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ComplémentationS

de Antoine Gautier (Éditeur de volume) Laura Pino Serrano (Éditeur de volume) Carlos Valcárcel Riveiro (Éditeur de volume)
©2014 Collections 328 Pages
Série: GRAMM-R, Volume 22

Résumé

L’apparition de la notion de complément est concomitante aux premiers développements d’une analyse syntaxique « moderne » du français. Tout au long du XIXe siècle, c’est principalement la grammaire scolaire qui va développer l’appareil terminologique de cette analyse, en donnant naissance à l’ensemble familier des compléments « circonstanciels », « d’objet (in)direct », « d’attribution », « du nom », etc.
Cet ensemble résulte plus d’un étiquetage sans cohérence que d’une véritable entreprise terminographique, et les premiers linguistes qui se sont penchés sur le métalangage grammatical, comme Brunot, en ont dénoncé l’obscurité.
Notion à la longévité remarquable, dotée d’une grande déformabilité, le complément trouve sa place dans de nombreux cadres théoriques au prix de manipulations définitionnelles plus ou moins importantes, à telle enseigne qu’on est fondé à remettre en question son utilité scientifique. S’agit-il simplement d’un concept mou que l’on devrait proscrire du métalangage, ou bien doit-on au contraire considérer que le complément permet utilement de saisir dans toute sa diversité une relation syntaxique fondamentale ?
En abordant la question par l’intermédiaire du terme complémentation, le présent volume prend le second parti, et les contributions qui le constituent interrogent et redéfinissent les différentes hypostases du complément, à plusieurs niveaux.

Introduction

A. GAUTIER, L. Pino SERRANO,
C. VALCÁRCEL & D. VAN RAEMDONCK

Depuis son introduction dans la terminologie linguistique par Du Marsais et Beauzée, la notion de complément n’a cessé de muer et de se démultiplier au fil des modèles et des théories. Supplantant le régime, très ancien et trop étroitement associé au latin (Chevalier, 2006), le complément a été défini au départ comme « ce qu’on ajoute à [un] mot pour en déterminer le sens, de quelque manière que ce puisse être » (Beauzée). Cette définition sémantique, très accueillante sur le plan formel, a vite montré sa compatibilité avec la syntaxe. Et de fait, en symétrique de la fonction sujet, la complémentation est devenue le stéréotype des relations de dépendance fonctionnelle établies au sein d’un cadre phrastique (sinon un synonyme de la dépendance elle-même). On a ainsi distingué des compléments rattachables à la plupart des types de constituants de la phrase, jusqu’à l’énoncé et l’énonciation.

Certains s’accommodent d’une telle polyvalence au prix de sous-spécifications (comme l’opposition entre compléments essentiels et non essentiels, intégrés, adjoints ou détachés), d’autres au contraire préfèrent restreindre l’extension du complément par l’innovation terminologique : aux côtés du traditionnel attribut, on a ainsi proposé de définir des suppléments, des ajouts, des modifieurs, des déterminants et des caractérisants, autant de précisions apportées au concept fondamental de relation binaire, dont elles notent le caractère contingent, l’orientation uni- ou bi-directionnelle, et les propriétés de symétrie ou d’asymétrie.

Le présent volume rassemble une sélection de travaux présentés dans le cadre du colloque ComplémentationS, qui s’est tenu à Saint-Jacques de Compostelle du 20 au 23 octobre 2010. Les éditeurs ont souhaité offrir une vision aussi large que possible du problème de la complémentation en retenant des contributions qui relèvent de la syntaxe, de l’histoire des idées, et de la sémantique, mais aussi de l’orthographe et de la psycholinguistique.

Un premier couple d’articles touche à l’histoire de la notion et du terme de complémentation : Jean Claude Chevalier et Bérengère Bouard ← 9 | 10 → adoptent une approche sémasiologique du « complément » sur des empans chronologiques plus ou moins larges. Bernard Combettes et Valérie Raby, de leur côté, s’intéressent au traitement grammatical de faits considérés comme relevant de la complémentation, respectivement la transitivité et les complétives, qu’ils envisagent dans une perspective diachronique.

