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Transition et reconfiguration des spatialités

de Christine Bouisset (Éditeur de volume) Sandrine Vaucelle (Éditeur de volume)
©2020 Collections 348 Pages
Série: EcoPolis, Volume 33

Résumé

Depuis plus de trente ans, les analyses scientifiques sur les changements environnementaux globaux sont débattues au niveau international. Parmi les solutions avancées, figure la nécessité de s’engager dans une transition vers davantage de durabilité.
Les contributions de l’ouvrage réfléchissent à la dimension géographique de cette transition, notamment à l’échelle locale. Si les processus de transition sont souvent analysés dans leur dimension temporelle, ils ont en effet également une dimension spatiale : ils supposent des changements de pratiques et de représentations, ils émergent et concernent des lieux donnés, ils se traduisent par une redistribution d’activités et la transformation de certains espaces. Les multiples qualificatifs accolés au terme transition – écologique, énergétique, etc. – témoignent de la diversité des phénomènes et des changements observés.
C’est notamment en s’intéressant à des territoires peu touchés par le processus de métropolisation, des villes moyennes ou des espaces ruraux, que cette question est abordée dans l’ouvrage, autour de l’hypothèse que l’idée de transition y a rapidement été appropriée par certains acteurs. Se croisent dans ces territoires des dynamiques descendantes dans le cadre de politiques publiques en faveur de la transition impulsées au niveau national, mais également des dynamiques spontanées issues par exemple d’initiatives de la société civile. Les trois parties de l’ouvrage illustrent différentes facettes de ce processus à travers le cas de filières productives, notamment le secteur agricole, le domaine de l’aménagement et celui des pratiques quotidiennes de consommation et de loisirs.

Table des matières

  • Couverture
  • Titre
  • Copyright
  • À propos de l’auteur
  • À propos du livre
  • Pour référencer cet eBook
  • Table des matières
  • Introduction générale. Penser la dimension spatiale des transitions: (Christine BOUISSET et Sandrine VAUCELLE)
  • Première Partie : Processus de transition et territorialisation
  • 1. Transitions, Innovations, Transformations. Un essai de contextualisation temporo-spatiale du phénomène « Transition »: (Yves POINSOT)
  • 2. Formes spatiales et logiques émergentes de la transition agroécologique: (Xavier ARNAULD DE SARTRE, Marion CHARBONNEAU et Orianne CHARRIER)
  • 3. Par-delà les politiques, questionner les conditions de diffusion sociale et spatiale des systèmes agroécologiques: (Yves POINSOT)
  • Deuxième partie : L’aménagement au prisme de la transition
  • 4. La résilience urbaine comme clef de lecture des enjeux de la transition socio-écologique: (Philippe WOLOSZYN)
  • 5. La participation, levier d’action publique vers la transition : la place des citoyens-habitants dans le processus de projet urbain durable: (Sandrine VAUCELLE et Pascal TOZZI)
  • 6. Un agriurbanisme pour des territoires en transition : la communauté d’agglomération du Bassin de Brive, une jeune intercommunalité en quête d’identité: (Gérard THOMAS)
  • 7. Recomposer le rôle des Sociétés d’Aménagement Régional au nom des transitions. Expérimentations par la Compagnie d’Aménagement des Coteaux de Gascogne sur une nouvelle façon de développer les territoires ruraux: (Romain CARRAUSSE et Xavier ARNAULD DE SARTRE)
  • Troisième partie : La transition au quotidien : pratiques, spatialités et valeurs
  • 8. Le tourisme participatif, un vecteur de transition ?: (Nathalie LAHAYE)
  • 9. Trail et transition touristique : analyse des modes d’habiter l’espace sous l’effet d’une pratique: (Glen BURON et Olivier BESSY)
  • 10. S’approprier la transition écologique grâce à la participation citoyenne. Exemple du dispositif d’accompagnement « Familles EAU défi »: (Sarah-Jane KRIEGER, Sandrine GOMBERT-COURVOISIER, Annabelle DOMINIQUE et Marie-Line FÉLONNEAU)
  • 11. De la friche laboratoire à la ville en transition : réflexions autour des transformations du jardinage urbain palois et de sa participation de la construction d’une « ville verte »: (Hélène DOUENCE et Danièle LAPLACE-TREYTURE)
  • Conclusion générale. Transition et reconfigurations des spatialités : changements globaux, changements locaux: (Christine BOUISSET et Sandrine VAUCELLE)
  • Références bibliographiques
  • Liste des contributeurs
  • Liste des figures
  • Titres parus dans la collection

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Introduction générale. Penser la dimension
spatiale des transitions

