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Corpus numériques, langues et sens

Enjeux épistémologiques et politiques

de Marc Debono (Éditeur de volume)
©2014 Collections 222 Pages
Série: GRAMM-R, Volume 25

Résumé

La tension entre objectivation et ce qui permet/dépasse/entoure/précède cette objectivation, semble aujourd’hui réapparaître, de manière accentuée, par la prégnance grandissante de l’informatique en sciences du langage (SDL), désormais au cœur des traitements des corpus linguistiques numériques ou numérisés. L’effort objectiviste apparaît en effet relancé par un renforcement technique du paradigme empirico-inductif et l’amplification de tendances épistémologiques déjà bien présentes dans le domaine. Les interrogations qu’apporte l’« ère numérique », particulièrement en SDL, sont donc pour les auteurs l’occasion de développer ce qui constitue certainement une thématique transversale de l’ouvrage : l’évidence apparente que le traitement technologisé des corpus numériques fiabilise « le » sens, devenu plus aisément « traitable », « traçable ». Les contributions ici rassemblées exemplifient et interrogent cette tendance, en s’appuyant sur une perspective épistémologique et des références théoriques principalement empruntées aux philosophies phénoménologiques et/ou herméneutiques, lesquelles permettent de critiquer les formes de naturalisation du sens, qui tendent à évacuer le « préréflexif », l’« antéprédicatif ». Cette réflexion prolonge et amplifie la problématique de la prise en compte des représentations du chercheur, en SDL, et plus largement en SHS.

Table des matières

  • Couverture
  • Titre
  • Copyright
  • Sur l’auteur/l’éditeur
  • À propos du livre
  • Pour référencer cet eBook
  • Sommaire
  • Remerciements
  • Introduction Retour sur une réponse à un appel à propositions
  • Numérique et évidence du sens
  • Positionnement épistémologique
  • De la nécessité d’un glossaire notionnel initial ?
  • Productivité du conflit
  • Présentation des textes
  • Représentations et traitement des corpus umériques linguistiques : quid des représentations du chercheur?
  • Introduction
  • 1. « Objectualisation » des représentations en SDL/sociolinguistique : non prise en compte ou refoulement anti-subjectiviste de celles du chercheur
  • 2. Traitement des corpus numériques linguistiques : l’outil informatique, facteur d’accentuation de l’occultation des représentations du chercheur ? L’exemple de l’« herméneutique numérique »
  • 3. Un autre traitement possible des représentations du chercheur
  • 3.1. Le principe de la compréhension gadamerienne : réhabiliter les « préjugés »
  • 3.2. Mise en œuvre en SHS : les sciences de l’homme herméneutiques de C. Taylor (« intuitions », « définitions de soi », « valeurs », « options » vs « données brutes », « empirisme »)
  • 3.3. Un exemple disciplinaire : « expériences personnelles » (Veyne) et « personnalité » (Marrou) chez les historiens
  • 4. Représentations et incertitude du sens
  • Bibliographie
  • Continuité épistémologique au sein de la révolution numérique
  • 1. Le numérique en tant que construction
  • 1.1. Le numérique revêt une dimension technique fondée sur une logique de calcul
  • 1.2. Le numérique relève aussi de la perception humaine (expérience du visible et du sensible)
  • 1.3. Le numérique en tant que projet sociétal : l’intelligence collective
  • 2. Des fonctions de la (non)révolution numérique aux approches phénoménologiques du numérique en SDL
  • 2.1. La révolution numérique : entre mythe et rhétorique
  • 2.2. Une non-révolution épistémologique en SDL ou le renouvellement du modèle positiviste avec l’« objectivité numérique »
  • 2.3. Vers une approche phénoménologique du numérique dans la recherche en SDL
  • 3. Sur quelques illusions de l’objectivité numérique
  • 3.1. Transparence du sens
  • 3.2. Invisibilité du chercheur
  • 3.3. L’inévitable subjectivité de la construction du sens et la binarisation des représentations des sciences
  • Perspectives
  • Bibliographie
  • L’évacuation de l’interprétation : un regard épistémologique sur les logiciels d’analyse textuelle
  • 1. Des logiciels d’aide à l’analyse textuelle
  • 2. Résistance à la nouveauté ou perplexité justifiée ?
  • 3. Analyse textuelle et analyse textuelle quantitative
  • 4. Les risques d’une double évacuation de l’interprétation
  • 5. Le néo-néo-positivisme
  • Considérations conclusives
  • Bibliographie
  • Corpus et numérique en sciences du langage : enjeux épistémologiques
  • Préalables
  • 1. Le corpus : questionnements technologiques vs épistémologiques
  • 2. Des corpus numériques pour quoi faire ?
  • 3. Débats ouverts
  • Point final et suspensions ?
  • Bibliographie
  • Les pratiques linguistiques numériques/électroniques : une source d’angoisse pour les linguistes?
  • Introduction
  • 1. Électronique et/ou numérique ?
  • 2. L’angoisse du chercheur/linguiste face aux corpus (numériques/électroniques) : quelles causes ?
  • 3. Quelques conséquences scientifiques de l’angoisse du chercheur-linguiste : apprivoiser l’imprévu
  • 3.1. Des approches (globalement) systémiques
  • 3.2. Un « tournant herméneutique de la linguistique » ?
  • 4. La description linguiste : modèles programmables d’interprétations ?
  • 4.1. Des fondements historiques
  • 4.2. Contrôler les (mécanismes de production d’) interprétations
  • 4.3. Les pratiques linguistiques numériques : des représentations pourtant !
  • 5. Pour une interprétation « humaine » ?
  • 6. Sortir des « utopies technologiques » : le français – une ouverture à la francophonie et à la diversité ?
  • En attendant d’aller plus loin…
  • Bibliographie
  • Monnaie de signe, monnaie de singe? Comment comprendre des corpus électroniques? Implications épistémologiques, éthiques et politiques
  • Objectif de cette réflexion
  • Recherche institutionnelle, politique(s)
  • Une expertise peut-elle ne pas être critique ?
  • Un climat et des configurations institutionnelles défavorables et dissuasifs
  • Un climat d’autocensure ?
  • Une autre vision des relations institutions – recherche
  • Expertise, altérité, diversité
  • Une épistémologie constitutivement indépendante des institutions
  • Institutions et dogmes
  • À titre exploratoire : un parcours phylogénétique
  • À titre expérimental : perspective ontogénétique
  • Les institutions, dans une perspective PH
  • Les langues comme institutions
  • Épistémologie, politique, institutions et prescription implicite
  • Bilan : institutions, politique et recherche
  • Survol des démarches phénoménologiques-herméneutiques
  • La pertinence de démarches phénoménologico-herméneutiques
  • La DGLFLF et les corpus
  • Objectifs de l’ouvrage et implicites
  • Une politique « diversitaire » en trompe l’œil
  • Une conception positiviste du corpus
  • La marginalisation de la notion de représentation
  • Des représentations au sens : des perspectives antagoniques
  • Corpus (numériques) et sens
  • Conclusion
  • Bibliographie
  • Présentation des auteurs

