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Documents diplomatiques français

1972 – Tome I (1er janvier – 30 juin)

de Ministère des Affaires étrangères (Éditeur de volume)
Autres XLI, 950 Pages

Résumé

Le premier semestre de l’année 1972 est marqué par des événements ou des gestes spectaculaires qui sont autant de tournants dans les relations internationales. Il s’agit de deux phénomènes transnationaux : l’environnement et le terrorisme, et de deux phénomènes dans le domaine des relations inter-étatiques. C’est en particulier le cas de la première Conférence mondiale sur l’environnement tenue à Stockholm en juin avec plus de mille participants représentant 132 États. Bien que chacun d’entre eux ait ses propres revendications, le vrai critère de division sépare les pays industrialisés des pays en voie de développement qui refusent d’entraver leur industrialisation sous couvert de défense de l’environnement. Dans l’article 21 de la déclaration adoptée à l’unanimité, il est fait implicitement référence aux dommages que pourraient causer les armes de destruction massive. Et c’est la France qui est visée parce qu’elle a repris ses expériences nucléaires dans l’atmosphère en Polynésie depuis 1966. L’opposition des États du Pacifique est virulente, les tentatives d’amadouer les Péruviens sont vaines et la campagne de l’ONG Greenpeace, qui envoie un bateau dans la zone d’expérimentation, embarrasse les autorités françaises.
L’autre phénomène transnational est le terrorisme, qui sévit en Allemagne fédérale depuis 1968, à l’initiative de la Fraction Armée rouge connue aussi sous le nom de bande à Baader; mais surtout au Proche-Orient avec l’attentat spectaculaire à l’aéroport de Lod (30 mai 1972) à l’arrivée de l’avion d’Air France, occasion pour les Israéliens de mettre en cause les autorités françaises qui s’ajoute au catalogue de reproches faits par Tel Aviv à Paris, dressés avec doigté par l’ambassadeur F. Huré.
Enfin, deux phénomènes importants sur le plan inter-étatique : la naissance d’un nouvel État qui n’est pas le fruit de la décolonisation. Cet événement inédit embarrasse la diplomatie française qui reconnait le Bangla-Desh, mais ne veut pas que ce geste soit interprété comme « un geste hostile » à l’égard d’Islamabad, tout en souhaitant maintenir de bonnes relations avec New Delhi. Et l’ambassadeur de France à Dacca plaide pour une aide économique rapide et intelligente pour sortir ce pays de la misère. L’autre événement stupéfiant, quand on sait l’animosité des relations entre Pékin et Washington depuis 1949, est la visite du président Nixon en Chine (21-28 février), malgré la guerre du Vietnam et le problème de Taïwan, au point que notre ambassadeur à Pékin dit éprouver « le malaise naturel d’une rencontre gênante ».

