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La Philosophie à l'épreuve des nanotechnosciences

de Thierno Guèye (Auteur)
©2021 Monographies XVIII, 228 Pages

Résumé

Ce livre se propose de réaliser le projet ambitieux d’établir les fondements d’une épistémologie des nanotechnosciences. Il s’agit d’une analyse de philosophie des sciences portant sur cet objet nouveau et de grande importance scientifique, économique, politique et sociale.
Cet ouvrage dresse un paysage détaillé des questions épistémologiques que posent les nanotechnosciences et cherche, chez les philosophes des sciences qui proposent des théories du changement scientifique, les moyens de répondre à ces questions.
Compte tenu des conclusions de Guèye selon lesquelles aucune des théories philosophiques actuelles ne répond vraiment aux questions épistémologiques soulevées par l’avènement des « nanotechnologies », il suggère quelques pistes pour dépasser les limites des épistémologies contemporaines, en s’appuyant sur la philosophie du langage d’Austin et sur la praxéologie de Denis Vernant.
Dans cette contribution majeure au débat scientifique sur les nanotechnosciences, il procède à l’examen des principales théories philosophiques du changement scientifique dans le but de décider de leur capacité à prendre en charge les changements introduits par l’apparition des nouvelles technologies de « l’infiniment petit ». Ce projet philosophique tire son intérêt et sa pertinence du fait que l’apparition des « nanotechnologies » constitue un changement phénoménal, et qu’il est important de disposer d’une théorie du changement scientifique qui en rendît compte.
Un autre thème majeur de ce livre est celui de la place de la recherche de la vérité dans les nanotechnosciences. Même s’il s’agit d’un thème trop vaste, Guèye l’affronte cependant sans détour dans ce livre. La problématique du rapport entre science et technologie y est abordée plus franchement.

Table des matières

  • Couverture
  • Titre
  • Copyright
  • À propos de l’auteur
  • À propos du livre
  • Pour référencer cet eBook
  • Remerciements
  • Table des Matières
  • Liste des Figures
  • Liste des Sigles et Acronymes
  • Préface
  • Introduction
  • Notes
  • Références
  • 1. Théorie des Paradigmes et Nanotechnosciences
  • 1.1. La théorie des paradigmes de Kuhn
  • 1.2. Kuhn à l’épreuve de la technoscience
  • 1.3. Des expérimentateurs aux théoriciens
  • 1.4. Limites de l’approche kuhnienne face à la nanotechnoscience
  • 1.5. Conclusion
  • Notes
  • Références
  • 2. Faillibilisme Sophistiqué, Correctionnisme
  • 2.1. Programme de recherche et correctionnisme
  • 2.1.1. Le falsificationnisme des programmes de recherche
  • 2.1.2. Le correctionnisme robertien
  • 2.2. Programme de recherche, correctionnisme et technologie
  • 2.2.1. La place de la technologie dans le falsificationnisme lakatosien
  • 2.2.2. La place de la technologie dans le correctionnisme robertien
  • 2.3. Conclusion
  • Notes
  • Références
  • 3. Hacking ou le Dualisme de la Représentation et de L’intervention
  • 3.1. Du représentationnalisme scientifique
  • 3.1.1. Le représentationnalisme kuhnien
  • 3.1.2. Le représentationnalisme lakatosien
  • 3.2. De l’interventionnisme scientifique
  • 3.2.1. La science selon Hacking
  • 3.2.2. Observation et techno-observation
  • 3.2.3. La dialectique interventionniste chez Hacking
  • 3.3. Conclusion
  • Notes
  • Références
  • Conclusion. Propédeutique pour une Nanophilosophie
  • Notes
  • Références
  • Index

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Préface

J’ai connu Thierno Guèye alors que j’enseignais au Collège des Écoles doctorales de l’université Joseph Fourier de Grenoble, au début des années 2000. Il était alors étudiant au cours de philosophie des sciences que j’y donnais. Il fut rapidement passionné par ce domaine de recherche et décida de poursuivre son doctorat en cotutelle, sous la codirection de mon collègue Denis Vernant (Université Pierre Mendès France, Grenoble) et de moi-même (Université du Québec à Montréal). Ce passage par la philosophie des sciences donna à sa thèse une part importante de son originalité. Alors que la plupart des travaux de recherche en sciences humaines sur les nanotechnologies portent sur leurs dimensions sociales, éthiques, politiques ou économiques, la thèse de Guèye a une orientation fortement épistémologique. L'essai qu’il présente ici à la communauté scientifique est issu de cette thèse et fait précisément un lien qui nous manquait entre la littérature en philosophie des sciences et le développement des nanotechnologies. Dès lors, l’angle d’approche du phénomène nano est ainsi d’entrée de jeu original.

