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Documents diplomatiques français

1971 – Tome II (1er juillet – 31 décembre)

de Ministère des Affaires étrangères (Éditeur de volume)
©2016 Autres XLI, 838 Pages

Résumé

En plein cœur de l’été, le monde occidental tout entier est bousculé par la décision prise par le président Nixon le 15 août 1971 de supprimer la convertibilité du dollar en or. Depuis les accords de Bretton Woods en 1944, instaurant un système de changes fixes entre monnaies, et reconnaissant au dollar le rôle de monnaie de réserve, la monnaie américaine est au cœur du système monétaire international. Mais, confronté à l’accumulation des déficits américains et à l’imminence d’une crise, Richard Nixon décide l’inconvertibilité du dollar et une surtaxe sur les importations. Ces mesures sont prises sans aucune concertation avec les partenaires européens, qui tentent de « définir une attitude concertée et si possible commune ». D’où de multiples rencontres internationales, en particulier celle des Açores où le président Pompidou rencontre le président Nixon les 13 et 14 décembre, à l’origine des accords de la Smithsonian Institution qui signent la fin du système de 1944.
L’accord quadripartite sur Berlin du 3 septembre 1971 réaffirme les droits et les responsabilités des quatre grandes puissances, sauvegarde la liberté de Berlin-Ouest et donne à la RFA une liberté d’action pour déployer l’Ostpolitik. Parallèlement la diplomatie française est particulièrement présente dans les pays d’Europe de l’Est, en particulier en Union soviétique.
Les relations de la France avec les pays du Proche-Orient continuent de se développer : Arabie saoudite, Irak, Iran, surtout la Libye dont le vice-président est reçu par le président Pompidou.
En Asie, alors que la République populaire de Chine est enfin admise aux Nations unies, et que les négociations pour le retour de la paix au Vietnam piétinent, la grande affaire est celle de la prise de contact directe entre Washington et Pékin avec la visite programmée pour le début de l’année 1972 du président Nixon en Chine.