Christine BOUISSET, maître de conférences en géographie,
Université de Pau et des Pays de l’Adour / E2S-UPPA,
Laboratoire Passages – UMR 5319 CNRS

Sandrine VAUCELLE, maître de conférences en géographie,
Université Bordeaux Montaigne, Laboratoire Passages – UMR
5319 CNRS

Cet ouvrage s’intéresse à la question de la transition et des reconfigurations des spatialités dans le contexte des changement globaux, en référence notamment aux différents processus qui ont trait à l’empreinte de l’humanité sur la planète : changement climatique, crise de la biodiversité, augmentation de la population et des pressions sur les ressources. Les contributions proposées, fruits de divers programmes et travaux de recherche, ont également été nourries par la dynamique collective de l’équipe du laboratoire Passages, unité mixte de recherche CNRS, dont un des trois axes de réflexion est consacré depuis 2016 aux transitions.

La singularité de la crise actuelle est qu’elle confronte le capitalisme à des limites qui ébranlent ses fondements (Larrère et al., 2016). Par son ampleur, elle rend nécessaire une transition qui peut se définir comme un moment de rupture dans la vie d’une société, un moment où des manières de produire, de penser, d’agir collectivement et individuellement se trouvent confrontées à des limites (Godelier, 1987). Cette définition de la notion de transition, relativement ancienne, offre l’avantage de replacer les enjeux contemporains de la crise écologique dans le contexte plus large de l’analyse des processus sociaux et des moments considérés, à divers titres, comme marquants dans l’histoire des sociétés, qu’il s’agisse de transitions techniques, démographiques, démocratiques, etc.

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Analyser la transition par les spatialités

Par spatialités nous entendons tout d’abord la dimension géographique des phénomènes (Lévy et Lussault, 2013). En effet, la transition n’est pas seulement un concept temporel, elle est aussi spatiale : elle émerge et concerne des lieux donnés. Elle est donc spatialement située (Hansen, Coenen, 2015). Il est par conséquent indispensable de prendre en compte la dimension géographique des processus de transition en évitant le caractère parfois universalisant et homogénéisant de certaines analyses (Markard et al., 2012 ; Coenen et al. 2012 ; Bridge et al., 2013 ; Huguenin, 2017).

Se trouver confronté aux limites des modes de vie et de production suppose de réfléchir à la façon d’occuper l’espace, de l’aménager, de se déplacer, de ménager les ressources, etc. En ce sens, les transitions impliquent nécessairement de reconfigurer les spatialités. La transition écologique et les pratiques associées s’accompagnent en effet d’une redistribution d’activités (circuits courts et relocalisation de l’approvisionnement alimentaire par exemple) et de la production ou de la transformation de certains lieux, espaces et paysages (Bridge et al., 2013) : champs d’éoliennes, développement de jardins collectifs, modification des espaces publics pour favoriser les mobilités douces ou encore développement de la multifonctionnalité de certains lieux tels les parkings ou les bâtiments recouverts de panneaux solaires par exemple.

L’analyse des dimensions géographiques des transitions suppose donc l’observation des localisations et des changements qui affectent les lieux. Mais elle ne peut s’en contenter. La notion de spatialité renvoie en effet également aux pratiques et aux constructions par lesquelles les acteurs géographiques habitent, pensent et se représentent le monde. Les spatialités recouvrent donc la production sociale de l’espace, elles sont un présupposé de la conscience et de l’action (Soja, 1985). Elles rendent compte aussi bien des pratiques de proximité quotidiennes des individus que des réseaux de relations qui animent l’espace global (ibid.). Réfléchir aux spatialités suppose donc de s’intéresser également aux pratiques spatiales, aux représentations et aux idéologies qui animent les groupes et les individus.

En outre, l’observation présente des phénomènes ne peut pas faire l’économie d’une réflexion sur leur genèse et leurs temporalités car les spatialités sont intrinsèquement dynamiques : elles se dessinent et se redessinent en permanence. Mais, dans le contexte contemporain de crises ←12 | 13→et d’incertitudes, d’accélération du temps et de présentisme (Hartog, 2003), elles se transforment assez radicalement sous l’injonction à opérer une transition vers des modes de vie et de production plus durables. Il s’agit, par conséquent, d’analyser le phénomène transition comme un processus temporel et spatial et d’examiner comment les pratiques et les représentations des individus et des groupes sociaux se reconfigurent, soit sous la forme de changements plus ou moins contraints et subis ou, au contraire, de changements intentionnels, engagés pour préserver l’essentiel, voire considérés comme l’opportunité d’évoluer vers quelque chose de meilleur.

