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« En Espagne » d'Henri de Régnier

Édition établie, présentée et annotée par Carlota Vicens-Pujol

de Carlota Vicens-Pujol (Auteur)
©2017 Autres 196 Pages

Résumé

Au printemps 1930 Henri de Régnier visita l’Espagne pour la première fois, plus particulièrement Madrid, Tolède, Avila, L’Escurial, Burgos. Cette même année, entre la mi-octobre et la mi-novembre, un deuxième voyage allait suivre : l’écrivain parcourut cette fois-ci la Catalogne et Majorque. Un troisième tour dans la péninsule, à l’automne 1932, mettait fin au périple espagnol de l’auteur : de Barcelone il descendit jusqu’en Andalousie pour s’arrêter à nouveau à Madrid avant de rejoindre Paris.
Sous le titre général En Espagne les récits de ces voyages furent publiés par la Revue des Deux Mondes (quatre livraisons entre novembre 1933 et octobre 1935). Nous présentons aujourd’hui au public un voyage qui n’a jamais été publié en livre et dont le dernier chapitre, « Tarragone – Saragosse – Valence », conservé parmi les papiers de Mme Tremblot-Bougeneaux, qui aurait accompagné l’écrivain au cours de ces voyages, est inédit.
Ces pages découvrent aux lecteurs un voyageur raffiné qui savait jouir de chaque moment du voyage, un grand amateur d’antiquités et d’art particulièrement épris du Gréco, un écrivain toujours en quête du mot juste, d’un lyrisme simple et sans artifice.

Table des matières

  • Couverture
  • Titre
  • Copyright
  • Sur l’auteur/l’éditeur
  • À propos du livre
  • Pour référencer cet eBook
  • Table des matières
  • Remerciements
  • Préface, par Patrick Besnier
  • Introduction – Un voyage si longtemps différé
  • Autour d’Henri de Régnier, voyageur
  • L’Espagne, si proche, si loin…
  • Sur quelques lettres manuscrites et les préparatifs du voyage
  • Pour la présente édition
  • En Espagne – Henri de Régnier
  • I. Vers Fontarabie
  • Une journée à Fontarabie
  • II. Madrid et l’Escurial
  • Premier contact
  • Velázquez
  • Goya
  • Le Palais Royal
  • Le Pardo
  • La visite aux antiquaires
  • L’Académie de San Fernando
  • L’Armería Real
  • L’Escurial
  • L’Espagne de Victor Hugo
  • III. Tolède
  • La Cathédrale
  • Le Greco
  • Maurice Barrès et le secret de Tolède
  • Avila
  • Burgos
  • IV. De Barcelone à Majorque
  • Barcelone
  • Palma de Majorque
  • Le retour
  • V. Tarragone – Saragosse – Valence
  • Annexes
  • Annexe 1 : L’Espagne dans les Cahiers Inédits (1887–1936)
  • Annexe 2 : L’Espagne (Majorque) dans Escales en Méditerranée
  • Annexe 3 : L’Espagne dans « La Vie littéraire » d’Henri de Régnier
  • Annexe 4 : Le voyageur et la guitare
  • Annexe 5 : Avec le régiment de Touraine
  • Index de noms propres

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Remerciements

Je tiens à remercier toutes les personnes qui, de près ou de loin, avec leur soutien ou leurs conseils avisés, m’ont permis de mener à bien ce travail.

Je voudrais remercier tout particulièrement Diana Cooper-Richet et Jean-Claude Yon, qui ont cru à ce projet et m’ont accueilli très généreusement dans leur institution, ainsi que Patrick Besnier pour sa préface, pour ses conseils sages et toujours précieux.

Je tiens à remercier également José Servera Baño et Jaume Garau Amengual, qui m’ont poussée vers ce Paris où tant de documents m’attendaient, sans oublier Chloé Richebourg, élève boursière qui m’a aidé dans certaines tâches avec une grande efficacité. Merci encore à l’équipe du Service de Documentation et de Prêt entre Bibliothèques de l’Université des îles Baléares.

Mes remerciements s’adressent aussi à Christian et Florence Ficat, amis, compagnons de table et de discussions interminables et guides exceptionnels et accueillants dans un Paris autre. Merci également, pour leur amitié généreuse, à Cristóbal Oliver Castañer et Mª del Carmen Marroig Rigo.

Pour finir je veux remercier Carlota Pujol Elías, lectrice avide dont les observations ne sont jamais à négliger

… et Matías, toujours.

