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Les professionnels et leurs formations

Entre développement des sujets et projets des institutions

de Richard Wittorski (Éditeur de volume) Olivier Maulini (Éditeur de volume) Maryvonne Sorel (Éditeur de volume)
©2015 Collections VI, 238 Pages
Série: Exploration, Volume 165

Résumé

Le titre de ce livre traduit l’intention des auteurs d’étudier la professionnalisation du point de vue double du développement des personnes et de l’organisation sociale de leurs activités. Il s’agit donc de s’intéresser à la fois à la manière dont un individu singulier devient professionnel au fil des apprentissages qu’il développe dans son itinéraire de vie et professionnel et à la manière dont l’activité qu’il déploie fait l’objet d’une formalisation, d’une reconnaissance voire d’une codification sociales. La question est donc moins celle des professions que celles des dynamiques sociales associées aux phénomènes de professionnalisation des individus et des activités ; celles-ci diffèrent sensiblement selon qu’elles sont portées par les organisations à l’adresse des individus ou qu’elles sont portées par les individus eux-mêmes. L’hypothèse est qu’il existerait de fait une tension entre l’offre ou l’exigence de professionnalisation dans et par les dispositifs proposés par les institutions d’une part et les individus dans leur logique ou leur projet de développement professionnel d’autre part.

