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Approche didactique du langage techno-scientifique

Terminologie et discours

de Mercedes Eurrutia Cavero (Auteur)
©2018 Monographies X, 368 Pages
Série: Linguistic Insights, Volume 249

Résumé

Les sciences et les techniques connaissent de nos jours une croissance exponentielle dans tous les domaines et les langues doivent être capables d’exprimer cette modernité exogène.
La nécessite de faire accéder un nombre toujours plus élevé d’usagers à des domaines de plus en plus techniques, à des théories scientifiques renouvelées ainsi qu’à la naissance de nouvelles disciplines, exige une diffusion plus large de l’enseignement du français techno-scientifique partant des approches différentes. Le livre Approche didactique du langage techno-scientifique . terminologie et discours répond à ce besoin.
À une époque où la mobilité est incontournable, la langue devient l’instrument d’accès au monde professionnel et avec lui à tout un univers sociolinguistique, notionnel et référentiel dont l’objet est extérieur à la propre langue. Cette réflexion sur le français techno-scientifique qui s’adresse à des étudiants universitaires, à des professionnels ainsi qu’à des spécialistes en linguistique appliquée, en traduction et interprétariat et/ou en langues modernes, parmi tant d´autres, a un objectif essentiellement pragmatique : favoriser l’acquisition des compétences, des savoirs et des savoir-faire dans ce domaine de spécialité. En définitive, contribuer à l’efficacité des échanges communicatifs en français techno-scientifique répondant de cette manière à de nouveaux besoins d’une société de plus en plus exigeante, concurrentielle et « technologisée ».