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Préface

À sa mort en 1936, Henri de Régnier ne laissait aucune œuvre à publier, sinon Le Paradis retrouvé, ce petit volume de huit nouvelles confié peu de temps auparavant à Maurice d’Hartoy qui le publia l’année suivante. Depuis, aucun texte nouveau n’a été publié (à l’exception des Cahiers et des volumes de correspondance). D’où l’intérêt du récit de voyage que Carlota Vicens Pujol a la bonne idée de nous proposer aujourd’hui.

Il ne s’agit pas d’un inédit absolu, puisque la plus grande partie en a été publiée par les soins de l’auteur lui-même dans la Revue des Deux Mondes, mais la présente édition lui donne le plein statut de livre, avec une visibilité qui lui faisait défaut.

Ce n’est cependant pas un texte abouti, et l’on peut par exemple supposer que Régnier aurait cherché un titre moins neutre que ce En Espagne. Le volume qu’en aurait tiré Régnier aurait à coup sûr été différent. Mais plus qu’un titre original, ce qui manque au texte qu’on va lire, c’est essentiellement le passage des années qui a permis à l’écrivain de faire mûrir ses précédents livres de voyage pendant près de trente ans aussi bien dans le cas de L’Altana que pour les Escales en Méditerranée auxquels il a donné une forme personnelle. L’amitié de Mme Bulteau, celle de Martine de Béhague avait donné au couple Régnier la possibilité de vivre à Venise ou de parcourir la Méditerranée. Mais, en dépit d’un désir parfois exprimé auparavant – dès 1912 il parle dans une lettre à Mme Bulteau de son envie de visiter l’Espagne avec elle – Régnier ne franchit pas les Pyrénées avant 1930, malgré ses séjours dans le sud-ouest, à Orthez, chez Francis Jammes, au château d’Orion dans la famille de ses amis Reclus et ses cures thermales régulières à Cauterets et à Saint-Christau.

Pourquoi retarde-t-il à ce point la réalisation du désir de voir l’Espagne ? Au premier chapitre du récit1 persiste une sorte de suspense : le ← 9 | 10 → voyageur va-t-il, oui ou non, se décider à franchir la frontière ? « Nous allions parfois jusque-là où finit la terre de France. Quelle tentation de franchir la frontière » écrit-il, et plus loin : « Encore une fois, l’Espagne proche m’appelait. Combien de temps résisterai-je à son appel ? Pourquoi différons-nous ainsi de céder à nos désirs ? Demain nous rendra-t-il plus facile de les réaliser qu’aujourd’hui ? » Il se décide finalement à passer « une journée à Fontarabie » : le minimum, en somme… Il y a sans doute à ce retard des raisons matérielles ; Régnier ne « roule pas sur l’or » et, après 1920, il lui est difficile d’abandonner son feuilleton du Figaro car il n’y a pas de vacances pour le critique qui doit fournir de la copie sans discontinuer, semaine après semaine. Par exemple, pendant les mois de mars et d’avril 1930 où Régnier accomplit son premier voyage en Espagne, le feuilleton, évidemment préparé avant le départ, paraît chaque semaine, ce qui représente une charge de travail importante.

L’écrivain vieillissant aspirait aussi sans doute à ne pas partir seul en voyage. Les rapports difficiles du poète avec sa femme ne les poussaient certainement pas à partir ensemble ; Mme Bulteau était morte en 1922. C’est une autre présence féminine, celle d’Anne Bougenaux, qui permet enfin à Régnier de franchir les montagnes en 1930. Les lettres inédites examinées par Carlota Vicens Pujol nous permettent de mieux comprendre la lente préparation du voyage – sans nécessairement expliquer pour quelles raisons Régnier eut tant de mal à franchir les Pyrénées.

À l’envie de découvrir les beautés de l’Espagne, il faut ajouter que l’auteur de L’Altana était aussi sensible à une actualité littéraire très riche : à la fin des années vingt, avant la chute de la monarchie, un vif intérêt éditorial pour l’Espagne se manifeste en France, avec de nombreuses publications, des essais et des traductions. Régnier connaissait bien Francis de Miomandre, essayiste souvent fantaisiste et bon traducteur de l’espagnol, tout comme Jean Cassou qu’il put rencontrer – ne fut-il pas le secrétaire de Pierre Louÿs et, surtout, de 1921 à 1929, le responsable de la rubrique des « Lettres espagnoles » au Mercure de France où il présentait avec brio les œuvres d’Ortega y Gasset, de Bergamin et tant d’autres ? Miomandre et Cassou traduisirent de nombreux ← 10 | 11 → livres, en particulier d’Eugenio d’Ors2 ou de Miguel de Unamuno comme ses Trois nouvelles exemplaires traduites par Cassou et publiées en 1925 chez Simon Kra. Ce dernier publie aussi, en 1929, le remarquable Panorama de la nouvelle littérature espagnole de Jean Cassou. Or Régnier publie également dans ces années-là plusieurs livres chez Kra3. Notons aussi que c’est l’époque où Montherlant aborde le thème espagnol, avec Les Bestiaires en 1926 puis La Petite infante de Castille en 19294.

