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Grammaire des couleurs

de Cécilia Bernez (Auteur)
©2014 Thèses 470 Pages

Résumé

Cet ouvrage propose une analyse inédite du lexique chromatique : le mot de couleur y est analysé systématiquement dans une perspective syntactico-sémantique ainsi que constructionnelle. Premièrement, l’étude se focalise sur la place d’unités comme rouge au sein du lexique en les comparant aux noms de qualité auxquels ils sont à tort assimilés, puis aux autres termes chromatiques, noms (couleur, nuance …) et verbes (colorer, nuancer …). La seconde partie définit les unités chromatiques issues d’opérations de construction : la conversion (framboise), la composition (rouge opéra, vert Véronèse) et l’assemblage syntaxiforme (bleu de Prusse, rouge tyrien). Un nom étant toujours intégré, la relation entre propriété chromatique et référent (nom commun, nom propre) est au centre de la description.

Table des matières

  • Couverture
  • Titre
  • Copyright
  • Sur l’auteur/l’éditeur
  • À propos du livre
  • Pour référencer cet eBook
  • Remerciements
  • Sommaire
  • Abréviations
  • Introduction Générale
  • Partie 1 – Le Lexique Chromatique Non-Construit
  • Chapitre I – Le Nom de couleur, une catégorie à part
  • 1. Définition du nom de couleur dans le cadre élaboré par Flaux & Van de Velde (2000)
  • 1.1. Le nom de couleur est un nom de qualité
  • 1.2. Le nom de couleur est (i) un nom abstrait à (ii) interprétation intensive.
  • 2. Contre - argumentation
  • 2.1. Le NCconv. n’est pas un nom de qualité
  • 2.1.1. L’article partitif
  • 2.1.2. La pluralisation
  • 2.1.3. La localisation de la qualité
  • 2.1.4. Le génitif de qualité
  • 2.2. Le NCconv. n’est pas un nom intensif
  • 2.2.1. Définition et caractéristiques du nom intensif selon Flaux & Van de Velde (2000)
  • 2.2.2. Application de ces tests aux termes chromatiques
  • 2.3. Adjectif et couleur : graduable ou non graduable ?
  • 2.3.1. Référent graduable, adjectif non graduable selon Whittaker
  • 2.3.2. Pourquoi cette association Intensité-Couleur semble-t-elle incontestable et aller de soi ?
  • 2.4. Très en couleur. Les hypothèses envisagées, critiquées par Kleiber (2007a)
  • 2.4.1. Analyse de Whittaker (1994, 2002)
  • 2.4.1.1. Prémisses de son hypothèse dans celle de Milner (1978)
  • 2.4.1.2. Extension explicative dans la démonstration de Whittaker
  • 2.4.1.3. Théorie de l’argumentation
  • 2.4.2. Analyse de Noailly
  • 2.5. Contre-arguments de Kleiber
  • 2.5.1. Interprétation première chromatique
  • 2.5.2. Très bleu vs très français
  • 2.5.3. Statut de l’adjectif bleu non modifié
  • 2.5.4. Bleu vs grand
  • 2.6. Hypothèse de Kleiber
  • 2.6.1. Des couleurs en continuum
  • 2.6.2. Nuance de couleur = degré de couleur ?
  • 2.6.3. Caractère multidimensionnel de la couleur
  • 2.6.4. Graduation possible
  • 3. Autre hypothèse
  • 3.1. Lacunes dans les analyses antérieures
  • 3.2. Corpus général
  • 3.3. Cadre définitionnel : Intensité et Déneutralisation
  • 3.3.1. Notion générale d’intensité
  • 3.3.2. Intensité définie par Roméro (2007)
  • 3.3.3. Les notions d’état neutre et de déneutralisation
  • 3.3.4. Hypothèse d’une adaptation sémantique de très
  • 3.4. Analyse générale
  • 3.4.1. Vers une adaptation sémantique de très selon le référent
  • 3.4.2. Description des variations sémantiques de très
  • 3.4.3. Différenciation référentielle
  • 3.5. Application aux données
  • 3.5.1. Premier groupe - Corpus et organisation des exemples
  • 3.5.1.1. Particularité de la propriété chromatique par rapport à son référent : couleur naturelle et variable
  • 3.5.1.2. Évaluation du caractère processif : corpus et propriété de la qualité chromatique en procès
  • 3.5.1.3. Analyse de trois contre-exemples
  • 3.5.1.4. Sous-groupe : référent dont la couleur est immuable
  • 3.5.1.5. Et le ciel, l’herbe ou le linge ?
  • 3.5.2. Couleur non naturelle - Absence de continuum (Groupes 2 et 3)
  • 3.5.2.1. Référence chromatique hétérogène - Intensité à médiation quantitative
  • 3.5.2.2. Corpus d’analyse
  • 3.5.2.3. Lecture quantitative
  • 3.5.2.3.1. Application d’une mesure pour construire l’intensité à portée quantitative
  • 3.5.2.3.2. Restriction sur la couleur : aptitude à être autre
  • 3.5.2.3.3. Restriction sur le support
  • 3.5.3. Référence homogène - Intensité à médiation axiologique