Table des matières

  • Couverture
  • Titre
  • Copyright
  • Sur l’auteur
  • À propos du livre
  • Pour référencer cet eBook
  • Sommaire
  • Présentation
  • Chapitre 1. Français technique versus français scientifique
  • 1. Introduction
  • 2. Le français techno-scientifique : une langue de spécialité
  • 2.1 Qu’est-ce qu’on entend par langue de spécialité ?
  • 2.2 Communication techno-scientifique
  • 2.2.1 Communication usuelle versus communication techno-scientifique
  • 2.2.2 Communication technique
  • 2.2.3 Communication scientifique
  • 2.2.4 Français technique versus français scientifique
  • 3. Importance de la terminologie en français techno-scientifique
  • Chapitre 2. Discours techno-scientifique
  • 1. Introduction
  • 2. Typologies discursives en français techno-scientifique
  • 2.1 Différents critères de classification
  • 2.1.1 Classification par domaines de connaissance
  • 2.1.2 Classification selon la distance cognitive entre destinateur et destinataire(s)
  • 2.1.3 Classification des discours techno-scientifiques d’après leur nature
  • 2.1.4 Autres classifications
  • 3. Exploitation pédagogique-linguistique d’un document techno-scientifique : compte rendu médical
  • 4. Conclusion
  • Chapitre 3. Le statut de la référence dans les discours techno-scientifiques
  • 1. Introduction
  • 2. Importance de la référence dans les discours techno-scientifiques
  • 3. Conclusion
  • Chapitre 4. Approche terminologique et phraséologique du français techno-scientifique
  • 1. Introduction
  • 2. Unités et classes lexicales employées de préférence en français techno-scientifique
  • 3. Unités lexicales linguistiques et non linguistiques
  • 4. Le terme techno-scientifique
  • 4.1 Définition
  • 4.2 Origine
  • 4.3 Caractéristiques
  • 4.4 Conseils sur l’emploi des termes au sein du discours techno-scientifique
  • 5. À propos de la terminologie techno-scientifique : création lexicale et apprentissage
  • 5.1 Problématique de l’unité lexicale
  • 6. Conclusion
  • Chapitre 5. Approche formelle du lexique techno-scientifique : formation de néologismes
  • 1. Introduction
  • 2. Formation directe : unités lexicales simples
  • 2.1 Construction et apprentissage des termes : héritage gréco-latin
  • 3. Formation directe : unités lexicales complexes
  • 3.1 Unités lexicales complexes : caractéristiques internes
  • 4. Transformations lexicales
  • 4.1 Nominalisation
  • 4.2 Adjectivation
  • 5. Création terminologique à partir des noms propres
  • 6. Termes créés par des procédés de réduction
  • 6.1 Siglaison
  • 6.2 Procédés mixtes
  • 6.3 Acronymie
  • 6.4 Troncation et co-prédication
  • 6.5 Abréviations
  • 6.6 Symboles
  • 6.7 Problèmes d’identification
  • 6.8 Chiffres
  • 6.9 Termes créés par contraction, agglutination, apocope et fausse coupe
  • 7. Conclusion
  • Chapitre 6. Approche sémantique du lexique techno-scientifique
  • 1. Introduction
  • 2. Présupposés théoriques pour la saisie du sens
  • 3. Motivation, néologie et sémantique terminologique
  • 3.1 Arbitraire et motivation
  • 4. Relations lexicales et organisation du lexique
  • 4.1 Relation de ressemblance
  • 4.1.1 Synonymie
  • 4.1.2 Antonymie
  • 4.2 Relation de hiérarchie : hyperonymie / hyponymie
  • 4.3 Relation d’équilibre : les sériations
  • 4.3.1 Série ordonnée taxonomique
  • 4.3.2 Série chronotopique
  • 5. Formation indirecte : allusions, images et métaphores
  • 5.1 Emplois métaphoriques
  • 5.1.1 Un cas particulier : la métaphore en médecine
  • 5.2 Emplois métonymiques
  • 5.3 Synecdoque
  • 5.4 Antonomase du nom propre
  • 6. Ressemblances trompeuses
  • 6.1 Polysémie et homonymie
  • 6.2 Paronymes
  • 6.3 Homonymes
  • 6.3.1 Termes homophones
  • 6.3.2 Termes homographes
  • 6.4 Doublets
  • 6.5 Paronymes interlinguistiques ou « faux amis »
  • 7. Conclusion
  • Chapitre 7. Terminologie du français de la mer : aspects sémantiques et morphosyntaxiques à considérer dans la pragmatique de la traduction français – espagnol
  • 1. Introduction
  • 2. Formation directe du lexique technique de la mer : aspects morphosyntaxiques
  • 3. Formation indirecte du lexique technique de la mer
  • 3.1 Néologismes sémantiques
  • 3.1.1 Processus de métaphorisation
  • 3.1.2 Processus de spécialisation : termes « à double appartenance » ou emprunts intérieurs
  • 3.1.3 Métonymie
  • 3.1.4 Antonomase
  • 4. Emprunts extérieurs
  • 4.1 Emprunts au néerlandais et au scandinave
  • 4.2 Emprunts à l’italien
  • 4.3 Emprunts à l’anglo-américain
  • 5. Conclusion
  • Références bibliographiques
  • Titres de la collection

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Présentation

Le livre Approche didactique du langage techno-scientifique : terminologie et discours s’adresse à des étudiants universitaires, à des professionnels du domaine de spécialité concerné ainsi qu’à des spécialistes en linguistique appliquée, en traduction et interprétariat, en langues modernes, en définitive, à des publics devant acquérir, dans un objectif utilitaire, présent ou futur, des compétences, des savoirs, des savoir-faire en français techno-scientifique qui leur permettent d’envisager des situations auxquelles ils seront confrontés dans leur vie universitaire et / ou professionnelle.

À une époque où la mobilité devient incontournable, il est indispensable de réfléchir sur les spécificités du français techno-scientifique afin de contribuer à l’efficacité des échanges communicatifs dans ce domaine de connaissance et de répondre aux nouveaux besoins d’une société de plus en plus exigeante, concurrentielle et « technologisée ».

La nécessité de faire accéder un nombre toujours plus élevé d’usagers à des domaines de plus en plus techniques, à des théories scientifiques renouvelées ainsi qu’à la naissance de nouvelles disciplines, exige une diffusion plus large de l’enseignement du français techno-scientifique partant des approches différentes.

