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Analyse lexicale des verbes français exprimant la cause

À partir de l’exemple de «déterminer» et de «produire»

de Katarzyna Gabrysiak (Auteur) Marten Hinrichsen (Auteur)
©2016 Thèses 188 Pages

Résumé

Le livre a pour but d’exposer l’analyse lexicale des verbes français exprimant la cause : déterminer et produire. Cette analyse vise la désambiguïsation des sens des verbes en question en vue de la traduction assistée par ordinateur. Vu que ces verbes véhiculent le concept de cause, l’auteur examine cette notion de différents points de vue. Le processus de désambiguïsation se déroule selon les principes de l’Approche Orientée-Objets de Wiesław Banyś. Outre cette conception, l’auteur présente aussi d’autres théories lexicographiques, à savoir : Dictionnaire électronique de Gaston Gross, Modèle Sens-Texte d’Igor Mel’cuk et Lexique génératif de James Pustejovsky. Ladite analyse a permis d’établir dix-sept équivalents polonais pour le verbe produire et huit équivalents pour déterminer.

Table des matières

  • Couverture
  • Titre
  • Copyright
  • Sur l’auteur/l’éditeur
  • À propos du livre
  • Pour référencer cet eBook
  • Table des matières
  • Introduction
  • Fondements théoriques
  • 1. Aperçu de quelques conceptions de la cause
  • 1.1 La cause en philosophie
  • 1.2 La cause en psychologie
  • 1.3 La cause en linguistique
  • 2. L’expression de la causalité en français
  • 3. Aperçu de quelques théories lexicographiques
  • 3.1 Dictionnaire électronique de Gaston Gross
  • 3.2 Modèle Sens-Texte d’Igor Mel’cuk
  • 3.3 Lexique génératif de James Pustejovsky
  • 4. Approche orientée objets de Wiesław Banyś
  • Analyse lexicale
  • 1. Analyse du verbe déterminer
  • 1.1 Les entrées lexicales
  • 1.2 Caractéristique générale
  • 1.2.1 Déterminer en tant que verbe exprimant la cause
  • 1.2.2 Les synonymes
  • 1.2.3 Les équivalents polonais
  • 1.3 Configurations schématiques dégagées des analyses des emplois
  • 1.3.1 Seize configurations ayant des classes d’objets ainsi que des marqueurs syntaxiques différents
  • 1.4 Tableau
  • 1.5 Quelques réflexions et commentaires finaux
  • 1.5.1 L’emploi non causatif vers l’emploi causatif
  • 1.5.2 Le choix de l’équivalent
  • 1.5.3 À propos du contexte
  • 1.5.4 Le phénomène de polysémie et ses conséquences
  • 1.5.5 Les classes d’objet
  • 1.5.6 Le figement
  • 2. Analyse du verbe produire
  • 2.1 Les entrées lexicales
  • 2.2 Caractéristique générale
  • 2.2.1 Produire en tant que verbe exprimant la cause
  • 2.2.2 Les synonymes
  • 2.2.3 Les équivalents polonais
  • 2.3 Configurations schématiques dégagées des analyses des emplois
  • 2.3.1 Trente-neuf configurations ayant des classes d’objets ainsi que des marqueurs syntaxiques différents
  • 2.4 Tableau
  • 2.5 Quelques réflexions et commentaires finaux
  • 2.5.1 Cause interne vers cause externe
  • 2.5.2 Le choix de l’équivalent
  • 2.5.3 À propos du contexte
  • 2.5.4 Classes d’objets
  • 2.5.5 Figement
  • 3. Déterminer vers produire
  • 3.1 Causalité
  • 3.2 Structure argumentative
  • 3.3 Structure syntaxique
  • 3.4 Classes d’objets
  • 3.5 Figement
  • 4. Classes d’objets
  • 4.1 Classes d’objets pour le verbe déterminer
  • 4.2 Classes d’objets pour le verbe produire
  • Conclusion
  • Références citées

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Introduction

Le présent travail a pour but d’exposer l’analyse lexicale visant la désambiguïsation des sens des mots polysémiques en vue de la traduction assistée par ordinateur (TAO). Que cette désambiguïsation soit nécessaire, on s’en rend compte au moment de traduire n’importe quel mot, n’importe quelle phrase, sans parler d’un texte entier. Si on ouvre un dictionnaire traditionnel ou électronique, on reçoit toute une liste d’équivalents du mot traduit dans la langue cible sans aucun indice concernant le contexte où le mot donné apparaît, par exemple. D’où l’idée de la désambiguïsation, à savoir : « une procédure permettant de traiter ou de lever les ambiguïtés sur un mot ou groupe de mots en fonction de sa signification dans une phrase donnée » (http://www.ling.uqam.ca/sato/glossaire/glosd.htm#desambiguďsation). Ces ambiguïtés résultent avant tout du phénomène de la polysémie qui selon le Dictionnaire de linguistique « on appelle polysémie la propriété d’un signe linguistique qui a plusieurs sens » (Dubois J., 2001, p. 369). Une telle unité est dite polysémique.

