseignement ex cathedra, qui régnait encore dans nos universités belges et européennes. Cette pédagogie ne serait changée radicalement qu’à la fin du XXe siècle lorsque les recteurs européens acceptèrent le programme de Bologne et la réforme BAMA en créant les baccalauréats et les mastères, allant de pair avec des méthodes d’enseignement et de travail très proches de ce qui prévalait aux États-Unis.

Après avoir terminé avec succès nos études à la Columbia University, Fernand Herman et moi entreprirent avec deux autres amis belges un périple de trois mois à travers les États-Unis et une partie du Mexique, à bord d’une voiture d’occasion achetée à un prix très modique. Une vieille Pontiac que nous parvinrent d’ailleurs à vendre avec une plus-value non négligeable avant notre embarquement pour le vieux continent. Rentré en Belgique je me consacrai à la rédaction de ma thèse de doctorat. Quelque temps plus tard le service militaire, que les jeunes devaient effectuer à l’époque, me permit de rencontrer à nouveau Fernand Herman, dans un bureau au ministère de la défense, situé place Dailly à Bruxelles. C’est là qu’à nous deux nous devions rédiger un cours de statistiques pour les officiers supérieurs de l’armée belge, ce qui nous donna suffisamment de loisirs pour pratiquer notre sport préféré, à savoir : le jeu d’échecs. Démobilisé, Fernand Herman partit pour le Congo, alors encore colonie ← 14 | 15 → belge, pour y enseigner à l’université de Lovanium. Cette expérience lui donna l’occasion de devenir conseiller de quelques dirigeants politiques congolais, appartenant à l’Abako, qui en 1960-61 allaient être convoqués à Bruxelles pour y participer à la conférence de la table ronde, chargée de préparer l’indépendance du Congo. À ce moment Gaston Eyskens était premier ministre et mon père m’invita de temps en temps à des réceptions avec les leaders politiques du Congo, où je rencontrai à nouveau Fernand Herman. Les avis de Fernand étaient très prisés, au point qu’après l’indépendance du Congo, il fut nommé conseiller monétaire de la jeune république. L’arrivée au pouvoir du général Mobutu changera la donne politique et Fernand Herman préféra se consacrer à l’économie belge en devenant directeur de la Société nationale d’investissement. Alors que moi-même en tant que jeune professeur à l’université de Louvain, je fis mes premiers pas dans les groupes d’études et les cénacles du CVP, Fernand en fit de même au sein du parti social chrétien (PSC). Il se multiplia en activités diverses, en orateur et chroniqueur de la vie politique et économique de l’Europe dans « Le courrier de la bourse ». Il devint membre actif de l’union des fédéralistes européens. Etant moi-même devenu attaché au cabinet du ministre des finances, j’eus l’occasion de rencontrer Fernand fréquemment lors de réunions de commissions et de comités.

En 1974 le premier ministre Leo Tindemans nomma André Oleffe, dirigeant des syndicats chrétiens, comme ministre des affaires économiques. Oleffe était à ce moment membre du conseil d’administration de l’UCL–KUL, dont j’étais devenu le président et qui était chargé de gérer bon an mal an la séparation de l’université. J’avais songé à faire appel à Fernand Herman pour remplacer Oleffe au sein du conseil unitaire, mais il avait décliné ma proposition. Il se fait qu’André Oleffe, gravement malade, dut quitter le gouvernement et fut remplacé par Fernand Herman comme ministre des affaires économiques. Cette nomination ne semblait être qu’une étape tout à fait logique dans la carrière de Fernand, mais en ce moment je ne m’imaginais point que, quelque mois plus tard, le premier ministre Tindemans allait me demander de rejoindre son équipe ministérielle afin de m’occuper de l’économie régionale. Je devenais ainsi le collègue ministériel direct de Fernand Herman et j’ai pu me rendre compte d’emblée de la forte influence qu’il avait acquise au sein du gouvernement. Après des élections, Fernand Herman quitta cependant le gouvernement Tindemans II et devint sénateur et par après membre de la Chambre des représentants. Moi-même je demeurai membre du gouvernement, une aventure qui allait encore durer jusqu’en 1992 et m’amener à participer à 13 gouvernements successifs.

Entre-temps Fernand Herman avait été élu député européen en 1979, une fonction qu’il occupera pendant 20 ans, en y donnant un impact et un rayonnement tout à fait exceptionnel. Au sein de l’assemblée européenne ← 15 | 16 → le caractère avenant, la causticité et le charme naturel de Fernand Herman le rendirent rapidement très apprécié parmi ses collègues. Ses connaissances, l’acuité de ses interventions, la créativité de son esprit le conduisaient presque spontanément à des fonctions de plus en plus importantes au sein de très nombreux comités et commissions du Parlement européen. Grâce à son expérience il fut rapidement considéré au sein du Parti populaire européen comme une éminence grise, nonobstant son âge relativement jeune. Il devint aussi la cheville ouvrière de groupes de réflexion tel le Kangaroo Group et la Fondation Pégase. Il m’y invita à plusieurs reprises afin d’y faire des exposés et prendre part à des débats.

Résumé des informations

Pages
359
Année
2014
ISBN (PDF)
9783035264111
ISBN (ePUB)
9783035296198
ISBN (MOBI)
9783035296181
ISBN (Broché)
9782875741509
DOI
10.3726/978-3-0352-6411-1
Langue
français
Date de parution
2014 (Juillet)
Mots clés
Humaniste Fédéraliste Pédagogue Analyste informé
Published
Bruxelles, Bern, Berlin, Frankfurt am Main, New York, Oxford, Wien, 2014. 359 p., 27 ill.

Notes biographiques

Françoise Jurion-de Waha (Auteur)

Archéologue de formation, l’auteur Françoise Jurion-de Waha a collaboré durant une dizaine d’années avec Fernand Herman au développement de projets culturels européens destinés aux jeunes comme L’École adopte un monument. Elle est l’auteur de plusieurs livres et contributions relatives au patrimoine culturel belge et européen et a animé plusieurs projets européens en la matière. Elle a travaillé à partir de papiers personnels, d’archives, d’articles de presse ainsi que de témoignages.

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