Lotze et son héritage
Son influence et son impact sur la philosophie du XXe siècle
Résumé
Extrait
Table des matières
- Couverture
- Titre
- Copyright
- Sur l’auteur
- À propos du livre
- Pour référencer cet eBook
- Table des matières
- Présentation
- Lotze et la psychologie physiologique
- La théorie des signes locaux de Hermann Lotze et la controverse empirisme-nativisme au XIXe siècle
- Le monde du représentable : de Lotze à la phénoménologie
- Entre Kant et néo-kantismes
- Sur ce que l’antipsychologisme husserlien doit à Lotze
- Théorie des concepts sériels
- James lecteur de Lotze
- Lotze en Amérique : le renouveau réaliste chez Santayana
- Annexes
- De la formation de la notion d’espace : la théorie des signes locaux
- La délimitation des concepts
- Sur le concept de beauté
- Notices biographiques
- Bibliographie
- Index nominum
- Titres de la collection
FNRS – Université de Liège, Liège (Belgique)
Le présent ouvrage est consacré au legs du philosophe allemand Rudolph Hermann Lotze (1817-1881). Figure centrale du panorama intellectuel et philosophique allemand au XIX e siècle, Lotze a eu un écho européen et américain digne, à son époque, de celui de Kant et de Hegel. Ce volume a pour ambition de constituer un ouvrage de référence pour les disciplines qui s’intéressent aussi bien à l’histoire intellectuelle qu’à l’histoire de la philosophie aux XIX e et XXe siècles, particulièrement l’héritage de la philosophie allemande. Bien que ce travail soit pionnier, car il est le premier entièrement consacré à ce sujet, l’ouvrage est conçu sous la forme de regards croisés entre le monde de Lotze et le nôtre ; il n’a donc pas l’intention de décrire de façon exhaustive l’héritage de Lotze. Nous n’avons pas voulu focaliser l’attention sur la philosophie de Lotze telle qu’il l’a conçue, mais bien plutôt telle que nous l’avons reçue, à travers les transformations et les interprétations d’autres philosophes qui – directement ou indirectement – se sont confrontés à son système, aux principes de sa logique, à sa métaphysique, à sa psychologie, à son esthétique et à son anthropologie.
En étudiant l’impact de l’œuvre de Lotze sur la philosophie du XXe siècle, notre but est de montrer ce qu’elle peut encore apporter au débat intellectuel contemporain. Certes, la catégorie historiographique d’« influence » est assez ambiguë. Établir la portée réelle d’un penseur sur un autre n’est jamais une opération évidente et elle peut se prêter à des manipulations idéologiques. La même ambiguïté concerne la catégorie d’« actualisation », ici délibérément évitée. Il s’agit plutôt de comprendre comment un concept est repris, transformé, mobilisé dans un autre contexte, tout en déterminant, à la fois, les limites par rapport à son impact sur un débat ou sur la philosophie d’un autre auteur. Comprendre l’héritage d’un philosophe signifie comprendre l’originalité et la portée de sa pensée, de sa recherche et de sa vision du monde. ← 11 | 12 →
1. Lotze en France
L’étude de Lotze représente une lacune de taille dans l’historiographie philosophique francophone et étrangère. C’est cette lacune que nous souhaitons combler. Il est curieux de constater qu’il n’existe pas une seule monographie récente, en français, consacrée à sa philosophie. Pour repérer un ouvrage dédié à sa pensée, il faut remonter au livre de Henri Schoen, La Métaphysique de Hermann Lotze, ou la philosophie des actions et des réactions réciproques, qui fut publié à Paris, chez Fischbacher, en 1901.
On peut en dire autant des traductions françaises de son œuvre, qui sont pour l’historien un outil scientifique précieux en vue d’évaluer la présence et l’influence d’un penseur sur un pays étranger. Si l’on excepte la traduction intégrale récente, par A. Dewalque, du chapitre deux du troisième livre de la Logik de 1874 – « Le monde des Idées » –, les traductions françaises sont anciennes. La réception de Lotze en France commence avec la traduction du premier livre de sa Medicinische Psychologie, oder Psysiologie der Seele (1852) par A. Penjon, parue en 1881 – Principes généraux de psychologie physiologique (Lotze, 1881/2006) –, auquel le traducteur fait suivre l’article « La métaphysique de Lotze », paru dans la Revue philosophique en 1886 (Penjon, 1886). En outre, nous avons une traduction, par A. Duvel, de la Metaphysik (1879), parue en 1883. Ces traductions sont particulièrement importantes, car elles furent revues et autorisées par le philosophe allemand, avec des corrections et des modifications qu’il a lui-même rédigées.