Table des matières

  • Couverture
  • Page de Titre
  • Page de Copyright
  • Commission des Archives Diplomatiques
  • Avertissement
  • TABLE MÉTHODIQUE
  • I. – QUESTIONS MULTILATÉRALES
  • A. Nations Unies
  • B. Désarmement
  • C. Affaires Spatiales
  • D. Affaires Aéronautiques
  • II. – EUROPE
  • A. L’europe de L’ouest
  • 1) Les Communautés européennes
  • 2) La République Fédérale D’Allemagne
  • 3) Chypre
  • 4) Le Danemark
  • 5) L’Espagne
  • 6) La Grande-Bretagne
  • 7) La Grèce
  • 8) L’Islande
  • 9) L’Italie
  • 10) Le Luxembourg
  • 11) La Norvège
  • 12) La République d’Irlande
  • 13) La Turquie
  • 14) La Suisse
  • B. L’europe de L’est
  • 1) L’urss
  • 2) La Bulgarie
  • 3) La Hongrie
  • 4) La Pologne
  • 5) La République Démocratique Allemande
  • 6) La Roumanie
  • 7) La Tchécoslovaquie
  • 8) La Yougoslavie
  • III. – L’AFRIQUE
  • A. Généralités
  • B. Le Maghreb
  • 1) L’Algérie
  • 2) Le Maroc
  • 3) La Tunisie
  • C) Afrique Subsaharienne
  • 1) L’Afrique du Sud
  • 2) Le Congo (Brazzaville)
  • 3) La Côte d’Ivoire
  • 4) Le Dahomey
  • 5) L’Éthiopie
  • 6) Le Gabon
  • 7) Le Ghana
  • 8) La Guinée Conakry
  • 9) La Haute-Volta
  • 10) Le Liberia
  • 11) Le Mali
  • 12) Le Niger
  • 13) L’Ouganda
  • 14) La République centrafricaine
  • 15) La Rhodésie
  • 16) La Somalie
  • 17) Le Soudan
  • 18) Le Tchad
  • 19) Le Zaïre
  • 20) La Zambie
  • 21) Les colonies portugaises (Angola – Mozambique)
  • IV. – LE PROCHE-ORIENT
  • 1) Conflit du Proche-Orient
  • 2) L’Arabie saoudite
  • 3) L’Irak
  • 4) L’Iran
  • 5) Israël
  • 6) La Jordanie
  • 7) Le Liban
  • 8) La Libye
  • 9) Les Pays du Golfe persique
  • 10) La République arabe d’Égypte
  • 11) La Syrie
  • 12) Le Yémen du Nord (Sanaa)
  • 13) Le Yémen du Sud (Aden)
  • V. – L’ASIE
  • A. L’asie Occidentale
  • 1) L’Afghanistan
  • 2) Le Bangladesh
  • 3) L’Inde
  • 4) Le Pakistan
  • B. L’asie du Sud-Est
  • 1) Le Cambodge
  • 2) L’Indonésie
  • 3) Le Laos
  • 4) Le Vietnam
  • a) Généralités
  • b) Le Nord-Vietnam
  • c) Le Sud-Vietnam
  • C. L’extrême-Orient
  • 1) La République populaire de Chine
  • 2) Le Japon
  • VI. – L’AMÉRIQUE
  • A. L’amérique du Nord
  • 1) Les États-Unis
  • B. L’amérique Latine
  • 1) L’Argentine
  • 2) Le Brésil
  • 3) Le Chili
  • 4) Le Mexique
  • Juillet
  • 1 Note de la Sous-direction d’Afrique. Politique extérieure du Congo
  • 2 M. Lucet, Ambassadeur de France aux États-Unis à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères
  • 3 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à M. de Folin, Consul général de France à Saigon.
  • 4 Note de la Direction des Affaires politiques Asie-Océanie. Les relations culturelles franco-chinoises
  • 5 Note de la Direction des Affaires économiques et financières pour le Ministre. Aide à la Yougoslavie
  • 6 M. de Bouteiller, Ambassadeur de France à Djeddah, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 7 M. Hutte, Ambassadeur de France à Lusaka, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 8 M. Sauvagnargues, Ambassadeur de France à Bonn, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 9 Note de la Direction des Affaires économiques et financières Service de coopération économique. Bilan des résultats obtenus dans le domaine agricole au cours de la négociation sur l’élargissement
  • 10 M. Raphaël-Leygues, Ambassadeur de France en Côte d’Ivoire, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 11 M. Kosciusko-Morizet, Représentant permanent de la France au Conseil de sécurité et Chef de la mission permanente près des Nations unies, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 12 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à M. Giscard d’Estaing, Ministre de l’Économie et des Finances.
  • 13 M. Lucet, Ambassadeur de France aux États-Unis, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 14 M. Boegner, Représentant permanent de la France auprès des Communautés européennes, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 15 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à différents Représentants de la France à l’étranger.
  • 16 Note pour le Ministre. Intelsat et Symphonie
  • 17 M. Sauvagnargues, Ambassadeur de France à Bonn, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 18 M. Basdevant, Ambassadeur, Haut Représentant de la République française à Alger, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 19 Note de la Direction des Affaires économiques et financières. Situation économique de la Libye et relations économiques avec la France
  • 20 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à M. Hutte, Ambassadeur de France à Lusaka.
  • 21 Note de la Direction des Affaires économiques et financières. Coopération franco-libyenne en matière d’armements
  • 22 M. de Garnier des Garets, Ambassadeur de France à Nicosie, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 23 M. Dauge, Ambassadeur de France à Phnom Penh, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 24 Note. Note sur la tentative de putsch militaire de Skhirat
  • 25 Note de la Direction des Affaires économiques et financières Service de coopération économique DM flottant et politique agricole
  • 26 Compte-rendu Entretien entre M. Seydoux de Clausonne et M. A. A. Gromyko. le 15 juillet à 9 h. 30
  • 27 M. Seydoux de Clausonne, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 28 Compte rendu. De l’entretien qui a eu lieu, le 14 juillet 1971, entre le Ministre et M. Gérard Kango Ouedraogo, Premier ministre de la Haute-Volta
  • 29 M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 30 M. Bonnefous, Ambassadeur, Haut Représentant de la République française au Congo, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 31 Note de la Sous-direction d’Europe méridionale. Entretien de M. de Lipkowski avec M. Modinos, ambassadeur de Chypre
  • 32 M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 33 M. Kosciusko-Morizet, Ambassadeur, Représentant permanent de la France au Conseil de sécurité et chef de la mission permanente française auprès des Nations unies, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 34 M. Manac’h, Ambassadeur de France à Pékin, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 35 Note de la Direction des Affaires politiques (Sous-direction Asie-Océanie). Situation intérieure au Sud-Vietnam
  • 36 M. Georgy, Ambassadeur de France à Tripoli, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 37 M. Sauvagnargues, Ambassadeur de France à Bonn, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 38 Compte-rendu. Audience accordée le 21 juillet par le Président de la République au commandant Jalloud, vice-président du Conseil Libyen
  • 39 Note de la Direction des Affaires politiques Afrique du Nord. Audience accordée au commandant Jalloud par Monsieur le Président de la République
  • 40 M. de Luze, Ambassadeur de France en Afrique du Sud, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 41 Note de la Direction Afrique-Levant Sous-direction du Levant. République démocratique populaire du Sud-Yémen
  • 42 M. Giacobbi, Chargé d’Affaires à La Haye, à M. Maurice Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 43 Note de la Direction des Affaires politiques Afrique du Nord. Visite officielle à Paris du commandant Jalloud, vice-président du Conseil libyen, (21-23 juillet 1971)
  • 44 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington et à M. Chodron de Courcel, Ambassadeur de France à Londres.
  • 45 Note de la Direction d’Afrique-Levant Sous-direction d’Afrique. Coup d’État manqué au Soudan
  • 46 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à différents Représentants diplomatiques de la France à l’étranger.
  • 47 Note de la Direction des Affaires politiques (Sous-direction Asie-Océanie). Compte rendu de l’entretien accordé par le Ministre à Monsieur Le Duc Tho le 27 juillet 1971 à 17 heures 30
  • 48 M. Benoist, Ambassadeur de France à Reykjavik, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 49 Note de la Sous-direction du Levant. Audience de l’ambassadeur d’Israël
  • 50 Note pour le Ministre. (Sous couvert du Secrétaire général)
  • 51 M. de Saint-Légier, Ambassadeur de France à Santiago, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères
  • 52 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, À différents Représentants diplomatiques de la France à l’étranger.
  • Août
  • 53 M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 54 M. Pompidou, Président de la République, à M. Nixon, Président des États-Unis.
  • 55 M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 56 Note de la sous-direction d’Europe orientale. Perspectives de la politique d’indépendance de la Yougoslavie et de la Roumanie
  • 57 M. Nixon, Président des États-Unis, à M. Pompidou, Président de la République française.
  • 58 M. Baldit, Chargé d’Affaires de France a.i. à Fort-Lamy, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 59 Note de la Direction des Affaires politiques (sous-direction Asie-Océanie). Au sujet du Cambodge
  • 60 Note de la Direction d’Afrique-Levant Sous-direction d’Afrique. Relations franco-guinéennes
  • 61 M. Bastouil, Chargé d’Affaires a.i. de France à Vientiane, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 62 Note de la Direction des Affaires politiques, Amérique. Audience accordée par le Ministre à l’ambassadeur des États-Unis (30 juillet 1971)
  • 63 M. Delahaye, Chargé d’Affaires de France à Moscou, à M. Alphand, Secrétaire général du ministère des Affaires étrangères
  • 64 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, M. Chodron de Courcel, Ambassadeur de France à Londres.
  • 65 M. d’Harcourt, Ambassadeur de France à Dublin, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 66 Note. De la Suisse et de la francophonie
  • 67 M. Jacquin de Margerie, Chargé d’Affaires de France à Washington, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 68 M. Vincenot, Ambassadeur de France au Liberia, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 69 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à M. Pompidou, Président de la République.
  • 70 M. Sauvagnargues, Ambassadeur de France à Bonn, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 71 M. de Vaucelles, Ambassadeur de France à Oslo, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 72 M. Pompidou, Président de la République française, à M. Nixon, Président des États-Unis.
  • 73 Note. Relations franco-centrafricaines
  • 74 M. Pompidou, Président de la République française, à M. Nixon, Président des États-Unis.
  • 75 Note. Le Mexique et les relations franco-mexicaines
  • 76 M. de Margerie, Chargé d’Affaires à Washington, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 77 M. Beauchataud, Chargé d’Affaires de France a.i. à Prague, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 78 Note de la Direction des Affaires économiques et financières. Le Ghana et la France
  • 79 M. Costilhes, Ambassadeur de France au Soudan, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 80 M. Georgy, Ambassadeur de France à Tripoli, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 81 M. Durand, Ambassadeur de France à Athènes, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 82 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à M. Burin des Roziers, Ambassadeur de France à Rome.
