Représentations du sens linguistique
Les interfaces de la complexité
Résumé
Extrait
Table des matières
- Couverture
- Titre
- Copyright
- Sur l’auteur/l’éditeur
- À propos du livre
- Pour référencer cet eBook
- Table des matières
- Préface
- Première Partie La Complexité du Fait de Langue
- De la complexité des déictiques : adverbes de lieu, pronoms personnels Je/Tu et démonstratifs
- Noms généraux et complexité discursive
- Comment faut-il complexifier la description sémantique d’une structure connective complexe ?
- L’amalgame en discours : négociation métalangagière sur le sens et ses enjeux
- Deuxième Partie De la Complexité de L’interface Syntaxe ⇌ Sémantique
- La question de la complexité dans le domaine de la sémantique lexicale. Pour une approche constructiviste de la polysémie du verbe accorder
- « Olga prenant sa retraite m’étonnerait beaucoup ». La complexité syntaxique à l’épreuve des groupes prédicatifs seconds
- Connexion de prédications et complexité condensatrice. Le fonctionnement des formes adjectivantes co-prédicatives
- Pour autant, la corrélation reste complexe. Analyse des structures corrélatives isomorphes en autant et de leurs marqueurs, et comparaison avec la structure plus…plus
- Structure syntaxique et construction du sens dans les grammaires de Z. Harris et les dictionnaires de M. Gross et J. & F. Dubois
- Troisième Partie La Complexité du Sens Discursif
- Les objets implicites définis : une complexité sémantique induite lexicalement, syntaxiquement ou pragmatiquement ?
- La polyfonctionnalité et la transcatégorialité comme sources de complexité : étude de cho en vietnamien
- L’adverbe connecteur roumain doar à l’interface de la syntaxe, de la sémantique et de la pragmatique
- L’inattendu et le questionnement dans l’interaction verbale en anglais. Les questions en why-would et leurs réponses
- Les relatives en contexte énumératif : une étude séquentielle
- Quatrième Partie La Complexité des Interfaces Sémantique-Pragmatique-Praxis
- La complexité sémantique d’un marqueur discursif : à peine
- Tu m’étonnes ! Étude sémantico-pragmatique et valeurs d’emploi
- Emplois modal et argumentatif de peut-être dans la construction « A, peut-être (même) B »
- Les actes rassurants dans le discours en interaction filmique. Une analyse descriptive à travers l’interface multimédia
- Enjeux sémantiques des actes de langage menaçants en classe. De la menace argumentative positive à la menace polémique négative
- Une approche SPA de la lecture comme représentation sémantique et pratique sociale
- Titres de la collection
Cet ouvrage, intitulé Représentations du sens linguistique : les interfaces de la complexité4, est consacré à la complexité linguistique, terme qui couvre plusieurs approches théoriques de ce phénomène langagier – à commencer avec celle, avant la lettre, de Sapir (1921) – et, de ce fait, plusieurs concepts (Changizi, 2001 ; McWhorter, 2001 ; Dahl, 2004 ; Shosted, 2006 ; Miestamo et al., 2008).
La diversité des approches proposées dans ce volume est toutefois sous-tendue par un noyau commun : lorsqu’on parle de complexité, l’étude du fait langagier « complexe » se situe à l’interface de deux disciplines ou aux interfaces de plusieurs disciplines regroupées sous le nom de Sciences du langage. Le concept d’interface est entendu dans la plupart des contributions à cet ouvrage soit comme une interface des points de vue observationnels des disciplines linguistiques, soit comme un espace de rencontre de deux formes de manifestation du fait linguistique. Il nous semble que l’interface sémantique-pragmatique, de même que les autres interfaces envisagées ici pour expliquer la complexité de l’interprétation du sens pourraient s’inscrire dans un cadre épistémologique et théorique qui correspond à la définition que nous avons donnée ailleurs de l’interface signification linguistique – sens discursif (produit par la mise en œuvre de ← 11 | 12 → la parole), comme un espace de deux formes de manifestation simultanée du même phénomène langagier (Galatanu, 2014 : 15)5.