À cette actualité éditoriale Régnier prend part par son travail de critique. Il savait à l’occasion convertir la corvée de son feuilleton hebdomadaire au Figaro en une sorte de bloc notes de ses centres d’intérêt personnels. À bien des reprises, il rendit compte de livres espagnols ou consacrés à l’Espagne par des articles dont Carlota Vicens Pujol nous donne un choix en fin de volume. On peut constater qu’après 1930 l’écrivain y intègre volontiers des « choses vues » au cours de ses voyages. Mais ces critiques sont destinées au lecteur du Figaro qu’il faut ménager : on comprend que Régnier ne commente pas le Philippe II de Jean Cassou paru, toujours en 1929, dans la collection de biographies des éditions Gallimard, et qui est un véritable pamphlet, violent et sarcastique à l’égard du roi. Sur ce sujet, Régnier préfère logiquement parler à ses lecteurs des portraits plus académiques du même souverain dus à Louis Bertrand.

L’état de santé de l’écrivain autant que les tensions politiques espagnoles expliquent l’interruption de ses voyages et donc du récit ; mais jusque dans son inachèvement il apporte un témoignage attachant sur l’image de l’Espagne au seuil des années trente.

Patrick Besnier5


1 La date de ce premier épisode est incertaine. Avec raison, Carlota Vicens Pujol a choisi de reporter en fin de volume l’ouverture « généalogique » du premier épisode paru dans la Revue des Deux Mondes : elle retarde le « vrai » début, comme si au seuil même de son récit Régnier hésitait encore à affronter l’Espagne.

2 Cassou et Miomandre s’associent même pour traduire en 1930 Jardin des Plantes d’Eugenio d’Ors. Sur leur amitié, voir Jean Cassou, un musée imaginé, BnF et Centre Georges Pompidou, 1995, p. 81.

3 Chez Kra, beaucoup plus « moderne » que le Mercure de France, son éditeur habituel, Régnier publie Donc en 1927, Lui ou les Femmes et l’Amour et Le Miracle du fil en 1928, ainsi qu’une réédition des Rencontres de M. de Bréot en 1929.

4 Si Régnier consacre des feuilletons à divers livres de Montherlant, il ne traite pas de ces deux volumes.

5 Professeur émérite à l’Université du Maine. Auteur de la biographie Henri de Régnier. De Mallarmé à l’Art déco, Fayard, Paris, 2015.

Résumé des informations

Pages
196
Année
2017
ISBN (PDF)
9783034327671
ISBN (ePUB)
9783034327688
ISBN (MOBI)
9783034327695
ISBN (Broché)
9783034327718
DOI
10.3726/b11072
Langue
français
Date de parution
2017 (Juin)
Mots clés
Henri de Régnier Récit de voyage Voyage en Espagne Littérature XXe siècle
Published
Bern, Bruxelles, Frankfurt am Main, New York, Oxford, Warszawa, Wien, 2017. 196 p.

Notes biographiques

Carlota Vicens-Pujol (Auteur)

Henri de Régnier (Honfleur, 1864 – Paris, 1936), poète, romancier et académicien français. S’il débute avec des recueils de poésie, à la rencontre entre le Parnasse et le Symbolisme, sa production romanesque, très riche, prend une place de plus en plus importante dans son œuvre. Collaborateur habituel de la presse littéraire de l’époque, Henri de Régnier sut également livrer de magnifiques récits de voyage. Outre En Espagne, il signa le tout petit volume Vues (1927), où il est question de Londres et de Stamboul, L’Altana ou la vie vénitienne, 1899–1924 (1928) et Escales en Méditerranée (1931). Carlota Vicens-Pujol est Maître de conférences à l’Université des îles Baléares (Espagne). Ses recherches portent notamment sur la littérature française du XXe siècle. Depuis 2004 elle dirige à son université le groupe de recherche « Récit de voyage et mythe insulaire. Le voyage aux Baléares ». Auteur de nombreux articles concernant le récit de voyage ou le thème de l’île, elle a édité les volumes : George Sand (1804–2004). L’île et la dame de Nohant (2004) et De l’île réelle à l’île fantasmée. Voyages, littérature(s) et insularité (2012).

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