  • 3.6. Applications sur les exemples du corpus
  • 4. Référent-couleur vs Référent-qualité ?
  • 4.1. Redéfinition de la notion d’abstraction
  • 4.2. Application aux NChr.
  • 4.2.1. Immatériabilité en commun
  • 4.2.2. Accessibilité aux sens
  • 4.2.3. Non autonomie référentielle
  • 5. Les noms de matière
  • 5.1. Détermination et quantification
  • 5.1.1. L’article partitif et article solidaire
  • 5.1.2. Un peu
  • 5.1.3. Nom métonymique comme quantifieur
  • 5.2. Influence de l’adjectif classifiant
  • 5.3. Complément spécifiant
  • 5.4. Ce n’est pas un nom de matière
  • Chapitre II – Acolytes de Couleur : Entre Nuance, Ton, Teinte et Coloris.
  • 1. Couleur et hiérarchie
  • 1.1. Description de couleur = massif abstrait
  • 1.2. Emploi dénombrable
  • 1.3. Couleur-lumière - Couleur-matière
  • 2. Description de nuance
  • 2.1. Nuance et couleur comme nom-chapeau d’une classe mais à des niveaux différents
  • 2.1.1. Relation d’identité
  • 2.1.2. Addition de couleurs
  • 2.2. Spécificité de nuance : non-autonomie référentielle ni linguistique (une nuance de bleu)
  • 2.3. Nuance est un hyponyme de couleur
  • 2.3.1. Hiérarchie du lexique : deux axes
  • 2.3.2. Sens de l’hypéronymie
  • 2.3.2.1. Rapport de domination
  • 2.3.2.2. Constance et uniformité dans la relation
  • 2.3.2.2.1. Au niveau référentiel
  • 2.3.2.2.1.1. « Sorte de »
  • 2.3.2.2.1.2. Au niveau sémantique : gain informationnel
  • 2.3.2.2.2. Implications syntaxiques
  • 3. Ton et une autre façon de découper la couleur
  • 3.1. Emplois synonymiques
  • 3.2. Critères distinctifs de ton
  • 3.2.1. Pluralisation spécifique
  • 3.2.2. Pas de hiérarchie-être, pas d’hyponymie
  • 3.3. Ton vs Nuance
  • 3.3.1. En termes d’autonomie par rapport à couleur
  • 3.3.2. Absence de dénomination
  • 3.3.3. Détermination par un article défini : création d’une classe
  • 4. Teinte-coloris : spécification de la couleur
  • 4.1. Coloris
  • 4.1.1. Sens plus restreint
  • 4.1.2. Choix du référent et étymologie
  • 4.1.3. Ce que dit la préposition
  • 4.2. Teinte
  • 4.2.1. Teinte = couleur ?
  • 4.2.2. Spécificité de teinte [-abstrait][+procès] vs couleur [+abstrait][-procès]
  • 4.2.3. Teinte vs coloris/teinture
  • 4.2.4. Teinte vs coloration
  • 4.3. Sens figurés
  • Chapitre III – Le Lexique Verbal
  • 1. Colorier
  • 1.1. Agent humain
  • 1.2. Verbe à objet interne
  • 1.3. Sujet syntaxique potentiel
  • 2. Teindre et teinter
  • 2.1. Définitions lexicographiques
  • 2.2. Description et analyse des données
  • 2.2.1. Sujet humain : préposition comme trait distinctif
  • 2.2.2. L’objet
  • 2.2.3. Intensité, durée du procès
  • 2.2.4. Emplois littéraires
  • 2.2.5. Sens figurés
  • 3. Teindre et colorier
  • 4. Colorer vs colorier, teindre, teinter
  • 5. Nuancer
  • 6. Les verbes désadjectivaux
  • 6.1. Théorie de Levin & Rappaport
  • 6.2. L’argument externe
  • 6.3. La cause externe
  • 6.4. Restriction sur le sujet
  • 6.4.1. Sens étendu → activité
  • 6.4.2. Procès naturel forcé
  • 6.4.3. Sujet de tournure intransitive
  • 7. Colorer vs nuancer et les verbes désadjectivaux
  • 7.1. Propriétés identiques
  • 7.2. Hypéronymie
  • 8. Le lexique verbal négatif chromatique
  • 8.1. Préfixe dé-
  • 8.1.1. Problème définitionnel selon Gary-Prieur (1976)
  • 8.1.2. Résolution de Gary-Prieur
  • 8.2. Déteindre et décolorer
  • 8.2.1. Emplois synonymiques
  • 8.2.2. Emplois singuliers
  • 8.2.2.1. Définitions lexicographiques
  • 8.2.2.2. Mise en contexte
  • 8.2.3. Propriétés discriminatoires et focalisation du procès
  • 8.2.3.1. Focalisation des procès de décolorer et déteindre
  • 8.2.3.2. Confirmation avec exemples
  • 8.2.3.3. Répercussion sémantique sur les sens figurés
  • 8.2.4. Relations aux bases verbales à valeur positive
  • 8.2.5. Applications à l’analyse de Gary-Prieur
  • 8.3. *Décolorier, *dénuancer et *déteinter
  • 8.3.1. Hypothèse de Boons (1984)
  • 8.3.2. Applications de l’analyse de Boons
  • 8.3.3. Déblanchir, débleuir, déjaunir, dénoircir, dérougir, déverdir
  • 8.3.3.1. Séquences rares et fortement contraintes
  • 8.3.3.2. Sens spécialisés (déblanchir, débleuir, déverdir)
  • 8.3.3.3. Dérougir, déjaunir, dénoircir : contraintes et distributions
  • Partie 2 – Le Lexique Chromatique Construit
  • Chapitre I – Élaboration Du Corpus ; Problèmes Et Critères Adoptés
  • 1. Nombre et dénomination de couleurs
