Guerres dans le monde ibérique et ibéro-américain
Actes du XXXVe Congrès de la S. H. F.
Résumé
L’ouvrage comprend notamment de nombreux articles sur la guerre civile espagnole et le franquisme (dont les deux conférences plénières), mais aussi d’importantes contributions sur l’ensemble du monde ibérique et ibéro-américain (Portugal, Argentine, Colombie, Cuba, Mexique, Paraguay, Pérou, etc.).
Extrait
Table des matières
- Couverture
- Titre
- Copyright
- Sur l’éditeur
- À propos du livre
- Pour référencer cet eBook
- Sommaire
- Avant-propos (Geneviève Champeau)
- Introduction (Florence Belmonte, Karim Benmiloud, Sylvie Imparato-Prieur)
- Pourquoi y a-t-il eu une guerre civile en Espagne ? Les origines du conflit (Julian Casanova)
- El antifranquismo: de la resistencia a la movilización (Pere Ysàs)
- I. Faire la guerre
- I.1. Relations internationales, diplomatie
- L’Espagne au vent des guerres (fin XVIIIe– début XXIe s.). Entre guerres européennes, coloniales et civiles. Une puissance déphasée ? (Jean-Marc Delaunay)
- La question diplomatique dans la guerre hispano-batave aux îles Moluques (Jean-Noël Sanchez)
- Le chemin de fer français ou la menace d’une nouvelle invasion en Espagne (Caroline Domingues)
- La guerre d’Irak et le réalignement extérieur de l’Espagne (Francisco Campuzano)
- Washington et la « sécurité démocratique » en Colombie (Charles Capela)
- La lutte antiterroriste : une pierre d’achoppement dans les relations bilatérales entre l’Equateur et la Colombie ? (Hortense Faivre d’Arcier-Flores)
- I.2. Batailles et conflits armés
- La lutte pour le pouvoir dans le Paraguay de la Conquête (1536-1556) : l’irrésistible ascension de Domingo Martínez de Irala (Paola Domingo)
- Le Portugal et l’Espagne dans les campagnes napoléoniennes en Péninsule Ibérique (1801-1814) : convergences et divergences politiques (Tereza Caillaux de Almeida)
- La Guerre des Pâtisseries (1838-1839) (Jérôme Louis)
- I.3. Propagande
- Guerre juste et Inquisition, apologie du Saint-Office de Joseph de Maistre à Carl Schmitt ? (Jean-Michel Delolme)
- La propagande antisémite et antimaçonnique pendant la guerre civile et l’après-guerre (Espagne, 1936-1945) (Javier Dominguez Arribas)
- I.4. Guérillas et résistances
- Faire la guerre au système, défendre une alternative politique et résister aux médias : le combat du MIL dans l’Espagne franquiste et postfranquiste (Canela Llecha Llop)
- Les guerres du Sentier Lumineux dans les quartiers populaires de Lima : stratégies symboliques, démobilisation et imposition d’un ordre nouveau (Diana Burgos-Vigna)
- II. Dire la guerre
- II.1. Discours politique
- Récits et expériences de la Guerre civile espagnole à travers les écrits des femmes phalangistes (1936-1940) (Karine Bergès)
- L’engagement de Cuba en Afrique dans les discours de Fidel Castro (Renée Clémentine Lucien)
- II.2. La presse : Reportages, Analyses, Commentaires
- Une guerre de papier : représentations du conflit carliste dans la presse satirique du Sexenio Democrático195 (Marie-Angèle Orobon)
- De la tribune à l’écran : Vicente Blasco Ibáñez et le « conte cinématographique » de propagande pendant la Première Guerre mondiale (Cécile Fourrel de Frettes)
- La Guerre Civile d’Espagne dans la presse d’Oran en Algérie (1936-1939) (Charles Leselbaum)
- Andrée Viollis et la guerre d’Espagne : le grand reportage au service de la cause antifasciste (Allison Taillot)
- II.3. Correspondance et témoignages
- « pour donner ordre à touttes choses requises pour le faict de la demolition de Therouenne… ». Dire la guerre : étude de correspondances dans le conflit franco-espagnol au XVIe siècle (Sarah Voinier)
- Le journal de Silvestre Revueltas durant la Guerre civile espagnole. Le témoignage d’un compositeur mexicain derrière le front républicain espagnol (Luis Velasco Pufleau)
- L’écriture du deuil et de la prison : Una mujer en la guerra de España de Carlota O’Neill (Carole Viñals)
- D’une guerre à l’autre : regards croisés de deux enfants évacués de Catalogne en janvier 1939 sur l’expérience de l’exil en région rurale (Limousin et Poitou-Charentes) (Eva Léger)
- Les camps de réfugiés espagnols dans l’Hérault aux lendemains de la guerre civile (Vincent Parello)
- II.4. Ecrivains combattants
- La Révolution de Santa Fe (1893), ou l’honneur bafoué de l’officier Lugones (Nathalie Fürstenberger)
