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La terminología gramatical del español y del francés- La terminologie grammaticale de l’espagnol et du français

Emergencias y transposiciones, traducciones y contextualizaciones- Émergences et transpositions, traductions et contextualisations

by Cécile Bruley (Volume editor) Javier Suso López (Volume editor)
©2015 Edited Collection 364 Pages

Summary

Esta obra examina la terminología gramatical del español y del francés: sus correspondencias o no correspondencias, sus filiaciones o ausencias de filiaciones. La terminología gramatical de estas dos lenguas está sometida a movimientos terminológicos como adaptación, sustitución, redefinición, creación neológica, calco. Estos movimientos son vinculados al quehacer propio de la comunidad de los gramáticos, o bien a su transposición hacia un contexto didáctico, produciéndose un retorno hacia nuevas descripciones y hacia nuevos términos.
Cet ouvrage examine la terminologie grammaticale de l’espagnol et du français : ses correspondances ou non correspondances, ses filiations ou absences de filiations. La terminologie grammaticale de ces deux langues est soumise à des mouvements terminologiques comme les adaptations, remplacements, redéfinitions, néologismes, calques. Ces mouvements sont mis en relief : ceux qui sont propres à la communauté des grammairiens, ceux qui sont liés à leur transposition en contexte didactique et aux contextes des apprenants, produisant ainsi des mouvements de retour vers de nouvelles descriptions et de nouveaux termes.

Table Of Contents

  • Couverture
  • Titre
  • Copyright
  • Sur l’auteur
  • À propos du livre
  • Pour référencer cet eBook
  • Índice
  • Prólogo
  • Introducción
  • Capítulo 1: Terminología gramatical española de los principios/Principios de la terminología gramatical española
  • Capítulo 2: Denominaciones recientes de los pretéritos perfectos españoles
  • Capítulo 3: La classe des «verbes auxiliaires» dans les grammaires de l’espagnol en France aux XVIIe et XVIIIe siècles
  • Capítulo 4: La trasposición didáctica del complément d’objet indirect y del complemento indirecto en las gramáticas francesas y españolas
  • Capítulo 5: Le marqueur d’infinitif: le français face à l’espagnol
  • Capítulo 6: Los nombres de ípsilon en español: i griega y ye
  • Capítulo 7: Démonstratifs et deixis: étude contrastive français-espagnol
  • Capítulo 8: Fuentes francesas para la clasificación de las proposiciones en la gramática española decimonónica: los enciclopedistas
  • Capítulo 9: Phrase et Satz: terminologies et contextualisations dans le discours grammatical des grammaires du français langue étrangère en Allemagne
  • Capítulo 10: Partes orationis: partes de la oración, ‘parties de l’oraison’ y ‘parties du discours’ en las grámaticas para aprender español y francés (s. XVI-XVIII)
  • Capítulo 11: La terminología del verbo en las gramáticas de P.-N. Chantreau y de A. Bergnes de las Casas
  • Capítulo 12: Historia de una emigración: fr. néologique, 1726, esp. neológico, DRAE 1843
  • Capítulo 13: La presencia de profesores nativos en la enseñanza de lenguas modernas en la España decimonónica: Guillermo Casey (1795-1857)

← 6 | 7 →Cécile BRULEY, Université Sorbonne Nouvelle-­Paris 3

Javier SUSO LOPEZ, Universidad de Granada

Prólogo

Cet ouvrage collectif consacré à la terminologie grammaticale de l’espagnol et à celle du français est le résultat de la collaboration de deux instances de recherche: d’un côté, il est à replacer dans les travaux du groupe de recherche GRAC (Grammaire et contextualisations, groupe de recherche rattaché au laboratoire DILTEC, EA 2288); de l’autre, il constitue la continuation des travaux de la société d’études SEHEL (Sociedad Española para la Historia de las Enseñanzas Lingüísticas).

Le projet1 du groupe GRAC est d’organiser et de mener à bien des études systématiques des formes de «contextualisation» de la grammaire du français (comme description de la langue) dans des «ouvrages de grammaire française» produits «hors de France» et qui peuvent être adaptés aux utilisateurs concernés. De tels phénomènes d’ «adaptation» ont déjà été repérés par H. Besse et R. Porquier (1984: 112-­113). Ils ont été l’objet de diverses explorations par J.-­C. Beacco, spécialement à compter de 1993. Ces adaptations sont à replacer dans la perspective englobante dite «dynamique des quatre savoirs impliqués en didactique des langues», telle qu’elle a été développée dans son ouvrage de 2010 Didactique de la grammaire dans l’enseignement du français et des langues.