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Remerciements

Nous souhaitons remercier ici la Délégation générale à la langue française et aux langues de France d’avoir financé le projet (dont est issu le présent ouvrage), en rappelant que ce projet a dû se recentrer sur son propos essentiel, au regard de l’enveloppe budgétaire finalement accordée.

Nos remerciements vont également à Abdennour Iguerali pour son travail de relecture et de mise aux normes de ces textes.

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INTRODUCTION

Retour sur une réponse à un appel à propositions

« Pratiques » et « représentations » en sciences du langage

Marc DEBONO

EA 4246 PREFics-DYNADIV
Université François Rabelais de Tours

Le présent ouvrage s’inscrit dans le cadre de la réponse à un appel à propositions Numérique et textualité : observation, description et analyse des pratiques contemporaines lancé par la Délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFLF) pour l’année 2012-20131. L’équipe de recherche PREFics-Dynadiv de l’Université de Tours (EA 4246) a choisi de présenter un projet intitulé « Interfaces, corpus et représentations : les outils numériques ou l’occasion d’interroger la construction du sens en sciences du langage ? ». Ce projet, qui a été financé, avait initialement pour objet de s’« emparer » du terme de représentations présent dans l’appel : cette référence, jugée assez novatrice pour l’institution en question, a donc été à l’origine de l’investissement des différents participants à ce projet. Néanmoins, nous restons pleinement conscients du caractère relatif de ce qui nous est alors apparu comme une (timide) avancée : le financement institutionnel de la recherche dans le domaine des sciences du langage2 reste encore essentiellement axé sur l’étude des pratiques. S’il fallait s’en convaincre, un rapide examen de l’appel annuel 2013-2014 de la DGLFLF (diffusé en mars 2013) le rappelle : le terme de représentations n’est mentionné qu’une fois alors que les occurrences de pratiques/usages sont pléthoriques3. Ceci tend à ← 11 | 12 → montrer le rôle secondaire assigné aux représentations, dans la recherche sur les « langues de France » institutionnalisée par la DGLFLF, mais plus largement aussi dans la recherche en sciences du langage (désormais SDL). En effet, si les représentations sont depuis longtemps intégrées aux recherches en SDL (et en sociolinguistique en particulier), ce qui ressort des discours circulant actuellement dans le champ des SDL autour de l’articulation qualitatif/quantitatif, c’est que leur étude est le plus souvent considérée comme un « adjuvant qualitatif », en tant qu’élément de contextualisation des pratiques, constituées en corpus de données4. Les représentations sont prises comme éléments signifiants vecteurs d’un « surplus de sens », éléments permettant de mieux élucider le sens des « données » que sont les « pratiques » (des données pour contextualiser d’autres données en quelque sorte).