  • 1.1. Nombre infini de couleurs
  • 1.2. Une productivité trop florissante
  • 1.3. Répercussions sur le corpus
  • 2. Catégorisation grammaticale des séquences du type tilleul, vert pomme, rose mexicain et jaune de Naples
  • 2.1. Feuille morte, vert pomme et jaune de Naples : une unité polylexicale ou plusieurs unités ?
  • 2.2. Catégorisation des unités
  • 2.2.1. Propriétés combinatoires syntaxiques
  • 2.2.1.1. Position épithète et attribut
  • 2.2.1.2. Modification adverbiale
  • 2.2.2. Propriétés sémantiques
  • 2.2.2.1. Positions épithète et attribut
  • 2.2.2.2. Modification adverbiale - Structure comparative
  • 2.2.3. Propriétés combinatoires d’ordre morphologique
  • 2.2.4. Propriétés flexionnelles
  • 2.2.4.1. La flexion de genre et de nombre
  • 2.2.4.1.1. La marque du nombre
  • 2.2.4.1.2. La flexion de genre
  • 2.2.4.1.3. Hypothèses sur les raisons de l’invariabilité
  • 2.2.4.1.3.1. « Point de vue » des grammaires traditionnelles
  • 2.2.4.1.3.2. L’ellipse comme explication de l’invariabilité Guillemard (1998)
  • 2.2.4.1.3.3. Hypothèse de Tesnière (selon Corblin, 1995 : 232–237)
  • 2.2.4.2. Règles de grammaire vs usage
  • 2.2.5. Catégorisation dans les dictionnaires
  • 2.2.5.1. Aucune information catégorielle
  • 2.2.5.2. Catégorisation des unités monolexixales
  • 2.2.5.3. Catégorisation des unités polylexicales (définitions extraites du Grand Robert électronique, désormais GRE)
  • 3. Répercussions sur l’élaboration du corpus
  • 3.1. Justification quant aux lacunes face à la catégorisation
  • 3.2. Emplois distincts
  • Chapitre II – Les Opérations Constructionnelles de Termes de Couleur
  • 1. Constituants et constitués
  • 1.1. L’unité constituée
  • 1.1.1. Corpus de Dubois & Grinevald (2003)
  • 1.1.2. Réorganisation du corpus
  • 1.2. Le N1 : premier élément des unités polylexicales
  • 1.2.1. N1 = couleur
  • 1.2.2. N1 = TdeC
  • 1.3. Le référent du N2
  • 2. Les opérations de construction
  • 2.1. Des unités polylexicales à différencier : vert pomme, jaune de Naples/rose mexicain et cuisse de nymphe émue.
  • 2.2. La composition
  • 2.3. L’assemblage syntaxiforme
  • 2.3.1. Argument sémantico-référentiel
  • 2.3.1.1. Le référent de [TdeC + de + N2]
  • 2.3.1.2. Le premier terme
  • 2.3.1.3. Le dernier terme
  • 2.3.1.4. De
  • 2.3.1.4.1. Description de De
  • 2.3.1.4.2. De en couleur
  • 2.3.2. Arguments morphologiques
  • 2.3.2.1. Nécessité de TdeC comme N1
  • 2.3.2.2. Nécessité de de
  • 2.3.2.3. Nécessité de [N1 de]
  • 2.3.2.4. Caractère de productivité
  • 2.3.3. Arguments syntaxiques
  • 2.3.4. Structure et statut syntaxique
  • 2.3.4.1. Hypothèse pour Jaune de Naples
  • 2.3.4.2. Hypothèse pour Couleur de sparadrap
  • 2.3.4.2.1. Comportements différents
  • 2.3.4.2.2. Relation établie par de
  • 2.3.4.3. Hypothèse pour Blanc de lait
  • 2.3.5. [TdeC + Adj.] - Adjectif et base : nom commun vs nom propre
  • 2.3.5.1. Analyse de Molinier (2006)
  • 2.3.5.2. Construction morphologique ou syntaxique ?
  • 2.3.5.2.1. Influence de la conceptualisation du locuteur
  • 2.3.5.2.2. Opération constructionnelle
  • 2.3.5.2.3. Rose mexicain vs *Rose du Mexique
  • 2.4. La conversion
  • 2.4.1. Traitements erronés
  • 2.4.1.1. Contre l’ellipse
  • 2.4.1.1.1. Premier argument contre l’ellipse
  • 2.4.1.1.2. Second argument
  • 2.4.1.1.3. Bête
  • 2.4.2. La conversion : une opération constructionnelle d’unités lexicales
  • 2.4.2.1. Définition
  • 2.4.2.2. Instruction sémantique de l’OC
  • 2.4.2.2.1. Sorte de métaphore (Melis- Puchulu, 1988)
  • 2.4.2.2.1.1. Définition de la métaphore
  • 2.4.2.2.1.2. Problème définitionnel
  • 2.4.2.2.1.3. Comparaison
  • 2.4.2.3. Unités concernées : contre Molinier (2006)
  • 2.4.2.4. Domaine spécialisé (Nom recteur)
  • Chapitre III – Hypothèse d’un Gradient de Propriétés
  • 1. Propriétés et référents
  • 1.1. Adaptation de la notion de propriété stéréotypique
  • 1.2. Deux sortes de typicité
  • 1.3. Propriété et typicité- Restrictions linguistique et référentielle
  • 1.3.1. Restriction linguistique - En langue française
  • 1.3.2. Restriction référentielle - Unicité linguistique de Pi
  • 2. Propriété et processus morphologique d’activation associé
  • 2.1. Exemples de conversion selon les propriétés
  • 2.1.1. Propriétés comportementales
  • 2.1.2. Propriétés formelles
  • 2.1.2.1. Référents animés