Cet ouvrage est, en fait, le deuxième essai qui découle de la thèse en question. Or, deux idées qui sont développées dans la première partie de la thèse et dans le premier essai sont importantes pour introduire les thèses épistémologiques du second essai. La première idée est que le phénomène en question est qualifié par Guèye comme nanotechnoscience, au sens où la frontière traditionnelle entre ←xv | xvi→science et technologie n’existerait plus au sein de l’activité nano. La deuxième idée est, qu’alors que l’on qualifie habituellement les interventions nanotechnoscientifiques comme étant de l’ordre de la miniaturisation, Guèye insiste sur une deuxième dimension de ces pratiques, à savoir, la monumentalisation, c’est-à-dire qu’on y retrouve des pratiques qui créent de nouvelles réalités, de nouveaux objets technoscientifiques monumentaux. Ces deux thèses relatives à la nanotechnoscience et à la monumentalisation sont importantes pour comprendre comment l’auteur abordera les questions épistémologiques dans le second et présent ouvrage.

Son cheminement épistémologique va d’abord du côté de Thomas Kuhn, ce qui se justifie pleinement dans la mesure où la tradition anglo-saxonne en philosophie des sciences avant lui traitait de la science comme d’une entreprise fondamentalement théorique de représentation du monde, alors que Kuhn insiste sur la place de la pratique et du développement technologique comme déterminants de la science. Cette perspective est aussi liée à l’importance que Kuhn attribue au contexte de la découverte et non seulement au contexte de justification. Ces deux idées distinguent Kuhn de la tradition des empiristes logiques ou de Karl Popper, qui ne traitaient la science que comme une recherche théorique de la meilleure représentation possible du monde, ce qui les amenait à réduire les enjeux de la philosophie des sciences à une entreprise de justification de la valeur cognitive de la science. Pour Guèye, quand Kuhn valorise la pratique, le développement technologique et la découverte, il ouvre une porte fertile pour aller vers une épistémologie adéquate pour comprendre les nanotechnosciences. Cependant l’œuvre de Kuhn est inachevée et laisse place à quelques ambiguïtés importantes, comme les suivantes : les paradigmes sont incommensurables et pourtant, selon lui, la science progresse d’un paradigme à l’autre; ou encore, les paradigmes sont tous profondément différents les uns des autres et, pourtant, ils partagent tous les mêmes caractéristiques qui en font des paradigmes. En somme, Kuhn navigue entre un rationalisme épistémologique et un relativisme, sans un positionnement très clair entre ces deux pôles.

Ces ambiguïtés kuhniennes ont donné naissance aux travaux d’Imre Lakatos, deuxième philosophe des sciences mis en scène par Guèye. L’auteur nous montre alors comment Lakatos a tenté par sa théorie des programmes de recherche scientifiques à dépasser l’opposition entre Popper et Kuhn, à intégrer dans un tout cohérent les contextes de découverte et de justification. Nos propres travaux s’inscrivent dans la suite de la tentative de synthèse de Lakatos et nous sommes le troisième philosophe des sciences que Guèye interpelle. Il présente alors la théorie correctionniste de la science de Robert comme un dépassement du falsificationnisme ←xvi | xvii→sophistiqué de Lakatos. Mais, l’important pour Guèye est que, malgré l’intérêt épistémologique des thèses de Lakatos et de Robert pour mieux comprendre la science, l’une et l’autre théorie sont trop centrées sur la dimension théorique de la science comme ensemble de thèses pour viser à se représenter adéquatement le fonctionnement du monde.

