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L’Afrique belge aux XIXe et XXe siècles

Nouvelles recherches et perspectives en histoire coloniale

de Patricia Van Schuylenbergh (Éditeur de volume) Catherine Lanneau (Éditeur de volume) Pierre-Luc Plasman (Éditeur de volume)
©2014 Collections 284 Pages
Série: Outre-Mers, Volume 2

Résumé

Les études historiques sur la colonisation belge en Afrique centrale demeurent méconnues du grand public voire du monde scientifique.
Cet ouvrage collectif rassemble les travaux de chercheurs qui souhaitent dépasser les images et les messages stéréotypés ou peu nuancés mêlant l’histoire aux enjeux politiques et mémoriels. Leurs contributions diversifient les approches pour appréhender une histoire coloniale qui, loin d’être uniforme, se déploie dans des champs, des modes d’action et des réseaux multiples sur le terrain.
Introduit par deux études insérant ces nouvelles recherches sur l’Afrique belge dans une perspective plus large (Courants et historiographies), l’ouvrage trace un parcours historique qui va de la rencontre de l’Autre (Supports scientifiques et savoirs locaux) à son contrôle dans un processus marqué par la recherche de l’efficacité coloniale (Contextes et situations socio-économiques entre 1940 et 1960). La rencontre de l’Autre engendre une violence (État indépendant du Congo : guerre et droit) et suscite l’émergence d’un contrôle par un appareil judiciaire peinant appareil judiciaire peinant à imposer l’État de droit sur la raison d’État (Justice coloniale). Enfin, l’ouvrage interroge la manière dont le binôme métropole-colonie se positionne face à de grands défis de l’ordre international : Eurafrique, nationalisme et communisme (Entre concepts et mouvements politiques).

Table des matières

  • Couverture
  • Titre
  • Copyright
  • Sur l’auteur/l’éditeur
  • À propos du livre
  • Pour référencer cet eBook
  • Table des matières
  • Table des abréviations
  • Préface
  • Introduction
  • PREMIÈRE PARTIE COURANTS ET HISTORIOGRAPHIES
  • Trop-plein de mémoires, vide d’histoire ?
  • Historiographie et passé colonial belge en Afrique centrale
  • Histoires politiques congolaises.
  • Esquisse d’une réflexion sur la chronologie
  • DEUXIÈME PARTIE SUPPORTS SCIENTIFIQUES ET SAVOIRS LOCAUX
  • « This way ! ». Aperçu des apports africains aux expéditions européennes du XIXe siècle : porteurs, éclaireurs et interprètes
  • The geographical societies of Brussels and Antwerp, and their focus on Africa in the decade preceding the Berlin Conference (1876-1885)
  • Colonialism as « science and technology ».
  • The Hamburg Colonial Institute (1908-1919)
  • TROISIÈME PARTIE ÉTAT INDÉPENDANT DU CONGO : GUERRE ET DROIT
  • Le gouvernement bicéphale de l’Ètat indépendant du Congo et le red rubber
  • À la guerre comme à la chasse ? Une anthropologie historique de la violence coloniale dans l’Ètat indépendant du Congo (1885-1908)
  • QUATRIÈME PARTIE JUSTICE COLONIALE
  • Les structures judiciaires « européennes » du Congo belge.
  • Essai de synthèse
  • Le mariage indigène dans la doctrine juridique du Congo belge.
  • Les mots du droit et du pouvoir
  • CINQUIÈME PARTIE CONTEXTES ET SITUATIONS SOCIO-ÉCONOMIQUES ENTRE 1940 ET 1960
  • Les réactions des autorités belges et locales face à la famine Ruzagayura (Rwanda, 1943-1944).
  • Heuristique, méthodologie et premiers résultats
  • Un divorce belge. expériences contrastées du planteur belge de café au Kivu (1945-1960)
  • Le Congo belge, une colonie modèle en matière sociale ?
  • SIXIÈME PARTIE ENTRE CONCEPTS ET MOUVEMENTS POLITIQUES
  • Les avatars du concept d’Eurafrique dans les années 1920-1930
  • Nationalisme et communisme au Congo belge (1950-1960).
  • ennemis ou outils des autorités coloniales ?
  • Notices biographiques

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Table des abréviations

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Préface

Michel DUMOULIN et Pierre TILLY

Professeur ordinaire émérite, Université catholique de Louvain, membre de l’Académie royale de Belgique et président du groupe de contact du FRS-FNRS « Belgique et mondes contemporains »

et

Président du Centre d’étude d’histoire de l’Europe contemporaine, Université catholique de Louvain

C’est désormais un lieu commun d’affirmer que la diffusion des résultats de la recherche scientifique est grandement servie par la voie électronique. Il est vrai toutefois que, depuis les années 1990, l’histoire vécue en temps réel, à l’appui des moyens technologiques de communication de plus en plus sophistiqués, occupe l’espace médiatique. Cette évolution ne peut laisser l’historien indifférent, du fait de son incidence directe sur les conditions de la construction de la mémoire collective1.