Table des matières

  • Couverture
  • Titre
  • Copyright
  • Sur l’Éditeurs
  • A propos du Livre
  • Pour référencer cet eBook
  • Sommaire
  • Introduction: La professionnalisation, entre prescriptions et réalités: Thierry Ardouin, Martine Janner, Olivier Maulini, Maryvonne Sorel et Richard Wittorski
  • La professionnalisation: un objet social doté d’une intention
  • Des mutations à l’échelle planétaire
  • Des métiers en évolution
  • Des formations plus professionnelles
  • Un intérêt nouveau pour la façon dont les individus apprennent en dehors de l’école
  • La professionnalisation et ses intentions: un objet théorique
  • Les travaux anglo-saxons: la constitution des professions
  • Les travaux francophones: développement professionnel et rhétorique des acteurs
  • Un itinéraire de recherche collectif
  • Une approche par la «dynamique identitaire»
  • Identité, compétence, savoirs et action
  • Entre professionnalisation et développement professionnel
  • Économie de l’ouvrage
  • Références bibliographiques
  • Partie 1: Devenir Professionnel
  • Chapitre 1: Incorporer une profession en quête de reconnaissance: le cas des formateurs d’adultes en pédagogie personnalisée: Catherine Renoult
  • Le contexte de la recherche: les Ateliers de Pédagogie Personnalisée
  • Ce que stipule le cahier des charges
  • Une spécificité pédagogique imposée par le cahier des charges
  • Les évolutions récentes
  • Les questions de recherche, le cadre méthodologique et théorique
  • La schématisation des résultats
  • Les conditions du développement professionnel
  • La situation professionnelle des formateurs à l’entrée à l’APP
  • Les prescriptions issues du milieu
  • L’impact des prescriptions institutionnelles
  • Les prescriptions supposées
  • Comment le développement professionnel s’opère-t-il dans ce contexte?
  • Quels apprentissages les formateurs ont-ils identifiés?
  • Quels éléments du contexte déterminent-ils leur développement professionnel?
  • Comment les trajectoires «influencent-elles» le développement professionnel?
  • Les voies de la professionnalisation
  • Une réelle communauté de pratiques?
  • La validation de l’activité des formateurs
  • L’absence de reconnaissance explicite par l’institution
  • Des formes de reconnaissance implicite
  • La validation explicite
  • La fonction dominante du discours.
  • Conclusion: au centre, la satisfaction du client?
  • Références bibliographiques
  • Chapitre 2: Le rapport aux normes: référentialisation et conseil pédagogique dans l’enseignement: Jean-François Marcel
  • De la place du référent dans les pratiques de conseil pédagogique
  • Un modèle du processus de référentialisation inspirée de la théorie de l’agentivité
  • Choix méthodologiques
  • Résultats: le référent des pratiques du conseil pédagogique
  • Gestion de l’activité de l’élève
  • Structuration temporelle de la séance
  • Analyse du processus de référentialisation
  • Une prescription institutionnelle «molle»
  • Deux niveaux d’appropriation
  • La négociation évacuée de l’interaction
  • Discussion
  • Logique des institutions, logique des conseillers pédagogiques
  • Logique des institutions et logique des individus
  • Des stratégies
  • Le rôle du collectif des conseillers pédagogiques du département
  • Synthèse de la discussion: les fonctions dominantes du dispositif de conseil pédagogique
  • Conclusion: Professionnalisation et développement professionnel
  • Références bibliographiques
  • Chapitre 3: Un développement empêché? Les enseignants primaires à l’entrée dans la profession: Eric Buhot
  • Problématique
  • L’enquête de terrain: choix méthodologiques
  • La population interrogée: caractéristiques de l’échantillon
  • Résultats: l’épreuve de l’intégration
  • L’apprentissage par le travail
  • Le rôle des pairs
  • Les effets des dispositifs institutionnels, le rôle des conseillers pédagogiques
  • Synthèse et conclusion: quelles évolutions?
  • Références bibliographiques
  • Chapitre 4: Enseignement de la lecture à l’école élémentaire et développement professionnel de professeurs des écoles novices: Sophie Briquet-Duhazé
  • Cadre théorique: développement professionnel et didactique du français
  • Problématique et hypothèses: un apprentissage de poids
  • Corpus, recueil des données et méthodologie: trois phases de recherche
  • Première phase: entretiens auprès de professeurs des écoles T1
  • Deuxième phase: récits de vie de stagiaires professeurs des écoles en reconversion
  • Troisième phase: observation de séances de lecture réalisées durant le stage filé
  • Principaux résultats: des angoisses aux compétences
  • Discussion: enjeux explicites et implicites du développement professionnel
  • Références bibliographiques
  • Partie 2: Devenir Une Profession
  • Chapitre 5: La professionnalisation de la «surveillance humaine»: Antonio Arroyo
  • Le champ de la sécurité privé: contexte et enjeux sociaux
  • Un développement mondialisé
  • Une professionnalisation guidée par la réorganisation du secteur
  • La recherche: entre intentions assignées et réalités observées
  • Cadre théorique: articulation entre besoins et intentions de professionnalisation
  • Méthodologie: décalages et réalités de la dynamique de professionnalisation engagée
  • Premiers résultats: entre l’État et le marché, un développement professionnel contrarié
  • Intentions de professionnalisation et discours de l’État
  • D’une approche réglementaire et juridique à une stratégie opérationnelle
  • Une activité à laquelle on se forme peu, jugée floue et à géométrie variable, et peu reconnue
  • Conclusion: «Nous sommes prêts à construire une véritable profession…»
  • Références bibliographiques
  • Chapitre 6: L’avenir de la formation des adultes: entre logique économique et logique humaniste: Nacira Aït-Abdesselam
  • Contexte de la recherche
  • Cadre théorique et problématique: une triple professionnalisation
  • Méthodologie: le point de vue des acteurs
  • Quel projet institutionnel de professionnalisation?
  • Un processus d’élaboration collective malgré des divergences de logiques
  • Une professionnalisation marquée par l’idéologie du marché
  • Conclusion: l’éducation permanente à l’épreuve du marché
  • Références bibliographiques
  • Chapitre 7: Professeur documentaliste: profession «métissée», profession clivée?: Françoise Chapron
  • D’une fonction à une profession, une évolution par paliers
  • Une référence constante à la rénovation pédagogique et aux réformes du second degré
  • L’universitarisation de la profession par la formation et la recherche
  • Un «professionnisme» original: le rôle des collectifs professionnels
  • Les collectifs professionnels, une dynamique pour la réflexion et l’action
  • Une influence dans la formation professionnelle et la diffusion de la recherche
  • Une identité professionnelle entre dissonance et clivage
  • L’identité héritée, un déterminant de la professionnalité
  • Identité attribuée/identité revendiquée, ou le choc du terrain
  • Conflit sur l’identité enseignante, ou les effets d’une intention de professionnalisation
  • Quelles identités professionnelles pour demain?
  • Un risque de déprofessionnalisation
  • Quel repositionnement? Sur quel profil professionnel?
  • Références bibliographiques
  • Chapitre 8: «L’État, c’est moi?» Instruction publique et autonomie des enseignants: des ambivalences aux conflits d’intérêt dans la profession: Olivier Maulini
  • Les enseignants, pour et contre l’autorité
  • La professionnalisation: resserrement ou élargissement de la liberté?
  • Les intérêts de la profession?
  • Références bibliographiques
  • Partie 3: Le Travail, Ses Évolutions, Sa Conceptualisation
  • Chapitre 9: La professionnalisation, un processus en tension: Maryvonne Sorel
  • Des préoccupations territoriales et identitaires autour d’un point vélique, l’activité
  • Un point vélique: l’activité
  • Entre questions de genre professionnel et questions de style
  • Des préoccupations territoriales
  • Des préoccupations identitaires
  • Alors paradoxes ou circularité?
  • En guise de conclusion: des conséquences à assumer pour la formation
  • Un accompagnement nécessaire
  • Travailler autrement avec les référentiels
  • Faire de l’environnement un partenaire
  • Références bibliographiques
  • Chapitre 10. La professionnalisation: vers de nouvelles perspectives de recherche?: Pascal Roquet
  • Le flou des prescriptions et leur inscription socio-historique
  • Le développement professionnel: mythe ou réalité?
  • Le repérage de dynamiques professionnelles en tension
  • Les temporalités des processus de professionnalisation
  • Conclusion: vers une ouverture temporelle?
  • Références bibliographiques
  • Conclusion: Les professionnels et leurs pouvoirs…: Olivier Maulini, Maryvonne Sorel et Richard Wittorski
  • Références bibliographiques
  • Contributeurs