Deux groupes d’études abordent ensuite la syntaxe des compléments de diverses têtes lexicales : le nom et l’adjectif d’une part, le verbe d’autre part. Du côté des deux premiers, Nelly Flaux et Dejan Stosic examinent la complémentation du nom traduction ; Dan Van Raemdonck étudie les problèmes de catégorisation fonctionnelle posés par les adjectifs intraprédicatifs ; enfin, Sylvia Adler et Maria Asnes traitent des prépositions modifieurs de spécifieurs quantifiants du nom. Du côté du verbe, ce sont quatre contributions qui analysent les compléments du verbe – ou leur absence. Meri Larjavaara s’intéresse ainsi au fonctionnement valenciel de verbes parfois dits « symétriques » (ex. cicatriser), tandis que Silvia Araújo et Iva Novakova traitent toutes deux des constructions et des verbes causatifs. Maria Isabel Gonzalez et Tomas Jimenez envisagent enfin dans une perspective contrastive la description fonctionnelle du complément en français et en espagnol.

Prolongeant cette dernière interrogation, Estelle Moline et Agnieszka Kaliska parviennent par deux chemins différents jusqu’à la frontière qui sépare, selon les théories, compléments et arguments, ou compléments et circonstants, en traitant, pour l’une, des compléments de manière, et pour l’autre, des compléments adverbiaux.

Les problèmes posés par la complémentation ne se limitent pas à la syntaxe, comme en témoignent la contribution d’Antoine Gautier, Cécile Barbet et Cyril Perret, ainsi que celle de Fabrice Marsac. Les premiers examinent dans une perspective expérimentale le traitement psycholinguistique des compléments séparés par une frontière graphique ; le second s’attache à un épineux problème d’orthographe grammaticale, celui de l’accord du participe passé avec certains compléments d’objet.

Un dernier ensemble de textes regroupe les interventions programmées dans le cadre d’un atelier autour du verbe expliquer et de ses équivalents dans d’autres langues romanes (italien, espagnol, etc.). Olga Galatanu traite les valeurs pragmatiques de certains emplois, Laura Pino, Maria Luz Casa et Natalia Cordeiro comparent les constructions du français et de l’espagnol, et enfin Maria Caterina Manes Gallo celles du français et de l’italien.

Nous espérons que l’ensemble de ces travaux contribuera utilement à la compréhension d’un phénomène dont le caractère familier ne doit pas masquer la complexité. ← 10 | 11 →

    

HISTOIRE

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Problématique de la notion de complément depuis le xvie siècle

Jean-Claude CHEVALIER

La date de naissance du terme « Complément » dans la nomenclature grammaticale est difficile à fixer précisément ; au xvie siècle, sous l’influence de nouvelles préoccupations théoriques, issues de la Grammaire générale de Port-Royal, nourries de Locke, « complément » refoule le terme « régime » et s’impose dans la Grammaire de l’abbé Buffier, puis chez Du Marsais, mais lentement, puisqu’il n’apparaît même pas dans les articles de l’Encyclopédie, jusqu’à la lettre « G », bien que Du Marsais soit le rédacteur principal des articles de grammaire de cette partie de l’Encyclopédie. Du Marsais meurt en 1756 et le rédacteur, qui prend sa suite, Nicolas Beauzée, professeur à l’École Royale Militaire, est plus hardi : il règle la question à l’article Régime en écrivant :

Quoiqu’on ait insinué à l’article qu’on vient de citer (Gouverner) qu’il fallait donner le nom de Complément à ce qu’on appelle Régime, il ne faut pourtant pas confondre ces deux termes comme synonymes ; je vais déterminer la notion précise de l’un et de l’autre en deux articles séparés, et par là je suppléerai l’article Complément que M. du Marsais a omis en son lieu, quoiqu’il fasse fréquemment usage de ce terme. (in Chevalier, 1968, p. 694)

C’est que ce changement de terme n’est pas anodin, il marque, comme dirait Foucault, l’entrée du champ conceptuel grammatical de l’époque dans une nouvelle épistémè. Il correspond à un changement dans le public scolaire, plus ouvert à la nouveauté et à un phénomène remarquable : la diffusion des langues dans l’espace européen, ouverte par ailleurs à un renouvellement des modèles d’analyse. Faute de pouvoir envisager l’ensemble des problèmes ainsi posés, on se concentrera sur quelques textes choisis permettant d’articuler le fonctionnement de ces deux notions et leur évolution.