Étant « une question du nombre et de la variété des éléments constituants d’un élément et de la richesse de leur structure interrelationnelle, que ce soit organisationnelle ou opérationnelle » (Rescher, 1998 : 1), la complexité linguistique n’est pas à considérer de manière indépendante relativement à chaque niveau de description, mais plutôt à la croisée de deux ou plusieurs interfaces, notamment celles qui structurent le présent volume : sémantique-syntaxe, sémantique-pragmatique, syntaxe-pragmatique, syntaxe-sémantique-pragmatique. Le concept de complexité linguistique dont il s’agit dans cet ouvrage concerne : les signifiants, leur ordre et leur combinaison ; les signifiés, leur sens et leur mise à jour dans le discours ; le signe en contexte et au service d’un certain agir. Il s’agissait pour les auteurs des chapitres de l’ouvrage d’identifier les différentes facettes du dit, du dire et de l’agir (par le dire et pas seulement), les différents niveaux de complexité dans la construction du sens : à travers sa conceptualisation à partir d’un mot, d’une structure syntaxique, d’un énoncé.
L’ouvrage interroge les niveaux de description, la diversité de nature de la complexité (Dahl, 2004), teste la complexité de l’information contenue dans un texte (Juola, 2007), même réduite à une phrase, propose des approches de ce phénomène, issues de cadres théoriques diversifiés mais congruents lorsqu’il s’agit de l’aborder comme présent, sous des formes différentes, dans toutes les langues (McWhorter, 2001 ; Dalh, 2004 ; Shosted, 2006), qu’il s’agisse d’une complexité récursive, basée sur la quantité d’éléments impliqués dans la construction de l’interprétation, ou d’une complexité condensatrice (Havu & Pierrard, 2012), comme dans le cas des structures intégratives (Van Raemdonck, 2007). Ainsi, sont illustrés ici les modes de description de la complexité : épistémique (complexité descriptive/générative), ontologique (complexité compositionnelle/structurelle) ou fonctionnelle (Rescher, 1998 : 9).
Le volume est structuré en quatre grandes parties qui déclinent les liens entre la complexité d’un fait langagier, envisagé du point de vue du sens linguistique et l’interface où son étude se situe. Nous avons souhaité que les titres choisis pour les quatre sections fassent apparaître la réciprocité de la relation complexité linguistique – interface des disciplines en sciences du langage. Ainsi, si le titre général du volume montre la nécessité d’expliquer que la complexité est sous-tendue par des interfaces, les titres des sections montrent, inversement, que les interfaces sont toutes sous-tendues par une complexité linguistique. ← 12 | 13 →
La première section, intitulée La complexité du fait de langue, est focalisée sur des phénomènes linguistiques qui s’avèrent plus complexes au niveau sémantique que les descriptions qui en sont faites habituellement dans l’une des disciplines des Sciences du langage.
Georges Kleiber aborde ainsi les déictiques – adverbes de lieu, pronoms personnels JE/TU et démonstratifs –, dont la description s’avère plus complexe que celles des différentes approches énonciatives, lorsqu’on veut rendre compte du processus de construction du sens que leur mobilisation par la parole (interactions verbales et discours) déclenche. Ainsi, l’approche énonciative standard des expressions déictiques (embrayeurs) n’arrive pas à rendre compte de leur complexité sémiotique, et notamment du processus référentiel qu’elles autorisent. L’article s’attache à montrer cette complexité pragmatique comme une contrepartie de la simplicité de leur sens instructionnel : la thèse défendue dans l’article est que cette complexité s’explique par le fait que le passage de l’entité, par exemple temporelle ou spatiale, au référent visé (passage qui se situe à l’interface du sémantique et du pragmatique) est en partie à saturer par le contexte, tout au moins pour les déictiques sous-déterminés.