En ce qui concerne la critique francophone, il faut mentionner l’article d’Ernst Reinhardt, publié en 1877, « Hermann Lotze, sa vie et ses écrits », pour la Revue philosophique de la France et de l’Étranger (Reinhardt, 1877), revue où paraît également un important article de Lotze en français, « De la formation de la notion d’espace. La théorie des signes locaux » – un texte difficilement accessible que nous avons republié en annexe dans ce volume. Deux ans plus tard, Theodule Ribot consacrera presque quarante pages à la psychologie de Lotze dans son ouvrage La Psychologie allemande contemporaine (Ribot, 1879). On compte aussi deux articles de Charles Renouvier, le premier consacré à la doctrine de Lotze sur le thème de l’infini spatial et temporel (Renouvier, 1880a), le deuxième (Renouvier, 1880b) en réponse à l’article que Lotze a rédigé contre cette interprétation du philosophe français (Lotze, 1880). Tout cela nous donne la mesure d’une influence discrète mais profonde de Lotze sur le monde francophone. On relèvera encore, par ailleurs, le contact indirect entre Lotze et le jeune Jean Wahl comme un paragraphe de l’histoire de la philosophie française à écrire. Il faut rappeler, en effet, que le premier ouvrage de Wahl consacré à la philosophie de W. James – Les ← 12 | 13 → Philosophies pluralistes d’Angleterre et d’Amérique (1920) – contient des pages sur Lotze (cf. Wahl, 2005).
2. Lotze hors de la France
La réception la plus durable et intéressante de la philosophie lotzéenne suit deux chemins. La première influence remarquable est celle exercée sur le monde philosophique germanophone de son temps, notamment sur la psychologie, la logique et la métaphysique allemande, tandis que la deuxième influence concerne l’Angleterre et les États-Unis.
2.1. Lotze en Allemagne
L’Allemagne, au XIX e siècle, fut un phare de la formation internationale grâce au développement incroyable que la recherche scientifique y connut. C’est pourquoi l’Allemagne attirait les jeunes philosophes de toute l’Europe et, également, de l’Amérique. L’Université de Göttingen devint un centre catalysant pour la recherche internationale. L’université de Lotze était l’université de Goethe, de Gauss, de Herbart, des frères Humboldt et des frères Schlegel, de Coleridge, de Riemann, de Hilbert et de Wilamowitz-Moellendorff. La figure de Lotze appartient précisément à ce que l’on peut nommer « le moment Göttingen » de l’histoire de la philosophie allemande et européenne. C’est à la recommandation du célèbre savant physiologiste de cette université, Rudolph Wagner, avec l’appui de Ritter, que Lotze, au commencement de l’année 1844, fut appelé à occuper à Göttingen, la chaire laissée vacante depuis trois ans par la mort de Herbart. Mais le pays de Goethe fut également celui où, après les systèmes idéalistes, une crise profonde fit basculer la philosophie face au succès des sciences (Freuler, 1997). C’est la raison pour laquelle hériter de Lotze revient à hériter de la question du naturalisme en philosophie1. Or, une des raisons du large consensus du propos philosophique de Lotze – surtout dans les pays protestants – dépend notamment de son idéalisme téléologique. Son propos était vu et interprété comme une réponse rationnelle à un matérialisme mécaniciste, qui n’arrivait pas à expliquer aussi bien l’élément de transformation du vivant que le principe d’autonomie dans l’action de la volonté humaine. Par contre, la conception de Lotze admettait une harmonie entre le monde de la nature – le monde nécessaire et mécanique de l’être – et le monde de la liberté – le monde nécessaire mais indéterminé du devoir-être. C’est pourquoi son chef-d’œuvre – Mikrokosmus (1856-1864) – se présente comme une anthropologie ou, plus exactement, une anthropologie philosophique, ← 13 | 14 → conçue sous l’impulsion d’une nouvelle culture scientifique – et particulièrement de la psychologie scientifique –, ayant pour but de retrouver cette unité de la nature humaine que Kant avait séparée en deux parties – l’entendement et la raison –, paradigme qui avait tourmenté la pensée scientifique à l’Âge romantique, notamment les sciences de la vie (cf. Poggi, 2000 ; 2010), et que Hegel avait, pour sa part, si fortement méprisé. Le système de Lotze est un exemple éminent de cette recherche de l’unité entre le mécanicisme de la matière et le vitalisme du vivant, entre l’indifférence du cosmos avec sa régularité impérissable et les tourments, ainsi que les aspirations, des êtres humains, entre la généralité normative et la singularité irréductible du donné. L’œuvre de Lotze est située au sein de la modernité même et de ses conflits, qui se reflètent dans une période de « longue durée » qui va de la philosophie de la nature postnewtonienne à la Naturphilosophie de Schelling, question centrée sur l’effondrement du système mécanique et le surgissement de la sensibilité et du qualitatif, élément introduit par l’empirisme britannique (Gaukroger, 2010). Un conflit entre science et valeur imposé par la loi de Hume avec sa distinction infranchissable entre nature et morale, séparation encore au centre du débat contemporain (Putnam, 2002). Cette distinction concerne aussi le classement des sciences entre généralité et singularité, renouvelée et fixée par son élève Wilhelm Windelband (1848-1915) par sa célèbre séparation entre sciences nomothétiques et sciences idiographiques.