- Escritores combatientes entre los Lincoln 1937-1938 (Robert S. Coale)
- III. Représenter la guerre
- III.1. Ecritures fictionnelles
- III.1.1. Théâtre
- « Quintas » et guerre carliste mises en scène dans le théâtre du « sexenio democrático » à Barcelone (Marie-Pierre Caire Mérida)
- La compagnie « Nueva Escena » et le (nouveau) théâtre de guerre (octobre 1936) (Évelyne Ricci)
- Noche de Guerra en el Museo del Prado de Rafael Alberti : la mise en scène de la protection du patrimoine artistique lors de la Guerre civile espagnole (Isabel Vazquez de Castro)
- La guerre après la guerre : théâtre du désespoir chez Salvador Espriu (Rocío González Naranjo)
- « La guerra sucia argentina » : les blessures, les traumatismes et leurs représentations dans le théâtre argentin (Sylvie Suréda-Cagliani)
- III.1.2. Poésie
- Les Sonetos de Guerra (1938-1939) de Pedro Luis de Gálvez : une poésie engagée dans le combat (Xavier Escudero)
- Mots de la guerre, mots en guerre dans la poésie d’Ángel González (Bénédicte Mathios)
- La symphonie belliqueuse – création de Pablo Neruda (Dominique Casimiro)
- III.1.3. Prose fictionnelle
- La guerre de course en Méditerranée dans quelques ouvrages de fiction en prose du XVIIesiècle (Caroline Lyvet)
- Les silences de l’Histoire : la Guerre du Pacifique (1879-1883) dans le roman péruvien (Françoise Aubès)
- La guerre et sa mise en écriture dans « En una nit obscura » et « Orleans, 3 quilòmetres » de Mercè Rodoreda (Mònica Güell)
- Au fil de trente ans d’écriture narrative : Merino et la guerre (Natalie Noyaret)
- L’irruption de la guerre civile espagnole dans la fiction romanesque (Solange Bussy)
- Éthique et esthétique du récit de guerre dans l’œuvre d’Arturo Pérez-Reverte (Marie-Thérèse Garcia)
- La guerre, protagoniste de El asedio de Arturo Pérez-Reverte (Catherine Beyrie-Verdugo)
- III.2. Les arts : Graphisme, Peinture, Musique, Cinéma
- La guerre contre les hérétiques dans les recueils espagnols d’emblèmes (XVIe-XVIIe siècles) (Gloria Bossé-Truche)
- La Guerre d’Afrique mise en images (Corinne Cristini)
- La guerre civile vue par les réalisatrices : Iris (2004) de Rosa Vergés et La buena nueva (2008) d’Helena Taberna (Marie-Soledad Rodriguez)
- IV. Sortir de la guerre
- Los rojos ganaron la guerra(1989) de Fernando Vizcaíno Casas : quand les vaincus deviennent les vainqueurs (Roselyne Mogin-Martin)
- Historia de una maestra de Josefina Aldecoa (1990) : une surprenante quête de filiations dans l’Espagne oublieuse et triomphante des années (Odile Diaz Feliu)
- Hériter la guerre : mémoire et identité mutilées dans Los rojos de ultramar (2004) de Jordi Soler (Alba Lara-Alengrin)
- Guerre civile espagnole et mémoire historique dans les manuels scolaires espagnols après la Transition démocratique (Ana Armenta-Lamant)
- Les politiques symboliques autour de la mémoire de la Guerre Civile dans le Pays basque : empreintes du passé, oublis du présent (Jesús Alonso Carballés)
- Una guerra invisible. La guerra civil en la televisión española de la transición (Jean-Stéphane Duran Froix)
- La mémoire multimédia, les chansons de la guerre civile sur Youtube (Marc Marti)
← xii | 1 → Avant-propos
Du 20 au 22 mai 2011, l’Université Paul Valéry-Montpellier III a accueilli dans ses murs le XXXVe congrès de la Société des Hispanistes français.
Le choix du thème des congrès que la SHF organise tous les deux ans répond à plusieurs exigences. Outre son intérêt scientifique, il doit s’appliquer à l’ensemble de l’aire ibérique et ibéro-américaine, aux différentes langues de la Péninsule ibérique, à l’Amérique hispanophone et aux différents territoires lusophones. Il doit également être pertinent dans les différents champs disciplinaires correspondant à la recherche dans les départements de langues à l’université – intrinsèquement pluridisciplinaires –, tels que civilisation, linguistique, littérature, théâtre, arts plastiques, cinéma, peinture, musique. Il doit enfin couvrir toutes les périodes afin que l’ensemble des membres de la Société des Hispanistes puisse être concerné. « Guerres dans le monde ibérique et ibéro-américain » répondait pleinement à tous ces critères. Précisons que la société a veillé à ouvrir cette manifestation aux jeunes chercheurs doctorants, les enseignants chercheurs de demain.