INTRODUCTION

LA PROFESSIONNALISATION, ENTRE PRESCRIPTIONS ET RÉALITÉS

Thierry Ardouin, Martine Janner, Olivier Maulini, Maryvonne Sorel et Richard Wittorski

Le titre de ce livre – les professionnels et leurs formations – indique l’intention des auteurs d’étudier le processus de professionnalisation du point de vue du développement professionnel des personnes et de la professionnalisation de certaines de leurs activités. Il s’agit (et il convient de le préciser tant la thématique de la professionnalisation est aujourd’hui investie d’enjeux et d’intentions variés) de s’intéresser à la fois à la manière dont un sujet singulier devient professionnel et à la manière dont l’activité générique se professionnalise. La question est donc moins celle des professions que celles des dynamiques sociales associées à ces intentions, intentions qui diffèrent sensiblement selon qu’elles sont portées par les organisations à l’adresse des individus (les compétences prescrites par exemple) ou qu’elles sont portées par les individus eux-mêmes. Notre hypothèse: il existe une tension entre l’offre ou l’exigence de professionnalisation dans et par les dispositifs proposés d’une part, les individus dans leur logique ou leur projet de développement professionnel d’autre part.

La proposition théorique dans laquelle s’inscrit cet ouvrage consiste à dire que la professionnalisation et le développement professionnel sont d’abord des objets sociaux, dont il convient de comprendre les conditions d’apparition et les manifestations sociales, mais aussi les traditions de recherche qui se sont déployées à leur sujet au point de les transformer graduellement en concepts scientifiques… Nous allons défendre ce point de vue dans les pages qui suivent, et en procédant en quatre temps: ← 1 | 2 →

Nous poserons d’abord que la professionnalisation est une idée et un projet social, et qu’elle est donc dotée d’une intention.

Nous verrons comment cette idée et ce projet sont devenus un objet de recherche.

Nous décrirons l’itinéraire théorique et empirique qui a conduit à cet ouvrage.

Nous terminerons en présentant l’économie générale du livre.

LA PROFESSIONNALISATION: UN OBJET SOCIAL DOTÉ D’UNE INTENTION

La question de la professionnalisation et du développement professionnel a pour particularité d’être portée socialement en même temps qu’elle fait l’objet d’une polysémie aiguë. De fait, avant d’être un objet scientifique, elle est d’abord un objet social doté d’une intention qui peine à s’accommoder d’une conceptualisation claire.

La professionnalisation est une intention étroitement liée à des évolutions économiques et sociales importantes. On ne peut penser son évolution qu’en la référant à des mutations plus générales, observables à l’échelle planétaire, transformant les métiers, les formations, les manières d’apprendre et de valider les apprentissages dans un espace mondialisé.

DES MUTATIONS À L’ÉCHELLE PLANÉTAIRE

De nombreux travaux de recherche, venant pour la plupart, de l’économie et de la sociologie, insistent d’abord sur l’idée que l’intention de professionnalisation intervient en réponse à d’importantes mutations socio-économiques qui ne sont pas propres à un pays en particulier. Il existe plusieurs façons d’analyser ce paysage, et les enjeux que révèlerait cette «nouvelle donne» socio-économique apparaissent multiples.