Il suffit de rappeler les mots qui concluent la première métaphysique de Lotze, pour montrer l’importance que la dichotomie entre fait et valeur revêt chez lui : « Le vrai commencement de la métaphysique est dans l’Éthique », affirmation qu’il corrige ensuite : « J’abandonne ce qu’il y a d’inexact dans cette expression ; mais j’ai toujours la conviction que je suis sur le droit chemin si je cherche, dans ce qui doit être, le fondement de ce qui est » (Lotze, 1883 : 7).
La plupart des contributions de cet ouvrage sont notamment consacrées à l’héritage allemand de la philosophie de Lotze. Denis Seron (Lotze et la psychologie physiologique) offre une analyse du rapport entre la psychologie lotzéenne et celle de Fechner et de Wundt, rapport qu’ouvre le dossier sur l’héritage du naturalisme en philosophie de l’esprit. De son côté, Denis Fisette (La théorie des signes locaux de Hermann Lotze et la controverse empirisme-nativisme au XIX e siècle) mesure l’impact de la théorie des signes locaux (Localzeichen) de Lotze, ainsi que le problème de la genèse de l’espace sur la psychologie phénoménologique de Carl Stumpf (1848-1936), question au centre du débat entre nativistes et empiristes en théorie de la perception pendant le XIX e siècle. Arnaud Dewalque (Le monde du représentable : de Lotze à la phénoménologie) donne une interprétation nouvelle de la logique de Lotze en montrant que sa notion de validité objective (Geltung) ne se borne pas aux seuls ← 14 | 15 → éléments logiques mais aussi à la structure immanente des phénomènes, en anticipant l’intuition à la base de la phénoménologie et notamment sa conception de l’a priori matériel. Ensuite Charlotte Morel (Entre Kant et néo-kantisme : jugement éthique et jugement esthétique chez Lotze) ouvre le dossier entre Lotze et le néokantisme par le biais de l’esthétique en clarifiant son influence sur Windelband et Lask. La question de l’idéalité, comme élément d’héritage de Lotze au jeune Husserl, est présentée par Maria Gyemant (Ce que l’antipsychologisme husserlien doit à Lotze), piste très importante ouverte après l’Introduction de Georg Misch à l’édition de la Logique en 1912 et confirmée aujourd’hui grâce aux manuscrits de Winthrop Pickard Bell (1884-1965), avec ses notes de cours sur la logique de Lotze prises lorsqu’il était un élève de Husserl à Göttingen en 1912, conservées à la Mount Allison University à New Brunswick, au Canada (cf. Bell & Bonneman, 2011). Enfin, Jocelyn Benoist (Théorie des concepts sériels) se penche sur la question de la délimitation des concepts chez Lotze, tout en montrant la richesse que l’analyse lotzéenne manifeste à la lumière du débat contemporain sur la théorie des concepts – débat qui, au sens large, découle de l’héritage frégéen en philosophie contemporaine.
