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Documents diplomatiques français

1951 (1er janvier – 31 décembre)

de Ministère des Affaires étrangères (Éditeur de volume)
©2017 Autres XLIV, 1232 Pages

Résumé

Le premier grand souci du Quai d’Orsay en 1951 reste la guerre de Corée. En particulier à cause des développements de l’intervention chinoise, qui modifie du tout au tout la situation, et sur le terrain, et pour l’Indochine, et au niveau international. Le Quai d’Orsay s’est efforcé de jouer un rôle apaisant, comme il le faisait depuis le début du conflit.
Autre grand problème : le réarmement allemand et la Communauté Européenne de Défense (CED). On y va à reculons et c’est un débat qui ne disparaîtra pas avant 1954 et qui divisera gravement le ministère des Affaires étrangères. D’autre part on comprend bien qu’il faudra faire des concessions politiques à la RFA, à la fois en échange de sa participation à la future Armée européenne et pour l’empêcher de se laisser séduire par les sirènes insistantes de l’Est.
Bien entendu l’URSS reste le grand problème. Donc une année marquée avant tout par la Guerre froide et ses multiples aspects, qui voit le Quai élaborer une doctrine cohérente, dans l’ensemble prudente, de l’Asie à l’Europe et à la question allemande et jusqu’aux rapports avec l’URSS.

