Le français en diachronie
Dépendances syntaxiques, morphosyntaxe verbale, grammaticalisation
Résumé
Extrait
Table des matières
- Couverture
- Titre
- Copyright
- Sur l’auteur/l’éditeur
- À propos du livre
- Pour référencer cet eBook
- Table des matières
- Introduction
- I. Relations de dépendance au sein du syntagme, de la proposition, ou de la « phrase »
- La reconfiguration des relations de dépendance, trois exemples illustratifs (Lene Schøsler)
- De la dépendance à l’autonomie : coprédication et prédication seconde en ancien et en moyen français (Bernard Combettes)
- La disparition du sujet nul en ancien français et la continuité référentielle (Daniéla Capin / Pierre Larrivée)
- La structuration du discours démonstratif en ancien français – les procédés de topicalisation dans la traduction du De inventione de Cicéron (Ondřej Pešek)
- De la période à la phrase : le témoin lequel (Mathieu Goux)
- II. Morphosyntaxe verbale
- Le parfait d’expérience et l’évolution de la relation passé composé – passé simple (Denis Apothéloz)
- Apparition et évolution du passé surcomposé en français (Marine Borel)
- L’apprentissage du français classique par la princesse danoise Leonora Christina. Interlangue, interférence et variation (Jan Lindschouw / Lene Schøsler)
- Les facteurs de choix de l’auxiliaire en ancien français : étude quantitative (Patrick Caudal / Heather Burnett / Michelle Troberg)
- III. Grammaticalisation des catégories mineures
- L’expression « indéfinie » de la personne par les SN déterminant + quidam. Un cas de transcatégorialisation original ? (Catherine Schnedecker)
- De l’emploi interjectif des conjonctions : le cas de CAR devant impératif dans les textes médiévaux (Daniéla Capin / Julie Glikman)
- Les emplois du marqueur discursif Esgar ! et des séquences « Regarde(z)/Esgarde(z), P » du moyen français au français préclassique (Evelyne Oppermann-Marsaux)
- Participes présents, grammaticalisation et contraste : pendant et obstant (français/espagnol) (Flor Bango)
- Une famille qui fait ‘suer’ : problèmes d’analyse des néologismes médiévaux sudoral, sudorable, resudation et desudation (Michèle Goyens / Céline Szecel / Kristel Van Goethem)
- Titres de la collection
La linguistique diachronique, après l’âge d’or du 19ème siècle, a connu une certaine disgrâce au 20ème siècle – en lien avec l’accent mis par Ferdinand de Saussure sur la synchronie et peut-être plus encore, si l’on en croit Alain Peyraube, avec la réception de Saussure aux États-Unis au début du 20ème siècle :
Les études de grammaire diachronique ont été incontestablement la parente pauvre de la recherche linguistique au cours du siècle dernier. On rend habituellement Saussure responsable de cette situation : sa fameuse dichotomie synchronie/diachronie aurait constitué une véritable coupure épistémologique par rapport à la période précédente (dernier quart du XIXe siècle), dominée par les néogrammairiens. Rien n’est moins sûr. (…) Bloomfield et les structuralistes américains ont davantage pris la dichotomie comme un dogme, et cette position a été perpétuée par les différents courants issus ensuite des grammaires formelles. (Peyraube 2004 : 135)
Il est certain que le générativisme a accentué ce mouvement, dans la deuxième moitié du siècle. A ce stade, même un romaniste consacré comme Paul Imbs semblait prêt à renoncer à la diachronie, comme en témoigne l’anecdote suivante :
Vers 1962, le regretté Paul Imbs, l’un des maîtres de la linguistique française, déclarait à peu près ceci à un petit groupe d’universitaires qui l’entouraient : « La linguistique historique ou diachronique a fait son temps ; elle a été incapable d’expliquer, par exemple, une phrase aussi simple que ‘s’il faisait beau demain ; j’irais à la campagne’. Aujourd’hui nous avons heureusement des méthodes synchroniques et des théories pour faire la lumière sur ce point et d’autres ». (Lanly 1999 : 199).