  • 83 M. Gros, Chargé d’Affaires de France a.i. à Cotonou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 84 M. Dauge, Ambassadeur de France à Phnom Penh, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 85 M. Pelen, Ambassadeur de France à Bucarest, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 86 M. de La Gorce, Représentant permanent adjoint de la France auprès des Nations unies, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 87 Note de la Sous-direction d’Afrique. Somalie. Situation intérieure et relations internationales
  • 88 Note de la Direction des Affaires africaines et malgaches. Complot du Tchad : motivations possibles du président Tombalbaye
  • 89 M. de Margerie, Chargé d’Affaires de France à Washington, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • Septembre
  • 90 Note de la Direction d’Afrique-Levant Sous-direction d’Afrique. Ouverture d’un consulat égyptien à Djibouti
  • 91 Note de la Direction des Affaires économiques et financières. Relations économiques franco-égyptiennes
  • 92 Note de la Sous-direction d’Europe orientale. Relations politiques entre la France et la Bulgarie
  • 93 M. Georgy, Ambassadeur de France à Tripoli, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 94 M. Fontaine, Ambassadeur de France à Sofia, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 95 Note de la Sous-direction d’Afrique. Ouganda : situation intérieure et relations extérieures
  • 96 Note de la Sous-direction d’Afrique. Relations franco-ougandaises
  • 97 Note. Dahomey : politique extérieure
  • 98 Note de la Sous-direction d’Afrique. Congo-Kinshasa : rapports avec la France
  • 99 Note de la Direction des Affaires politiques Afrique-Levant Sous-direction du Levant. Entretien du ministre libanais des Affaires étrangères avec le Ministre et le Secrétaire d’État sur le Proche-Orient
  • 100 Note. Le Niger : politique extérieure
  • 101 Note de la Direction des Affaires politiques (sous-direction Asie-Océanie). Point de vue français sur la question du Vietnam
  • 102 Note de la direction des Affaires politiques Afrique du Nord. Maroc
  • 103 Note de la direction d’Afrique-Levant sous-direction du Levant. Entretien de M. Hafez Ismaïl avec le Ministre et réunion de travail du 6 septembre 1971
  • 104 Note de la sous-direction d’Afrique. Visite à Paris du général Amin – synthèse et actualité
  • 105 M. de Margerie, chargé d’Affaires de France à Washington, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 106 Note de la sous-direction d’Europe méridionale. Visite de M. de Lipkowski en Turquie
  • 107 M. Seydoux de Clausonne, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 108 Note de la direction des Affaires politiques, Amérique. De l’audience accordée par le Ministre à l’ambassadeur des États-Unis
  • 109 M. Fontaine, Ambassadeur de France à Sofia, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 110 Note de la Direction des Affaires politiques Asie-Océanie. Coopération spatiale et nucléaire franco-indienne
  • 111 Note de la direction générale des relations culturelles, scientifiques et techniques. Orientation générale de notre politique culturelle à l’égard de la Turquie
  • 112 Compte rendu. De l’entretien entre le Ministre et l’Ambassadeur de la République fédérale d’Allemagne à Paris, le 13 septembre 1971
  • 113 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à différents Représentants diplomatiques de la France à l’étranger.
  • 114 Note de la direction d’Afrique-Levant Sous-direction du Levant. Entretien du souverain de la principauté du Qatar avec le Secrétaire général
  • 115 Note du Directeur-adjoint des Affaires politiques au Ministre. Rapports entre la Conférence paneuropéenne et la négociation MBFR
  • 116 M. Debré, Ministre d’État chargé de la défense nationale, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 117 M. Wibaux, Ambassadeur, Haut Représentant de la République française à Fort-Lamy, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 118 M. Boegner, Représentant permanent de la France auprès des Communautés européennes, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 119 M. Lefebvre de Laboulaye, Ambassadeur de France à Rio de Janeiro, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 120 Compte-rendu. Entretien du Président de la République avec le général Amin, président de la République d’Ouganda, le 16 septembre 1971
  • 121 Note de la direction des Affaires politiques Asie-Océanie. France-Chine : perspectives pour un dialogue
  • 122 M. Vimont, Ambassadeur de France à Prague, à M. de Bouillane de Lacoste àu service d’Europe orientale du Département.
  • 123 M. Vyau de Lagarde, Ambassadeur de France à New Delhi, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 124 M. Hutte, Ambassadeur de France à Lusaka, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 125 M. Wapler, Ambassadeur de France à Ankara, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 126 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à M. Sauvagnargues, Ambassadeur de France à Bonn.
  • 127 Note de la direction des Affaires africaines et malgaches. Pénétration chinoise en Afrique francophone (anciens territoires français)
  • 128 Note. Voyage officiel en France du général Lamizana du 4 au 8 octobre 1971. Les relations franco-voltaïques
  • 129 M. Wapler, Ambassadeur de France à Ankara, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 130 M. Establie, Chargé d’Affaires de France a.i. à Libreville, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 131 M. Wibaux, Ambassadeur, Haut Représentant de la République française à Fort-Lamy, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 132 M. Nègre, Ambassadeur de France à Damas, à M. Maurice Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 133 M. Nègre, Ambassadeur de France à Damas, à M. Maurice Schumann, Ministre des Affaires étrangères
  • 134 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères au Département.
  • 135 M. de Guiringaud, Ambassadeur de France à Tokyo, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 136 Note de la Sous-direction d’Afrique. Entretien du Ministre avec le Secrétaire d’État somalien aux Affaires étrangères
  • 137 M. Mérillon, Ambassadeur de France à Amman, à M. Maurice Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 138 Note de la direction d’Afrique-Levant sous-direction d’Afrique. Éthiopie : rapports avec la France
  • 139 M. De Commines de Marsilly, Chargé d’Affaires de France à Bonn, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 140 M. Depis, Chargé d’Affaires de France à Bagdad, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 141 M. Tréca, Ambassadeur de France à Addis-Abeba, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 142 M. Sebilleau, Ambassadeur de France à Belgrade, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 143 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, au Ministère des Affaires étrangères.
  • 144 Note. Déplacement en République démocratique allemande de MM. Sudreau et de Broglie (27-30 septembre 1971)
  • 145 Note de la Sous-direction du Levant. Les relations franco-iraniennes
  • 146 Note. République centrafricaine – Les incidences de la manifestation du 29 septembre 1971 à Bangui
  • 147 M. Seydoux de Clausonne, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington.
  • Octobre
  • 148 M. Jordan, Ambassadeur de France à Varsovie, À M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 149 M. Tiné, Ambassadeur de France à Lisbonne, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 150 M. Kosciusko-Morizet, Ambassadeur, Représentant permanent au Conseil de sécurité et chef de la mission permanente française près les Nations unies, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 151 M. Gaultier de la Ferrière, Chargé d’Affaires de France à Budapest, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 152 M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 153 M. Gaultier de la Ferrière, Chargé d’Affaires de France à Budapest, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 154 Note de la direction des Affaires économiques et financières service des Accords bilatéraux RDA. Relations économiques avec la France
  • 155 Note de la direction des Affaires économiques et financières. Iran : situation économique et relations commerciales avec la France
  • 156 M. Sebilleau, Ambassadeur de France à Belgrade, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 157 M. Sebilleau, Ambassadeur de France à Belgrade, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 158 M. Sazarin, Chargé d’Affaires de France a.i. au Niger, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 159 Note de la sous-direction d’Europe orientale. Relations franco-tchécoslovaques
  • 160 M. Noiville, Chargé d’Affaires de France a.i à Tokyo, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 161 Note de la direction des Affaires politiques Asie-Océanie. Politique extérieure de l’Inde
  • 162 Compte rendu. Entretien du Ministre avec M. Olçay, Ministre des Affaires étrangères de Turquie le 11 octobre 1971
  • 163 M. Lefebvre de Laboulaye, Ambassadeur de France à Rio de Janeiro, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 164 M. Pelen, Ambassadeur de France à Bucarest, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 165 M. Wibaux, Ambassadeur, Haut Représentant de la République française à Fort-Lamy, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 166 Note. Entretiens de M. Chaban-Delmas avec le chah et avec M. Hoveyda, Premier ministre d’Iran, à Persepolis les 14 et 15 octobre 1971
  • 167 M. Georgy, Ambassadeur de France à Tripoli, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 168 M. Giovangrandi, Ambassadeur, Haut Représentant de la République française à Bangui, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 169 Note de la direction des Affaires politiques sous-direction Amérique. Les relations franco-chiliennes
  • 170 Le Chancelier de la République fédérale d’Allemagne, au Président de la République française.
  • 171 M. Roger Seydoux de Clausonne, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 172 M. Ross, Ambassadeur de France à Vientiane, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 173 M. Dauge, Ambassadeur de France à Phnom Penh, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 174 M. Kosciusko-Morizet, Ambassadeur, Représentant permanent de la France au Conseil de sécurité et chef de la mission permanente française auprès des Nations unies, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 175 M. Gaucher, Ambassadeur de France à Tunis, à M. Schumann, ministre des Affaires étrangères.
  • 176 M. de Folin, Consul général de France à Saigon, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 177 Compte-rendu. Audience de M. Abrassimov, ambassadeur de l’URSS, auprès du Premier ministre le 22 octobre 1971 à 15 h. 30
  • 178 M. Dauge, Ambassadeur de France à Phnom Penh, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 179 M. Susini, Délégué général de France à Hanoï, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 180 M. Boegner, Représentant permanent de la France auprès des Communautés européennes. à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 181 M. Kosciusko-Morizet, Ambassadeur, Représentant permanent de la France au Conseil de sécurité et Chef de la mission permanente française auprès des Nations unies, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 182 Note de la direction des Affaires politiques (Asie-Océanie). Relations franco-indonésiennes