Les cinquante-trois textes qui composent l’ouvrage dessinent en creux une typologie de la guerre : guerres internationales et civiles, de voisinage et coloniales, guérillas et conflits terroristes. Loin de la restreindre aux limites militaires du conflit, ils tiennent compte de ses prolongements en temps de « paix » dans les différentes formes de violence civile et politique, ainsi que dans la bataille des mots et, plus largement, des représentations qui prolongent la guerre des armes. Il en découle une diversification des acteurs : aux institutions d’État, aux mouvements de résistance, aux groupes terroristes, sont largement associés les acteurs « culturels » de la guerre et de ses prolongements en temps de paix : la presse et autres organes de propagande, la voix des « sans voix » et leurs récits, la littérature, le théâtre, les arts visuels et la chanson. À travers une grande diversité de pays, d’époques et de contextes, cet ensemble d’articles repose la question des enjeux symboliques autant qu’économiques, politiques et identitaires de la guerre, ainsi que celle de l’engagement dans la littérature et les arts, qu’il s’agisse d’un engagement physique d’écrivains sur le terrain ou de l’attribution d’une visée pragmatique à leurs créations.
Bien qu’ouverte à la Péninsule ibérique et à l’Amérique, du XVIe au XXIe siècle, la réflexion s’est plus particulièrement cristallisée autour d’une réalité traumatique dont les blessures sont encore à vif, la guerre civile espagnole à laquelle 27 communications, soit une bonne moitié, sont consacrées. La recherche des hispanistes français est en cela en prise sur l’actualité sociopolitique, artistique ← 1 | 2 → et scientifique de l’Espagne qui, à l’occasion du questionnement de la « Transition démocratique », ouvre largement le débat sur les conséquences du coup d’État militaire de juillet 1936 et sur la nécessité de reconstruire une mémoire
historique (il existe aussi une guerre des mémoires). Inventaire et bilan restaient, pour une grande part, à faire, ce à quoi les Espagnols s’emploient, depuis les années 90. Le présent volume s’inscrit dans ce mouvement.
Ce congrès restera dans la mémoire des participants comme un modèle d’organisation. Que ses organisateurs, sous la houlette de Florence Belmonte, Karim Benmiloud et Sylvie Imparato-Prieur, en soient vivement remerciés, de
même que Mme Anne Fraisse, Présidente de l’Université Paul Valéry-Montpellier
III qui ouvrit la manifestation, le Conseil scientifique, l’École Doctorale, l’équipe LLACS et son directeur, Raphaël Carrasco, qui apportèrent leur soutien financier. Ont également contribué efficacement à sa réussite, par leur investissement, les collègues du département d’espagnol et de catalan, les services administratifs de l’UFR II et les services techniques de l’université.
Nos remerciements s’adressent, par ailleurs, à M. Carlos Bastarreche Sagües, Ambassadeur d’Espagne en France et à M. Pablo de Genevois, Conseiller culturel. L’Ambassade d’Espagne, qui soutient indéfectiblement les manifestations scientifiques de la SHF, a une fois de plus répondu favorablement à notre sollicitation par l’octroi d’une subvention grâce à laquelle, en particulier, ce volume peut être publié. Que soient remerciés également M. Le Consul d’Espagne à Montpellier, M. Josep Bosch Bessa, Mme María del Camino Sastre Magro et le secrétariat du Consulat. Et, par ailleurs, M. Jean-Claude Gayssot, Vice-Président du Conseil Régional du Languedoc-Roussillon et M. Gérard Rousset, Directeur de la Maison de l’Europe qui ont, eux aussi, subventionné ce congrès. Le soutien de l’ensemble de ces instances contribue au rayonnement de l’hispanisme français, aussi leur exprimons-nous notre vive gratitude.
Présidente d’honneur de la SHF
← 2 | 3 → Introduction
Les guerres ont défini les frontières, modelé ou morcelé les identités et les territoires, nourri la pensée et l’imaginaire de tous ceux qui, au fil des siècles, se sont situés et construits par rapport à elles, qu’ils en aient été les instigateurs, les opposants, les victimes directes ou collatérales, ou simplement les témoins. Internationales ou civiles, d’hier ou d’aujourd’hui, les guerres peuvent être ainsi vues comme l’une des composantes essentielles de nos histoires et de nos cultures : faire la guerre, la dire ou la représenter, mais aussi en sortir pour construire la paix, tels sont par conséquent les axes que cet ouvrage, à la suite du XXXV Congrès de la Société des Hispanistes Français (SHF) qui s’est tenu à Montpellier les 20, 21 et 22 mai 2011, se propose d’examiner, en les inscrivant dans l’espace ibérique et ibéro-américain.
L’ouvrage proposé ici est divisé en quatre grands chapitres : « Faire la guerre », « Dire la guerre », « Représenter la guerre », et enfin « Sortir de la guerre ». Outre la présente introduction, deux contributions sur la guerre civile espagnole et ses prolongements sont proposées en ouverture de ce livre, tant il est vrai que, pour des raisons historiques, la guerre civile espagnole est à la fois un référent tragique et un paradigme structurant, qui a durablement marqué la façon dont l’hispanisme français a observé, analysé et pensé la guerre, ou plutôt les guerres, depuis plusieurs décennies, depuis les années quarante du siècle dernier jusqu’à l’aube de ce XXIe siècle.