Les évolutions culturelles et techniques transforment le travail, parfois même de façon radicale. En même temps que la tendance forte à la réduction des situations de monopole conduit à modifier le rapport à la production des biens et des services. La prise en compte du contexte global de mondialisation des marchés conduit des auteurs comme Conjard et Devin (2007) à repérer, à travers la préoccupation grandissante de la flexibilité, des évolutions du rapport au travail qui ne sont pas sans développer un sentiment d’insécurité chez les salariés. Ainsi, ← 2 | 3 →

L’adaptation et le développement des compétences vers plus d’autonomie et de responsabilité sont devenus le leitmotiv en raison des transformations économiques et sociales du monde du travail. Transformations économiques avec l’accélération des conséquences d’une révolution technologique, la mondialisation des marchés, la consolidation d’une économie de la variété et de la réactivité, toujours plus attentive aux besoins du «client». Transformations sociales, au regard de l’évolution des emplois, de la gestion des âges et des parcours professionnels d’une part, de l’émergence de nouvelles valeurs et aspirations, d’autre part. (Conjard & Devin, 2007, p. 9)

Compte tenu de ce mouvement et de cette instabilité, les organisations sont confrontées à une double incertitude, interne et externe, qu’elles ont à prendre en compte et à intégrer:

Interne, par la gestion du climat social et du système d’organisation, où l’humain est vecteur de la productivité et de l’adaptabilité des structures. Externe, par la mondialisation et l’internationalisation des marchés, des produits et des technologies. Cela contraint les organisations à faire évoluer, quasiment en permanence, leur activité et leur organisation du travail. (Ardouin, 2004, p. 34)

L’ensemble de ces éléments concourt à accentuer l’importance de la notion de flexibilité et d’adaptabilité, tout en minorant le besoin de sécurité des salariés. On comprend dès lors que des enjeux nouveaux apparaissent en lien avec ces évolutions, notamment:

Des enjeux économiques: la question étant celle de l’amélioration de la productivité, il importe de penser le travail de manière à faire face aux nouvelles donnes de la production. Cette question interroge bien sûr l’organisation du travail et promeut l’instauration d’autres modèles, celui de l’organisation qualifiante prenant toute sa valeur ici. Elle intéresse tout autant le champ de la formation: comment développer les capacités d’adaptation des salariés en formation? comment les rendre capables de gérer des situations de travail devenues plus flexibles? Probablement en rapprochant les situations de travail de celles de formation, voire même en intégrant les secondes dans les premières;

Des enjeux sociaux: quelles perspectives de protection proposer aux salariés alors que les univers de travail sont moins stables? À cet endroit se développent une réflexion et des pratiques visant la «sécurisation» des parcours (Conjard & Devin, 2007). Comment maintenir ← 3 | 4 → un niveau de mobilisation des salariés suffisant? Comment construire des parcours de mobilité motivants? Ici, la validation des acquis de l’expérience (VAE) permet de reconnaître et de valoriser les itinéraires personnels (Combes & Quintero, 2008; Ollivier & Barneaud, 2007). Sur un autre plan surgit la question de l’accompagnement à la reconfiguration d’un certain nombre de métiers, comme à la définition de nouveaux métiers émergents;

Des enjeux «générationnels»: comment transmettre des expertises souvent en termes de compétences incorporées, des anciens vers les nouveaux? Comment favoriser l’insertion professionnelle d’une nouvelle génération disposant d’aspirations différentes de celles des aînés à l’égard du travail?

Dans un tel contexte, les dynamiques sociales rassemblées sous la notion de professionnalisation relèvent d’intentions sociales à l’origine de pratiques différentes en lien avec des perspectives distinctes (Wittorski, 2007, 2008):

Une «professionnalisation-profession» promue par des groupes de travailleurs partageant la même activité et qui souhaitent à la fois l’organiser et la faire reconnaître auprès d’instances légales à la manière des «professions» à l’anglo-saxonne;