C’est alors que Guèye se tourne vers les travaux d’Ian Hacking. Ce dernier s’appuie sur la tradition pragmatiste que John Austin avait élaborée en philosophie du langage, dans son célèbre ouvrage How to Do Things with Words, où contre la seule dimension représentationnelle du langage, il mettait en évidence sa dimension pragmatique, selon laquelle parler, c’est aussi faire des choses (comme s’engager, se marier, se parjurer, etc.). Hacking, à partir de là, montre comment la science, c’est non seulement se représenter le monde, mais c’est aussi le transformer. Ce recours au pragmatisme d’Hacking sert de postulat de base pour permettre à Guèye d’élaborer des éléments qui devraient servir à construire une nouvelle philosophie systématique adaptée à la nouvelle réalité nanotechnoscientifique, où il y aurait de moins en moins de distinction de nature entre science et technologie et où l’intervention a de plus en plus sa place tout autant que la représentation. Cet essai de Thierno Guèye est, dans cette perspective, un ouvrage qui contribue à insuffler un vent nouveau dans notre compréhension de la nature de la technoscience et qui est prometteur pour mieux comprendre les développements actuels de nos sociétés, comme les récentes avancées de l’informatique et de l’intelligence artificielle, tout autant que ceux des nanotechnosciences. Nous entrons dans un nouveau monde technoscientifique et l’ouvrage de Thierno Guèye nous aide à comprendre le virage épistémologique qu’il opère.

Serge Robert
Professeur titulaire
Université du Québec à Montréal

Serge Robert, Ph.D. en philosophie (épistémologie), est professeur titulaire au département de philosophie de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Il y enseigne la logique, la philosophie des sciences, la théorie de la connaissance et les sciences cognitives. Il est lauréat du Prix d'excellence en enseignement de l'UQAM (2010) et du prix d'excellence en enseignement de la Faculté des sciences humaines (2009). Il a été Président de la Canadian Philosophical Association/Association Canadienne de Philosophie (1996–1997). Il fut vice-président de Canadian Philosophical Association/Association Canadienne de Philosophie (1995–1996) et ←xvii | xviii→vice-président de la Société de Philosophie du Québec (1980–1982). Il est codirecteur du Laboratoire d’Analyse Cognitive et d’Information LANCI et directeur du laboratoire Compétence Logique, Inférences et Cognition (CLIC). Il compte à son actif trois ouvrages, plus de 44 articles scientifiques et chapitres de livres, en plus d’au moins 277 conférences scientifiques en français, en anglais ou en espagnol dans différents pays.

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Introduction

« Bépp làkk rafet na
Buy tudd ci jaam ngor la
Buy leeral ci nit xel ma »
Seriñ Muusaa Ka (1883-1967)

« Est belle toute langue
Qui à l’esclave rappelle sa noblesse
Et qui, en l’humain, éveille la sagesse »
Serigne Moussa KÂ (1883-1967)

Parmi les nombreuses questions que pose l’intrusion des « nanotechnosciences », communément appelées nanotechnologies, dans la géographie de notre connaissance, celles auxquelles nous allons tenter d’apporter des réponses dans le présent ouvrage sont relatives, à la capacité des philosophies des sciences contemporaines à répondre aux attentes épistémologiques et philosophiques suscitées par celles-ci. Autrement dit, les philosophes et historiens des sciences comme Thomas Samuel Kuhn, Imre Lakatos, Serge Robert et Ian Hacking ont-ils conçu des systèmes philosophiques en mesure de prendre en charge les problématiques spécifiques propres à la nature hybride des nanotechnosciences ?

Il semble, en effet, que les nanotechnologies soient porteuses de changements et de nouveautés tellement inouïes qu’elles ont surpris les scientifiques les plus avertis. Les premiers à avoir trouvé cette science émergente « révolutionnaire » sont des scientifiques et ingénieurs américains comme Éric Drexler qui, après l’invention du microscope à effet tunnel (1981) par des ingénieurs d’IBM, est passé de l’étalage de merveilleuses promesses inspirées par la découverte du nanoscope à celui des conséquences désastreuses qui pourraient résulter de la perte de contrôle de l’échelle nanométrique ou de son mauvais usage par l’humain (Drexler, 1986). Dans cette même veine, d’autres scientifiques et auteurs de fictions ont pu développer des scénarios plus audacieux les uns que les autres. Par ce fait, ils ont ←1 | 2→contribué à la construction de toutes sortes de fantasmes autour des nanotechnologies, des plus alarmistes (Michael Crichton, 2002) aux plus utopistes (Roco et Bainbridge, 2003). C’est dans ce contexte particulier de l’avènement d’une activité scientifico-technologique à la croisée des sciences existantes irréductibles à l’une d’entre elles qu’émergent toutes sortes de questionnements sur les nanotechnologies. Quelle est leur nature ? Qu’apportent-elles à la société ? Il convient de noter que cette bulle qui s’est formée autour des nanotechnologies a été nourrie par l’histoire des sciences contemporaines, du nucléaire aux organismes génétiquement modifiés (OGM) en passant par les désastres de l’amiante. Autant dire que les opinions publiques mondiales n'ont pas retenu que les bons côtés des « progrès » scientifiques du début du XXe siècle et que l’avènement des nanotechnologies a servi de catalyseur à l’expression d’une conscience scientifique, voire antiscientifique. Le citoyen ne se contente plus d’être le consommateur passif de la science à travers les explications et les découvertes de celle-ci, mais il s’arroge le droit de lui demander des comptes sur ses activités, ses résultats ainsi que sur ses projets. C’est cet engagement que reflète la prolifération d’organisations bénévoles et non gouvernementales de plus en plus nombreuses.

