Génocide, enfance et adolescence dans la littérature, le dessin et au cinéma
Series:
Edited By Silke Segler-Meßner and Isabella von Treskow
Le souvenir en devenir. La position de l’enfant, stratégie d’actualisation dans les récits lazaréens de Jean Cayrol
Extract
« Pour cet enfant de dix ans que j’ai rencontré un matin dans le camp de concentration de Mauthausen, et qui partait vers sa mort, le regard étonné et fiévreux »1 – tel est le mot de dédicace, à la fois sobre et sombre, qui ouvre le roman Je l’entends encore, publié en 1968, de Jean Cayrol. Il s’agit de l’ouvrage avec lequel l’auteur clôturera, après une vingtaine d’années, la série des récits dits « lazaréens », et sans doute, c’est l’œuvre où l’enfance et l’expérience du génocide se présentent dans leur rapport le plus étroit, c’est le roman d’où ce rapport conflictuel et déconcertant jaillit le plus violemment. Non par hasard, semble-t-il, Cayrol a mis son roman sous le patronage de cet enfant qui a les yeux écarquillés devant la mort, et comme notre auteur le présente comme un bilan des récits précédents, il s’impose de remonter aux origines, c’est-à-dire aux apparitions précoces, de cette figure emblématique exposée dans la dédicace. C’est dans cette perspective que nous avons choisi, pour participer à cette réflexion collective, de tenter, à travers le prisme de la notion d’enfant, un regard expérimental sur l’œuvre romanesque de Cayrol et, plus précisément, sur ses premiers récits lazaréens. Dans la présente étude, nous allons présenter les résultats qu’a généré cette confrontation, ce questionnement sur le r...
You are not authenticated to view the full text of this chapter or article.
This site requires a subscription or purchase to access the full text of books or journals.
Do you have any questions? Contact us.
Or login to access all content.