Table des matières

  • Couverture
  • Page de Titre
  • Page de Copyright
  • Commission des Archives Diplomatiques
  • Avertissement
  • TABLE MÉTHODIQUE
  • I. – GÉNÉRALITÉS
  • A. – Énergie Atomique
  • B. – Les Conférences Occidentales
  • C. – L’Alliance Atlantique
  • D. – Guerre de Corée
  • 1. – L’ONU et les perspectives de négociations
  • 2. – Les opérations militaires
  • 3. – Réactions et politiques des grandes puissances face au conflit coréen
  • E. – Négociations du Palais Rose
  • F. – Mouvement Communiste International
  • II. – EUROPE
  • A. – Europe : Généralités
  • 1. – Plan Schuman
  • 2. – Armée européenne
  • B. – Europe Septentrionale
  • 1. – Belgique
  • 2. – Grande-Bretagne
  • 3. – Irlande
  • 4. – Pays scandinaves
  • C. – Europe Centrale
  • 1. – Statut de l’Allemagne occidentale
  • 2. – Relations entre les deux Allemagne
  • 3. – Rapports franco-allemands
  • 4. – Sarre
  • D.- Europe Méridionale
  • 1. – Espagne
  • 2. – Italie
  • 3. – Saint-Siège
  • E.- Europe Orientale
  • 1. – Albanie
  • 2. – Bulgarie
  • 3. – Grèce
  • 4. – Hongrie
  • 5. – Pologne
  • 6. – Tchécoslovaquie
  • 7. – Turquie
  • 8. – URSS
  • 9. – Yougoslavie
  • III. – ASIE-OCÉANIE
  • 1. – Asie : Généralités
  • 2. – Pacifique
  • 3. – Chine
  • 4. – Inde
  • 5. – Indochine
  • 6. – Japon
  • IV. – AFRIQUE
  • 1. – Afrique
  • 2. – Maroc
  • 3. – Tunisie
  • V. – LEVANT ET PAYS ARABES
  • 1. – Proche-Orient
  • 2. – Iran
  • 3. – Israël
  • VI. – AMÉRIQUE
  • 1. – Amérique latine
  • 2. – Canada
  • 3. – États-Unis
  • Janvier
  • 1 M. Dejean, Chef de la Mission française de liaison auprès du Commandant supérieur allié en Extrême-Orient, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 2 M. Hardion, Ministre chargé de la Délégation du Gouvernement de la République française en Espagne, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 3 M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères, à M. Chauvel, Représentant permanent de la France auprès du Conseil de sécurité des Nations unies
  • 4 M. Massigli, Ambassadeur de France à Londres, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 5 M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères, à M. François-Poncet, Haut-Commissaire de la République française en Allemagne
  • 6 M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères, à M. Chataigneau, Ambassadeur de France à Moscou
  • 7 M. François-Poncet, Haut-Commissaire de la République française en Allemagne, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 8 M. Bonnet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 9 Note du Département. Conférence à Quatre
  • 10 Note de la Direction d’Europe. Les États-Unis et le rétablissement de la souveraineté allemande
  • 11 Note du Service de Coopération économique de la Direction des Affaires économiques et financières. Négociation de l’aide économique américaine aux États associés d’Indochine
  • 12 M. François-Poncet, Haut-Commissaire de la République française en Allemagne, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 13 M. François-Poncet, Haut-Commissaire de la République française en Allemagne, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 14 M. d’Ormesson, Ambassadeur de France près le Saint-Siège, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 15 Procès-Verbal de la réunion tenue à 16 heures le samedi 6 janvier 1951 au Ministère de la Défense nationale sous la présidence de M. Jules Moch, Ministre de la Défense nationale
  • 16 M. Périllier, Résident général de la République française à Tunis, à M. Schuman, Ministre des affaires étrangères
  • 17 Note du Service des Pactes. Armée européenne
  • 18 Note du Département
  • 19 Note du Secrétariat des Conférences pour la Direction d’Asie-Océanie. Traité de paix avec le Japon
  • 20 Procès-Verbal de la réception du général Eisenhower au Ministère de la Défense nationale le lundi 8 janvier 1951 à 11 h. 30
  • 21 M. François-Poncet, Haut-Commissaire de la République française en Allemagne, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 22 M. François-Poncet, Haut-Commissaire de la République française en Allemagne, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 23 M. d’Ormesson, Ambassadeur de France près le Saint-Siège, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 24 M. François-Poncet, Haut-Commissaire de la République française en Allemagne, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 25 Note du Secrétariat des Conférences pour le Ministre. La question du Cachemire
  • 26 Note de la Direction d’Amérique pour le Ministre. Rapports franco-canadiens
  • 27 M. de Monicault, Ambassadeur de France à Oslo, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 28 M. François-Poncet, Haut-Commissaire de la République française en Allemagne, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 29 M. Massigli, Ambassadeur de France à Londres, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 30 M. Baudet, Ambassadeur de France à Belgrade, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 31 M. Dejean, Chef de la Mission française de liaison auprès du Commandant supérieur allié en Extrême-Orient, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 32 M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères, à M. Chauvel, Représentant permanent de la France auprès du Conseil de sécurité des Nations unies
  • 33 M. Chataigneau, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 34 M. Baudet, Ambassadeur de France à Belgrade, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 35 M. Baudet, Ambassadeur de France à Belgrade, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 36 M. Chataigneau, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 37 Note du Service des Pactes
  • 38 Note de la Direction d’Europe (Sous-direction d’Europe orientale – Section URSS). La politique extérieure de l’URSS en 1950
  • 39 Note de la Direction d’Europe (Sous-direction d’Europe orientale) pour M. Parodi, Secrétaire général du Ministère des Affaires étrangères. Fourniture par la France de matériel de guerre pour la Yougoslavie
  • 40 Note du Département. Propriété des industries houillères et sidérurgiques et Plan Schuman
  • 41 Rapport du Général de Lattre de Tassigny
  • 42 Note de la Direction d’Asie-Océanie. Les intentions des États-Unis en Corée
  • 43 Note de la Direction d’Asie-Océanie. Examen général de la situation, notamment en ce qui concerne la Chine
  • 44 Note de la Direction d’Asie-Océanie. Sort de l’Indochine et de l’Asie du Sud-Est selon les développements possibles de la situation en Extrême-Orient
  • 45 Note de la Direction d’Asie-Océanie. Aide américaine à l’Indochine
  • 46 M. de Dampierre, Ambassadeur de France à Stockholm, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 47 Note de la Direction d’Amérique. État des relations francobrésiliennes
  • 48 M. Daridan, Chargé d’affaires à l’Ambassade de France à Washington, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 49 M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères, à M. Bonnet, Ambassadeur de France à Washington
  • 50 Note de M. Parodi, Secrétaire général du Ministère des Affaires étrangères
  • 51 Note de la Direction d’Europe (Sous-direction d’Europe orientale) pour M. Parodi, Secrétaire général du Ministère des Affaires étrangères. Aide militaire à la Yougoslavie
  • 52 Note du Département. Réponse éventuelle de l’URSS sur la Conférence à Quatre
  • 53 M. Dejean, Chef de la Mission française de liaison auprès du Commandant supérieur allié en Extrême-Orient, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 54 M. Bonnet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 55 Note de la Direction générale des Affaires politiques. Projet d’ordre du jour de la prochaine réunion franco-italienne
  • 56 Note de la Direction d’Europe pour M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères. Réponse à la dernière note soviétique relative au pacte franco-soviétique
  • 57 M. Bonnet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 58 Note du lieutenant-colonel Guillermaz, Attaché militaire auprès du Consulat de France à Hong-Kong pour le Secrétariat général permanent de la Défense nationale. Rapports sino-soviétiques
  • 59 M. Moch, Ministre de la Défense nationale, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 60 M. Moch, Ministre de la Défense nationale, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • Février
  • 61 M. François-Poncet, Haut-Commissaire de la République française en Allemagne, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 62 Note du Département
  • 63 Note du Secrétariat des Conférences pour le Ministre. Résolution relative à l’intervention chinoise en Corée adoptée par la 1re commission le 31 janvier
  • 64 M. Bonnet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 65 M. de Blesson, Ministre plénipotentiaire, Délégué à la Résidence générale de la République française au Maroc, à M. Schuman, Ministre des affaires étrangères
  • 66 M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères, à M. Moch, Ministre de la Défense nationale
  • 67 M. Rivière, Ambassadeur de France à Prague, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 68 Note de la Direction Générale des Affaires politiques pour le Ministre
  • 69 M. Moch, Ministre de la Défense nationale, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 70 Note du Secrétariat des Conférences pour le Ministre. Assemblée générale. L’intervention chinoise en Corée
  • 71 M. Dennery, Ambassadeur de France à Varsovie, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 72 Note de la Direction d’Europe (Sous-direction d’Europe méridionale). Proposition italienne de consultations bilatérales
  • 73 Note du Département
  • 74 M. Rivière, Ambassadeur de France à Prague, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 75 M. Baudet, Ambassadeur de France à Belgrade, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 76 M. Hoppenot, Ambassadeur de France à Berne, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 77 M. Chauvel, Représentant permanent de la France auprès du Conseil de sécurité des Nations unies, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 78 M. François-Poncet, Haut-Commissaire de la République française en Allemagne, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 79 Note de la Direction générale des Affaires politiques pour M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 80 M. Baudet, Ambassadeur de France à Belgrade, à M. Laporte, Sous-directeur d’Europe orientale
  • 81 M. de Dampierre, Ambassadeur de France à Stockholm, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 82 M. Périllier, Résident général de la République française à Tunis, à M. Schuman, Ministre des affaires étrangères
  • 83 M. Bonnet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 84 M. Bonnet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 85 M. Massigli, Ambassadeur de France à Londres, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 86 Note de la Direction d’Europe (Sous-direction d’Europe orientale). Déclaration relative à une éventuelle agression contre la Yougoslavie
  • 87 Note de la Direction d’Europe. Réarmement allemand et concessions politiques à faire à l’Allemagne
  • 88 Note du Département. Objections de la délégation allemande au projet de lettre ci-joint
  • 89 Note du Département. Réunion du 19 février chez le Secrétaire général (Questions allemandes)
  • 90 Note de M. Chauvel, Représentant permanent de la France auprès du Conseil de sécurité des Nations unies. Affaire de Corée. Conciliations et sanctions
  • 91 Note de M. Chauvel, Représentant permanent de la France auprès du Conseil de sécurité des Nations unies. Affaire de Corée. Questions militaires
  • 92 M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères, à MM. de Noblet, Conseiller politique à Berlin, François-Poncet, Haut-Commissaire de la République française en Allemagne, Massigli, Ambassadeur de France à Londres, et Bonnet, Ambassadeur de France à Washington
  • 93 M. Lacoste, Délégué adjoint du Représentant permanent de la France auprès du Conseil de sécurité des Nations unies, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 94 M. Bonnet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 95 M. Jobez, Consul de France à Hong-Kong, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 96 M. Georges-Picot, Ambassadeur de France à Buenos Aires, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 97 M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères, à M. Massigli, Ambassadeur de France à Londres
  • 98 M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères, à Divers Postes diplomatiques
  • 99 M. Fouques-Duparc, Ambassadeur de France à Rome, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 100 Note du Département. Positions françaises au Conseil des ministres des Affaires étrangères
  • 101 M. Chataigneau, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 102 M. Bonnet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 103 M. de Chalvron, Chargé d’affaires de la Délégation du Gouvernement de la République française en Espagne, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 104 M. Bonnet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • Mars
  • 105 M. Dejean, Chef de la Mission française de liaison auprès du Commandant supérieur allié en Extrême-Orient, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 106 M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères, à M. François-Poncet, Haut-Commissaire de la République française en Allemagne
  • 107 Note de la Direction d’Europe (Sous-direction d’Europe orientale – Section URSS)
  • 108 M. Baudier, Ministre de France à Sofia, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 109 M. Couve de Murville, Ambassadeur de France au Caire, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 110 M. Massigli, Ambassadeur de France à Londres, à M. Parodi, Secrétaire général du Ministère des Affaires étrangères
  • 111 M. François-Poncet, Haut-Commissaire de la République française en Allemagne, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 112 M. François-Poncet, Haut-Commissaire de la République française en Allemagne, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 113 M. François-Poncet, Haut-Commissaire de la République française en Allemagne, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 114 Note du Département. Amendement demandé par les Allemands à la lettre concernant le contrôle en Allemagne
  • 115 M. Lancial, Ministre de France à Wellington, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 116 Note de M. Roland de Margerie, Directeur adjoint des Affaires politiques, pour M. Parodi, Secrétaire général du Ministère des Affaires étrangères. Exposé de M. Gromyko
  • 117 Note de la Direction d’Asie-Océanie pour M. Parodi, Secrétaire général du Ministère des Affaires étrangères. Bataillon français de Corée
  • 118 M. Moch, Ministre de la Défense nationale, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 119 M. de Vaux Saint-Cyr, Ambassadeur de France à Athènes, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 120 M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères, à M. Moch, Ministre de la Défense nationale
  • 121 Note de la Direction générale des Affaires politiques
  • 122 Note de la Direction d’Europe (Sous-direction d’Europe orientale) pour le Service du Protocole. La Yougoslavie et la France
  • 123 Note de la Direction d’Europe. Réunion des Suppléants
  • 124 M. Hardion, Ambassadeur de France à Madrid, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 125 M. Hardion, Ambassadeur de France à Madrid, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 126 Note du Département pour M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères. Admission de la République fédérale comme membre plein du Conseil de l’Europe
  • 127 Note de la Direction d’Asie-Océanie. Exposé des observations du gouvernement français à propos du mémorandum américain du 9 septembre 1950 sur le Traité de paix avec le Japon
  • 128 M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères, à M. Moch, Ministre de la Défense nationale
  • 129 M. Dejean, Chef de la Mission française de liaison auprès du Commandant supérieur allié en Extrême-Orient, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 130 Note du Département
  • 131 Note du Département
  • 132 Note de la Direction d’Afrique-Levant. Action britannique dans le Moyen-Orient
  • 133 M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères, à M. Moch, Ministre de la Défense nationale
  • 134 M. Padovani, Ambassadeur de France à Canberra, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 135 M. Dennery, Ambassadeur de France à Varsovie, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 136 M. Baudet, Ambassadeur de France à Belgrade, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 137 Note de M. Roland de Margerie, Directeur adjoint des Affaires politiques pour M. Parodi, Secrétaire général du Ministère des Affaires étrangères
  • 138 M. Chataigneau, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 139 Note de la Direction d’Asie-Océanie. La situation en Iran
  • 140 M. Bouffanais, Secrétaire général du Haut-Commissariat de la République française à Sarrebruck, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 141 M. Coulet, Ambassadeur de France à Téhéran, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 142 M. Bonnet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 143 Note de la Direction d’Asie-Océanie. Action commune franco-anglo-américaine en Indochine et dans l’Asie du Sud-Est. Conférence de Singapour
  • 144 M. Bonnet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 145 Note de M. Sauvagnargnes, Secrétaire d’Ambassade à la Direction d’Europe
  • Avril
  • 146 M. Chataigneau, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 147 M. Bonnet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 148 Note de la Direction d’Europe (Sous-direction d’Europe méridionale). Participation éventuelle de la Grèce au système de sécurité collective
  • 149 M. Baudet, Ambassadeur de France à Belgrade, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 150 M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères, à M. Hardion, Ambassadeur de France à Madrid
  • 151 Note de la Direction des Affaires économiques et financières. L’assistance technique en Inde, Pakistan et Ceylan
  • 152 M. d’Ormesson, Ambassadeur de France près le Saint-Siège, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 153 M. Bonnet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 154 M. Bonnet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 155 M. Cassin, Ministre de France à Tirana, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 156 M. Jobez, Consul de France à Hong-Kong, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 157 M. Dejean, Chef de la Mission française de liaison auprès du Commandant supérieur allié en Extrême-Orient, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 158 Note du Département pour le Ministre. Traité instituant la Communauté charbon-acier
  • 159 Note du Secrétariat des Conférences pour le Ministre. Affaire de Corée
  • 160 M. Hardion, Ambassadeur de France à Madrid, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 161 M. Hardion, Ambassadeur de France à Madrid, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 162 M. Bonnet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 163 Note de la Direction d’Asie-Océanie pour le Ministre. Traité de paix avec le Japon
  • 164 Note de la Direction d’Europe (Sous-direction d’Europe méridionale) pour le Service des Pactes. Accession de la Grèce au système de sécurité collectif
  • 165 Note du Département
  • 166 Note de M. Alphand, Directeur des Affaires économiques et financières. Conversation avec le chancelier Adenauer au sujet de l’armée européenne
  • 167 Note de la Direction d’Europe (Sous-direction d’Europe orientale) pour M. Alphand, Délégué permanent de la France au Conseil des Suppléants du Pacte atlantique. Pologne et Tchécoslovaquie
  • 168 Note de M. Chauvel, Représentant permanent de la France auprès du Conseil de sécurité des Nations unies
  • 169 Note de la Direction d’Europe (Sous-direction d’Europe orientale). Tchécoslovaquie 1951
  • 170 M. Bonnet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 171 Note de la Direction d’Europe (Sous-direction d’Europe orientale – Section URSS). La session de Berlin du Conseil mondial de la Paix 21-26 février 1951
  • 172 M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères, à M. Adenauer, Chancelier de la République fédérale d’Allemagne
  • 173 M. Coulet, Ambassadeur de France à Téhéran, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 174 Note de M. Alphand, Directeur des Affaires économiques
  • 175 M. Bonnet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 176 M. Bonnet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 177 M. Bonnet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 178 M. Massigli, Ambassadeur de France à Londres, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 179 M. Baudet, Ambassadeur de France à Belgrade, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • Mai
  • 180 M. Chataigneau, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 181 M. de Charbonnière, Ambassadeur de France à Copenhague, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 182 M. Bonnet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 183 M. Lévi, Ambassadeur de France à New Delhi, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 184 Note de la Direction d’Europe (Sous-direction d’Europe orientale). Propagande du Kominform en faveur des échanges culturels
  • 185 Note de la Direction d’Europe (Sous-direction d’Europe orientale) pour M. Parodi, Secrétaire général du Ministère des Affaires étrangères. Aspect politique de l’aide économique à la Yougoslavie
  • 186 Projet d’Aide-mémoire du Département
  • 187 M. Bonnet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 188 M. Bonnet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 189 M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères, à Divers postes diplomatiques
  • 190 M. Hardion, Ambassadeur de France à Madrid, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 191 M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères, à Divers postes diplomatiques
  • 192 M. Dennery, Ambassadeur de France à Varsovie, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 193 M. Dejean, Chef de la Mission française de liaison auprès du Commandant supérieur allié en Extrême-Orient, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 194 Note de la Direction d’Asie-Océanie. Projet d’observations du gouvernement français sur le projet américain de traité de paix avec le Japon
  • 195 Note de la Direction d’Europe (Sous-direction d’Europe orientale). Contribution française à l’aide militaire à la Yougoslavie
  • 196 M. Dennery, Ambassadeur de France à Varsovie, à M. François Seydoux de Clausonne, Directeur d’Europe
  • 197 M. Baudier, Ministre de France à Sofia, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 198 M. Périllier, Résident général de la République française à Tunis, à M. Schuman, Ministre des affaires étrangères