Depuis l’avènement des nanotechnologies, énormément de choses se sont passées tant d’un point de vue scientifico-technologique qu’aux plans politique, économique et social. On a rarement vu auparavant une telle effervescence autour d’une « science » qui, à défaut de faire l’unanimité, joue un rôle de catalyseur pour la plupart des disciplines scientifiques de notre époque. Elle met d’accord autant ses partisans que ses détracteurs sur le fait que le vingt-et-unième siècle se construira autour d’elle et avec elle, nonobstant l’opinion que l’on pourrait s’en faire. C’est la compréhension des enjeux que recèlent les nanotechnologies qui pousse les acteurs politiques, les industriels et les financiers à investir massivement dans tout programme de recherche affublé du préfixe « nano ». Comme nous l’avons vu dans notre Critique des nanotechnologies, la course aux nanotechnologies est officiellement lancée en 2001 par le gouvernement de Bill Clinton.

Dans ce contexte officiellement « nanophile », voire « nanophage », l’essentiel des sujets abordés par les philosophes qui travaillent sur les nanotechnologies porte davantage sur les questions éthiques ou sociétales que sur les aspects épistémologiques. Il faut reconnaître tout de même qu’en France, par exemple, des groupes de recherche se sont formés, autour de Bensaude-Vincent notamment. Ceux-ci s’organisent afin de prendre à bras le corps les questions philosophiques relatives à cette nouvelle discipline qui se constitue sous nos yeux et dont nous sommes les témoins privilégiés de son développement. À travers Nano2e dont les deux « e » sont mis pour « éthique » et « épistémologie », Bensaude-Vincent et ses ←2 | 3→collègues se proposent de combiner réflexion éthique et étude des objets « nano » en se focalisant sur leur mode de production en laboratoire. Leur objectif est, selon les termes mêmes de leur programme, « d’étayer le travail normatif sur une compréhension détaillée des pratiques matérielles – c'est-à-dire de proposer une réflexion éthique arrimée à une analyse épistémologique1. » Le livre de Xavier Guchet (2014), intitulé Philosophie des nanotechnologies, s’inscrit dans cette optique. Cependant, force est de constater que c’est en Chine d’abord, puis aux États−Unis que l’on trouve la plus grande diversité de publications philosophiques sur les nanotechnologies (Nordmann (2012, 2006, 2004), Schummer et Baird (editors) (2006), Baird (2010, 2002a, 2002b), Radder, Hans et al. (2003)), même si l’effervescence autour des questions touchant le sujet est planétaire (Kastenhofer et Schmidt, (2011), Dupuy (avril 2004), Dupuy et Roure (2004), etc.).

