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Le roman arthurien du Pseudo-Robert de Boron en France et dans la Péninsule Ibérique

de María Paloma Gracia Alonso (Éditeur de volume) Alejandro Casais (Éditeur de volume)
©2020 Collections 246 Pages

Résumé

La Suite du Merlin du ms. Huth et la Queste del Saint Graal des mss. fr. 112, 340 et 343 de la BnF ont suscité de nombreuses interrogations: les références à son auteur, Robert de Boron, et la continuité de la ligne argumentaire lui apportent une certaine cohérence, malgré l’interruption de cette continuité par des lacunes qui isolent les textes conservés. La critique pense que ce matériel faisait partie d’une trilogie composée après le cycle de la Vulgate, dont elle a attribué les manques à la perte accidentelle de textes, et elle a eu recours aux témoignages castillans et portugais pour reconstruire quelques sections. Ce volume offre de nouvelles perspectives sur cet ensemble et propose une relecture critique des principaux textes français et ibériques

Table des matières


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À propos de l’auteur

Paloma Gracia est professeur de langues et littératures romanes à l’Université de Granada. Ses publications concernent les cycles du Graal, l’historiographie et les structures mythiques de la littérature médiévale et du schéma de la biographie héroïque.

Alejandro Casais est professeur de littérature espagnole médiévale à l’Universidad Católica Argentina et chercheur assistant au CONICET. Il se spécialise dans l’étude de la diffusion castillane du Roman de Merlin de Robert de Boron.

À propos du livre

Paloma Gracia / Alejandro Casais (eds.)

Le roman arthurien du Pseudo-Robert de Boron
en France et dans la Péninsule Ibérique

La Suite du Merlin du ms. Huth et la Queste del Saint Graal des mss. fr. 112, 340 et 343 de la BnF ont suscité de nombreuses interrogations : les références à son auteur, Robert de Boron, et la continuité de la ligne argumentaire lui apportent une certaine cohérence, malgré l’interruption de cette continuité par des lacunes qui isolent les textes conservés. La critique pense que ce matériel faisait partie d’une trilogie composée après le cycle de la Vulgate, dont elle a attribué les manques à la perte accidentelle de textes, et elle a eu recours aux témoignages castillans et portugais pour reconstruire quelques sections. Ce volume offre de nouvelles perspectives sur cet ensemble et propose une relecture critique des principaux textes français et ibériques.

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Philippe Ménard*

Observations critiques sur la reconstitution
de la Queste dite Post-Vulgate

Des morceaux d’une nouvelle Queste du Saint Graal apparaissent partiellement dans plusieurs textes du Moyen Âge : divers passages de la vulgate du Tristan en prose1, le manuscrit fr. 343 de la BnF2, le fr. 340 de la BnF, remaniement composé par Rusticien de Pise, la vaste compilation du manuscrit fr. 112 de la BnF, enfin les Demandas portugaise et castillane. La reconstitution de l’ensemble est-elle possible ? Je voudrais aujourd’hui revenir sur la recomposition présentée par Fanni Bogdanow, d’abord dans sa thèse de 19663, puis dans de ←11 | 12→nombreux articles dont je ne discuterai pas ici le contenu4, enfin dans sa volumineuse édition La version Post-Vulgate de la Queste del Saint Graal et de la Mort Artu, Troisième partie du Roman du Graal publiée en plusieurs volumes5.

Je reconnais bien volontiers la grande érudition de F. Bogdanow et son savoir inégalé pour retrouver et rassembler les matériaux multiples d’une nouvelle Queste. Son labeur mérite considération et respect6. Toutefois l’utilisation qu’elle fait de ces éléments appelle discussion et contestation. Je présente ici des remarques critiques sur cette reconstruction à la fois très savante par les recherches engagées, mais très incertaine dans ses résultats. Rappelons que plusieurs études énoncent diverses réserves envers les travaux de F. Bogdanow7, ←12 | 13→notamment au Portugal celle de J. C. Ribeiro Miranda A Demanda do Santo Graal e o ciclo arturiano da Vulgata8.

J’essaierai aujourd’hui de présenter des objections de méthode assez étendues (ce sera ma première partie), puis j’examinerai les idées de Cedric Pickford, exposées dans un livre important sur le manuscrit fr. 1129 et tout à fait contraires aux hypothèses que F. Bogdanow avancera plus tard (ce sera ma seconde partie), enfin j’étudierai sur plusieurs points la Demanda portugaise et la Demanda castillane car F. Bogdanow se sert en priorité des textes ibériques dans sa restauration, alors que des différences de contenu et de style s’opposent à toute reconstitution d’un texte disparu (ce sera la troisième partie du présent travail).