  • 199 Note du Secrétariat des Conférences pour M. Parodi, Secrétaire général du Ministère des Affaires étrangères. Affaire de Corée
  • 200 Note du Département. Conférence de Singapour
  • Juin
  • 201 Note du Département. Attitude soviétique à la conférence des Suppléants (5 mars-1er juin 1951)
  • 202 Note du Département
  • 203 M. de Crouy-Chanel, Ministre-Conseiller à l’Ambassade de France à Londres, à M. Roux, Sous-Directeur d’Asie-Océanie
  • 204 Note de la Direction d’Europe. Les négociations du Palais Rose
  • 205 M. Depeyre, Chargé d’affaires par intérim à la Légation de France à Budapest, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 206 M. Bonnet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 207 Note du Département. Négociations des Suppléants
  • 208 Note du Service des Pactes pour le Ministre. Mise sur pied des unités françaises
  • 209 M. Dejean, Chef de la Mission française de liaison auprès du Commandant supérieur allié en Extrême-Orient, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 210 Note du Département
  • 211 M. Massigli, Ambassadeur de France à Londres, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 212 M. Bonnet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 213 M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères, à MM. Massigli, Ambassadeur de France à Londres, et Bonnet, Ambassadeur de France à Washington
  • 214 Note du Département. Projet américain de traité de paix avec le Japon
  • 215 M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères, à MM. Massigli, Ambassadeur de France à Londres, et Bonnet, Ambassadeur de France à Washington
  • 216 M. Chataigneau, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 217 Note du Gouvernement français au Gouvernement soviétique
  • 218 M. Bonnet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 219 Note du Département. Échanges culturels franco-soviétiques
  • 220 M. Hardion, Ambassadeur de France à Madrid, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 221 Note du Service des Pactes pour le Ministre. L’octroi de « facilités » en territoire français aux troupes américaines faisant partie de la force unifiée atlantique
  • 222 Note du Gouvernement français au Gouvernement soviétique
  • 223 M. Bonnet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 224 M. Grandval, Haut-Commissaire de la République française à Sarrebruck, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 225 M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères, à MM. Chauvel, Représentant permanent de la France auprès du Conseil de sécurité des Nations unies, Bonnet, Ambassadeur de France à Washington et Massigli, Ambassadeur de France à Londres
  • 226 Note de M. Guindey, Directeur adjoint au Trésor
  • 227 Note du Département
  • 228 M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères, à MM. Chauvel, Représentant permanent de la France auprès du Conseil de sécurité des Nations unies, Bonnet, Ambassadeur de France à Washington et Massigli, Ambassadeur de France à Londres
  • 229 M. de Hauteclocque, Ambassadeur de France à Bruxelles, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 230 Note de la Direction d’Europe. Les relations franco-britanniques
  • 231 M. Chataigneau, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 232 Note de M. Chauvel, Représentant permanent de la France auprès du Conseil de sécurité des Nations unies. Affaire de Corée
  • 233 M. Bonnet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 234 M. François-Poncet, Haut-Commissaire de la République française en Allemagne, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • Juillet
  • 235 Note de la Direction d’Europe (Sous-direction d’Europe orientale). Visite à Paris du général Popovitch, chef d’état-major yougoslave
  • 236 Note de M. Chauvel, Représentant permanent de la France auprès du Conseil de sécurité des Nations unies
  • 237 Note du Service de la Coopération économique de la Direction des Affaires économiques et financières pour le Président. Aide économique américaine au Vietnam
  • 238 M. Alphand, Délégué permanent de la France au Conseil des Suppléants du Pacte atlantique, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 239 M. Chataigneau, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 240 M. François-Poncet, Haut-Commissaire de la République française en Allemagne, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 241 Note de la Sous-direction d’Europe méridionale. Accession de la Grèce et de la Turquie au Pacte atlantique
  • 242 Note du Département. État actuel des conversations avec les Anglais
  • 243 M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères, à M. Massigli, Ambassadeur de France à Londres
  • 244 Note du Service des Pactes pour M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères. Participation de la Grèce et de la Turquie à la défense occidentale
  • 245 M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères, à MM. Baudet, Ambassadeur de France à Belgrade, Bonnet, Ambassadeur de France à Washington et Massigli, Ambassadeur de France à Londres
  • 246 M. Chataigneau, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 247 M. Dejean, Chef de la Mission française de liaison auprès du Commandant supérieur allié en Extrême-Orient, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 248 M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères, à divers Postes diplomatiques
  • 249 Note de M. Leduc, Conseiller diplomatique au SGPDN, pour M. Parodi, Secrétaire général du Ministère des Affaires étrangères. Défense nationale
  • 250 Note de la Direction d’Asie-Océanie pour le Ministre. Projet anglo-américain de traité de paix avec le Japon
  • 251 M. Lacoste, Délégué adjoint au Représentant permanent de la France auprès du Conseil de sécurité des Nations unies, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 252 M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères, à M. Bonnet, Ambassadeur de France à Washington
  • 253 M. Bonnet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 254 Note de M. Lacoste, Délégué adjoint au Représentant permanent de la France auprès du Conseil de sécurité des Nations unies pour M. de Margerie, Directeur général adjoint des Affaires politiques et économiques. L’affaire de Corée vue de New-York au terme de la troisième semaine
  • 255 Note de la Direction générale des Affaires politiques. Note sur la levée de divisions allemandes
  • 256 M. d’Ormesson, Ambassadeur de France près le Saint-Siège, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 257 M. Chataigneau, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 258 M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères, à divers Postes diplomatiques
  • 259 Note de la Direction d’Europe. La note américaine sur la contribution allemande à la défense et l’aspect politique du problème
  • 260 M. Bonnet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 261 M. Baudet, Ambassadeur de France à Belgrade, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 262 M. Arvengas, Ambassadeur de France à Rio de Janeiro, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 263 Note de la Direction d’Europe. Tournant de la politique soviétique (25 juin-19 juillet 1951)
  • 264 M. Ostrorog, Ambassadeur de France à Dublin, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 265 M. Chataigneau, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 266 M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères, à divers Postes diplomatiques
  • 267 Note de la Direction d’Asie-Océanie. Voyage du général de Lattre aux États-Unis
  • 268 M. Dejean, Chef de la Mission française de liaison auprès du Commandant supérieur allié en Extrême-Orient, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 269 Note de la Direction d’Asie-Océanie pour le Ministre. Participation des États associés à la conférence de San Francisco
  • Août
  • 270 Note du Département. Les relations franco-britanniques
  • 271 Note de la Direction d’Asie-Océanie. Entretien avec le colonel Guillermaz
  • 272 M. François-Poncet, Haut-Commissaire de la République française en Allemagne, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 273 M. Péquin, Consul de France à Caïffa, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 274 Note de la Direction d’Europe (Sous-direction d’Europe orientale) pour M. Seydoux, Directeur d’Europe. L’offensive de paix se poursuit
  • 275 Note de la Direction d’Europe (Sous-direction d’Europe orientale). Relations franco-albanaises
  • 276 M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères, à M. Moch, Ministre de la Défense Nationale
  • 277 Note de la Direction d’Europe. Le problème allemand à la veille des conférences internationales de septembre 1951
  • 278 M. Chataigneau, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 279 M. Moch, Ministre de la Défense nationale, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 280 Note de la Direction d’Europe (Sous-direction d’Europe orientale) pour M. de La Tournelle, Directeur général des Affaires politiques et économiques. Rapports franco-tchécoslovaques
  • 281 M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères, à M. Moch, Ministre de la Défense nationale
  • 282 M. Bonnet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 283 M. Bonnet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 284 M. Guérin, Ambassadeur de France à Ottawa, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 285 M. Guérin, Ambassadeur de France à Ottawa, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 286 Note de la Direction d’Europe (Sous-direction d’Europe orientale) Continuité de la politique stalinienne
  • 287 M. Baudet, Ambassadeur de France à Belgrade, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 288 M. Bonnet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 289 M. Chataigneau, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 290 M. Chataigneau, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 291 Note de la Sous-Direction d’Europe centrale pour le Président en prévision de la réunion du 24 août 1951. Accords contractuels
  • 292 Note de la Direction d’Europe pour le Président en prévision de la réunion du 24 août 1951. Politique française à l’égard de l’Allemagne
  • 293 Note de la Direction d’Europe (Sous-direction d’Europe orientale). Politique de «containment»
  • 294 Note de la Direction d’Asie-Océanie. Position du gouvernement de Pékin à l’égard du traité de paix japonais
  • 295 Procès-Verbal de la séance du Conseil restreint tenu le 23 août 1951
  • 296 M. Chataigneau, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 297 Note de M. Leroy-Beaulieu, Administrateur au Secrétariat des Conférences. Observations sur l’effort de réarmement comparé dans les différents pays de l’OTAN
  • 298 M. Lageneste, Conseiller à l’Ambassade de France à Prague, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 299 Note de la Direction d’Asie-Océanie. Conception française du règlement japonais. Modifications apportées aux projets à la demande du gouvernement français
  • 300 Note de la Direction d’Asie-Océanie. L’aide américaine à l’Indochine
  • 301 M. François-Poncet, Haut-Commissaire de la République française en Allemagne, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 302 M. François-Poncet, Haut-Commissaire de la République française en Allemagne, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 303 Note de la Direction d’Asie-Océanie. Conférence de San Francisco
  • 304 Note de la Direction d’Asie-Océanie. Accords de sécurité dans le Pacifique
  • 305 M. Chataigneau, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 306 Note du Département. Politique des puissances occidentales à l’égard de l’Union soviétique
  • 307 Note de la Direction d’Asie-Océanie. L’Indochine et la situation diplomatique en Extrême-Orient
  • 308 Note de la Direction d’Europe (Sous-direction d’Europe orientale). Perspective de révolte contre le joug soviétique
  • 309 Note de la Direction d’Asie-Océanie. Position du Japon devant le traité de paix
  • 310 Note de la Direction d’Asie-Océanie
  • 311 M. Bonnet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • Septembre
  • 312 Aide-Mémoire du Gouvernement français au Gouvernement américain
  • 313 M. Lescuyer, Ambassadeur de France à Ankara, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 314 Note de la Direction d’Europe (Sous-direction d’Europe orientale)
  • 315 M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères, à M. Massigli, Ambassadeur de France à Londres
  • 316 M. Massigli, Ambassadeur de France à Londres, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 317 M. Brionval, Conseiller à l’Ambassade de France à Moscou, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 318 M. Bonnet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 319 M. Bérard, Haut-Commissaire adjoint de la République française en Allemagne, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 320 M. Bonnet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 321 M. Bonnet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 322 M. Bonnet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 323 M. Christian de Margerie, Chargé d’affaires de France près le Saint-Siège, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 324 M. Bonnet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 325 M. Bonnet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 326 M. Padovani, Ambassadeur de France à Canberra, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 327 M. Bonnet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 328 Note de M. Baudet, Ambassadeur de France à Belgrade. Révision du traité de paix avec l’Italie. Attitude à observer vis-à-vis de la Yougoslavie
  • 329 Note de la Direction des Affaires économiques et financières pour le Ministre. Signature et publication des protocoles et accords concernant l’acceptation des contrôles dans le cadre du Plan Schuman
  • 330 Note de la Direction d’Europe (Sous-direction d’Europe orientale). Conséquences possibles de la note soviétique du 11 septembre
  • 331 Note de la Direction d’Asie-Océanie. Conférence de San Francisco
  • 332 Note de la Direction d’Asie-Océanie. Rôle de la France dans l’élaboration du traité japonais et à la Conférence de San Francisco
  • 333 M. Royère, consul général de France à Shanghai, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 334 M. Massigli, Ambassadeur de France à Londres, à M. Jacques-Camille Paris, Secrétaire général du Conseil de l’Europe
  • Octobre
  • 335 M. Bonnet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 336 M. Bonnet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 337 Note des Directions générales des Affaires politiques et des Affaires économiques. Instructions de la délégation française à la conférence de Londres sur la question de l’aide matérielle et financière aux forces alliées
  • 338 M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères, à M. François-Poncet, Haut-Commissaire de la République française en Allemagne
  • 339 M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères, à M. Jacquinot, Ministre de la France d’outre-mer
  • 340 M. Massigli, Ambassadeur de France à Londres, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 341 Note du Département. L’offensive de paix soviétique et le rideau de fer
  • 342 Note de la Direction des Affaires économiques et financières. Plan Schuman
  • 343 Note de la Direction d’Europe (Sous-direction d’Europe orientale). État des relations entre la France et la Tchécoslovaquie
  • 344 M. Périllier, Résident général de la République française à Tunis, à M. Schuman, Ministre des affaires étrangères
  • 345 M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères, à divers Postes diplomatiques
  • 346 Projet de communiqué (proposition britannique)
  • 347 Note de la Direction d’Asie-Océanie
  • 348 M. Bonnet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 349 M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères, à M. François-Poncet, Haut-Commissaire de la République française en Allemagne
  • 350 M. Royère, Consul général de France à Shanghai, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 351 Note de la Direction des Affaires économiques et financières pour le Président
  • 352 Procès-Verbal de l’allocution prononcée par M. Schumann, Secrétaire d’État aux Affaires étrangères, à l’ouverture de la Conférence des représentants français en Amérique latine tenue à Rio de Janeiro le 20 octobre 1951
  • 353 M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères, à divers Postes diplomatiques
  • 354 M. Bonnet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 355 M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères, à M. Massigli, Ambassadeur de France à Londres
  • 356 M. Dejean, Chef de la Mission française de liaison auprès du Commandant supérieur allié en Extrême-Orient, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 357 M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères, à divers Postes diplomatiques
  • 358 Note du Département. Conférence des économistes de Moscou
  • 359 M. Payart, Haut-Commissaire de la République française en Autriche, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 360 M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères, à M. François-Poncet, Haut-Commissaire de la République française en Allemagne
  • 361 M. Parodi, Secrétaire général du Ministère des Affaires étrangères, à M. Payart, Haut-Commissaire de la République française en Autriche
  • 362 Note de M. Alphand, Directeur des Affaires économiques et financières, Président de la Conférence sur l’organisation d’une CED, pour M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 363 M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères, à M. François-Poncet, Haut-Commissaire de la République française en Allemagne
  • Novembre
  • 364 M. Massigli, Ambassadeur de France à Londres, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 365 M. Massigli, Ambassadeur de France à Londres, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 366 Note du Service de Coopération économique pour M. Parodi, Secrétaire général du Ministère des Affaires étrangères. Comité des 5
  • 367 Note de la Direction d’Afrique-Levant et du Service des Pactes pour le Ministre. Visite de M. Eden à Paris, problèmes du Proche Orient
  • 368 Note de la Direction d’Asie-Océanie. État des relations sino-soviétiques
  • 369 M. Hardion, Ambassadeur de France à Madrid, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 370 M. Coulet, Ambassadeur de France à Téhéran, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 371 Note du Département. Réponse française au Groupe des Trois Sages
  • 372 M. de Monicault, Ambassadeur de France à Oslo, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 373 M. Chataigneau, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 374 Projet de compte rendu des conversations tripartites sur l’échange de renseignements tenues à Saigon les 9 et 10 novembre 1951, conformément aux recommandations de la conférence de Singapour (mai 1951)
  • 375 M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères, à M. François-Poncet, Haut-Commissaire de la République française en Allemagne
  • 376 M. Chataigneau, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 377 Note de la Direction d’Europe (Sous-direction d’Europe orientale). Difficultés dans les pays satellites
  • 378 M. Raoul-Duval, Conseiller à l’Ambassade de France à Varsovie, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 379 M. Baudet, Ambassadeur de France à Belgrade, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 380 M. Guyon, Ministre de France à Tel-Aviv, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 381 Note de la Direction d’Asie-Océanie pour le Ministre. Réunion des chefs d’état-major des Trois
  • 382 Note de la Direction d’Afrique-Levant (Sous-direction des Protectorats) pour le Ministre. Mémoire de M. Chenik, Premier ministre de Tunisie
  • 383 M. Chataigneau, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 384 M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères, à M. François-Poncet, Haut-Commissaire de la République française en Allemagne
  • 385 M. Bonnet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 386 Note du Département. Sarre et Plan Schuman
  • 387 Note du Département. La Sarre et la ratification du Traité Charbon-Acier
  • 388 Note de la Direction d’Europe (Sous-direction d’Europe orientale). L’URSS et la Communauté de défense européenne
  • 389 Note de la Direction d’Asie-Océanie. Corée
  • 390 M. Bérard, Haut-Commissaire adjoint de la République française en Allemagne, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 391 Note de la Direction d’Europe (Sous-direction d’Europe orientale). Conférence des économistes à Moscou
  • 392 M. Dejean, Chef de la Mission française de liaison auprès du Commandant supérieur allié en Extrême-Orient, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 393 M. Hardion, Ambassadeur de France à Madrid, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 394 M. Chataigneau, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 395 Note du Service de Coopération économique pour M. Charpentier, Directeur général adjoint des Affaires politiques et économiques
  • Décembre
  • 396 Note de la Direction d’Europe (Sous-direction d’Europe orientale). Arrestation de M. Slansky, ancien Secrétaire général du parti communiste tchécoslovaque
  • 397 M. Coulet, Ambassadeur de France à Téhéran, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 398 Note de la Direction d’Europe (Sous-direction d’Europe orientale). Le voyage à Paris de M. Churchill. Le réarmement allemand et l’URSS
  • 399 M. Dennery, Ambassadeur de France à Varsovie, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 400 M. Chataigneau, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 401 M. Bonnet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 402 M. Lageneste, Conseiller à l’Ambassade de France à Prague, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 403 Note du Service de Coopération économique pour M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères. Réorganisation de l’OTAN
  • 404 Note de M. Roland de Margerie, Directeur-Adjoint des Affaires politiques pour M. le Président Schuman. Le voyage à Paris de MM. Churchill et Eden. Le Moyen-Orient
  • 405 M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères, à divers Postes diplomatiques
  • 406 Note de M. Schumann, Secrétaire d’État aux Affaires étrangères
  • 407 M. de Neuville, Consul de France à Jérusalem, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 408 M. Dejean, Chef de la Mission française de liaison auprès du Commandant supérieur allié en Extrême-Orient, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • 409 Aide-mémoire du Gouvernement de la République française au Gouvernement des États-Unis
  • 410 M. Dennery, Ambassadeur de France à Varsovie, à M. François Seydoux de Clausonne, Directeur d’Europe
  • 411 M. Coulet, Ambassadeur de France à Téhéran, à M. Schuman, Ministre des Affaires étrangères
  • INDEX DES NOMS DE PERSONNES