Silvia Adler et Iris Eshkol-Taravella s’interrogent à leur tour sur le concept même de complexité linguistique et sur les différentes approches possibles de ce concept : en typologie, en psycholinguistique, en grammaire, en théorie du langage, etc. Pour répondre aux questionnements sur la complexité linguistique, les deux auteures explorent le cas d’un phénomène linguistique qu’elles situent à la frontière des éléments grammaticaux et lexicaux : les noms généraux. Leur complexité, comme le montre l’analyse proposée, découle de leur plurifonctionnalité, en tant que pointeurs et « perspectiveurs », mais également de l’acte référentiel et cohésif à la construction duquel ils participent.
Pierre-Yves Raccah choisit la structure connective complexe, dont il restreint le vaste domaine à celle comportant deux occurrences du connecteur français mais, pour s’interroger sur la complexité de la description sémantique même. Son article, à portée résolument théorique, ouvre la piste, intéressante et nécessaire, d’une recherche empirique pour vérifier si les phénomènes observés et analysés sont dus à la particularité du connecteur choisi, ou au contraire, si le dispositif théorique réalisé est généralisable et permet de rendre compte des structures connectives complexes comportant deux occurrences d’autres connecteurs.
L’article de Nathalie Garric et Julien Longhi propose une réflexion théorique sur la négociation méta-langagière autour du sens produit dans et par les discours et sur ses enjeux. Ils illustrent cette réflexion et leur proposition théorique par l’analyse du phénomène sémantico-discursif de ← 13 | 14 → l’amalgame, dans le contexte thématique de l’insécurité et de son impact sur l’analogie faite entre jeunesse et délinquance. L’article situe ainsi la complexité du phénomène langagier de l’amalgame à l’interface du discours et du métadiscours et, ce faisant, de leurs approches sémantique et discursive.
La deuxième section de l’ouvrage, intitulée De la complexité de l’interface syntaxe ⇌ sémantique, regroupe cinq articles qui étudient l’interface entre ces deux disciplines linguistiques et leurs objets d’étude respectifs. En interrogeant cette interface, les auteurs ont pour point de départ : soit des phénomènes sémantiques, comme la polysémie du verbe accorder (Philippe Planchon) ; soit des structures syntaxiques, comme les groupes prédicatifs seconds (Dan Van Raemdonck), les formes adjectivantes co-prédicatives (Eva Havu et Michel Pierrard) et les structures corrélatives isomorphes en autant (Audrey Roig) ; soit enfin, de manière plus générale, le postulat d’homomorphisme syntaxe-sémantique et le principe de compositionalité (Denis Le Pesant).
Pour Philippe Planchon, l’hétérogénéité et l’imprévisibilité des effets de sens du verbe polysémique accorder justifient l’emploi du terme complexe pour le sémantisme de ce verbe. L’interface proposée s’appuie sur la notion de variation dans la perspective des Opérations prédicatives et énonciatives de Culioli, pour définir les conditions d’interprétation du sens, conditions induites par les éléments contenus dans l’énoncé, qu’il s’agisse des unités lexicales ou de leur agencement syntaxique.
Dans le cadre théorique guillaumien, Dan Van Raemdonck aborde le rapport entre apport et support de la signification linguistique dans la construction du sens des groupes prédicatifs seconds, mettant ainsi la complexité de cette structure syntaxique à l’épreuve des effets de sens. Une interface conceptuelle intéressante est proposée par l’article, celle de la complexité syntaxique (structure complexe) et de la subordination, de nature sémantico-syntaxique. Au final, l’article propose de dépasser l’analyse binaire qui distingue entre la phrase simple et la phrase complexe pour conférer à cette dernière le statut de structure complexe. L’auteur montre que des prédications peuvent être intégrées dans une phrase matrice sans la rendre pour autant explicitement complexe. Le concept même de complexité syntaxique s’enrichit ainsi d’instances de complexité absorbée, l’inscrivant de ce fait dans une interface syntaxe-sémantique en œuvre dans le processus d’énonciation.