Julian Casanova resitue les problèmes politiques rencontrés par la seconde République dans une perspective comparatiste avec des pays de l’Europe occidentale à la même période. Cet éclairage met en évidence la responsabilité du coup d’Etat militaire dans le déclenchement et la durée de la guerre civile, relativisant par contrecoup la thèse entendue jusqu’à nos jours d’un chaos politique engendré par une République qui aurait été incapable de faire face à la situation de crise.
Pere Ysàs montre que, dans le prolongement d’une guerre dont l’armistice n’avait pas prononcé la fin, l’opposition antifranquiste a joué un rôle efficace et déterminant dans la lutte contre la dictature. En choisissant après la période de résistance, la mobilisation sociale comme modalité d’action, elle contraignit le franquisme à toujours user de la seule arme dont il disposait, la répression, l’enfermant dans une spirale propre à alimenter cette même mobilisation et à disqualifier le régime aux yeux de l’opinion publique et de la communauté internationale.
Mais, au fil de cet ouvrage, comme on va le voir, on découvrira aussi d’importantes contributions sur les guerres dans l’ensemble du monde ibérique et ← 3 | 4 → ibéro-américain, au sens large : Portugal, Mexique, Cuba, Colombie, Pérou, Argentine et Paraguay notamment.
Le premier chapitre, « Faire la guerre », rassemble treize articles, répartis dans quatre sous-chapitres : « Relations internationales et diplomatie », « Batailles et conflits armés », « Propagande » et « Guérillas et résistances ».
Dans le sous-chapitre « Relations internationales et diplomatie », Jean-Marc Delaunay, avec son article « L’Espagne au vent des guerres (fin XVIIIe – début XXIe) », commence par se demander si la décadence de l’Espagne doit être reliée à son rapport avec la guerre, qui n’est pas seulement une rupture de la paix avec l’extérieur, aux frontières – la guerre de voisinage ou de coalition – ou au-delà des mers – la guerre coloniale – mais aussi rupture interne, politique, ethnique, économique et sociale, la guerre civile. Envisager cette tripartition éclaire sur l’évolution de sa place, de son classement dans l’inévitable hiérarchie des nations qui mêle cohérence nationale, force stratégique métropolitaine et projection mondiale, ces deux derniers aspects relevant de l’international. Jean-Noël Sanchez, dans son étude sur la guerre hispano-batave aux Îles Moluques au XVIIe siècle, s’interroge sur les causes de la défaite espagnole, qu’il attribue aux différences notables en matière de diplomatie, qui ont leur origine dans la façon de percevoir cet Autre moluquois : si les Espagnols veulent en faire un vassal du Roi d’Espagne, les Bataves, par le biais de la VOC (Compagnie néerlandaise des Indes Orientales), instituent des rapports bilatéraux, qui font du Moluquois, au moins dans les formes, un partenaire. Caroline Dominguez, en abordant la question du chemin de fer français en Espagne, montre qu’il devient très vite une arme décisive, sur le plan de la stratégie militaire. Elle étudie l’inquiétude liée au danger d’invasion rapide qu’il représente pour l’Espagne dans une série d’articles parus dans El Archivo diplomático-político de España, hebdomadaire publié entre 1883 et 1892, qui abordait les thèmes liés à la diplomatie et aux relations internationales sans pour autant défendre ou soutenir aucune tendance politique. Deux articles montrent ensuite l’influence des États-Unis sur des conflits intérieurs ou extérieurs du monde ibérique et ibéro-américain : Francisco Campuzano, dans son étude sur « La guerre d’Irak et le réalignement extérieur de l’Espagne », montre que la politique atlantiste d’Aznar peut être interprétée comme une tentative d’accéder à un statut international que l’Espagne n’avait finalement pas les moyens d’assumer ; et, dans « Washington et la sécurité démocratique en Colombie », Charles Capela, après un rappel de la nouvelle stratégie adoptée par le président colombien Andrés Pastrana pour renforcer l’Etat face aux conflits armés internes, examine l’ajustement de la politique anti-drogue et anti-terroriste du gouvernement Uribe (2002-2010) à la dynamique du conflit et aux incidences des nouveaux enjeux auxquels firent face les Etats-Unis après les attentats du 11 septembre 2001. Pour conclure, et toujours sur le continent américain, Hortense Faivre d’Arcier montre comment la lutte anti-terroriste a pu devenir une pierre ← 4 | 5 → d’achoppement dans les relations bilatérales entre l’Équateur et la Colombie, et s’interroge sur la stratégie politique poursuivie dans le rétablissement du dialogue entre la Colombie, le Venezuela et l’Equateur et sur la réelle volonté de coopération dans la lutte antiterroriste manifestée par les différents acteurs.