Cependant, après avoir été laissée de côté pendant plusieurs décennies au profit des études synchroniques, l’histoire des langues, et spécialement celle de leur évolution interne, connaît depuis une trentaine d’années un indéniable regain d’intérêt, tant en France qu’à l’étranger. En témoignent les événements récurrents dédiés aux recherches en diachronie depuis les années 90, tels que, par exemple, l’International Conference of Historical Linguitics ← 9 | 10 → (ICHL), et, plus spécifiquement pour le français, le colloque Diachro depuis les années 2000, le colloque de la Société Internationale de Diachronie du Français (SIDF) depuis 2011. En témoigne aussi l’apparition de nouvelles revues, telles que le Journal of historical pragmatics depuis les années 2000, plus récemment, le Journal of historical linguistics et, pour le français, la revue Diachroniques. L’attention croissante portée aux phénomènes de grammaticalisation, aussi bien en typologie (par ex. Pagliuca 1994) qu’en linguistique française (Marchello-Nizia 2006), et le cadre d’analyse, voire la théorie, qui s’est développé conjointement, a en outre largement contribué au renouvellement de ce champ d’études.
L’émergence des bases textuelles de grande taille, en particulier des bases enrichies linguistiquement, comme l’est la Base de Français Médiéval (153 textes d’ancien et de moyen français, pour plus de 4,1 millions de mots, dans sa dernière version), et le développement d’outils permettant de les exploiter, ont aussi joué un rôle majeur. Le fait de pouvoir désormais prendre en compte des quantités importantes de données a eu au moins deux conséquences majeures pour les études. Cela a permis d’une part d’opérer des quantifications à plus grande échelle, et d’affiner ainsi la chronologie des changements, d’autre part de mieux prendre en compte la variation, étroitement liée au changement, qu’elle soit interne aux textes, ou qu’elle soit liée au domaine, à la forme, au registre ou au dialecte des textes. L’exploitation de ces nouveaux grands corpus n’a pas pour autant éliminé les travaux sur des corpus plus restreints, qui seuls permettent une analyse approfondie et détaillée des données. Cet examen minutieux des données est particulièrement nécessaire pour qui travaille sur des états anciens de la langue, pour lesquels nulle intuition de locuteur natif ne peut venir seconder l’analyse des résultats. Les recherches diachroniques se caractérisent donc désormais par l’alliance complémentaire et fructueuse de ces deux types d’études sur corpus. On notera aussi une tendance accrue à se pencher sur des données non littéraires, ces dernières donnant à voir des phénomènes langagiers parfois bien différents (et possiblement précurseurs) de ceux observables dans les textes littéraires, qui ont reçu pendant des décennies les faveurs des chercheurs. Ayres-Bennett et Rainsford (2014), dans l’introduction des actes du premier colloque de la SIDF (2012), constataient la prévalence encore forte ← 10 | 11 → des données littéraires dans les études, en particulier celles portant sur les états les plus anciens de la langue. Les organisateurs de la seconde édition du colloque de la SIDF avaient fait des sources moins exploitées l’une des thématiques du colloque (voir Ayres-Bennett et al., sous presse) : il semble que l’intérêt croissant pour ce type de données soit une tendance désormais bien installée, même si leur faible disponibilité (sans même parler de leur numérisation) reste encore un frein à leur étude, en particulier pour ce qui concerne le français médiéval.
Le développement des bases textuelles devrait en outre permettre à la linguistique contrastive de prendre un nouvel essor, dans la mesure où de nombreuses langues disposent désormais de corpus quantitativement importants, qu’il s’agisse de langues romanes (français : Base de Français Médiéval, Base du Dictionnaire de Moyen Français, Frantext ; occitan : corpus de Ricketts ; italien : Opera del Vocabolario Italiano, Morfologia dell’Italiano in DIAcronia ; espagnol : CORDE, corpus del español ; portugais : CIPM, corpus do português), ou d’autres langues (pour nous limiter aux langues européennes, on peut citer : le COHA ou les corpus Penn pour l’anglais, Kali pour l’allemand, Taalbank pour le néerlandais, entre autres). On peut regretter que la diachronie contrastive, qu’elle mette à profit ou non ces outils, reste encore une possibilité sous-exploitée. Mais il faut surtout se féliciter qu’elle commence à émerger, comme en témoignent ici même les contributions de Flor Bango (français-espagnol), Jan Lindschouw et Lene Schøsler (français-danois), et Michèle Goyens, Céline Szecel et Kristel Van Goethem (français-latin).
