Documents diplomatiques français
1948 – Tome II (1er juillet – 31 décembre)
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Edited By Ministère des Affaires étrangères
En ce qui concerne la crise de Berlin, Paris maintient l’unité d’action avec les Américains et les Britanniques, et participe au pont aérien dans la mesure de ses moyens. Ceci dit le gouvernement français trouve Washington trop raide dans la crise, et souhaiterait, surtout au début de celle-ci, une plus grande souplesse occidentale face à Moscou. Cependant la France reste ferme sur l’essentiel.
En même temps, ce semestre vit le lancement de deux grandes entreprises qui devaient aboutir en 1949 : le Conseil de l’Europe, fruit d’une initiative française, et le Pacte atlantique. Encore durant le deuxième semestre 1948, le premier partenaire diplomatique de la France est le Royaume-Uni, même si certains signes montrent que Washington occupe une place croissante dans les préoccupations et les contacts de la diplomatie française.
Intéressant également le dossier chinois, pour lequel les diplomates observent la marche irrésistible des communistes vers la victoire, et ne se font guère d’illusions sur ce que sera le régime qui succédera au Kuo Min Tang.
214 Compte Rendu de la séance du dimanche 26 septembre de la réunion des trois ministres des Affaires étrangères de France, du Royaume-Uni et des États-Unis d’Amérique
Extract
COMPTE RENDU DE LA SÉANCE DU DIMANCHE 26 SEPTEMBREDE LA RÉUNION DES TROIS MINISTRES DES AFFAIRES ÉTRANGÈRESDE FRANCE, DU ROYAUME-UNI ET DES ÉTATS-UNIS D’AMÉRIQUE
C.R.
Paris, 26 septembre 1948.
Secret.
M. Schuman : Nous sommes aujourd’hui réunis pour examiner la situation nouvelle qui résulte de la présentation de deux textes : la note soviétique qui nous a été remise hier et le communiqué de l’agence Tass1. Nous étions d’accord l’autre jour pour saisir l’ONU, si la réponse soviétique n’était pas satisfaisante. La question qui se pose est donc de savoir si cette réponse est satisfaisante ou non. Il y a peut-être des divergences de vues sur ce point, mais en tout cas sur un point il est certain que la note soviétique n’est pas satisfaisante, sur la levée du blocus. Le gouvernement soviétique nous dira peut-être que si nous exécutions l’accord du 30 août, le blocus serait levé.
À mon avis, la note soviétique ne permet pas de continuer les négociations, mais pouvons-nous ou devons-nous constater l’interruption de la négociation. Telle est la première question.
La deuxième question est de savoir si le recours à l’ONU, dans les circonstances nouvelles d’aujourd’hui, permet d’espérer un résultat utile.
M. Bevin : Bien que je n’aie pas encore étudié à fond la note soviétique, il me...
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