Dans le sous-chapitre traitant des « Batailles et conflits armés » proprement dits, Paola Domingo évoque « La lutte pour le pouvoir dans le Paraguay de la Conquête (1536-1556) » en étudiant le destin particulier et l’irrésistible ascension de Domingo Martínez de Irala. Puis, dans « Le Portugal et l’Espagne dans les campagnes napoléoniennes en Péninsule Ibérique (1801-1814) », Tereza Caillaux de Almeida s’interroge sur la différence dans l’attitude de l’Espagne et du Portugal face à l’invasion napoléonienne, qu’elle attribue essentiellement aux comportements divergents des monarques de ces deux états, et étudie les traces du conflit dans les domaines politique et institutionnel. Enfin, avec « La Guerre des Pâtisseries (1838-1839) », Jérôme Louis s’intéresse à une expédition armée menée sur ordre de Louis-Philippe pour défendre les intérêts économiques français au Mexique, devenu indépendant en 1810, et qui refusait de rembourser ses emprunts.
Un sous-chapitre est également consacré à la « Propagande », avec deux contributions. Jean-Michel Delolme se livre à une étude minutieuse de l’éloge que fit de l’Inquisition Joseph de Mestre, qui voyait en cette institution « un préservatif efficace de la guerre civile et plus particulièrement des guerres de religion ». Il s’attache à en démontrer l’influence chez les théoriciens du droit de la guerre jusqu’à Carl Schmitt, pour déterminer ensuite l’exploitation qu’ils en firent, dans des contextes historiques différents. Quant à Javier Dominguez Arribas, dans « La propagande antisémite et antimaçonnique pendant la guerre civile et l’après-guerre (Espagne 1936-1945) », il montre que « l’ennemi judéo-maçonnique », tel qu’il apparaissait dans la propagande des premières années du franquisme, agissait comme un mécanisme propre à réguler les tensions et à contrôler la dissidence interne à chaque faction qui le composait. L’auteur souligne que la rhétorique anti-judéo-maçonnique, à l’instar d’une soupape de sécurité, permettait d’exprimer, et peut-être même d’évacuer, ces mêmes tensions, par le biais d’accusations de franc-maçonnerie, comme celles étudiées dans son analyse, exprimées contre Pedro Sainz Rodríguez ou Gerardo Salvador Merino, en attendant une éventuelle intervention du dictateur en faveur de l’une ou de l’autre des factions concernées. Le franquisme ressort de cette étude comme une réalité plurielle, extrêmement conflictuelle, loin de l’uniformité affichée, ce qui ne relativise en rien son caractère dictatorial et répressif.
Enfin, un sous-chapitre intitulé « Guérillas et résistances » clôt ce premier chapitre « Faire la guerre ». Canela Llecha Llop envisage le concept de la guerre lato sensu, appliqué au combat spécifique que livre le MIL (Movimiento Ibérico de Liberación) dans l’Espagne franquiste et post-franquiste au début des ← 5 | 6 → années 1970 : une guerre de terrain, une guerre médiatique, une guerre qui prend aujourd’hui les traits d’une guerre des mémoires. Parler du MIL pose aussi la question de la distinction, pas toujours évidente en Espagne, entre le combat antifranquiste et le combat anticapitaliste. En ce sens, le MIL renouerait, par ses méthodes, avec le projet révolutionnaire anarchiste de la FAI mais serait aussi à replacer dans les courants révolutionnaires armés de la Bande à Baader et des Brigades rouges. Enfin, dans « Les guerres du Sentier Lumineux dans les quartiers populaires de Lima », Diana Burgos-Vigna analyse les différentes stratégies déployées par l’organisation de guérilla dans une communauté urbaine périphérique de Lima, celle de Villa El Salvador, en insistant sur les interactions et les contradictions de deux formes de mobilisation : la voie violente imposée par le Sentier Lumineux, et celle de l’autogestion promue par la communauté de Villa El Salvador. Deux visions du militantisme se détachent ainsi sur fond de violence, qui aboutissent à deux représentations opposées de la « guerre populaire », menée contre l’un des fléaux de ce pays andin : la pauvreté.
Le deuxième chapitre, « Dire la guerre », rassemble treize articles, répartis dans quatre sous-chapitres : « Discours politique », « La presse : reportages, analyses, commentaires », « Correspondance et témoignages » et « Écrivains combattants ».
