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Développer les industries culturelles

Leçons du palimpseste de la pratique

de Christiaan De Beukelaer (Auteur)
©2019 Collections 186 Pages

Résumé

Le discours de l’économie créative est devenu de plus en plus mondial. Pratiquement tous les pays du monde utilisent le concept (ou l’une de ses variantes) dans le débat politique, l’intervention publique, les recommandations et la pratique. L’objectif de cet ouvrage est de rendre compte de l’adoption de ce discours dans le contexte du Burkina Faso et du Ghana. Dans ces pays, l’utilisation du « discours de l’économie créative » est assez récente et reste en contradiction avec les réalités vécues par de nombreuses parties prenantes du secteur culturel. À travers un engagement empiriquement fondé au sein de ce débat, ce livre montre comment le recours à la catégorie des « industries culturelles et créatives » dans les politiques publiques reconfigure les limites des politiques culturelles.

Table des matières

  • Couverture
  • Titre
  • Copyright
  • Sur l’auteur
  • À propos du livre
  • Pour référencer cet eBook
  • Table des matières
  • Avant-propos
  • Remerciements
  • Préface
  • Acronymes et abréviations
  • 1. Le débat mondial sur l’économie créative
  • 1.1 Un concept multiple pour un débat à plusieurs niveaux
  • 1.2 Une abondante littérature sur un même thème
  • 1.3 Questions de recherche
  • 1.4 Approche
  • 1.5 Portée
  • 1.6 Structure des chapitres
  • 2. Culture et développement : l’histoire de deux concepts étroitement mêlés
  • 2.1 Les longues histoires du développement et de la culture
  • 2.2 Industrialisation, Lumières et romantisme
  • 2.3 Modernité : faisabilité et culture populaire
  • 2.4 Développement et culture (industries) au pluriel
  • 2.5 De nouveaux paradigmes pour un nouveau millénaire
  • 2.6 Culture ou industries culturelles pour le développement humain ?
  • 2.7 L’exemple du droit d’auteur et du piratage
  • 3. Industries culturelles : potentiel, limites et adoption stratégique
  • 3.1 « Il n’y a pas d’industries culturelles ici »
  • 3.2 Les industries culturelles en contexte
  • 3.3 Des illusions statistiques pour masquer les limites
  • 3.4 « Lorsque le fleuve tourne, le caïman doit tourner aussi »
  • 3.5 Une entreprise risquée
  • 3.6 La précarité d’une chaîne de valeur rompue
  • 3.7 Entre discours et pratique
  • 3.8 Des concepts voyageurs
  • 3.9 Survivre contre toute attente
  • 4. L’impératif moral de l’optimisme prudent
  • 4.1 Les capabilités : un cadre d’analyse
  • 4.2 Liberté politique
  • 4.3 Garanties de transparence
  • 4.4 Facilités économiques
  • 4.5 Opportunités sociales
  • 4.6 Éducation
  • 4.7 Capabilités culturelles
  • 5. Le « développement » des industries culturelles
  • 5.1 Le « palimpseste » de la production culturelle
  • 5.2 Modèles d’industries culturelles et créatives
  • 5.3 Base théorique d’une pluralité fondée
  • 5.4 Vers une politique circulaire de la culture et du développement
  • 5.5 Reconquérir le rôle de la culture dans le débat sur l’économie créative
  • 5.6 La politique culturelle reconsidérée
  • 6. Conclusion
  • 6.1 Plus qu’une histoire unique
  • 6.2 Histoire
  • 6.3 Concepts
  • 6.4 Capabilités
  • 6.5 Apprentissage mutuel de la recherche mondiale sur les industries culturelles
  • Bibliographie
  • Titres de la collection

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Avant-propos

Cela fait 60 ans que la Fondation européenne de la culture (ECF) lutte pour une Europe ouverte, démocratique, créative et inclusive à laquelle la culture apporterait une contribution estimée et essentielle. Nous nous tenons informés par le biais de la réflexion et de la recherche et élaborons nos programmes et initiatives afin de répondre le mieux possible aux besoins actuels et de réagir aux menaces les plus urgentes en matière de culture dans toute l’Europe. Notre travail n’est cependant pas limité à l’Europe et comporte une dimension internationale forte, notamment en ce qui concerne l’engagement culturel de l’Europe dans d’autres régions et la stratégie de l’UE en matière de relations culturelles extérieures. Les industries culturelles et créatives jouent un rôle important dans l’élaboration de cette stratégie.

