Brève histoire de la Poste en France
Depuis 1945
Résumé
Leurs contributions forment une courte synthèse suggérant une revisite de ce que nous croyions savoir sur cette institution. Loin d’être exhaustif, cet opus a donc pour ambition de lutter contre les idées reçues.
Extrait
Table des matières
- Couverture
- Title
- Copyright
- À propos des directeurs de la publication
- À propos du livre
- Pour référencer cet eBook
- Table des matières
- Introduction
- La Poste et l’État
- Organisation, missions et services de La Poste
- Les postiers
- La Poste comme laboratoire social
- Les médiations de la Poste
- La Poste et les évolutions techniques
- La Poste, transporteur multimodal majeur
- La Poste et ses territoires
- La Poste, l’intégration européenne et la mondialisation
- Entre réforme, changement et stratégie : quelle Poste pour le XXIe siècle ?
- Les auteurs
- Histoire de la Poste et des communications. Échanges et territoires
- Titres parus dans la collection
Muriel LE ROUX et Sébastien RICHEZ
Dans les années 1950, les amateurs d’histoire postale espéraient qu’Eugène Vaillé achèverait un jour son histoire des Postes. Son décès, en 1953, mit un terme à son ambitieux projet. Depuis, nombreux ont été les grands corps de l’État, les institutions nationales, ces « lieux de mémoire » comme l’école, l’armée, les chemins de fer ou les finances, à avoir été étudiés. L’Histoire des chemins de fer en France de François Caron1 ou l’Histoire de l’électricité en France2, publiées chez Fayard, sont des modèles du genre.
Après vingt ans d’activité, le Comité pour l’histoire de La Poste propose ici une Brève histoire de La Poste depuis 1945, synthèse qui n’a d’autre ambition que de compléter les deux « Que-sais-je » d’Eugène Vaillé réédités en 2016 par les éditions P.I.E. Peter Lang en un seul volume, publication à laquelle il convient d’ajouter celle d’André Darrigrand et Sylvie Pelissier3.
Cet ouvrage respecte l’esprit du projet initial de Vaillé puisque les contributeurs ont chacun écrit des chapitres courts, dynamiques et thématiques qui doivent permettre d’embrasser le plus largement possible l’histoire complexe de la Poste depuis 1945. Les auteurs, à partir de leurs travaux personnels, présentent un état de la question pour chaque thème. Pourtant, pour des raisons de disponibilité, tous les chercheurs ayant travaillé avec le Comité pour l’histoire n’ont pu répondre présent ; il manque ainsi un chapitre spécifique sur les receveurs ou encore un autre sur les emplois réservés ou la féminisation… L’histoire de la Poste, est un vaste chantier, et nous souhaitons que d’autres, avec ou sans nous, reprennent et complètent cette première synthèse d’histoire contemporaine.
Au moment de publier ce manuscrit, les auteurs de ce livre sont conscients que leur volonté de remédier aux lacunes historiographiques, n’est pas sans risque. Cette historiographie postale reste encore discrète ← 9 | 10 → sur des sujets comme l’automatisation, la mécanisation et l’informatisation, ou la modernisation de l’objet courrier, ou bien encore l’étude des activités sociales de l’institution ou de la vie associative. Si les contributions recouvrent des champs chronologiques différents, toutes ont essayé d’étudier au mieux le thème proposé, en approchant le temps présent, en fonction des archives, des éléments d’analyse et des travaux académiques, disponibles mais rarement exhaustifs. Cela explique que tous les chapitres commencent peu ou prou aux alentours de 1945 mais s’achèvent, selon les cas, entre 1990 et les années 2010, tant il est vrai que les historiens sont tributaires de leurs sources. Si les postiers sont en général assez réceptifs à nos demandes, accessibles à nos questions, qu’ils en soient tous chaleureusement remerciés, tous les documents ne sont pas communicables.
Cependant, nos connaissances du transport postal, de la desserte des territoires et de la communication institutionnelle grâce aux recherches (doctorats et masters) menées ces dernières années sous l’égide du CHP, ont progressé. Si l’on y adjoint les publications de chercheurs de la Fédération Nationale des Associations de personnel de La Poste et de France Télécom pour la Recherche Historique (FNARH), ou de l’Institut d’histoire de la CGT, ou encore les travaux de sociologues, d’économistes et de géographes, nous disposons d’une matière non négligeable. La présente publication, qui réunit des spécialistes des problématiques historiques postales, a été conçue pour satisfaire à la fois un public d’étudiants et de chercheurs, mais aussi le grand public, cherchant des références pour étudier la Poste contemporaine.
Objet un peu délaissé entre les années 1950 et 1995, La Poste envie sa consœur, la SNCF, et aspire à être le sujet d’une ambitieuse réalisation. Disposer d’une histoire exhaustive des faits, des idées, et des hommes, fondée sur des problématiques renouvelées, est notre prochain objectif. Ainsi, cet ouvrage n’est qu’une étape présentant l’état des questions éclairées par la recherche la plus récente et témoigne évidemment des manques à combler.