Notre approche consiste donc à aborder les questions de transition sous l’angle des spatialités dans leur double dimension : à la fois des changements de pratiques et de représentations induits à l’échelle d’institutions, de groupes ou d’individus et, d’autre part, les conséquences spatiales et territoriales du processus de transition, notamment aux échelles régionales et locales.

La transition comme processus, contexte d’action et projet de société

Depuis plus de trente ans, les analyses scientifiques sur l’état de l’environnement comme celles issues du Millennium Ecosystem Assessment ou du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) ont été consolidées dans le cercle onusien, diffusées vers les États et leurs groupements et débattues lors de grandes conférences internationales telles les COP (Conférences des parties) qui débattent des solutions et stratégies à mettre en œuvre, voire permettent d’énoncer les engagements des uns et des autres. En Europe, le cadre et les grands objectifs d’action face aux changements globaux ont été posés en termes de durabilité puis de transition par l’Union européenne (depuis notamment les Chartes d’Aalborg). Un récent rapport de l’Agence Européenne de l’Environnement (EEA) s’intitule par exemple « The European environment – state and outlook 2020: knowledge for transition to a sustainable Europe ». Il souligne l’urgence à agir si l’Union européenne veut remplir les objectifs qu’elle s’est fixée à l’horizon 2030 (European Environment Agency, 2019). Les mesures à prendre face à la perte alarmante de biodiversité, les impacts croissants du changement climatique et la surconsommation des ressources naturelles (enjeux qui sont à la fois explicitement déclinés et ←13 | 14→reliés entre eux) sont présentés et mis en cohérence en termes de transition vers la durabilité.

À l’échelle nationale, les pays européens transposent à la fois leurs propres engagements sur la scène internationale et les directives issues de la stratégie européenne, reprenant à leur compte les objectifs (sur le fond) et la façon de les énoncer (sur la forme). C’est ce qu’a fait la France avec par exemple la Stratégie nationale de transition écologique vers un développement durable (SNTEDD) 2015–2020. En 2015, était également adoptée la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte (LTECV). Un signal en faveur de la transition a ensuite été émis par le gouvernement d’Édouard Philippe en mai 2017, avec la création du ministère de la Transition écologique et solidaire, nouvelle dénomination du ministère antérieurement chargé du Développement durable, de l’Écologie ou de l’Environnement.

Notre objectif est d’observer ce que produisent à la fois la façon de formuler le problème en termes de transition et les solutions proposées. Autrement dit, à travers l’idée de transition, et en nous appuyant sur des exemples principalement français, il s’agit d’examiner l’atterrissage d’une notion promue à l’échelle internationale et d’essayer de comprendre les façons dont les acteurs locaux, dans leur diversité, se saisissent de ces signaux, de ces objectifs d’action. Il s’agit de faire le lien entre le savoir et l’action (O’Brien, 2009) en observant les façons dont les acteurs locaux peuvent accepter voire impulser eux-mêmes ces changements. Dans le domaine des questions environnementales, et notamment climatiques, la rencontre entre savoirs et pouvoirs, entre acteurs globaux et acteurs locaux, se fait parfois difficilement (Bertrand, Richard, 2014 ; Brédif et al., 2015) ce qui pose la question de l’appropriation de la transition dans les territoires et des relais vers les individus (Emelianoff, 2007a) et les institutions locales. En effet, alors que la référence territoriale de la question environnementale porte sur le devenir de la planète (Godard, 2004), intéresser les acteurs locaux à la problématique des changements environnementaux n’est pas toujours facile car leurs effets sont souvent perçus comme incertains et sans impact personnel direct (Lorenzoni et al., 2006 ; Gifford, 2011 ; Scannell, Gifford, 2013). L’hypothèse que nous défendons est que, dans les territoires, et contrairement à des notions qui lui font cortège et qui circulent dans les arènes internationales et les débats scientifiques depuis parfois plus longtemps (développement durable, résilience…) mais que les acteurs locaux peinent parfois ←14 | 15→à s’approprier, la transition fait désormais sens sur le terrain : elle devient une véritable catégorie de l’action.

Par conséquent, la transition aujourd’hui à l’œuvre n’est pas seulement un processus de changement à analyser, elle est également un acte volontaire, un cadre d’action, voire un projet et une vision de l’avenir de la planète et des sociétés. La transition peut alors être définie comme un processus multiscalaire de reconfiguration des lieux dans lequel sont en concurrence différentes visions du futur d’un pays, d’une région, d’une société locale (Murphy, 2015). Le projet de société en question est par exemple tout à fait explicite dans l’expression anglophone transition towards sustainability ou dans la loi française sur la « transition énergétique pour la croissance verte ». La stratégie européenne, à travers le tout récent European Green Deal proposé par la Commission européenne (cf. Encadré 1), et la stratégie nationale française (cf. Encadré 2), convergent dans leur vision de la transition. Celle-ci vise à changer de modes de vie, de façon de penser afin de « faire émerger un nouveau modèle de société qui allie progrès économique, écologique et humain » (ministère de l’Écologie, 2015).

