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Discours, texte et langue

La fabrique des formes et du sens

de Thierry Gallèpe (Éditeur de volume)
©2016 Collections 152 Pages
Série: Kontraste/Contrastes, Volume 1

Résumé

Fabriquer de nouvelles formes en discours pour que l’interprétant fabrique un sens plus riche au décodage : tel est l’enjeu continu de la tension entre contrainte systémique et sens visé, conditionnant ainsi le formatage et la présentation des discours. C’est cette tension qui constitue l’objet des études fondées sur des corpus allemands et français, qui sont rassemblées dans ce volume. La production du sens fait feu de tout bois et n’hésite donc pas à susciter l’invention, la distorsion formelle à son service, à tous les niveaux de l’analyse linguistique : présentation des discours, formatage du discours de la critique littéraire, répétition des formes en discours, linéarisation de la phrase allemande, mots-composés en allemand et formes des temps verbaux surcomposés.

Table des matières

  • Couverture
  • Titre
  • Copyright
  • À propos du directeur de la publication
  • À propos du livre
  • Pour référencer cet eBook
  • Sommaire
  • Introduction
  • Les pressions du sens sur la présentation du discours : distorsions et invention
  • L’actualisation de l’évaluation et son effet structurant dans les critiques littéraires journalistiques
  • Répéter pour persuader. Les formes-sens de la répétition dans l’argumentation
  • Variation syntaxique et topique de discours : affinités électives entre formes de linéarisation et sens
  • Les mots composés allemands à l’interface du lexique et du texte
  • Les formes verbales surcomposées en allemand : Un troisième temps d’évaluation et des variations de sens
  • Bibliographie
  • Présentation des auteurs
  • Titres de la collection

Thierry Gallèpe

Introduction

C’est dans l’interlocution que se fabrique le sens et que se forment les paroles. Cette fabrique du sens et des formes fait feu de tout bois et met à contribution tout matériau sémiotique et linguistique à tous les niveaux, ceux des discours, texte et langue, sans manquer d’affecter les formes discursives, textuelles et linguistiques.

Le but de ce volume, composé de certaines contributions à une journée d’études qui s’est tenue à l’Université Bordeaux Montaigne, est donc d’analyser et de préciser certains aspects de la façon dont le travail sur les formes à tous les niveaux est impliqué dans la production et la fabrication du sens. Les domaines considérés sont aussi bien ceux de la communication écrite qu’orale en allemand principalement, sans toutefois exclure une perspective contrastive. Les études concernent ainsi les répercussions, dans des situations communicatives concrètes, aussi bien syntaxiques et morphologiques que pragmatiques et sémantiques, des pressions du sens sur le fonctionnement du système de la langue et donc ses unités, mais aussi sur l’émergence et la constitution de nouvelles formes discursives et donc configurations textuelles. La perspective peut être aussi bien onomasiologique, en se penchant sur les phénomènes de la production de ces formes à partir d’un « projet pré-verbal », que sémasiologique, en partant à la découverte de la fabrication du sens à partir de la perception de formes linguistiques et ou discursives et textuelles.

Les six chapitres de ce volume collectif se situent dans ce cadre général mais explorent divers aspects différents et complémentaires de ce travail du sens sur les formes.

Le premier chapitre, Les pressions du sens sur la présentation du discours : distorsions et invention, s’attache à décrire la façon dont la présentation des discours participe pleinement à cette production du sens : en effet, les pressions « pour le dire » s’exercent chez le locuteur avant et au cours de la profération de ses messages, en laissant dans la forme même des messages des traces de ce « vouloir dire ». Ce sont précisément de ces marques qu’il est question ici. Le domaine des observations est le « sens à droite », dans le domaine interprétatif donc, et concerne, avec une vision rapide des effets de sens dans différents types de message écrits, les marques de ces pressions dans les dispositifs de présentation du discours. Plusieurs genres et types de discours constituent l’objet des analyses : discours publicitaire, fictions narratives, textes de théâtre, … ; leur point commun est d’être des discours ← 7 | 8 → présentés graphiquement, visuellement. La pertinence fondant la cohérence de toutes ces analyses se rapportant à des textes venant d’horizons si éloignés les uns des autres est la structuration raisonnée des multiples facteurs concourant à la présentation du discours. Aucun discours en effet n’est perçu indépendamment de toutes les instances qui lui permettent d’être saisi par les interprétants. Ces instances relèvent soit de la présentation intrinsèque des discours, c’est-à-dire la façon dont les discours, dans leur matérialité, se présentent aux organes perceptifs des interprétants, tandis que les instances relevant de la présentation extrinsèque des discours regroupent tous les facteurs qui, ne constituant pas le discours à proprement parler, sont les éléments « porteurs » de ces discours, tant il est vrai que les discours ne se promènent pas seuls, flottant dans l’éther, mais sont « portés » par des dispositifs bien ancrés dans la matière.