  • 2.1.2.2. Référents non animés
  • 2.1.3. Propriétés chromatiques
  • 2.2. Observations
  • 3. Hypothèse du gradient de propriétés
  • 3.1. Définition du gradient
  • 3.2. Illustrations/Justifications/Applications
  • 3.2.1. Propriété unique : typicité inhérente = conversion
  • 3.2.1.1. Nom de base = colorant
  • 3.2.1.2. Nom de base = pierre (semi-) précieuse
  • 3.2.1.3. Nom de base = animal (ou partie d’animal)
  • 3.2.1.4. Nom de base = végétal (fleur, fruit, légume, arbre)
  • 3.2.1.4.1. Nom de base = fleur
  • 3.2.1.4.2. Nom de base = fruit ou légume
  • 3.2.1.4.3. Nom de base = arbre
  • 3.2.1.5. Nom de base = objet
  • 3.2.2. Critère de fonctionnalité
  • 3.2.3. Critères dérivés du « critère de fonctionnalité » (fréquence et visée)
  • 3.2.3.1. Concurrence de propriétés chromatiques
  • 3.2.3.2. Concurrence de différentes propriétés
  • 3.2.3.2.1. La dureté
  • 3.2.3.2.2. Le comportement
  • 3.2.3.2.2.1. Métaphore sur le nom
  • 3.2.3.2.2.2. Métaphore sur le verbe
  • 3.3. Composition - Typicité latente : nécessité d’un support sémantique
  • 3.3.1. Propriétés concurrentes
  • 3.3.2. Propriétés chromatiques du référent de N2 originellement non activables
  • 3.3.3. Valeurs subjectives
  • 4. Traitement du nom propre
  • 4.1. Quelques exemples
  • 4.2. Nom propre et problématique
  • 4.2.1. Premier problème : reconnaissance du nom propre
  • 4.2.2. Noms propres étudiés
  • 4.3. Statut du nom propre dans les grammaires traditionnelles
  • 4.4. Marginalité du nom propre remise en question
  • 4.4.1. Du point de vue syntaxique
  • 4.4.2. Du point de vue sémantique
  • 4.4.2.1. Kleiber et le « prédicat de dénomination »
  • 4.4.2.2. Notion de contenu
  • 4.4.2.3. Nom propre = toponyme
  • 4.4.2.3.1. Notion de contenu appliquée aux toponymes
  • 4.4.2.3.2. Application aux mots chromatiques
  • 4.5. Comparaison avec adjectif anthroponymique construit
  • 4.5.1. Anthroponyme et suffixation : -esque, -ien, -iste, -ique
  • 4.5.1.1. Le suffixe –esque
  • 4.5.1.2. Le suffixe –ique
  • 4.5.1.3. Le suffixe –iste vs le suffixe -ien
  • 4.5.2. Application et comparaison avec formes issues de composition
  • 4.5.2.1. *Brun van dyckiste
  • 4.5.2.2. °Rouge tiepolien/°tiepolesque/°tiepolique
  • 4.5.2.3. Rose mexicain vs °Brun vandyckien
  • 4.5.3. Cas litigieux : reflet du locuteur
  • Conclusion Générale
  • Bibliographie Générale
  • Annexes
  • Annexe I – Liste des exemples utilisés dans le texte
  • Partie 1 – Le lexique chromatique non-construit
  • Chapitre I – Le nom de couleur, une catégorie à part
  • Chapitre II – Le lexique nominal
  • Chapitre III– Le lexique verbal
  • Partie 2 – Le lexique chromatique construit
  • Chapitre I – Élaboration du corpus : Problèmes et critères adoptés
  • Chapitre II – Les opérations constructionnelles de termes de couleur
  • Chapitre III – Hypothèse d’un gradient de propriété
  • Annexe II – Corpus supplémentaire [très + TdeC]
  • 1. Très + TdeC simple
  • 1.1. Très blanc
  • 1.2. Très jaune
  • 1.3. Très rouge
  • 1.4. Très vert
  • 2. Très + TdeC construit
  • 2.1. Très + TdeC complexe monolexical
  • 2.1.1. Très marron
  • 2.1.2. Très mauve
  • 2.1.3. Très orange
  • 2.2. Très + TdeC complexe polylexical
  • 2.2.1. Très bleu ciel/roi/de Prusse
  • 2.2.2. Très rouge bordeaux/vermillon
  • 2.2.3. Très vert pomme/sapin/menthe/olive
  • Annexe III– Corpus additionnel
  • 1. Exemples illustrant la composition
  • 1.1. En position adjectivale
  • 1.1.1. Avec un nom commun
  • 1.1.2. N2 = Nom propre
  • 1.1.3. Nom propre communisé
  • 1.2. En position nominale (avec pour N2 un nom commun ou un nom propre)
  • 1.3. Composition et deux couleurs possibles comme support sémantique
  • 2. Exemples illustrant la Conversion
  • 2.1. En position adjectivale
  • 2.2. En position nominale
  • 2.3. Quelques rares cas de conversion de nom propre
  • 3. Exemples de concurrences d’emplois en composition et en conversion
  • 4. Exemples illustrant l’assemblage syntaxiforme
  • 4.1. [TdeC + de + N]
  • 4.1.1. N = Toponyme
  • 4.1.2. N ≠ Toponyme
  • 4.1.2.1. [TdeC + de +N] = Nom de colorant
  • 4.1.2.2. [TdeC + de +N] ≠ Nom de colorant
  • 4.2. [TdeC + Adj.]
  • 4.2.1. Base toponymique
  • 4.2.2. Base non toponymique
  • 5. Exemples avec couleur (avec ou sans la préposition de)
  • 6. Exemples illustrant la multiplicitÉ de constructions possibles

