Documents diplomatiques français
1948 – Tome II (1er juillet – 31 décembre)
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Edited By Ministère des Affaires étrangères
En ce qui concerne la crise de Berlin, Paris maintient l’unité d’action avec les Américains et les Britanniques, et participe au pont aérien dans la mesure de ses moyens. Ceci dit le gouvernement français trouve Washington trop raide dans la crise, et souhaiterait, surtout au début de celle-ci, une plus grande souplesse occidentale face à Moscou. Cependant la France reste ferme sur l’essentiel.
En même temps, ce semestre vit le lancement de deux grandes entreprises qui devaient aboutir en 1949 : le Conseil de l’Europe, fruit d’une initiative française, et le Pacte atlantique. Encore durant le deuxième semestre 1948, le premier partenaire diplomatique de la France est le Royaume-Uni, même si certains signes montrent que Washington occupe une place croissante dans les préoccupations et les contacts de la diplomatie française.
Intéressant également le dossier chinois, pour lequel les diplomates observent la marche irrésistible des communistes vers la victoire, et ne se font guère d’illusions sur ce que sera le régime qui succédera au Kuo Min Tang.
7 Note du Département
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NOTE DU DÉPARTEMENT1
N.
Paris, 3 juillet 1948.
La réunion des quatre commandants en chef à Berlin a duré 45 minutes. L’atmosphère a été correcte.
Avant de rencontrer le maréchal Sokolovski, les trois commandants en chef occidentaux avaient convenu d’une tactique commune. Il avait été notamment décidé de ne parler des questions monétaires que si le maréchal Sokolovski manifestait sa bonne volonté à propos des communications.
Sur la base de cette procédure concertée, la conversation s’est engagée sur le problème des communications et n’a donné aucun résultat. Le maréchal Sokolovski a indiqué qu’il ne pouvait prédire la date à laquelle le trafic pourrait reprendre entre les zones occidentales et Berlin. Il a ajouté que d’autres travaux devaient être sans doute entrepris sur les voies ferrées, une fois les premiers terminés, ce qui retarderait d’autant la reprise du trafic.
À la suite de cette conversation, le général Noiret estime qu’il n’y a plus rien à attendre sur le plan local. Pour lui, la seule chance d’aboutir à un règlement serait d’évoquer non seulement le problème des communications mais le problème de Berlin et sans doute de l’Allemagne dans son ensemble à un échelon plus élevé que celui des commandants en chef, c’est-à-dire à l’échelon gouvernemental.
(Direction des Affaires politiques,Y internationale 1944-49, volume 341)
1 Note manuscrite : « M. de...
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