Anna Akhmatova et la poésie européenne
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Edited By Tatiana Victoroff
Les contributions de chercheurs comparatistes ou slavisants, français et russes, s’organisent selon plusieurs axes – Akhmatova en dialogue avec les poètes européens ; Akhmatova comme poète européen ; les questions de traduction et de transmission – mais l’ouvrage inclut également les témoignages de poètes et d’intellectuels au sujet de leur rencontre avec Akhmatova ou à travers la lecture de ses vers. Il propose également de nouvelles traductions d’Akhmatova en français. Enfin, des poèmes inédits d’auteurs européens contemporains qui ont composé sous l’inspiration akhmatovienne témoignent de l’écho européen d’une voix contre laquelle la censure s’est acharnée sans l’étouffer et qui reste un surgeon toujours fécond dans la lignée de la poésie la plus existentielle.
« Pur espace de roses s’épanouissant infiniment » : Anna Akhmatova et Rainer Maria Rilke, poètes métaphysiciens
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« Pur espace de roses s’épanouissant infiniment » : Anna Akhmatova et Rainer Maria Rilke, poètes métaphysiciens
Alexandre MEDVEDEV
Université de Tioumen
Anna Akhmatova, les années 1960
Rainer Maria Rilké, 1900
En 1910, à Tsarskoïé Siélo, Anna Gorenko qui, à 21 ans, faisait ses premiers essais poétiques, traduisit, non pour la publication mais « pour elle-même », le « Du meine heilige Einsamkeit » de Rainer Maria Rilke, auquel elle donna le titre de « Solitude » (Oдиночество) : ← 105 | 106 →
1910, c’est l’année du mariage d’Anna Gorenko avec Nicolas Goumilev et de leur voyage de noces à Paris, l’année de l’entrée de la poète dans les cercles littéraires de Pétersbourg (elle fait connaissance avec le maître du symbolisme Viatcheslav Ivanov et lui lit ses vers ; elle écrit à un autre maître, Valéri Brioussov, pour lui demander « s’il lui faut s’occuper de poésie »2 et solliciter son avis sur ses vers). Bientôt viendraient la publication sous le pseudonyme d’« Anna Akhmatova » (Revue universelle, 1911, n° 3), la publication, qui la fit connaître, dans la revue Apollon (1911, n° 4) et la sortie de son premier livre « Soir » (1912).
« Du meine heilige Einsamkeit » (Münich, 30 avril 1897) est la deuxième poésie du cycle « Présents à différents amis » (« Gaben an verschiedene Freunde ») dans Advent (1898), le premier livre de R. M. Rilke3. L’épithète « heilige...
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