Table des matières

  • Couverture
  • Page de Titre
  • Page de Copyright
  • Commission des Archives Diplomatiques
  • Avertissement
  • TABLE MÉTHODIQUE
  • I. – QUESTIONS MULTILATÉRALES
  • A. Nations Unies
  • B. Questions Stratégiques et Désarmement
  • C. Questions Atomiques
  • D. Affaires Spatiales
  • E. Alliance Atlantique
  • F. Environnement
  • G. CSCE
  • II. – EUROPE
  • A. L’Europe de L’Ouest
  • 1) Les Communautés européennes
  • 2) La République fédérale d’Allemagne
  • 3) Chypre
  • 4) L’Espagne
  • 5) La Grande-Bretagne
  • 6) La Grèce
  • 7) L’Italie
  • 8) Les Pays-Bas
  • 9) Le Portugal
  • 10) La Turquie
  • B. L’Europe de L’Est
  • 1) L’Union soviétique
  • 2) L’Albanie
  • 3) La République Démocratique Allemande
  • 4) La Tchécoslovaquie
  • 5) La Yougoslavie
  • III. – L’AFRIQUE
  • A. Le Maghreb
  • 1) L’Algérie
  • 2) Le Maroc
  • 3) La Tunisie
  • B) Afrique Subsaharienne
  • 1) Généralités
  • 2) Le Burundi
  • 3) Le Cameroun
  • 4) Le Congo (Brazzaville)
  • 5) Le Dahomey
  • 6) L’Éthiopie
  • 7) Le Gabon
  • 8) La Haute-Volta
  • 9) L’Île Maurice
  • 10) Le Kenya
  • 11) Madagascar
  • 12) Le Mali
  • 13) Le Niger
  • 14) Le Nigeria
  • 15) L’Ouganda
  • 16) La République centrafricaine
  • 17) La Rhodésie
  • 18) La Somalie
  • 19) Le Soudan
  • 20) Le Tchad
  • 21) Le Togo
  • 22) Le Zaïre
  • 23) Colonies portugaises (Angola – Mozambique)
  • L’Angola
  • IV. – LE PROCHE-ORIENT
  • 1) Jérusalem et les territoires occupés
  • 2) L’Arabie saoudite
  • 3) L’Irak
  • 4) L’Iran
  • 5) Israël
  • 6) La Jordanie
  • 7) Le Koweit
  • 8) Le Liban
  • 9) La Libye
  • 10) Les Pays du Golfe persique
  • 11) La République arabe d’Égypte
  • 12) La Syrie
  • 13) Le Yémen du Nord
  • 14) Le Yémen du Sud
  • V. – L’ASIE
  • A. L’Asie Occidentale
  • 1) L’Afghanistan
  • 2) L’Inde
  • 4) Le Pakistan
  • 5) Le Bangladesh
  • B. L’Asie du Sud-Est
  • 1) Généralités
  • 2) Le Cambodge
  • 3) L’Indonésie
  • 4) Le Laos
  • 5) Le Vietnam
  • a) Généralités
  • b) Le Nord-Vietnam
  • c) Le Sud-Vietnam
  • C. L’Extrême-Orient
  • 1) La République populaire de Chine
  • 2) Le Japon
  • D. L’Océanie
  • 1) L’Australie
  • 2) La Nouvelle-Zélande
  • VI. – L’AMÉRIQUE
  • A. L’Amérique du Nord
  • 1) Le Canada
  • 2) Les États-Unis
  • B. L’Amérique Latine
  • 1) La Bolivie
  • 2) Le Brésil
  • 3) Le Chili
  • 4) Cuba
  • 5) Le Mexique
  • 6) Le Pérou
  • Illustrations
  • Janvier
  • 1 Note de la Direction des Affaires politiques service des Pactes et du Désarmement. La France et l’Alliance atlantique
  • 2 M. Puaux, Ambassadeur de France au Caire, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 3 M. Soutou, Ambassadeur de France à Alger, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 4 Note de la Direction des Affaires politiques Asie-Océanie. De quelques impressions sur la situation au Cambodge
  • 5 M. Plantey, Ambassadeur, Haut Représentant de la République française à Tananarive, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 6 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à M. Seydoux de Clausonne, Ambassadeur de France à Moscou.
  • 7 Note de la Direction des Nations unies et Organisations internationales pour la Direction des Affaires économiques et financières. Relations commerciales de pays africains avec l’Afrique du Sud et la Rhodésie
  • 8 Note de la Direction des Affaires africaines et malgaches. Politique extérieure du Gabon
  • 9 M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 10 M. Delauney, Ambassadeur, Haut Représentant de la République française à Libreville, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 11 Note de la Direction des Affaires économiques et financières. Coopération économique avec la République démocratique du Nord-Vietnam
  • 12 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à M. Huré, Ambassadeur de France à Tel-Aviv.
  • 13 Note de la sous-Direction d’Europe méridionale. Problème de Chypre
  • 14 Compte rendu. Audience de M. Omar Saqqaf, Ministre des Affaires étrangères d’Arabie saoudite le 11 janvier 1972
  • 15 Note de la Direction Afrique-Levant sous-direction du Levant. Entretiens entre le Ministre et M. Omar Saqqaf, ministre d’État chargé des Affaires étrangères d’Arabie saoudite
  • 16 Note de la Direction des Affaires économiques et financières Affaires générales. Relations entre la France et l’Iran dans le domaine des hydrocarbures
  • 17 M. Wapler, Ambassadeur de France à Ankara, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 18 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à M. Boegner, Représentant permanent de la France auprès des Communautés européennes.
  • 19 M. Chodron de Courcel, Ambassadeur de France à Londres, à M. Schumann, Ministre des affaires Étrangères.
  • 20 M. Seydoux de Clausonne, ambassadeur de France à Moscou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 21 M. Seydoux de Clausonne, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères
  • 22 M. Sauvagnargues, Ambassadeur de France à Bonn, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 23 M. Lucet, Ambassadeur de France À Washington, à. M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 24 M. Seydoux de Clausonne, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 25 M. Georgy, Ambassadeur de France à Tripoli, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 26 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, au Ministère des Affaires étrangères à Paris.
  • 27 M. Boegner, Représentant permanent de la France auprès des Communautés européennes, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 28 M. Delaye, Ambassadeur de France à Ouagadougou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 29 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à M. Boegner, Représentant permanent de la France auprès des Communautés européennes.
  • 30 M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 31 M. Sauvagnargues, Ambassadeur de France à Bonn, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 32 M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 33 Note de la Direction des Affaires politiques Europe occidentale. Relations politiques franco-britanniques
  • 34 Note de la Direction des Affaires politiques sous-direction du Levant. Entretien avec le ministre-conseiller iranien – fourniture d’armes au Koweït
  • 35 M. Huré, Ambassadeur de France à Tel-Aviv, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 36 Note de la Direction Afrique-Levant, sous-direction du Levant. Accord d’assistance militaire franco-saoudien
  • 37 M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 38 Compte-rendu. Entretien à Matignon entre le Premier ministre de Turquie et le Premier ministre
  • 39 M. Gillet, Ambassadeur de France à Madrid, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 40 M. Manac’h, Ambassadeur de France à Pékin, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 41 Note. Audience accordée par le Chah à Monsieur Giscard d’Estaing le 22 janvier 1972
  • 42 M. Manac’h, Ambassadeur de France à Pékin, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 43 M. Duvauchelle, Ambassadeur de France à Mogadiscio, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 44 M. Dallier, Ambassadeur de France à Bamako, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 45 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à M. Seydoux de Clausonne, ambassadeur de France à Moscou.
  • 46 M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 47 M. Chayet, Ambassadeur de France à Kinshasa, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères,
  • 48 Compte rendu. Entretiens du 26 janvier entre M. Chapelle et le Dr Beil, secrétaire d’État au Commerce extérieur de la RDA
  • 49 M. Chodron de Courcel, Ambassadeur de France à Londres, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 50 M. Merillon, Ambassadeur de France en Jordanie, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 51 Note de la Direction des Affaires politiques Afrique du Nord et Levant-Algérie
  • 52 M. Carton, Ambassadeur à Koweït, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 53 M. Groslier, conservateur des monuments d’Angkor, à M. Dauge, Ambassadeur de France à Phnom Penh.
  • 54 M. Georgy, Ambassadeur de France à Tripoli, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 55 M. Bonnefous, Ambassadeur, Haut Représentant de la République française à Brazzaville, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • Février
  • 56 M. Schumann, ministre des Affaires étrangères, à M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington.
  • 57 M. Pompidou, Président de la République française, à Sir Ramgoolam, Premier ministre de l’Île Maurice.
  • 58 M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 59 Note de la sous-direction d’Europe orientale. Évolution récente des conversations sur la CSCE (Conversations franco-britanniques)
  • 60 Note de la Direction d’Afrique-Levant. Visite au Koweït, à Oman et dans les émirats du golfe Persique de M. Bruno de Leusse
  • 61 M. Legendre, Ambassadeur de France à Islamabad, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 62 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à M. Boegner, Représentant permanent de la France auprès des Communautés européennes.
  • 63 Compte-rendu de l’audience accordée par le Ministre au ministre chilien des Affaires étrangères (4 février 1972)
  • 64 M. Bourges, Secrétaire d’État aux Affaires étrangères, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 65 M. Seydoux de Clausonne, ambassadeur de France à Moscou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 66 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à M. de Folin, Consul général de France à Saigon.
  • 67 Note. Voyage au Tchad du Président de la République française
  • 68 Note de la Direction des Affaires politiques Afrique du Nord et Levant. Au sujet de la Libye
  • 69 M. Carton, Ambassadeur de France à Koweit, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 70 M. Bouteiller, Ambassadeur de France en Arabie saoudite, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 71 M. Campredon, Ambassadeur de France à Lomé, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 72 M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 73 Note de la Direction des Affaires politiques Asie-Océanie. Entretiens récents avec les dirigeants chinois
  • 74 Note de la Direction générale des Affaires culturelles, scientifiques et techniques service des Affaires scientifiques pour le Secrétaire Général. Collaboration nucléaire franco-soviétique
  • 75 Note. Entretien avec M. Porter
  • 76 M. Pompidou, Président de la République française, à M. Banzer Suarez, Président de la République de Bolivie.
  • 77 Note de la sous-direction d’Europe méridionale. Évolution récente de la situation à Chypre
  • 78 Note de la Direction des Affaires africaines et malgaches. La France et le Kenya
  • 79 M. Tiné, Ambassadeur de France à Lisbonne, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 80 M. Alphand, Ambassadeur de France, Secrétaire général du Ministère des Affaires étrangères. à différents Représentants diplomatiques de la France à l’étranger.
  • 81 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à M. Manac’h, Ambassadeur de France à Pékin.
  • 82 M. Schumann, ministre des Affaires étrangères, à M. Seydoux de Clausonne, ambassadeur de France à Moscou.
  • 83 M. Nègre, Ambassadeur de France à Damas, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 84 M. Delauney, Ambassadeur, Haut Représentant de la République française à Libreville, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 85 M. Marsan, Consul général de France à Luanda, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 86 Note de la Direction des Affaires politiques Asie-Océanie. Position de la France dans les affaires du sous-continent
  • 87 Note de la Direction des Affaires politiques Asie-Océanie
  • 88 M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 89 M. Manac’h, Ambassadeur de France à Pékin, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 90 Note du secrétariat général du Comite interministériel pour les questions de Coopération économique européenne. Relations CEE-Espagne
  • 91 M. Sauvagnargues, Ambassadeur de France à Bonn, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 92 M. Bonnefous, Ambassadeur, Haut Représentant de la République française à Brazzaville, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 93 Note de la Direction des Affaires africaines et malgaches. Politique extérieure de la République populaire du Congo
  • 94 Note de la Direction des Affaires africaines et malgaches. Relations franco-congolaises (problèmes actuels)
  • 95 M. Seydoux de Clausonne, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 96 M. Vuillaume, Consul de France à Lisbonne, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 97 M. Manac’h, Ambassadeur de France à Pékin, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 98 M. Manac’h, Ambassadeur de France à Pékin, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 99 M. Vanthier, Ambassadeur de France en Albanie, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 100 Note de la Direction des Affaires africaines et malgaches pour le Ministre. Nigeria
  • 101 Note de la Direction des Affaires politiques Asie-Océanie. Relations franco-chinoises
  • 102 M. Wernert, Ambassadeur de France à Caboul, à M. Schumann, ministre des Affaires étrangères.
  • 103 M. Seydoux de Clausonne, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 104 M. Seydoux de Clausonne, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 105 M. Seydoux de Clausonne, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères
  • 106 M. Seydoux de Clausonne, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 107 M. Manac’h, Ambassadeur de France à Pékin, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 108 M. Tréca, Ambassadeur de France à Addis-Abeba, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 109 M. Seydoux de Clausonne, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 110 M. Tréca, Ambassadeur de France à Addis-Abeba, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 111 Note de la sous-direction d’Europe méridionale. Nouvelle crise à Chypre
  • 112 Note de la sous-direction d’Europe centrale. Statut international de la RDA La RDA et les institutions spécialisées de l’ONU
  • 113 M. Seydoux de Clausonne, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 114 M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington, à. M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 115 Note de la Direction des Affaires africaines et malgaches. Le Niger – politique extérieure
  • 116 M. Tréca, Ambassadeur de France à Addis-Abeba, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • Mars
  • 117 Note de la direction d’Amérique. Rhodésie du Sud
  • 118 M. Susini, Délégué général de France à Hanoï, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 119 M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington, à. M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 120 M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 121 Note de la direction des Affaires politiques sous-direction du Levant. La situation au Soudan
  • 122 M. Gadaud, Secrétaire des Affaires étrangères, à M. Manac’h, Ambassadeur de France à Pékin.
  • 123 Note du Secrétaire d’État auprès du Ministre des Affaires étrangères. Aide au Nigeria
  • 124 Note de la direction d’Asie-Océanie pour le Ministre. Rapport de M. Georges-Picot
  • 125 Note de la direction des Affaires politiques Asie-Océanie. La France et l’Indochine
  • 126 Note de la Direction des Affaires politiques Sous-direction Afrique du Nord et Levant (pour la réunion des experts de l’OTAN sur le Maghreb). Maroc
  • 127 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à M. Susini, délégué général de France à Hanoï.
  • 128 Note de la direction des Affaires politiques Afrique du Nord et Levant-Algérie pour le Ministre. Audience accordée à M. Bedjaoui
  • 129 Note de la direction générale des Relations culturelles, scientifiques et techniques service des Affaires scientifiques pour le Ministre. Les États-Unis et le projet de satellites aéronautiques (Aerosat)
  • 130 M. Boegner, Représentant permanent de la France auprès des Communautés européennes, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 131 M. Durand, Ambassadeur de France à Athènes, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 132 M. Millet, ambassadeur de France à Nairobi, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 133 M. Simon de Quirielle, Ambassadeur de France à Kuala Lumpur, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 134 M. Chodron de courcel, Ambassadeur de France À Londres, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 135 Note de la Direction des Affaires politiques (sous-direction Asie-Océanie). Laos
  • 136 M. Soutou, Ambassadeur de France à Alger, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 137 Note de la direction d’Afrique du Nord-Levant. Plan du roi de Jordanie
  • 138 M. Lucet, ambassadeur de France à Washington, à. M. Schumann, ministre des Affaires étrangères.
  • 139 Compte rendu. Entretiens de Monsieur le Président de la République avec le Président N’Gouabi, le lundi 13 mars 1972
  • 140 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, À différents représentants diplomatiques de la France à l’étranger.
  • 141 M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington, à. M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères
  • 142 Note de la sous-direction d’Europe orientale. La Yougoslavie et les États-Unis
  • 143 Note de la sous-direction d’Europe centrale. La RDA et les Nations unies
  • 144 Note de la Direction des Affaires politiques Afrique du Nord et Levant-Algérie
  • 145 M. de Menthon, Ambassadeur de France à Santiago du Chili, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 146 M. Huré, Ambassadeur de France à Tel-Aviv, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 147 M. Serre, Chargé d’Affaires a.i. à Phnom Penh, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 148 M. Burin des Roziers, Représentant permanent de la France auprès des Communautés européennes, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 149 Note de la direction des Affaires politiques sous-direction Asie-Océanie. Relations franco-khmères
  • 150 M. Marsan, Consul général de France à Luanda, à M. Tiné, Ambassadeur de France à Lisbonne.
  • 151 M. Durand, Ambassadeur de France à Athènes, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 152 M. Seydoux de Clausonne, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 153 M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington, à. M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 154 Note de la direction d’Afrique du Nord et Levant sous-direction du Levant. Violation des droits de l’homme dans les territoires arabes occupés par Israël
  • 155 Note de la direction des Affaires africaines et malgaches. Mali : relations extérieures
  • 156 M. Boizet, Consul général de France à Recife, à M. Fouchet, Ambassadeur de France à Rio de Janeiro.
  • 157 M. Vanthier, Ambassadeur de France en Albanie, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 158 M. Giovangrandi, Ambassadeur, Haut Représentant de la République française à Bangui, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 159 M. Manac’h, Ambassadeur de France à Pékin, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 160 Note de la sous-direction d’Europe méridionale. De Chypre
  • 161 M. Sébilleau, Ambassadeur de France à Belgrade, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 162 Note de la direction des Affaires africaines et malgaches. République centrafricaine
  • 163 Note de la direction Afrique du Nord et Levant sous-direction du Levant. État des relations franco-israéliennes
  • 164 M. Denizeau, Ambassadeur de France à Aden, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 165 M. Burin des Roziers, Représentant permanent de la France auprès des Communautés européennes, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 166 M. Manac’h, Ambassadeur de France à Pékin, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • Avril