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1 Erreurs de méthode

1.1 Création d’un texte composite

Le mélange de morceaux de contenu, d’âge, de langue et de style différents est inadmissible au plan méthodologique car il crée un amalgame incohérent. Cette observation critique, peut-être la plus importante de toutes, s’impose à l’esprit d’entrée de jeu. Un semblable reproche a été fait par mes soins à la reconstitution du texte de Marco Polo opérée par Moule et Pelliot en 193810. Il a convaincu même les admirateurs de Pelliot.

Le travail de Fanni Bogdanow s’ouvre sur le début du texte portugais Vespera de Pinticoste foy grande gente asũada em Camaaloc11, donné par le manuscrit 2594 de l’Österreichische Nationalbibliothek de Vienne.

Image 1: Vienne, Ms. 2594, fol. 1. Début de la Queste.

Dans son édition cet emprunt à la Demanda s’étend sur une centaine de pages, énorme insertion d’un texte étranger à l’ancien français. Elle publie cette longue section (p. 11–109, ch. 1–81)12 avec très peu de corrections (il faudrait dire trop peu), ensuite p. 109, au milieu du chapitre 81 elle passe au ms. S, c’est-à-dire au ms. fr. 112 de la BnF, troisième partie conservée13, fol. 84 v°. Nous sommes dans deux mondes totalement différents.

Le morceau pris au fr. 112 va de la page 109 à la page 163. Il s’étend donc sur une cinquantaine de pages. Depuis l’étude approfondie de C. Pickford on sait que ce manuscrit est celui qui donne en français la version la plus étendue de la Queste de la Post-Vulgate14. Mais il est très tardif (1470) et assez profondément ←14 | 15→ ←15 | 16→remanié. Malgré l’aspect très récent de cette rédaction F. Bogdanow n’a pas hésité à en faire une pièce importante de sa démonstration, oubliant que tout texte tardif devient fatalement un texte plus ou moins déformé.

À la page 163 dans le bref épisode de la Beste Glatissant reparaît la version portugaise. Puis s’opère un retour au fr. 112 de la page 169 à la page 190. Du chapitre 145 au chapitre 179, p. 191–247 l’édition Bogdanow revient à la Demanda portugaise pour une cinquantaine de pages. La suite est donnée grâce à quelques folios empruntés au manuscrit fr. 112, puis elle reprend le manuscrit portugais au milieu du chapitre 183 jusqu’au milieu du chapitre 201, p. 276, où l’on retrouve le manuscrit fr. 112. Cela dure jusqu’à la fin du chapitre 207, car au chapitre 208 le texte portugais est à nouveau exploité jusqu’à la fin du chapitre 276. Ensuite le fr. 112 est utilisé pour une longue série d’aventures jusqu’à la fin du chapitre 363, p. 483.

Au chapitre 364 un nouveau manuscrit apparaît, le manuscrit O, c’est-à-dire le ms. d’Oxford, Bodleian Library, Rawlinson D 874, qu’elle déclare de la fin du XIVe siècle et qui pourrait être plutôt du début du XVe siècle15.

Résumé des informations

Pages
246
Année
2020
ISBN (PDF)
9783631830109
ISBN (ePUB)
9783631830116
ISBN (MOBI)
9783631830123
ISBN (Relié)
9783631813393
DOI
10.3726/b17519
Langue
français
Date de parution
2020 (Juillet)
Published
Berlin, Bern, Bruxelles, New York, Oxford, Warszawa, Wien, 2020. 246 p., 10 ill. en couleurs, 1 ill. n/b, 2 tabl.

Notes biographiques

María Paloma Gracia Alonso (Éditeur de volume) Alejandro Casais (Éditeur de volume)

Paloma Gracia est professeur de langues et littératures romanes à l’Université de Granada. Ses publications concernent les cycles du Graal, l’historiographie et les structures mythiques de la littérature médiévale et du schéma de la biographie héroïque. Alejandro Casais est professeur de littérature espagnole médiévale à l’Universidad Católica Argentina et chercheur assistant au CONICET. Il se spécialise dans l’étude de la diffusion castillane du Roman de Merlin de Robert de Boron

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