DOCUMENTS DIPLOMATIQUES FRANÇAIS

1951

(1er JANVIER – 31 DÉCEMBRE)

1

M. DEJEAN, CHEF DE LA MISSION FRANÇAISE DE LIAISON AUPRÈS DU COMMANDANT SUPÉRIEUR ALLIÉ EN EXTRÊME-ORIENT, À M. SCHUMAN, MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES1.

T. nos 12-17.

Tokyo, 2 janvier 1951, 9 h.

    Réservé.

(Reçu: le 2, 13 h. 20)

Je me réfère à mon télégramme n° 32.

I) Le message du général MacArthur constitue la première invitation officielle et publique au gouvernement japonais à réarmer et à apporter à la Constitution les modifications correspondantes.

C’est le général MacArthur qui avait personnellement exigé l’insertion dans la Constitution du 3 mai 1947 de la clause de renonciation à la guerre. En mai et juin 1950, il m’avait déclaré personnellement qu’il était absolument opposé à tout réarmement du Japon «pays auquel nul ne pouvait se fier». Le fait qu’aujourd’hui le général luimême conseille au peuple japonais de forger à nouveau un instrument militaire afin de pouvoir, le cas échéant opposer la force à la force, est caractéristique de l’évolution de la politique américaine depuis le début de l’affaire de Corée et de l’aggravation de la situation internationale.

Il confirme et souligne en même temps les tendances actuelles du commandement américain en Extrême-Orient.

Aux yeux des chefs militaires américains, la guerre de Corée n’a plus en elle-même qu’une importance secondaire, elle n’est qu’une manifestation locale de la formidable poussée sino-soviétique: à cette poussée les États-Unis n’ont que trois répliques valables:

    – leurs forces aéronavales,

    – les troupes nationalistes chinoises,

    – le Japon réarmé.

C’est dans ce cadre que s’insère le message MacArthur.

II) Une telle conception suppose l’accord du Japon. Or, à l’heure actuelle, il ne saurait être considéré comme acquis d’une façon inconditionnelle. C’est bien ce qu’indique le message de M. Yoshida.

En dépit de son désir de rassurer l’opinion, le président du Conseil n’a, dans le fond, aucune illusion sur la gravité de la situation internationale. Il le marque clairement en déclarant que le communisme et la démocratie sont incompatibles et qu’il ne faut pas s’attendre à un prompt règlement de l’affaire coréenne. S’il refuse d’admettre publiquement le danger d’une troisième guerre mondiale, c’est qu’à ses yeux le moment n’est pas venu pour son pays de tirer les conséquences qui devraient normalement découler d’une telle situation.

Après les récents revers subis par les alliés en Corée, en présence des divergences de vues entre Américains et Britanniques, devant le spectacle de la désinvolture chinoise à l’égard de l’ONU, M. Yoshida peut concevoir des doutes sur le triomphe final des démocraties.

D’autre part, il n’a reçu jusqu’ici aucune assurance sur la position qui serait faite à son pays dans le camp des puissances occidentales s’il accepte de s’y placer définitivement et d’encourir les risques que comporte une telle décision. Le Japon aurait, lui aussi, des conditions à formuler. Si ses vainqueurs attachent du prix à son concours, ils ne sauraient continuer de le traiter en vaincu. Il a droit au moins au plein rétablissement de la souveraineté nationale. C’est dans ce sens que M. Yoshida fait appel à l’esprit du patriotisme et d’indépendance de son peuple.

En attendant, l’actuel gouvernement japonais n’ira pas au-delà de formules vagues, de professions de foi en faveur des libertés et de la justice également revendiquées par chacun des deux blocs en présence. Il se borne, pour le moment, à réclamer une place respectable parmi les nations sans spécifier s’il s’agit des peuples libres ou du camp adverse.

(Direction d’Asie-Océanie, Corée, volume 73)

1Télégramme communiqué à la Présidence de la République, la Présidence du Conseil, MM. Parodi, de La Tournelle, Clappier et de Bourbon-Busset ainsi qu’à Saigon (nos 12-17).

2Document non reproduit.

2

M. HARDION, MINISTRE CHARGÉ DE LA DÉLÉGATION DU GOUVERNEMENT DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE EN ESPAGNE, À M. SCHUMAN, MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES1.

D. no 10.

Madrid, 2 janvier 1951.

Le général Franco a adressé, le 31 décembre, par la radio, à tous les Espagnols, une allocution au cours de laquelle le chef de l’État a rapidement analysé les principaux évènements de l’année écoulée: «L’année qui se termine – a déclaré en particulier le Caudillo – a confirmé, une fois de plus, que le régime espagnol a rempli, dans l’histoire universelle, une mission d’avant-garde; … les batailles que les autres peuples commencent à livrer, nous les avons déjà gagnées il y a longtemps».

Faisant allusion à la récente décision de l’ONU à l’égard du «cas espagnol», le général Franco a souligné que «l’année 1950 avait vu la solennelle rectification de la recommandation des Nations unies sans qu’aucun changement substantiel ne fût intervenu dans l’attitude ni dans les doctrines de l’Espagne… cette victoire sereine témoigne de la force du Régime».

Passant aux questions économiques, le chef de l’État espagnol a précisé que s’il était bien exact que la «vérité avait maintenant rompu le cercle de l’incompréhension étrangère, le droit de l’Espagne à des réparations restait entier». Néanmoins et malgré la carence d’appuis extérieurs, l’Espagne nouvelle – selon le général Franco – a réalisé au cours de l’année 1950 un effort considérable dans le domaine de l’industrialisation comme dans le domaine de l’agriculture: «Quel est le régime espagnol – a demandé le Caudillo – qui s’est révélé plus fécond que le nôtre dans ses œuvres et qui a créé pour la nation une richesse plus considérable que celle qui existe aujourd’hui?».

Après s’être longuement étendu sur la politique du gouvernement actuel, politique qui tend avant tout à relever le niveau de vie des ouvriers comme des paysans espagnols, le Caudillo a affirmé que les forces militaires du pays sont aujourd’hui parfaitement préparées à remplir les missions qui pourraient leur incomber: «Si – remarque-t-il –, le matériel peut être déficient sur quelques points il n’est pas, dans son ensemble, inférieur à celui que bien d’autres nations possèdent actuellement. Au surplus … le moment critique venu, et étant donné la solidarité des intérêts dans les guerres modernes, l’assistance, quoique tardive, ne nous ferait pas défaut». L’allocution s’est terminée par une longue invocation à la protection divine et par un appel à la confiance dans les destinées de la patrie.

Comme on pouvait s’y attendre, aucune concession nouvelle ne s’est fait jour à l’occasion de ces déclarations de fin d’année. Le Caudillo s’est contenté de reproduire, une fois de plus, les arguments utilisés à satiété par la presse espagnole; arguments devenus traditionnels mais auxquels vient s’ajouter maintenant la «victoire» remportée par le régime à la dernière Assemblée de l’ONU.

(Direction d’Europe, Espagne, volume 148)

1Dépêche adressée à la sous-direction d’Europe méridionale.

3

M. SCHUMAN, MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES1, À M. CHAUVEL, REPRÉSENTANT PERMANENT DE LA FRANCE AUPRÈS DU CONSEIL DE SÉCURITÉ DES NATIONS UNIES2.

T. nos 18-223.

Paris, 3 janvier 1951, 13 h.

    Priorité absolue. Réservé.

(Pour tous, sauf New York:) J’adresse à New York le télégramme suivant.

(Pour tous:) Vos télégrammes nos l et 16 ainsi que le télégramme de Washington n° 5555 qui vous a été communiqué sous les nos 13-164 laissent clairement apparaître l’intention du gouvernement américain de demander à l’Assemblée la condamnation de l’agression perpétrée par le gouvernement de Pékin si l’offensive, actuellement déclenchée, se poursuivait avec la même intensité dans le dessein de rejeter à la mer les forces des Nations unies.

Il est certes indiscutable que nous trouvons à l’heure actuelle devant une agression caractérisée du gouvernement de Pékin. La matérialité de ce fait ne peut être contestée. Mais il reste à déterminer si, dans les circonstances actuelles et en dépit des arguments qu’ont développés devant vous comme devant M. Henri Bonnet les porte-parole du Département d’État, il serait sage et opportun de constater publiquement cette agression et, par voie de conséquence, de prononcer la condamnation du gouvernement communiste chinois.

Une telle décision aurait pour effet de réduire à néant les efforts poursuivis actuellement, à Lake Success comme ailleurs, pour rechercher toutes les possibilités de prise de contact et de négociation avec Pékin. Bien plus, elle risquerait d’être mise à profit par le commandement unifié, peut-être sans consentement préalable de Washington, pour justifier les opérations que la situation militaire lui paraîtrait requérir sur le territoire de l’agresseur désormais désigné comme tel. En se prévalant de cette désignation pour porter ainsi les hostilités sur un nouveau théâtre, le commandement outrepasserait le cadre général de l’appel adressé aux États membres et de son mandat, lesquels consistaient à repousser l’agression nord-coréenne et à rétablir dans cette région la paix et la sécurité internationale. Il en résulterait inévitablement une extension des hostilités – et peut-être même une guerre ouverte avec la Chine –, alors que nous espérons fermement maintenir le conflit dans ses limites actuelles.

Certes on peut reconnaître l’acte d’agression sans prendre immédiatement des mesures contre celui qui en est le responsable. Il paraît néanmoins difficile de s’en tenir à une condamnation qui n’aurait qu’une portée morale et de ne pas prendre, dans un délai plus ou moins bref, contre l’agresseur, surtout s’il persiste dans son action, des sanctions dont on pourrait sans doute, comme le dit M. Gross, limiter les conséquences pratiques, mais dont il serait malaisé de limiter les conséquences politiques.

Les considérations qui précèdent m’amènent à vous confirmer qu’il ne convient pas d’aller plus loin que la constatation – qui figure dans le projet de résolution des six puissances – de l’intervention des forces armées du gouvernement communiste chinois5.

D’autre part, bien que les circonstances actuelles apparaissent peu favorables à l’examen du projet de résolution des douze, je ne verrais pas d’objection, pour ma part, à ce que ce projet, qui ne comporte aucun engagement de la part de quiconque sur le fond même des questions, fût également discuté.

J’estime enfin qu’il y aurait intérêt à ce que le comité des trois ne disparût pas après la remise de son rapport et poursuivit sa tâche.

(Direction d’Europe, Corée, volume 27)

1Télégramme signé par ordre Parodi.

2Télégramme communiqué à la Présidence de la République, la Présidence du Conseil, MM. Parodi, de La Tournelle, Clappier et de Bourbon-Busset ainsi qu’aux ambassades de France à Londres (nos 74-78), Washington (nos 41-45) et Tokyo (nos 33-37). Note manuscrite: «Vu Cattand».

3Télégramme envoyé par fil.

4Documents non reproduits. Dans le premier télégramme référencé, Chauvel présentait les difficultés qu’il rencontrait à l’ONU face à une situation mouvante et signalait les oppositions existantes au sein de l’administration américaine entre le courant MacArthur et le courant favorable à une contraction des engagements extérieurs des États-Unis en Asie. Il avait rappelé au délégué américain que la France n’était pas favorable à une condamnation internationale de la Chine et il se demandait s’il n’était pas possible de condamner l’aide apportée par Pékin à l’agression nord-coréenne. Tout cela avait été accompli avant le déclenchement de l’offensive chinoise. Avec celui-ci, il était clair pour lui que la question de la condamnation de la Chine se trouvera rapidement posée et que Washington s’efforcera d’en atténuer les effets pratiques (télégramme nos1-10 du 1er janvier 1951 de New York, non reproduit).