Les recherches du groupe GRAC portent sur les formes observables de la contextualisation de la description du français dans les grammaires produites «à l’étranger» (français enseigné comme langue étrangère). Par produites à l’étranger, on entend éditées hors d’états dont le français est langue officielle et rédigées par des auteurs locuteurs natifs de la langue des utilisateurs de ces textes (souvent donc la langue nationale). Par grammaire, on entend l’objet empirique: ouvrage de référence décrivant le français, non articulé ou inclus à/dans une méthode de langue ou dans du matériel d’enseignement. Par contexte, on entend les caractéristiques des situations d’enseignement-­apprentissage pouvant conduire à (et rendre compte de) «l’adaptation» de la description du français: il peut s’agir, en premier lieu, de la configuration sociolinguistique des langues en un espace donné (formes du multilinguisme) et la structuration des répertoires langagiers individuels (formes du plurilinguisme) mais aussi la culture métalinguistique des utilisateurs/apprenants: celle-­ci est constituée des représentations sociales du langage véhiculées, entre autres, par le lexique métalinguistique ordinaire (en français mot, phrase) et les savoirs relatifs à la L1 (ou à la langue de scolarisation principale/dominante) enseignée dans le cadre de l’éducation primaire. Le GRAC se propose, dans un premier temps, d’identifier, de décrire, de typologiser et de rendre compte (contexte par contexte) des «écarts» possibles entre les grammaires du français produites en France pour des francophones et les grammaires produites dans des contextes autres (i.e. «localement») pour des publics d’apprenants (autonomes ou en situation institutionnelle), en particulier, par des auteurs ayant été eux-­mêmes apprenants de cette langue et ayant enseigné à leur tour à des apprenants du même contexte.

Un premier état des lieux des travaux du GRAC vient de paraître dans le numéro 181 de Langue française, intitulé «Les contextualisations de la description du français dans les grammaires étrangères» (coord. J.-­C. Beacco, J.-­M. Kalmbach & J. Suso López, 2014).

La confluence de ces travaux avec l’approche historique des mêmes questions, approche entreprise au sein de la société d’études SEHEL (Sociedad Española para la Historia de las Enseñanzas Lingüísticas), paraît aller de soi, si l’on ne prend en considération que des critères scientifiques: nous savons cependant que des conditionnements divers (académiques, institutionnels, éditoriaux, personnels…) font que les démarches de recherche portent souvent sur des questions très spécialisées, et que les tentatives de mise au point d’un regard d’ensemble sont rares et difficiles. L’une des finalités de la société SEHEL consiste ainsi créer un lieu de réflexion qui pourrait rendre possible cette rencontre des études concernant l’enseignement des langues en Espagne, où des chercheurs et des spécialistes en linguistique et histoire de la linguistique, en histoire des langues, en didactologie des langues (espagnol «langue maternelle», français, anglais, italien, latin, grec…) pourraient partager leurs réflexions, à partir de connaissances communes. Deux ouvrages ont ainsi été publiés, à Peter Lang: l’un portant le titre Historia de las ideas lingüísticas: Gramáticos de la España meridional (A. Martínez González ed., 2009); le deuxième intitulé Historia de las ideas lingüísticas: Gramáticas, diccionarios y lenguas (siglos XVIII y XIX) (J. Villoria Prieto ed., 2011). La collaboration avec le GRAC dans le présent volume s’est manifestée ainsi comme naturelle et positive: espérons que les lecteurs partageront notre point de vue.

Genèse de l’ouvrage

Cet ouvrage qui fait le point sur la terminologie grammaticale de l’espagnol et celle du français2 a vu le jour suite à un certain nombre de questionnements à propos desquels les auteurs des divers chapitres apportent des réponses. Tout d’abord, on pose que les grammaires sont à considérer comme des instruments de diffusion de savoirs savants, ceux élaborés dans des communautés de pratique comme celle des grammairiens, jusqu’à il n’y a guère, et aujourd’hui des linguistes, étant entendu que cette distinction elle-­même s’est constituée historiquement. Elles sont destinées à une utilisation autodidacte ou en parallèle avec un enseignant, pour des apprentissages systématiques ou des consultations ­occasionnelles, en cas de difficultés. Elles sont à considérer comme des «modes d’emploi des langues», à visée pratique, conçus pour permettre de remédier aux difficultés et dysfonctionnements, mais articulant description et explications.

