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Vous avez dit espace commun?

de Silvana Segapeli (Éditeur de volume)
©2022 Collections 460 Pages
Série: Action publique / Public Action, Volume 20

Résumé

Vous avez dit espace commun ? reformule le débat sur les biens communs à partir de la question des espaces de vie, c’est-à-dire des lieux qui se structurent à partir de réseaux de relations et de collaboration civique tissés entre les habitants. La situation pandémique, parce qu’elle amplifie les risques de ségrégation spatiale, d’inégalités et de recours à l’entre-soi et aux principes d’exclusion, en fait aujourd’hui un sujet central.
Interroger les espaces de vie, de la ville et de son territoire, permet donc, d’une part, de comprendre le rôle de nouvelles formes de gouvernance dans la définition d’un horizon post-capitaliste, et dans l’exploration d’alternatives soutenables de co-design, co-projettation et co-construction, et d’autre part, d’identifier les régimes de partage, les connaissances et pratiques de citoyenneté active qui se profilent comme éléments d’innovation sociale et urbaine.
Les approches théoriques et les études de cas, qui s’articulent dans cet ouvrage, montrent que les Commons sont bien plus que l’ensemble des biens non rivaux et non exclusifs : ils constituent, au-delà d’une modalité de résistance à la privatisation débridée du capitalisme, une pratique instituante.
La variété des modes de vie est appréhendée ici à travers la diversité des concepts d’espace et leur inéluctable corrélation, dans un jeu de regards croisés entre l’Italie et la France, ouvrant à un apprentissage réciproque.
Auteurs : Jean Attali, MariaLuisa Barelli, Sara Basso, Maria Bottiglieri, Francesca Bragaglia, Simona Calvagna, Roméo Carabelli, Estelle Carlier, Valter Cavallaro, Juliette Charron, Cristina Dalla Torre, Clémence Dupuis, Gilda Farrell, Benedetta Giudice, Francesca Gori, Paola Gregory, George-Henry Laffont, Charlotte Limonne, Ugo Mattei, Danièle Méaux, Andrea Membretti, Jimmy Meersman, Giusi Pappalardo, Elisa Ravazzoli, David Robin, Davide Rolfo, Laura Saija, Florence Sarano, Silvana Segapeli, Laura Socci, Katia Stachowicz, Géraldine Texier-Rideau, Vanessa Mascia Turri, Elena Vigliocco et Angioletta Voghera.