5Le Conseiller de l’ambassade des États-Unis à Paris avait fait savoir que son gouvernement souhaitait l’adoption par l’Assemblée générale d’une résolution sans ambiguïté permettant de démontrer à Pékin l’unité du monde libre, de faire que les États soutenant les Nations unies s’abstiennent de toute aide même indirecte au régime chinois. Ces objectifs ne pouvaient être atteints que par la désignation de la Chine comme agresseur et la poursuite de l’intervention des Nations unies (télégramme nos 56-60 du 5 janvier 1951 de Paris à New-York, non reproduit). La position du gouvernement français était d’éviter toute initiative de nature à conduire à un élargissement du conflit (télégramme nos 117-120 du 5 janvier 1951 de Paris à Washington, non reproduit). Cependant, Chauvel signalait que la tournure des événements en Corée créait dans l’opinion américaine une émotion croissante se transformant en un ressentiment contre la tiédeur des Nations unies. D’un autre côté, les membres des Nations unies qui soutenaient les États-Unis étaient saisis de crainte et inclinaient à sacrifier les principes et la solidarité pour préserver la paix. Chauvel insistait sur le fait que la France ne devait pas laisser de doute sur sa solidarité et dissiper toute équivoque le plus tôt possible (télégramme nos 112-115 du 5 janvier 1951 de New York, non reproduit). Cette position solidaire était réaffirmée: «La France ne fait pas entorse à sa fidélité envers la communauté internationale et, même, elle est convaincue de servir celle-ci avec plus de clairvoyante raison en voulant avant de s’engager s’assurer de l’objectif poursuivi et apprécier exactement la portée des décisions engagées». Il était important, aux yeux du gouvernement français, d’avoir des assurances sur les sanctions envisagées à la suite de l’agression chinoise, assurances d’autant plus nécessaires que la grande indépendance du commandement unifié vis-à-vis des Nations unies était connue (télégramme sans n° du 9 janvier 1951 de Paris à Washington, non reproduit).

4

M. MASSIGLI, AMBASSADEUR DE FRANCE À LONDRES, À M. SCHUMAN, MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES1.

T. nos 28-35.

Londres, 3 janvier 1951, 21 h. 55.

    Réservé. Très secret.

(Reçu: le 3, 22 h. 30)

Un de mes collaborateurs a eu hier un long entretien avec le secrétaire de l’Ambassade de l’URSS mentionné dans mon télégramme n° 4868 du 18 décembre; le rendez-vous avait été pris plusieurs jours avant la remise de la note soviétique du 1er janvier.

Sur un ton modéré, mais parfois pressant, le diplomate russe a marqué l’intérêt que son gouvernement attachait aux conversations préliminaires dont cette note accepte le principe. Selon lui, elles devraient s’ouvrir le plus tôt possible et sans que se renouvellent les longues consultations tripartites qui ont retardé la réponse occidentale à la note du 3 novembre, le diplomate russe opposant à ces délais la rapidité avec laquelle Moscou a répliqué à son tour. Comme mon collaborateur faisait observer que le document soviétique paraissait, sur certains points, difficile à interpréter, il lui fut répondu que la note alliée du 22 décembre était elle-même rédigée en termes parfois très généraux et que les conversations sur l’ordre du jour auraient précisément pour but de permettre à chacun d’exposer ses intentions sur la portée de la négociation à entamer. Le secrétaire russe a même exprimé l’opinion qu’à son avis les ministres eux-mêmes pourraient se charger d’établir l’ordre du jour. Peut-être y a-t-il lieu de rapprocher ces paroles de l’évocation faite un peu plus tard d’une négociation d’avant-guerre pour laquelle nous n’aurions envoyé que des «fonctionnaires subalternes» donnant ainsi aux Russes des doutes, aujourd’hui prêts à resurgir, sur notre volonté d’aboutir. (Si, comme je le pense, il y a là une allusion à la négociation de juillet 1939, le rapprochement n’est pas sans intérêt).

Sans jamais laisser apparaître s’il parlait à titre purement personnel ou s’il reflétait l’état d’esprit des dirigeants soviétiques, l’intéressé a, en tout cas, nettement donné l’impression que les conversations pourraient n’être pas étroitement limitées aux affaires allemandes. Dès le début de l’entretien, en effet, il a rappelé que l’Union soviétique avait voté aux Nations unies pour la résolution syro-irakienne; il a reconnu par la suite que, si la question du réarmement allemand présentait une importance capitale pour le maintien de la paix, le règlement d’autres questions s’imposait en Europe si l’on souhaitait provoquer une détente réelle. Sur le problème allemand, enfin, il a donné clairement à entendre que les propositions de Prague étaient considérées du côté soviétique comme constituant surtout une position de départ pour une négociation; «elles peuvent être discutées», a-t-il dit.

Le diplomate russe a longuement insisté sur les dangers qu’entraîne la méfiance caractérisant en ce moment les rapports entre les Occidentaux et son pays, et sur la nécessité de la dissiper. La conférence projetée constituerait à son avis la dernière chance pour les grandes puissances de rétablir leurs rapports sur une base pacifique durable.

À tout moment est apparu chez le secrétaire russe le désir de convaincre son interlocuteur de l’esprit de coopération à Moscou.

Le tempérament méridional de l’intéressé (c’est un Géorgien) et le caractère privé et prolongé de la rencontre ne sont sans doute pas étrangers à l’atmosphère parfaitement détendue qui n’a cessé de régner; c’est un fait, d’autre part, que le diplomate en question est tout spécialement chargé à Londres des relations avec les milieux diplomatiques et de presse; il est infiniment probable qu’il ne parle qu’à bon escient; mais il est également certain qu’il est chargé de l’action de propagande.

Les indications recueillies par mon collaborateur ne m’en paraissent pas moins mériter d’être retenues. Elles comportent en effet un certain nombre de précisions qu’il serait intéressant de recouper. Je suis, pour ma part, assez frappé de l’allusion à la résolution syro-irakienne, en réponse à une remarque faite par mon collaborateur sur l’étroitesse des limites dans lesquelles la note soviétique paraissait vouloir maintenir la négociation. Il peut, d’ailleurs, y avoir là le signe d’une arrière-pensée soviétique: ou bien on ne parlera que de l’Allemagne – en vertu de Potsdam – ou bien, répondant à l’appel des Nations unies, les grandes puissances mettront sur tables tous leurs différends – y compris ceux que les Occidentaux veulent tenir pour le moment hors du débat2.

(Secrétariat général, Dossiers, volume 52)

1Télégramme communiqué à la Présidence de la République, la Présidence du Conseil, MM. Parodi, de La Tournelle, Clappier et de Bourbon-Busset.

2Cette conversation s’était prolongée par une invitation à déjeuner à l’Ambassade soviétique à Londres pour le collaborateur. À ce déjeuner, le ton général a confirmé l’impression qui se dégageait de la précédente entrevue, avec en supplément l’insistance sur l’opportunité d’une réponse rapide à la note soviétique du 1er janvier et la possibilité de discussion sur d’autres sujets que les affaires allemandes (télégramme nos63-64 du 6 janvier 1951 de Londres, non reproduit). À Washington également, on constatait l’offensive de charme avec l’invitation d’un des collaborateurs de l’Ambassade de France à déjeuner avec l’attaché de presse soviétique pour parler de la conférence à Quatre. Plusieurs points en ressortaient: l’URSS tenait beaucoup à ce que la réunion des Ministres se tienne, et elle n’était pas opposée à une extension de l’ordre du jour, même si la question allemande restait prioritaire (télégramme nos529-535 du 17 janvier 1951 de Washington, non reproduit).

5

M. SCHUMAN, MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES, À M. FRANÇOIS-PONCET, HAUT-COMMISSAIRE DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE EN ALLEMAGNE1.

T. nos 58-64.

Paris, 3 janvier 1951.

    Réservé. Très secret.

On ne saurait souligner assez, comme vous l’avez justement observé dans vos différents télégrammes, l’importance qu’il convient d’attacher à la lettre que M. Grotewohl a adressée le 1er décembre à M. Adenauer en vue de l’inviter à des conversations entre Allemands ayant pour objet le rétablissement de l’unité allemande et la conclusion éventuelle d’un traité de paix. Ce message qui constitue un élément essentiel de la manœuvre soviétique et qui est constamment et habilement rappelé à l’attention de l’opinion allemande soit, entre autres manifestations, par l’article publié par M. Grotewohl lui-même dans le Neues Deutschland du 24 décembre, soit par une nouvelle lettre envoyée, cette fois-ci, par le président de la Chambre du peuple de la République démocratique au président du Parlement fédéral, paraît avoir rencontré auprès du gouvernement de Bonn l’accueil qui convenait et l’on ne saurait contester qu’en la circonstance le Chancelier, en laissant espérer une réponse tout en la différant autant que possible, ne fasse preuve de circonspection et de prudence. M. Schumacher a, de son côté, réagit vigoureusement.

Il n’en est pas moins évident – et je me réfère principalement sur ce point à votre télégramme nos 1 à 7 du 1er janvier2 – que l’initiative de M. Grotewohl ne peut que séduire de nombreux milieux allemands des zones occidentales, qu’ils soient préoccupés du déséquilibre supposé des forces entre l’URSS et les Occidentaux ou essentiellement désireux de voir l’unité allemande reconstituée, surtout s’ils sont enclins à admettre que les Soviétiques faciliteraient l’opération par des concessions qui ne s’arrêteraient pas à la ligne de l’Oder-Neisse. À défaut d’un accord entre dirigeants allemands de l’Est et de l’Ouest, qui me paraît difficilement concevable, le gouvernement de Moscou ne manquerait pas, lors d’une conférence des quatre, de tirer avantage de toutes déclarations émanant de tel ou tel groupement de l’Allemagne occidentale et de nature à souligner le succès obtenu par la lettre de M. Grotewohl.

Cet aspect du problème est d’autant plus digne d’attention que, quelles que soient les dispositions dans lesquelles on attend l’ouverture des négociations entre les quatre puissances occupantes, tout progrès accompli sur la voie de la reconstitution de l’unité allemande et portant la marque soviétique, avant que ces négociations aient commencé, entamerait d’une manière fâcheuse la position des Occidentaux.

Ceux-ci n’ont jamais refusé d’envisager toute possibilité pour les Allemands de réaliser l’unité dans une liberté effectivement garantie. Mais ils savent aussi que, dans la situation actuelle, un tel développement ne pourrait se produire sans soulever de multiples problèmes d’une extrême gravité (démilitarisation définitive de l’Allemagne, évacuation…) et sans remettre en cause nos conceptions concernant la défense atlantique et l’intégration de l’Allemagne dans l’Europe occidentale.

En prévision de la future conférence, le gouvernement étudie toutes ces éventualités du point de vue des intérêts de la France. Mais pour l’Allemagne aussi la décision est singulièrement difficile et lourde de conséquences.

J’ai tenu à vous montrer que je partageais vos préoccupations en vous laissant le soin d’apprécier si, après accord avec vos deux collègues, vous devez, sur ce terrain singulièrement délicat, orienter M. Adenauer dans tel ou tel sens en vue de réduire, dans la mesure où la chose est possible, en Allemagne même, l’action de l’adversaire.

(Direction d’Europe, Allemagne, volume 907)

1Télégramme à communiquer par courrier à Londres (n° 180), Londres Suppléants (n° 14), Washington (n° 94), New-York (n° 32), Bruxelles, La Haye, Berne, Ottawa, Rome.

2Document non reproduit.

6

M. SCHUMAN, MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES1, À M. CHATAIGNEAU, AMBASSADEUR DE FRANCE À MOSCOU.

T. nos 34-48.

Paris, 3 janvier 1951, 23 h.

    Priorité absolue.

Je vous adresse sous les numéros suivants le texte de la réponse française à la note soviétique du 15 décembre dernier. Ce texte a été approuvé ce matin par le Conseil des ministres. Veuillez remettre ce document au ministère soviétique des Affaires étrangères, et me rendre compte de l’heure à laquelle votre démarche aura été effectuée. Vous pourrez vous concerter à ce sujet avec votre collègue britannique qui doit transmettre de son côté la réponse de son gouvernement.

La note française sera communiquée à la presse 48 heures après sa remise au gouvernement soviétique.

«Le gouvernement français a étudié avec le plus grand soin les termes de la note que le gouvernement soviétique lui a adressée le 15 décembre 1950.

Par cette note, le gouvernement soviétique prétend établir que la politique appliquée par le gouvernement français notamment à l’égard de l’Allemagne, aurait un caractère agressif et ne tiendrait pas compte du texte ni de l’esprit du pacte franco-soviétique.

Le gouvernement français tient à présenter à ce sujet les observations suivantes:

1) Il est difficile de penser que le gouvernement de l’URSS puisse sérieusement tenir la politique actuelle du gouvernement français pour agressive à l’égard de quiconque ou de quelque façon que soit. Fermement décidé à contribuer par tous les moyens en son pouvoir à l’établissement entre les États de relations pacifiques, le gouvernement français, dès la fin des hostilités, a démobilisé la plus grande partie de ses forces armées, et a consacré tous ses efforts à la reconstruction et à la restauration économique. Au cours de ces dernières années, il n’a cessé de s’associer, quand il n’en a pas pris l’initiative, à toutes les tentatives faites au sein des Nations unies pour organiser un contrôle efficace des armements et préparer par là un désarmement qui aurait permis de créer entre les États du monde des rapports différents de ceux qui existent aujourd’hui.

C’est malheureusement un fait que ces efforts n’ont pu aboutir, essentiellement parce qu’il n’a jamais été possible d’obtenir l’adhésion du gouvernement soviétique à aucun système de contrôle sérieux, garantissant que des mesures de désarmement ne se retourneraient pas contre ceux qui les auraient appliquées les premiers.