Dans le premier sous-chapitre consacré au « Discours politique », un article de Karine Bergès, « Récits et expériences de la Guerre civile espagnole à travers les écrits des femmes phalangistes (1936-1940) », montre que le seul fait de « dire la guerre » équivalait pour les femmes phalangistes à la faire. L’auteure établit ainsi que le discours sur la guerre des femmes phalangistes était un acte d’auto-affirmation car, par analogie, elles devenaient détentrices d’un pouvoir symbolique. Rien d’étonnant dans ce contexte que l’élite féminine de la Phalange n’ait jamais renoncé à la prise de parole malgré la dialectique autour du « travail silencieux » qui relevait plus de l’intériorisation d’une culture de genre que de la praxis. Un second article de Renée Clémentine Lucien, sur « L’engagement de Cuba en Afrique dans les discours de Fidel Castro », s’attache, à partir de trois discours prononcés par Fidel Castro en 1976, 1991 et 2005, à comprendre les inflexions, dans la dispositio et l’elocutio, d’une base discursive bâtie à partir de données tenant à la situation intérieure cubaine et à l’évolution des équilibres géopolitiques. Il y apparaît ainsi que le récit glorieux fait par Fidel Castro légitime le rôle historique et mythique de l’Armée Rebelle, en mettant en scène des héros sans failles qui, en Afrique, ont suivi les traces des révolutionnaires du Granma, de la Sierra Maestra et de Playa Girón, contre le colonialisme, le capitalisme impérialiste, et le régime de l’apartheid sud-africain.
Dans le deuxième sous-chapitre, intitulé « La presse : reportages, analyses, commentaires », Marie-Angèle Orobon, analyse d’abord les « Représentations du conflit carliste dans la presse satirique du Sexenio democrático » (1868-1874). ← 6 | 7 → Au début de cette année 1874, le soulèvement carliste a notablement changé de physionomie : il n’est plus question de lutter contre des factions éparses et relativement contrôlables, mais contre un mouvement qui s’est amplifié depuis la proclamation de la république en février 1873, qui s’est doté d’un État dans les provinces basques et d’une armée organisée. Dans ce contexte de radicalisation et d’amplification du conflit, l’hebdomadaire El Cañón Krupp, s’inscrit dans la continuité d’une entreprise patriotique semblable à l’offensive qu’avait menée son aîné El Cañón Rayado et, en même temps, rejoint ses confrères de la presse républicaine satirique dans la dénonciation du carlisme, dénonciation muée en croisade pour la civilisation contre la barbarie. Cécile Fourrel de Frettes, dans son article sur « Vicente Blasco Ibáñez et le conte cinématographique de propagande pendant la Première Guerre Mondiale », étudie comment l’écrivain espagnol s’engage aux côtés de la France en utilisant les médias dont il disposait en tant que journaliste, éditeur, romancier et cinéaste. Il fait œuvre de propagande pour galvaniser le moral des nations et convaincre les pays restés à l’écart du conflit de prendre fait et cause pour les valeurs républicaines que cette nation incarnait à ses yeux. Charles Leselbaum, quant à lui, s’intéresse à « La guerre civile d’Espagne dans la presse d’Oran en Algérie (1936-1939) », en s’appuyant sur trois journaux, Oran Matin, L’Echo d’Oran et Oran Républicain, pour étudier sous quelle forme et avec quel contenu ils rendent compte de la Guerre en Espagne et de ses conséquences. Enfin, dans « Andrée Viollis et la Guerre d’Espagne : le grand reportage au service de la cause antifasciste », Allison Taillot propose une analyse des nombreux reportages d’Andrée Viollis sur la guerre d’Espagne, publiés entre la fin juillet 1936 et la mi-janvier 1939, qui éclaire tant la personnalité de cette journaliste engagée que sa conception exigeante et militante de l’écriture de presse. Consciente des enjeux de la résistance opposée par la République espagnole au fascisme international, elle s’efforça de se faire courroie de transmission pour sensibiliser, mobiliser et impressionner une opinion publique française en prise avec la politique de Non-Intervention. Au-delà des collaborations de la journaliste au Petit Parisien, à Vendredi et à Ce Soir, et sur la base du dialogue singulier qui s’établit alors par voie de presse entre Andrée Viollis et María Teresa León, Allison Taillot postule l’existence d’une « infracommunauté » antifasciste singulière au sens d’hybride entre les communautés intellectuelle et féminine.