  • 167 M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington, à. M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères
  • 168 Note de la Direction des Affaires politiques Asie-Océanie. Conférence des chefs de poste dans le Sud-Est asiatique
  • 169 Note pour le Ministre. Situation au Tchad
  • 170 M. Cornet, Chargé d’Affaires de France a.i. à Kinshasa, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 171 M. Legendre, Ambassadeur de France au Pakistan, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères
  • 172 M. Delaye, Ambassadeur de France à Ouagadougou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 173 M. de Lipkowski, Secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères, à M. Schumann, ministre des Affaires étrangères.
  • 174 M. de Folin, Consul général de France à Saigon, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 175 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à M. de Rose, Ambassadeur, Représentant permanent de la France au conseil de l’atlantique nord.
  • 176 M. Kosciusko-Morizet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 177 M. Kosciusko-Morizet, Ambassadeur de France à Washington, à. M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 178 M. de Folin, Consul général de France à Saigon, à M. M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 179 M. Dallier, Ambassadeur de France à Bamako, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 180 M. de Lipkowski, Secrétaire d’État aux Affaires étrangères, à M. Schumann, ministre des Affaires étrangères.
  • 181 M. Roger, Ambassadeur de France à Lagos, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 182 M. de Lipkowski, Secrétaire d’État aux Affaires étrangères, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 183 M. Fontaine, Ambassadeur à Beyrouth, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 184 M. fontaine, Ambassadeur de France à Beyrouth, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 185 Note de la direction générale des Affaires culturelles, scientifiques et techniques service des Affaires scientifiques pour le Ministre. Israël et l’eau lourde
  • 186 M. Dupuy, Chargé d’Affaires de France à Kampala, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 187 Note de la Direction des Affaires politiques service des Pactes et du Désarmement. MBFR et CSCE
  • 188 M. Seydoux de Clausonne, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 189 M. Millet, Ambassadeur de France à Dacca, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 190 Note de la direction des Affaires africaines et malgaches pour le cabinet du Ministre. Communications de la ZANU destinées à M. le Président de la République et à M. le Ministre des Affaires étrangères.
  • 191 M. Chaban-Delmas, Premier ministre, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 192 M. Legrain, Ambassadeur de France à Sanaa, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 193 M. Kosciusko-Morizet, Ambassadeur de France à Washington, à. M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 194 M. Pompidou, Président de la République française, à M. Tombalbaye, Président de la République du Tchad.
  • 195 M. Serre, chargé d’Affaires a.i. à Phnom Penh, à M. Bolle, Chef du service Cambodge-Laos-Vietnam.
  • Mai
  • 196 M. Kosciusko-Morizet, Ambassadeur de France à Washington, à. M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 197 Note de la Direction des Affaires économiques et financières Affaires générales. Activités de l’ERAP en Irak
  • 198 M. Susini, Délégué général de France à Hanoï, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 199 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à M. Begougne de Juniac, Ambassadeur de France À Bruxelles.
  • 200 M. Seydoux de Clausonne, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 201 M. Kosciusko-Morizet, Ambassadeur de France à Washington, à. M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 202 M. Manac’h, Ambassadeur de France à Pékin, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 203 M. Huré, Ambassadeur de France à Tel-Aviv, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 204 M. de Folin, Consul général de France à Saigon, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 205 M. Henry, Consul général de France à Jérusalem, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 206 M. Burin des Roziers, Représentant permanent de la France auprès des Communautés européennes, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 207 M. Tricornot de Rose, Représentant permanent auprès du Conseil de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 208 M. Chodron de Courcel, Ambassadeur de France a Londres, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 209 M. Kosciusko-Morizet, Ambassadeur de France à Washington, à. M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 210 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à M. Kosciusko-Morizet, Ambassadeur de France à Washington.
  • 211 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à. M. Kosciusko-Morizet, Ambassadeur de France à Washington.
  • 212 M. Pompidou, Président de la République française, à M. Chaban-Delmas, Premier ministre.
  • 213 M. Nixon, Président des États-Unis, à M. Pompidou, Président de la République française.
  • 214 M. Kosciusko-Morizet, Ambassadeur de France à Washington, à. M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 215 M. Bataille, Chargé d’affaires de France a.i. à La Havane, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 216 M. Angleys, chargé d’Affaires de France à Caboul, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères
  • 217 M. Kosciusko-Morizet, Ambassadeur de France à Washington, à. M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 218 Note de la Direction Afrique du Nord et Levant sous-direction du Levant. République arabe d’Égypte. Politique extérieure
  • 219 Note de la Direction des Affaires politiques Amérique. Le Mexique et les relations franco-mexicaines
  • 220 M. Seydoux, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 221 M. de Laboulaye, Ambassadeur de France à Tokyo, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 222 M. Seydoux, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 223 M. Plantey, Ambassadeur, Haut Représentant de la République française à Tananarive, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 224 M. Burin des Roziers, Représentant permanent de la France auprès des Communautés européennes, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 225 M. Burin des Roziers, Représentant permanent de la France auprès des Communautés européennes, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 226 Note de la Direction des Affaires africaines et malgaches pour le Ministre. Aide aux réfugiés soudanais
  • 227 M. Toffin, Ministre-délégué, adjoint au Chef du Gouvernement militaire français de Berlin, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 228 M. Plantey, Ambassadeur, Haut Représentant de la République française à Tananarive, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 229 M. Chambon, Ambassadeur de France à Lima, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 230 M. Cerles, Ambassadeur de France à Bagdad, à M. Maurice Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 231 Note de la Direction Asie-Océanie. Entretien avec l’Ambassadeur de l’Inde
  • 232 M. Kosciusko-Morizet, Ambassadeur de France à Washington, à. M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 233 Note de la Direction des Affaires économiques et financières (service de Coopération économique). Réforme du système monétaire international Préparation du Sommet
  • 234 M. Siraud, Ambassadeur de France à Ottawa, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 235 M. Debré, Ministre d’État chargé de la Défense nationale, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 236 M. Plantey, Ambassadeur, Haut Représentant de la République française à Tananarive, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 237 Note de la Direction des Affaires africaines et malgaches. Rapports franco-nigériens
  • 238 M. Seydoux de Clausonne, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 239 M. Seydoux de Clausonne, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 240 M. Sauvagnargues, Ambassadeur de France à Bonn, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 241 Note de la Direction des Affaires africaines et malgaches. Uranium de Bakouma
  • 242 Note de la Direction Afrique du Nord et Levant sous-direction du Levant. République arabe syrienne Politique intérieure
  • 243 M. Seydoux de Clausonne, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 244 M. Delamare, Ambassadeur de France à Cotonou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 245 Note de la Direction des Affaires économiques et financières pour le cabinet du Ministre. Fourniture de Mirage au Portugal
  • 246 M. Seydoux, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 247 M. Seydoux, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 248 M. Seydoux, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 249 M. Seydoux, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 250 M. Seydoux, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 251 M. Plantey, Ambassadeur, Haut Représentant de la République française à Tananarive, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 252 M. Burin des Roziers, Représentant permanent de la France auprès des Communautés européennes, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 253 Note de la Direction des Affaires politiques Amérique. Les relations franco-canadiennes
  • 254 Note de la Direction des Affaires africaines et malgaches pour le Ministre. Situation à Madagascar
  • 255 Note de la Direction des Affaires économiques et financières pour le Ministre de la part de J-P. Brunet. Espagne-CEE
  • 256 Note de la Direction générale des Relations culturelles, scientifiques et techniques service des Affaires scientifiques. L’Alliance atlantique et l’environnement
  • 257 M. Seydoux de Clausonne, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 258 M. Siraud, Ambassadeur de France à Ottawa, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 259 M. Pompidou, Président de la République française, à M. Nixon, Président des États-Unis.
  • 260 Note du Secrétariat général. Propos récents des dirigeants israéliens concernant la politique française
  • 261 Note de la sous-direction d’Europe méridionale. Grèce-Relations extérieures
  • 262 Note de la sous-direction d’Europe méridionale. Rapports franco-grecs
  • 263 Compte rendu. de la visite de M. Chatterjee, Ambassadeur de l’Inde, à M. de la Fournière
  • 264 M. Plantey, Ambassadeur, Haut Représentant de la République française à Madagascar, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 265 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à différents Représentants diplomatiques de la France à l’etranger.
  • 266 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à M. Seydoux de Clausonne, Ambassadeur de France à Moscou.
  • 267 Note de la Direction des Affaires politiques sous-direction du Levant. Les relations irako-iraniennes
  • 268 Note de la Direction des Affaires politiques Asie-Océanie à la Direction générale des Affaires culturelles, scientifiques et techniques, service des Affaires scientifiques. Démarche de l’ambassadeur du Japon concernant les expérimentations nucléaires françaises.
  • 269 Note. Israël et la CEE
  • 270 Note de la Direction des Affaires africaines et malgaches pour le secrétaire d’État. Situation au Burundi
  • 271 Note de la Direction des Affaires politiques sous-direction Afrique du Nord et Levant. Maroc
  • 272 M. Gaultier de la Ferrière, premier conseiller près l’ambassade de France à Tel-Aviv, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 273 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à différents Représentants diplomatiques de la France à l’étranger.
  • Juin
  • 274 Note de l’ambassade de France en Italie. Politique étrangère de l’Italie
  • 275 M. Vimont, Ambassadeur de France à Prague, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 276 Note de la Direction des Affaires politiques sous-direction d’Europe orientale. La Pologne et la CSCE
  • 277 Note de la Direction des Affaires africaines et malgaches. La politique extérieure du Cameroun
  • 278 M. Debré, Ministre d’État chargé de la Défense nationale, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 279 Compte-rendu. Réunion à l’Élysée : préparation de la Conférence au sommet (négociations commerciales, problèmes monétaires, approfondissement de la Communauté). Le jeudi 1er juin 1972 à 15 h. 30
  • 280 M. Vimont, Ambassadeur de France à Prague, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 281 M. Kosciusko-Morizet, Ambassadeur de France à Washington, à. M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 282 M. Merillon, Ambassadeur de France à Amman, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 283 M. Huré, Ambassadeur de France à Tel-Aviv, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 284 M. Sauvagnargues, Ambassadeur de France à Bonn, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 285 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à M. Seydoux de Clausonne, Ambassadeur de France à Moscou.
  • 286 M. Kosciusko-Morizet, Ambassadeur de France à Washington, à. M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 287 Note de la Direction Afrique du Nord et Levant sous-direction du Levant. Entretien de M. Alphand et de l’ambassadeur du Liban le 3 juin
  • 288 M. Toffin, Ministre-délégué, adjoint au Chef du gouvernement militaire français de Berlin, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 289 Note de la Direction générale des Relations culturelles, scientifiques et techniques pour le Ministre. Intelsat
  • 290 Note de la Direction des Affaires économiques et financières Affaires générales. Nationalisation des actifs de l’IPC en Irak
  • 291 M. Sauvagnargues, Ambassadeur de France à Bonn, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 292 M. Sauvagnargues, Ambassadeur de France à Bonn, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 293 Note de la Direction d’Amérique. Pérou – Criminels de guerre
  • 294 Note de la Direction des Affaires économiques et financières service des Accords bilatéraux. RDA, signature d’un protocole pour les échanges commerciaux de 1972
  • 295 M. Van Laethem, Ambassadeur de France à Canberra, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 296 Note de la Direction des Affaires politiques Asie-Océanie. Entretien entre le Secrétaire général et l’ambassadeur de Nouvelle-Zélande
  • 297 Note de la Direction des Affaires économiques et financières Affaires générales. Nationalisation des actifs de l’IPC. Réunion au Département de hauts fonctionnaires français, américains, britanniques et néerlandais (Lundi 12 juin à 10 h, salle 424)
  • 298 M. Ross, Ambassadeur de France à Vientiane, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 299 M. Seydoux de Clausonne, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 300 Note de la Direction des Affaires politiques Afrique du Nord et Levant. Visite d’un important journaliste irakien
  • 301 Note de la Direction des Affaires économiques et financières Accords bilatéraux. Affaires susceptibles d’être évoquées lors de la visite de Saddam Hussein
  • 302 Note de la Direction d’Afrique du Nord et du levant sous-direction du Levant. Entretiens entre le Ministre, le Secrétaire d’État et MM. Al Soweidi et Al Pachachi, ministre et ministre d’État des Affaires étrangères de la Fédération des Émirats (État des Émirats arabes unis)
  • 303 Note de la Direction des Affaires politiques Asie-Océanie. Coopération franco-indienne dans les domaines nucléaire et spatial
  • 304 Compte-rendu d’audience Direction des Affaires politiques Afrique du Nord et Levant-Algérie. Audience accordée à M. Bedjaoui par le Secrétaire général
  • 305 Note du Directeur des Affaires politiques au Ministre. Conversation avec M. Doubinine sur les MBFR et la CSCE
  • 306 Compte-rendu. Audience de Saddam Hussein le 15 juin 1972 de 15 h. à 16 h. 40
  • 307 Compte rendu. d’un entretien du Secrétaire général avec l’ambassadeur de Grèce le 15 juin 1972
  • 308 Note de la Direction des Affaires politiques sous-direction Afrique du Nord et Levant. Note en vue de la réunion de travail franco-irakienne le vendredi 16 juin
  • 309 Note de la Direction des Affaires politiques sous-direction Afrique du Nord et Levant. Compte-rendu de l’entretien du 15 juin entre le Ministre et le vice-Président irakien
  • 310 M. Siraud, Ambassadeur de France à Ottawa, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères
  • 311 M. de Menthon, Ambassadeur de France à Santiago du Chili, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 312 M. Chambon, Ambassadeur de France à Lima, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 313 M. Francfort, Ambassadeur de France à Stockholm, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 314 Compte-rendu. Deuxième entretien du Président de la République avec M. Saddam Hussein samedi 17 juin 1972, 11 heures
  • 315 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à divers représentants diplomatiques de la France à l’étranger.
  • 316 M. Van Laethem, Ambassadeur de France à Canberra, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères.
  • 317 Note de la sous-direction d’Europe méridionale. Politique extérieure du Portugal
  • 318 M. Kosciusko-Morizet, Ambassadeur de France à Washington, à. M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 319 Note de la Direction générale des Relations culturelles, scientifiques et techniques Affaires scientifiques. Politique spatiale française
  • 320 Compte-rendu. Audience de M. Kirilline, vice-président du Conseil des ministres de l’URSS, et de M. Patolichev, ministre du Commerce extérieur, le 20 juin 1972 à 17 h 30
  • 321 M. Chambon, Ambassadeur de France à Lima, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 322 Note de la sous-direction d’Europe occidentale. Entretien entre M. Maurice Schumann et M. Norbert Schmelzer, ministre des Affaires étrangères des Pays-Bas, à l’occasion de la visite en France de la reine Juliana Paris, 20 juin 1972 à 12 h 30
  • 323 M. Giovangrandi, Ambassadeur, Haut Représentant de la République française à Bangui, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 324 Note de la Direction Asie-Océanie. Entretien avec l’Ambassadeur du Pakistan
  • 325 Note de la Direction des Affaires politiques service des Pactes et du Désarmement. L’Italie et les MBFR
  • 326 M. Plantey, Ambassadeur, Haut Représentant de la République française à Tananarive, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 327 M. Plantey, Ambassadeur, Haut Représentant de la République française à Madagascar, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 328 M. Susini, Délégué général de France à Hanoï, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 329 Note pour le Ministre. Révision des accords de coopération avec les États francophones d’Afrique
  • 330 M. Kosciusko-Morizet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 331 M. Susini, Délégué général de France à Hanoï, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 332 M. Seydoux de Clausonne, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 333 M. Sauvagnargues, Ambassadeur de France à Bonn, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 334 Note de la Direction des Affaires africaines et malgaches. Relations franco-mauriciennes
  • 335 Note de la Direction des Affaires africaines et malgaches pour le Cabinet du Ministre. Coopération avec le Burundi
  • 336 Compte-rendu. du second entretien entre M. Pompidou et M. Bourguiba le jeudi 29 juin 1972, de 18 heures à 19 heures
  • 337 Compte rendu. Audience de M. Abrassimov, le 30 juin 1972, 16 h 15 à 16 h 30
  • 338 M. Winckler, Ambassadeur de France à Buenos Aires, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • INDEX DES NOMS DE PERSONNES