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Abréviations

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Introduction Générale

« Objet fascinant et combien complexe, la couleur est partout : dans la nature, la culture et l’industrie ; on l’étudie dans les sciences dures comme les sciences molles. »

Cette citation de G. Roque1, spécialiste de la couleur en philosophie et en art, illustre la place que la couleur occupe au sein du monde aussi bien naturel que scientifique. Le sujet semble, alors, peu original vu le nombre d’études le concernant. Relativement au domaine de la langue, un récent regain d’intérêt est d’ailleurs à noter. Notre analyse saura toutefois se distinguer des études existantes par sa singularité : premièrement en ce qui concerne l’objet d’étude (les mots de couleur) et donc les domaines d’étude concerné (la sémantique, la syntaxe et la morphologie constructionnelle) et deuxièmement par l’exhaustivité2 du matériel analysé (mots non-construits et construits).

La couleur, thème interdisciplinaire, a donné lieu à de nombreuses recherches dans des domaines variés (chimie, physique, optique, anthropologie, philosophie, linguistique… sans oublier les domaines qui lui sont propres comme la colorimétrie ou la coloristique). Pour ne citer que quelques études, les philosophes et physiciens, par exemple, se sont penchés sur le phénomène de la couleur en lui-même et ont tenté de répondre à la question de ce qu’est la couleur ; les ethnologues ou les sémioticiens en cherchent les symboles et tentent de définir les symboliques ; les historiens expliquent la conception que nous avons aujourd’hui des couleurs et leur place dans la société à travers le temps.

Le linguiste, de son côté, n’est pas en reste. Néanmoins, comme le remarque Wyler dans l’introduction de son ouvrage « Colour and langage »  (1992 : 8), paradoxalement, peu d’études traitent les aspects « vraiment » linguistiques de la couleur :

← 21 | 22 →

« [I] realise than when people discuss colour and language they often concentrate on the phenomenon of colour rather than of language. That is to say they argue about perception, the segmentation of the colour continuum, emotional response, and much less about the linguistic aspects of colour ».

Slodzian (1993 : 34), qui énumère dans un article les études linguistiques les plus représentatives faites autour du phénomène de la couleur, explique en effet que le linguiste se sert du matériel lexical chromatique3 comme outil et non comme objet :

« toute tentative de fonder une sémantique du perceptuel repose massivement sur l’analyse de la dénomination des couleurs ». 

Par exemple, Berlin & Kay (1969) puis Wierzbicka (1988, 1996), dans le cadre d’une analyse visant à prouver l’existence de termes universaux qui seraient une base commune à toutes les langues, utilisent les mots chromatiques comme domaine d’investigation. Suite à des questionnements concernant la reconnaissance d’une « couleur » et à son repérage sous une étiquette lexicale, ils tentent de dresser une liste de termes communs à toutes les langues des civilisations étudiées. Rosch-Heider (1971), de même, afin de justifier son hypothèse d’un exemplaire prototypique4 subordonnant chaque catégorie conceptuelle se sert de la dénomination des couleurs pour illustrer ses hypothèses. Plus récemment, Dubois & Grinevald (1999, 2003), dont le but est d’abord de remettre en question l’hypothèse des universaux, présentent une description beaucoup plus centrée sur le mot en lui-même : comme elles se donnent pour objet de montrer que la construction d’une dénomination chromatique dépend du domaine de pratique dans lequel elle sera utilisée (et donc créée, lorsqu’elle est inédite), elles sont amenées à répertorier les mots chromatiques des différents domaines (cosmétique, peinture, etc.) et d’en analyser les formes pour réussir à associer des types de combinaisons à des domaines de pratiques. Bien que leurs analyses aient présenté un grand intérêt pour notre recherche, nous ne nous situons pas dans le même domaine. Elles y mettent en relief des procédés cognitifs et les couleurs leur servent de support pour des tests visant à établir une relation entre ce qui est perçu et ce qui est dit, tandis ← 22 | 23 → que la nôtre a pour objet (aussi bien dans le sens d’objectif que de matériel) l’unité lexicale elle-même et pour elle-même.

