Documents diplomatiques français
1923 – Tome II (1er juillet – 31 décembre)
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Edited By Ministère des Affaires étrangères
Alors qu’il avait adopté une grande réserve à l’égard du séparatisme rhénan, Poincaré modifie sa position après la proclamation d’une république rhénane à Aix-la-Chapelle, fin octobre. Il fait étudier par Tirard un projet d’État rhénan dans le cadre d’une confédération allemande lâche, sans exclure toutefois « un séparatisme complet », si la population rhénane le souhaite. La nouvelle politique rhénane va de pair avec un durcissement général de sa politique allemande. En Sarre, la France encourage tout ce qui concourt à l’autonomie du territoire et à son détachement de l’Allemagne.
L’action de la diplomatie française dans l’affaire de Corfou et sa prudence sur la question de Fiume contribuent au maintien de bonnes relations avec l’Italie, malgré sa mise à l’écart du règlement de la question de Tanger. En Europe orientale, la France s’efforce de favoriser un rapprochement entre la Pologne et les pays baltes face à l’URSS et à l’Allemagne. Les moyens limités du Trésor et du marché financier français sont un handicap pour la politique française en Europe centrale et orientale. Les projets de contrôle franco-polonais d’entreprises industrielles en Haute-Silésie orientale ne se concrétisent pas, tandis que le parlement français retarde la mise à disposition de crédits à la Yougoslavie et à la Roumanie. Face aux initiatives italiennes et britanniques, la politique française à l’égard de l’URSS fait l’objet de vives discussions au Quai d’Orsay, mais l’idée d’une reconnaissance de jure se heurte à l’hostilité de Millerand.
133 Note pour le Président du Conseil
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NOTE POUR LE PRÉSIDENT DU CONSEIL1.
Paris, 5 septembre 1923.
a.s. relations commerciales franco-helléniques.
Conformément aux décisions prises en Conseil des ministres le 6 juin dernier2, le représentant de la République à Athènes avait fait savoir au gouvernement hellénique qu’en présence de la crise viticole sévissant en France le gouvernement français ne pourrait maintenir le bénéfice du tarif minimum aux importations de vins grecs sur son territoire3.
Le gouvernement grec répondit qu’étant donné l’intérêt primordial présenté pour la Grèce par l’exportation des vins, il considérait cette notification comme une dénonciation de l’arrangement économique franco-hellénique de 18924. En conséquence, par application du délai de préavis prévu, cette convention doit venir à expiration le 10 de ce mois, si aucun accord n’intervient auparavant entre les deux gouvernements.
Afin d’éviter si possible une rupture économique entre les deux pays, le gouvernement français avait proposé au gouvernement hellénique, par l’entremise du ministre de Grèce à Paris, de conclure un modus vivendi commercial, maintenant le statu quo pour tous les produits autres que les vins, ces derniers devant être soumis au tarif général à l’exception des vins de Samos dans les limites d’un contingent à déterminer5.
Le gouvernement grec répondit qu’il accepterait cette proposition si au contingent de vins de Samos était ajouté un...
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