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DOCUMENTS DIPLOMATIQUES FRANÇAIS
1972

TOME I

(1er JANVIER – 30 JUIN)

 

1

NOTE
DE LA DIRECTION DES AFFAIRES POLITIQUES
SERVICE DES
PACTES ET DU DÉSARMEMENT

La France et l’Alliance atlantique

N.

Paris, janvier 1972.

Depuis plusieurs semaines, la politique de la France vis-à-vis de l’Alliance atlantique a fait l’objet de spéculations diverses, non seulement dans la presse mais aussi de la part de personnalités militaires et d’hommes d’État étrangers. C’est ainsi que l’amiral Anderson1, président du comité militaire de l’Alliance, M. Helmuth Schmidt2 et M. Luns3 ont exprimé récemment leurs opinions sur ce sujet. Chacun l’a fait à sa manière mais tous s’accordent à considérer que l’on assisterait à une évolution de notre attitude et que, sans revenir sur notre retrait de l’organisation militaire intégrée, nous paraissons enclins à adopter un esprit de coopération beaucoup plus marqué.

Les déclarations et les articles de presse dont il s’agit n’ont pas manqué de provoquer des réactions dans les pays de l’Est dont les capitales auraient dû pourtant être éclairées par les propos que le président de la République avait tenus lors de sa visite officielle à Moscou4 et qui réaffirmaient la position française, à savoir que si nous restions fidèles à l’Alliance, nous ne saurions reprendre place au sein de l’organisation militaire intégrée.

Quoi qu’il en soit, le sujet est à l’ordre du jour et appelle certaines observations, tant sur les dispositions d’esprit de nos partenaires que sur les circonstances qui ont pu conduire ceux-ci à les adopter.

Sur le plan subjectif, il est certain que les réactions de nos alliés sont commandées par les ressentiments que certains d’entre eux continuent à nourrir à l’égard de nos décisions de mars 19665 et par leur espoir de voir la conjoncture actuelle nous conduire à un retour vers « l’OTAN ». Ils analysent l’évolution de la situation en comptabilisant les déceptions qu’a fait apparaître la politique de détente – qu’il s’agisse des événements de Tchécoslovaquie, de l’expansion navale soviétique ou des difficultés rencontrées à Berlin – et en supputant les changements qui seraient intervenus en France à la suite du référendum d’avril 19696.

Mais il serait inexact de penser que seules ces réactions subjectives expliquent l’attitude de nos alliés. Un certain nombre de considérations de caractère objectif entrent également en ligne de compte.

On ne saurait perdre de vue que les décisions de mars 1966 ont précisément coïncidé avec le développement de la politique de détente. Quelques mois plus tard, l’Alliance elle-même se donnait pour tâche de promouvoir une telle politique tout en se contentant de veiller au maintien d’une certaine capacité de défense de l’Europe. De ce fait, nos propres décisions n’ont pas, jusqu’à une date relativement récente, posé de problèmes majeurs quant à leur application ; l’Alliance était entrée dans une sorte de période d’attente dans le domaine militaire et ses préoccupations portaient surtout sur les perspectives d’un éventuel désengagement américain qu’elle espérait pouvoir compenser par des réductions de forces dans l’autre camp.

Depuis l’arrivée au pouvoir du président Nixon7, le climat a changé.

Tout en annonçant que l’ère de la négociation avec l’Est succédait à celle de la confrontation, et tout en prétendant se démarquer de ses prédécesseurs en prônant entre Alliés une volonté accrue de consultation réciproque, le chef de la Maison Blanche, aidé d’ailleurs par les circonstances, cherchait à insuffler plus de mordant à l’Alliance. C’est ainsi qu’il lançait l’idée de donner à celle-ci une « nouvelle dimension » et de l’engager dans le combat pour la protection de « l’environnement ». C’est ainsi, surtout, qu’il alertait les Alliés sur la nécessité de réexaminer les problèmes de défense au seuil de la nouvelle décade. Le président Nixon devait exposer son sentiment sur ce point dans son discours du 23 février 1970 consacré à la situation mondiale. Dans le même temps, il réaffirmait l’intérêt de la consultation politique entre Alliés sur quelques points tels que le développement des relations Est-Ouest, le projet de Conférence européenne de sécurité, la négociation SALT8. L’élan que le président Nixon entendait ainsi imprimer à l’Alliance était évidemment de nature à favoriser un renforcement de la politique de blocs.

La France, de son côté, était donc conduite, d’une part, à se situer vis-à-vis de cette évolution et, d’autre part, à se prononcer sur certains problèmes concrets avec lesquels elle n’avait eu ni le temps ni l’occasion d’être confrontée au lendemain même de 1966.

Ces problèmes peuvent être examinés sous trois rubriques :

1) La consultation politique

Née de la guerre froide, l’Alliance atlantique a été conclue pour traduire, face aux craintes inspirées par l’expansionnisme soviétique, une communauté d’intérêts et d’idéaux entre les États-Unis et l’Europe occidentale ainsi que la volonté de la défendre par une action concertée. Il s’en est suivi l’institution d’une consultation politique permanente dont l’instrument est le Conseil et dont l’objet principal a été et demeure l’évaluation des relations Est-Ouest. Cette consultation ne se borne pas à un échange de vues ; elle tend à la définition de positions communes qui trouvent tous les six mois leur expression dans le communiqué publié à l’issue des réunions ministérielles du Conseil atlantique.

Une telle procédure qui n’aliène en rien notre liberté de jugement puisque l’unanimité est la règle, présente cependant le danger, à moins de voir les communiqués semestriels vidés de toute substance, de favoriser l’usage d’une politique de bloc à bloc. C’est pourquoi nous avons été conduits, notamment depuis 1968, à nous dissocier expressément de nos partenaires sur un certain nombre de points plus propres à refléter cette politique que nous désapprouvons qu’à promouvoir un véritable esprit de négociation avec l’Est. L’exemple le plus frappant a été celui de la réduction mutuelle et équilibrée des forces. Mais les Soviétiques, selon les besoins de leur politique, peuvent s’appliquer, forts de la lettre des communiqués, à relever, pour la dénoncer comme un alignement aux idées américaines, l’identité de vue que ces documents expriment plutôt que les différences d’approche existantes. C’est dans ce sens qu’ils ont exploité le communiqué de décembre 19709 et ses passages relatifs à la Conférence de sécurité européenne.

Il est incontestable, d’autre part, que les Américains se serviraient volontiers de leur poids spécifique dans l’Alliance et dans ses différents rouages pour faire entériner, sous le couvert de consultations, leurs propres conceptions et pouvoir ainsi, notamment, dans le cas des relations Est-Ouest, apparaître comme mandataires de l’Occident dans le dialogue qu’ils entretiennent avec Moscou.

Cet état de choses nous conduit à une attitude générale de réserve vis-à-vis de la consultation politique elle-même. Il ne semble pas que nous puissions nous en départir. Le comportement de nos partenaires européens ne permet guère de penser, quoiqu’ils en disent parfois, qu’ils se rallieraient volontiers à des vues correspondantes de celles de Washington. À nous en faire les porte-parole au sein du forum atlantique, nous irriterions d’autre part inutilement les Américains. Enfin, nous refuser à toute prise de position commune serait démentir l’intérêt que nous conservons à demeurer dans l’Alliance.

2) La coopération militaire

Restant dans l’Alliance, nous avons confirmé par cela même que nous continuions à considérer que la menace sur l’Occident n’était pas écartée et pouvait nous appeler à combattre auprès de nos alliés. C’est ce que nous avons expressément reconnu en leur déclarant, dès mars 1966, que nous étions prêts à nous entendre avec eux quant aux facilités militaires que nous nous accorderions mutuellement « dans le cas d’un conflit où nous nous engagerions à leurs côtés et quant aux conditions de la coopération de nos forces et des leurs dans l’hypothèse d’une action commune, notamment en Allemagne10. »

L’échange de lettres Ailleret-Lemnitzer11 a jeté, en juillet 1967, les bases de cette coopération. Les négociations qui, depuis lors, se sont déroulées entre le Commandement suprême en Europe et l’État-major des Armées ont progressé cependant très lentement et c’est seulement tout récemment qu’un premier accord, portant sur la défense aérienne, a été conclu (2 décembre 1970).

En ce qui concerne la coopération entre les forces terrestres et l’appui aérien, les discussions se poursuivent. On ne saurait se dissimuler qu’elles risquent de s’avérer difficiles compte tenu de notre projet d’étendre la coopération envisagée à la première armée et à la FATAC12 qui seront dotées d’engins nucléaires. Nos alliés et, bien entendu, au premier chef les Américains et les Allemands, seront sans doute plus que jamais soucieux de voir définir la forme de notre éventuelle participation à un conflit, mais leurs préoccupations seront alors malaisément conciliables avec notre détermination de conserver pleine et entière souveraineté sur l’emploi des moyens nucléaires dont disposeront nos forces. Comme l’indiquait récemment un journal allemand, à la suite d’indiscrétions commises dans la presse française sur la dotation de nos forces en armements Pluton13, et comme le disent les Britanniques à propos d’une coopération nucléaire éventuelle entre la France et le Royaume-Uni, nos alliés voudront sans doute que nos moyens tactiques soient, sous une forme ou sous une autre, intégrés à l’OTAN et que soit évitée, dans la mesure du possible, la création sur le théâtre européen d’un second centre de décision nucléaire.

C’est donc, dans ce domaine, vers des difficultés plutôt que vers des accommodements que nous nous acheminons. Ce qui en est dit dans la presse peut laisser croire le contraire et est évidemment de nature à alimenter d’un côté les illusions et de l’autre les critiques.

3) Activités pacifiques

En vertu de l’article II du Traité de l’Atlantique Nord, les Alliés se sont engagés à « développer les conditions propres à assurer leur stabilité et leur bien-être ». Ils ont également décidé « d’éliminer toute opposition de leurs politiques économiques internationales et d’encourager la collaboration économique entre chacune d’entre elles ou entre toutes ».

