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Byzance et ses voisins, XIIIe-XVe siècle

Art, identité, pouvoir

de Elisabeth Yota (Éditeur de volume)
©2021 Collections 280 Pages

Résumé

De l’occupation latine à la chute de Constantinople, l’Empire byzantin a connu un éclatement territorial. L’indépendance des peuples qui autrefois étaient sous l’autorité de Byzance, la présence des Latins et l’avancement des Ottomans ont forgé de nouveaux points de repère et créé des interactions dans tous les domaines.
Cet ouvrage, issu d’un colloque organisé avec le soutien du LabEx EHNE, de Sorbonne Université et du Centre André Chastel, étudie et contextualise les productions artistiques et culturelles des centres géopolitiques sous l’autorité de l’Empire byzantin. Chaque partie vise à mettre en lumière une face différente de créativité et de transformation ou de nouveauté qui résulte de la profonde mutabilité de cette période, définie par l’affrontement et les échanges entre les différentes entités sociopolitiques dans toute la Méditerranée.

Table des matières

  • Couverture
  • Titre
  • Copyright
  • À propos de l’auteur
  • À propos du livre
  • Pour référencer cet eBook
  • Table des matières
  • Avant-propos
  • Introduction
  • Émergence identitaire et expression artistique des peuples balkaniques et des Rous’ dans l’orbite de Byzance
  • Le changement des élites en Macédoine face à l’expansion serbe. Le cas de Skopje et ses environs au xive siècle
  • La dialectique de l’échange artistique : Byzance et la Serbie aux xiiie et xive siècles*
  • Les Albanais et la dernière phase de la période byzantine (xive-xve siècle). Quelques témoignages provenant de la peinture murale*
  • L’épée du prince : le rite d’intronisation lors du séjour de Vsevolod Iourevitch à Byzance*
  • Les ensembles religieux : réception institutionnelle et rayonnement artistique
  • Le contexte artistique des peintures murales de l’église de Boyana (Bulgarie)
  • Kastoria. Interférences avec l’Occident et les peuples voisins à travers des témoignages artistiques
  • Paroisses et structuration du paysage monumental urbain à Byzance et dans ses marges entre les périodes méso-byzantine et post-byzantine : quelques réflexions
  • Interpénétrations artistiques, croisements spirituels, infléchissements sociaux
  • Dazzling Intricacy: East and West in the Tersatto Reliquary
  • Les Franciscains en Crète au xiiie siècle : un possible vecteur entre la tradition picturale byzantine et l’Italie centrale ?
  • L’interculturation au service de l’image : le tétraévangile Quarto 66 de Berlin, entre tradition et innovation
  • Représentations, acculturations, affirmation du pouvoir : mise en perspective entre les mondes arabe, seldjoukide, ottoman et byzantin
  • Miniatures arabes de style byzantin ? Les fables de Kalīla wa Dimna Arabe 3465 de la Bibliothèque nationale de France
  • Échanges et interactions artistiques entre Byzance et le sultanat de Rūm au xiiie siècle
  • Figures ailées et aigles bicéphales : le décor figuré d’époque seldjoukide et l’iconographie du pouvoir à Konya au prisme des échanges avec Byzance*
  • Titres de la collection

Avant-propos

Il m’est agréable de répondre à la sollicitation d’Élisabeth Yota et de devoir écrire l’avant-propos pour un livre qui contient les actes d’un colloque qui a couvert, pour les derniers siècles du Moyen Âge, une large aire qui a en commun des traits culturels en lien avec Byzance. C’était une bonne idée de ne pas négliger dans cette perspective l’Asie Mineure et au-delà, même si, ou précisément parce que, la situation et les problèmes sont bien différents de ceux des Balkans. En Asie Mineure, une population anciennement chrétienne est soumise à un pouvoir nouveau, porteur d’une religion et d’une tradition culturelle différente. Il est intéressant de constater, à travers les communications consacrées à ce thème, que des peintres qui, en Cappadoce, continuent à décorer les églises suivant les schémas byzantins introduisent des éléments venant du monde nouveau dans lequel ils vivent. Réciproquement, des éléments iconographiques, architecturaux d’origine diverse, y compris byzantine, s’intègrent dans le langage artistique de l’état seldjoukide.

Plus inattendus peut-être sont les éléments byzantins qui apparaissent dans des manuscrits arabes réalisés en Syrie. Cela doit rappeler que la Syrie était un creuset où des apports variés se sont rencontrés et où une population chrétienne continuait à être présente.