Table des matières

  • Couverture
  • Titre
  • Copyright
  • À propos de l’auteur
  • À propos du livre
  • Pour référencer cet eBook
  • Sommaire
  • Préface
  • Ce qui reste : l’époque des délaissements (Jean Attali)
  • Introduction
  • Vous avez dit espace commun ?  (Silvana Segapeli)
  • Formes citoyennes de cogestion des communs
  • L’espace est un doute. Le rôle du commun dans le réenchantement de la ville (Silvana Segapeli)
  • Le Mouvement des Biens Communs au tournant de la « Cavallerizza » à Turin (Ugo Mattei)
  • Quel concept d’espace commun? (Gilda Farrell)
  • Biens communs et pactes de coopération décentralisée (Maria Bottiglieri)
  • Contribution juridique à un modèle repensé de la gouvernance des biens communaux en France : Origines et postérité d’un espace commun pluriséculaire (Jimmy Meersman)
  • Pratiques de résistance, pratiques de citoyenneté
  • Pratiques de jeu dans la représentation et la réorganisation des espaces communs : le projet « J’habite ici » dans le quartier Le Vallette à Turin (MariaLuisa Barelli & Paola Gregory )
  • Un regard approfondi sur le concept d’innovation sociale et son lien avec les biens communs (Francesca Bragaglia)
  • Colombie : pratiques de résistance. Le quartier Moravia de Medellín (Elena Vigliocco)
  • Les espaces communs de gestion des ressources en eaux urbaines (Vanessa Mascia Turri)
  • « Réinventons nos places », quels acteurs pour l’espace public ? (Juliette Charron)
  • Pratiques de commoning et stewardship pour la gestion des ressources dans les territoires de montagne dans un contexte en changement. Exploration d’études de cas dans le Trentino, Italie Cristina Dalla Torre, Francesca Gori, (Andrea Membretti & Elisa Ravazzoli)
  • Ruralités contemporaines et espaces partagés
  • L’art de cultiver le partage. Construire des espaces communs pour une nouvelle « ville publique » (Sara Basso)
  • Habiter avec l’hostile dans l’espace commun territorial. Saint-Eloy-les-Mines, ses voitures et son usine (Clémence Dupuis)
  • Vers des communs territoriaux en Val de Loire. Retours sur des expériences de caractérisation de ressources et de modalités d’action pour faire territoire autrement (Roméo Carabelli & George-Henry Laffont)
  • L’Habitat participatif : une solution pour dynamiser la ruralité ? (Charlotte Limonne & Katia Stachowicz)
  • Nouveaux espaces de vie, nouvelles formes de gouvernance
  • Les récentes politiques de régénération urbaine à Turin. Les projets Co-City et AxTO (Valter Cavallaro & Laura Socci)
  • Le projet du commun : expériences turinoises. Nouvelles pratiques, éthiques et formes sensibles de gouvernance (Silvana Segapeli)
  • Dialogue avec une œuvre
  • Saint-Étienne vue par la photographie (Danièle Méaux)
  • Le projet à l’épreuve des communs
  • Les choses changent. Éducation, pandémies et espaces communs : une mise à l’épreuve (Davide Rolfo)
  • Les espaces communs et l’avenir des territoires (Florence Sarano)
  • Révéler les communs territoriaux de Rive-de-Gier : chronique et critique de la place de travaux pédagogiques dans une recherche action (Georges-Henry Laffont)
  • Construire une culture commune autour des marges métropolitaines clermontoises (Géraldine Texier-Rideau & David Robin)
  • La co-gouvernance des paysages
  • La co-gouvernance pour des paysages partagés et communs (Benedetta Giudice & Angioletta Voghera)
  • Le projet qui devient paysage. Leçons tirées du processus de renaissance de la Gare « Simetina » de San Marco (Simona Calvagna, Giusi Pappalardo & Laura Saija)
  • La territorialisation des politiques paysagères, une contribution à l’établissement de communs territoriaux. Étude du dispositif des Espaces Naturels Sensibles (Estelle Carlier)
  • Bibliographies
  • Biographies
  • Iconographie
  • Remerciements
  • Action publique
  • Titres parus

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L’espace est un doute. Le rôle du commun dans le réenchantement de la ville

Silvana Segapeli

Résumé

Comment ré-enchanter la ville après une crise ? Cette étude défend l’hypothèse selon laquelle le ré-enchantement de la ville demande l’identification des valeurs d’une co-évolution, celles qui relient l’être vivant à son environnement et la communauté avec son milieu.

Les capacités de transformation de l’action collective (Harvey, 2012), le pouvoir de la communauté (Sennett, 2020) et la praxis instituante des biens communs (Dardot, Laval, 2014), considérés comme forces synergiques, pourront permettre de re-penser les trames de la ville, en repartant des espaces communs de relation, dans la dimension « micro » du quartier et à l’échelle des espaces de contact (Choay, 2003).

Abstract

How can a city be reenchanted after a crisis? This study defends the hypothesis according to which the process of city re-enchantment requires the identification of co-evolutionary values in order to connect the living being to its environment, the community to its milieu. The transformative capacities of collective action (Harvey, 2012), the community’s power (Sennett, 2020) and the instituting praxis of the commons (Dardot, Laval, 2014), once considered as synergic forces, allow us to rethink the city’s fabric, starting from the common spaces of relationship, in the« micro »dimension of the neighbourhood up to the scale of contact spaces (Choay, 2003).

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Transitions

« J’aimerais qu’il existe des lieux stables, immobiles, intangibles, intouchés et presque intouchables, immuables, enracinés ; des lieux qui seraient des références, des points de départ, des sources :

Mon pays natal, le berceau de ma famille, la maison où je serais né, l’arbre que j’aurais vu grandir (que mon père aurait planté le jour de ma naissance), le grenier de mon enfance empli de souvenirs intacts...