Pour point de départ, on relira la première grammaire savante du français, celle de Jacques Dubois dit Sylvius, publiée en latin en 1531 sous le titre In linguam gallicam Isagoge. Ouvrage d’un humaniste, expert en latin aussi bien qu’en français, destiné à fournir à ses collègues, des médecins essentiellement, insuffisamment formés en latin un outil ← 13 | 14 → de translation dans le domaine des sciences ; il a un mérite particulier : celui de reprendre à l’Espagne, un des pays les plus puissants et les plus prestigieux de l’époque, une grammaire : la Grammatica castellana, d’Antonio de Nebrija (1492), un des humanistes les plus remarquables de l’époque ; des passages entiers de Sylvius sont traduits de Nebrija. Je proposerai ensuite une analyse de la Grammaire générale et raisonnée de Port-Royal (1660) qui marque une rupture avec le siècle précédent. Et fait la transition avec les articles de l’Encyclopédie rédigés par Du Marsais, suivis par les travaux de Beauzée et Condillac, entraînant les propositions des Idéologues, portés par l’élan révolutionnaire et la création, en 1795, d’une institution spectaculaire qui durera plus de six mois : l’École normale. Le retour du latin dans la nouvelle institution d’enseignement, les lycées, créés par Napoléon en 1802 (il écrit : « Les élèves feront du latin et des mathématiques ») freine cette mutation. S’instaure alors un vide de presque un siècle, vide occupé par les manuels scolaires de vulgarisation, souvent médiocres, et par le triomphe de la grammaire historique, sous le nom de philologie : l’idéologie républicaine, avec et après Jules Ferry, rend les grammairiens plus ambitieux, plus détachés du latin ; les grammaires du français s’accumulent avec Brunot, Damourette et Pichon, Guillaume, etc. Pour ma part, je ferai directement le lien avec un moderne, Maurice Gross. Et m’en expliquerai. Ma conclusion endossera les grammaires récentes : Martin Riegel et les autres, mais encore plus les discussions autour de la Grande Grammaire qui s’achève aujourd’hui sous la direction d’Anne Abeillé, Annie Delaveau et Danielle Godard.

Voici du pain sur la planche.

Donc, commençons par Jacques Dubois dit Sylvius, médecin. Dubois transpose dans cette grammaire latino-française les démarches qu’il utilise dans son travail d’anatomiste et de médecin : il inventorie les formes dans leurs variations, en étudie les relations et dégage les fonctions correspondantes. C’est dire que la syntaxe est fondée sur la morphologie et, pour le nom, sur la distribution des cas latins : nominatif, accusatif, génitif, datif, ablatif, cas marqués en français par des particules empruntées aux prépositions et aux articles : le, la, de, du, à, au, etc. Cette démultiplication des formes repose sur le vieux principe aristotélicien, marqué dans le De anima, que plus un concept s’approche de la perfection et plus ses attributs sont nombreux. Les marques de la déclinaison s’intègrent à un tableau d’ensemble qui distingue les formes (mots simples et mots composés), les espèces (primitif et dérivé), les classes de signification (collectif, partitif, factitif, etc.). La justification de la déclinaison, c’est donc qu’elle s’intègre à une théorie d’ensemble du fonctionnement du nom, qui se justifie par une théorie de l’entendement (H.-I. Marrou) ; qu’on peut résumer ainsi : ← 14 | 15 →

Chaque catégorie est un lieu de variations, car des signes variés peuvent correspondre à des fonctionnements variés ou identiques : ainsi, dit Sylvius, pour marquer la race, on peut aussi bien employer les adjectifs « Parisien », « Tourniscien » que la construction nominale « de Paris » ou « de Tournai ». Nous sommes dans une épistémè du signe, telle qu’analysée par Foucault comme dominante au xvie siècle qui définit le jeu des significations et les essences par des équivalences de marques ; le grammairien identifie des structures pour définir leur fonction.

Cette opération correspond bien aux descriptions que propose l’anatomiste Sylvius pour le fonctionnement des parties du corps humain : des fonctions différentes appellent des constitutions différentes. Cela posé, reste que des formes différentes, variables d’une catégorie déterminée, peuvent répondre à des variations de fonctionnement et de signification ; ainsi distingue Dubois :

Le français dit en cour, vers Aurlien, sur Seine.

Le jeu des formes prépositionnelles permet un jeu variable de significations à l’intérieur d’une fonction identique. De la même façon, la différence entre formes régies dégage une différence de significations dans le terme régissant ; ainsi du verbe ; je traduis :

La nature du verbe, c’est une certaine relation qui s’établit entre un mode de signifier et un élément extrinsèque visé par lui qui peut se construire avec lui et se proportionner à lui.