Dans notre travail intitulée : Analyse lexicale des verbes français exprimant la cause à partir de l’exemple de déterminer et de produire, nous avons choisi les verbes qui, comme le titre l’indique, véhiculent le concept de cause. La causalité constitue un problème très complexe et est perçue de façon différente en fonction des domaines qui cherchent à la définir. Par conséquent, le premier chapitre de cette thèse envisagera plusieurs conceptions de la cause en philosophie, en psychologie et surtout en linguistique étant donné que c’est notre champ de recherches. Dans le chapitre suivant, nous nous concentrerons sur l’expression de la causalité en français. Nous étudierons chaque niveau de la langue pour connaître les moyens morphologiques, syntaxiques et lexicaux permettant d’exprimer la cause. Ensuite, nous passerons à la présentation de trois théories lexicographiques : Le Dictionnaire électronique de Gaston Gross, Le Modèle Sens-Texte d’Igor Mel’cuk et la Théorie du lexique génératif de James Pustejovsky. Nous les avons choisies pour deux raisons. D’un côté, ce sont les théories récentes et intéressantes du point de vue de la description du lexique. De l’autre, les auteurs y analysent la notion de cause. Dans le dernier chapitre de la partie théorique, nous expliquerons en détail l’Approche Orientée-Objets du Professeur Wiesław Banyś. Cette approche, constitue non seulement le fondement théorique de nos analyses, mais elle nous fournit également les outils rendant possible la désambiguïsation des sens des verbes en question. ← 7 | 8 →

Dans la partie pratique, nous présentons les analyses des verbes choisis : déterminer, produire visant leur désambiguïsation lexicale. Nous exposons aussi nos réflexions, nos commentaires à propos des problèmes qui ont surgi au cours de notre travail. Nous comparons aussi les verbes en question du point de vue des résultats de nos analyses. Enfin, la dernière partie de notre travail comporte les classes d’objets relevées au cours de l’analyse.

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Fondements théoriques

1. Aperçu de quelques conceptions de la cause

1.1 La cause en philosophie

Depuis l’antiquité, l’homme essaie de définir la notion de cause. Selon Platon, tout est créé grâce à l’intervention d’une cause. Autrement dit, la cause est une des conditions nécessaires à chaque création. Il énumère cinq facteurs : le démiurge qui est un pouvoir causal organisant l’univers, les Idées, la matière, l’Âme du monde et le corps du monde. Son élève, Aristote, parle des quatre causes caractérisant chaque phénomène :

« On appelle cause, en un premier sens, la matière immanente dont une chose est faite : l’airain est la cause de la statue […]. Dans un autre sens, la cause, c’est la forme et le paradigme, c’est-à-dire la définition de la quiddité […]. La cause est encore le principe premier du changement ou du repos : l’auteur d’une décision est cause de l’action, et le père est la cause de l’enfant […]. La cause est aussi la fin, c’est-à-dire la cause finale, par exemple, la santé est la cause de la promenade. » (Aristote, Métaphysique, Delta, 2, 1013a24)

Aristote distingue donc :

  •  la cause matérielle,
  •  la cause formelle,
  •  la cause efficiente,
  •  la cause finale.

Pour résumer, à cette époque, la conception de la causalité prenait sa source dans la métaphysique. L’idée de cause trouvait son explication dans l’origine des choses. Chaque création était due à la cause première ayant une nature divine.

Ce type de causalité a été rejeté par la science. Au XVIIe siècle, la mécanique dont le but est de ramener tous les phénomènes physiques à des chocs entre particules prive la relation cause à effet de cet aspect mystérieux. Ce sont donc des chocs dont les lois sont connues. La cause désigne tout ce qui provoque le changement dans l’état d’un corps. Soit elle fait mouvoir ce corps, soit elle le rend immobile. Cette conception a ses limites, par exemple elle n’arrivera pas à expliquer jusqu’au bout les phénomènes de gravitation. Par contre, la mécanique newtonienne y parvient parce qu’elle accepte la possibilité d’action à distance. ← 9 | 10 →

(Paty, 1975, p. 10).