Le fonctionnement des formes adjectivantes co-prédicatives forme l’objet d’étude proposé dans leur article par Eva Havu et Michel Pierrard pour illustrer une proposition théorique sur les caractéristiques d’une connexion de prédication complexe. Focalisant leur analyse sur un concept renvoyant à une approche moins présente traditionnellement, ← 14 | 15 → celui de complexité condensatrice, les auteurs s’attachent à faire apparaître les différents degrés de transparence de la relation forme-sens dans les structures prédicatives, plus précisément co-prédicatives. La complexité condensatrice pose justement la question d’une « compensation d’interface entre les différents plans langagiers, un manque de transparence sur le plan morphosyntaxique étant compensé sur le plan pragmatique/discursif » permettant d’assurer les effets de sens.
Audrey Roig étudie les structures corrélatives isomorphes en autant, confrontées aux structures en plus… plus. À partir du constat d’une particularité des structures isomorphes en autant, celle de l’absence de la réitération de l’item corrélatif, surtout à l’oral, l’auteur propose l’analyse des traits syntaxiques des marqueurs discursifs, de leur complexité et, ce faisant, du rôle de la structure syntaxique dans la construction du sens. L’étude s’appuie sur des productions authentiques collectées à partir de différentes bases de données.
L’interface syntaxe-sémantique, celle de leurs objets respectifs (structure syntaxique – construction du sens), est abordée par Denis Le Pesant à partir des grammaires de Harris et des dictionnaires de M. Gross et de J. et F. Dubois. Examinant l’homomorphisme syntaxe-sémantique et le principe de compositionalité (Principe de Frege), l’auteur défend l’idée, en œuvre chez les linguistes qui font l’objet de sa réflexion, qu’une description syntaxique qui se situe à un degré élevé de finesse et d’exhaustivité est en même temps une authentique description sémantique.
La troisième partie de l’ouvrage est consacrée à La complexité du sens discursif, complexité qui se situe au carrefour des interfaces entre les disciplines linguistiques. L’étude de la complexité du sens discursif dessine un véritable espace géométrique où se rencontrent morphosyntaxe, sémantique et pragmatique, et les contributions à cette troisième partie le montrent bien.
Anouch Bourmayan propose dans son article une étude des objets implicites définis, constituants sémantiques qui n’apparaissent pas dans la forme de surface de l’énoncé, mais qui sont présents et mobilisés dans et par l’interprétation. Préférant l’hypothèse de la réalisation pragmatique aux hypothèses syntaxique et sémantique pour expliquer le fonctionnement de ces objets directs implicites, l’auteur propose une approche basée sur le postulat d’une multiplicité de niveaux du contenu communiqué.
Danh Thành Do-Hurinville et Huy Linh Dao envisagent comme source de complexité d’une langue la polyfonctionnalité (sémantico-pragmatique) et la transcatégorialité (syntaxique) d’une entité linguistique, très présentes dans les langues isolantes du sud-est de l’Asie, langues qui ← 15 | 16 → disposent de nombreux marqueurs polyfonctionnels et transcatégoriels. Les auteurs illustrent leur propos par le processus de grammaticalisation (pragmaticalisation) de cho en vietnamien. Cho, à la fois entité lexicale, grammaticale (grammème) et marqueur pragmatique (pragmatème), se retrouve dans des constructions causatives, locatives, etc., mais également dans des prédications de donation, d’opinion, il peut être marqueur de datif et relateur de propositions. Enfin, en position finale, cho sert à marquer des attitudes modales vis-à-vis de ce que dit le locuteur ou à l’égard du destinataire du message, ayant ainsi une fonction de particule interlocutive. Les mécanismes de la complexité du vietnamien, aux interfaces syntaxe-sémantique-pragmatique, nourrissent l’argumentaire en faveur de l’hypothèse de ses fondements : la polyfonctionnalité et la transcatégorialité de certains mots.