Pour assurer la transmission correcte de ces compétences, il est essentiel de disposer d’un moyen de communication fiable ; en effet, la langue devient, dans ce contexte, l’instrument d’accès au monde professionnel et avec lui à tout un univers sociolinguistique, notionnel et référentiel dont l’objet est extérieur à la propre langue.

L’ouvrage que nous présentons ici est structuré en sept chapitres qui constituent un ensemble cohérent autour d’un même objet : décrire le français techno-scientifique, insistant notamment sur des précisions terminologiques dans deux perspectives complémentaires, puisque d´une part la terminologie est entérimée par cette langue de spécialité et d´autre part, elle est insérée dans le discours. Cette étude est le résultat d’une interaction constante entre un travail sur la langue et un travail sur les ← 1 | 2 → discours échangés ou sur des supports divers ; par conséquent, entre des analyses qui ont pour objet l’étude du fonctionnement des unités de la langue et celui des unités du discours portant sur le domaine scientifique et technique, dans leur environnement contextuel et leur situation de communication.

Le premier chapitre s’attache tout d’abord, à décrire le français technique par rapport au français scientifique dans le but d’établir des points de convergence ainsi que des divergences, lorsqu’ils sont mis en contraste. Puis, dans une seconde étape, l’attention est centrée sur la distinction entre terme et non terme à partir de la description du fonctionnement des unités lexicales et de leurs relations sémantiques au sein de ce domaine de spécialité.

Dans la construction du sens s’infiltrent des données linguistiques mais également des paramètres extralinguistiques et des faits pragmatiques. Le discours scientifique et technique est, en définitive, le lieu de la manifestation de l’existence et de la subjectivité de son émetteur.

Selon Benveniste, dans l’énonciation, il faut considérer « l’acte, la situation où il se réalise et les instruments de l’accomplissement » (1966 : 81). Le discours fait preuve des connaissances de l’énonciation sur un domaine ; sa réception est toujours filtrée par les connaissances préalables que le destinataire a sur le domaine de spécialité en question. Ces connaissances déterminent la capacité d’actualiser des significations et de dénommer convenablement le concept. Plus les connaissances du récepteur sur le domaine sont amples, moins il y a en principe, risque de déformation.

L’interprétation et la reconstruction conceptuelle supposent alors l’existence des connaissances instrumentales. C’est pour cela que lorsque l’émetteur et le récepteur ne partagent pas le même niveau de connaissances, le destinataire du message devient incapable de reconstruire les réseaux et les informations extralinguistiques et pragmatiques associés au texte. Cela arrive parfois lors de la rédaction de discours de vulgarisation. Nous montrerons, tout au long de ce chapitre, comment le principe d’invariance, associé au schéma communicatif en fonction duquel une communauté peut intercommuniquer, valable au niveau du langage courant, n’est pas toujours évident en langue de spécialité où la convention de la signification est reconnue par un nombre moins important d’utilisateurs des discours. ← 2 | 3 →

Si les positionnements théoriques à ce sujet sont explicités dans le premier chapitre de cet ouvrage, à l’aide d’exemples qui viennent étayer les démonstrations, la deuxième partie s’avère très représentative des analyses réalisées sur des données empiriques. Celles-ci se définissent par leur caractère minutieux, qu’il s’agisse de mettre au jour le fonctionnement du système lexical en diachronie ou en synchronie, ou bien de décrire l’usage que font de la terminologie propre à ce domaine de spécialité les locuteurs dans des situations qui s’encadrent dans le contexte techno-scientifique.

Toutefois si les termes sont institués, dans et par des discours spécialisés tels que les discours scientifiques et techniques, ils n’en figurent pas moins dans quantité d’autres discours ; et c’est justement leur fonctionnement dans la communication étendue à des non-spécialistes qui pose, avec plus d’acuité, des problèmes d’interprétation, de leur fonction et de leur bien-fondé.