La réflexion développée dans cet ouvrage, si elle ne s’y limite pas, est donc partie de ce constat : sur le plan épistémologique, dans l’état actuel des SDL (et de la sociolinguistique française en particulier) les représentations sont au mieux considérées comme objet de connaissance, et non prises en compte comme élément intervenant « normalement » dans le processus d’élaboration des connaissances, fussent-elles scientifiques. Ce qui explique aussi que les représentations dont il est question en sociolinguistique sont avant tout celles des autres (locuteurs, ← 12 | 13 → témoins/enquêtés, communautés linguistiques, etc.), beaucoup plus rarement celles du chercheur.

Reste donc à identifier les raisons de cet état de fait, pour dégager d’éventuelles alternatives. La « prise au sérieux » des représentations du chercheur dans le champ de l’étude des langues/discours semble moins être une question de temps (la prochaine hypothétique étape) qu’une question liée à un débat épistémologique plus fondamental, qui repose notamment sur la tension entre l’objectivation et ce qui permet/dépasse/entoure/précède cette objectivation en sciences humaines et sociales (désormais SHS)5.

Cette tension semble aujourd’hui réapparaître, de manière accentuée, par l’intermédiaire d’un avènement relativement récent en SDL : celui de l’informatique au cœur des traitements des corpus linguistiques numériques ou numérisés. En examinant certains discours tenus à ce sujet, volontairement choisis comme exemplaires d’une tendance actuelle, on peut argumenter que le traitement informatique des corpus, s’il ne change pas grand-chose sur le fond de la question, relance néanmoins l’effort objectiviste par l’occultation de la « subjectivité » du chercheur (donc de ses représentations), ceci par un renforcement technique (par l’outil) du paradigme empirico-inductif en SDL.

Numérique et évidence du sens

Cette évolution/accentuation que marque l’entrée des SDL dans l’« ère numérique » – qui n’a, de notre point de vue, rien d’une « révolution », mais relève bien plutôt d’une amplification de tendances épistémologiques déjà bien présentes dans le domaine (plusieurs contributeurs le remarquent ici) – est pour nous l’occasion de développer ce qui constitue certainement une thématique transversale de l’ouvrage : l’évidence apparente, à l’heure du traitement technologisé des corpus numériques, d’un sens apparemment plus facilement abordable, accessible, mais surtout plus facilement « traitable », « retraçable ». Même si les obstacles sur le chemin de l’accès au sens sont nombreux – et tout le monde en convient, personne ne les néglige – ceux-ci sont bien souvent réduits à des questions techniques, et l’idéal d’un sens « objectif » semble se (ré)installer sur la base d’une confiance commune en la technologie. Plusieurs contributions du présent ouvrage exemplifient et critiquent cette tendance.

Positionnement épistémologique

Cette position critique s’appuie sur une perspective épistémologique dont il est nécessaire d’esquisser quelques traits principaux dans cette ← 13 | 14 → introduction, mais aussi – et peut-être surtout – d’expliquer la manière dont nous entendons mobiliser, diversement, les références qui sont les nôtres.

Donnant un avis plus que mitigé sur le passage obligé par l’exposé du « cadre théorique » dans les communications scientifiques, un commentateur avisé du monde universitaire (responsable du service Veille & Analyses de l’Institut français d’éducation – ENS Lyon) affirmait récemment qu’« il est rare qu’on vienne là [assister à une communication scientifique] pour découvrir ce qu’ont pu dire Vygotsky, Bernstein ou Chevallard (surtout quand certains [communicants] démontrent surtout qu’ils maîtrisent mal la théorie des grands auteurs […]) »6. Si nous rapportons ce propos, c’est qu’il nous semble assez bien résumer une représentation largement partagée des aspects théoriques mobilisés dans la recherche : on suppose une certaine univocité des œuvres (« ce qu’ont pu dire » les auteurs peut dès lors être « mal maîtrisé » par l’impétrant), laissant finalement assez peu de place aux interprétations de celles-ci. Ce que les textes réunis ici proposent, dans leur mobilisation de références théoriques principalement empruntées aux philosophies phénoménologiques et/ou herméneutiques, est à entendre dans une perspective sensiblement différente : il ne s’agit pas pour les contributeurs d’établir ce que les phénoménologues et/ou herméneutes disent pour dans un second temps en chercher les applications, mais bien plutôt de proposer une réflexion à partir d’une certaine lecture de ces auteurs dans le cadre d’une transposition aux sciences du langage, et plus particulièrement à la thématique du présent ouvrage.