Si un verbe se construit avec un accusatif ou un terme simple, c’est un actif. Ex. : « Je regarde un homme ». Dont la caractéristique est qu’il peut se retourner au passif. Une restriction pourtant : le retournement est exclu, si le sujet est inanimé ; on ne dit pas : « Terre, tu es labourée par moi ». Ce qui permet de constituer un sous-ensemble marqué par l’interdit. Une autre transformation opérée par la forme « je me » permet de constituer un autre sous-ensemble, qui constituera une catégorie du type « Je me convulse de peur ». Le grammairien fait entrer dans une pratique classificatoire les démarches proposées par les modistes médiévaux.

Et ainsi de suite. Les correspondances, les transformations permettent de catégoriser des paradigmes dans le jeu des signes. Et d’en constituer un système signifiant.

Toutes les grammaires du xvie siècle, plus ou moins complexes et subtiles, plus ou moins riches en inventaires, sont constituées par ce mode opératoire fondé sur le jeu des signes, variable selon les destinataires, selon les langues requises, mais aussi selon le système des échanges. Par contraste, la Grammaire générale apparaît dans les années 1660 comme une étonnante nouveauté ; elle est la marque d’une épistémologie nouvelle. D’autant plus frappante qu’elle s’inscrit dans ← 15 | 16 → une ambition plus vaste pour ces esprits religieux, qui est de découvrir une langue de vérité.

Les Grammaires antécédentes pouvaient respecter le point de vue formaliste de Donat et Priscien : la syntaxe n’est qu’une lecture à l’envers de la morphologie. Et entrer dans un projet plus vaste : une reconstruction jouant sur le jeu des signes, qui se pliait aux nécessités pédagogiques d’enseignement du latin ; impliquant un français calqué sur la langue de prestige.

La Grammaire générale de Port-Royal, fondée sur les argumentations d’une Logique qui paraîtra peu après est la saisissante illustration d’une profonde mutation. Elle repose sur une idéologie de la représentation. Comme le remarque Foucault, pour les Messieurs,

la langue est un édifice à deux étages : l’étage manifeste des phrases, des mots et discours, des usages, des tournures qui à eux tous constituent le corps de la phrase et l’usage non manifeste des principes qui doivent avec une clarté parfaite rendre compte des faits qu’on peut observer. (Préface à la Grammaire Générale de Port-Royal, viii)

Analyse forte et qui pourtant repose sur un anachronisme : l’emploi de « phrase » au sens contemporain qui n’appartient pas au lexique de Port-Royal dans cet emploi ; jusqu’au xviiie siècle, en effet, « phrase » désigne un groupe de mots, quel qu’il soit. Mais ce n’est qu’une anticipation. En effet, la nécessité s’imposera peu à peu d’une double analyse et donc d’une double nomenclature.

Et ainsi, pour poursuivre l’anticipation, articulée à la proposition sera élaborée la notion de phrase qui se déploiera au xviiie siècle (cf. les travaux de Jean-Pierre Seguin) ; conjointement et solidairement, doublant la structure de régime, sera inventée la notion de complément. Le premier niveau, niveau profond, aura des références logiques fondées sur la proposition composée d’un sujet et d’un prédicat et le deuxième des références discursives fondées sur le triplet sujet verbe régime qui deviendra dans la suite complément. Instrument d’une redoutable efficacité, dont la Grammaire générale contient les premiers effets. Le gros des analyses concerne le sujet et le prédicat, mais la deuxième partie intitulée « Syntaxe » tire toutes les conséquences de l’hypothèse et en montre la fécondité ; faisant le lit de l’élaboration d’une notion « Complément ».

Les Messieurs considèrent en effet que si les réalisations du discours varient selon les langues, c’est un effet de la parole particulière à chaque langue. Ainsi les suites de verbes varient dans chaque langue, français, italien, espagnol, grâce aux articles et prépositions. Variables justifiées par le sens ou apparaissant comme des idiotismes, bref, une question d’usage. Ces variables modifient le sens ou non. C’est donc une machinerie qui ← 16 | 17 → allie les valeurs de sens et l’arbitraire propre au parleur humain pour proposer une méthode d’approche du discours.

