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Outiller les parcours professionnels

Quand les dispositifs publics se mettent en action

de Sophie Bernard (Éditeur de volume) Dominique Méda (Éditeur de volume) Michèle Tallard (Éditeur de volume)
©2016 Collections 288 Pages

Résumé

Comment évaluer les politiques publiques du travail et de l’emploi ? Quels sont les facteurs explicatifs de leur réussite ou de leur échec ? Cet ouvrage explore des dimensions trop souvent ignorées des décideurs et qui sont pourtant décisives : ambivalence réelle ou supposée des dispositifs, insuffisante prise en compte des effets des politiques sur les identités professionnelles, le métier ou les conditions d’exercice du travail, mauvaise anticipation du processus d’appropriation par les bénéficiaires, etc.
Cet ouvrage traite des effets de dispositifs variés destinés à orienter les carrières ou à équiper les parcours professionnels : gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, validation des acquis de l’expérience, travail en douze heures, etc. Il s’intéresse également aux réorganisations du travail de ceux qui mettent en œuvre les politiques publiques de l’emploi et à leurs effets sur les modes de traitement des usagers.
L’ambition des auteurs est donc de se donner les moyens d’analyser les recompositions, reformalisations, requalifications, et les effets en chaîne, y compris les moins mesurables, entraînés par l’apparition de nouveaux dispositifs ou de nouvelles modalités d’action publique.

Table des matières

  • Couverture
  • Titre
  • Copyright
  • Sur l’auteur
  • À propos du livre
  • Pour référencer cet eBook
  • Table des matières
  • Avant-propos
  • Introduction
  • Première partie Dispositifs publics et métiers
  • Socialisations et engagements des professionnels des politiques éducatives territoriales
  • Dispositif public d’agrément d’une formation professionnelle. Quels effets sur les projections dans le métier de concierge d’hôtel de luxe ?
  • L’évolution du rôle de conseiller d’orientation dans l’École (1960-1980). Les dynamiques professionnelles au cœur de l’action publique
  • Fabriquer des enseignants de musique classique ajustés. Dispositifs publics et rapports au métier des professeurs d’instrument
  • Former des « professionnels » pour l’État Unité du « corps » et diversité des trajectoires des attachés dans les Instituts régionaux d’administration
  • De la logique collective des dispositifs de recrutement et de formation, à la logique individuelle des belles trajectoires. Le cas du corps diplomatique argentin
  • Deuxième partie Dispositifs publics et carrières
  • L’emploi des « seniors » en Belgique. Entre dispositifs publics et usages locaux
  • Réforme des corps et carrières et « illusion promotionnelle » dans la police
  • La dynamique des accords Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) et leurs effets structurants sur les trajectoires professionnelles des salariés
  • Le cumul emploi-retraite en France et en Belgique. Une désinstitutionnalisation des carrières ?
  • Le régime de l’auto-entrepreneur, une opportunité pour les Mompreneurs ?
  • La gestion des frustrations de carrière des cadres par le coaching
  • Troisième partie Dispositifs publics et travail
  • Le 12 heures à l’hôpital public, compromis de travail ?
  • Instrument d’évaluation scientifique et redéfinition des tâches légitimes du travail universitaire au Royaume-Uni
  • Action publique et changement technologique. Les projectionnistes de cinéma à l’ère numérique
  • Les conditions du travail comme facteur d’insertion. Le cas des contrats aidés
  • Quand un dispositif révèle le travail plus qu’il ne le transforme. Le cas de la Validation des Acquis de l’Expérience (VAE)
  • Conclusion générale
  • Liste des auteurs
  • Titres de la collection

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Avant-propos

Sophie BERNARD, Dominique MÉDA

IRISSO

Christèle MEILLAND

IRES

François SARFATI

CEE

Michèle TALLARD

CNRS-IRISSO

Assurément, le langage est une arme. Et la société produit des luttes d’appropriation, de réappropriation et de détournement de celui-ci. Il y a bien longtemps que dans le langage ordinaire le mot « collaborateur » désigne moins des individus ayant participé activement au succès de l’ennemi, que des salariés qui œuvrent dans leur entreprise au quotidien. Le mot dispositif, qui figure en sous-titre de cet ouvrage, connaît les mêmes errements. Dans la théorie foucaldienne, le dispositif est une technologie de pouvoir. Par son entremise, l’autorité qui le met en œuvre surveille les individus et corrige celles et ceux qui ne se conforment pas à ses desseins. Amputé de sa dimension critique, le terme est aujourd’hui employé par les politiques publiques pour rassembler un ensemble hétéroclite d’énoncés normatifs, de règlements, de procédures cherchant à rationaliser le fonctionnement des institutions, à permettre aux individus de recouvrer leur dignité et plus largement à organiser la société.