Présentation des chapitres
Section 1. Autonomie et dépendance aux niveaux micro et macro-textuels
Les relations de dépendance au sein du syntagme, de la proposition, de la « phrase », ou même au sein d’unités textuelles plus larges, ont évolué dans l’histoire du français. Plusieurs chapitres de ce volume rendent compte ← 11 | 12 → de ce type de changements, qu’il s’agisse d’un mouvement vers une plus grande dépendance, ou au contraire vers une plus grande autonomie, dans les structures linguistiques de tous niveaux.
Lene Schøsler ouvre ainsi ce volume par l’étude de trois cas de reconfiguration des relations syntaxiques survenues au cours de l’histoire du français. Il s’agit en premier lieu de la reconfiguration du syntagme nominal, avec le report progressif des marques de cas, de genre et de nombre du nom (en latin et, dans une moindre mesure, en ancien français) vers le déterminant (dès l’ancien français, et plus systématiquement en français moderne). Les deux autres cas concernent l’évolution de constructions spécifiques : la construction trivalentielle avec pronom datif du type je lui coupe la tête, réanalysée comme bivalentielle, et la grammaticalisation de la construction je le vois qui arrive impliquant une proposition relative attributive, complément d’un verbe de perception. Elle montre que ces phénomènes constituent différents types de changement paradigmatique, au sens de Hjelmslev (1963).
Dans sa contribution, Bernard Combettes s’attache à la distinction entre deux constructions, la coprédication et la prédication seconde, et montre que la seconde est issue de la première. Il retrace cette évolution depuis l’ancien français, et met en évidence le rôle joué par certaines configurations syntaxiques, en particulier la présence de sujets postposés ou de compléments régis, qui ont conduit à la réanalyse de la relation entre le verbe conjugué et le coverbe. La restructuration de la zone préverbale en moyen français a joué par la suite un rôle décisif, permettant en outre un élargissement des relations sémantiques entre coverbe et verbe conjugué, et le maintien de la continuité référentielle. Les modifications qui ont accompagné cette évolution se situent donc sur les plans syntaxique, sémantique et discursif.
Le chapitre de Daniéla Capin et Pierre Larrivée traite de la disparition du sujet nul à partir de l’étude d’un corpus de textes légaux du Nord de la France. Les auteurs s’interrogent sur l’évolution éventuelle de la relation du sujet nul et de son antécédent, à une époque où le sujet nul est en recul. Ils observent, dans leur corpus, une relative stabilité dans le fonctionnement du sujet nul, qui conserve un antécédent hautement accessible et traduit ainsi une continuité référentielle forte. En revanche, ← 12 | 13 → le pronom il réfère progressivement à des antécédents moins accessibles cognitivement, mais plus proches.
Ondřej Pešek s’intéresse dans sa contribution à la structuration du discours, étudiant l’articulation des structures informationnelle et communicationnelle dans une traduction française médiévale du De Inventione de Cicéron. Passant en revue les enjeux textuels et syntaxiques de la topicalisation, il analyse les stratégies discursives du texte analysé, et conclut que le topique est une entité discursive particulière, non réductible aux catégories syntaxique ou lexicale, tandis que le thème est une entité dynamique, qui peut coïncider avec le topique. La mise en regard de la traduction médiévale avec le texte latin d’origine et avec une traduction moderne lui permet en outre de mettre en évidence l’absence, dans la première, de marquage explicite du changement de topique.
Dans le dernier chapitre de cette section, Mathieu Goux envisage l’évolution de la période à la phrase à travers celle du pronom-déterminant lequel. Après avoir envisagé les propriétés syntaxiques, sémantiques et référentielles de cette forme, il montre que, dans le cadre de la période, lequel se comportait davantage comme un instrument de liaison que comme un subordonnant, et met en évidence, à partir d’une étude sur corpus, les différentes fonctions de réorientation du discours que la forme pouvait remplir. La fonction d’organisateur du continuum textuel disparaît au 18ème siècle, parallèlement au remplacement progressif de la période par la phrase, structure dans laquelle lequel apparaît de plus en plus intégré, abandonnant son rôle de connecteur au profit de celui de subordonnant.