Dans la pratique, la coopération économique se traduit par des études et des échanges de vues et d’informations particulièrement sur le commerce Est-Ouest. La France participe à ces activités qui revêtent surtout un caractère académique et n’interfèrent pratiquement en aucune façon avec celles des autres organisations économiques auxquelles nous participons (CEE, OCDE, Commission économique pour l’Europe des Nations-unies). Elles ne sont ici citées que pour mémoire.

En revanche, au nom du développement « des conditions propres à assurer la stabilité et le bien-être », plusieurs de nos partenaires, et notamment les États-Unis, ont favorisé l’extension de la coopération non militaire au sein de l’OTAN. C’est à ce titre que fonctionne le comité scientifique de questions culturelles. C’est à ce titre également que le président Nixon a suggéré et a obtenu, à l’occasion du XXe anniversaire du Traité de l’Atlantique Nord14, la création d’un comité « sur les défis de la société moderne15 ».

Nous participons à ces différentes activités en prenant soin toutefois qu’elles ne tendent pas, sous prétexte d’efficacité, à l’établissement d’une sorte de « Communauté atlantique » qui, sans être pourvue de compétences supra nationales, introduirait chez ses membres, ne serait-ce qu’à la faveur d’une action auprès des experts qu’elles mobilisent, des normes ou des méthodes d’inspiration principalement américaine sans qu’un véritable contrôle puisse s’exercer sur cette forme subtile d’action.

Dans la pratique, l’application de la règle de l’unanimité, le souci également de plusieurs de nos partenaires de ne pas voir l’Alliance détournée de son objectif, font que, jusqu’à présent du moins, le risque ainsi dénoncé est en réalité très faible. On ne saurait nier d’autre part que ce risque est sans doute jusqu’à présent compensé par l’intérêt des informations recueillies sur la technique américaine à la faveur de ces activités. Mais il existe également chez les Américains une tendance à vouloir utiliser l’Organisation atlantique dans les domaines précités et notamment dans celui de l’environnement comme un instrument possible de dialogue « Communauté occidentale » avec l’Est notamment. Cet aspect politique du problème ne doit pas nous échapper16.

(PA/DT, Pactes 1971-1975, La France et l’Alliance, généralités, cote PAN-59-0, no 482)

1L’amiral sir Nigel Anderson, de nationalité britannique, est président du comité militaire de l’OTAN de 1968 à 1971.

2Helmut Schmidt, homme politique allemand né en 1918, est ministre de la Défense de la République fédérale d’Allemagne depuis octobre 1969.

3Joseph Marie Antoine Hubert Luns, homme politique néerlandais, est ministre des Affaires étrangères des Pays-Bas de 1956 à 1971, puis Secrétaire général de l’OTAN depuis 1971.

4Au sujet de la visite du président Pompidou à Moscou du 6 au 13 octobre 1970, voir D.D.F. 1970-II, nos 157, 161, 167.

5Le 7 mars 1966, la France décide de se retirer des forces intégrées de l’OTAN. Voir D.D.F. 1966-I, no 148.

6Le référendum du 27 avril 1969 porte sur le double projet de la régionalisation et de la transformation du Sénat, à la suite duquel le général de Gaulle annonce, le 28 avril, qu’il cesse d’exercer ses fonctions de président de la République.

7Richard Milhous Nixon, président des États-Unis depuis le 20 janvier 1969.

8SALT : Strategic Arms Limitation Talks. Voir plus loin la note no 415 du 4 décembre 1972.

9Le communiqué de la 49e session du Conseil de l’Atlantique nord tenu à Bruxelles du 4 au 5 décembre 1970 est reproduit dans le télégramme de REPAN-Bruxelles no 1993 du 4 décembre 1970. La CSCE est traitée dans les paragraphes 10 à 13, les MBFR dans les paragraphes 14 à 16. On y relève en effet un accord sans faille des pays de l’OTAN.

10Note du rédacteur : « Message du général de Gaulle au président Johnson du 7 mars 1966 ».

11Échange de lettres Ailleret-Lemnitzer. Voir plus loin la lettre de Michel Debré du 1er juin 1972.

12FATAC : Force aérienne tactique basée à Metz avec la première région aérienne.

13Armements Pluton : sont des armements atomiques tactiques. Voir plus loin la lettre de Michel Debré du 1er juin 1972.

14Le traité de l’Atlantique Nord est signé à Washington le 4 avril 1949.

15Le comité sur les défis de la société moderne ou CDSM est créé par l’OTAN le 6 novembre 1969. Sa création a été proposée lors de la réunion du XXe anniversaire de l’Alliance à Washington en avril 1969. Le président Nixon a demandé que soit créé un « comité qui explorerait les moyens grâce auxquels l’expérience et les ressources des pays occidentaux pourraient être mises en commun avec le maximum d’efficacité pour améliorer la qualité de vie de nos peuples » et qui aiderait l’homme du XXe siècle à apprendre « à vivre en harmonie avec son monde en rapide évolution ». Dès sa création il entreprend des études pour des projets pilotes : coopération à l’action pour l’environnement, pollution atmosphérique, traitement des eaux usées, pollution des mers.

16Note du rédacteur : « Ainsi le comité sur les défis de la société moderne comprend un sous-groupe traitant de la sécurité routière qui travaille principalement à l’initiative de l’industrie américaine. »

2

M. PUAUX, AMBASSADEUR DE FRANCE AU CAIRE, À M. SCHUMANN, MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES.

T. nos 2 à 4.

Le Caire, 3 janvier 1972.

 

(Reçu : 16 h. 05).

Entretien de M. Ortoli avec le président Sadate

Le ministre du Développement industriel et scientifique1 a été reçu le 2 janvier par le président El Sadate à qui il a remis le message de Monsieur le Président de la République.

J’exposerai par dépêche les résultats de la visite de M. Ortoli sur le plan de la coopération scientifique. Je note ici la réponse du chef de l’État égyptien2 au Ministre qui lui demandait comment se présentait la situation au lendemain du vote de l’Assemblée générale3.

M. El Sadate a retracé l’évolution de ses rapports avec les États-Unis depuis mai dernier. Washington avait « joué à cache-cache » avec lui. Il avait fait confiance aux Américains pendant huit mois, à l’issue desquels tout ce qu’on lui avait proposé était l’ouverture d’une négociation au Waldorf Astoria, dans laquelle M. Sisco4 jouerait le rôle de « catalyseur ».

Ceci n’était pas conforme à ce qu’il avait demandé à M. Rogers5 et qu’on lui avait ensuite promis, à savoir une prise de position nette des États-Unis eux-mêmes sur le règlement du conflit. Tout ce que cherchait Washington, en accord avec Israël, était de « maintenir la situation fluide ».

Dans ces conditions il ne pouvait que confirmer le préalable formulé dans son discours devant l’Assemblée le 11 novembre : il ne reprendrait pas les discussions bilatérales sur l’arrangement intérimaire aussi longtemps qu’Israël n’aurait pas donné une réponse positive au mémorandum Jarring du 8 février6.

À aucun moment de cet exposé critique de l’attitude américaine, mais formulé en termes non polémiques, M. El Sadate n’a mentionné la livraison de nouveaux Phantom à Israël7. Je rapproche ce silence des commentaires relativement modérés de la presse égyptienne depuis deux jours sur cette affaire qui occupe ses manchettes.

Le Président a exprimé à M. Ortoli au début et à la fin de l’entretien la reconnaissance de l’Égypte pour le rôle joué par la France dans le conflit et l’influence exercée par elle sur les pays d’Europe et à l’ONU en le priant de transmettre ses remerciements et sa considération à M. Pompidou.

(Afrique-Levant, Levant 1971-1972, République arabe d’Égypte, Relations avec la France, visites officielles, RAE-6-2, no 1905)

1François-Xavier Ortoli, né en 1925, inspecteur des Finances et depuis le 22 juin 1969 ministre du Développement industriel et scientifique dans le cabinet Chaban-Delmas.

2Anouar el Sadate. Voir D.D.F. 1971-II, no 268.

3L’Assemblée générale des Nations unies vote le 20 décembre 1971 la résolution no 2799 (XXVI) qui réaffirme que les territoires occupés doivent être restitués et que l’instauration d’une paix durable doit comprendre, outre le retrait des forces israéliennes, la cessation de toutes actions de belligérance, le respect de la reconnaissance de la souveraineté, l’indépendance politique, l’intégrité territoriale. La mission Jarring doit être remise en activité. Elle invite à coopérer pour garantir la liberté de navigation, réaliser le règlement juste du problème des réfugiés, garantir l’inviolabilité territoriale et l’indépendance politique de chaque État.

4Joseph Sisco est secrétaire d’État adjoint des États-Unis depuis 1965.

5William Pierce Rogers est secrétaire d’État des États-Unis depuis le 1er décembre 1968.

6Pour le mémorandum Jarring du 8 février 1971, voir D.D.F. 1971-I, no 89, no 103. La RAE répond le 15 février (note de la sous-direction du Levant du 19 février 1971, no 1907, non publiée).

7Les États-Unis ont approuvé le principe de livrer un supplément de Phantom à Israël (télégramme du Caire no 15 du 15 janvier 1972, déclaration du président Nixon sur l’équilibre des forces israélo-arabes, télégramme de Tel-Aviv no 7 du 3 janvier 1972, no 1938) non publiés.

3

M. SOUTOU, AMBASSADEUR DE FRANCE À ALGER, À M. SCHUMANN, MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES.

T. nos 24 à 28.

Alger, 4 janvier 1972.

 

(Reçu : 21 h. 23).

L’Algérie au seuil de l’année 1972

Dans le bilan de l’année écoulée que dressent les éditoriaux du 1er janvier, trois thèmes reviennent sous la plume des commentateurs algériens.

1) L’année 1971 aura été généralement désastreuse pour le Tiers monde : c’est le Pakistan « écartelé »1 comme l’écrit le Moudjahid2, la Palestine « victime de la plus grande spoliation de l’Histoire », la crise monétaire internationale3 dont les conséquences se répercutent durement sur les pays sous-développés sans qu’ils aient voix au chapitre.

2) En revanche, 1971 aura été pour l’Algérie l’année de la bataille pétrolière4, qui lui a permis de récupérer la propriété des richesses de son sous-sol et de mettre un point final à la décolonisation économique. Le plan quadriennal s’exécute « correctement ». Le pouvoir révolutionnaire a promulgué la charte agraire5 et celle de l’organisation socialiste des entreprises. Ce bilan inspire à Révolution africaine6 « un sentiment de profonde fierté ».

3) Enchaînant sur ce thème, les éditorialistes concluent : pour ce Tiers monde qui connaît tant de déboires, l’Algérie doit donc constituer une source d’inspiration. Elle lui montre la voie à suivre pour recouvrer sa personnalité économique.

Ces témoignages d’autosatisfaction de la presse officielle, pour factices qu’ils soient, traduisent un sentiment assez profond de soulagement à l’issue d’une année difficile pour l’Algérie. Celle-ci commence à sortir de la phase périlleuse qui a été marquée par la crise pétrolière et ses suites immédiates. Les contrats récemment conclus avec les sociétés françaises et américaines semblent devoir lui assurer un écoulement plus facile de sa production de pétrole en 1972 et par conséquent des ressources financières accrues.

Par ailleurs, les dirigeants de ce pays, qui viennent de consacrer un mois de réunions quotidiennes du Conseil de la révolution7 et du Conseil des ministres à faire le point, secteur par secteur, de la réalisation du plan quadriennal, sont aux prises avec des difficultés que la presse n’évoque que par allusion, mais ils ont sans doute conscience de progresser assez méthodiquement dans la voie du développement.