La question de l’effet de ces dispositifs dans le domaine du travail et de l’emploi est une question récurrente à laquelle nous nous sommes attelés en cherchant à sortir tant d’un suivi quantitatif que d’une vision mécaniste. En effet, pour se déployer, les dispositifs supposent à la fois des publics et des professionnels, qui interagissent ensemble. Ce faisant, ils interprètent les règles et se les approprient. S’il arrive que la règle participe à installer un groupe professionnel et à le légitimer, cette dernière peut également déstabiliser des pratiques établies. Il nous paraissait également important d’articuler emploi, travail, métier et carrière. Parce que le chômage de masse sévit partout en Europe, on a bien souvent relégué les questions ← 11 | 12 → relatives au travail et aux carrières professionnelles au second rang. Il nous semble au contraire qu’étudier les effets des dispositifs publics sur les parcours des individus invite à rapprocher emploi et travail tant ces deux dimensions sont intimement liées dans les enquêtes empiriques.

À l’issue d’un séminaire organisé au long de l’année 2013 par des chercheurs de sept laboratoires de recherche (CEE, LEST, LISE, IDHE.S, IRES, IRISSO, PRINTEMPS) est paru un ouvrage, essentiellement centré sur des expériences hexagonales, intitulé Les dispositifs publics en action. Vers une sécurisation des parcours professionnels ? (Collectif de chercheurs de sept laboratoires, 2014). Il interrogeait la manière dont les dispositifs participent à la recomposition des inégalités entre les travailleurs. Il cherchait à comprendre les dispositifs en action, c’est-à-dire à analyser comment ceux-ci se construisent lors de la mise en œuvre, comment les acteurs s’en saisissent et pourquoi ils s’en détournent le cas échéant. Pour rendre compte de l’action des dispositifs sur les individus et sur les collectifs, nous avions cerné trois dynamiques porteuses de contradictions : (dé)stabilisation – (ré)appropriation – (in)sécurisation.

Nous avons poursuivi et élargi cette réflexion en lançant un appel à communication puis en consacrant à la présentation et à la discussion de plus d’une cinquantaine de recherches un colloque international à l’université Paris Dauphine, en juin 2014. Après avoir examiné comment se posait cette question du lien entre trajectoires professionnelles et dispositifs publics dans différentes configurations sociétales, les communications ont traité des groupes professionnels – que ces derniers soient cibles ou acteurs des dispositifs – des catégories d’analyse sur lesquels ces groupes en charge de la mise en œuvre appuient leur action ou encore des modes différenciés de recours aux dispositifs par les entreprises et enfin des effets de ceux-ci en termes de sécurisation des parcours et de retour à l’emploi. Au vu de la richesse des débats, il nous est vite apparu qu’autour de l’analyse des dispositifs en action, il y avait matière à deux ouvrages que des chercheur(e)s de trois institutions se sont chargés de coordonner.

L’un, Accompagner vers l’emploi. Quand les dispositifs se mettent en action, porté par Christèle Meilland (IRES) et François Sarfati (CEE), est centré sur la manière dont les dispositifs en action participent à l’accompagnement vers l’emploi. Il s’agit notamment d’analyser le contenu diversifié des dispositifs d’insertion suivant les catégories auxquels ils s’adressent et les configurations sociales dans lesquels ils prennent place, les pratiques des intermédiaires de l’emploi en charge de leurs déploiements, ainsi que les modes d’investissements contradictoires de ces dispositifs par leurs bénéficiaires potentiels. ← 12 | 13 →

L’autre, Outiller les parcours professionnels. Quand les dispositifs se mettent en action, est codirigé par Sophie Bernard, Dominique Méda et Michèle Tallard, toutes trois membres de l’IRISSO. Il traite des effets de dispositifs sur le travail, les carrières et les identités professionnelles et s’interroge sur la manière dont les processus inscrits dans les identités collectives au travail influencent tant les modes de mise en œuvre que les modalités d’appropriation des dispositifs.

