Documents diplomatiques français
1948 – Tome II (1er juillet – 31 décembre)
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Edited By Ministère des Affaires étrangères
En ce qui concerne la crise de Berlin, Paris maintient l’unité d’action avec les Américains et les Britanniques, et participe au pont aérien dans la mesure de ses moyens. Ceci dit le gouvernement français trouve Washington trop raide dans la crise, et souhaiterait, surtout au début de celle-ci, une plus grande souplesse occidentale face à Moscou. Cependant la France reste ferme sur l’essentiel.
En même temps, ce semestre vit le lancement de deux grandes entreprises qui devaient aboutir en 1949 : le Conseil de l’Europe, fruit d’une initiative française, et le Pacte atlantique. Encore durant le deuxième semestre 1948, le premier partenaire diplomatique de la France est le Royaume-Uni, même si certains signes montrent que Washington occupe une place croissante dans les préoccupations et les contacts de la diplomatie française.
Intéressant également le dossier chinois, pour lequel les diplomates observent la marche irrésistible des communistes vers la victoire, et ne se font guère d’illusions sur ce que sera le régime qui succédera au Kuo Min Tang.
350 M. Charpentier, Ministre de France à Bucarest, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
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M. CHARPENTIER, MINISTRE DE FRANCE À BUCAREST,
À M. SCHUMAN, MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES1.
D. no 1333.
Bucarest, 17 novembre 1948.
Du 29 octobre au 7 novembre, la Roumanie tout entière a célébré l’amitié romano-soviétique. Commencées avec le 2e Congrès de l’ARLUS (ma dépêche nº 1275/EU)2, les manifestations en faveur de l’URSS se sont déroulées au cours de la semaine du 1er au 7 novembre, spécialement consacrée à l’amitié entre les deux pays, et dont la commémoration du 31e anniversaire de la Révolution d’Octobre a marqué à la fois le terme et le point culminant.
À cette occasion Bucarest, ainsi que les villes de province, a été décorée de tentures rouges, de drapeaux soviétiques et roumains, d’effigies des quatre prophètes du marxisme et des secrétaires du parti ouvrier roumain, à côté desquelles on avait condescendu parfois à faire à faire figurer, mais en format plus réduit et en retrait, les portraits des présidents Parhon et Groza.
Les différentes manifestations ont été préparées en détail, et des comités créés à cette fin, plusieurs semaines à l’avance. Scanteia, organe officiel du parti ouvrier, a publié le 31 octobre la liste des slogans que son comité central avait rédigés à cette occasion. La plupart étaient des vivats à la louange de la Révolution d’Octobre, du parti bolchévique, de Staline...
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