Tornay (1978), avec l’ouvrage collectif « Voir et nommer les couleurs », a été un des premiers à vraiment essayer de focaliser les études de la couleur sur le lexique. Mais souvent les analyses5 ne sont qu’un outil pour confirmer ou infirmer les hypothèses universalistes. Nous pouvons certes également mentionner certains travaux traitant un point particulier du lexique chromatique, comme la graduation et ses difficultés (ou plutôt singularités) par exemple (Noailly : 2005, Kleiber : 2007b ou 2009). Néanmoins, notre travail se veut beaucoup plus complet que toutes ces analyses étroitement centrées sur un aspect particulier.

Comme le titre de notre étude l’indique, nous voulons présenter une « grammaire des couleurs » ; nous entendons grammaire dans le sens défini dans le dictionnaire Le petit Robert :

« Une étude systématique des éléments constitutifs d’une langue ».

Les analyses de Molinier (2001, 2005, 2006) pourraient entrer dans ce cadre puisque ce linguiste se donne pour objet de classifier les termes chromatiques, mais bien que le matériel soit identique, notre classement se différencie du sien car nous déterminons les catégories des unités sur des critères touchant la structure morphologique profonde de l’unité lexicale et nous distinguons ces unités non seulement entre elles mais aussi du reste du lexique.

La grammaire que présente ce travail englobera une analyse en deux parties du lexique chromatique nominal et adjectival (les deux étant formellement très liés, puisque dans ces deux emplois syntaxiques, les formes de surface, graphique et phonique, sont similaires) ainsi que verbal. La division en deux parties se justifiera par le degré de complexité constructionnelle des unités lexicales : tandis que la première concernera les « termes chromatiques de base », la seconde traitera essentiellement du lexique construit et plus particulièrement des opérations de construction permettant de créer une unité chromatique6. Sur les trois opérations qui existent, deux forment des unités constituées de plusieurs éléments, dont le premier est une des unités décrites dans la première partie (d’où l’ordre choisi de la présentation). C’est pourquoi nous utilisons la notion « de base » en terme de ← 23 | 24 → degré de complexité morphologique et non comme dans la conception cognitiviste des universaux (même si presque les mêmes adjectifs sont concernés).

Ainsi, la première partie regroupera des adjectifs non issus d’une opération de construction du type blanc, bleu, jaune, noir, rouge, vert. Corrélativement, il sera question des noms construits sur ces bases (le blanc, le bleu, le jaune, le noir, le rouge, le vert) ainsi que des verbes dérivés (blanchir, bleuir, jaunir, noircir, rougir, verdir). Afin de compléter cette description du lexique chromatique sur base simple, ces unités seront comparées aux autres termes du lexique chromatique nominal et verbal : couleur, nuance, ton, coloris et teinte, ainsi que colorer, colorier, teindre, teinter et nuancer.

L’objectif de cette première partie sera de décrire le statut particulier des termes chromatiques au sein du lexique en général en nous fondant sur les différences qui existent entre les noms de couleur et les noms de qualité qui leur sont communément associés. En soumettant les noms chromatiques à différents tests de l’ordre de la syntaxe et de la sémantique basés principalement sur la définition du nom de qualité développée par Van de Velde (1995) et Flaux & Van de Velde (2000), nous tenterons de justifier si les termes chromatiques, comme Kleiber (2007a, 2011) le propose, forment une catégorie propre et qu’il est ainsi vain d’essayer de les assimiler à d’autres termes. Nous illustrerons notre démonstration en présentant les particularités de la graduation avec ces unités. Nous tenterons en discutant les conclusions de Whittaker (1994, 2002), Noailly (2005) et de Kleiber (2007a, 2009) d’expliquer comment la relation des couleurs à l’intensité (et corrélativement des mots de couleur à la graduation linguistique) illustre leur statut ambivalent, aussi bien lexical que référentiel.

Le second point important de cette première partie sera la corrélation que nous essaierons de déterminer entre le lexique nominal et le lexique verbal. Nous formulons l’hypothèse d’une organisation symétrique des termes des deux catégories lexicales que nous vérifierons en analysant comment ils se complètent et se distinguent. Nous nous servirons principalement des définitions lexicographiques et des traits définitoires distinctifs ainsi que de la notion d’hypéronymie afin d’observer si une relation hiérarchisée relie les différentes unités.

La seconde partie concernera le lexique chromatique construit. Nous analyserons les termes du point de vue de leur structure morphologique et de l’opération constructionnelle (désormais OC)7 qui les a construits. Contrairement à ceux qui ← 24 | 25 → ont tenté de définir la relation établie dans la langue entre ces entités (c’est-à-dire les couleurs) et les unités qui les dénomment, nous voulons rendre compte de ce que Saussure appelle la motivation du signe. Des unités telles que celles de notre première partie, ne sont pas définissables dans la mesure où on ne peut décrire leur sens, comme l’explique Wittgenstein (1983 : 18)8 :

« si l’on nous demande : «  Que signifient les mots rouge, bleu, noir, blanc ? » nous pouvons bien entendu montrer immédiatement des choses qui ont de telles couleurs, mais notre capacité à expliquer la signification de ces mots ne va plus loin ! ».