De tels lieux n’existent pas, et c’est parce qu’ils n’existent pas que l’espace devient question, cesse d’être évidence, cesse d’être approprié. L’espace est un doute : il me faut sans cesse le marquer, le désigner ; il n’est jamais à moi, il ne m’est jamais donné, il faut que j’en fasse la conquête1. »

On a parlé de confusion éthique. Pendant les mois de confinements successifs on a pu assister à de nombreux débats sur la valeur de la survie et sur la persistance inquiétante d’un état d’exception (Agamben, 2020 ; Zizek, 2021), parce que la pandémie nous a pris au dépourvu, et dans les peurs qu’elle a engendrées il y avait principalement celle de ne pas faire assez pour la limiter : des fortes limites ont ainsi été posées. Le résultat est que la dimension sociale de notre existence s’est fortement réduite, que nos structures temporelles ont été effacées et que notre relation à l’espace a changé.

Il y a au moins une leçon importante à retenir de l’expérience doulou-reuse de la pandémie, celle qui nous servira à avancer d’une manière différente à travers la série de transitions – sociale, économique, écologique, énergétique, urbaine, démographique, digitale – qui nous attendaient déjà et qui sont dans la majorité des cas en cours. La pandémie a juste dévoilé la fragilité du système économique et social néolibéral et mis en exergue la nécessité, et désormais l’urgence, de changer notre relation à l’environnement et aux ressources matérielles et humaines, vus en termes de biens communs.

De nombreux sociologues, au moins deux décennies plus tôt, avaient illustré les dangers de l’état de séparation entre tous les individus, comme l’un des effets néfastes du néolibéralisme – Zygmunt Bauman au début des années 2000 avait décrit notre société occidentale figurativement comme « liquide2 » – mais on n’avait pas encore compris qu’il était temps de transiter de la société de masse, avec sa rhétorique et parfois ses impostures, ←30 | 31→vers la multitude où le rôle de chaque individu est pertinent, notamment pour la production de nouvelles subjectivités (Hardt, Negri, 2017). L’idée de co-construire une nouvelle société et de développer une intelligence différente du système de relations avec l’environnement, de co-construire des nouvelles écologies, est devenue d’un seul trait absolument urgente.

Le régime de transitions auquel la planète entière est soumise, de la transition écologique à la transition climatique, demande qu’une attention centrale soit restituée à notre relation au monde, c’est-à-dire à la relation entre l’être humain et la nature : « (…) l’absence d’un monde commun à partager3 » est devenue physique mais aussi symbolique dans un manque d’idéal de partage en Occident. Cette relation problématique avec l’environnement a montré son paroxysme, en termes de dérégulation et d’inégalités, au moment de l’irruption de la pandémie.

Maintenant que nous commençons à voir de plus grandes spirales d’optimisme grâce à l’arrivée des vaccins, nous sommes submergés par une nouvelle peur, celle que les traces des bouleversements vécus pendant la crise sanitaire puissent persister dans nos villes, dans nos quartiers. Car dans le vacarme de la pandémie on a aussi vécu une transition sociale qui nous a mis face aux risques et aux conséquences des ségrégations spatiales, des inégalités croissantes, du recours à l’entre-soi et aux principes d’exclusion. On a également fait l’expérience intensive d’une transition accélérée vers le numérique, celle qui nous a encore plus rapidement fait glisser d’une société du territoire à une société de la plateforme, gérée par Big Tech. Les dispositifs numériques ont déplacé le terrain des relations sur le plan virtuel ; la « perte des sens » due à la mutation numérique était déjà devenue une dimension caractéristique de notre société, la pandémie n’a fait qu’aiguiser le phénomène.

« De même que les guerres ont légué à la paix une série de technologies néfastes, des barbelés aux centrales nucléaires, ainsi il est fort probable qu’on essayera de poursuivre même après l’urgence sanitaire les expérimentations que les gouvernements n’avaient pas pu mener auparavant : les dispositifs numériques ainsi remplaceront dans les écoles, dans les universités et dans tout lieu public, la présence physique qui restera cantonnée, avec les précautions nécessaires, à la sphère privée et à l’enceinte du foyer. En cause, il n’y a rien de moins que l’abolition pure et simple de l’espace public4 ».