Sur le plan de son organisation et de son développement, le cénacle des chercheurs se déploie plus que jamais selon une logique de réseau. Rien de nouveau en l’espèce mais ce qui l’est incontestablement, c’est le fait que le virtuel et des outils comme Skype contribuent à créer des formes plus efficaces d’échange et à renforcer des processus de coordination entre approche individuelle et collective. Des communautés scientifiques nouvelles, parallèles, intégrées mais pas nécessairement subordonnées à leur contexte universitaire d’origine émergent au travers de cette dynamique qui est loin toutefois de résoudre la quadrature du cercle en termes de financement et de durabilité du soutien à la recherche.

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Mais la galaxie Internet n’a pas supplanté celle de Gutenberg pour autant. En effet, bien que la communication soit toujours plus globale et instantanée, son objet suppose toujours, en amont, un long et patient cheminement que connaissent bien les historiens. De l’enquête heuristique devant désormais tenir compte des ressources électroniques, dont le foisonnement ne peut en aucun cas servir à justifier l’ignorance – qu’elle soit réelle ou feinte – des sources et travaux inédits et imprimés, jusqu’à l’élaboration des résultats de la recherche, l’historien se doit de pratiquer avec zèle l’analyse et la critique. Mais, tout comme les praticiens d’autres disciplines scientifiques, il ne peut pas se contenter de satisfaire ces seules exigences. Interpellé par les autres sciences sociales et humaines en termes de questionnement et de méthode, confronté de plus en plus souvent à l’exigence de justifier son utilité sociale, voire économique, il vit une situation que l’on peut qualifier de paradoxale, surtout lorsqu’il appartient à la plus jeune génération de chercheurs. Plongé dans une recherche longue et ardue, souvent inquiet de son présent et de son avenir sur le plan matériel, le jeune chercheur connaît la solitude du coureur de fond. Face à la croissance exponentielle du rythme et de l’intensité de la communication du savoir, il fait preuve d’un comportement individualiste dicté par un productivisme qui peut être forcené tout en ayant plus ou moins conscience d’appartenir à une communauté que d’aucuns ont nommée un « laboratoire sans murs ».

Cette dichotomie n’est pas neuve. Il y a belle lurette que la question de l’organisation dite fonctionnelle de la recherche nourrit la réflexion. En 1952, partant du constat selon lequel « le chercheur individuel devient un personnage anachronique », le Fonds National de la Recherche Scientifique qui célèbre alors son vingt-cinquième anniversaire s’interroge, « d’une part, sur la voie à suivre pour coordonner les recherches des uns et des autres et, d’autre part, sur les garanties à offrir à la liberté scientifique relative aux moyens et à l’organisation de la recherche »2. Pourtant, nonobstant les réformes qui se succèderont, un constat demeure. Entre historiens, comme entre spécialistes d’autres disciplines, l’isolement menace. Certes, « la spécialisation […] est indispensable au travail sérieux. Mais elle risque de claquemurer et, quand il s’agira d’expliquer, d’égarer même » écrit Léopold Génicot3. C’est pourquoi la multiplication ou la meilleure ← 14 | 15 → organisation de rencontres entre chercheurs est indispensable au progrès de la critique, à la découverte de nouvelles sources et de nouvelles méthodes, c’est-à-dire de nouveaux « trucs » pour faire parler les témoins aussi bien humains que matériels et mémoriels du passé.

L’impérieux besoin d’encourager la rencontre régulière – insistons sur ce qualificatif – de chercheurs issus de diverses institutions universitaires et autres établissements scientifiques belges, voire étrangers, autour d’un thème commun dont chacun étudie une facette, a été rencontré grâce à la création de « groupes de contact » par le Fonds National de la Recherche Scientifique.

Au début des années 1980, l’étude de l’histoire des relations de la Belgique avec l’Étranger aux XIXe et XXe siècles connaît un renouveau. L’histoire diplomatique stricto sensu est reléguée au rayon des curiosités historiographiques. Elle cède le pas à celle de la présence des Belges dans le monde pendant la période contemporaine, que cette présence ait été diplomatique, économique, sociale ou culturelle. En mai 1983, la Journée de l’histoire contemporaine organisée à l’université de Gand par l’Association belge d’histoire contemporaine accueille un atelier consacré au thème des relations extérieures de la Belgique depuis l’indépen­dance de celle-ci4. À cette occasion, le souhait est émis de voir naître quelque projet concret, même modeste, de rencontres régulières autour de ce thème. Constitué dans la foulée de la rencontre gantoise, le groupe de contact du FNRS-NFWO « La Belgique et l’étranger aux XIXe et XXe siècles – België en het Buitenland in de XIXde en XXste eeuw », présidé par le professeur Eddy Stols, se réunit pour la première fois les 9 et 10 février 1984 à Louvain-la-Neuve et Louvain.