S’il fallait donner les grandes lignes d’une approche que certains contributeurs qualifient ici de « phénoménologique-herméneutique », nous pourrions proposer cette citation éclairante de Lyotard :

Ainsi se dessine au sein de la méditation phénoménologique un moment critique, un « désaveu de la science » (Merleau-Ponty) qui consiste dans le refus de passer à l’explication : car expliquer le rouge de cet abat-jour c’est précisément le délaisser en tant qu’il est ce rouge étalé sur cet abat-jour, […] c’est le poser comme vibration de fréquence, d’intensité données, c’est mettre à sa place « quelque chose », l’objet pour le physicien qui n’est plus du tout « la chose même », pour moi. Il y a toujours un préréflexif, un irréfléchi, un antéprédicatif, sur quoi prend appui la réflexion, la science, et qu’elle escamote toujours quand elle veut rendre raison d’elle-même7. ← 14 | 15 →

Les démarches phénoménologiques-herméneutiques commencent donc par s’étonner de l’évidence « par laquelle je trouve là le monde et l’accepte comme existant » (id. : 17), de cette forme de naturalisation du monde. L’optique naturalisante produit une conception majoritairement partagée de LA Science, qui « escamote » le « préréflexif », l’« irréfléchi », l’« antéprédicatif », ou – pour parler dans des termes qui sont plus communs dans nos champs – ce qui fonde les représentations du chercheur.

L’idée de « refus[er] de passer par l’explication » pour préférer une modalité interprétative du faire scientifique n’est pas anodine : elle se heurte en effet à une certaine conception de la science qui, depuis le début du XIXe siècle au moins, est inexorablement liée à celle de progrès comme augmentation de la puissance de prévision8 et de contrôle du sens. Or, cette idée semble particulièrement saillante quand il est question de traitement des données numériques (linguistiques notamment) : pour ne prendre qu’un exemple significatif, le foisonnement actuel des spéculations sur les enjeux du traitement des big data ne fait que mettre en pleine lumière l’attachement renouvelé à cette conception du progrès comme augmentation du contrôle du sens. Dans le domaine plus spécialisé du traitement des corpus numériques en SHS, et en SDL en particulier, on retrouve cette même volonté « progressiste » de contrôle du sens des corpus, comme les contributions ici réunies l’argumentent.

De la nécessité d’un glossaire notionnel initial ?

Dans un ouvrage intitulé Corpus numériques et sens : enjeux épistémologiques et politiques on pourrait considérer la définition préalable du terme « numérique », appliqué aux corpus textuels ou discursifs, comme indispensable à un tel projet. Mais quelle définition retenir ? Nous pourrions retenir celle, très technique, de « signal qui ne peut prendre qu’un nombre fini de valeurs discrètes (discontinues) »9. Mais est-elle d’une grande aide ? Dans le champ des SDL, nous pourrions évoquer, par exemple, la distinction proposée par M.-A. Paveau entre « discours numérique » et « communication électronique » : ← 15 | 16 →

Résumé des informations

Pages
222
Année
2014
ISBN (PDF)
9783035264852
ISBN (ePUB)
9783035299441
ISBN (MOBI)
9783035299434
ISBN (Broché)
9782875742155
DOI
10.3726/978-3-0352-6485-2
Langue
français
Date de parution
2014 (Décembre)
Mots clés
objectivation paradigme empirico-inductif informatique sciences du langage tendances épistémologiques
Published
Bruxelles, Bern, Berlin, Frankfurt am Main, New York, Oxford, Wien, 2014. 222 p., 1 tabl.

Notes biographiques

Marc Debono (Éditeur de volume)

Marc Debono est Maître de conférences en sciences du langage à l’Université François Rabelais de Tours où il mène ses recherches au sein de l’équipe PREFics-Dynadiv. Ses travaux, qui articulent didactique des langues-cultures et sociolinguistique, portent notamment sur le langage juridique et les rapports existants entre les domaines juridique et linguistique, ainsi que sur la question de l’interculturel dans les formations en FLE. Il engage actuellement un travail sur l’histoire des épistémologies disciplinaires en sociolinguistique et en didactique, ainsi qu’une réflexion sur les dispositifs didactiques distanciels.

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