Alexandra Cuniţă situe également aux interfaces syntaxe-sémantique-pragmatique le fonctionnement complexe de l’adverbe connecteur doar en roumain. L’article part du constat que l’interprétation de doar est influencée, voire contrainte, par toute une série de facteurs de nature syntaxique et pragmatique : d’une part, la nature de l’unité à laquelle il est incident, sa position dans la phrase, etc. et, d’autre part, les particularités du contexte. La question à laquelle l’article s’attache à répondre est de savoir quel est le sens instructionnel de chacun des emplois de doar (tout de même, il n’allait quand même pas, seulement, juste, peut-être, seulement) et si l’on peut proposer une description unifiée de cet adverbe, susceptible de rendre compte de la complexité de ses fonctions.
Agnès Celle et Laure Lansari proposent également une étude des fonctions sémantico-pragmatiques dans leur article sur l’auxiliaire would, notamment dans les questions en « why – would » et leurs réponses. Les auteures placent ainsi la complexité du fonctionnement de ces questions et de leurs réponses et, ce faisant, de would épistémique, à l’interface syntaxe (marquage du lien causal dans la réponse par because ou absence de ce connecteur) – pragmatique (prise en charge du lien causal et positionnement épistémique pour aider l’interlocuteur ; évitement de la prise en charge du lien causal pour ne pas le heurter ou simplement pour éluder la question).
La contribution de Ioana-Maria Stoenica propose une étude de la construction du « sens-en-interaction » à partir d’une structure syntaxique : la proposition relative. Le « sens-en-action » est appréhendé comme un fait linguistique interprétable de manière située. L’analyse s’inscrit dans le courant de la linguistique actionnelle pour analyser, à partir d’un corpus de cinq heures d’enregistrement audio d’entretiens sociologiques, l’apport praxéologique des propositions relatives au développement séquentiel « de la parole en action ». ← 16 | 17 →
La dernière section de l’ouvrage introduit une nouvelle dimension de l’étude de la complexité, celle des pratiques sociales. La section, intitulée La complexité des interfaces sémantique-pragmatique-praxis, comprend deux groupes thématiques de contributions : d’une part, trois articles qui situent la complexité à l’interface sémantique-pragmatique ; d’autre part, deux articles qui proposent l’analyse des actes de langage dans des contextes dont les enjeux des pratiques sociales qui y prennent place complexifient l’interaction verbale, un contexte audio-visuel filmique et un contexte spécifique de la pratique enseignante ; et un article qui ouvre la piste de l’étude de la complexité du point de vue des incidences de la pratique discursive sur la pratique sociale qu’elle a pour objet.
L’article de Jesús Vázquez Molina s’inscrit dans le premier groupe thématique, étudiant la complexité sémantique des marqueurs discursifs. L’auteur illustre sa proposition théorique, dans le cadre plus large posé par J. Cl. Anscombre, par l’analyse du fonctionnent du marqueur à peine. La thèse défendue est que à peine a une valeur de base qui se retrouve aussi bien dans les emplois temporels de ce marqueur que dans ses emplois comme quantifieur, et que cette valeur de base peut expliquer les stratégies discursives que sa mobilisation dans la parole peut induire.
Mongi Khaloul aborde également l’interface sémantique-pragmatique, proposant l’analyse du processus complexe de la grammaticalisation, qui peut aller jusqu’à la production d’un connecteur pragmatique (processus décrit dans d’autres approches que celle mobilisée par l’auteur, comme un processus de pragmaticalisation). L’article s’attache à illustrer ce processus par l’analyse sémantico-pragmatique du connecteur interjectif Tu m’étonnes ! et à confronter ses valeurs d’emploi avec celles d’autres connecteurs interjectifs : Et comment !, Tu parles !, Ben tiens !