La publication qui suit a reçu le prix de recherche en politique culturelle (CPRA) de l’ECF qui aide les jeunes chercheurs (de moins de 35 ans) en politique culturelle à mener à bien une étude comparative d’intérêt européen de politique culturelle appliquée. Lancée en 2004 en partenariat avec la fondation Riksbankens Jubileumsfond (Suède), l’initiative a déjà récompensé dix jeunes chercheurs. Chaque lauréat a reçu une bourse de 10 000 euros pour lui permettre de réaliser son projet de recherche, de nouer des contacts avec d’autres chercheurs et de rejoindre un réseau international de jeunes chercheurs en politique culturelle. Le CPRA a consolidé leurs parcours professionnels, leur a donné, ainsi qu’au sujet de leurs recherches, une plus grande visibilité et a aussi dans la plupart des cas renseigné les prises de décision aux niveaux local, régional ou européen. Grâce au CPRA, les jeunes chercheurs peuvent jouer un rôle actif pour élargir et approfondir la recherche en politique culturelle dans une perspective globale et ouvrir de nouveaux horizons qui inspireront la prochaine génération de chercheurs.

Christiaan de Beukelaer (Belgique), qui enseigne actuellement à l’Université Queen Margaret d’Édimbourg, a reçu le prix en 2012 pour son projet de recherche Le développement des industries culturelles : leçons du palimpseste de la pratique. Il y explore le lien entre culture et développement ← 11 | 12 → humain et se concentre sur les conséquences politiques de l’attention accrue dont bénéficient les concepts d’industries culturelles et créatives dans les pays dits « en développement » ‒ un terme qu’il réfute avec force.

Christiaan scrute les concepts existants d’industries culturelles et créatives tels qu’ils sont appliqués par les politiques publiques des pays africains et largement influencés par les programmes des agences de développement intergouvernementales. Il cherche ensuite des preuves empiriques de leur valeur réelle pour le développement humain. Il examine plus particulièrement le rôle de l’industrie musicale au Ghana et au Burkina Faso et parvient à en tirer des conclusions sur le potentiel et les carences des approches de développement existantes dans ces domaines. Il considère les industries culturelles comme une source de diversité qui dépasse le seul débat économique sur la croissance et explore les possibilités de relations plus organiques entre les concepts existants, les politiques et les pratiques.

Ce travail fera sans aucun doute avancer la réflexion sur la politique culturelle et le débat en Europe à trois niveaux : il montre la résonance que peut avoir un débat européen et son importance dans une perspective mondiale ; il fait progresser la connaissance empirique des industries culturelles en Afrique occidentale ; et il récuse dans quelle mesure l’action européenne peut et doit informer des progrès réalisés par l’industrie culturelle dans d’autres régions.

L’ECF est heureuse de remercier Christiaan De Beukelaer pour l’excellence de sa contribution et nous sommes reconnaissants au jury international d’avoir choisi cette étude parmi 21 propositions.

Nous adressons nos remerciements les plus sincères au Réseau européen des centres de formation d’administrateurs culturels (ENCATC) pour sa collaboration importante au programme CPRA.

Isabelle Schwarz

Responsable de la promotion, de la recherche et du développement
Fondation européenne de la culture, 20 décembre 2014

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Remerciements

Je remercie la Fondation européenne de la culture, la fondation Riksbankens Jubileumsfond et l’ENCATC pour le généreux prix de la recherche en culture politique qui m’a été décerné en 2012. Je remercie Katherine Watson, Isabelle Schwartz, Mats Rolén, GiannaLia Cogliandro, Elisabeth Darley, Lyudmila Petrova et surtout Tsveta Andreeva pour leur soutien. Je remercie de même le jury du CPRA, Lluís Bonet, Eleonora Belfiore, Sanjin Dragojević, Jacques Bonniel, Mikhail Gnedovsky, Therese Kaufmann et Timo Cantell pour avoir cru (et j’espère croire encore) en moi et en ce projet, ainsi que pour leurs commentaires. Tous mes remerciements aussi à Yudhishthir Raj Isar pour m’avoir accompagné dans la rédaction de ce livre et à Diane Dodd pour son travail éditorial.