Ces discours de diffusion des connaissances répondent au principe général de l’adaptation, à entendre comme toute forme de variation par rapport au discours savant et au discours «moyen/ordinaire» (issu du précédent) de la grammaire française du français, à des utilisateurs «non savants» en un contexte culturel, éducatif et sociolinguistique donné. Les formes d’adaptations peuvent être d’origines et de natures diverses:

elles peuvent être de pures créations individuelles ou relever des conditions cognitives et sociales de la néologie lexicale terminologique, dans l’effort incessant de créer des termes en langue pour dire la langue. Elles peuvent alors ne rien devoir directement au contexte d’utilisation en tant que tel mais relever en amont des conditions de production de la créativité néologique grammaticale. Et l’étude de la «réussite» (c’est-­à-­dire de la diffusion) des créations terminologiques est alors stratégique;

l’adaptation peut prendre la forme de la transposition didactique (par opposition au concept récent de manuélisation qui est plutôt d’orientation appréciative, en ce qu’il souligne des déperditions dues à la transposition). Est alors à questionner la nature de la «qualité» du discours grammatical des ouvrages de divulgation, laquelle est censée répondre aux critères généraux de qualité de tout instrument de référence, comme la clarté de la dénomination, sa stabilité ou l’accessibilité à des non-­spécialistes (par recours à des analogies dans d’autres domaines…) ou à des utilisateurs non natifs peu compétents en français (d’où l’emploi de la langue première dans les grammaires produites in situ);

l’adaptation à un lectorat situé, c’est-­à-­dire à un contexte (linguistique, métalinguistique, culturel…) donné, peut prendre des formes variées, probablement situées sur un continuum de différences, que la recherche aura à mettre en évidence, comme par exemple la «traduction» de la terminologie originelle qui peut prendre la forme de la création d’équivalents terminologiques, réputés analogues dans les deux langues tout autant que compréhensibles dans la langue du contexte, surtout dans les cas où celle-­ci ne présente pas de catégories équivalentes (comment «traduire» des termes désignant des catégories du français qui n’existent pas dans la langue première des utilisateurs?). Les stratégies de médiation entre le latin, l’espagnol et le français sont alors à explorer;

enfin, les adaptations peuvent être des contextualisations de la description standard de référence, en tant que modifications de la description du français (et non exclusivement de la terminologie grammaticale) par réorganisations de celle-­ci en fonction des catégories, classes, structures, opérations et relations utilisées pour décrire les langues du contexte, familières aux apprenants, en particulier leur langue de scolarisation (comme, par ex.: la présentation en parallèle de c’est/il y a, regroupement non usité dans les grammaires françaises de référence, ou la proximité phonétique de c’è italien et c’est français, qui peut conduire à «surdécrire» le fonctionnement de ce dernier élément et à créer des catégories inédites comme «c’est, pléonastique»).

Ces adaptations ne sont pas à situer uniquement sur l’axe «descendant» savoirs savants / savoirs didactisés: elles sont aussi à considérer dans le cadre d’interrelations entre:

L’enseignement de l’espagnol langue maternelle ou langue de scolarisation (ELM) et celui de l’espagnol comme langue étrangère (ELE);

L’enseignement du français langue étrangère (FLE) et celui de l’ELM, puisque les apprenants sont grammatisés dans cette langue;

L’enseignement de l’ELE et de celui du français langue étrangère (FLE) où des symétries de traitement pourraient se manifester;

L’enseignement de l’ELM et celui du français langue maternelle (FLM) dans leurs relations historiques à la grammaire latine et en considérant la créativité terminologique grammaticale contemporaine;

Tous les domaines précédents pourront être interrogés du point de vue de l’émergence des catégories (et de leurs traductions, contextualisations) et de leurs transformations historiques dans la description des deux langues ainsi interreliées.

C’est dans ce cadre général posé que les treize chapitres de cet ouvrage apporteront des éclairages à ces questionnements.

____________________

1  Voir le programme complet sur le site du GRAC: [accessible en ligne] http://www.univ-­paris3.fr/grac-­grammaires-­et-­contextualisation-­155234.kjsp