  • 183 Note de la direction générale des Relations culturelles, scientifiques et techniques (service des Affaires spatiales). Coopération spatiale avec l’Argentine
  • 184 M. Susini, Délégué général de France à hanoï, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 185 M. Chodron de Courcel, Ambassadeur de France à Londres, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 186 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à tous les postes diplomatiques.
  • 187 Note de la Direction des Affaires politiques – Amériques. Relations entre la France et l’Argentine
  • 188 Note de la Direction des Affaires économiques et financières. Argentine : relations économiques et financières avec la France
  • 189 Note pour le Ministre
  • 190 Note de la Direction des Affaires économiques et financières Affaires générales. Les intérêts pétroliers français en Algérie
  • 191 M. Geoffroy-Dechaume, Chargé d’Affaires a. i. en Inde, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 192 M. Henry, Consul général à Jérusalem, à M. Maurice Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 193 Compte-rendu. Entretien franco-soviétique du samedi 30 octobre à 10 h. 30 au Palais de l’Élysée (séance plénière)
  • Novembre
  • 194 M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 195 Note de la Sous-direction du Levant. Entretien du Secrétaire général Avec le ministre jordanien des Affaires étrangères
  • 196 M. Le Président de la République française, à M. le Chancelier de la République fédérale d’Allemagne.
  • 197 Note de la Direction des Affaires économiques et financières affaires générales. Tunnel sous la Manche
  • 198 M. Pelen, Ambassadeur de France à Bucarest, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 199 Note de la Direction d’Afrique-Levant Sous-direction du levant. Entretien d’un agent du Département avec M. Mohamed Riyad
  • 200 M. de Garnier des Garets, Ambassadeur de France à Nicosie, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 201 Note de la Direction des Affaires politiques Sous-direction d’Europe occidentale. Compte rendu du voyage du Ministre en Irlande
  • 202 M. Bourges, Secrétaire d’État aux Affaires étrangères, à différents Représentants diplomatiques de la France à l’étranger.
  • 203 M. Chayet, Ambassadeur de France à Kinshasa, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 204 M. Treca, Ambassadeur de France à Addis-Abeba, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 205 Compte Rendu des entretiens entre M. Chaban-Delmas et Mme Gandhi
  • 206 M. Pelen, Ambassadeur de France à Bucarest, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 207 Note de la Direction Afrique du Nord Algérie. Relations franco-algériennes
  • 208 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à M. Manac’h, Ambassadeur de France à Pékin.
  • 209 Note de la Direction des Affaires politiques – Amérique. Audience accordée par le Ministre à M. de Pablo Pardo, ministre argentin des Relations extérieures (4 novembre 1971)
  • 210 Note de la Sous-direction du Levant. Entretien du Secrétaire général Avec le ministre des Affaires étrangères de Jordanie
  • 211 Note de la Direction d’Asie-Océanie. De la visite à Paris de Mme Indira Gandhi
  • 212 M. Legendre, Ambassadeur de France au Pakistan, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 213 M. Georgy, Ambassadeur de France à Tripoli, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 214 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à différents Représentants diplomatiques de la France à l’étranger.
  • 215 M. Wernert, Ambassadeur de France à Caboul, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 216 M. Cerles, Ambassadeur de France à Bagdad, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 217 M. de Saint-Légier, Ambassadeur de France à Santiago, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 218 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à divers Représentants diplomatiques de la France à l’étranger.
  • 219 M. Kosciusko-Morizet, Ambassadeur, Représentant permanent de la France au Conseil de sécurité et chef de la mission permanente française auprès des Nations unies, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 220 M. Dallier, Ambassadeur de France à Bamako, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 221 M. Sebilleau, Ambassadeur de France à Belgrade, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 222 Note de la Direction des Affaires économiques et financières. Financement de projets industriels au Nord-Vietnam
  • 223 Note de la Sous-direction du Levant. Entretien avec M. Hadass
  • 224 Compte rendu. de l’audience accordée à M. Maurice Schumann ministre des Affaires étrangères par le chef de l’État espagnol – 25 novembre 1971
  • 225 M. Dauge, Ambassadeur de France à Phnom Penh, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 226 M. Chodron de Courcel, ambassadeur de France à Londres, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 227 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à M. Chodron de Courcel, Ambassadeur de France à Londres.
  • 228 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à M. Chodron de Courcel, Ambassadeur de France à Londres.
  • 229 M. de Folin, Consul général de France à Saigon, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 230 M. Kosciusko-Morizet, Représentant permanent de la France auprès des Nations Unies, à M. Maurice Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 231 Note de la Direction Afrique-Levant Sous-direction du levant. Relations franco-yéménites
  • 232 M. Lucet, Ambassadeur de France à Washington, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 233 Note de la Direction des Affaires économiques et financières. République arabe du Yémen : situation économique et relations commerciales avec la France
  • 234 Note. Politique extérieure du Gabon
  • 235 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à M. Kosciusko-Morizet, Ambassadeur, Représentant permanent de la France au Conseil de sécurité et Chef de la mission permanente française auprès des Nations unies.
  • 236 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à M. Winckler, Ambassadeur de France à Copenhague.
  • 237 Note de la Direction des Affaires politiques Afrique-Levant Sous-direction du Levant. Relations franco-libanaises
  • Decembre
  • 238 M. Lucet, Ambassadeur de France aux États-Unis, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 239 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à différents Représentants diplomatiques de la France à l’étranger.
  • 240 Le Président de la République centrafricaine, Au Président de la République française.
  • 241 Note de la Direction des Affaires politiques (Sous-direction Asie-Océanie). Relations bilatérales franco-laotiennes
  • 242 M. Wibaux, Ambassadeur, Haut Représentant de la République française à Fort-Lamy, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 243 M. Giovangrandi, Ambassadeur, Haut Représentant de la République française à Bangui, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 244 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à M. Raoul-Duval, Ambassadeur de France à Luxembourg.
  • 245 M. Lucet, Ambassadeur de France aux États-Unis, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 246 Note de la Direction des Affaires politiques Afrique-Levant Sous-direction du Levant. Arabie saoudite, politique intérieure et extérieure. Relations franco-saoudiennes
  • 247 Note de la Direction des Affaires économiques et financières. Relations économiques franco-saoudiennes
  • 248 Note. Les relations franco-nigériennes
  • 249 M. Cabouat, Chef du service des Affaires générales à la Direction des Affaires économiques et financières, à M. Chodron de Courcel, Ambassadeur de France à Londres.
  • 250 Note de la Direction d’Afrique-Levant Sous-direction d’Afrique. Soudan. Politique extérieure
  • 251 M. Giovangrandi, Ambassadeur, Haut Représentant de la République française à Bangui, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 252 M. Sauvagnargues, Ambassadeur de France à Bonn, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 253 M. Huré, Ambassadeur de France à Tel-Aviv, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 254 Note de la Sous-direction d’Europe méridionale. Situation actuelle de la Turquie
  • 255 M. Jordan, Ambassadeur de France à Varsovie, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 256 Note rectifiée de la Direction générale des Relations culturelles, scientifiques et techniques (Service des Affaires spatiales). Réunion sur les télécommunications spatiales
  • 257 M. Soutou, Ambassadeur, Haut Représentant de la République française à Alger, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 258 M Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à différents Représentants diplomatiques de la France à l’étranger.
  • 259 M. Vyau de Lagarde, Ambassadeur de France à New Delhi, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 260 M. Sauvagnargues, Ambassadeur de France à Bonn, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 261 M. Tine, Ambassadeur de France à Lisbonne, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 262 Note de la Direction des Affaires économiques et financières. Irak. Situation économique et relations commerciales avec la France
  • 263 Note de la Direction des Affaires culturelles, scientifiques et techniques Service des affaires scientifiques. Réciprocité dans notre coopération avec l’URSS en matière nucléaire
  • 264 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères à différents Représentants diplomatiques de la France à l’étranger.
  • 265 M. Seydoux de Clausonne, Ambassadeur de France à Moscou, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 266 Note de la sous-direction d’Afrique. Somalie
  • 267 M. Kosciusko-Morizet, Ambassadeur, Représentant permanent au Conseil de sécurité et Chef de la mission permanente française près les Nations unies, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 268 M. Pompidou, Président de la République française, à M. El Sadate, Président de la République arabe d’Égypte.
  • 269 M. Susini, Délégué général de France à Hanoï, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 270 M. Kosciusko-Morizet, Ambassadeur, Représentant permanent au Conseil de sécurité et Chef de la mission permanente française près les Nations unies, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 271 M. Levêque, Chargé d’Affaires de France a.i. à Sofia, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 272 Mlle Malitchenko, Premier conseiller près l’ambassade de France à Belgrade, à M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères.
  • 273 Projet de note de la Direction d’Afrique-Levant Sous-direction d’Afrique. Présence soviétique en Éthiopie
  • 274 M. Schumann, Ministre des Affaires étrangères, à différents Représentants diplomatiques de la France à l’étranger.
  • INDEX DES NOMS DE PERSONNES