L’analyse discursive du langage techno-scientifique, au cours du chapitre 2, mettra en exergue une réflexion sur les particularités ou caractéristiques distinctives liées au fonctionnement des termes dans les principaux types de discours où ils se rencontrent aujourd’hui. Ces typologies discursives seront classées en fonction de divers critères tels que le niveau de spécialisation selon les échanges communicatifs se produisent entre émetteurs et destinataires, plus ou moins, avertis. L’étude des exemples, ainsi qu’une éventuelle exploitation pédagogique-linguistique de certains documents spécialisés, montrera comment les multiples contacts entre discours, plus ou moins hétérogènes, et entre domaines, qui constituent la vulgarisation, suscitent une gamme très riche d’observations sur le fonctionnement des vocabulaires spécialisés, faisant en quelque sorte pendant aux terminologies qui assument la fixation, tandis que les discours de vulgarisation manifestent la souplesse d’emploi des termes dans les processus de communication.

En outre, ce chapitre montre l’intérêt porté aux fonctionnements pragmatiques et énonciatifs qui non seulement actualisent les sens des mots en contexte, mais permettent de comprendre les fonctionnements discursifs des genres tels que les locuteurs, non avertis ou avertis, les vivent et les expérimentent. On trouvera ici des illustrations, à caractère didactique, qui cherchent à mettre au jour les marques d’une ← 3 | 4 → énonciation particulière, celle des manuels ou des revues de vulgarisation qui ont pour but la diffusion des notions de base de sciences et des techniques mais également, du langage, à des locuteurs non experts dans le domaine concerné.

Par ailleurs, la nécessité de nommer de nouveaux concepts, de nouveaux objets fabriqués ou de dénommer de nouvelles procédures exige une réflexion sur la relation entre le mot et la chose, c’est-à-dire, sur la référence, c’est pour cela que nous lui avons consacré le chapitre 3. L’analyse du statut de la référence permet de démontrer, par l’analyse d’exemples précis, que la manière de signifier d’un terme implique une priorité référentielle.

En ce qui concerne les chapitres 4, 5 et 6, ils sont en étroite relation. Prenant comme point de départ une caractérisation générique de la terminologie et de la phraséologie techno-scientifiques, nous focaliserons notre attention sur deux optiques complémentaires, morpho-syntaxique et sémantique.

Depuis toujours les linguistes s’accordent sur le rôle moteur des sciences et des techniques dans la création lexicale contemporaine. Toutefois, l’examen des procédures néologiques du français scientifique et technique prouvera que l’innovation morphologique ou sémantique qui se manifeste en discours se construit à partir d’un état de langue, d’une sorte de « mémoire lexicale » et selon des règles qui varient en fonction de leur mise en application. Le système linguistique est défini par la permanence des procédés sollicités mais ceux-ci sont en évolution constante, donnant lieu à des réaménagements morphologiques, sémantiques et statutaires comme nous le montrerons tout au cours du présent ouvrage. Et ces réaménagements sont susceptibles de transformations diverses qui mettent en évidence comment les termes et le lexique en général, sont à la base des croisements lexicologiques, sémantiques et pragmatiques.

Il semble que ressources morphologiques spécifiques présidant à la formation de ces néologismes (chapitre 5) mettent en œuvre trois procédures essentielles susceptibles d’être combinées, à savoir les termes créés par abréviation tels que les sigles, les acronymes, les troncations par apocope ou aphérèse, voire par syncope ; les termes créés par extension, tels que les dérivations et les compositions diverses ← 4 | 5 → (morphologiques ou syntaxiques) ; et enfin, sous celle de transfert, l’importation d’un mot étranger. Nous nous attarderons également sur les caractéristiques de leur énonciation ce qui nous conduira vers une analyse du discours qui articule formes linguistiques et visée pragmatique.