Avec le deuxième chapitre, intitulé L’actualisation de l’évaluation et son effet structurant dans les critiques littéraires journalistiques, c’est encore le domaine des formes de discours qui est abordé, puisqu’au centre des analyses se place le discours de la critique littéraire. En effet, l’activité de critique consiste, conformément à son sens étymologique, à opérer un jugement, à discerner les mérites et les défauts d’un objet pour en évaluer la qualité. Or, il peut paraître étonnant – voire paradoxal – que dans la critique littéraire journalistique cette composante évaluative soit facultative. Certains textes critiques se contentent en effet d’un résumé de l’œuvre « critiquée » et s’apparentent par conséquent à un encart informatif. Mais si la présence d’une composante évaluative est, dans les pratiques, facultative, pour autant, elle n’en reste pas moins déterminante : il convient donc d’examiner l’effet structurant de celle-ci dans les critiques littéraires journalistiques. L’évaluation ne se profile donc pas comme un simple ajout à la composante informative, mais constitue bien le résultat d’une construction interactionnelle entre les voix du discours. Le fait de passer de l’encart informatif à la mise en œuvre d’opérations énonciatives plus complexes permet d’aboutir à l’émergence de nouvelles configurations textuelles. En d’autres termes, la construction interactionnelle de l’évaluation ôte au texte critique son statut de simple résumé pour en faire un dialogue avec l’œuvre, affectant de ce fait sa structure formelle.

Le troisième chapitre, Répéter pour persuader. Les formes-sens de la répétition dans l’argumentation, étudie ensuite, également au niveau du discours, le fonctionnement des figures de répétition dans les « grands discours politiques ». Dans un premier temps, il pose la nécessité de distinguer strictement entre la répétition de sens (la répétition-substitution) et la répétition à l’identique (à qui est réservée ici le mot répétition). C’est la répétition à l’identique qui fournit les figures d’éloquence inventoriées depuis l’Antiquité comme « figures de mots ». Ces dernières ← 8 | 9 → sont traitées comme des unités isolées : l’anaphore, l’épiphore, etc. Ce chapitre montre que la répétition est en réalité un phénomène réticulaire qui met en jeu tous les niveaux de la langue (phonique, lexical, syntaxique, textuel), tant sur le plan figural que non-figural. L’analyse de deux discours célèbres (Charles de Gaulle, Discours de l’Hôtel de Ville à la Libération de Paris, Ernst Reuter, Discours prononcé au moment du blocus de Berlin) montre comment la répétition réticulaire construit une scène d’énonciation mémorable et fait accéder ces discours au statut de discours-monument.

Résumé des informations

Pages
152
Année
2016
ISBN (PDF)
9783653064216
ISBN (ePUB)
9783653958454
ISBN (MOBI)
9783653958447
ISBN (Relié)
9783631667729
DOI
10.3726/978-3-653-06421-6
Langue
français
Date de parution
2016 (Février)
Mots clés
Diskursanalyse Semantik der Wiederholung Stylistik Syntax Nomenkomposita
Published
Frankfurt am Main, Berlin, Bern, Bruxelles, New York, Oxford, Wien, 2016. 152 p.

Notes biographiques

Thierry Gallèpe (Éditeur de volume)

Thierry Gallèpe est Professeur de linguistique allemande à l’université Bordeaux Montaigne. Germaniste, ses recherches et publications portent sur la présentation des discours, le discours théâtral et les didascalies, la présentation du discours autre en fiction narrative allemande, la production et l’interprétation du sens au sein des interactions verbales.

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