Le 1er mai 1971, à l’époque du « boycott pétrolier », le président Boumediene avait prononcé le discours de la colère. En octobre, dans son interview à la revue libanaise Ad destour, il exprimait son désenchantement. Aujourd’hui le ton, dans les sphères dirigeantes, est à un certain optimisme, moins flamboyant certes que celui de la presse et qui n’implique aucun relâchement du « volontarisme » algérien.

(Direction Afrique du Nord, Algérie, 1966-1975, situation politique intérieure, 0034SUP/33)

1Sous le nom de Bangladesh, le Pakistan oriental déclare son indépendance le 25 mars 1971. Il se voit imposer la loi martiale et est occupé par l’armée pakistanaise. La guerre civile éclate. L’Inde soutient le Bangladesh et envoie des troupes le 3 décembre 1971. Après une guerre de quinze jours, qui est la troisième guerre indo-pakistanaise entre les deux pays, les troupes pakistanaises se rendent le 16 décembre 1971 et un cessez-le-feu est décrété sur tous les fronts. Un accord signé à Shimla en juillet 1972 permet d’apaiser les tensions. Le Pakistan reconnaît le Bangladesh en 1974.

2El Moudjahid (Le Combattant) est un quotidien national d’information, organe central du FLN (Front de libération nationale) fondé pendant la guerre d’indépendance algérienne dans la clandestinité par le FLN. Le premier numéro a été publié le 1er juillet 1956 à Alger ainsi que les cinq numéros suivants. Par la suite, le journal fut fabriqué à Tetouan (Maroc) et à Tunis.

3La crise du système monétaire international a brutalement éclaté avec les décisions prises, le 15 août 1971, par le président américain Nixon : inconvertibilité du dollar non seulement en or mais dans les autres monnaies, refus de la convertibilité des droits de tirage spéciaux, surtaxe de 10 % sur les importations, décisions protectionnistes contraires aux règles du Fonds monétaire international et du GATT (Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce, institué le 30 octobre 1947), ainsi qu’aux engagements concernant les droits de tirage spéciaux.

4La nationalisation des hydrocarbures est annoncée le 24 février 1971 par le président Boumediene. Sur ce sujet se référer à D.D.F. 1971-1, nos 90 et 92.

5En 1963, sous la présidence de Ben Bella, une première réforme agraire a lieu en Algérie : la nationalisation des terres coloniales et la mise en place dans les exploitations nationalisées d’un système d’autogestion. En 1971, le président Boumediene promulgue les textes de la Révolution agraire qui étendent au secteur non colonial la politique de transformation des structures agraires. Le dispositif juridique comporte une Charte, une ordonnance et des textes d’application. Ordonnance nos 71 à 73 du 8 novembre 1971, publiée dans le Journal officiel de la République algérienne, 30 novembre 1971.

6Révolution africaine est un hebdomadaire algérien créé par l’avocat Jacques Vergès à la demande de Ben Bella.

7Le Conseil de la révolution est un organisme politique algérien mis en place le 19 juin 1965 par Houari Boumediene qui est en principe la source de toute légitimité en Algérie. Se reporter à la dépêche d’Alger no 271/AP du 14 mai 1971, non publiée.

4

NOTE
DE LA DIRECTION DES AFFAIRES POLITIQUES
ASIE-OCÉANIE

De quelques impressions sur la situation au Cambodge

N. no 2/CLV1.

Paris, 4 janvier 1972.

À l’occasion d’une récente valise sur Tokyo, j’ai pu séjourner à Phnom Penh du jeudi 16 au dimanche 19 décembre. De ce bref passage dans la capitale khmère, que je connaissais déjà, et des contacts relativement nombreux que j’ai pu y prendre je retiens les indications suivantes :

I. Atmosphère générale

Arrivant dans la ville au moment où les FANK2 venaient de subir de sérieux mécomptes sur la RN 6 (route Phnom Penh-Kompong Thom)3 et voyaient leurs positions de Taïng Kauk et de Prakham menacées, je m’attendais à y trouver non pas, comme le donnait à penser la presse, une atmosphère de siège, du moins une inquiétude diffuse.

En fait, j’ai été frappé par une absence totale de tension et j’ai pu constater au cours de mes déplacements dans les lieux publics comme dans les bourgades situées dans un rayon d’une vingtaine de kilomètres de la ville, que la vie y paraissait normale. La présence de la guerre ne se manifestait que par quelques chicanes sur les voies de sortie de la capitale, la présence de postes de gardes flanqués de sacs de sable à l’entrée des principaux édifices, enfin le passage épisodique de minces convois militaires dont l’allure était plus bon enfant que martiale. Il convient d’y ajouter, à la tombée de la nuit et du petit matin les détonations de tirs d’artillerie et de bombardements aériens qui semblent être considérées par la population comme un fond sonore normal.

En d’autres termes j’ai eu le sentiment de me trouver dans un Phnom Penh, aussi détendu que celui que j’avais connu au début de 1951, c’est-à-dire installé dans une guerre que l’insouciance et le fatalisme khmers avaient intégrée à la vie de tous les jours.

Cette attitude paisible de la population m’a semblé traduire un certain désenchantement et à tout le moins une indifférence à l’égard d’une guerre pourtant proche et inquiétante.

II. Appréciation de la situation militaire

Au moment où les forces nord-vietnamiennes venaient de démanteler l’opération Chenla II, de tronçonner les 20 000 hommes des FANK qui la menaient et s’en prenaient aux derniers îlots de résistance se trouvant au nord du carrefour de Skun, la situation militaire était certes préoccupante mais non dramatique.

1) Les FANK ont subi un revers sérieux qui élimine le quart environ de leurs forces opérationnelles. On remarquera toutefois que ce n’est pas le premier et qu’après chaque « aventure » du même ordre, les troupes gouvernementales ont « fait preuve d’une faculté de récupération qui jouera sans doute encore une fois ». Le matériel perdu dans une retraite proche de la débandade sera rapidement remplacé nombre pour nombre par les Américains, les hommes rejoindront par petits paquets les deux extrémités du dispositif (Kompong Thom et Phnom Penh) ; quant au moral des troupes, sans aucun doute sévèrement touché, il est probable qu’il se rétablisse dans des délais relativement courts.

2) Cet épisode militaire malheureux mais non désastreux traduit de profondes carences chez les FANK, notamment dans son encadrement et dans son commandement. Passée en moins d’une année de 35 000 hommes à 180 000 environ, l’armée cambodgienne ne dispose que de sous-officiers et d’officiers d’occasion formés au feu, qui ne font pas le poids face à des homologues particulièrement efficaces. Quant au haut commandement, il est inexistant non seulement parce qu’il a quelque difficulté à opérer à un niveau supérieur à celui du bataillon mais surtout parce qu’on ne lui fait pas jouer le rôle qui devrait être le sien.

J’ai recueilli de diverses sources cambodgiennes que cette opération de Chenla II avait été dirigée personnellement par le maréchal Lon Nol4 de son bureau de Phnom Penh sans que l’État-major général des FANK fût informé des dispositions adoptées (le Maréchal déplace les unités à sa guise et considère ce pouvoir comme sa prérogative essentielle). Le général commandant en titre de l’opération5 n’a joué, m’ont dit mes interlocuteurs, que celui de « planton » de Premier ministre, chargé de porter chaque jour, par hélicoptère, les instructions du Maréchal et de ramener par la même voie les exposés de situation dans les différents secteurs donnés de vive voix sur la zone d’atterrissage par les commandants d’unités.

Il s’y ajoute également les intrusions constantes du colonel Lon Non, frère du Maréchal, dans les opérations en cours, intrusions qui ont pour effet de les désorganiser et de conduire à des désastres (2 bataillons se sont trouvés ainsi décimés au début du mois de décembre dans des actions menées sur la défense périphérique de la capitale).

3) Il ne semble pas que le gouvernement de Phnom Penh puisse apporter des remèdes sérieux à ces anomalies. Les stages de formation de sous-officiers dans les camps du Sud-Vietnam ont sans doute des effets bénéfiques, mais ne permettent en fait qu’un saupoudrage d’unités dont le maréchal Lon Nol voudrait encore accroître le nombre, tant il est obsédé par l’idée de « gros bataillon ». En ce qui concerne le haut commandement, on voit mal comment il pourrait s’améliorer tant que le Premier ministre l’ignorera et maintiendra sa conception d’un commandement personnel et messianique. On peut donc raisonnablement penser que dans les mois à venir les FANK vont plafonner dans leur actuelle médiocrité.

Seront-elles dans ces conditions capables de maintenir l’équilibre précaire existant actuellement ? C’est possible à condition que le camp adverse ne fasse pas de progrès trop marqués et qu’il ne décide pas de modifier une stratégie qui apparaît à ce jour plus orientée vers des résultats psychologiques et politiques que militaires.

Il convient enfin de signaler que les unités khmères krom6 qui, formées par les Américains au Sud-Vietnam, ont constitué, au lendemain des événements de Phnom Penh, le fer de lance des forces gouvernementales, seraient usées et éprouveraient les plus grandes difficultés pour se reconstituer. Cet état de chose préoccupe vivement les Américains.

III. Du camp adverse

D’une manière générale, on ne pense pas à Phnom Penh que dans l’immédiat ou à moyen terme le camp adverse cherche à s’emparer de la capitale, ou même du « Cambodge utile » dont le contrôle par le gouvernement de Phnom Penh n’a jamais été mis en cause, même si dans cette zone essentielle des phénomènes de pourrissement apparaissent périodiquement.

Certains faits, constatés aussi bien par nos services que par ceux des Américains, donnent toutefois à réfléchir.

Les forces proprement nord-vietnamiennes et vietcong, estimées à 40 000 environ en mai-juin 1970, sont depuis lors en accroissement constant. Elles compteraient actuellement 60 000 hommes dont 15 000 au maximum s’opposeraient aux FANK, et le reste, c’est-à-dire, la plus grande partie, s’articule dans un dispositif essentiellement dirigé contre le Sud-Vietnam qui apparaît toujours leur objectif prioritaire.

Les Américains et les FANK ont également constaté que ces troupes, dont les qualités combattives et manœuvrières ne sont plus à démontrer, sont non seulement bien pourvues en armes et en munitions mais encore bénéficient depuis près d’une année d’un accroissement régulier et important de leur puissance de feu. La progression de leur équipement en mortiers, en artillerie, fusées, sans parler de l’apparition de pièces de DCA dans certains secteurs ne laisse pas de poser des questions sur leur comportement futur.

Le chargé d’Affaires des États-Unis paraît expliquer cette tendance par la nécessité dans laquelle les forces nord-vietnamiennes se trouvent de contrer l’amélioration de l’armement des FANK en accroissant leur mise en ce domaine. Il se peut qu’il en soit ainsi mais est-il exclu de penser également qu’on se trouve en présence de quelque chose de plus vaste (qui cadrerait avec ce que l’on sait de la manière dont la RDVN7 prépare de longue main son action militaire), de l’indice de la mise en place d’un appareil destiné à intervenir à longue échéance, par exemple à l’époque où le corps expéditionnaire américain sera pratiquement rapatrié, c’est-à-dire vers le début de l’été 1972 ?

Les forces relevant du FUNK8 et du GRUNK connaîtraient, elles aussi, selon mes divers interlocuteurs, une évolution parallèle aussi sensible. On les estime à plus de 30 000 hommes. D’après nos propres sources 60 bataillons ont été repérés et étiquetés avec certitude sur place (les Américains s’en tiennent à 40). Il s’y ajouterait quatre unités régimentaires, qui passeraient prochainement au nombre de 7. De là à penser que ces forces de la résistance khmère ont déjà, ou auront à bref délai, les premiers éléments d’une brigade, il n’y a qu’un pas à franchir.