À la fin du dernier chapitre de son ouvrage, Du discours à l’action, Denis Vernant (1997, p. 172), reprenant Wittgenstein qui lui-même reprenait Goethe, terminait son propos en affirmant de façon péremptoire : « Au commencement était l’action. » Nous allons voir qu’une certaine vision épistémologique des nanotechnologies pourrait nous autoriser à paraphraser cette assertion de Vernant dans un registre différent du sien : « aujourd’hui est l’action. » Peut-être en a-t-il toujours été ainsi. L’avènement des « nanotechnologies » a provoqué des changements importants dans l’univers des sciences et des technologies (ou est sur le point de le faire) et a ouvert des débats d’envergure dans la société (débats publics mouvementés en France du 15 octobre 2009 au 24 février 20102, par exemple) et dans les cercles des spécialistes scientifiques en général, mais particulièrement, dans les sciences humaines, notamment en philosophie et en sociologie des sciences. Notre point dans ce livre peut être entendu de la manière suivante : de tels bouleversements rendent inévitable la question de la nature de cette nouveauté dont on n’a pas encore fini de ressentir les impacts dans nos sociétés. En effet, elle semble être porteuse de dimensions nouvelles qui, tout en paraissant familières aux philosophes, ne semblent pas cadrer parfaitement avec des philosophies des sciences telles que celles de Kuhn, Lakatos, Robert et Hacking, en particulier à cause de la dimension technologique intrinsèque aux nanotechnosciences. Bien entendu, ces théories philosophiques n’ont pas été choisies au hasard, mais à cause de leur conception moins puriste de la science que celle d’autres philosophes comme Karl Popper, par exemple. Mais encore, parce que, vues sous leurs œillères, les « nanotechnologies » semblent correspondre à un moment particulier dans l’histoire des sciences, celui que Kuhn a identifié sous le nom de « changement de paradigme » et que Lakatos et Robert décrivent en termes de « programme de recherche » ou de « correctionnisme ». Quant à Haking, Hans Radder (2003) considère qu'il a été ←3 | 4→l’initiateur de ce qu'il appelle la « philosophie de l’expérimentation scientifique3 » qui, après lui, a perdu beaucoup de son élan au cours de ces deux dernières décennies. Ce sont précisément ces débats qui nous semblent relancés de façon plus pressante avec l’avènement des « nanotechnologies ».

Charles Bazerman, dans son ouvrage Shaping Written Knowledge: The Genre and Activity of the Experimental Article in Science, considérait Toulmin, Kuhn, Popper, Lakatos, Hacking ainsi que Fleck comme les philosophes les plus pertinents pour sa propre compréhension des disciplines scientifiques et des changements disciplinaires (Bazerman, 1988, p. 4). Dans cet examen qui s’intéresse à la disciplinarité des nanotechnologies ainsi qu’aux changements impliqués par leur caractère présumé atypique, nous comptons nous inscrire dans le même sillage que Bazerman afin de confronter principalement Kuhn, Lakatos, Robert et Hacking avec cette discipline émergente. Du coup, la diversité, voire les divergences entre ces différentes théories, représente pour nous un atout plutôt qu’un problème pour la mise à l’épreuve à laquelle nous comptons les soumettre. Nous espérons ainsi comprendre la scientificité des nanotechnologies si les critères de nos spécialistes le permettent ou alors percer à jour, à tout le moins, leur non-scientificité au sens strict afin de mieux les classer. Ainsi, dans notre ouvrage consacré plus amplement à cette question spécifique (Critique des nanotechnologies), nous nous sommes attelés, à défaut de circonscrire de façon péremptoire le concept de nanotechnologie, à essayer de mieux en comprendre les enjeux afin de mieux en circonscrire le concept, quitte à le refondre.

Résumé des informations

Pages
XVIII, 228
Année
2021
ISBN (PDF)
9781433166822
ISBN (ePUB)
9781433166839
ISBN (MOBI)
9781433166846
ISBN (Relié)
9781433159008
DOI
10.3726/b15316
Langue
français
Date de parution
2020 (Décembre)
Published
New York, Bern, Berlin, Bruxelles, Oxford, Wien, 2021. XVIII, 228 p., 1 n/b, 1 en couleurs.

Notes biographiques

Thierno Guèye (Auteur)

Thierno Guèye est double docteur en philosophie de l’Université de Grenoble et de l’Université du Québec à Montréal (UQÀM). Depuis 2019, il est enseignant-chercheur et formateur à la Faculté des Sciences et Technologies de l’Éducation et de la Formation de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (FASTEF, U.CAD). Il a été professeur à l’Institut de Technologie Agroalimentaire du Québec (ITA), a fondé Covoyagement et est éditeur à EJO Wolof Books. Il est aussi titulaire d’un master de Science Po Toulouse et d’un DEA de l’U.CAD. Il a inventé la méthode « Québégalaise » pour faire lire les textes aux étudiants.

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