En revanche, les unités étudiées dans cette partie sont construites morphologiquement, leur forme est motivée comme l’explique par exemple Kerleroux (2000 : 89) :

« Le sens d’un mot construit est construit en même temps que sa structure morphologique et compositionnellement par rapport à celle-ci ».

Il sera donc possible d’expliciter le sens (ou la signification pour reprendre le terme de Wittgenstein) de l’unité puisqu’il est prédictible par rapport au sens de la base et au sens de l’opération de construction qui construit l’occurrence.

Nous nous sommes intéressée aux adjectifs chromatiques construits qui ne désignaient pas antérieurement de la couleur. Ont par conséquent été exclus les adjectifs évaluatifs du type de bleuâtre, jaunasse, argenté, etc. issus de l’adjonction d’un suffixe comme –âtre, -asse ou –é sur une base adjectivale bleu, jaune, argent9, ainsi que les adjectifs bleu-gris ou gris clair.

Les adjectifs qui restent ont tous la particularité d’utiliser une unité pouvant être catégorisée par ailleurs comme nom : saumon dans saumon, sparadrap dans rose sparadrap, Naples dans jaune de Naples ou Mexique dans rose mexicain. Notre description se situe dans le cadre théorique du lexique construit développé par Corbin (1987, à paraître). Nous reprendrons sa terminologie et accepterons sans ← 25 | 26 → les discuter les termes de son modèle d’organisation, dans lequel nous inclurons les unités chromatiques10.

Nous postulons qu’ainsi existent trois dispositifs linguistiques susceptibles de construire des unités lexicales désignant des propriétés chromatiques. Deux des trois construisent des unités polylexicales dont le premier élément est un TdeC11 comme ceux analysés dans la première partie :

(i) la composition définie comme un opérateur qui, en unissant graphiquement et sémantiquement deux unités (un TdeC comme rose et un substantif comme sparadrap par exemple), en crée une troisième : rose sparadrap dans par exemple un pull rose sparadrap ;

(ii) l’assemblage syntaxiforme12 est un opérateur construisant une unité avec du matériel lexical (bleu et Prusse) mais intégrant également du matériel syntaxique (de), particularité qui distingue ce procédé constructionnel de la composition qui ne sélectionne que du matériel lexical. Le premier élément de l’unité construite est également un TdeC « de base » : bleu de Prusse est issu de cette OC ;

(iii) la dernière opération est la conversion qui, construit une unité de même forme (phonique et graphique) que sa base mais de catégorie grammaticale différente. Par exemple, il existe le nom saumon qui réfère à un poisson ; mais dans la séquence une voiture saumon, saumon est un adjectif, désignant une propriété chromatique, construit par conversion sur le substantif homonyme. Cette homonymie est à la source de nombreuses questions sur le statut syntaxique de ce type d’unités que nous aurons l’occasion de justifier.

En premier, afin de justifier notre hypothèse de l’existence d’unités lexicales construites, il nous faudra définir le statut catégoriel de ces séquences : selon nous, elles sont toutes construites par une règle de construction et ne proviennent pas d’ellipse. Suite à une description des différentes positions méthodologiques à l’égard de ces « expressions », nous souhaitons montrer que les séquences sont soit des adjectifs soit des substantifs au même titre que rouge et vert et qu’elles ont toutes droit à une place à leur côté dans la grammaire.

← 26 | 27 →

L’objectif des chapitres qui suivront vise à présenter davantage qu’une simple description d’OC et d’éléments pouvant être sélectionnés par les différentes OC. En effet, au fil de la recherche, deux questions se sont présentées en plus de celles ne concernant que l’instruction sémantique de l’OC comme (i) les conséquences linguistiques de l’organisation des propriétés attribuées à un référent et (ii) l’emploi possible du nom propre dans les mêmes conditions qu’un nom commun (notamment en composition : bleu Bahamas, rouge Tiepolo vs blanc neige).

À la lumière des relations entre le substantif figurant dans le mot construit et la propriété chromatique du référent de ce substantif, nous isolerons l’assemblage syntaxiforme (désormais AS) qui se base sur une relation d’origine et non sur une comparaison comme en composition et en conversion. Le fait que ces deux dernières instaurent la même relation, sans que l’application dans une structure implique son utilisation possible dans l’autre, incite à se demander à quel niveau se situe la différence et sur quoi se fonde la sélection d’un nom par une des deux OC.

Selon nous, la justification se trouve dans l’existence d’une relation systématique qui s’établit entre un type de propriété et l’OC appropriée. Ce type de propriété se définissant par la place que celle-ci occupe au sein de l’ensemble constitué par toutes les propriétés associées à une entité. Nous émettons l’hypothèse d’un gradient de propriétés, sorte d’échelle sur laquelle s’organisent les propriétés en termes de plus ou moins grande représentativité du référent. Cette analyse13 se destine à montrer, suite à l’observation de cas de conversions possibles et de conversions impossibles, ainsi que de comparaisons de propriétés en concurrence (formelle, comportementale, chromatique) pour un même référent, si le principe organisateur de propriétés susmentionné peut expliquer et justifier le choix de la propriété chromatique sélectionnée par une conversion.