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Les peurs d’Agamben nous montrent bien que la crise sanitaire, comme dans un jeu de matriochkas, est emboitée dans d’autres crises, sévères et bien plus enracinées, qui se sont enfin manifestées à travers elle. On ne sait si la crainte d’une disparition de l’espace public, et surtout des relations humaines qui le structurent, s’établit sur des présupposés concrets, mais on a pris désormais conscience des valeurs urbaines, environnementales et sociétales à défendre ; cette connaissance profonde pourrait nous permettre de traverser les transitions en cours de manière soutenable.

Comment recommencer alors ? Tout d’abord, il faudrait renoncer à l’idée malsaine du « retour à la normalité » (Latour, 2020). Il faudrait en revanche lire avec attention les signes qui nous permettront de repartir autrement. Notre nouvelle urgence sera de réapprendre à vivre les lieux, en réactivant un lien avec le territoire.

Comment ré-enchanter la ville après la crise ?

« C’était une tempête différente de toutes celles qu’il avait déjà traversées. Et désormais, il était habitué aux naufrages. Ils scandaient le temps. Ils servaient à se souvenir. Une certaine chose s’était produite avant le troisième naufrage, une autre après le cinquième. Sindbad ressentait, plutôt que de l’angoisse, une étrange, ivre, in-conscience, presque un sentiment de soulagement. Non seulement il s’était égaré, mais les points cardinaux avaient disparu5 ».

La « distanciation » qui s’est installée pendant la crise sanitaire a, en quelque sorte, mis en cause l’idée de communauté en tant que principe d’organisation sociale. On a parlé de « distanciation sociale » et non de « distanciation physique » ou de « distanciation interpersonnelle » probablement parce qu’il s’agit d’un « nouveau paradigme d’organisation de la ←32 | 33→société, c’est-à-dire d’un dispositif essentiellement politique » (Agamben, 2020), mais il est toujours difficile de mesurer les menaces qu’un phénomène en cours peut apporter.

« La première chose que la vague de panique [liée à la crise sanitaire] qui a paralysé le pays montre avec évidence est que notre société ne croit plus en rien sauf à la vie nue6 » continue Agamben. La vie nue, entendue comme pure condition biologique, séparée de la dimension spirituelle de l’être, est à la racine de nombreuses distorsions de notre société actuelle et le processus d’une baisse de la valeur esprit n’est pas intrinsèquement lié à la pandémie : il date depuis longtemps, au point que Max Weber en avait parlé en termes de désenchantement. La crainte que la distanciation sociale puisse devenir le nouveau paradigme d’organisation sociale, en se greffant à cette scission imposée entre esprit et matière, n’est pas totalement infondée et suscite de nombreuses réflexions. Ré-enchanter la vie, ré-enchanter la ville, cela pourrait être une réponse.

Dans notre système biopolitique, par opposition auquel il faudrait inventer une alter-économie post-capitaliste et un nouveau pacte social et écologique, la question la plus urgente qui se pose – du point de vue de notre centre d’intérêt – est probablement : comment ré-enchanter la ville après une crise ? Puisque ré-enchanter la ville signifie trouver les valeurs d’une co-évolution qui relient l’être vivant à son environnement, notre chemin ira vers un développement local auto-soutenable qui reconnecte la communauté avec son milieu. « Ré-enchanter le monde, c’est le faire revenir dans un contexte de milieux associés » (Stiegler, 2016).