Le troisième sous-chapitre, « Correspondances et témoignages », s’ouvre sur un article de Sarah Voinier, qui s’interroge sur l’usage de l’écrit dans le contexte de guerre au XVIe siècle, au travers de la correspondance échangée entre divers responsables de la destruction de la ville de Thérouanne, ville frontalière de l’Artois. Tombée aux mains des troupes impériales le 20 juin 1553, la ville fut rasée sur ordre de Charles Quint, une destruction programmée au cours du siège et rapidement mise en œuvre, dont l’auteure dégage les principales étapes ainsi que les enjeux. Trois contributions portent ensuite sur des témoignages sur la guerre ← 7 | 8 → civile espagnole. Luis Velasco Pufleau étudie le journal de Silvestre Revueltas, témoignage d’un compositeur mexicain derrière le front républicain espagnol. Ce journal que Silvestre Revueltas écrit durant la guerre civile est un document qui fait référence à un monde double, celui des acteurs de l’Espagne en guerre et celui du compositeur antifasciste mexicain engagé dans la transformation de l’ordre social. L’Espagne y est le théâtre où se joue l’avenir de l’humanité, d’où l’urgence de l’engagement des artistes et des intellectuels du monde contre le fascisme et la barbarie. La sauvegarde de la IIe République impliquant la consolidation nationale et internationale du régime progressiste mexicain, artistes et intellectuels mexicains doivent s’engager afin d’achever les réformes économiques et sociales entreprises par le gouvernement de Lázaro Cárdenas. Dans sa contribution, Carole Viñals invite à saisir les enjeux actuels de la réédition en 2006 d’un ouvrage, Una mujer en la guerra de España, de Carlota O’Neill dont la diffusion était restée confidentielle lors de sa première parution en Espagne en 1977. Il s’agit de cerner l’intimité, l’expérience vécue, les stratégies de survie ainsi que la spécificité du témoignage féminin dans les écrits de prison. Quant au travail d’Eva Léger, il s’intéresse aux « Regards croisés de deux enfants évacués de Catalogne en janvier 1939 sur l’expérience de l’exil en région rurale (Limousin et Poitou-Charentes) ». Raimundo et Julia, enfants de l’exil issus de milieux sociaux distincts, ont été confrontés à de lourdes épreuves. Témoins de la guerre d’Espagne, ils en ont subi les multiples effets : déplacements, séparation familiale, départ vers l’inconnu, arrivée dans un territoire étranger, adaptation à une vie nouvelle dans la France en guerre. Ces deux témoignages permettent d’interroger les formes du récit actuel des enfants de l’exil ainsi que leur modalité d’inscription dans une mémoire collective. Enfin, dans son article sur « Les camps de réfugiés espagnols dans l’Hérault aux lendemains de la guerre civile », Vincent Parello montre que la politique d’accueil des réfugiés espagnols mise en place par le préfet Antoine Monis au cours de l’année 1939 poursuivait un triple but : venir en aide aux réfugiés « désirables », discipliner les réfugiés « indésirables » car politiquement « dangereux » et intégrer les réfugiés dans le circuit productif. Cette politique, ambiguë s’il en est, reprend mot pour mot les directives d’humanité et de fermeté prônées par le président du Conseil et le ministre de l’Intérieur. Inspirée d’un idéal de justice et de miséricorde, elle repose essentiellement sur l’encouragement au rapatriement et à la ré-émigration, sur l’aide humanitaire apportée aux femmes et aux enfants, ainsi que sur la surveillance étroite des hommes et des miliciens perçus comme une source de danger potentiel.
Un quatrième et dernier sous-chapitre s’intéresse enfin aux cas particuliers des « Écrivains combattants », qui, outre la plume, ont à un moment pris les armes pour s’engager dans des conflits guerriers. La première contribution nous conduit en Argentine puisque, dans « La Révolution de Santa Fe (1893), ou l’honneur bafoué de l’officier Lugones », Nathalie Fürstenberger s’intéresse à la participation ← 8 | 9 → militaire de Leopoldo Lugones à l’intervention fédérale de septembre 1893, et montre que cet événement méconnu n’a rien d’un épiphénomène dans la vie de l’auteur argentin. Formateur et valorisant pour un homme qui concevait son enrôlement comme un honneur, cet épisode conforte en effet l’image idéale que se faisait Lugones de sa mission. De même, dans son étude sur la Brigade Abraham Lincoln, dont les archives se trouvent à New York, Robert Coale s’intéresse aux destins de quatre écrivains ou journalistes nord-américains qui, à la différence d’Ernest Hemingway par exemple (qui ne fut que correspondant de guerre), prirent réellement les armes au sein des Brigades Internationales engagées dans le camp républicain : Alvah Bessie, Eddie Rolfe, James Neugass y James Lardner.
Le troisième chapitre, « Représenter la guerre », rassemble une part importante des travaux inclus dans l’ensemble de cet ouvrage, à savoir dix-huit articles. Ils se répartissent en quatre sous-chapitres : « Écritures fictionnelles 1. Théâtre », « Écritures fictionnelles 2. Poésie », « Écritures fictionnelles 3. Prose » et enfin « Les arts : graphisme, peinture, cinéma ».