DOCUMENTS DIPLOMATIQUES FRANÇAIS
1971

TOME II

(1er JUILLET – 31 DÉCEMBRE)

 

1

NOTE DE LA SOUS-DIRECTION D’AFRIQUE

Politique extérieure du Congo

N1.

(1971)

La République démocratique du Congo ne semble avoir pris conscience de la nécessité d’affirmer sa personnalité internationale (et n’a d’ailleurs disposé des moyens de le faire) qu’après l’accession du général Mobutu à la direction des affaires de l’État2.

Celui-ci a repris à son compte les objectifs de Moïse Tschombé3 : diversifier les rapports du Congo-Kinshasa avec l’Occident et nouer des relations plus étroites avec la France et les États africains francophones. Cette politique, conjuguée avec la volonté de ne s’intégrer à aucun bloc, s’est concrétisée par l’installation à Kinshasa de 45 missions diplomatiques, parmi lesquelles les Occidentaux voisinent avec l’URSS, la Tchécoslovaquie, la Pologne, la Roumanie et la Yougoslavie; la RAU avec Israël.

Mais ce non-alignement a ses limites. La Chine et Cuba sont exclus : les rapports avec l’URSS, repris depuis mai 1968, restent formels et figés. En définitive, c’est sur les pays du Marché commun et les États-Unis que s’appuie le Congo pour obtenir les soutiens financiers, économiques et techniques dont il a besoin.

Parmi eux, c’est avec la Belgique, son ancienne puissance de tutelle, que le Congo reste le plus lié économiquement et, à un degré bien moindre, psychologiquement. Ces relations, après des périodes difficiles (nationalisation de l’Union minière4, rébellion des mercenaires du major Schramm) ont été marquées par des alternances d’euphorie et de tension. Après la visite privée du général Mobutu au roi Baudoin (juin 1968), la Belgique reprit, à l’automne de la même année, son programme d’assistance au Congo (enseignement, santé, agriculture). Les Congolais, sur la foi de paroles aimables prodiguées au président Mobutu lors de son séjour à Bruxelles, crurent qu’un afflux massif d’investissements belges allait suivre5. Mais la réalité ne répondit pas à leur attente. La longue visite au Congo du prince de Liège à la tête d’une importante délégation d’hommes d’affaires belges accentua le malentendu6. Ni la solution du conflit avec l’Union minière ni un nouvel échange de visites officielles ne parvinrent à le lever.

On restait en effet à Bruxelles plus axé sur les profits du commerce ou des entreprises déjà installées que sur le développement de nouveaux investissements. Déçus et s’estimant trompés, les Congolais « découvrirent » des tractations occultes sur les changes, des fraudes fiscales, des prébendes injustifiées, sources de procès et de nouvelles atteintes aux propriétés belges. Le besoin que le Congo ressent de l’assistance technique belge explique sans doute que les rapports politiques avec la Belgique n’en soient pas davantage affectés.

Les États-Unis ont très largement contribué à faire du Congo un pays pacifié, ouvert à l’influence occidentale. Dès l’origine ils ont apporté leur appui, d’abord par l’intermédiaire de l’ONU, directement ensuite, au gouvernement central congolais. Leur souci était d’éviter une pénétration communiste qu’eût favorisée l’anarchie.

À cette fin, ils ont fourni de 1960 à 1965 près de 300 millions de dollars d’aide logistique à l’armée, d’assistance économique et alimentaire. Cette aide a diminué progressivement à mesure que se stabilisait la situation politique. Elle ne dépassera pas, pour 1971, vingt millions de dollars. Mais le Congo reste pour les États-Unis l’un de leurs principaux points d’appui en Afrique. De nombreuses personnalités américaines sont venues en visite au Congo : M. Nixon7, avant son élection, MM. Humphrey8, Rogers9, McNamara10. Le voyage officiel du général Mobutu aux États-Unis en août dernier a été un succès personnel pour le chef de l’État congolais en même temps qu’il éveillait l’intérêt des investisseurs américains. Sans tenir pour acquis le chiffre de 600 millions de dollars d’investissements américains au Congo pour les cinq prochaines années, on peut discerner la préparation active de plusieurs projets importants (usine de pneumatique Goodyear, industrie de l’aluminium avec Kayser, consortium minier au Katanga11, différents équipements touristiques, etc.). Les grandes banques américaines fourniraient à bref délai environ 100 millions de dollars en crédits commerciaux.

Avec les autres pays occidentaux et notamment ceux de la CEE (laquelle absorbe 80 % des exportations congolaises) les relations sont avant tout économiques. L’Italie et le Japon ont été les premiers à se plier aux règles de la congolisation dans les entreprises dont ils ont récemment patronné la création : raffinerie pour l’un, sociétés minières pour l’autre, en coopération avec l’État congolais. Le Japon12 figure d’ailleurs, avec la Grande-Bretagne au nombre des pays qu’a visités le président Mobutu après son voyage en France. Londres et Tokyo ont déjà annoncé qu’ils financeraient un certain nombre de projets industriels importants. Enfin l’Allemagne fédérale13 a facilité l’implantation de Siemens à Kinshasa. Sa position au Congo sera de premier plan si le projet d’usine sidérurgique qui vient d’être étudié par la firme Klockner et approuvé par les autorités congolaises, est mené à bonne fin.

(Afrique-Levant, Afrique, Congo-Zaïre, 1971-1972, relations avec la France, 1971, no 118)

1Cette note émane de Michel Peissik, secrétaire des Affaires étrangères à la sous-direction d’Afrique au Département depuis novembre 1970. Elle est établie pour la visite en République démocratique du Congo/Zaïre, du 28 juin au 5 juillet 1971, de Robert Galley, ministre français des Postes et Télécommunications du 22 juin 1969 au 5 juillet 1972.

2Le général Mobutu (Sese Seko), né le 14 octobre 1930 est le second président de la République démocratique du Congo/Zaïre depuis le 24 novembre 1965, à la suite d’un coup d’État perpétré contre Joseph Kasavubu, premier président de l’ancien Congo belge.

3Moïse Tschombé (10 novembre 1919-29 juin 1969), homme politique congolais, a été président de l’État du Katanga (1960-1963), la prise de cette province par les forces des Nations unies le contraint à l’exil vers la Rhodésie du Nord et plus tard vers l’Espagne. Premier ministre du Congo ex-belge en 1964-1965, démis de ses fonctions par le président Kasavubu, en 1966, accusé de trahison, il se réfugie en Espagne. En mars 1967, un tribunal congolais le condamne à mort par contumace pour avoir proclamé la sécession du Katanga, avoir constitué une armée de mercenaires, avoir maintenu la subversion dans les unités katangaises de l’armée nationale en vue de renverser le nouveau régime. Le 30 juin 1967, l’avion dans lequel il voyageait est détourné vers l’Algérie, où il y est emprisonné jusqu’à sa mort en juin 1969.

4Le 1er janvier 1967, les avoirs de l’UMHK (Union minière du Haut-Katanga) au Congo (y compris ses participations dans des sociétés établies au Congo) sont nationalisés. Ils sont transférés par le gouvernement congolais à une société nouvelle de droit congolais, la Gécomin (Générale congolaise des mines) dans laquelle la République démocratique du Congo possède 60 % des parts. Le solde est offert en souscription à des Congolais ou à des étrangers.

5À l’automne de 1968, une nouvelle convention de coopération est signée avec la Belgique, relançant le programme d’assistance dans les domaines de l’enseignement, de la santé et de l’agriculture.

6En janvier 1969, Albert, prince de Liège, à la tête d’une importante délégation, est venu s’enquérir des perspectives d’investissements et de développement du commerce. Il faut en outre signaler que rien ne s’opposant, après la solution apportée par les bons offices de la BIRD au litige né de la nationalisation de l’UMHK, l’échange de visites officielles reprit : visite du général Mobutu en Belgique en novembre 1969, et celle, triomphale, des souverains belges à travers tout le Congo du 17 au 30 juin 1970.