Diana Andrei propose également une analyse se situant à l’interface sémantique-pragmatique pour faire apparaître la complexité du fonctionnement de la structure « A, peut-être (même) B ». L’auteure se situe dans la perspective théorique des courants issus de la pragmatique intégrée, plus exactement des propositions théoriques de Nølke, pour analyser le processus complexe du passage du peut-être modal à un peut-être argumentatif.
Les articles de Gianna Tarquini et de Christina Romain et Véronique Rey sont consacrés à l’étude de la complexité du processus de production du sens dans des contextes relevant des pratiques respectivement filmiques et enseignantes. Gianna Tarquini aborde les interactions verbales à travers l’interface multimédia, pour proposer une analyse des actes rassurants située et complexe, mettant en œuvre les apports pragmatiques (de ce contexte multimédia), sémantiques et syntaxiques. À leur tour, Christina Romain et Véronique Rey présentent les ← 17 | 18 → résultats d’une recherche conduite en milieu scolaire sur les interactions verbales entre enseignants et élèves, visant la description de l’interface sémantique-pragmatique dans la production et l’interprétation des actes menaçants et des actes rassurants qui émergent en contexte conflictuel.
Mónica Alarcón Contreras confronte les pratiques de lecture des jeunes Mexicains, telles qu’elles ressortent d’enquêtes sociologiques, et les représentations que ces jeunes ont de la lecture (lectura), telles qu’elles apparaissent dans leurs discours. Ces discours, recueillis selon un protocole mis en œuvre dans le cadre d’une approche théorique à l’interface du sens et de la signification lexicale, celle de la Sémantique des Possibles Argumentatifs, font apparaître la complexité du sens discursif et les évolutions de la signification du mot lectura, qui intègre, parmi ses nouveaux stéréotypes, les évolutions culturelles de cette pratique humaine. L’interface nouvelle proposée par l’article est celle entre le cinétisme des représentations conceptuelles et sémantiques de lectura et les dynamiques sociales de cette pratique. L’article ouvre ainsi la piste d’une étude des incidences que les discours sur la lecture ont sur cette pratique.
Références bibliographiques
Changizi, M. A. (2001) « Universal scaling laws for hierarchical complexity in languages, organisms, behaviors and other combinatorial systems », Journal of Theoretical Biology, no 211, p. 277-295.
Dahl, Ö. (2004) The Growth and Maintenance of Linguistic Complexity, Amsterdam/Philadelphia, John Benjamins.
Galatanu, O. (2014) « Les interfaces d’une sémantique de l’interaction verbale : la complexité sémantico-pragmatique des actes rassurants », in O. Galatanu, A. Bellachhab et A.-M. Cozma (dir.), Actes rassurants, actes menaçants : sémantique et pragmatique de l’interaction verbale, SCOLIA, no 28, p. 13-32.
Havu, E. & Pierrard, M. (2012) « Prédication seconde et subordination : à propos du degré de complexité de la connexion des prédications », in U. Paprocka-Piotrowska, C. Martinot et S. Gerolimich (dir.), La complexité en langue et son acquisition, Lublin, Towarzystwo Naukove KUL, Katolicki Uniwersytet Jana Pawła II, p. 37-51.
McWhorter, J. H. (2001) « The world’s simplest grammars are creole grammars », Linguistic Typology, no 5, p. 125-166.
Résumé des informations
- Pages
- 362
- Année de publication
- 2016
- ISBN (ePUB)
- 9782807601208
- ISBN (MOBI)
- 9782807601215
- ISBN (PDF)
- 9783035266214
- ISBN (Broché)
- 9782875743466
- DOI
- 10.3726/978-3-0352-6621-4
- Langue
- français
- Date de parution
- 2016 (Septembre)
- Mots clés
- Science du langage Description sémantique Sémantique lexicale Interaction verbale en anglais
- Publié
- Bruxelles, Bern, Berlin, Frankfurt am Main, New York, Oxford, Wien, 2016. 357 p., 47 tabl., 19 fig.
- Sécurité des produits
- Peter Lang Group AG