Ré-enchanter la ville signifie aussi se re-lier au flux de l’histoire, de la tradition – autrement dit cultiver la sensibilité aux cultures locales, suivre leur « médiance » (Berque, 2003) –, et en même temps trouver de nouveaux ancrages aux lieux, de nouvelles formes d’urbanité. Concrètement, pour ce faire, il faudrait repenser les espaces urbains, les « espaces de vie », car nos notions de lieux, de proximité, d’espace urbain vont changer ou sont déjà en train de muter. Va-t-on par exemple renverser les modèles de reproduction uniforme et standardisée des tissus urbains, la legacy de la ville moderne ? Va-t-on accueillir dans le projet la culture de la rue ? – celle qui nous permet, comme disait Gaetano Pesce, de cultiver nos différences –, ou bien encore, va-t-on arrêter la prolifération de simulacres dont Michael Sorkin, déjà dans les années 1990, se plaignait ? Les villes, ←33 | 34→comme il le disait si bien, devraient être des lieux de joie pour la multitude qui les anime : « Comme défi, les villes d’aujourd’hui doivent à la fois embrasser l’esprit du pluralisme démocratique et élaborer les instruments de leur sens particulier d’identité. C’est précisément la valeur de substitut de leur pluralité qui fait des parcs thématiques un modèle sinistre, hostile à la véritable différence et à la réelle invention, qui recycle des images uniquement comme service de vente. En revanche, les villes devraient être des lieux de joie7 ». On peut en retenir que ré-enchanter la ville signifie également se soustraire à l’homologation des espaces, aux logiques de « marketing expérientiel », aux projets top-down destructeurs de biodiversité, et retrouver la créativité, que d’une certaine manière le capitalisme cognitif avait tenté de reprendre, face au désenchantement du monde. Culture et innovation peuvent être des moteurs pour une régénération profonde, basée sur la construction d’un imaginaire collectif qui aura chassé toutes les fausses images, les « simulacres » du bien-être.

La croissance métropolitaine a provoqué une perte de lien avec le milieu associé, les villes du General Intellect ont perdu leur dimension organique, elles sont anti-spatiales et déterritorialisées. Il faudrait, par le biais d’une économie de l’attention, créer des espaces de vie urbaine ouverts aux usages et aux pratiques des habitants et des citoyens, des pratiques qui correspondent à notre être à la fois corps et esprit, des pratiques qui soient le résultat du vivre ensemble.

Si le dialogue crée le lieu, comme l’écrit Ivan Illich, c’est avec les habitants qu’il faudra produire les nouvelles valeurs de l’urbanité : la qualité des espaces se mesure à la relation avec l’environnement (à la fois humain et social) et à l’enrichissement des modes de vie, ce qu’en anglais on appelle attainability. La pandémie a certainement fait resurgir les concepts de l’écosophie, et maintenant plus que jamais nous réalisons la véridicité de la prophétie de Guattari8 qui prônait une articulation éthico-politique entre les trois registres de l’écologie : l’univers de l’environnement, celui des rapports sociaux (écologie sociale) et celui de la subjectivité humaine (écologie mentale).

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Fig. 1 : Cumiana 15, un nouvel espace commun à Turin, fruit d’un pacte de collaboration dans le cadre du programme UIA Co-City. Dans l’image, l’entrée avec une médiatrice et la présentation du lieu : « un chantier, une usine, une place ».

Le fait que ce travail de ré-enchantement puisse se conduire à partir d’une pandémie n'est pas un aspect accessoire, cela crée une axiomatique des « régimes d’attention » (Boullier, 2014) qui regroupe tous les phénomènes relevant de la crise. Le besoin socio-anthropologique est concrètement celui d’une activité visionnaire qui puisse inventer à la fois les synergies – en termes d’opposés complémentaires –, les notions opératoires et les principes mobilisables.

La transition vers le commun

« La culture des communs transforme aujourd’hui jusqu’aux mouvements sociaux et politiques, l’éducation populaire et la participation citoyenne. Un nouvel exemple en est offert ces jours-ci avec l’occupation des théâtres un peu partout en France. Rien de tel que d’observer les modes d’organisation des militants fondés sur les assemblées ouvertes, la gouvernance collégiale, les élections sans candidats, les outils et les principes de fédération, pour se rendre compte de l’impact des communs dans le domaine politique9 ».

Résumé des informations

Pages
460
Année
2022
ISBN (PDF)
9782875743978
ISBN (ePUB)
9782875743985
ISBN (MOBI)
9782875743992
ISBN (Broché)
9782875743961
DOI
10.3726/b19429
Langue
français
Date de parution
2022 (Mars)
Published
Bruxelles, Berlin, Bern, New York, Oxford, Warszawa, Wien, 2022. 460 p., 29 ill. en couleurs, 78 ill. n/b, 6 tabl.

Notes biographiques

Silvana Segapeli (Éditeur de volume)

Silvana Segapeli Architecte et docteure en projet architectural et urbain, maitre de conférences en ville et territoires, à l’ENSASE - École nationale supérieure d’architecture de Saint-Étienne.

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Titre: Vous avez dit espace commun?
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