2  La problématique de cet ouvrage est développée dans l’introduction de J.-­C. Beacco.

← 10 | 11 → Jean-­Claude BEACCO. Université Sorbonne Nouvelle-­Paris 3

Introducción

Mouvements terminologiques et contextes. Introduction à la problématique

La terminologie grammaticale de l’espagnol et celle du français (ainsi que les descriptions qui leur correspondent) seront examinées dans cet ouvrage collectif sous des angles spécifiques: ceux des correspondances ou non correspondances, des filiations ou absences de filiations entre les terminologies utilisées pour décrire l’espagnol et le français enseignés comme langues de scolarisation/langues «maternelles» ainsi que comme langues inconnues/langues étrangères. Au-­delà de ces relations duelles et croisées, on se propose d’examiner les mouvements de ces ensembles terminologiques dans un ensemble de grammaires ou d’ouvrages de cette nature, à savoir leurs modifications et altérations, repérables dans la longue durée. A la différence de nombreuses études, on ne se limitera pas à identifier et à décrire des transformations diachroniques (Colombat et Savelli 2001), mais on cherchera à décrire les raisons complexes, explicitées ou non, qui conduisent à intervenir sur les termes grammaticaux existants, telles qu’on peut les inférer du corpus considéré. Et ceci en divers lieux: l’espace de la réflexion métalinguistique savante, l’enseignement de l’espagnol et du français comme langue première/«maternelle» ou comme langue non connue/«étrangère», les représentations métalinguistiques ordinaires des locuteurs utilisateurs de ces terminologies.

Grammaires: des terminologies mouvantes et des mouvements terminologiques

Ces mouvements seront examinés dans un cadre global et non exclusivement dans la perspective interne des discours grammaticaux qui constituent les données primaires de l’histoire de la grammatisation où l’on vise à caractériser des transformations conceptuelles dans le flux de l’intertexte. Ces études demeurent fondamentales et elles sont largement présentes dans cet ouvrage. Mais, au-­delà de leur pertinence historique intrinsèque, elles constituent aussi comme des illustrations des différentes motivations qui conduisent les auteurs de traités de langue ou de grammaire à fonder des modifications de la terminologie existante.

Ces mouvements terminologiques sont complexes, d’autant que ces modifications interviennent le plus souvent de manière tendancielle et à partir d’un état ← 11 | 12 → de la terminologie lui-­même complexe. C’est une banalité de souligner que la terminologie grammaticale est floue, ce qui suffirait à lui dénier le statut même de terminologie. Car celle-­ci se définit comme l’ensemble des termes spécialisés propres à une science, à une technique, ou à un groupe, chaque terme étant une étiquette conceptuelle monosémique, qui renvoie à une notion ou à un concept, qui ne présente pas de variabilité connotative (comme le lexique naturel) et qui n’a pas de synonyme. Or, P. Swiggers relève que la terminologie linguistique/grammaticale: «est caractérisée par un certain ’flou matériel’, par une historicité sédimentaire et inégalement incrustée, enfin par l’existence de latitudes interprétatives (justifiant des prises de position radicalement opposées en face des ‘mêmes données’») (Swiggers 2010: 209-­210). D. Willems (1999) a beau jeu d’identifier les multiples sources d’une telle hétérogénéité: manque de cohérence de la description grammaticale elle-­même, critères de définitions hétérogènes, mélanges des niveaux d’analyse qui produisent polysémie, redondances… Ceci entraîne que le remplacement d’un terme par un autre n’implique pas nécessairement que sa définition par compréhension ou par extension s’en trouve pour autant modifiée et, inversement, la permanence dans l’emploi d’un terme ne garantit pas la stabilité du contenu conceptuel qui lui est attaché.

A la relative unité de la description du latin a donc succédé, à la Renaissance, du fait des emprunts directs, calques ou transpositions dans les langues d’Europe de ses catégorisations, une dispersion dans l’espace et le temps de termes voisins et apparentés. Bien des chapitres de cet ouvrage reconstituent ces évolutions croisées et non linéaires. Mais les mouvements terminologiques ne sont pas exclusivement d’ordre chronologique. Si le discours des grammairiens est produit au sein d’une communauté de communication scientifique, il en sort et relève alors aussi des discours de diffusion des connaissances, comme les travaux des Encyclopédistes (par ex. du Marsais et Beauzée: chap. 8), les grammaires pédagogiques ou scolaires, même si la distinction entre traités de grammaire scientifiques et ouvrages de grammaire pour l’enseignement / apprentissage des langues est moderne et non aisée à établir, au-­delà des déclarations de principe de leurs auteurs quant au lectorat visé (chap. 10). Ce discours peut tendre alors à répondre au principe de l’adaptation, à entendre comme reformulation facilitante des descriptions savantes.

Mouvements terminologiques: acteurs et contextes

Ces mouvements terminologiques sont à replacer dans la dynamique des savoirs impliqués en linguistique et didactique des langues. En termes de discours porteurs de connaissances, ils peuvent être appréhendés dans le cadre des topologies ← 12 | 13 → discursives (Beacco & Moirand 1995). En effet, les « origines » de la terminologie grammaticale et des descriptions qui leur correspondent sont à concevoir comme multiples, en ce qu’elles impliquent des spécialistes, «grammairiens» puis linguistes, des enseignants, des locuteurs natifs, des élèves/apprenants.

images

Les acteurs impliqués jouent des rôles distincts mais qui peuvent se superposer. Et chaque pôle est à associer à des contextes de diffusion des savoirs qui façonnent ceux-ci en retour.