7Richard Nixon, alors vice-président des États-Unis, suite à un périple effectué en Afrique du 28 février au 21 mars 1957, au cours duquel il visite le Ghana, le Liberia, l’Ouganda, l’Éthiopie, le Soudan, le Maroc et la Tunisie, recommande au président Eisenhower d’accorder une plus haute priorité à l’Afrique dont il reconnaît l’importance croissante pour les États-Unis. À la suite de quoi, est créé, au département d’État, en 1958, le Bureau des Affaires africaines. Richard Milhous Nixon est élu, le 5 novembre 1968, 37e président des États-Unis.

8Hubert H. Humphrey, sénateur du Minnesota du 3 janvier 1961 au 13 janvier 1978, vice-président des États-Unis du 20 janvier 1965 au 20 janvier 1969.

9Le secrétaire d’État américain, William Rogers, se rend au Congo les 16-18 février 1970. La conférence des ambassadeurs américains en poste en Afrique se tient aux mêmes dates.

10Robert McNamara, nommé président de la Banque mondiale par le président Johnson en avril 1968.

11Note infra-marginale du rédacteur du document: « auquel participe le BRGM ».

12Le président et Madame Mobutu effectuent un voyage officiel au Japon du 5 au 13 avril 1971. Ils poursuivent leur voyage par Taïpeh (Formose).

13La part de la République fédérale d’Allemagne dans le commerce extérieur du Congo-Kinshasa est de 11 % (20,4 millions de zaïres) à l’importation et de 5,2 % (20,7 millions de zaïres) à l’exportation, en 1969.

2

M. LUCET, AMBASSADEUR DE FRANCE AUX ÉTATS-UNIS À M. SCHUMANN, MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES

T. nos 3960 à 3974 et 3975 à 3985.

Washington, 1er juillet 1971.

Réservé.

(Reçu : 20 h. 24 et 22 h. 50).

Réduction des Forces. Entretien avec M. Hillenbrand

J’ai effectué le 30 juin la démarche prescrite par votre télégramme no 12811 auprès de M. Hillenbrand, secrétaire d’État adjoint pour les Affaires européennes et dont dépend, outre les divers secteurs géographiques européens, la direction chargée des questions OTAN. Après cette première conversation dont j’ai demandé qu’elle soit portée dans les détails à la connaissance du secrétaire d’État, je compte évoquer avec M. Rogers lui-même notre position et nos préoccupations à l’égard du problème de la réduction des forces.

À mon interlocuteur, j’ai rappelé les interventions de Votre Excellence à la réunion Atlantique de Lisbonne à laquelle il avait assisté et ajouté que nous considérions toujours une négociation sur la réduction des forces en Europe comme une entreprise mauvaise du point de vue militaire et, sur le plan politique, comme une fausse approche des problèmes de l’Europe. Mais nous étions conscients des problèmes de politique intérieure qui pesaient sur l’administration américaine et de l’attrait qu’une négociation sur la réduction des forces exerçait sur plusieurs de nos alliés. Nous savions aussi que, du côté soviétique, on avait exprimé en des termes qui retenaient l’attention de l’Alliance des dispositions à négocier une réduction de troupes en Europe. Pour ces raisons nous souhaitions dès maintenant entamer sur un plan bilatéral avec notre principal allié des échanges de vues sur une négociation déjà virtuellement amorcée entre Washington et Moscou.

Après avoir marqué que les forces françaises qui n’étaient pas intégrées au système militaire de l’OTAN ne pouvaient être impliquées par d’autres dans une entreprise de désarmement régional, j’ai exprimé, en m’inspirant de votre télégramme, notre conception d’une présence « significative » des troupes américaines en Europe et formulé les questions auxquelles le Département souhaitait, à ce stade initial, connaître les réponses que pouvait y apporter le département d’État.

M. Hillenbrand m’a répondu sans hésitation que l’on était prêt, du côté américain, à mener des conversations avec l’ambassade sur le sujet de la réduction des forces. Ces échanges pourraient être aussi actifs que nous-mêmes le souhaiterions. Il était pour sa part prêt à les poursuivre, et prêt aussi à désigner des experts. Le seul problème que ces discussions pourraient soulever tenait au fait que la question des MBFR était débattue et étudiée essentiellement dans le cadre de l’OTAN à Bruxelles. Le département d’État devrait donc veiller à ne pas sembler faire avec un membre de l’alliance ce qu’il ne faisait pas avec les autres. Mais il n’y aurait aucune objection à de tels échanges de vue dans le cadre des consultations normales (within the framework of normal consultations) entre les deux gouvernements.

Sur les différents autres points que je venais d’exposer, M. Hillenbrand a ensuite fait des commentaires qu’il a qualifiés de « préliminaires ».

Il voulait d’abord préciser qu’il n’était nullement conforme à la réalité de penser que Washington était déjà virtuellement engagé avec Moscou dans la voie d’une négociation. On avait effectivement noté des rumeurs allant dans ce sens, recueillies en divers endroits, et notamment en France. Selon M. Hillenbrand, elles relevaient de « l’imagination et de la fantaisie : tout cela n’est simplement pas vrai ». À Lisbonne, les ministres avaient décidé de continuer et d’intensifier leur exploration des intentions soviétiques. L’activité américaine à ce sujet était « modeste », comparée à celle d’autres pays, par exemple de la Belgique qui avait établi un questionnaire et l’avait fait remettre à diverses capitales.

Du côté américain, on avait eu deux entretiens avec M. Dobrynine, sur l’affaire de la réduction des forces, l’un au niveau de M. Hillenbrand lui-même, à l’initiative de l’ambassadeur soviétique, l’autre entre celui-ci et M. Rogers le 16 juin.

Au cours de ces conversations, on s’était efforcé du côté américain de préciser ce que les Soviétiques avaient à l’esprit en matière de réduction des forces. Les sondages américains s’étaient orientés vers trois points essentiels :

Les Soviétiques considéraient-ils qu’une discussion sur les MBFR puisse s’ouvrir avant la réunion d’une conférence sur la sécurité européenne ? Il était maintenant clair qu’ils étaient prêts à entamer cette discussion en dehors d’une Conférence de Sécurité et antérieurement à celle-ci.

Les quatre principes énoncés dans le communiqué de Rome2 avaient été exposés à nouveau aux Soviétiques. On cherchait à savoir si ceux-ci pourraient les accepter. Il semblait maintenant que Moscou envisageait de discuter d’une « réduction mutuelle et équilibrée », mais il était certain que la notion d’« équilibre » méritait d’être clarifiée de part et d’autre.

Quels que soient les artifices dont on userait, une réduction mutuelle des forces à l’Est et à l’Ouest revêtirait, inévitablement, puisqu’elle affecterait deux organisations militaires, un caractère « de bloc à bloc ». On avait demandé à M. Dobrynine si du côté soviétique cette réalité était ou non acceptée. L’ambassadeur voulait sur ce point consulter son gouvernement (mon télégramme no 3624)3. Il n’avait pas encore apporté de réponse.

Il s’agissait là, a répété M. Hillenbrand, de sondages décidés à l’OTAN et il n’était pas de l’intention américaine de s’engager ni cet été ni à aucun moment dans des discussions bilatérales et en dehors du cadre de l’OTAN, portant sur la substance même des MBFR. En vue d’une négociation avec l’Est des positions seraient élaborées. Ces positions seront celles de l’Alliance.

M. Hillenbrand souhaitait manifestement que ceci fut clairement précisé. À plusieurs reprises il est revenu sur ce point.