En plus, l’observation du fonctionnement sémantique des termes dans leur contexte verbal, grammatical, ainsi que l’usage qu’en font les locuteurs dans des situations de communications (chapitre 6), nous mènera à des questionnements sur la création lexicale soit en tant que production de sens nouveaux soit comme mise en discours de sens anciens qu’on actualise, tout en mettant en évidence les potentialités créatives des usagers d’une langue. L’analyse de nombreux exemples, préalablement choisis à partir des corpus linguistiques composés par des documents authentiques, mettra en évidence les nombreuses constructions et reconstructions des mots / termes qui contribuent à l’enrichissement terminologique dans ce secteur.

L’étude des divers usages d’une unité, définis en termes distributionnels et syntaxiques, est inévitable pour appréhender ses différentes acceptions ; celles-ci sont conditionnées également par les traits sémantiques constitutifs d’ordre morphologique ou actualisés lors d’emplois antérieurs de cette unité et de celles qui sont concurrentes. L’analyse de ces procédures, à partir des exemples minutieusement choisis, a pour but de rapprocher les étudiants ainsi que les propres spécialistes, les professionnels ou les enseignants de cette langue de spécialité, de certains emplois linguistiques restrictifs dont l’interprétation est souvent susceptible d’induire en erreur.

Lors de ce chapitre 6, consacré à l’analyse sémantique des termes, nous nous proposons, en outre, de rendre compte des aspects cognitifs, des particularités de production, interprétation et acquisition du signifié et du sens, de l’information et des connaissances.

Comme l’affirme Nida « au-delà des classes formelles de l’expression linguistique du sens et du concept, les classes référentielles doivent être aussi prises en compte » (1997 : 42). De là, la préoccupation que pose la multidimensionnalité1 du concept, liée aux différentes domaines ← 5 | 6 → d’application auxquels le terme est éventuellement associé. L’actualisation des traits conceptuels, c’est-à-dire, du sémantisme d’un terme dans différents domaines, rend compte de la multidimensionnalité du concept. L’actualisation de certains traits au détriment d’autres peut aussi être constatée dans des discours d’un même domaine, bien délimité mais appartenant à une typologie linguistique ou autre, différente.

Dans l’optique sémantique, et plus précisément lexicale, nous nous attarderons aux agencements relationnels, apparemment d’origine hétérogène qui semblent relever de préoccupations extralinguistiques. Nous analyserons l’organisation hiérarchique et les relations de dépendance au sein du lexique techno-scientifique tout en nous interrogeant sur la convenance de ce concept. Nous chercherons à dégager les dispositifs de hiérarchisation proprement lexicaux. Nous nous proposons donc de démontrer comment les relations sémantiques interniveaux révèlent des modes distincts de domination, introduisant des contraintes régulières, des schèmes d’organisation lexicale. Cette analyse nous permettra de constater comment, au niveau de la formation des unités lexicales, les noms des sous-classes sont fréquemment créés par composition, à partir du nom de classe, motivant de cette manière, la dénomination classifiante. Tout au contraire, pour les noms de parties, c’est la spécialisation de la dénomination qui la rattache à une totalité spécifique tout en l’autonomisant par un nom distinct.

Lors de ce chapitre nous mettrons l’accent sur les « images métaphoriques » tout particulièrement fréquentes dans le discours de vulgarisation. La « mise en parole » de la science et de la technique requiert une reformulation dans la mesure où « c’est le résultat du travail sur toute information afin de l’adapter à un destinataire précis et non en fonction d’une action déterminée » (Petroff, 1984 : 53). Dans ce type de discours, la métaphore favorise le passage du discours-expression d’un spécialiste au discours-formulation du journaliste vulgarisateur (Jacobi 1985) et la lecture-compréhension du profane.

La distinction entre discours scientifique et discours de vulgarisation à partir de l’analyse de textes tirés des rubriques de différentes revues scientifiques en format électronique, nous permettra de montrer comment aucun discours ne semble échapper au pouvoir métaphorique, du discours quotidien au discours techno-scientifique en passant par ← 6 | 7 → tout « discours second brassant des discours premiers » (Reboul-Touré, 1994 : 196-197). Toutefois, il est incontestable que certains discours, aussi bien spécialisés que de vulgarisation, se prêtent plus que d’autres au recours à des procédés métaphoriques. C’est le cas de la médecine mais aussi du domaine informatique et technique en général ; de nombreuses publications portant sur ces domaines en témoignent, tant sur le plan intralinguistique qu’interlinguistique.

