Documents diplomatiques français
1948 – Tome II (1er juillet – 31 décembre)
Series:
Edited By Ministère des Affaires étrangères
En ce qui concerne la crise de Berlin, Paris maintient l’unité d’action avec les Américains et les Britanniques, et participe au pont aérien dans la mesure de ses moyens. Ceci dit le gouvernement français trouve Washington trop raide dans la crise, et souhaiterait, surtout au début de celle-ci, une plus grande souplesse occidentale face à Moscou. Cependant la France reste ferme sur l’essentiel.
En même temps, ce semestre vit le lancement de deux grandes entreprises qui devaient aboutir en 1949 : le Conseil de l’Europe, fruit d’une initiative française, et le Pacte atlantique. Encore durant le deuxième semestre 1948, le premier partenaire diplomatique de la France est le Royaume-Uni, même si certains signes montrent que Washington occupe une place croissante dans les préoccupations et les contacts de la diplomatie française.
Intéressant également le dossier chinois, pour lequel les diplomates observent la marche irrésistible des communistes vers la victoire, et ne se font guère d’illusions sur ce que sera le régime qui succédera au Kuo Min Tang.
161 M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères, à M. Bonnet, Ambassadeur de France à Washington
Extract
M. SCHUMAN, MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES,
À M. BONNET, AMBASSADEUR DE FRANCE À WASHINGTON1.
T. nos 4256-4259.
Paris, 6 septembre 1948.
Réservé.
Le Département a reçu la visite d’un fonctionnaire du Département d’État, M. Sale, qui est venu l’entretenir officieusement de la question de Trieste. Il venait de Londres où il avait rempli la même mission.
Washington envisage d’adresser au gouvernement soviétique avant la fin de septembre une nouvelle note de rappel de la proposition du 20 mars2 ; il espère que Londres et Paris accepteront de se joindre à cette démarche.
Si le gouvernement soviétique ne répondait pas dans un délai d’environ trois semaines, le gouvernement américain entendrait saisir l’Assemblée générale des Nations unies, dans l’espoir que celle-ci approuverait la déclaration des trois puissances et recommanderait la révision des clauses du traité de paix concernant Trieste.
Je vous serais obligé d’entretenir à l’occasion le Département d’État de cette question, en lui expliquant les raisons pour lesquelles il nous semble que l’action qu’il envisage n’est pas opportune.
You are not authenticated to view the full text of this chapter or article.
This site requires a subscription or purchase to access the full text of books or journals.
Do you have any questions? Contact us.
Or login to access all content.