Dernier avatar que les parleurs imposent à leur discours pour le faire mieux coller à la réalité de leur subjectivité ; ils recourent aux figures pour marquer leurs sentiments, leurs émotions, leur moi, en un mot. Les Messieurs, de la riche collection inventoriée par les rhéteurs, privilégient quatre figures, symboles mêmes de la richesse et de la souplesse de l’expression – la syllepse, l’ellipse, le pléonasme et l’hyperbate – qui peuvent être tenues pour des adaptations ou mieux des enrichissements aussi bien que pour des dérives. La syntaxe se définit ainsi en bordure de la rhétorique.

Tel est le tableau d’ensemble qui fascinera les utilisateurs (la Grammaire générale s’imposa très vite dans les collèges, souvent à l’insu des autorités, jésuites particulièrement) ; un système entièrement nouveau qui visait à articuler des cas particuliers, les figures par exemple, aux principes de base ; et en particulier les grammairiens de l’Encyclopédie, aussi séduits par la richesse et la multiplicité de la parole que par la rigueur du modèle. Une alliance encore problématique de nos jours, mais particulièrement troublante dans les débuts de ce qu’on a très vite appelé la grammaire générale.

Tout l’effort des grammairiens inspirés par l’Encyclopédie visera à donner une force argumentale à ces hypothèses et pour ce faire de s’approprier une terminologie. Deux termes sont déterminants : « phrase » et « complément », à qui sont donnés des contenus nouveaux formant système. Et au substrat cartésien qui forme la base de ce système viendra s’ajouter et se mêler une philosophie nouvelle venue d’Angleterre, très tôt répandue : l’Essai sur l’entendement humain de John Locke, dont la traduction française par Pierre Coste paraît en 1707, qui aura aussitôt un immense succès dans les milieux philosophiques. Le premier à l’utiliser de façon systématique en grammaire est un professeur de mathématiques : Claude Buffier. Fondée sur Port-Royal et la lecture de Locke, sa Grammaire française sur un plan nouveau (1709) esquisse ce que sera la grammaire philosophique, prenant en compte l’élaboration du discours au travers des sensations ; en se fondant sur la nouvelle unité d’analyse : la phrase.

En 1730, une décision remarquable : Cesar Chesneau Du Marsais, professeur de langue, inverse l’entreprise de Port-Royal ; il commence non par un traité grammatical, mais par un traité des Tropes, donc un traité du discours et des exceptions. Le traité analysant les notions grammaticales, ce sera pour plus tard : l’Encyclopédie sera l’occasion qui lui permettra d’avancer des idées nouvelles dans le domaine ; fragmentairement, hélas ! puisque la première entreprise grammaticale ← 17 | 18 → sera arrêtée par la mort de Du Marsais en 1754, alors qu’il rédigeait la lettre G ; achevée du moins par Nicolas Beauzée, professeur à l’École Royale Militaire qui reviendra sur l’œuvre de son prédécesseur pour lui donner une cohérence rétrospective. Les articles de Du Marsais ont été regroupés dans ses Œuvres complètes, éditées en l’an viii.

Résumé des informations

Pages
328
Année de publication
2014
ISBN (PDF)
9783035264654
ISBN (MOBI)
9783035296044
ISBN (ePUB)
9783035296051
ISBN (Broché)
9782875741585
DOI
10.3726/978-3-0352-6465-4
Langue
français
Date de parution
2015 (Février)
Mots clés
Grammaire scolaire Métalangage grammatical Complément
Page::Commons::BibliographicRemarkPublished
Bruxelles, Bern, Berlin, Frankfurt am Main, New York, Oxford, Wien, 2014. 328 p., 19 graph., 28 tabl.

Notes biographiques

Antoine Gautier (Éditeur de volume) Laura Pino Serrano (Éditeur de volume) Carlos Valcárcel Riveiro (Éditeur de volume)

Antoine Gautier est maître de conférences en linguistique française à l’Université Paris-Sorbonne. Laura Pino Serrano est professeure de grammaire française à la Universidade de Santiago de Compostela. Carlos Valcárcel Riveiro est professeur de didactique du FLE à la Universidade de Vigo. Dan Van Raemdonck est professeur de linguistique française (langue maternelle et langue étrangère) à l’Université libre de Bruxelles et à la Vrije Universiteit Brussel.

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Titre: ComplémentationS