Dans le premier sous-chapitre, consacré à la représentation de la guerre dans le théâtre, on lira cinq contributions, qui vont du théâtre espagnol du « Sexenio democrático » (1868-1874) au théâtre sous la dictature argentine un siècle plus tard (1976-1983). Dans son étude sur le théâtre du « sexenio democrático » à Barcelone, Marie-Pierre Caire-Merida analyse d’abord la façon dont sont mis en scène deux thèmes d’actualité, le système des « quintas » et le caractère fratricide de la guerre carliste, et s’interroge sur le rôle médiatique du théâtre et son utilisation à des fins politiques, dégageant ainsi la spécificité de la scène catalane. Ensuite, dans le contexte de la guerre civile espagnole, Evelyne Ricci étudie la naissance d’un nouveau théâtre à l’initiative de la compagnie « Nueva Escena » au Théâtre Español de Madrid, en octobre 1936. Grâce à l’étude de trois pièces courtes, La llave, de Ramón J. Sender, Al amanecer, de Rafael Dieste et Los salvadores de España, de Rafael Alberti, elle montre ainsi que, malgré la guerre, la créativité des auteurs reste forte, et surtout que le théâtre est bien une arme de combat efficace et d’autant plus puissante qu’il ne renonce pas à être d’abord de l’art. Isabel Vázquez de Castro se penche quant à elle sur la spécificité de l’écriture théâtrale de Rafael Alberti, en prenant appui sur sa pièce Noche de Guerra en el Museo del Prado, écrite en 1956. L’étude montre comment Alberti s’empare d’un fait historique et mobilise des arts divers pour créer une œuvre originale et forte, nourrie de références et d’hommages littéraires et picturaux. Rocío González Naranjo, prenant appui sur deux œuvres du poète catalan Salvador Espriu, s’emploie à démontrer comment le dramaturge met en scène le désespoir des Catalans, dans un après-guerre qui condamne leur culture et leur langue. Enfin, dans un dernier article, Sylvie Suréda-Cagliani analyse Tercero Incluido, une pièce du dramaturge argentin Eduardo Pavlovsky (1981). En portant un regard critique sur le rôle de la junte militaire durant « la guerra sucia » (1976-1983), et grâce à la vacuité du ← 9 | 10 → dialogue qui confère à cette œuvre une dimension absurde et tragi-comique, Pavlovsky, mobilise le spectateur en recréant l’univers quotidien d’un couple de la moyenne bourgeoisie argentine, Anastasio et Carmela, qui décident de se réfugier dans leur lit matrimonial pour se protéger d’un ennemi potentiel (un « monstre ») qui les menace.
Dans le deuxième sous-chapitre, consacré à la représentation de la guerre dans la poésie, on trouvera trois contributions, qui analysent les productions poétiques de Pedro Luis de Gálvez, Ángel González et Pablo Neruda. C’est d’abord Xavier Escudero qui examine une série de sonnets du poète Pedro Luis de Gálvez, publiés quotidiennement d’octobre 1938 à mars 1939 dans le journal anarcho-syndicaliste Nosotros, et recueillis ensuite sous le titre de Sonetos de Guerra. Avec lui, l’objet de la poésie se déplace sur le champ de bataille de la presse militante et pose à nouveau la question de la responsabilité et de l’engagement de l’artiste.
Dans « Mots de la guerre, mots en guerre dans la poésie d’Ángel González », Bénédicte Mathios montre comment, au-delà de la guerre vécue enfant, au-delà des détours de l’ironie face à la censure, c’est une totale liberté créatrice que revendique le sujet poétique. Enfin, dans « La symphonie belliqueuse », Dominique Casimiro révèle combien le poète chilien Pablo Neruda, explorateur des sons du monde du XXe siècle, écoute et retranscrit toutes les guerres (civile, religieuse, coloniale ou de décolonisation). Il compose ainsi la grande partition d’un projet harmonique, poétique et ontologique original, qui s’étend de 1934 à 1973 : celui d’une « symphonie belliqueuse ». Procédant par immersion au cœur du son belliqueux ou du silence imposé par la guerre, le sujet nérudien tente toujours de faire entendre une humanité souffrante.
Le troisième sous-chapitre est consacré à la représentation de la guerre dans « La prose fictionnelle ». On y lira sept articles, portant sur la littérature espagnole du XVIIe siècle jusqu’au début du XXIe siècle. « La guerre de course en Méditerranée », que signe Caroline Lyvet, analyse l’image de cette pratique telle qu’elle est représentée dans un ensemble de quatre textes parus avant 1630 (deux romans d’amour et d’aventures et deux romans dans la veine picaresque) et démontre comment ce motif romanesque vient servir une stratégie politique tendant à faire de l’Espagne la nation phare du catholicisme, dans un contexte de lutte pour la suprématie européenne de plus en plus violent. Françoise Aubès étudie quant à elle la Guerre du Pacifique (1879-1883), qui oppose le Pérou au Chili, dans le roman péruvien, où sa présence aura été longtemps refoulée. Parmi ses principales conséquences littéraires, il apparaît ainsi que la Guerre du Pacifique aura engendré un embryon de conscience pré-indigéniste, tandis que son héros ignoré, l’indien analphabète, deviendra quelques années plus tard une question nationale et le protagoniste d’un genre nouveau : le roman indigéniste.
Résumé des informations
- Pages
- XII, 540
- Année de publication
- 2014
- ISBN (MOBI)
- 9783035199581
- ISBN (ePUB)
- 9783035199598
- ISBN (PDF)
- 9783035202786
- ISBN (Broché)
- 9783034311489
- DOI
- 10.3726/978-3-0352-0278-6
- Langue
- français
- Date de parution
- 2014 (Octobre)
- Mots clés
- Champ disciplinaire Hispanisme Franquisme
- Page::Commons::BibliographicRemarkPublished
- Bern, Berlin, Bruxelles, Frankfurt am Main, New York, Oxford, Wien, 2014. XII, 540 p., 13 ill. n/b