En ce qui concerne Gottlob Frege (1848-1925), l’élève le plus célèbre de Lotze, il aurait sûrement mérité une contribution dans la section consacrée au legs allemand. Toutefois, nous avons choisi de ne pas insister sur cette relation principalement parce qu’il est difficile d’établir, sur la base des sources que nous avons aujourd’hui à notre disposition, une influence réelle du maître sur l’élève. Secondairement, parce que la question de l’origine historique de l’antipsychologisme et du platonisme conceptuel fregéens a déjà été débattue dans une dispute entre Hans Sluga et Michel Dummett. Selon Sluga, l’indépendance du concept de la psychologie est une idée présente chez Lotze (Sluga, 1975 ; 1980 ; 1984). Il reconnaît ainsi chez Lotze deux points repris ensuite par Frege : la nature atomistique de la réalité et le concept de validité (Geltung). Le premier aurait inspiré à Frege le principe de compositionalité, tandis que le deuxième, le concept de Geltung, aurait attiré l’attention du logicien sur l’antipsychologisme. En effet, Lotze, dans le troisième livre de sa Logik partiellement consacré aux Idées platoniciennes, a soutenu que la pensée n’est pas réductible au processus par lequel nous capturons les Idées. Selon lui, d’une part, les contenus de la pensée sont tout à fait indépendants des actes subjectifs de la pensée et, d’autre part, l’indépendance de tels contenus n’est pas une indépendance ontologique, mais possède le sens de la validité logique, c’est-à-dire de la Geltung. Les contenus de la pensée sont donc des formes indépendantes du sujet qui, bien qu’ils n’existent pas, possèdent néanmoins une validité. Le platonisme et le transcendantalisme de Frege seraient donc déjà présents in nuce dans la Logik de son maître. ← 15 | 16 → Par conséquent, les nouvelles notions d’être-vrai et d’être-faux comme valeurs de vérité employées chez Frege sont, selon Sluga, anticipées par la notion lotzeénne de validité. L’interprète anglo-saxon majeur de l’œuvre de Frege, M. Dummett, a répondu de manière critique à cette relativisation historique du père de la logique contemporaine (Dummett, 1996 : VIII-IX ; 97-125). Selon Dummett, l’erreur de Sluga consiste à comparer la notion d’objectivité chez Frege avec celle de Wirklichkeit chez Lotze. En réalité, les deux philosophes visent deux choses différentes. L’usage, chez Lotze, des termes d’objektiv et de wirklich se superpose souvent de façon ambiguë : si, par l’adjectif wirklich, on comprend, en allemand, les objets physiques (que Dummett traduit en anglais par « actual » ou « real »), au contraire, Frege maintient la distinction entre les deux notions, attribuant à l’objektiv une fonction entièrement neuve. C’est ce nouvel usage de la notion d’objectivité qui fonde la révolution sémantique de la primauté du sens (Sinn), une idée complètement étrangère à Lotze. La dispute reste encore ouverte (Gabriel, 2002).
2.2. Lotze en Angleterre et aux États-Unis
La deuxième réception de la pensée de Lotze se développe en Angleterre et aux États-Unis. Elle a déjà été étudiée par le philosophe belge Philippe Devaux (Devaux, 1932), même si aujourd’hui elle mériterait une mise à jour. En témoignage de cette réception dans les pays de langue anglaise, on trouve la première traduction partielle en anglais – en fait, il ne s’agit que de 14 pages – par M. Eberhardt de Mikrokosmus. Cette traduction est parue dans la première revue de philosophie en langue anglaise du monde, The Journal of Speculative Philosophy, fondée par William Torrey Harris à St Louis, Missouri. Mais les toutes premières traductions en anglais de l’œuvre de Lotze appartiennent au Royaume-Uni ; elles témoignent efficacement de la pénétration de Lotze en Angleterre dans le milieu néo-idéaliste : Logic, in three books: of Thought, of Investigation, and of Knowledge (1874), texte édité et traduit de l’allemand par Bernard Bosanquet (1848-1923) et publié à Oxford chez Clarendon Press en 1884 et réédité rapidement en 1887. Ensuite, Metaphysics, in three books: Ontology, Cosmology, and Psychology (1879), édité et traduit toujours par Bosanquet (Oxford, Clarendon Press, 1884 ; 21887) et Microcosmus: An Essay Concerning Man and His Relation to the World (1856-58, 1858-64), traduit par E. Hamilton et E. E. C. Jones, (Edinburgh, T. & T. Clark, 11885 ; 41899).
La réception de Lotze en Angleterre est double. Si, d’un côté, Bosanquet, Thomas H. Green (1836-1882), Francis H. Bradley (1846-1924) et John McTaggart (1866-1925) seront les principaux artisans de la propagation rapide de sa doctrine, en accentuant les aspects idéalistes, de l’autre côté, James Ward (1843-1925), John Cook Wilson (1849-1915), ← 16 | 17 → Samuel Alexander (1859-1938) et George F. Stout (1860-1944) seront plus intéressés aux éléments de réalisme présents chez Lotze.