En 1748, David Hume, dans L’enquête sur l’entendement, présente sa conception de la causalité supposant que les hommes aient l’idée de la causalité grâce au fait que les évènements se sont succédé plusieurs fois. On a donc appris ce qu’il arriverait si un tel évènement se produisait avant. On sait par l’expérience, on croit plutôt qu’il existe une connexion entre les évènements, mais ce savoir est une sorte d’instinct qui se base sur les habitudes. (Hume, 1748, p. 45). Par contre, Kant trouve que la cause est l’un des concepts constituant a priori le fondement de chaque expérience. Schopenhauer a modifié la notion de causalité introduite par Kant et il l’analysait, ainsi que les notions de temps et d’espace, en tant que propriétés de la raison. Voici sa définition de la causalité :

„Wenn ein neuer Zustand einer oder mehrerer realer Objekte eintritt; so muss ihm ein anderer vorhergegangen sein, auf welchen der neue regelmäßig, d.h. allemal, so oft der erstere da ist, folgt. Ein solches Folgen heißt ein Erfolgen und der erstere Zustand die Ursache, der zweite die Wirkung.“1 (Schopenhauer, 1847, p. 30)

Au début du XXe siècle, Bertrand Russell, qui est humien, rejette complètement l’idée de causalité. Il affirme que la physique a fini de chercher des causes parce qu’elles n’existent pas. Il ajoute que c’est grâce à la volonté humaine que le concept de cause a un sens. (Kistler, 2006, p. 140)

Entre les années 1930 et 1970, la notion de cause a été absorbée par le modèle de l’explication déductive. Cette théorie a été représentée, entre autres, par Putnam et Hempel. Ce dernier évoque deux notions :

  •  L’explanandum – ce qu’il faut expliquer,
  •  Les prémisses – l’explanans – ce qui explique.

L’explication est donc un processus déductif visant à expliquer l’explanandum en se servant des prémisses qui englobent des lois générales et des conditions antécédentes. Dans cette perspective, la cause est un ensemble de prémisses tandis que son effet correspond à l’explanandum. (ibidem, p. 147)

Dans son ouvrage datant de 1973, Karl Popper dit que « dar una explicación causal de un acontecimiento quiere decir deducir un enunciado que lo describe ← 10 | 11 → a partir de los siguientes premisas : una o varias leyes universales o ciertos enunciados sigulares – las condiciones iniciales »2 (Popper, pp. 57–58)

En 1986, David Lewis lance la conception contrefactuelle. Il propose de : « réduire la causalité entre deux évènements à l’existence d’une chaîne causale intermédiaire qui est une séquence finie d’évènements dont chaque membre dépend causalement du précédent » (Kistler, 2006, p. 153). Cette dépendance causale résulte de la dépendance contrefactuelle, à savoir que l’évènement b dépend de l’évènement a si les deux contrefactuels suivants sont vrais : si a avait eu lieu, b aurait eu lieu.

D’autres conceptions définissent la relation causale à leur manière. La théorie interventionniste (Keil, Gasking von Wright, Cartwright Price) explique que la relation causale entre deux évènements A et B existe grâce au fait qu’un agent doit provoquer A pour pouvoir accomplir B. (ibidem, p. 161)

Résumé des informations

Pages
188
Année
2016
ISBN (PDF)
9783653059519
ISBN (ePUB)
9783653951035
ISBN (MOBI)
9783653951028
ISBN (Broché)
9783631666340
DOI
10.3726/978-3-653-05951-9
Langue
français
Date de parution
2015 (Septembre)
Mots clés
Medienwandel Internetwerbung Medienkonkurrenz Traduction assistée par ordinateur Polysémie Mediaplanung Causalité en français Désambiguïsation lexicale
Published
Frankfurt am Main, Berlin, Bern, Bruxelles, New York, Oxford, Wien, 2015. 188 p.

Notes biographiques

Katarzyna Gabrysiak (Auteur) Marten Hinrichsen (Auteur)

Katarzyna Gabrysiak, docteur en linguistique et spécialiste en linguistique française, est chercheur-enseignant à l’Université Pédagogique de Cracovie. Ses études concernent le traitement automatique des langues naturelles, la sémantique lexicale ainsi que la phraséologie dans l’écrit scientifique.

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Titre: Analyse lexicale des verbes français exprimant la cause
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