Une «professionnalisation-formation», promue par les milieux de la formation et le législateur, qui souhaitent préparer au mieux les publics visés à l’exercice d’une activité qui leur est nouvelle. Il s’agit là, souvent, de fonder les offres de formation sur une logique de compétence, en organisant un lien plus étroit avec les situations de travail. En France, la loi de 2004 institutionnalise, par exemple, le terme de professionnalisation, notamment par les dispositifs de contrats et de périodes de professionnalisation. En Suisse, le système de formation dual a tendance à se tertiariser et à promouvoir la professionnalisation des métiers dans le domaine du travail social, médical et éducatif (Mellouki & Wentzel, 2012);

Une «professionnalisation-efficacité du travail», promue par les organisations de production de biens et de services, et dont l’enjeu consiste à favoriser l’adaptation continue des salariés aux changements de leurs conditions de travail. Ce troisième sens permet d’insister sur l’ambiguïté du mot professionnalisation, qui est ici utilisé dans une intention très particulière. En effet, dans ce cas, le terme ← 4 | 5 → désigne une certaine manière de penser et d’organiser le travail, qui fait écho à de nouvelles normes de production étant donné des marchés fortement concurrentiels et sommés de faire évoluer l’organisation de l’activité. Parlant de professionnalisation, il n’est donc pas question de la constitution des professions dans l’espace social, mais d’une intention organisationnelle en vue d’accompagner la flexibilité du travail (modification continue des compétences en lien avec l’évolution des situations de travail). Il semble bien, comme le notent plusieurs auteurs, que la référence à la professionnalisation coïncide ici avec le modèle de la compétence au service des nouvelles normes de travail.

Selon Dugué (1999) les enjeux consistent à «faire avaler la pilule de la flexibilité» (p. 14). Pour Stroobants (1993), l’adaptabilité permanente génère une individualisation de l’évaluation qui conduit, selon Linhart (1999), à «resserrer le contrôle» (p. 59). Pour ce même auteur (Linhart, 1999), on cherche à «stimuler les ressorts individuels» (p. 62). Le recours à la compétence traduit

un surcroît d’exigence vis-à-vis du salarié, celui d’avoir à s’organiser lui-même pour répondre aux insuffisances du travail prescrit, à développer une nouvelle forme de performance centrée sur le service rendu aux clients et capable de mobiliser des ressources spécifiquement humaines de raisonnement et de décision. (Lichtenberger, 1999, p. 71)

Nous sommes là dans le cadre d’un projet qui consiste à «mobiliser la subjectivité de tous» (Durand, 2000, p. 18). Voilà en quelque sorte une injonction pour que le sujet construise son expérience (Dubet, 1994). De ce point de vue, la professionnalisation présente une connotation positive au service d’une nouvelle mobilisation des salariés dans des contextes de travail plus flexibles, faisant davantage appel aux ressources subjectives des personnes.

DES MÉTIERS EN ÉVOLUTION

Un certain nombre de travaux de recherche s’intéressent également aux réorganisations et redéfinitions d’activités qui s’opèrent sous l’effet des mutations socio-économiques mentionnées ci-dessus ainsi qu’à l’émergence et à la structuration de nouvelles activités. D’où l’importance ← 5 | 6 → d’étudier ce que nous pourrions nommer la «professionnalisation des activités».

Résumé des informations

Pages
VI, 238
Année de publication
2015
ISBN (ePUB)
9783035195118
ISBN (PDF)
9783035202748
ISBN (MOBI)
9783035195101
ISBN (Broché)
9783034315692
DOI
10.3726/978-3-0352-0274-8
Langue
français
Date de parution
2015 (Janvier)
Mots clés
Professionnalisation Individu Apprentissage Dynamique sociale Activité
Published
Bern, Berlin, Bruxelles, Frankfurt am Main, New York, Oxford, Wien, 2015. 237 p.

Notes biographiques

Richard Wittorski (Éditeur de volume) Olivier Maulini (Éditeur de volume) Maryvonne Sorel (Éditeur de volume)

Richard Wittorski est Professeur des Universités au Conservatoire national des arts et métiers, Paris et responsable de l’équipe Métiers de la Formation et Directeur du Centre de recherche sur la formation. Olivier Maulini est Professeur associé à l’Université de Genève dans le domaine de l’analyse du métier d’enseignant et responsable du Laboratoire Innovation Formation Education (LIFE). Maryvonne Sorel est Maître de conférences honoraire à l’Université Paris Descartes et membre associé du Centre de recherche sur la formation du CNAM, Paris.

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