Section 2. Morphosyntaxe et Temps verbaux
L’intérêt croissant depuis plus de 20 ans pour les études syntaxiques n’a pas éclipsé celles portant sur la morpho-syntaxe. En ce domaine, la vitalité des travaux portant sur le verbe est incontestable, comme en témoignent les contributions rassemblées dans la deuxième section du recueil, qui portent sur l’évolution de certaines alternances de temps (avec une perspective méthodologique renouvelée intégrant l’étude de l’interlangue), sur l’émergence des formes surcomposées et sur le choix de l’auxiliaire. ← 13 | 14 →
Dans sa contribution, Denis Apothéloz s’intéresse à un emploi peu étudié jusqu’ici pour le français, le « parfait d’expérience » (autrement appelé parfait existentiel), la signification des énoncés d’expérience étant caractérisée, avant tout, par une « assomption d’advenue ». Après une description fine de cet emploi spécifique du passé composé en français moderne, l’auteur en retrace l’émergence. Se concentrant sur la période qui va du moyen français au français classique, il montre que la valeur de parfait d’expérience n’était pas réservée au passé composé mais pouvait aussi être véhiculée par le passé simple. Le recours à différents descripteurs permet d’affiner les usages respectifs et leur évolution, et apporte des éléments nouveaux à la réflexion sur les rapports complexes entre passé simple et passé composé.
Dans sa contribution, Marine Borel s’intéresse au « passé surcomposé », du type j’ai eu fait, dont elle étudie l’apparition et l’évolution depuis la fin du 12ème siècle, en partant de la distinction que connaît le français moderne entre l’emploi « général » et un emploi « régional ». S’appuyant sur une analyse fine des exemples, elle souligne combien il est difficile de définir précisément le rôle joué par les formes surcomposées anciennes, et d’expliquer les raisons de leur apparition. Celle-ci n’est en tout cas pas liée au besoin de remplacer un passé antérieur peu à peu tombé en désuétude, comme en attestent les datations des différentes formes et de leurs emplois. Elle met en outre en évidence le fait que les formes anciennes ne correspondent pas à l’emploi « régional ».
Associant les perspectives diachronique et didactique, Jan Lindschouw et Lene Schøsler étudient l’interlangue française de la princesse danoise Leonora Christina (1621–1698), explorant ainsi l’apprentissage d’une langue étrangère dans une période cruciale de changement et de codification. Ils analysent en particulier les variations morphologiques du système verbal de la Princesse, en essayant de déterminer dans quelle mesure ces variations révèlent des différences prévisibles entre sa langue maternelle (L1), le danois, et la langue cible (L2), le français. Ils montrent également que ces variations reflètent en partie celles du français de l’époque, Leonora Christina choisissant généralement les variantes archaïsantes, choix que l’on peut supposer lié à la manière dont elle a appris le français.
Dans leur contribution, Patrick Caudal, Heather Burnett et Michelle Troberg étudient la distribution des auxiliaires estre et avoir en ancien ← 14 | 15 → français, à partir de deux textes des 12ème et 13ème siècles. Les critères habituellement retenus – transitivité/réflexivité, agentivité du sujet et télicité – s’avèrent insuffisants, en particulier la télicité, qui présente un caractère non catégorique et ne permet pas de rendre compte de manière satisfaisante d’un nombre élevé de cas, comme le met en évidence une première étude. Fondée sur une ontologie riche des interprétations aspectuo-temporelles et sur une classification affinée des catégories, une seconde étude aboutit à des résultats plus probants et dresse un profil sémantico-syntaxique d’estre comme auxiliaire à faible transitivité tandis qu’avoir se caractérise par une forte transitivité.
Section 3. Grammaticalisation, Lexicalisation et Pragmaticalisation
Le processus de grammaticalisation et les processus qui présentent certaines affinités avec ce type de changement suscitent toujours de nombreux travaux. Ceux qui sont présentés ici portent sur des catégories mineures (prépositions, conjonctions, pronoms, marqueurs discursifs, suffixes) et correspondent à différents types de changement linguistique. Certains relèvent de la grammaticalisation au sens propre ; d’autres en revanche correspondent à des phénomènes plus marginaux, d’autant plus intéressants qu’ils ne constituent pas des grammaticalisations typiques, qu’ils soient à la limite de la lexicalisation ou de la pragmaticalisation.