Abordant plus particulièrement la question de notre situation particulière dans l’Alliance, le secrétaire d’État adjoint pour les Affaires européennes a tenu à dissiper tout soupçon sur les intentions que l’OTAN et plus particulièrement les États-Unis pourraient nourrir à l’égard des forces françaises. « Nous savons très bien, m’a-t-il dit, que les forces françaises ne sont pas intégrées et que l’on ne peut pas en disposer ». Les questions que nous nous posions, a-t-il ajouté, et que nous posons maintenant aux États-Unis lui paraissaient la conséquence de notre absence aux discussions qui, notamment depuis six mois, s’étaient activement poursuivies sur le sujet de la réduction des forces et allaient s’intensifier. Il se demandait si, du côté français, nous ne considérerions pas comme de notre avantage, pour protéger nos intérêts nationaux, à assurer une « meilleure liaison » avec les discussions menées sur le sujet à l’OTAN. C’était là, assurément, une affaire et une décision qui relevaient du gouvernement français.

Relevant ma référence à la déclaration de M. Laird4 et à l’éventualité d’une inclusion des systèmes sur bases avancées et de la flotte en Méditerranée dans une discussion sur la réduction des forces, M. Hillenbrand m’a dit pouvoir me donner à ce sujet l’impression générale de nos alliés à l’OTAN, telle qu’elle se dégageait des travaux qu’ils avaient menés. Cette impression était que de tels problèmes ne seraient pas soulevés dans une première phase des négociations. Des discussions intensives allaient se poursuivre au cours de l’été à Bruxelles sur divers modèles, et l’on pouvait dire qu’il était improbable (unlikely) que la question des FBS soit abordée dans une proposition initiale. C’était le « front central » que l’on avait à l’esprit mais non point tous les aspects des armements qui pouvaient s’y rapporter. On ne pensait pas davantage à la Méditerranée.

Un spécialiste des questions de l’OTAN qui assistait à l’entretien a ajouté que les déclarations de M. Laird pouvaient peut-être prêter à confusion. Mais on pouvait nous assurer que du côté américain on ne se préparait pas à des sondages auprès des Soviétiques concernant les forces navales. On ne s’était pas non plus livré sur ce sujet et dans cette perspective à des études. Les États-Unis n’étaient certainement pas sur le point de négocier au sujet de l’Atlantique ou de la Méditerranée.

En ce qui concerne la position soviétique quant aux catégories de forces sur lesquelles pourrait porter la négociation, notre interlocuteur a déclaré qu’on comprenait à Washington que Moscou était désormais disposé à discuter à la fois de la réduction des forces nationales et des forces étrangères. M. Dobrynine s’était montré affirmatif, sur ce point lors de sa conversation avec M. Rogers le 16 juin (mon télégramme no 3624). L’attitude des Soviétiques s’était donc modifiée. Il était possible, a-t-il ajouté en réponse à une question, que le gouvernement soviétique n’ait pas encore reçu formellement sur ce point l’aval de l’ensemble des pays du pacte de Varsovie. Mais on pouvait faire confiance à son autorité sur ses alliés Est-Européens pour que cette considération ne constitue pas pour lui un obstacle.

De façon générale, Washington comprenait que le gouvernement de Moscou, qui était parfaitement au fait de la formulation retenue par les pays de l’OTAN quant à la recherche d’une réduction mutuelle et équilibrée des forces en Europe, en acceptait le principe et était prêt à négocier sur cette base.

Encore s’agirait-il de savoir à quelle zone géographique exacte ces réductions s’appliqueraient. Aucune décision n’avait été prise à cet égard. C’était là une question qui devrait être tranchée en commun par les membres de l’OTAN.

Certes on avait ici certaines préférences. Ainsi envisageait-on de négocier la réduction de toutes les forces de l’Alliance comprises soit dans la zone dite du « plan Rapacki », soit dans celle retenue dans les « directives » de l’OTAN (nato guidelines area)5.

Comme je lui faisais remarquer que le gouvernement français avait toujours fait connaître son hostilité au plan Rapacki, M. Hillenbrand a marqué qu’il convenait de ne point confondre ce plan lui-même et la zone géographique qui lui était afférente. Celle-ci comprenait la Pologne, la Tchécoslovaquie et les deux Allemagnes. L’autre zone, celle des « directives OTAN », à laquelle on pouvait également songer et qui présentait d’ailleurs l’avantage d’assurer un meilleur équilibre numérique entre pays de l’Est et de l’Ouest ajoutait à celle du plan Rapacki, le territoire du Benelux. L’une et l’autre zones avaient leurs avantages et leurs inconvénients.

En tout état de cause il appartiendrait aux alliés de se prononcer lors de la réunion des vice-ministres des Affaires étrangères prévue pour l’automne. Au terme de cette rencontre on devrait faire choix du ou des « explorateurs » qui seraient chargés de poursuivre les pourparlers avec l’Union soviétique et les autres pays intéressés.

Considérant l’influence que pourrait avoir la négociation sur le niveau des forces des deux Allemagnes, M. Hillenbrand s’est borné à remarquer que toute proposition ne portant que sur des forces allemandes serait inacceptable. Il était entendu que les réductions devraient affecter d’autres forces nationales. Quant à l’hypothèse de voir conférer à l’Union soviétique un droit de regard sur les affaires militaires de la République fédérale, notre interlocuteur l’a écartée en disant que le problème ne se posait pas (not an issue at all).

En revanche, a-t-il dit, allait se poser le problème de la vérification des mesures de réduction qui pourraient être prises. On savait que cette question était épineuse en particulier pour les Soviétiques.

Devrait-on se contenter de recourir aux moyens nationaux de vérification ? Tiendrait-on pour nécessaire une procédure multilatérale de vérification internationale mixte ? On pourrait songer à reprendre des idées déjà émises, comme celles des « équipes d’observateurs » et des postes d’observation dans le pacte de Varsovie et à l’OTAN, mentionnées autrefois par le plan Norstad. Mais là encore aucune position n’avait été arrêtée et il conviendrait de discuter la question entre alliés avant d’entamer les discussions avec les Soviétiques.

Revenant au fond même de la négociation, M. Hillenbrand a tenu à faire valoir que celui-ci avait déjà été l’objet au sein de l’Alliance des études les plus fouillées et que toutes les implications d’une éventuelle réduction de forces avaient été considérées avec le soin le plus attentif. Mais maintenant il ne s’agissait plus d’un sujet académique et les Soviétiques se montraient pressants. Il ne pensait d’ailleurs pas que du côté russe, on se fût livré à un travail de préparation de modèles comparablement aussi important que celui accompli par l’Alliance.

Enfin, en réponse à une question, M. Hillenbrand a précisé que du côté américain l’équilibre que l’on voulait instaurer s’appliquait au résultat final du processus des réductions de forces devant être négocié et non à chaque étape de telles réductions.

(Collection des télégrammes 1971, Washington)

1Dans ce télégramme, non reproduit, Paris donne les raisons militaires et diplomatiques de sa grande réserve à l’égard des MBFR qui ne pourraient à son avis que profiter aux pays de l’Est. La France, dont les forces n’appartiennent plus à l’OTAN, est cependant disposée à ouvrir des conversations bilatérales sur un désarmement non plus partiel mais global, tant avec les États-Unis qu’avec l’URSS. L’ambassadeur a pour instruction d’en avertir ses interlocuteurs.

2Il s’agit du communiqué publié après la réunion à Rome, les 26 et 27 mai 1970, des ministres des Affaires étrangères des pays de l’Alliance atlantique dans lequel il était indiqué que le problème de la réduction équilibrée des forces avait été de nouveau examiné dans le cadre défini en décembre 1969. Les autorités avaient donné des instructions pour la poursuite des conversations exploratoires.

3Dans ce télégramme du 16 juin 1971, non repris, l’ambassade de France fait part de l’entretien qui a eu lieu la veille entre Dobrynine, ambassadeur de l’URSS, et Rogers, secrétaire d’État. Il a été question de la proposition soviétique de conférence à cinq sur les armes nucléaires et du projet de négociation sur les MBFR.

4Melwin Robert Laird, secrétaire américain à la Défense depuis le 22 janvier 1969.