Il est à observer que ces forces, dont une bonne partie fait plus figure de bandes ou de maquis que de véritables unités organiques, ont un armement en voie d’amélioration et selon des déclarations recoupées de ralliés un encadrement en cours de khmérisation. Confirmant des déclarations faites récemment à Paris par M. Chan Youran, « ministre de la Jeunesse et de l’Éducation populaire » du GRUNK, les officiers des FANK, déserteurs ou capturés au combat ne seraient plus « éliminés » mais suivant leur choix renvoyés en zone gouvernementale ou intégrés dans les forces du GRUNK.

Il en résulte que du côté américain on admet désormais et, c’est nouveau, qu’à côté d’une guerre étrangère se développe progressivement une guerre civile.

IV. Problèmes politiques

Les derniers revers des FANK ont eu, semble-t-il, des incidences plus sérieuses sur le plan politique que sur le plan militaire proprement dit.

L’échec de Chenla II a accru les dissensions entre les principaux leaders, le maréchal Lon Nol, Premier ministre, le prince Sirik Matak9, Premier ministre délégué, et M. Cheng Heng10, chef de l’État.

Le prince Sirik Matak, que l’amélioration de la santé du maréchal Lon depuis son retour d’Hawaï en avril dernier, a privé de l’exercice de la totalité du pouvoir que devait lui assurer la combinaison mise en place le 6 mai 1971, ne dissimule pas l’irritation que lui causent les initiatives croissantes du Maréchal dans tous les domaines, et insiste sur la nécessité de valoriser l’armée avant de la lancer dans des opérations offensives fondées sur des illusions (avec Chenla II, le Maréchal voulait établir entre Phnom Penh et Kompong Thom une « digue » destinée à couper les lignes de ravitaillement de l’adversaire entre la zone nord qu’il contrôle et les redoutes naturelles du sud-ouest où se développent des maquis). Dans l’entourage du Prince on semble en être arrivé à l’idée qu’il importe de mettre un terme à cette situation dangereuse en cantonnant le Maréchal dans des fonctions purement honorifiques, que la nouvelle constitution en cours d’élaboration pourrait lui réserver (président de la République).

M. Cheng Heng, chef de l’État, dont l’autorité et le crédit restent difficiles à apprécier est, lui aussi, fort inquiet. Il estime, soit11 que le Cambodge, si la guerre se prolonge, risque non seulement de perdre sa substance mais également son existence. Ses soucis rencontrent d’ailleurs ceux d’une large fraction des milieux avertis de la capitale : hauts fonctionnaires et hommes d’affaires qui avaient en mars 1970 favorisé l’éviction du Prince et l’accession au pouvoir du maréchal Lon Nol. Aujourd’hui, ils imputent à ce dernier, à son obstination, à ce qu’ils considèrent comme son appréciation irréaliste de la situation, les échecs militaires et la détérioration de la situation économique et financière du Cambodge. Est-ce à dire que ces éléments influents et modérés dépasseront le stade des critiques verbales, faites sur le ton confidentiel, pour tenter, par des actes, d’infléchir l’orientation actuelle ? C’est douteux. On a plutôt le sentiment qu’ayant perdu la foi dans une mutation politique qu’ils ont appelée de leurs vœux et à laquelle nombre d’entre eux ont collaboré, ils se réfugient dans un attentisme prudent. S’ils ne sont pas sihanoukistes, ils ne l’ont d’ailleurs jamais été, ils font montre de sentiments monarchistes qui seraient désormais largement répandus dans la capitale.

Certains d’entre eux ne se contentent pas, suivant la formule célèbre, de « survivre ». Mais ils envisagent les moyens d’entrer en contact avec l’autre camp pour mettre un terme à un conflit destructeur et fratricide. Connaissant l’exclusive jetée par le Prince et son gouvernement contre « l’équipe Lon Nol-Sirik Matak-Son Ngoc Thanh12, homologue de la trilogie Thieu13-Ky14-Khiem15, songent-ils à une combinaison intérimaire, sorte d’exécutif provisoire constitué de personnalités non compromises dans le coup d’État du 18 mars 1970 et en réserve de monarchie ? L’idée était en tout cas en filigrane dans certains propos, qui ont été tenus devant moi. Certains, le prince Kantol16 en particulier, vont d’ores et déjà plus loin en suggérant que dans le cadre d’éventuelles conversations de ce genre, la question de la nature du régime politique cambodgien soit laissée en suspens et soumise ultérieurement à référendum.

Pour l’instant le Premier ministre ne paraît pas décidé à céder la place même si son crédit se trouve compromis par les péripéties militaires des deux derniers mois. Plus que jamais persuadé d’être investi par le ciel d’une mission salvatrice il est fortement encouragé à rester à la barre par son frère et le groupe de pression militaire qui entoure ce dernier. Dans ces conditions il est douteux que de lui-même, surtout à un moment où sa santé s’améliore, il accepte de céder la place. Pour l’évincer, il faudrait naturellement autre chose que des conciliabules dans les ministères et des critiques respectueusement voilées.

Il en serait sans doute différemment si les Américains décidaient de confier la direction du pays à une autre personnalité. Si leurs préférences vont sans nul doute au prince Sirik Matak, j’ai eu le sentiment qu’ils ne sont pas disposés actuellement à modifier la situation présente de peur de déclencher à Phnom Penh un processus de coups d’État, qui, à l’instar de ce qui s’est passé au Vietnam après l’élimination de M. Ngo Dinh Diem17, ne pourrait être que dommageable, sur tous les plans, au camp gouvernemental. On ne peut toutefois exclure qu’un nouveau revers militaire sérieux des FANK les amènerait à revoir leur position et à opérer à chaud une opération à laquelle ils paraissent très réticents mais que pourrait commander le souci de ne pas dépenser leur assistance en pure perte.

Enfin il m’a été confirmé de diverses parts que dans les campagnes de la zone contrôlée par le gouvernement, où les populations ont à souffrir des bombardements aériens et des exactions des FANK comme des forces sud-vietnamiennes, une vive nostalgie pour les « temps heureux du prince Sihanouk »18 se développe et s’appuie sur un sentiment monarchique que n’a pu entamer l’action psychologique du gouvernement en faveur du régime républicain.

V. Rapports franco-khmers

Le contentieux politique qui nous sépare de Phnom Penh ne paraît pas avoir entamé le capital de sympathie dont nous disposons dans le pays. En de multiples occasions il m’a été donné d’entendre que les sentiments d’amitié à l’égard de notre pays restaient vivaces. Tout se passe comme si les difficultés croissantes rencontrées par le gouvernement de Phnom Penh ainsi que la fin de certaines illusions à l’égard de l’aide d’autres pays amis poussent les Khmers à considérer que la France reste, en fin de compte, le meilleur garant de la sauvegarde et de la survie du Cambodge.

Les responsables et l’élite khmers souffrent visiblement d’un complexe de frustration et ne dissimulent pas qu’ils se sentent mal-aimés. Aussi guettent-ils avec anxiété dans la presse et dans nos gestes ce qui pourrait être interprété comme l’indice de notre part d’une meilleure appréciation de leur position, voire d’un changement de notre attitude de réserve à leur égard.

Ce contexte éminemment affectif des relations franco-khmères, qui a de tous temps prévalu, n’est pas sans receler des dangers. Il fait naître chez nos partenaires des espoirs et également des désillusions souvent non fondées. Dans la situation difficile où le gouvernement cambodgien se trouve bénéficions-nous sans doute d’une certaine marge de manœuvre, mais il serait imprudent d’en abuser car un sentiment de vexation à propos d’une question mineure pourrait provoquer un point de rupture et de regrettables actions.

Arrivé à Phnom Penh peu de temps après le retour de Paris de M. Sok Chong, deuxième vice-Premier ministre qui venait d’assister, à la fin novembre, à une réunion relative à la constitution d’un fonds de soutien du riel, j’ai eu l’occasion d’apprécier sur place le caractère émotionnel des réactions khmères à notre endroit. Alors que notre décision de ne pas participer à ce fonds était apparemment comprise, on nous faisait vif grief d’avoir soi-disant saboté un dîner que le négociateur cambodgien avait voulu organiser en l’honneur d’hommes politiques français. Et de présenter cette affaire où, ainsi que le sait le Département, la responsabilité des autorités françaises n’est pas en cause, comme la pierre de touche de notre mauvais vouloir à l’égard de Phnom Penh. Les explications conformes aux faits données par notre chargé d’Affaires sur cette question ont apporté un soulagement notable. Il n’en reste pas moins que notre représentation à Phnom Penh se trouve constamment à la merci d’incidents de ce genre le plus souvent imprévisibles.

Sur le fond de notre politique il m’est apparu en revanche que les autorités cambodgiennes avaient fait un effort de compréhension et qu’elles se résignaient à accepter les conséquences que nous avions tirées des événements depuis mars 1970.

Dans ce contexte, le maintien de notre coopération culturelle, économique et financière prend à leurs yeux une valeur particulière et est considéré comme le test de notre volonté de ne pas nous désintéresser du Cambodge.

(Asie-Océanie, Cambodge, 1966-1979, 117QO/309)

1Cette note est rédigée par Yves Robin, conseiller des Affaires étrangères, à la section politique (Cambodge) du service Extrême-Orient de la sous-direction Asie-Océanie de la direction des Affaires politiques du Département depuis février 1970.

2Forces armées nationales khmères (FANK).

3Le 20 août 1971 les FANK lancèrent l’opération Chenla II qui avait pour but de rouvrir la route nationale no 6 entre Phnom Penh et Kompong Thom, assiégé depuis un an. L’objectif fut atteint le 25 octobre, mais dès le lendemain une contre-offensive nord-vietnamienne parvint à couper la RN no 6 et à encercler une grande partie des forces cambodgiennes. Les combats cessèrent le 3 décembre après que les FANK eurent perdu les effectifs de dix bataillons et un tiers de leur matériel. Après l’échec de Chenla II l’initiative des opérations passa définitivement aux forces communistes.

4Lon Nol, chef d’État-major des forces armées royales khmères (FARK) depuis 1955, président du Conseil des ministres cambodgien du 25 octobre 1966 au 1er mai 1967 et à nouveau depuis le 14 août 1969. Président de la République du Cambodge à partir du 10 mars 1972.

5Général Hou Hang Sin, officier cambodgien commandant de l’opération Chenla II.

6Les Khmers Krom (« Khmers d’en bas ») sont les membres de la minorité khmère du Vietnam et vivent pour la plupart au sud du pays, dans le delta du Mékong.

7République démocratique du Nord-Vietnam (RDVN).

8Front uni national du Kampuchéa (FUNK), créé le 23 mars 1970 par le prince Sihanouk en même temps que le gouvernement royal d’union nationale du Kampuchéa (GRUNK).

9Prince Sisowath Sirik Matak, vice-président du Conseil des ministres cambodgien à partir 14 août 1969, en charge de l’Intérieur, de la Sécurité, de l’Éducation nationale et des Affaires religieuses. À partir du 13 février 1971, suite à la maladie de Lon Nol, il est investi « temporairement » de l’ensemble des responsabilités civiles et militaires incombant normalement au président du Conseil des ministres. Le 6 mai 1971 il devient président du Conseil délégué, Lon Nol demeurant chef du gouvernement, il démissionne le 18 mars 1972.

10Cheng Heng, était le président de l’Assemblée nationale qui a voté la destitution du prince Norodom Sihanouk le 17 mars 1970. À cette occasion, il deviendra chef provisoire de l’État cambodgien jusqu’à sa démission le 10 mars 1972.

11Mot rayé dans le texte.

12Son Ngoc Thanh, Premier ministre cambodgien du 14 août au 16 octobre 1945 puis à partir du 18 mars 1972.