2) L’impossibilité d’aboutir à un désarmement réel et efficacement contrôlé a créé une situation d’autant plus grave que, depuis la fin de la guerre, il existe un déséquilibre profond entre les forces armées des pays de l’Est et celles des pays de l’Ouest de l’Europe. C’est un fait connu de tous, que l’URSS alors que ses alliés avaient, après la victoire, démobilisé l’essentiel de leurs forces armées, a gardé sur pied de guerre des forces considérables qui se trouvent massées pour une grande part bien en avant des frontières occidentales de l’URSS. Il est également notoire que certains des anciens alliés de l’Allemagne hitlérienne en Europe, aujourd’hui alliés à l’URSS, ne respectent en rien les limitations imposées à leurs forces armées par les traités de paix signés à Paris le 10 février 1947.

3) Le développement continu de cette situation dont la France ne porte en rien la responsabilité, a contribué plus que tout à créer dans le monde un état de méfiance et d’inquiétude. Cette inquiétude et cette méfiance ont fait place à un sentiment aigu d’insécurité, du jour où une agression caractérisée ayant été commise en un point du monde, les efforts accomplis par les Nations unies pour mettre en application le principe fondamental de la sécurité collective se sont heurtés à l’opposition la plus décidée du gouvernement de l’URSS et des Républiques populaires qui lui sont alliées.

4) Avant même qu’en Extrême-Orient la paix du monde se trouvât gravement menacée, du fait du soutien ainsi apporté à l’agression, le gouvernement français était obligé de constater qu’en Europe, et spécialement en Allemagne, une situation dangereuse se créait par suite de l’établissement dans la zone d’occupation soviétique d’Allemagne de forces militarisées qui portent l’étiquette de Bereitschaften, mais qui sont en réalité constituées en régiments et soumises à un entraînement dans des écoles d’application, notamment pour l’artillerie et pour les chars.

5) C’est dans ces conditions que le gouvernement français conscient de sa solidarité avec les autres nations pacifiques, s’est vu contraint d’envisager les mesures indispensables au renforcement de la sécurité de la France et de l’Europe, y compris les territoires allemands dont il doit assumer la défense; il a ainsi été amené à étudier la possibilité d’une contribution de l’Allemagne de l’Ouest à la défense commune. Le gouvernement français constate avec regret que des projets dont le caractère strictement défensif est établi aussi bien par les déclarations de tous les gouvernements participants à cet effort que par leur nature même, sont considérés par le gouvernement de l’URSS comme des projets de caractère agressif. Il ne saurait y avoir dans ce domaine deux poids et deux mesures.

6) Le gouvernement français n’a jamais signé aucun accord qui ne soit strictement défensif. Ni le Traité de Bruxelles, ni le Traité de l’Atlantique-nord, ni les projets d’union européenne que vise la note du gouvernement soviétique, n’ont en aucune manière un caractère agressif. Ces actes répondent à l’idée fondamentale d’accroître la sécurité et la prospérité par la coopération internationale.

Les projets qui sont à l’étude concernant la participation de l’Allemagne occidentale à la défense commune sont conçus dans le même esprit. Ils n’ont en vue ni la création d’une armée nationale allemande, ni la restauration de l’industrie de guerre allemande, mais l’établissement d’un régime collectif de caractère défensif dans un cadre supranational. C’est en effet la conviction du gouvernement français que l’on ne pourra éliminer réellement tout motif de guerre en Europe que par un effort tenace pour faire disparaître les anciennes rivalités et pour créer une communauté de vues et d’intérêt entre les diverses nations du continent.

Le gouvernement français est décidé à s’opposer à toute utilisation de l’Allemagne occidentale comme base d’agression. Cette assurance a été répétée récemment par le gouvernement français dans la note qu’il a adressée au gouvernement soviétique le 22 décembre dernier. Le gouvernement français ne voit pas, dans ces conditions, comment la ligne politique qu’il a adoptée, pourrait être considérée comme contraire au pacte du 10 décembre 19442, qui a pour but de prévenir toute nouvelle possibilité d’agression allemande.

7) Aux termes de son préambule, le pacte d’alliance et d’assistance mutuelle conclu le 10-XII-1944 avait pour but d’assurer, en conformité avec les buts des Nations unies une étroite collaboration entre la France et l’URSS pour le maintien de la paix et la restauration économique.

Il est nécessaire de constater que rien n’a été fait du côté soviétique pour permettre cette collaboration, soit en Allemagne, soit en Europe, soit dans le reste du monde.

Dès février 1945, le gouvernement soviétique a montré qu’il n’entendait pas consulter la France sur les perspectives essentielles de la politique à suivre en Allemagne. Par la suite, les initiatives prises par le gouvernement de l’URSS n’ont témoigné d’aucun désir de sa part d’arriver, sur ce terrain, à une communauté de vues avec le gouvernement français.

En Europe, en dépit de l’article 6 du pacte, le gouvernement soviétique s’est affirmé comme résolument opposé à tout effort de coopération économique en vue du relèvement et de la restauration des pays ruinés par la guerre.

Dans le monde, l’URSS pratique une politique hostile à l’Union française; elle en a donné la preuve récemment encore en accordant à Hô Chi Minh qui est en état de révolte armée contre le gouvernement légitime du Vietnam, membre de l’Union, sa reconnaissance officielle3.

8) Le gouvernement français estime que le maintien et le développement des bonnes relations entre l’URSS et la France demeure une nécessité essentielle pour la paix en Europe. Si le gouvernement soviétique est animé du même esprit que le gouvernement français et estime comme lui que la base des rapports pacifiques est constituée par le respect mutuel et la bonne foi réciproque, il doit être possible de trouver une issue aux difficultés actuelles par le moyen de la réunion des ministres des Affaires étrangères actuellement envisagée. Le gouvernement français est prêt pour sa part à contribuer sincèrement à tout effort permettant une détente et une amélioration des relations internationales.

9) C’est dans cet esprit et en raison des considérations exposées cidessus que le gouvernement français ne peut que rejeter catégoriquement toute part de responsabilité dans l’évolution qui a conduit aux présentes difficultés».

(Direction d’Europe, URSS, volume 152)

1Télégramme signé par ordre La Tournelle.

2Voir DDF, 1944-II.

3Voir DDF, 1950, nos 23, 25 et 28.

7

M. FRANÇOIS-PONCET, HAUT-COMMISSAIRE DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE EN ALLEMAGNE, À M. SCHUMAN, MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES1.

T. nos 67-81.

Bonn, 4 janvier 1951, 17 h. 40.

    Réservé.

(Reçu: le 4, 18 h. 15)

Tant que n’ont pas été pris par le gouvernement fédéral les engagements prévus par les décisions de New York et que n’a pas été constitué l’Office des Affaires étrangères de Bonn, c’est à la Haute-Commission que continue d’appartenir le soin d’assurer les relations du gouvernement fédéral avec les gouvernements étrangers. Aussi est-ce au Pétersberg que, ce matin, 4 janvier, les ministres accrédités en Allemagne ont apporté leurs vœux de Nouvel An.

À l’issue de cette cérémonie, j’ai tenu avec mes deux collègues une brève séance au cours de laquelle nous avons envisagé le déroulement des négociations qui doivent avoir lieu concernant le réarmement de l’Allemagne de l’Ouest. M. MacCloy nous a en même temps raconté ses entretiens récents avec M. Adenauer et avec M. Schumacher.

Il a été, tout d’abord, décidé que la première réunion avec M. Blank et les généraux Heusinger et Speidel aurait lieu mardi prochain 9 janvier à 11 heures. Sir Ivone Kirkpatrick, actuellement président, qui devait déjeuner à Bonn avec M. Adenauer et le maréchal Montgomery, a été chargé par nous d’en aviser le Chancelier. Nos représentants tiendront samedi matin une réunion préparatoire tripartite.

J’ai signalé à M. MacCloy une dépêche DPA2 publiée ce matin par plusieurs journaux et suivant laquelle les négociations avec les trois Alliés au sujet du réarmement de l’Allemagne seraient ajournées tandis que s’ouvriraient incessamment des entretiens préparatoires entre Américains et Allemands à l’exclusion des Britanniques et des Français.

M. MacCloy a fait immédiatement démentir cette nouvelle qui semble avoir pour origine le fait que le général Hays a voulu prendre contact avec le général Spiedel et a invité celui-ci à venir le voir.

Notre collègue américain avait du reste trouvé le Chancelier un peu hésitant quant à l’ouverture de ses entretiens. La crainte de M. Adenauer était que ces conversations une fois entamées, les alliés ne les interrompissent et qu’il ne fût ensuite en butte aux plus vives critiques de son parlement et de son opinion publique. M. MacCloy l’a assuré que nos trois gouvernements souhaitaient mener à bien ces conversations et le Chancelier s’est déclaré d’accord pour qu’elles fussent entamées le plus tôt possible.

M. Adenauer s’est longuement étendu sur les appréhensions que lui cause la conférence quadripartite prévue avec les Soviets. L’Allemagne n’allait-elle pas en faire tous les frais sans être même en état de se défendre? Pouvait-on encore, au point où on en était arrivé, envisager pareille conférence sans participation allemande? Ne pouvait-on pas imaginer quelque artifice pour que le gouvernement fédéral y fût présent? Étendant ses plaintes, M. Adenauer a dit ensuite son amer regret qu’en face de son gouvernement, la Haute-Commission ne se fût pas encore «déconcentrée» comme on demandait aux charbonnages allemands de le faire et que le Chancelier fût toujours obligé d’affronter le bloc des représentants des trois puissances, au lieu d’être à même de négocier séparément avec chacun d’eux.

M. MacCloy a fait ressortir à son interlocuteur que ni ses craintes, ni ses plaintes ne paraissaient fondées. Pouvait-il concevoir un seul instant que les Soviets acceptent de participer à une conférence où serait représenté un gouvernement allemand qu’ils ne reconnaissent pas? De toute manière le premier pas à franchir était la constitution d’un ministère des Affaires étrangères. Or, au lieu de s’acheminer vers la mise en application des décisions de New York, il semblait, au cours de ces dernières semaines, que le gouvernement fédéral s’en fût plutôt écarté. En ce qui concernait les Hauts-Commissaires, le Chancelier savait enfin que chacun d’eux était toujours ouvert à une conversation individuelle avec lui, lorsque semblable entretien paraissait nécessaire.

M. MacCloy a insisté auprès du Chancelier sur la nécessité d’aboutir rapidement à la signature du Plan Schuman. M. Adenauer ayant répondu que cette signature viendrait bien en son temps, notre collègue américain lui a répondu que ce devrait être, au contraire, le premier objectif du gouvernement fédéral. Il a repris le même thème avec M. Ehrard et avec M. Hallstein. Il a discuté avec ceux-ci les difficultés que suscitent encore les articles 41 et 42. Il a vivement incité M. Hallstein à ne retourner à Paris que lorsqu’il aurait obtenu du Chancelier les pouvoirs nécessaires pour régler définitivement les points encore en litige et pour procéder à une signature qui devrait intervenir dès que possible. Il a tenu au Chancelier le même langage.

À cette occasion, il a mis M. Adenauer en garde contre l’évolution qui se produit dans l’opinion américaine. Les attaques incessantes formulées par la presse et les hommes politiques allemands contre les alliés et contre l’Amérique, en particulier, sont transmises par les agences et reproduites par les journaux des États-Unis. Elles ont tendance à renforcer le courant isolationniste dont le discours de M. Hoover a illustré l’importance. La même impression défavorable et la même irritation se faisaient sentir en ce qui concerne l’opinion française.

Au sujet de la modification du statut d’occupation, notre collègue a eu l’impression que le Chancelier souhaitait conclure avec nos trois gouvernements un pacte de sécurité assez bref, conçu en termes généraux, et par lequel l’Allemagne et les alliés se donneraient des assurances réciproques, tandis que serait laissée à des conventions à signer ultérieurement toute la mise en œuvre d’un pareil accord. Notre collègue américain a donné à entendre à M. Adenauer que pareille conception n’était pas réalisable et que nous ne pourrions pas accepter l’entrée en application d’un accord de sécurité, indépendamment de celle des conventions destinées à le compléter.

Passant à sa conversation avec M. Schumacher, M. MacCloy nous a rapporté qu’il l’avait trouvé un peu plus aimable qu’à sa précédente rencontre, mais toujours aussi farouchement nationaliste. Le chef de la sociale-démocratie lui a déclaré qu’il fallait d’abord faire l’unité allemande et qu’ensuite, seulement, cette Allemagne unifiée pourrait se réarmer et apporter son appui à l’Occident. M. MacCloy lui a fait remarquer que le temps n’était plus où l’Allemagne pouvait tenir un pareil langage et qu’elle ne pouvait aujourd’hui se défendre qu’en liant sa cause à l’un ou l’autre camp. M. Schumacher s’est, d’autre part, déclaré hostile à toute réponse à la lettre de M. Grotewohl.

Nous avons discuté avec mes deux collègues la manière dont devaient s’engager les entretiens prévus pour mardi. Nous avons été d’accord pour penser que ceux-ci devaient commencer sur une base tout à fait officieuse, par une exploration du sujet, sans aucune communication à la presse.