Si les communications concernant cet Orient ont été regroupées à juste titre dans une section particulière de ce colloque, on a choisi des regroupements thématiques pour le grand espace balkanique et du bassin oriental de la Méditerranée. On remarque avec plaisir que les différents thèmes, par leurs titres, mais aussi par les titres des différents articles, partent des divers États, ensembles qui se sont constitués dans les Balkans dans le temps si bouleversé qui a suivi la quatrième croisade. Ce colloque a eu le mérite d’inverser les points de vue et de ne pas partir de Byzance en se contentant de décliner différentes variantes de « l’influence byzantine ». Certes, le poids et les habitudes du langage courant font qu’il est tout à fait légitime de ne pas pouvoir se passer de ce mot même si on est parfaitement conscient des enjeux. L’essentiel est d’analyser et de décrire le phénomène qu’on désigne par ce mot.

C’est ainsi qu’une première série de communications analyse l’épanouissement d’une identité artistique des différents peuples et des régions balkaniques, à travers des exemples précis, la Macédoine du point de vue d’une transformation des élites, puis la Serbie d’un point de vue directement lié à l’art ; de la même façon est évoquée l’émergence sur la scène ←14 | 15→historique et artistique des Albanais ainsi que les relations entre Byzance et la principauté de Vladimir-Souzdal.

Une deuxième série d’articles s’attache à voir à travers des ensembles précis les échanges artistiques, les différentes composantes qui caractérisent des peintures importantes, comme l’église de Boyana en Bulgarie ou celles de Kastoria, faisant la part des emprunts à la tradition byzantine et celle d’éléments occidentaux. Il était important aussi de montrer que la peinture n’évolue pas seulement par le fait des peintres mais que le goût des donateurs et des commanditaires est un élément qu’il ne faut pas oublier. Il faut aussi apprécier qu’un autre article rappelle que les arts figuratifs ne sont pas les seuls concernés par cette multiplication des contacts liée aux bouleversements politiques et institutionnels, mais qu’elle a aussi des répercussions dans le paysage urbain.

Enfin, la troisième section de ce groupe analyse, à travers trois articles, des exemples particulièrement nets d’interpénétration. De manière démonstrative, ils proviennent de trois genres artistiques différents mais aussi de trois régions différentes : un reliquaire, celui du monastère franciscain de Tersatto en Croatie, les peintures crétoises et un manuscrit, le tétraévangile Berlin Quarto 66, qui a pu être produit à Chypre.

Dans les décennies précédentes, le renouvellement des approches de l’art byzantin et des régions où la tradition byzantine est présente s’est fait plutôt pour la période paléochrétienne et pour le temps des Macédoniens et des Comnènes, même si en Grèce et dans les autres pays balkaniques de nombreuses études de détail faisaient progresser la connaissance de monuments paléologues. Il est heureux de constater que depuis quelques années, d’abord une grande exposition à New York puis une série de colloques permettent d’avoir des vues d’ensemble renouvelées sur cette période riche et complexe. Les actes de ce colloque tiendront une place importante dans ce renouvellement. Il faut féliciter Elisabeth Yota d’en avoir pris l’initiative et d’avoir mené le processus jusqu’à cette belle publication.←15 | 16→

Introduction

Ce volume est le fruit d’un colloque international qui s’est tenu à l’Institut national d’histoire de l’art à Paris du 19 au 20 mars 2015 grâce à l’intervention et au financement de Sorbonne Université, du Centre André Chastel et du LabEx EHNE (Écrire une histoire nouvelle de l’Europe). Les actes de ce colloque ont vu le jour grâce, aussi, à la participation de grands spécialistes dont les textes ont permis une approche interdisciplinaire explorant les rapports sociopolitiques, culturels et artistiques entre Byzance et ses voisins durant la dernière phase de l’Empire byzantin.

Marqué d’abord par l’occupation latine qui sert de prélude à l’éclatement territorial et à la diversification multiculturelle des rapports de Byzance avec ses voisins, l’Empire vit la troisième renaissance de la culture byzantine qui débute avec la reconquête de Constantinople par Michel VIII Paléologue en 1261. Bien que démantelé, privé de la maîtrise de la mer par les forces maritimes occidentales et affaibli par les guerres menées par les Serbes et les Ottomans, l’Empire a conservé son rayonnement et son prestige. La restauration de l’autorité byzantine a permis à la ville de Constantinople de redevenir sous les Paléologues un haut lieu intellectuel, culturel et artistique et de rétablir des communications plus faciles et plus efficaces d’un bout à l’autre de l’Empire. Sous l’égide de donateurs d’une grande renommée, un nouveau souffle revivifie tous les domaines des arts et entraîne une floraison artistique et culturelle dans tout l’Empire et même au-delà. Dans ce climat complexe qui caractérise la dernière phase de l’Empire byzantin se développent des nouvelles tendances artistiques et un vocabulaire innovant issus du dialogue entre les différentes communautés.