13Général Nguyen Van Thieu, chef de l’État sud-vietnamien depuis le 19 juin 1965, président de la République depuis le 31 octobre 1967, réélu le 3 octobre 1971.

14Général Nguyen Cao Ky, Premier ministre sud-vietnamien du 19 juin 1965 au 31 octobre 1967, puis vice-président de la République jusqu’en octobre 1971.

15Tran Thien Khiem, Premier ministre sud-vietnamien depuis 1969.

16Prince Norodom Kantol, Premier ministre cambodgien du 6 octobre 1962 au 19 octobre 1966.

17Ngo Dinh Diem (1901-1963), président du Conseil de l’État du Vietnam (juin 1954-octobre 1955), puis président de la République du Sud-Vietnam jusqu’à son assassinat lors du putsch de novembre 1963.

18Prince Norodom Sihanouk, roi du Cambodge de 1941 à 1955, chef de l’État cambodgien à partir de 1960. Déposé le 18 mars 1970, il préside à partir du 23 mars 1970 le Front uni national du Kampuchéa (FUNK), et à partir du 5 mai 1970 le gouvernement royal d’union nationale du Kampuchéa (GRUNK).

5

M. PLANTEY, AMBASSADEUR, HAUT REPRÉSENTANT DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE À TANANARIVE, À M. SCHUMANN, MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES.

D. no 05/CM.

Tananarive, 4 janvier 1972.

Incidents entre militaires français et civils malgaches

J’ai l’honneur de faire savoir au Département que le dimanche 26 décembre, en fin de journée, quelques dizaines de militaires français en civil, dont certains fêtaient leur prochaine libération, se sont querellés, dans Tananarive, avec de jeunes Malgaches.

L’incident qui a débuté dans un bal – « pour les beaux yeux d’une belle » titre Le Courrier de Madagascar – a ensuite mis aux prises, dans la principale artère de la capitale, environ deux cents jeunes Tananariviens assez excités et des militaires français, qui, très inférieurs en nombre, s’étaient réfugiés dans divers bars longeant cette avenue.

L’intervention de gendarmes, d’un détachement de Forces républicaines de Sécurité et d’une patrouille de militaires français a permis de calmer les esprits et de disperser les manifestants.

Malgré la présence de nombreux badauds, les affrontements n’ont fait que quelques blessés légers et peu de dégâts matériels (quelques bris de glaces). Un soldat français, atteint à la tête par un jet de pierre, a cependant été hospitalisé pour observation mais son état n’inspire aucune inquiétude.

Cet incident regrettable, survenu à quelques semaines des élections présidentielles malgaches1 et peu de temps après les remous provoqués ici par la fausse annonce, publiée dans la presse, de l’envoi de renforts de troupes françaises dans la Grande Île, est évidemment exploité par les journaux de l’opposition qui demandent, une nouvelle fois, la disparition des bases militaires françaises installées à Madagascar2. En revanche, la presse locale a relaté ces incidents en termes modérés et de manière objective.

Il ne faut cependant pas exagérer l’importance de cette affaire qui n’a pas dépassé le stade d’une querelle entre jeunes, dont certains étaient probablement sous l’emprise de l’alcool. Bien que la police malgache ait tendance à penser qu’il s’agisse de provocations systématiques dues à de jeunes extrémistes malgaches, ces incidents n’ont jamais revêtu un caractère anti-français, nos compatriotes civils qui se trouvaient sur les lieux n’ayant pas été pris à partie.

Il convient de noter que la coopération entre les militaires français et les responsables malgaches de l’ordre a été totale et très efficace en cette occasion.

Le général Bigeard3, qui a rendu compte de ces événements au chef d’État-major des Armées4, a sanctionné sévèrement cinq militaires français et a consigné les troupes françaises dans leur quartier jusqu’au 28 décembre. Il a en outre pris des dispositions pour que de semblables incidents ne se renouvellent pas ; les mesures prises se sont révélées efficaces puisqu’aucun incident n’a marqué les fêtes de fin d’année.

(DAM, Madagascar, 1970-1975, 337QONT/27)

1Les élections présidentielles se déroulent le 30 janvier 1972.

2Les Forces armées françaises occupent encore deux garnisons au lieu de 16 en 1960 et de 8 en 1963. Ces garnisons, dans leur ensemble, correspondent à l’occupation d’une zone des Hauts-Plateaux qui constitue la « Base des Plateaux » Tananarive-Ivato où est installé l’État-major du général commandant supérieur des forces françaises du Sud de l’océan Indien et l’État-major du commandant de l’Air, et la base stratégique de Diego-Suarez où est situé l’État-major de l’amiral commandant la zone maritime de l’océan Indien. La France a conservé une antenne de transit à Tamatave et un service d’escale aérienne à Tulear. Par ailleurs, une station de repérage de satellites et d’engins spatiaux de la NASA est installée à Imerintsiatosika (province de Tananarive) conformément aux accords conclus le 7 octobre 1963 entre Madagascar et les États-Unis ; un détachement de la Royal Air Force est installé à l’aérodrome de Majunga depuis le 15 mars 1966. Ce détachement participe au contrôle britannique du Canal de Mozambique dont le maintien n’est plus souhaité des autorités malgaches.

3Le général Marcel Bigeard prend le commandement le 7 août 1971 des Forces françaises présentes dans l’océan Indien à Tananarive. Il obtient sa troisième étoile le 1er décembre 1971.

4Le général Gabriel Ramanantsoa, militaire de carrière dans l’armée française, sorti de l’École militaire spéciale de Saint-Cyr, rejoint l’armée malgache au moment de l’indépendance de Madagascar, le 26 juin 1960, il est promu général de brigade en 1961 puis général de division en 1967, il devient rapidement chef d’État-major général des armées malgaches, poste qu’il occupe jusqu’en 1972.

6

M. SCHUMANN, MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES, À M. SEYDOUX DE CLAUSONNE, AMBASSADEUR DE FRANCE À MOSCOU.

T. nos 11 à 15.

Paris, 6 janvier 1972, 12 h 53.

Réservé. Immédiat.

 

« Le Président de la République

 

 

Paris, le 31 décembre 1971.

Monsieur le Secrétaire général1,

Je vous remercie d’avoir bien voulu me faire part à l’occasion de la fin de cette année de quelques-unes de vos réflexions concernant les rapports entre nos deux pays. J’ai été particulièrement sensible à la façon dont vous avez évoqué votre visite en France. Soyez sûr que cette rencontre demeure également très présente dans notre souvenir et que le gouvernement français, ainsi d’ailleurs que l’ensemble de la population, est pleinement conscient de l’importance et de la signification qu’elle a revêtues. Je me félicite de constater que les vœux que nous avons alors formés ensemble de voir la coopération entre la France et l’URSS dans tous les domaines se poursuivre et se développer ont depuis lors trouvé une confirmation solennelle devant les plus hautes instances dirigeantes de votre pays. Pour ma part, je puis vous assurer que la politique fondée sur l’énoncé des principes et sur la déclaration franco-soviétique du 30 octobre 19712 demeure une des orientations fondamentales de la France en matière de relations internationales.

Vous avez mentionné la position du gouvernement français au sujet du projet de Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe. Il s’agit d’une attitude déjà ancienne fondée sur l’espoir que nous avons de voir une telle réunion marquer une étape importante sur la voie de la détente en Europe, en vue de surmonter la division du continent en blocs. Encouragés par l’heureuse conclusion des arrangements entre les autorités allemandes compétentes, prévus par l’accord quadripartite du 3 septembre dernier3, nous restons en faveur de l’ouverture sans délai de la préparation multilatérale de cette conférence. Nous l’avons en toutes occasions marqué sans ambiguïté.

Permettez-moi de m’associer au souhait que vous formulez de voir les consultations et les échanges d’informations se poursuivre et s’approfondir entre nos deux ministères des Affaires étrangères, conformément à ce qui est maintenant devenu une tradition. Il me paraît en effet important que nous puissions nous concerter et rester mutuellement informés aussi complètement que possible de nos préoccupations respectives. Ceci vaut notamment en ce qui concerne les problèmes actuellement les plus graves comme ceux qui se posent en Asie et au Proche-Orient.

Mon épouse se joint à moi pour vous présenter, ainsi qu’à Madame Brejneva, l’expression de mes vœux les plus sincères pour l’année qui va s’ouvrir. Je souhaite qu’elle voie la consolidation et le renforcement des liens qui unissent nos deux peuples.

Veuillez agréer, Monsieur le Secrétaire général, l’assurance de mes sentiments de haute considération.

Signé : Georges Pompidou ».

Fin de citation.

(Collection des télégrammes, Moscou 1972)

1Le président Pompidou répond à la lettre du Secrétaire général Brejnev par laquelle celui-ci remerciait le chef de l’État français de l’avoir reçu au mois d’octobre 1971 à l’occasion de sa visite en France et se félicitait de l’évolution favorable des relations franco-soviétiques.

2L’énoncé des principes et la déclaration franco-soviétique du 30 octobre 1971, adoptés à la fin de la visite en France de Leonid Brejnev, ont défini les orientations fondamentales que Paris et Moscou entendaient suivre en matière de politique étrangère. Se reporter à D.D.F. 1971-II nos 186 et 193.

3L’accord entre les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et l’Union soviétique sur Berlin en date du 3 septembre 1971 prévoyait en effet la négociation d’arrangements entre la RFA et la RDA concernant leurs rapports mutuels. Ces arrangements sont intervenus le 11 décembre 1971 et leur conformité avec l’accord quadripartite reconnu le 20 décembre suivant par le gouvernement français.

7

NOTE
DE LA DIRECTION DES NATIONS UNIES ET ORGANISATIONS INTERNATIONALES
POUR LA
DIRECTION DES AFFAIRES ÉCONOMIQUES ET FINANCIÈRES

Relations commerciales de pays africains avec l’Afrique du Sud et la Rhodésie

N. no 2.

Paris, 6 janvier 1972.

Confidentiel.

À l’occasion de toutes discussions sur l’apartheid, la décolonisation et la situation dans le Sud-Ouest africain qui ont eu lieu pendant la dernière session de l’Assemblée générale des Nations unies1 (Assemblée plénière, Commission politique spéciale, 3e et 4e Commissions), les ventes d’armes de la France à l’Afrique du Sud ont été évoquées. Si certains pays se sont contentés d’allusions, d’autres, comme l’Ouganda, la Tanzanie et la Zambie nous ont cités nommément.

En outre, les résolutions adoptées sur la politique de l’apartheid contiennent des dispositions condamnant les pays qui vendent des armes et qui font du commerce avec l’Afrique du Sud, la Rhodésie et les territoires portugais d’Afrique, dispositions qui nous visent sans toutefois nous nommer.

Résumé des informations

Pages
XLI, 950
ISBN (PDF)
9782807604551
ISBN (ePUB)
9782807604568
ISBN (Relié)
9782807601451
Langue
français
Date de parution
2017 (Septembre)
Mots clés
diplomatie environnement terrorisme relations internationales
Published
Bruxelles, Bern, Berlin, Frankfurt am Main, New York, Oxford, Wien, 2017. XLI, 950 p.

Notes biographiques

Ministère des Affaires étrangères (Éditeur de volume)

La collection Documents diplomatiques français se compose de plusieurs séries. Ce volume s’insère dans la série « Depuis 1954 », dirigée par Maurice Vaïsse, professeur des universités à Sciences Po. Il a été préparé par Colette Barbier, docteur en histoire, Antoine Daveau, diplômé d’études supérieures, Philippe Husson, ministre plénipotentiaire, Françoise Pequin, conservateur en chef honoraire des Archives du ministère des Affaires étrangères et du Développement international, et Jean-Christophe Heckers, secrétaire de la Commission.

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