Au-delà des angles d’attaque différenciés des dispositifs qui les structurent, l’emploi pour le premier, le travail pour le second, les textes présentés dans les deux volumes édités de concert invitent à interroger l’action publique sous un nouvel angle. Parce que les auteurs ne supposent pas ex ante que les dispositifs descendent des concepteurs vers les destinataires en passant par les professionnels qui les mettent en œuvre de manière neutre, ils se mettent en situation de démontrer que les acteurs à tous les niveaux agissent avec le dispositif autant qu’ils sont agis par celui-ci ou qu’ils agissent sur lui. ← 13 | 14 →

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Introduction

Sophie BERNARD et Dominique MÉDA

IRISSO

Michèle TALLARD

CNRS-IRISSO

Depuis une vingtaine d’années, l’évaluation des politiques publiques s’est considérablement développée et est même devenue une quasi-obligation pour tous ceux qui souhaitent que des fonds publics soient alloués à de nouvelles modalités d’action publique ou à des politiques déjà existantes (Ferraci, Wasmer, 2012) : en France, la direction du Budget indique ne donner la priorité aux demandes de crédits issues des ministères dits « dépensiers » que dans la mesure où des évaluations mettent en évidence la manière dont les objectifs sont ou seront atteints par les dispositifs mis en place (évaluation ex ante/ex post). Les projets de loi doivent être accompagnés d’une étude d’impact depuis 2009. Comme y insiste Michel Chauvière (2013) : « toute politique, tout programme, tout dispositif, toute action bénéficiant de fonds publics doit désormais être évalué ». Cette évaluation est devenue de plus en plus quantifiée, faisant toujours davantage appel à des expérimentations contrôlées ou randomisées (Labrousse, Zamora, 2013) mais plus généralement à des indicateurs chiffrés qui favorisent l’installation d’un « gouvernement au résultat » dans lequel « les normes arithmétiques qui encadrent l’action publique s’imposent » (Ogien, 2013). Car « sans chiffres, il n’est possible de fixer ni des objectifs ni de définir des indicateurs de performance ni de mesurer le degré de réussite d’une disposition de politique publique ni celui de la productivité des services. Bref sans chiffres, il est impossible de produire des résultats attestant que l’action des pouvoirs publics est efficace » (id.).

Ce n’est pas la voie suivie par cet ouvrage, qui ambitionne au contraire de renouer avec une conception plus large et plus ouverte de l’évaluation. D’une certaine manière, il propose une alternative à la vogue des évaluations randomisées qui semblent aujourd’hui être devenues prédominantes comme le soulignait cet extrait du Guide méthodologique pour l’évaluation des expérimentations sociales rédigé en 2009 : ← 15 | 16 →

« deux grands types d’évaluations coexistent : les méthodes qui s’appliquent sur des échantillons représentatifs (de quelques centaines à quelques milliers d’individus, voire davantage), ou méthodes quantitatives, et les investigations approfondies sur des petits échantillons raisonnés de l’ordre de quelques dizaines d’individus, ou méthodes qualitatives (…) Lorsqu’une expérience randomisée ne peut être envisagée, d’autres méthodes quantitatives peuvent être mobilisées qui consistent à tenter de reproduire artificiellement les conditions d’une expérience randomisée à l’aide de techniques statistiques adaptées aux caractéristiques de l’expérimentation (…) Au sein des méthodes quantitatives, qui permettent de se prononcer sur l’efficacité du programme, il y a lieu de hiérarchiser les approches qui peuvent être retenues. Les méthodes les plus fiables, celles qui apportent la mesure la plus précise et la plus robuste de l’impact du programme sur les variables d’intérêt (outcomes), sont les méthodes d’évaluation randomisée ».

Rappelons que ces évaluations randomisées s’inspirent fortement des méthodes en vigueur en matière médicale, utilisées notamment pour évaluer les médicaments. Le principe consiste à constituer un échantillon témoin, composé de personnes (ou d’éléments) présentant les mêmes caractéristiques que celles de l’échantillon test – celui qui va recevoir le « traitement » par le dispositif dont il s’agit d’évaluer l’effet. Ces méthodes ont connu une extension considérable parce que le principe même d’organiser de telles expérimentations a été autorisé (une disposition a été introduite dans la Constitution en 2003) mais aussi parce que des crédits considérables ont pu y être consacrés notamment au moment des débats sur le RSA puis grâce au Fonds d’expérimentation Jeunes, enfin, parce que des chercheurs et des institutions (on pense au J-Pal) – se sont impliqués très fortement dans ce genre d’exercice. Le principe d’évaluation du dispositif est de comprendre ce qui se serait passé en l’absence de celui-ci.

Mais ces méthodes qui ont occupé le devant de la scène lors de l’évaluation de plusieurs dispositifs médiatiques (l’accompagnement des chômeurs par les opérateurs privés de placement, la mallette des parents, le CV anonyme, le RSA, etc.) présentent de nombreuses limites (Jatteau, 2013 ; Simha, 2015). Très coûteuses, elles sont de surcroît éthiquement critiquables dans la mesure où elles obligent à choisir des personnes qui n’auront pas le droit de bénéficier du dispositif et surtout, elles présentent une conception très réduite du fonctionnement des dispositifs et du comportement des bénéficiaires qui semblent répondre de façon automatique à des incitations et des désincitations (Gomel, Serverin, 2009). La conception de la causalité sous-jacente est elle aussi souvent fruste, les mécanismes de non-appropriation ou de non-recours par les bénéficiaires, mais aussi les résistances, les mécompréhensions, le rôle majeur des intermédiaires et de ceux qui mettent en place les dispositifs semblant parfois trop ignorés. ← 16 | 17 →