Ce récit comporte une autre lacune, car il s’ouvre avec la Seconde Guerre mondiale sans que l’histoire de cette période ne soit traitée en soi. Malgré les incitations du CHP, beaucoup reste à faire pour approfondir l’histoire de la Poste au cours de cette période4. Remontant à l’entre-deux-guerres, le premier chapitre offre malgré tout la description d’une administration, cible d’enjeux politiques, stratégiques et économiques. Il évoque la relation entre l’État et la Poste, d’essence exclusivement ← 10 | 11 → « régalienne » à l’origine évoluant vers une relation plus contractuelle. De cette évolution découle l’organisation de cette administration devenue entreprise – deuxième chapitre – mais aussi la nature de ses missions, de service public et de ses autres activités mercantiles, proposant une grande diversité de services. Les postiers, par leur nombre, leur diversité, leur formation, leur recrutement et leur conditions de travail, constituent la chair de cette organisation très souple. Des postiers pionniers, des postiers mobilisés, des postiers testant la construction d’un autre modèle social, riche en ressources et en œuvres, tels sont les hommes et les femmes dont il est question dans les troisième et quatrième chapitres. Cette diversité révèle une autre facette de la Poste – mise en lumière dans le cinquième chapitre –, à travers un foisonnement d’innovations qui a placé l’institution au rang de médiatrice culturelle, sociétale et économique. Elle a une propension à innover, sinon à s’adapter, qui évidemment s’affirme d’abord sur le plan des technologies matérielles et qui permet à la Poste, même laissée en marge des grands programmes financiers des Plans durant les Trente Glorieuses, de répondre en partie aux défis de la modernité – sixième chapitre. Celle-ci prend d’ailleurs un tour essentiel dans le domaine du transport, qui donne des allures de premier garage de France à la Poste mais surtout, l’installe comme le premier transporteur multimodal national – chapitre sept. Une Poste assurément tout terrain, hyper mobile, qui institue une relation forte avec les territoires : la dualité des lieux villes/campagnes du XIXe siècle s’enrichit de nouveaux espaces plus complexes des banlieues et des zones périurbaines qui questionnent ses services – chapitre huit. Mais, l’évolution des modes de vie et d’habitat n’est qu’un de ces éléments externes qui influent sur l’institution. Ces évolutions, conjuguées aux effets de la construction européenne et aux conséquences de la mondialisation qui constituent autant de possibles que de dangers, forment la trame du dernier chapitre qui brosse à grands traits l’histoire des vingt-cinq années écoulées.
Du politique au social, des techniques aux représentations : cette petite histoire de la Poste se veut malgré tout totale et transversale. Nous avons voulu tous ensembles rompre avec une histoire de la Poste encore trop souvent désuète et inexacte, tenant davantage du cliché que de l’analyse de ce qui fut. C’est pourquoi ce récit s’achève sur une étude des évolutions récentes et un tableau de La Poste au début du XXIe siècle, exercice délicat d’histoire du temps présent. Mais, si l’on veut bien admettre que savoir qui l’on est et d’où l’on vient, permet quelque fois de mieux cerner les enjeux de son futur, il n’est pas étonnant que les auteurs de cette Brève histoire aient tenté l’exercice avec cet objet à la fois singulier et représentatif de l’histoire récente de la France.
Apostille : le terme pluriel « des Postes », très en vogue au milieu des années 1960 dans le langage administratif, fidèle à l’image d’une ← 11 | 12 → administration historique aux multiples facettes (Poste aux lettres, Poste aux chevaux, Poste aérienne, Poste pneumatique etc.) survit encore jusqu’aux années 1980, mais n’évoque plus la réalité d’une Poste devenue à la fois singulière et unie sous une appellation pourtant plurielle de « direction générale des Postes », créée en 1971. Les auteurs ont librement utilisé le terme plus simple de « la Poste » qui permet, sur le temps long, d’identifier facilement l’institution. Enfin, même si cela va de soi, rappelons que les analyses et les propos tenus dans ce livre n’engagent que la responsabilité des auteurs et en aucune façon celle de La Poste ou du Comité pour l’histoire.
Muriel Le Roux et Sébastien Richez ← 12 | 13 →
1 Paris, Fayard, 1997 et 2005.
Résumé des informations
- Pages
- 148
- Année de publication
- 2016
- ISBN (PDF)
- 9783035265972
- ISBN (ePUB)
- 9783035297416
- ISBN (MOBI)
- 9783035297409
- ISBN (Broché)
- 9782875743275
- DOI
- 10.3726/978-3-0352-6597-2
- Langue
- français
- Date de parution
- 2016 (Mai)
- Mots clés
- Histoire de la Poste La poste comme laboratoire sociale Réformes de la Poste La Poste et l'état
- Published
- Bruxelles, Bern, Berlin, Frankfurt am Main, New York, Oxford, Wien, 2016. 148 p.