Je remercie mes directeurs de thèse David Hesmondhalgh et David Lee pour leur soutien, leurs conseils et, plus que tout, leur patience.

Nombreux sont ceux qui m’ont énormément aidé pendant mon travail sur le terrain. Ce sont, à Ouagadougou : Gaston Eugène Hounhouenou, Emile Raguidissida Zida et Marceline Kuela ; à Accra : Selorm Yao Ani-Frimpong, John Owoo et Korkor Amarteifio.

Je souhaite également remercier le LABEX ICCA pour la subvention de la traduction de ce livre, Claire Debard et Jacob Matthews pour la traduction, et Jan Baetens pour avoir corrigé les épreuves et pour m'avoir encouragé pendant mes recherches. ← 13 | 14 →

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Préface

Ce projet est parti d’une constatation simple, mais surprenante. À la World Music Expo (WOMEX) de 2008 à Séville, j’ai été frappé par le fait que ce sont pour la plupart des managers et agents européens et américains qui représentent les artistes du monde entier. J’ai ressenti l’absence relative de managers et d’agents non européens comme un problème. Bien sûr, il y en a quelques-uns, mais leur nombre est loin d’être proportionnel au nombre et à l’importance des artistes du monde entier.

Cette première observation m’a encouragé à tirer profit de mon diplôme de musicologie pour tenter d’étudier cette question. Je n’ai pas tardé à découvrir que la situation était bien plus complexe que je ne l’aurais imaginé. Le seul élément stable est le fait que peu de managers africains disposent du réseau et des moyens nécessaires pour emmener leurs groupes en tournée mondiale.

À la même époque, la CNUCED a publié son premier Rapport sur l’économie créative (2008) qui reconnaît le potentiel de développement des industries culturelles et créatives. Cette publication a changé ma manière de penser. Parce que le rapport était plus centré sur le « potentiel » (voir chapitre 3) que sur les projets déjà existants dans les « pays en développement », j’ai décidé d’aller voir de plus près, intrigué par l’« optimisme discursif » de la CNUCED.

Ma première constatation de ce que j’avais perçu comme une injustice à la WOMEX, ajoutée à l’exagération des Rapports sur l’économie créative (voir là aussi chapitre 3), m’a poussé à explorer le sujet de manière plus systématique. Aujourd’hui, deux masters et une thèse plus tard, je ne suis toujours pas sûr de savoir que penser du discours mondialisé sur l’économie créative. Je ne peux le rejeter car les preuves sont trop nombreuses à confirmer qu’il a été utile d’attirer davantage l’attention de la philosophie et de la politique sur la culture, mais je ne peux pas non plus l’adopter sans réserve du fait de son réductionnisme économique qui suscite à juste titre la méfiance. ← 15 | 16 →

Résumé des informations

Pages
186
Année
2019
ISBN (PDF)
9782807610064
ISBN (ePUB)
9782807610071
ISBN (MOBI)
9782807610088
ISBN (Broché)
9782807610057
DOI
10.3726/b14980
Langue
français
Date de parution
2018 (Décembre)
Published
Bruxelles, Bern, Berlin, Frankfurt am Main, New York, Oxford, Wien, 186 p., 2 ill. b/w, 1 tab. b/w

Notes biographiques

Christiaan De Beukelaer (Auteur)

Christiaan De Beukelaer est Maître de Conférences (Lecturer) à l’Université de Melbourne en Australie. Il a obtenu son doctorat à l’Université de Leeds en 2015 sous la direction de David Hesmondhalgh. Il est aussi l’auteur de Global Cultural Economy (Routledge, 2019).

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