La présence des Occidentaux, après 1261, dans toute la Méditerranée et la terre levantine, entraîne des échanges diplomatiques et commerciaux à travers lesquels s’opère l’expansion de la culture et du savoir artistique occidental dans toute la région. L’implantation des ordres religieux latins et avec eux, d’artistes venus de toutes les contrées occidentales, engendre des interactions à différents niveaux qui inspirent profondément non seulement l’art des régions qui sont sous l’autorité byzantine mais également celles qui revendiquent leur indépendance.

Dans ces dernières se forment de nouvelles entités politiques qui entretiennent des alliances politiques et matrimoniales avec l’Empire byzantin et les peuples latins tout en revendiquant leur indépendance ←16 | 17→politique et religieuse. Au sein de ces nations, on observe la montée de nouvelles élites désireuses de promouvoir leur propre identité tout en puisant leurs modèles dans le monde byzantin et occidental. L’art de ces régions en quête d’autonomie est souvent estampillé de la main de maîtres byzantins appelés pour travailler à la réalisation de leurs églises et pour former les artistes locaux et de l’apport occidental visible tant dans le décor que dans l’architecture.

L’avancée de l’Islam dans les régions du sud et sud-est de l’Empire impose très tôt des échanges entre deux mondes que la religion oppose farouchement. Les rapports diplomatiques, la perméabilité des frontières et la mobilité des artistes ont permis à ces deux univers de s’approprier des motifs et des formes en les adaptant subtilement dans leur propre vocabulaire esthétique. L’établissement du sultanat de Rūm par les Seldjoukides en Asie Mineure au xiiie siècle et l’implantation de l’imposant Empire ottoman au xive siècle marquent certainement la fin de l’Empire byzantin mais ne constituent pas un véritable frein ni à la production artistique et culturelle de l’Empire byzantin ni aux échanges de savoir-faire et de techniques entre les différents acteurs du monde méditerranéen.

En raison de la diversité des sujets abordés dans ce volume, il a été nécessaire de définir quatre thématiques générales correspondant aux principaux points de cette étude. L’objectif de cet ouvrage est d’étudier et de contextualiser la production artistique et culturelle des centres géopolitiques sous l’autorité de l’Empire byzantin ou en contact avec celui-ci durant sa dernière phase. Chaque partie vise à mettre en lumière une autre face de créativité et de transformation ou de nouveauté qui résulte de la profonde mutabilité de cette période, définie par l’affrontement et les échanges entre les différentes entités sociopolitiques dans toute la Méditerranée.

La première partie, intitulée « Émergence identitaire et expression artistique des peuples balkaniques et des Rous’ dans l’orbite de Byzance », est constituée de quatre études sur les Serbes, les Albanais et les Rous’. L’article de Mihailo Popović sur « Le changement des élites en Macédoine face à l’expansion serbe. Le cas de Skopje et ses environs au xive siècle » porte sur l’expansion de l’Empire serbe médiéval dans la région historique de Macédoine durant le xive siècle. Cette étude se fait sur deux niveaux, macro- et micro-historique. La question centrale est de quelle manière se reflètent les grands changements politiques et militaires dans la structure seigneuriale et sociale de la région. L’étude se focalise sur l’importante ville frontalière de Skopje à travers l’analyse de deux actes en vieux slave, publiés par le tsar bulgare Constantin Tich Asen (r. 1257–1277) et le roi serbe Étienne Uroš II Milutin en 1300, tous deux pour le monastère Saint-Georges-Gorg, près de Skopje, et conservés en trois fragments dans les archives du monastère de Chilandar.←17 | 18→

Ivana Jevtic, dans son article « La dialectique de l’échange artistique : Byzance et la Serbie aux xiiie et xive siècles », s’interroge sur la position centrale que l’Empire byzantin occupe dans la hiérarchie médiévale et la valeur de ses traditions artistiques qui servent d’inspiration aux souverains d’États voisins pour exprimer leur pouvoir sur le modèle byzantin. L’auteur étudie plus précisément les échanges artistiques entre Byzance et la Serbie médiévale. Cette dernière présente un art conditionné par sa position géographique, entre Byzance et l’Occident médiéval. Cette situation fait de cet État un espace intermédiaire, une terre de circulation et une zone de croisement entre ces deux sphères culturelles. L’appartenance à l’une ou à l’autre et l’auto-affirmation se forment via la politique, la diplomatie et les alliances. Elle se distingue également à travers les choix et les inspirations artistiques, dans la réception des systèmes de construction et de représentation, dans l’appropriation éclectique des formes ou des modes de production. L’auteur cherche à saisir leur dialectique et à progresser dans une compréhension plus nuancée de l’échange artistique à la fin du Moyen Âge.