Ces deux journées de travail poursuivent un triple objectif : a) réaliser un indispensable « tour de table » destiné à éclairer un tant soit peu la diversité, en amont et en aval, des questions soulevées par un thème fort complexe en bénéficiant des enseignements des recherches menées dans d’autres pays ; b) donner l’occasion à de jeunes licenciés en histoire mais aussi dans d’autres disciplines d’exposer les résultats des recherches conduites dans le cadre de leur mémoire et les faire bénéficier des commentaires de chercheurs plus aguerris ; c) ouvrir de nouvelles pistes de recherche au point de vue de l’exploitation des sources, aussi bien anciennes que nouvelles5.

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Sans entrer dans le détail de l’histoire de ce groupe de contact, bornons-nous à souligner d’abord qu’il réunit des historiens francophones et flamands jusqu’à sa disparition du fait de sa communautarisation, jugée généralement regrettable par ses protagonistes. Attirons ensuite l’attention sur le fait que, dès l’origine, il ménage une place à l’expansion coloniale abordée selon des angles d’approche différents des points de vue traditionnels puisque, pour se limiter à deux exemples, il est question aussi bien de détresse matérielle et découverte de la misère dans les colonies belges d’Afrique centrale6 que de la propagande coloniale au cinéma7.

L’évocation d’un passé remontant à plus d’un quart de siècle n’a pas vocation à alimenter une quelconque nostalgie mais bien à éclairer l’intention qui a présidé, en 2009, à la constitution d’un groupe de contact baptisé « Belgique et mondes contemporains », répondant à des impératifs à la fois anciens et nouveaux.

Limité, pour des motifs relevant de l’organisation institutionnelle du pays, à la Communauté Wallonie-Bruxelles, le groupe de contact « Belgique et mondes contemporains » est né du constat selon lequel il existe une nouvelle génération de chercheurs confrontés au paradoxe du coureur de fond évoluant dans un monde global. En effet, comme l’expliquent les initiateurs du projet dans la note justificative de la demande de constitution du groupe adressée au Fonds de la Recherche Scientifique – FNRS en mai 2009 :

Une observation attentive des activités de recherche dans le domaine de l’histoire des relations extérieures de la Belgique aux XIXe et XXe siècles conduit à constater qu’il existe dans les universités des deux communautés du pays ainsi qu’à l’étranger, un nombre significatif de travaux en cours ainsi que de projets en développement dans ce secteur.

Dans le même temps, malgré les occasions offertes par des colloques et ateliers, les plus jeunes chercheurs ne bénéficient pas toujours des mêmes opportunités que leurs aînés, notamment en termes de fréquence des rencontres, alors que plus que jamais la constitution d’un espace de la recherche requiert un maillage intense entre les individus. Si les réseaux virtuels existent du fait des facilités de communication qu’offre Internet, le travail in vivo ne peut pas être ignoré pour autant.

Sachant combien l’historiographie de l’histoire des relations internationales a évolué, il est apparu, notamment au vu de la régulière absence de prise en compte du « cas belge » dans la littérature internationale, qu’un groupe ← 16 | 17 → de contact du FNRS remplirait à la fois une fonction de forum et celle d’instrument pour un upgrading des résultats de la recherche.

Puisque que nous vivons une européisation et une diversification des thèmes et angles d’approche du concept de relations extérieures, le souci est d’offrir, par le biais de séminaires interuniversitaires, des lieux de présentation, confrontation, débat et information au sujet des recherches achevées, en cours et projetées. En ce sens, le groupe de contact se veut un instrument au service d’une communauté historienne, attentive aux travaux d’autres disciplines, dans le domaine de l’histoire des relations de la Belgique avec les mondes contemporains.

Résumé des informations

Pages
284
Année
2014
ISBN (PDF)
9783035263909
ISBN (ePUB)
9783035296723
ISBN (MOBI)
9783035296716
ISBN (Broché)
9782875741110
DOI
10.3726/978-3-0352-6390-9
Langue
français
Date de parution
2014 (Juillet)
Mots clés
Colonisation Eurafrique Nationalisme Communisme
Published
Bruxelles, Bern, Berlin, Frankfurt am Main, New York, Oxford, Wien, 2014. 284 p., 2 ill., 2 tabl.

Notes biographiques

Patricia Van Schuylenbergh (Éditeur de volume) Catherine Lanneau (Éditeur de volume) Pierre-Luc Plasman (Éditeur de volume)

Patricia Van Schuylenbergh est chef du service Histoire et Politique au Musée royal de l’Afrique centrale, chargée de cours à l’Université catholique de Louvain et vice-présidente de son Centre d’étude d’histoire de l’Europe contemporaine (CEHEC). Catherine Lanneau est chargée de cours à l’Université de Liège, secrétaire du groupe de contact du FRS-FNRS « Belgique et mondes contemporains » et membre extérieur du CEHEC. Pierre-Luc Plasman, assistant à l’Université catholique de Louvain et membre du CEHEC, finalise une thèse consacrée à la gouvernance de l’État indépendant du Congo sous Léopold II.

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Titre: L’Afrique belge aux XIXe et XXe siècles
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