Encadré 1 : Le Green Deal européen (Commission européenne,
décembre 2019)

« Le pacte vert pour l’Europe est une réponse à ces défis. Cette nouvelle stratégie de croissance vise à transformer l’UE en une société juste et prospère, dotée d’une économie moderne, efficace dans l’utilisation des ressources et compétitive, caractérisée par l’absence d’émission nette de gaz à effet de serre d’ici 2050 et dans laquelle la croissance économique sera dissociée de l’utilisation des ressources. Cette stratégie vise aussi à protéger, préserver et consolider le patrimoine naturel de l’UE, ainsi qu’à protéger la santé et le bien-être des citoyens des risques et incidences liés à l’environnement. Dans le même temps, cette transition doit être juste et inclusive. La stratégie doit placer les citoyens au cœur des préoccupations et prendre en considération les régions, les industries et les travailleurs qui seront exposés à d’énormes difficultés. Face aux changements colossaux qui nous attendent, la participation active des citoyens et la confiance qu’ils mettront dans la transition seront déterminantes dans la réussite des politiques et leur acceptation. Un nouveau pacte est nécessaire pour faire en sorte que les citoyens, dans toute leur diversité, les autorités nationales, régionales et locales, la société civile et les entreprises travaillent main dans la main avec les institutions et les instances consultatives de l’UE. L’UE a la capacité collective de transformer son économie et sa société pour les placer sur une trajectoire plus durable. »

La transition écologique telle qu’envisagée par l’Union européenne et ses États membres, notamment la France, se veut donc « plus qu’un simple verdissement », elle est « un levier pour une croissance économique respectueuse de l’environnement, porteuse d’emplois, d’une amélioration du pouvoir d’achat des ménages et d’un avantage compétitif pour les entreprises » (ministère de l’Écologie, 2015).

Encadré 2 : Stratégie nationale de transition écologique vers un développement durable en France (2015–2020)

« Engager la transition écologique, c’est évoluer vers un nouveau modèle économique et social, un modèle qui renouvelle nos façons de consommer, de produire, de travailler, de vivre ensemble. La transition écologique va au-delà d’un simple verdissement de notre modèle de société actuel. Elle repose sur deux volets essentiels et indissociables :

L’innovation sociale et sociétale, avec une rénovation de nos modes de pensée et de notre socle culturel : la transition écologique suppose de faire émerger de nouvelles gouvernances, de nouvelles manières d’agir, de produire, de nouvelles pratiques de consommation plus sobres et qui soient construites et partagées par l’ensemble des acteurs pour constituer progressivement de nouvelles références collectives.

L’innovation technologique et la recherche et développement en matière d’organisation et de procédés industriels : il est nécessaire de travailler sur toutes les modalités permettant d’économiser les ressources naturelles et de réduire les impacts environnementaux. C’est en particulier le cas pour des secteurs caractérisés par un faible rythme de renouvellement des infrastructures et des équipements (production d’énergies, bâtiment, transports, etc.), pour lesquels les choix des prochaines années seront déterminants pour infléchir la trajectoire de long terme. »

Résumé des informations

Pages
348
Année
2020
ISBN (PDF)
9782807612273
ISBN (ePUB)
9782807612280
ISBN (MOBI)
9782807612297
ISBN (Broché)
9782807612266
DOI
10.3726/b17743
Langue
français
Date de parution
2020 (Novembre)
Published
Bruxelles, Berlin, Bern, New York, Oxford, Warszawa, Wien, 2020. 348 p., 6 ill. en couleurs, 24 ill. n/b, 7 tabl.

Notes biographiques

Christine Bouisset (Éditeur de volume) Sandrine Vaucelle (Éditeur de volume)

Christine Bouisset est maître de conférences en géographie à l’université de Pau et des Pays de l’Adour, elle travaille sur la gestion des risques, les relations société – environnement et notamment sur l’appropriation locale des enjeux de la transition écologique. Sandrine Vaucelle est maître de conférences en géographie à l’université Bordeaux Montaigne. Ses travaux s’inscrivent dans une réflexion sur la durabilité et la transition, elle étudie des actions conduites dans le domaine de l’eau, de l’aménagement urbain ou des mobilités.

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