Histoire des postes françaises
Jusqu’en 1939
Résumé
Extrait
Table des matières
- Couverture
- Titre
- Copyright
- À propos de l’auteur
- Pour référencer cet eBook
- Livre Premier
- Table des matières
- Préambule
- Avant-propos
- Chapitre Premier. La Poste primitive et la Poste gallo-romaine
- Chapitre II. La Poste au Moyen-Âge
- Chapitre III. La Poste et les messageries de Louis XI à Henri III
- Chapitre IV. La Poste sous Henri IV
- Chapitre V. La Poste sous Louis XIII et le système des offices dans l’exploitation postale de 1630 à 1665
- Chapitre VI. La Poste au temps de Louvois
- Chapitre VII. La Ferme des Postes et le groupe Pajot-Rouillé (1691-1738)
- Chapitre VIII. L’organisation et le fonctionnement de la Ferme des Postes au XVIIIe siècle
- Chapitre IX. La Ferme des Postes et le groupe Grimod-Thiroux (1738-1770)
- Chapitre X. La Poste de 1770 à 1789
- Chapitre XI. Les petites postes
- Conclusion
- Livre Second
- Table des matières
- Avant-propos
- Chapitre Premier. La Poste pendant la période révolutionnaire et l’exploitation directe par l’État
- Chapitre II. La Poste pendant le Consulat et l’Empire et la politique postale de Napoléon
- Chapitre III. La Poste pendant la Restauration (1815-1830) et la fin de l’isolement rural
- Chapitre IV. La Poste pendant la Monarchie de Juillet et l’intervention des chemins de fer et des paquebots dans le transport
- Chapitre V. La Poste pendant la IIe République et la création du timbre
- Chapitre VI. La Poste sous le Second Empire et l’extension des moyens de transport à vapeur
- Chapitre VII. Le service postal pendant la guerre de 1870 et la commune
- Chapitre VIII. La Poste sous la IIIe République de 1871 à 1914 et le développement des services accessoires
- Chapitre IX. La Poste pendant la Première Guerre mondiale (1914-1918)
- Chapitre X. La Poste entre les deux guerres (1919-1939)
- Conclusion
- Histoire de la Poste et des communications. Échanges et territoires
- Titres de la collection
← 14 | 15 →Avant-propos
Intimement liée à la vie contemporaine, facteur habituel des relations de tout ordre, entre les individus, qu’elles soient économiques, intellectuelles ou sentimentales, nationales ou internationales, la Poste nous apparaît aujourd’hui comme la plus naturelle de nos conquêtes sociales, et à peine imaginons-nous la précieuse contribution qu’elle a, depuis son origine, apporté à la progression de l’humanité en assurant les communications écrites entres les hommes.
Une longue et intéressante suite d’événements a marqué les étapes de cette évolution au cours de laquelle la Poste, quel que fût le support de la pensée dont elle la messagère – argile, cire, papyrus, parchemin ou papier – a établi le lien entre les personnes, préparé les échanges, diffusé le lien entre les personnages, préparé les échanges, diffusé les idées, assuré les contacts, transmis les ordres et contribué par ces multiples moyens à l’amélioration du bien-être social.
Cependant, malgré l’importance de ce rôle, son histoire, du moins pour la France, est assez mal connue. A peine quelques ouvrages spécialisée, en ont-ils donné une imparfaite image, dont les uns déjà fort anciens, ne sont pas dépourvus de fantaisie, et dont les autres plus récents se révèlent incomplets ou inexacts. Quant aux histoires générales, si elles parlent de poste, ce n’est la plupart du temps que pour signaler la célèbre ordonnance de Luxies près de Doullens, attribuée à Louis XI, et qui, est vraisemblablement, nous le verrons plus loin, l’œuvre d’un faussaire du XVIIe siècle.