Faisant allusion aux craintes qui se manifestent en Allemagne, et qui tendraient à retarder ces conversations jusqu’après la réunion de la conférence à Quatre, Sir Ivone Kirkpatrick a soutenu qu’il convenait d’agir comme à la veille de la conférence de 1949: c’était la poursuite de la préparation de la loi fondamentale qui avait décidé les Soviets à abandonner le blocus de Berlin.

Convenait-il enfin de demander aux Allemands de faire connaître leurs observations générales sur les décisions de Bruxelles telles que je les avais rapportées au Chancelier au nom de la Haute-Commission, ou fallait-il préciser, d’abord, aux négociateurs allemands tous les détails des arrangements intervenus? Nous avons pensé que mieux valait laisser les Allemands découvrir leur position et de ne pas susciter prématurément toute une série de critiques, dans lesquelles ne manquerait pas de se lancer la presse allemande inspirée. M. MacCloy a indiqué qu’il conviendrait seulement, à son avis, de bien fixer aux Allemands le principe fondamental posé par les alliés et suivant lequel les unités allemandes ne doivent pas former une force nationale, mais doivent être conçues comme des parties d’unités plus larges. L’objet des alliés n’est pas de créer une force allemande, mais bien une force européenne et la contribution de l’Allemagne de l’Ouest doit avoir un caractère nettement démocratique qui la distingue franchement des anciennes armées du Reich.

(Secrétariat général, Dossiers, volume 9)

1Télégramme communiqué à la Présidence de la République, la Présidence du Con-seil, MM. Parodi, de La Tournelle, Clappier et de Bourbon-Busset.

2DPA: Deutsche Presse-Agentur, soit la principale agence de presse de langue alle-mande.

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M. BONNET, AMBASSADEUR DE FRANCE À WASHINGTON, À M. SCHUMAN, MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES1.

T. nos 51-58.

Washington, 4 janvier 1951, 22 h. 20.

    Réservé. Priorité absolue.

(Reçu: le 5, 5 h. 15)

Un de mes collaborateurs a eu ce matin un long entretien avec M. Allison, adjoint principal de M. John Foster Dulles, pour la préparation du traité de paix avec le Japon.

Les évènements récents de Corée, a déclaré en substance M. Allison, nous ont amenés à nous demander, à la lumière de la nouvelle situation militaire dans cette partie du monde, s’il fallait maintenant hâter ou au contraire retarder la conclusion de ce traité.

Le Département d’État et celui de la Défense ont été cette semaine, en consultation constante à ce sujet et l’adjoint de M. Dulles n’a pas caché que les collaborateurs de M. Dean Acheson étaient en faveur d’une signature aussi rapide que possible du traité de paix.

Deux points retiennent particulièrement l’attention de l’administration.

1) L’état de l’opinion publique japonaise.

2) La participation de la Chine à l’accord envisagé.

En ce qui concerne le premier point, il n’est pas douteux, a dit M. Allison, qu’une évolution s’est produite au cours de ces derniers mois dans l’état d’esprit nippon. La grande majorité des Japonais est opposée au communisme; c’est pourquoi, au début de l’affaire de Corée, quand le gouvernement américain a réagi avec rapidité et détermination à l’agression des troupes de Pyong Yang et surtout, après le débarquement d’Inchon, quand le succès complet des forces du général MacArthur a paru imminent, l’opinion publique nippone dans son ensemble estimait qu’il fallait que le Japon prît parti dans la lutte des deux blocs et se rangeât du côté de la démocratie.

Les succès des troupes de Mao Tsé Toung semblent, aux yeux des observateurs américains, avoir modifié sensiblement le point de vue japonais. La crainte du communisme existe plus que jamais. À vrai dire, elle n’a pu que s’accroître, mais la faiblesse militaire des États-Unis incline maintenant le Japon vers une position de neutralité. C’est au fond l’attitude de Monsieur Yoshida, en dépit de ses professions de foi récentes en faveur des démocraties. Il est donc nécessaire, pour le gouvernement américain, de réévaluer l’état d’esprit qui règne aujourd’hui au Japon, notamment en ce qui concerne son réarmement éventuel. Ce sera l’objet principal de la mission que Monsieur Dulles doit entreprendre dans ce pays à la fin de ce mois. Aucune décision définitive cependant n’a encore été prise au sujet de ce voyage, a tenu à marquer Monsieur Allison qui accompagnera éventuellement M. Dulles.

La participation de la Chine à un traité de paix avec le Japon embarrasse visiblement les autorités de Washington. «Si votre gouvernement a des suggestions à ce sujet, a déclaré M. Allison, nous lui en serons très reconnaissants».

Pour le moment le problème de la représentation chinoise paraît avoir amené l’administration américaine à retenir la solution d’une signature de traités de paix séparés. Washington présenterait aux pays intéressés un projet de traité très simple, «beaucoup plus que celui que nous envisagions jusqu’ici», a déclaré l’adjoint de M. Dulles. Un échange de vues aurait lieu sur le plan diplomatique aussi bien entre les futurs États signataires et le gouvernement américain qu’entre ces États et le gouvernement japonais.

Il n’y aurait ainsi, à proprement parler, pas de conférence. Seule, la cérémonie finale de la signature, qui pourrait avoir lieu à Tokyo réunirait le plenum des pays ayant été en état de guerre avec le Japon.

Cette procédure aurait comme mérite principal, de permettre aussi bien dans le fond que dans la forme une diversification des accords signés. Les États-Unis pourraient ainsi conclure, a dit Monsieur Allison, le traité de paix et ensuite un accord militaire et l’Inde, par exemple, ne signerait que le premier et en des termes qui pourraient être différents.

Aucune décision finale cependant n’a encore été prise à Washington au sujet du traité de paix, a souligné Monsieur Allison.

Nous serons en mesure de vous faire part d’une manière plus précise de l’état de nos projets à cet égard la semaine prochaine avant le départ probable de Monsieur Dulles pour le Japon.

(Direction d’Asie-Océanie, Japon, volume 49)

1Télégramme communiqué à la Présidence de la République, la Présidence du Conseil, MM. Parodi, de La Tournelle, Clappier et de Bourbon-Busset, ainsi qu’à New-York (nos 32-39). Note manuscrite: «Cattand. C[ommuni]quer à Tokyo, Londres, New-Delhi, f[ai]t. Prière de me rendre». Ce télégramme a été communiqué à Londres (nos 306-313), New-Delhi (nos 16-23) et Tokyo (nos 74-81).

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NOTE DU DÉPARTEMENT

Conférence à Quatre

N.

Paris, 4 janvier 1951.

I) L’agression en Corée, la proposition soviétique de conversations sur l’Allemagne sont deux aspects complémentaires d’une même politique, qui tend à l’isolement progressif des États-Unis tout en évitant, le plus longtemps possible, le conflit général.

En Europe centrale, la présence au contact des armées d’occupation sur les axes de pénétration rend impossible une action agressive de caractère limité. Mais il est essentiel, pour la poursuite de l’offensive de longue haleine que l’URSS mène en Asie en vue de couper le capitalisme occidental de ses «bases d’exploitation» asiatiques et coloniale, de «neutraliser» le potentiel humain et industriel de l’Europe occidentale en empêchant la constitution d’un ensemble européen fortement intégré et, par là même, d’arrêter ou tout au moins de freiner le développement de la politique atlantique.

La clef du problème est évidemment l’Allemagne.

Depuis 3 ans, l’URSS cherche à réparer les conséquences de l’erreur qu’elle a commise en provoquant la rupture du Conseil de contrôle, décision qui a, en fait, permis le développement de la politique d’intégration occidentale. Elle a d’abord cherché à le faire par la contrainte (blocus de Berlin), puis par la négociation.

Il s’agit pour elle aujourd’hui, comme en 1949, de retrouver, sous une forme quelconque, les avantages du système quadripartite qui, tout en lui laissant le contrôle exclusif de sa zone d’occupation, lui permettait de prévenir l’intégration de l’Allemagne de l’Ouest dans le système occidental et l’utilisation illimitée des ressources de la Ruhr par ses adversaires.

Son attaque est dirigée sur les deux points faibles de la politique d’intégration occidentale: celle-ci suppose le maintien de la division de l’Allemagne. Elle se heurte, d’autre part, au dilemme suivant: Comment faire l’Europe avec une Allemagne qui ne contribue pas à sa défense? Comment la faire avec une Allemagne réarmée, donc nationaliste et revendicatrice?

En soulevant le problème de la démilitarisation, l’URSS frappe donc au défaut de la cuirasse occidentale. Le fait nouveau est qu’elle peut maintenant exploiter les craintes et le trouble que les perspectives ouvertes par le réarmement de l’Allemagne provoquent à la fois dans l’opinion alliée et dans l’opinion allemande. Son arme principale est l’idée d’unité, dont la puissance d’attraction auprès des masses allemandes n’a pu qu’être accrue par les développements récents.

Elle ne s’en servira pourtant qu’avec les précautions nécessaires. Elle sait qu’en Europe, à la différence de l’Asie, le sentiment national ne peut jouer à son profit que temporairement. Elle y fait trop figure d’oppresseur pour que son masque de champion des nationalités ne soit pas aisément percé. Renoncer à la soviétisation de sa zone serait, dans ces conditions, donner aux satellites un exemple dangereux. Le retrait de ses troupes d’Allemagne orientale remettrait en cause toute la stabilité du «glacis» que constituent les pays du rideau de fer. Malgré la perspective tentante d’un départ des troupes américaines d’Europe – dont le corollaire serait le développement du neutralisme européen et de l’isolationisme américain, il semble donc bien que Moscou ne puisse accepter de «neutraliser» l’Allemagne au prix d’une évacuation. Celle-ci supposerait, au surplus, la conclusion du traité de paix qui contraindrait les Soviets à trancher définitivement la question de l’Oder-Neisse et les priverait ainsi de la possibilité de faire miroiter aux Allemands le retour des provinces perdues.

Ce que souhaite en réalité l’URSS, comme le prouve le programme de Prague – qui ne fait que reprendre celui du Palais-Rose – c’est une neutralisation de l’Allemagne de l’Ouest sans évacuation, par la constitution d’organismes provisoires, dont l’autorité s’étendrait aux quatre zones. Cette «réunification», de caractère intérimaire, serait présentée comme étant la première étape vers le traité de paix – dont la conclusion effective serait, bien entendu, indéfiniment retardée, selon les méthodes éprouvées lors de la négociation sur le traité d’État avec l’Autriche.

Depuis le Palais-Rose, la situation a cependant évolué. Deux gouvernements allemands ont été mis en place. Dès lors, la formule des organismes centraux de caractère non-électif est dépassée; si l’on veut que leur autorité s’impose effectivement à toute l’Allemagne – ce qui est la condition même de la réalisation du programme soviétique – l’URSS doit donc se résigner à proposer un gouvernement provisoire, donc à accepter des élections libres. La proposition Grotewohl traduit cette évolution capitale.

Alors qu’en 1949 les Soviets tenaient avant tout au rétablissement du Conseil de contrôle, ils mettent maintenant l’accent sur l’aspect allemand de la réunification et n’hésitent plus à faire servir à leurs desseins l’aspiration des masses allemandes à l’unité et à la paix. Les risques d’une telle attitude peuvent d’ailleurs leur paraître limités. Le maintien de l’occupation soviétique suffira sans doute à contrebalancer efficacement l’action des commissions de contrôle et à maintenir dans le cadre d’un fédéralisme élargi les mesures de soviétisation. Les gains seront si considérables que l’URSS pourrait accepter, sous réserve du maintien de certains pouvoirs sur la démilitarisation, la formule de contrôle autrichienne.

Dès lors, les Alliés, dont les arènes essentielles au Palais-Rose étaient la proposition d’élections libres et le contrôle majoritaire, seraient privés de toute possibilité de contre-attaque.

II) Quelle doit être, dans ces conditions, l’attitude des Occidentaux?

Il est tout d’abord évident – et ce point a été suffisamment souligné dans la réponse des trois Puissances à l’URSS – que dans toute discussion réduite au problème allemand nous serons forcément perdants.

Nous devons donc refuser toute solution du problème allemand qui n’interviendrait pas dans le cadre d’un règlement européen général.

Nous devrons cependant, au cours de la discussion du problème allemand lui-même, prendre garde de ne pas tomber dans le piège que constituerait l’acceptation d’une formule de réunification provisoire de l’Allemagne.

Contrairement à la position prise par nous jusqu’à présent, au cours des différentes discussions sur l’unification de l’Allemagne, nous devrions donc, maintenant, mettre l’accent sur la nécessité de jeter les bases du traité de paix allemand avant de procéder à des élections libres et de mettre en place un gouvernement provisoire ou une autorité quelconque dont les pouvoirs s’étendraient aux quatre zones d’occupation.