L’article de Ioannis Vitaliotis, « Les Albanais et la dernière phase de la période byzantine (xivexve siècle). Quelques témoignages provenant de la peinture murale », met en exergue la place du peuple albanais à l’avant-scène de l’histoire de Byzance à partir du xiiie siècle. Durant les deux siècles suivants, dans les territoires de l’Albanie actuelle et dans les régions limitrophes de Macédoine et d’Épire sont créées des formations étatiques de courte durée, ayant à leur tête des seigneurs féodaux albanais. La peinture monumentale de la période considérée fournit des témoignages sur les donateurs albanais qui ont ou auraient financé la construction ou le décor d’églises orthodoxes dans des villes comme Arta, Ohrid ou Kastoria. Dans l’Albanie du Centre et du Nord, les quelques rares fresques qui subsistent des xive et xve siècles reflètent probablement des donations de la part de chefs locaux et du haut clergé catholique. Elles constituent un témoignage éloquent de la coexistence, voire concurrence, de la tradition religieuse et culturelle latine, progressivement renforcée à partir du xiiie siècle par celle provenant de Byzance.

Alexandra Vukovich propose un article sur « L’épée du prince : le rite d’intronisation lors du séjour de Vsevolod Iourevitch à Byzance » qui veut souligner l’influence byzantine dans la principauté de Vladimir-Souzdal’, dans le Rous’ du Nord-Est (fin xiie – début xiiie siècle) à travers la culture cérémonielle, notamment l’intronisation des princes russes. La grande principauté de Vladimir-Souzdal’ prend la relève de Kiev en tant que centre politique et culturel. Au-delà du repérage des symboles au sens courant du terme, l’auteur rend concrète une réalité abstraite, recherchant une conscience politique qui reflèterait un contact avec la culture politique byzantine à travers le rituel, l’iconographie et la rhétorique, trois éléments qui constituent la cérémonie d’intronisation au xiiie siècle. Pour ←18 | 19→cette étude, l’auteur recourt à différentes chroniques russes où transparaît l’inspiration du monde byzantin et qui renvoient à la culture byzantine des xiie et xiiie siècles.

La deuxième partie se compose de trois articles autour de la thématique intitulée « Les ensembles religieux : réception institutionnelle et rayonnement artistique ». Bisserka Penkova étudie « Le contexte artistique des peintures murales de l’église de Boyana (Bulgarie) ». L’auteur examine ici les fresques de la deuxième couche picturale de l’église de Boyana afin de mettre en lumière les différents mécanismes d’échanges au sein de la communauté byzantine dans la péninsule balkanique, mécanismes qui ont contribué à la formation de modèles esthétiques utilisés par les commanditaires et les artistes créateurs de ces fresques. Durant les premières décennies du xiiie siècle, l’héritage artistique des Comnènes nourrit encore l’art de la province privée du rayonnement artistique des grands centres. En même temps, notamment au sein des centres slavons en pleine expansion en Bulgarie et en Serbie, le dynamisme de la tradition locale émerge. Le processus le plus important est l’échange stimulant d’inventions artistiques entre l’Orient byzantin et l’Occident latin. L’analyse de certaines caractéristiques thématiques et stylistiques des fresques de Boyana démontre le vaste contexte de corrélations artistiques avec les différentes parties du monde byzantin et ceci, dans une période où l’art des « zones de contact » joue un rôle prédominant.

Résumé des informations

Pages
280
Année
2021
ISBN (PDF)
9782807613713
ISBN (ePUB)
9782807613720
ISBN (MOBI)
9782807613737
ISBN (Broché)
9782807613706
DOI
10.3726/b17969
Langue
français
Date de parution
2021 (Juin)
Published
Bruxelles, Berlin, Bern, New York, Oxford, Warszawa, Wien, 2021. 280 p., 78 ill. en couleurs, 8 ill. n/b.

Notes biographiques

Elisabeth Yota (Éditeur de volume)

Elisabeth Yota est maître de conférences à Sorbonne Université. Ses recherches portent sur les manuscrits liturgiques illustrés, l’iconographie byzantine, la liturgie et le décor des églises byzantines ainsi que sur les échanges interculturels entre Byzance et l’Occident. Elle est l’auteur de l’ouvrage Byzance. Une autre Europe (300-1453) et co-éditrice des volumes Donation et donateurs dans le monde byzantine et Mélanges Catherine Jolivet-Lévy.

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Titre: Byzance et ses voisins, XIIIe-XVe siècle
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