Le long séjour que nous avons fait à la Bibliothèque du Ministère des Postes et surtout nos recherches dans les fonds d’archives de Paris et de la province, nous ont permis d’éclaircir nombre de points obscurs de cette histoire et de dégager les lignes essentielles de son évolution. Le présent ouvrage est le résumé des travaux par nous effectués sur ce sujet et dont une partie est encore inédite. Si, pour ne point en alourdir l’exposé, nous n’avons pas indiqué nos sources, disons ici une fois pour toutes que les positions que nous avons prises, aussi bien que les faits nouveaux que nous avons interprétés dans les pages qui suivent, reposent sur de solides références et sur des documents certains, même lorsqu’ils vont à l’encontre d’opinions communément admises.← 15 | 16 →
← 16 | 17 →CHAPITRE PREMIER
La Poste primitive et la Poste gallo-romaine
Si faute de documents écrits, on est obligé pour en fixer l’origine de se contenter de déductions, celles-ci sont suffisamment étayées pour qu’on imagine que la poste – en entendant par là le transport occasionnel de messages, antérieurement à toute organisation permanente et réglementée – remonte sinon aux premiers âges de l’humanité, du moins à cette période imprécise mais lointaine où se constitue la vie sociale. Les communications entre clans et tribus furent une nécessité de cette dernière et la transmission de la pensée à distance par des intermédiaires et par la voie orale, « de bouche », comme on disait dans notre vielle langue, dut même être antérieure à la découverte de l’écriture. De cette sorte et même sans le recours de celles-ci, il est déjà possible, dès la création d’un organisme d’autorité, chargé de veiller sur les intérêts du groupement, de donner des instructions, de recevoir des avis, de transmettre des ordres. Les quippous des Péruviens, les Wampuns des Iroquois, les Stick-messages des Australiens démontrent que l’on peut même sans écriture y procéder, mais ce fut que lorsque la figuration écrite de la pensée devint une réalité courante que fut possible l’échange de communications d’où devait naître la conception postale, telle que nous la comprenons aujourd’hui. « Quand l’homme fut sorti de la vie uniquement matérielle, écrit Jacques de Morvan, il éprouva le besoin de fixer sa pensée, afin de la pouvoir transmettre par des signes intelligibles à tous » et cette découverte, perdue dans la nuit des siècles, devait permettre d’en assurer la transmission non seulement dans l’espace entre contemporains que séparait la distance, mais aussi le temps en permettant aux générations nouvelles de bénéficier de l’expérience concrétisée de celles qui les avaient précédées.
Outre l’écriture, le transport postal implique une certaine organisation sociale qui, intégrant l’individu dans un groupe, clan ou tribu, ait nécessité les échanges d’homme à homme ou de milieu à milieu, conditionnés par des intérêts ou des besoins réciproques, individuels, ou collectifs, et par l’existence, entre correspondants, de possibilités de communication plus ou moins perfectionnées, sentiers, pistes ou routes permettant de se déplacer et par où se puissent exercer les fonctions de messagers, artisans de ses communications. Ce furent sans doute les besoins politiques et particulièrement la défense du groupement qui provoquèrent les premiers contacts, les préoccupations individuelles n’étant vraisemblablement que ← 17 | 18 →postérieures non seulement à la sécurité commune du clan, mais même à son approvisionnement, les échanges commerciaux ayant provoqué de bonne heure la création de voies économiques, assurant une liaison intermittente sans doute, lente et précaire, mais réelle entre les zones de production et celle de consommation. Dès la préhistoire, à en croire les résultats des fouilles archéologiques, le route de l’ambre, celle du sel et celle du fer témoignent de relations entre les groupements ethniques. En peut-on conclure à l’existence de relations épistolaires ? C’est peut-être risqué mais la possibilité n’est pas invraisemblable.
Sans remonter aux populations plus anciennes qui occupèrent avant eux l’ancienne Gaule, et en limitant nos investigations aux Celtes, il est établi qu’ils bénéficiaient, bien avant la conquête de César, de toutes les conditions qui permettent de considérer comme acquise l’existence d’un service de transport et d’échange dont la correspondance pouvait ne pas être exclue. D’abord, large dispersion de peuplades de même race et de même langue quoique souvent ennemies mais dont certaines étaient réunies par des accords politiques obligeant à des relations permanentes ; ensuite, connaissance de l’écriture ; apparition de nouvelles routes commerciales, la route de l’étain par exemple et la grande voie qui de Marseille aboutissait à la Seine par la vallée du Rhône et le pays éduen ; enfin, existence d’un réseau de routes d’une certaine densité « voies naturelles de la Gaule… qui de tout temps, estime Albert Grenier, on dû servir aux communications des peuples ». Ajoutons à cela, que les Celtes, inventeurs de certains types de voitures avaient par conséquent l’occasion d’en faire emploi.
Si donc l’on ne peut conclure avec certitude à une organisation systématique et régulière d’échange de correspondance, du moins peut-on la considérer comme probable, puisque César lui-même, lors de la conquête des Gaules, en un temps où le cursus publicus des Romains n’était pas encore créé, signale qu’il y existait un service de coureurs qui se relayaient de distance en distance pour assurer la transmission rapide des nouvelles importantes, ce qui permettait de recevoir le même jour, en Auvergne, avis de ce qui s’était passé à Orléans.
Ce n’est qu’au temps d’Auguste que Rome devait réaliser une semblable organisation. Intégrée dans le système administratif de la puissance romaine, la Gaule bénéficia aussitôt des dispositions prises par l’Empereur et de cette innovation dont le bus déclare Suétone, était de tenir le pouvoir central au courant de ce qui se passait dans les provinces les plus éloignées.
Résumé des informations
- Pages
- 181
- Année de publication
- 2016
- ISBN (PDF)
- 9783035265910
- ISBN (MOBI)
- 9783035297867
- ISBN (ePUB)
- 9783035297874
- ISBN (Broché)
- 9782875742995
- DOI
- 10.3726/978-3-0352-6591-0
- Langue
- français
- Date de parution
- 2016 (Janvier)
- Mots clés
- PTT, Paris Poste histoire postgeschichte