Redonner leur place à ces processus et ces acteurs et rappeler leur importance, telle est l’ambition de notre ouvrage. Il s’attache à présenter des évaluations qui ne visent pas à mesurer par expérimentation l’effet propre d’un dispositif, estimé par l’écart entre le comportement d’activité avec et sans le traitement mais plutôt à retrouver l’esprit de la méthode préconisée par le Conseil scientifique de l’évaluation (CSE), créé en 1989 notamment pour suivre la mise en œuvre du RMI. Elle consiste à mesurer et à expliquer les écarts entre les objectifs et les réalisations en prenant en considération la pluralité des freins et des causes des écarts, et en s’appuyant notamment sur des enquêtes auprès des populations bénéficiaires, des intermédiaires mettant les dispositifs en œuvre, des concepteurs… Il s’agit donc pour les auteurs de ce livre, au-delà des chiffres bruts qui contribuent trop souvent à réduire la focale et à négliger des effets pourtant déterminants, laissant dans l’ombre des remaniements essentiels, occultant des résistances ou des motifs d’échec, de se donner les moyens d’analyser les recompositions, reformalisations, requalifications, et les effets en chaîne, y compris les moins mesurables, entraînés par la mise en œuvre de nouveaux dispositifs ou de nouvelles modalités d’action publique.

Ce volume analyse plus particulièrement les effets de certains dispositifs, majoritairement publics, dans le domaine du travail, de l’emploi, et de la formation professionnelle sur les carrières, les métiers, les identités professionnelles. Le terme de dispositif est ici pris dans un sens large, non pas de dispositifs techniques, mais d’« ensembles articulés de règles juridiques, procédures de gestion, règlements, techniques d’échange et d’analyse d’informations » (Collectif de chercheurs de sept laboratoires, 2014). Il s’agit de comprendre comment ils agissent, en analysant leur élaboration, leur mise en œuvre mais également la participation des destinataires à leur processus de construction, de transformation et d’action. Les dispositifs ci-après analysés visent à modifier une situation, à obtenir un résultat en usant d’une palette d’outils législatifs ou réglementaires.

La variété des situations présentées ci-après permet de rendre visible le grand nombre de facteurs qui influencent la manière dont les dispositifs se mettent en œuvre : là où les enquêtes quantitatives, randomisées ou non, se focalisent sur un indicateur principal, les analyses proposées multiplient les points de vue et braquent le projecteur sur des raisons (du succès ou de l’échec) habituellement tenues pour mineures et souvent non mobilisées : ambivalence réelle ou supposée des dispositifs ; mauvaise fixation des objectifs ou mésinterprétation de ces derniers par leurs usagers putatifs ; insuffisante prise en compte des effets d’une politique sur l’identité professionnelle, le métier ou les conditions d’exercice du travail, mauvaise anticipation du processus d’appropriation par les bénéficiaires… ← 17 | 18 →

Des indicateurs de « qualité » laissés dans l’ombre par la domination du quantitatif

Résumé des informations

Pages
288
Année
2016
ISBN (PDF)
9783035266245
ISBN (ePUB)
9783035297058
ISBN (MOBI)
9783035297041
ISBN (Broché)
9782875743510
DOI
10.3726/978-3-0352-6624-5
Langue
français
Date de parution
2016 (Juin)
Mots clés
Emploi travail Politique publique Identité professionelle Carrière
Published
Bruxelles, Bern, Berlin, Frankfurt am Main, New York, Oxford, Wien, 2016. 288 p., 7 ill. n/b, 14 tabl. n/b

Notes biographiques

Sophie Bernard (Éditeur de volume) Dominique Méda (Éditeur de volume) Michèle Tallard (Éditeur de volume)

Sophie Bernard est sociologue, maîtresse de conférences à l’Université Paris-Dauphine, PSL Research University, membre de l’IRISSO et de l’Institut Universitaire de France. Ses thèmes de recherches portent sur les frontières du travail et la composition des rémunérations. Dominique Méda est sociologue, professeure à l’Université Paris-Dauphine, PSL Research University, directrice de l’IRISSO. Ses recherches portent sur le travail, les politiques sociales et le développement durable. Michèle Tallard est sociologue, chargée de recherches au CNRS, HDR, membre de l’IRISSO, PSL Research University. Spécialiste des relations professionnelles, ses recherches s’intéressent notamment aux questions de formation et de qualification.

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