Nous devrions en outre préciser que ce règlement, qui doit aboutir à la restauration d’une Allemagne souveraine, c’est-à-dire libre d’adhérer non seulement à l’ONU mais aux organisations européennes existantes ou futures, n’est concevable que dans le cadre d’un règlement de paix européen, comportant la signature du traité d’État autrichien et l’évacuation de ce pays en même temps que celle de la Hongrie et de la Roumanie. Il devrait, en outre, comporter l’exécution des traités antérieurement signés au sujet des pays balkaniques, notamment en ce qui concerne la libre consultation des populations dans la formation des gouvernements, ainsi que la réduction des forces des États ex-ennemis au niveau prévu par les traités.

Nous soulignerions, en outre, la nécessité, conformément aux précédents créés par tous les autres traités, de permettre à l’Allemagne d’entretenir une armée dont les effectifs ne devraient pas dépasser 200 000 hommes. Le contrôle relatif aux clauses militaires des traités concernant tous les États ex-ennemis, c’est-à-dire l’Allemagne, la Hongrie, la Roumanie et la Bulgarie, pourrait être confié à des commissions de surveillance quadripartites. Toutes ces questions sont de la compétence normale du Conseil des Quatre.

Il n’est pas douteux que de telles contre-propositions – qui constituent un programme raisonnable du point de vue occidental – seront refusées par les Soviétiques.

Pour les Américains, la conférence s’arrêterait là. Il semble que l’intérêt du gouvernement français soit d’essayer de ne pas rester sur cet échec.

Si nous devons, en effet, refuser toute solution tendant à la neutralisation de l’Allemagne de l’Ouest, il ne faut pas nous dissimuler que l’échec pur et simple de la conférence aboutira au réarmement illimité d’une Allemagne rétablie dans sa souveraineté et orientera donc définitivement dans un sens offensif, et peut-être bientôt agressif, la coalition atlantique.

Vu sous cet angle, le réarmement de l’Allemagne occidentale ne constitue peut-être pas un casus belli, mais rend le conflit inévitable dans un délai plus ou moins rapproché, selon les progrès réalisés par la Russie dans le perfectionnement de l’arme atomique.

Nous aurions donc avantage à essayer de reproduire le schéma général de la conférence du Palais-Rose qui, après un échec sur la réunification de l’Allemagne, a finalement abouti, non pas à un compromis (dont il restera difficile, en 1951, comme en 1949, de trouver les termes), mais à un modus vivendi.

Ce modus vivendi pourrait comporter les points suivants:

a) Les Quatre Puissances renouvelleraient leur engagement de ne pas signer de paix séparée avec les deux Allemagnes placées sous leur contrôle, donc de n’attribuer la souveraineté allemande ni à la République fédérale, ni à la République démocratique allemande. L’autorité suprême serait donc maintenue comme gage de possibilité d’une reprise des conversations sur le règlement allemand.

b) Les Trois Puissances occidentales d’un côté, l’URSS de l’autre prendraient l’engagement de ne pas utiliser leurs zones respectives d’occupation comme base d’agression.

c) Les engagements du Palais-Rose, relatifs à la circulation avec Berlin et aux échanges Est-Ouest, seraient renouvelés.

Un effort spécial devrait être tenté en ce qui concerne le rétablissement du quadripartisme à Berlin.

La question, de la démilitarisation proprement dite ne pourrait figurer dans ce modus vivendi que si un règlement, au moins provisoire, intervenait par ailleurs en Extrême-Orient. On pourrait alors s’orienter vers une formule, par laquelle il serait convenu que des forces de police encasernées, d’un effectif proportionnel à celui de la population des différentes zones, pourraient être soit créées, soit maintenues.

(Secrétariat général, Dossiers, volume 51)

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NOTE DE LA DIRECTION D’EUROPE

Les États-Unis et le rétablissement de la souveraineté allemande

N.

Paris, 4 janvier 1951.

Quelles que soient les dépositions dans lesquelles on envisage l’ouverture des négociations à quatre et compte tenu de ce principe fondamental que la politique française doit essentiellement s’inspirer de la double préoccupation d’empêcher la guerre et d’éviter une renaissance de l’isolationnisme américain, qui se traduirait par le départ d’Europe des troupes américaines, il faut avoir dès maintenant présente à l’esprit la considération suivante: si les négociations envisagées n’ont pas lieu, ou si elles se terminent par un échec total, il est hors de doute que l’Allemagne recouvrera sa souveraineté et sera de nouveau appelée à jouer sur le continent le rôle d’une grande Puissance. Aucune argumentation juridique ou politico-juridique ne s’opposera à cette évolution fatale: la théorie selon laquelle l’autorité suprême ne peut être abandonnée que par les quatre occupants, s’ils sont d’accord et dans le cadre d’un traité de paix, sera balayée par les faits. Il sera difficile d’imposer à l’Allemagne des limites, des restrictions, sur tel ou tel terrain, même si ces limites et ces restrictions s’appliquent à d’autres.

On peut même penser que, si les États-Unis se résignent finalement à accepter des négociations quadripartites c’est, en tous cas jusqu’à un certain point, avec l’arrière-pensée qu’il leur faut, une fois de plus, faire la preuve de la mauvaise volonté des Soviétiques, de l’impossibilité de tout arrangement avec eux, pour amener certains États européens et principalement la France, à comprendre que le moment est définitivement venu de s’engager résolument sur une voie nouvelle. On peut croire également que, dans le cas, d’ailleurs improbable, où le gouvernement de Moscou ne serait pas prêt, par crainte du réarmement de l’Allemagne occidentale, à admettre un changement général de son attitude et un règlement satisfaisant des problèmes européens, le gouvernement de Washington ne se prêtera que difficilement à un accord limité, à un modus vivendi provisoire dont la principale conséquence serait de réduire ses possibilités d’action dans le domaine allemand.

Commentant un éditorial paru dans le New York Times du 26 décembre, M. Henri Bonnet souligne le souci que l’on a au Département d’État de ne pas admettre d’interférence entre les négociations qui se poursuivent à Bonn et d’éventuelles conversations avec Moscou. «L’affaire qui importe à l’Administration, écrit notre ambassadeur, est la négociation avec la République fédérale et si le Département d’État insiste pour que les deux séries de pourparlers ne soient liées en aucune manière, c’est afin d’éviter que le souci de conserver une plus grande liberté de manœuvre dans l’éventualité d’une réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères n’amène les alliés européens de l’Amérique à repousser la conclusion des conversations avec le gouvernement de l’Allemagne de l’Ouest jusqu’à ce que les possibilités d’un règlement à quatre aient été explorées. En revanche, l’idée qu’un accord avec l’Allemagne, sur lequel il serait moralement difficile de revenir au cours d’une réunion avec l’URSS priverait toutes discussions avec celle-ci de leur objet principal et les vouerait d’avance à un échec, ne semble pas préoccuper Washington».

On peut, semble-t-il, résumer d’un mot l’aboutissement de la politique américaine dont M. MacCloy est, aujourd’hui, le principal interprète dans ses rencontres avec M. Adenauer: c’est l’égalité des droits. Il convient que nous nous placions dans cette perspective pour déterminer notre attitude vis-à-vis de l’Allemagne, et plus encore vis-à-vis des États-Unis. À la veille du moment où l’ultime étape de l’évolution du problème allemand peut être franchie, deux questions méritent avant tout de retenir notre attention:

L’avenir de la Sarre.

Le maintien en Europe d’une armée américaine. Il ne faudrait pas que, le jour où les forces allemandes seraient reconstituées, le gouvernement de Washington saisît cette occasion pour retirer du continent ses propres troupes. S’il devait en être ainsi, les sacrifices auxquels nous aurions consenti pour les y voir rester apparaîtraient vains.

(Secrétariat général, Dossiers, volume 52)

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NOTE DU SERVICE DE COOPÉRATION ÉCONOMIQUE DE LA DIRECTION DES AFFAIRES ÉCONOMIQUES ET FINANCIÈRES

Négociation de l’aide économique américaine aux États associés d’Indochine

N.

Paris, 4 janvier 1951.

Des négociations sont menées actuellement à Saigon, entre la mission américaine et les trois gouvernements vietnamien, laotien, et cambodgien, pour l’octroi d’une aide économique américaine.

À la suite d’une intervention faite le 23 août 1950 sur la demande de la direction d’Asie et de la direction des Affaires économiques, par le Cabinet du ministre auprès du ministère des États associés, il avait été entendu avec ce dernier ministère que le Département, et en l’espèce la direction des Affaires économiques, serait mis au courant des conversations de Saigon. De fait le 31 août M. Bour, conseiller technique du Cabinet de M. Letourneau adressait à M. Charpentier le texte des projets d’accords bilatéraux et invitait le ministère des Affaires étrangères à se faire représenter à une réunion à tenir rue de Lille pour étudier ces projets.

Les instructions qu’appelaient ceux-ci furent ainsi établies avec l’accord du Département donné le 7 septembre.

Le 19 octobre, le Département recevait communication par le ministère des États associés de la réponse de M. Pignon à ces instructions. Il y était indiqué que le Haut-Commissaire avait donné connaissance aux gouvernements des États associés des observations faites à Paris sur le projet d’accord, et en avait d’autre part informé la mission américaine à Saigon.

Depuis cette date, aucune indication n’a été reçue officiellement au Département sur le déroulement des négociations qui ont lieu à Saigon entre les gouvernements d’Indochine et les Américains. Aux demandes d’information faites verbalement par la direction des Affaires économiques au ministère des États associés, il a été invariablement répondu que ce ministère n’avait lui-même reçu aucune communication sur l’avancement des travaux.

*

D’après des indications recueillies à titre personnel auprès de M. Fontan, au ministère des États associés, l’état des négociations est le suivant:

1) On sait que l’aide américaine comprend deux parts: l’aide gratuite et l’aide commerciale. L’aide gratuite sera distribuée par les Américains sans participation effective française. L’aide commerciale sera administrée par l’ECA1 sur les fonds spécialement mis à la disposition de cette organisation pour les régions d’Extrême-Orient. Une première tranche de 3 600 000 $, dont le programme a déjà été établi et envoyé à Washington, va être mise en route. Pour cette tranche, les gouvernements des États associés ont accepté que la direction du commerce extérieur à Saigon participe à l’établissement des programmes. Il ne serait plus possible d’en faire de même pour les tranches suivantes.

2) La mission américaine à Saigon éprouverait également des difficultés pour l’exécution de la procédure de vente. M. Fontan a indiqué que, malgré les efforts américains pour placer les marchandises dont la contrevaleur doit leur fournir les piastres dont elle a besoin, la mission américaine se heurterait au manque d’intérêt des maisons de commerce françaises plus habituées aux marchandises françaises. Ce point paraît assez douteux et n’est nullement confirmé par les importateurs français d’Indochine représentés à Paris.

3) Le ministère des États associés souligne également la volonté croissante des gouvernements d’Indochine de tenir le gouvernement français à l’écart de la négociation des accords bilatéraux. Devant ce désir manifeste d’évincer tout droit de regard français, la mission américaine aurait donné un coup de barre et interrompu brusquement les contacts jusque-là conservés avec nous à titre officieux. On croit savoir que le gouvernement vietnamien s’efforcerait de remplacer la formule primitivement admise d’accords bilatéraux signés et ratifiés dans le cadre de l’Union française par un simple échange de lettres entre le chef du gouvernement vietnamien et le ministre des États-Unis.

*

Il faut souligner que les points ci-dessus ne sont venus à la connaissance du Département que par des indications reçues verbalement en interrogeant des fonctionnaires du ministère des États associés, et qu’à aucun moment le ministère des Affaires étrangères n’a été tenu informé de l’évolution de la situation.

(Direction d’Asie-Océanie, Indochine, volume 264)

1ECA: European Cooperation Agency.

Résumé des informations

Pages
XLIV, 1232
Année de publication
2017
ISBN (PDF)
9782807605268
ISBN (ePUB)
9782807605275
ISBN (Relié)
9782807603455
Langue
français
Date de parution
2017 (Octobre)
Mots clés
de gaulle diplomatique france
Published
Bruxelles, Bern, Berlin, Frankfurt am Main, New York, Oxford, Wien, 2017. XLIV, 1232 p.

Notes biographiques

Ministère des Affaires étrangères (Éditeur de volume)

Georges-Henri Soutou est membre de l’Académie des Sciences morales et politiques et Professeur émérite à l’Université de Paris-Sorbonne (Paris-IV). Il est membre de la Commission des archives diplomatiques auprès du ministère des Affaires étrangères français. Il travaille sur les relations internationales au XXe siècle, en particulier sur la Première Guerre mondiale, les rapports franco-allemands et les relations Est-Ouest après 1945. Il a publié notamment L’Or et le Sang. Les buts de guerre économiques de la Première Guerre mondiale (Fayard, 1989), L’Alliance incertaine. Les rapports politico-stratégiques franco-allemands, 1954-1996 (Fayard, 1996), La Guerre de Cinquante Ans. Les relations Est-Ouest 1943-1990 (Fayard, 2001), L’Europe de 1815 à nos jours (PUF, 2007) et La Grande Illusion. Quand la France perdait la paix 1914-1920 (Tallandier, 2015).

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Titre: Documents diplomatiques français