Aux États-Unis, la philosophie de Lotze est introduite par le philosophe et théologien de Boston, Borden Parker Bowne (1847-1910), dans sa Metaphysics: A Study in First Principles (1882) dédicacé à « my friend and former teacher, Hermann Lotze », mais surtout par William James (1842-1910), Josiah Royce (1855-1916), John Dewey (1859-1952), Alfred N. Whitehead (1887-1974). Cette période qui fut nommée « le moment lotzéen » de la philosophie américaine (Kuntz, 1971 : 49). Le philosophe, psychologue et pasteur américain George T. Ladd (1842-1921) traduira en anglais les notes de cours de Lotze en six volumes Outlines of Philosophy, 1884-1887 – Esthétique, Logique, Métaphysique, Philosophie pratique et Philosophie de la religion. Ces deux derniers ouvrages connaîtront plusieurs éditions et aussi de nouvelles traductions en Angleterre.
Les deux dernières contributions à notre volume seront précisément consacrées à l’héritage de Lotze aux États-Unis, notamment à Harvard. Stefano Poggi et Michele Vagnetti (James lecteur de Lotze) présentent, dans leur étude, les points principaux de la réception de Lotze chez William James, tout en montrant, à la fois les différences entre le philosophe allemand et le père du pragmatisme américain. En revanche, Federico Boccaccini (Lotze en Amérique : le renouveau réaliste chez Santayana) explore l’interprétation réaliste de la philosophie de Lotze chez George Santayana (1863-1952).
Le volume présente aussi en annexe le texte de Lotze sur la théorie des signes locaux et deux traductions inédites en langue française. La première, par Arnaud Dewalque, est un chapitre du deuxième Livre de la logique, « La délimitation des concepts », qui est commenté par Jocelyn Benoist et Arnaud Dewalque dans leurs contributions respectives. La deuxième, par Charlotte Morel, est un extrait de l’esthétique, « Sur le concept de beauté ».
Enfin, notre espoir est que l’état des lieux présenté dans ce volume favorisera la connaissance de Lotze et l’étude d’un défenseur de la philosophie exacte, décidé à être attentif aux résultats des sciences naturelles, même s’il a toujours conservé à l’égard de ces dernières une certaine prudence. Sa philosophie s’inspire par la volonté de ne jamais contrarier les résultats des disciplines scientifiques avec, à la fois, le désir de sauvegarder les intuitions à la base du sentiment et, plus généralement, d’accorder un primat effectif à la vie morale. ← 17 | 18 →
Remerciements
L’idée de cet ouvrage a été inspirée en grande partie des résultats du colloque international Lotze et son héritage, tenu à l’Université de Liège les 16 et 17 décembre 2011, comme partie du projet de recherche postdoctorale « lecture métaphysique de la thèse de Brentano », menée au sein de l’Unité de recherche « Phénoménologies » du Département de philosophie de l’université de Liège. Je remercie Denis Seron et Arnaud Dewalque pour leur soutien pendant l’organisation du colloque et pour leur aide indispensable dans la phase ultime du travail d’édition. Mes remerciements vont aussi aux intervenants qui ont contribué à la réussite de cet ouvrage, ainsi qu’à Aurélien Zincq, Charlotte Gauvry et Timothée Moreau pour leur aide dans la relecture finale du manuscrit.
Bibliographie
Beiser, F. C., Late German Idealism. Lotze and Trendelenburg, Oxford, Oxford University Press, 2013. ← 187 | 188 →
Bell, J., Bonneman, C., « Investigating Husserl’s Newly Discovered Manuscript, ‘On the Task and Historical Position of the Logical Investigations’ », in The Journal of Speculative Philosophy, New Series, 25, n° 3, 2011, p. 306-321.
Dewalque, A., Présentation, in (Lotze, 2006), p. 3-8.
Gabriel, G., « Lotze und die Entstehung der modernen Logik bei Frege », in Lotze, R. H., Logik, Hamburg, Meiner, 1989, p. xi-xxxv.
– « Frege, Lotze, and the continental route of early analytic philosophy », in Reck, E. (ed.), From Frege to Wittgenstein, Oxford, Oxford University Press, 2002, p. 39-51.
Résumé des informations
- Pages
- 276
- Année de publication
- 2015
- ISBN (PDF)
- 9783035265637
- ISBN (MOBI)
- 9783035298260
- ISBN (ePUB)
- 9783035298277
- ISBN (Broché)
- 9782875742780
- DOI
- 10.3726/978-3-0352-6563-7
- Langue
- français
- Date de parution
- 2015 (Septembre)
- Mots clés
- phénoménologie de Husserl Comparaison entre la psychologie de Lotze influence de Lotze philosophie américaine naissante théorie des concepts- impacte néokantisme
- Publié
- Bruxelles, Bern, Berlin, Frankfurt am Main, New York, Oxford, Wien, 2015. 276 p., 4 fig.
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