Enfin deux des OC sélectionnent soit des noms propres, soit des noms communs : rouge Tiepolo/rouge opéra et bleu de Prusse/rouge de fer ou rose mexicain/rouge incendiaire. Il nous a, alors, paru intéressant de nous interroger sur cette similitude d’emplois qui contredit de nombreuses observations quant à la dichotomie traditionnellement évoquée entre nom propre et nom commun qui ne peuvent selon certains linguistes (cf. notamment les grammaires traditionnelles) être traités conjointement. En nous appuyant sur les hypothèses notamment de Kleiber (1981) ← 27 | 28 → et de Gary-Prieur (1991, 1994), nous confronterons les séquences intégrant un nom propre à celles utilisant un nom commun pour voir si les deux types de nom peuvent être assimilés ou si au contraire, le statut du nom a une incidence sur la structure et le sens construits.

Au terme de cette description, nous espérons que nous aurons réussi à présenter le lexique chromatique dans sa totalité, aussi bien les particularités propres aux unités lexicales non construites qui font des termes de couleur une catégorie à part entière, que les possibilités de construire de nouvelles unités dans le domaine lexical chromatique en français. Nous parlons de la totalité des moyens de dénomination qui n’est pas à confondre avec l’exhaustivité des termes qui n’est évidemment pas possible. Ce domaine lexical comme nous allons le voir tout au long de ce travail et plus particulièrement dans le premier chapitre, se singularise de tout autre domaine et laisse place, comme nous le verrons notamment dans la deuxième partie, aux volontés du locuteur, ce qui parfois donne naissance à des créations qui semblent exclues du système, mais qui ne suffisent pas à remettre en cause le système que nous décrivons et les tendances (en tant que règles d’un système aptes à être parfois transgressées) que nous avons repérées et que nous présentons dans cette thèse.

1 http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/doschim/decouv/couleurs/tout_couleur.html (consulté le 20.08.2013).

2 L’exhaustivité est à comprendre comme la totalité des moyens propres à dénommer ce qui constitue le lexique chromatique (adjectifs, substantifs et verbes) en français, autrement dit les différents types de mots (et non tous les mots) qui peuvent désigner une couleur ou un procès ayant trait à la couleur.

3 Nous définissons chromatique comme : « qui a rapport à la couleur ». De fait, nous qualifierons de chromatique, des verbes, des noms ou des adjectifs qui ont un sens en rapport avec la couleur. Toutes ces unités forment le lexique chromatique.

4 L’exemplaire prototypique permet de regrouper des entités différentes selon leur degré de ressemblance avec ce modèle : une entité peut être dénommée de la même façon qu’une autre parce qu’elle partage assez de propriétés pertinentes pour y être assimilée.

5 Elles concernent d’ailleurs rarement la langue française (sauf Meunier, 1978).

6 Cette dichotomie structurelle se situe au sein de la catégorie de l’adjectif de couleur (non-construit : rouge vs construit : rouge opéra). Le lexique dérivé de ses bases, soit nominal (le rouge vs le rouge opéra) soit verbal (rougir), sera également traité.

7 Contrairement à de nombreux linguistes spécialisés dans l’étude de la construction d’unités lexicales, nous ne parlons pas d’opération morphologique mais d’opération constructionnelle, parce que dans le cadre dans lequel nous nous situons, l’assemblage syntaxiforme fait partie des opérations de construction de mots et est défini comme para-morphologique puisqu’il emprunte du matériel à la syntaxe et n’a pas accès aux unités infra-lexicales. De fait, ne seront des opérations morphologiques qu’un sous-groupe des opérations constructionnelles, à savoir celles qui n’utilisent que du matériel lexical et infralexical (affixes).

8 Cité par Slodzian (1993 : 32).

9 Lui-même issu d’une opération constructionnelle qui celle-ci nous intéresse, puisque effectuée sur une base nominale.

10 Suite au décès de cette linguiste avant la parution de son ouvrage Le lexique construit, comme nous tenons à rester dans la cadre qu’elle a élaboré, nous nous servons d’extraits de textes qu’elle nous a fournis à titre personnel.

11 Mis pour Terme de Couleur. Nous utilisons la notion non spécifiée de terme parce que le mot peut être un nom ou un adjectif.

12 La notion et la dénomination sont propres à D. Corbin (à paraître). Elle se démarque d’ailleurs en ce point des autres théories sur la construction de mots.

13 Nous répétons que cette analyse ne se veut pas cognitive et que par conséquent, elle ne traitera pas de la question de caractérisation comme typique d’une propriété attribuée à un référent.

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Partie 1
Le Lexique Chromatique
Non-Construit

Résumé des informations

Pages
470
Année
2014
ISBN (PDF)
9783653046533
ISBN (ePUB)
9783653977141
ISBN (MOBI)
9783653977134
ISBN (Relié)
9783631654538
DOI
10.3726/978-3-653-04653-3
Langue
français
Date de parution
2014 (Septembre)
Mots clés
chromatische Wörter Farbwörter Morphologie Konversion
Published
Frankfurt am Main, Berlin, Bern, Bruxelles, New York, Oxford, Wien, 2014. 470 p., 1 ill. en couleurs

Notes biographiques

Cécilia Bernez (Auteur)

Cécilia Bernez enseigne le français langue étrangère, et notamment la grammaire, à l’université de Magdebourg. Ses recherches concernent le lexique chromatique en langue française et s’occupent particulièrement de la description des opérations constructionnelles permettant de créer de nouvelles unités.

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Titre: Grammaire des couleurs
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