La fonction «recherche» est assurée par des spécialistes qui produisent des savoirs savants. Ceux-­ci sont destinés à des pairs (ou des futurs pairs, dans les enseignements universitaires contemporains) et n’impliquent que le respect des normes intellectuelles légitimées de production de la connaissance et celui des normes de rédaction des savoirs savants. Le contexte de production de circulation et de réception de ces discours est celui de la communauté d’appartenance, à savoir un contexte intellectuel fait de connaissances partagées, en l’occurrence la terminologie et les descriptions «reçues». Surtout aux époques classiques et modernes, l’espace de circulation n’est pas limité aux frontières nationales, c’est-­à-­dire à des langues spécifiques. Du fait de l’héritage latin partagé et de l’audience internationale de Grammaire générale et raisonnée, de Arnauld & Lancelot (1660) ou des travaux des Encyclopédistes, les discussions sont internationales et les contextes multilingues. (voir chap. 8 et 10)

La fonction «diffusion» auprès des non-­spécialistes a pu être exercée par les acteurs savants soucieux de divulgation (chap. 1), par des grammairiens spécialistes (chap. 4) soucieux de diffusion, par le biais de grammaires pédagogiques (utilisées individuellement, de manière systématique ou ponctuelle) hors de tout système éducatif ou par les formateurs d’enseignants actuels. Tous sont en charge de la transposition des savoirs savants, qu’ils ont à sélectionner et à adapter aux connaissances disponibles. Les contextes pertinents sont ceux constitués par les savoirs savants (nouveaux), puisque ces discours en procèdent, et par les savoirs reçus (auxquels les précédents doivent s’intégrer). Au XXe siècle, avec la ← 13 | 14 → généralisation de l’éducation à la langue maternelle et la grammaticalisation des élèves, les savoirs existants peuvent prendre la forme d’une doxa grammaticale moyenne, consensuelle et non problématisée, susceptible de résister, par inertie, aux changements terminologiques ou descriptifs venus d’en haut.

Le rôle «enseignant de langue» (voir chap. 13) consiste à procéder à une nouvelle transposition des savoirs déjà transposés et disponibles dans les grammaires et dans le matériel d’enseignement. On peut s’en tenir à la reproduction de la grammaire ordinaire très présente dans les manuels pour l’enseignement contemporains et privilégier une terminologie simplifiée et réduite ou des descriptions visant avant tout l’efficacité opérationnelle. Le contexte est alors celui des savoirs diffusés. Mais les enseignants sont aussi en mesure de s’appuyer sur leur expertise, issue de leur expérience d’enseignement, qui les conduit, en particulier, à repérer des difficultés récurrentes et résistantes. Pour ces erreurs persistantes ou prévisibles, les enseignants sont à même de produire des descriptions spécifiques ou de redéfinir les termes grammaticaux, voire de les transformer ou de les remplacer par d’autres (chap. 3): le contexte de production de circulation et de réception de ces discours est fonction de la première grammaticalisation des apprenants et de leur culture métalinguistique/éducative.

Details

Pages
364
Year
2015
ISBN (PDF)
9783653051735
ISBN (ePUB)
9783653972245
ISBN (MOBI)
9783653972238
ISBN (Softcover)
9783631660010
DOI
10.3726/978-3-653-05173-5
Language
Spanish; Castilian
Publication date
2015 (February)
Keywords
historische Linguistik Neologie grammatikalische Terminologie
Published
Frankfurt am Main, Berlin, Bern, Bruxelles, New York, Oxford, Wien, 2015. 364 p., 43 tablas, 5 gráficos

Biographical notes

Cécile Bruley (Volume editor) Javier Suso López (Volume editor)

Cécile Bruley: Profesora Titular de la Universidad Sorbonne Nouvelle – Paris 3. Líneas de investigación: Francés como lengua extranjera, Enseñanza de la gramática francesa, Gramática francesa y Lingüística. Javier Suso López: Profesor Titular de la Universidad de Granada. Líneas de investigación: Historia de las ideas lingüísticas, Historia de la enseñanza del francés, Lingüística y Gramática francesa. Cécile Bruley : Maître de conférences à l’Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3. Spécialités : Français comme langue étrangère, Didactique de la grammaire française, Grammaire française et Linguistique. Javier Suso López : Maître de conférences, HDR à l’Université de Granada. Spécialités : Histoire des idées linguistiques, Histoire de l’enseignement du français langue étrangère, Linguistique, Grammaire française.

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