Le paroxysme de la métaphore dans ce domaine de spécialité, qui représentent autant de sujets de stricte actualité, nous a entraîné à examiner les métaphores employées en contexte techno-scientifique dès approches différentes pour rendre compte, d’une part, de l’importance de métaphores, pour la plupart lexicalisées, à valeur « explicative » ; d’autre part, des reformulations métaphoriques du discours scientifique, opérées par des journalistes de vulgarisation lorsqu’ils s’adressent à un public potentiel non expert.

À partir des approches théoriques et empiriques sur la métaphore dans les discours techno-scientifiques, nous développerons un petit glossaire dont nous fournirons des caractéristiques et présenterons des pistes d’analyse quanti-qualitative. Enfin il est à remarquer, tout particulièrement dans les discours de vulgarisation scientifique, l’importance des métaphores filées qui apparaissent tout au long d’un même texte pour insister sur les idées introduites par l’auteur et assurer sa correcte interprétation tout en l’enrichissant par des détails supplémentaires.

Le dernier chapitre, le numéro 7, offre un exemple précis, servant à illustrer tous les aspects terminologiques et discursifs évoqués et développés dans les chapitres précédents.

En guise de conclusion on peut dire que cet ouvrage constitue une réflexion, qui ouvre de nouvelles perspectives, sur le fonctionnement des termes techno-scientifiques constamment accompagnés de descriptions précises de leur mise en discours par les usagers du français techno- scientifique et sur la façon dont ils sont utilisés dans les contextes, les situations et les genres où on les rencontre. De cette façon, les destinataires non avertis, auxquels cet ouvrage est tout particulièrement destiné, pourront facilement avoir accès aux différents chapitres et se familiariser avec cette terminologie qui leur permettra d’accéder aux différentes typologies discursives et surtout aux savoir et savoir-faire techno-scientifiques. ← 7 | 8 →


1 Nous interprétons la multidimensionnalité en référence au phénomène de classification qui surgit lorsqu’un concept peut être envisage selon plus d´une perspective, suivant la caractéristique conceptuelle qui en est privilégiée.

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Chapitre 1
Français technique versus français scientifique

Tout apprentissage d’une discipline scientifique s’opère par la médiation de la langue et celle-ci ne saurait être considérée comme pure transparence, c’est-à-dire, sans influence sur l’apprentissage lui-même […] Il n’y a pas de science sans tissu linguistique (Porcher, 1987 : 121).

Résumé des informations

Pages
X, 368
Année
2018
ISBN (PDF)
9783034335126
ISBN (ePUB)
9783034335133
ISBN (MOBI)
9783034335140
ISBN (Relié)
9783034335119
DOI
10.3726/b14129
Langue
français
Date de parution
2018 (Juillet)
Mots clés
français techno-scientifique approche terminologique approche discursive
Published
Bern, Berlin, Bruxelles, New York, Oxford, Warszawa, Wien, 2018. X, 368 p., 3 ill. n/b, 2 tabl.

Notes biographiques

Mercedes Eurrutia Cavero (Auteur)

Maître de conférences au Département de Philologie Française, Romane, Italienne et Arabe à l’Université de Murcie (Espagne). Coauteur du Diccionario de términos del turismo, Ariel–Planeta, 2009. Auteur de différents livres tels que : Enseñanza-aprendizaje del léxico de los negocios : estudio contrastivo fr.-esp. Peter Lang, 2013 ; Aproximación al lenguaje médico desde la pragmática de la traducción fr.- esp. 2001 ; Estudio lingüístico del francés jurídico, 1998. Directrice de divers projets de recherche et coordinatrice du livre El lenguaje jurídico y administrativo en el ámbito de la extranjería : estudio multilingüe e implicaciones culturales. Berne : Peter Lang, 2016.

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