L’objectif de la contribution de Catherine Schnedecker est de rendre compte de l’usage de quidam en français moderne. Pour cela, elle part des descriptions du fonctionnement de quidam en latin, puis s’attache à l’évolution de son fonctionnement en français, en s’appuyant sur des données issues de Frantext, et, pour la synchronie moderne, de Wortschatz. Mettant en évidence certains des changements qui ont affecté cette forme un peu particulière, elle montre ainsi que les caractéristiques sémantico-référentielles de quidam ne correspondent pas aux descriptions lexicographiques traditionnelles, et que quidam, apparu en français au 14ème siècle, s’inscrit en français moderne à la croisée de la grammaire et du lexique.
Daniéla Capin et Julie Glikman s’intéressent dans leur contribution à un emploi particulier de car, qui n’a pas survécu en français moderne : car ← 15 | 16 → sert à renforcer un énoncé injonctif, emploi qu’elles qualifient d’« injonctif » ou « interjectif ». Reprenant diverses analyses de ce phénomène à la lumière de théories récentes, elles montrent que ce car injonctif doit être rattaché à la description générale de car : « un seul et même car s’applique à des contextes pragmatiques différents de manière différente. L’interprétation ne dépend pas de la forme, mais du choix pragmatique ».
Parmi un ensemble d’interjections issues de verbes de perception, Evelyne Oppermann-Marsaux étudie dans sa contribution l’évolution d’une forme qui, à la différence d’autres formes du même type, ne s’est pas maintenue dans la langue : l’interjection e(s)gar, dérivée du verbe de perception visuelle esgarder. Elle pose la question de la spécificité de cette forme vis-à-vis de formes proches, notamment regarde(z). Sur la base d’une étude sur corpus (DMF et Frantext), elle note que la disparition de esgar n’a pas favorisé un renforcement de regarde(z), comme l’on aurait pu s’y attendre : on doit dès lors se demander comment rendre compte de la marginalisation de regarde(z) interjectif et, inversement, du maintien de écoute(z).
Dans sa contribution, Flor Bango observe l’évolution des participes présents latins en -ns, -ntis dans les langues romanes, et s’intéresse de plus près au cas du français et de l’espagnol pendant/pendiente et obstant/obstante. Elle met en lumière les parallélismes entre les chemins parcourus par ces différentes formes dans les deux langues, mais aussi les divergences, comme en témoignent notamment l’émergence de pendant comme préposition en français, et de no obstante comme marqueur concessif en espagnol.
Dans leur contribution, Michèle Goyens, Céline Szecel et Kristel Van Goethem abordent la question de la formation de la terminologie médicale en français. Elles montrent que ce processus est lié aux premières traductions de traités latins en langue vernaculaire. Partant de l’étude détaillée d’un cas de néologisme médical, elles montrent que les néologismes médicaux créés au cours du Moyen Âge et formellement proches de l’élément latin dont ils sont issus auraient plus de chances de se lexicaliser que des dérivés ou des composés réalisés à partir de bases morphologiques françaises. ← 16 | 17 →
Références
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Kroch, A., et A. Taylor. 2000. The Penn-Helsinki Parsed Corpus of Middle English (PPCME2). Department of Linguistics, University of Pennsylvania. CD-ROM, 2ème édition, version 4 (<http://www.ling.upenn.edu/ppche-release-2016/PPCME2-RELEASE-4>).
Kroch, A., B. Santorini et L. Delfs. 2004. The Penn-Helsinki Parsed Corpus of Early Modern English (PPCEME). Department of Linguistics, University of Pennsylvania. CD-ROM, 1ère édition, version 3 (<http://www.ling.upenn.edu/ppche-release-2016/PPCEME-RELEASE-3>). ← 17 | 18 →
Kroch, A., B. Santorini et A. Diertani. 2016. The Penn Parsed Corpus of Modern British English (PPCMBE2). Department of Linguistics, University of Pennsylvania. CD-ROM, 2ème édition, version 1 (<http://www.ling.upenn.edu/ppche-release-2016/PPCMBE2-RELEASE-1>).
Résumé des informations
- Pages
- 412
- Année de publication
- 2017
- ISBN (PDF)
- 9783034325189
- ISBN (ePUB)
- 9783034325196
- ISBN (MOBI)
- 9783034325202
- ISBN (Broché)
- 9783034325134
- DOI
- 10.3726/978-3-0343-2518-9
- Langue
- français
- Date de parution
- 2017 (Février)
- Published
- Bern, Berlin, Bruxelles, Frankfurt am Main, New York, Oxford, Wien, 2017. 412 p., 48 tabl., 15 graph.