5Il s’agit de la zone à laquelle s’appliquerait un éventuel accord sur la réduction mutuelle des forces en Europe. Ainsi qu’il est indiqué dans ce télégramme, la zone « Rapacki » s’étendrait sur la Pologne, la Tchécoslovaquie, et les deux Allemagnes. Les « directives de l’OTAN » prévoyaient d’y ajouter les pays du Benelux pour assurer un meilleur équilibre entre pays occidentaux et pays orientaux de la zone concernée.

3

M. SCHUMANN, MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES, À M. DE FOLIN, CONSUL GÉNÉRAL DE FRANCE À SAIGON.

T. nos 225 à 229.

Paris, 3 juillet 1971, 10 h. 41.

Réservé1.

Mme Binh2 a été reçue aujourd’hui sur sa demande par le Ministre. Elle souhaitait l’informer des nouvelles propositions de paix du GRP3, et recueillir son avis.

M. Schumann lui a déclaré qu’il accueillait cette initiative avec beaucoup de sympathie et qu’il y trouvait l’écho de certaines conversations que nous avions eues à ce sujet. Dans la suite de l’entretien, il a marqué qu’il se félicitait de ce qui était dit au sujet de la neutralité : il y avait la concordance avec notre déclaration du 1er avril 19704. Il a également estimé très utile que soient précisées les conceptions politiques du GRP concernant l’avenir du Sud en raison des effets possibles sur les prochaines élections.

En réponse aux questions posées par le Ministre, les indications suivantes ont été apportées par Mme Binh :

Le retrait des forces américaines devrait avoir lieu dans l’année 1971 et le plus tôt possible serait le mieux. Ce retrait et la libération des prisonniers américains devraient être menés à bien avant le 31 décembre.

Le Ministre ayant observé que la terminologie de gouvernement de « concorde nationale » au lieu de « coalition » lui paraissait excellente et ayant relevé la nouvelle formule employée en ce qui concernait le retrait des forces vietnamiennes du Sud-Vietnam, Mme Binh s’est montrée particulièrement nette sur ce dernier point : « Lorsque nous parlons de forces vietnamiennes au Sud-Vietnam il est clair qu’il s’agit de toutes les forces vietnamiennes qui se trouvent au Sud-Vietnam ».

En réponse à une question concernant la réunification, Mme Binh a précisé que par « représentants qualifiés des deux zones » il fallait entendre les représentants des deux gouvernements : celui de la RDVN5 et celui de la nouvelle administration de Saigon.

Au sujet des garanties internationales des accords, le chef de la délégation du GRP s’est borné à indiquer qu’il s’agirait de trouver une forme adéquate pour la garantie de leur application.

Mme Binh a rappelé les deux éléments qui restaient fondamentaux : retrait des troupes américaines et mise en place d’une nouvelle administration à Saigon. Sur ce dernier point les propositions du 1er juillet, a-t-elle affirmé, sont encore plus souples que celles du 17 septembre 19706. Bien que marquant une préférence pour le règlement simultané des deux questions, Mme Binh a précisé qu’on pouvait d’abord régler le problème du retrait tout en amorçant une solution du problème politique.

Pour ce qui était des élections7 elles offraient à M. Nixon l’occasion d’entamer un règlement. Par contre, si l’administration américaine maintenait le groupe belliciste dirigé par Thieu elle prouverait qu’elle ne désirait pas régler pacifiquement le problème vietnamien.

En conclusion, Mme Binh a souhaité que nous puissions étudier les moyens d’apporter notre contribution à un règlement en expliquant davantage notre point de vue aux Américains et en apportant un soutien plus actif et plus clair aux positions qui venaient d’être définies.

(Collection des télégrammes, Saigon, 1971)

1Ce télégramme est adressé à Jacques de Folin, conseiller des Affaires étrangères, consul général de France à Saigon depuis juin 1970.

2Nguyen Thi Binh, membre du Comité central du Front national de libération du Sud-Vietnam, chef de l’échelon précurseur de la délégation du Front national de libération du Sud-Vietnam (FNL) aux négociations de Paris, arrivée le 4 novembre 1968 à Paris, adjointe au chef de cette délégation à partir du 11 décembre 1968 puis ministre des Affaires étrangères du gouvernement révolutionnaire provisoire du Sud-Vietnam (GRP) à partir du 8 juin 1969 et chef de sa délégation aux négociations de Paris.

3Le 1er juillet 1971, lors de la 119e séance plénière de la Conférence de Paris sur le Vietnam, Nguyen Thi Binh précise dans une déclaration en sept points la position du GRP sur les problèmes du Sud-Vietnam : retrait total et inconditionnel des troupes américaines à une date fixée par Washington et libération des prisonniers militaires, formation d’un gouvernement de concorde nationale après la démission du gouvernement de Saigon et proclamation d’un cessez-le-feu entre les parties vietnamiennes, démocratisation de la vie politique, libération des « personnes arrêtées pour raisons politiques » et règlement entre Vietnamiens de « la question des forces armées vietnamiennes du Sud-Vietnam, réunification pacifique pas à pas, sur la base de discussions et d’accords entre « les représentants qualifiés des deux zones », politique extérieure de paix et de neutralité du Sud-Vietnam, réparation des dommages de guerre par les États-Unis, garanties internationales.

4Le texte de cette déclaration est reproduit dans D.D.F. 1970-I, no 167.

5République démocratique du Vietnam.

6Le 17 septembre 1970, lors de la 84e séance plénière de la Conférence de Paris sur le Vietnam, Nguyen Thi Binh déclare qu’il n’est pas question pour le GRP de négocier avec l’actuelle « administration de Saigon ». Il exige d’abord le départ du général Nguyen Van Thieu, chef de l’État sud-vietnamien depuis le 19 juin 1965, président de la République depuis le 31 octobre 1967, du général Nguyen Cao Ky, Premier ministre sud-vietnamien du 19 juin 1965 au 31 octobre 1967, puis vice-président de la République jusqu’en octobre 1971 et du général Tran Thiên Khiêm, ministre sud-vietnamien de la Défense depuis 1964, Premier ministre depuis 1968. La discussion pourrait alors s’engager avec une équipe « qui se prononce pour la paix, l’indépendance et la neutralité. »

7Des élections présidentielles se tiennent au Sud-Vietnam le 3 octobre 1971.

4

NOTE DE LA DIRECTION DES AFFAIRES POLITIQUES ASIE-OCÉANIE

Les relations culturelles franco-chinoises

N.

Paris, 3 juillet 1971.

Confidentiel.

De 1964 à la Révolution culturelle

Au lendemain de l’établissement des relations diplomatiques1, les échanges culturels franco-chinois avaient pris un départ assez encourageant, bien que, dès cette époque, ils aient revêtu un caractère essentiellement utilitaire.

Le gouvernement de Pékin avait envoyé en France, pour y apprendre notre langue, un fort contingent d’étudiants chinois (180 en 1966) ainsi que quelques stagiaires scientifiques ou techniques. Il avait également détaché deux lecteurs de chinois dans nos universités. En retour, la France avait envoyé un nombre important de professeurs de français en Chine (73 en 1966) ainsi que quelques étudiants et chercheurs (28 en 1966).

La République populaire s’était également prêtée à des échanges de missions de caractère scientifique et technique. En 1964 et 1966, on a compté 24 missions françaises, dont 12 dans le domaine des sciences exactes (physique, chimie, mathématiques, géologie), 7 dans celui de la médecine et au moins 5 dans celui de la technique. Dans le même temps, la France a accueilli 16 missions chinoises dans le domaine des sciences et au moins 23 dans celui de la technique sur un total de 40.

Les échanges artistiques se sont à cette époque limités, en Chine, à un récital de Samson François, une tournée du ballet classique de France et à la visite chez nous d’un pianiste et d’acrobates chinois. Il faut y ajouter quelques visites de sportifs.

Ces échanges s’inscrivaient dans le cadre d’un programme signé à Paris le 1er octobre 1965, qui couvrait les années 1965 et 19662, et qui constituait le premier accord de ce genre passé avec un pays occidental.

Le souci principal de Pékin était d’accroître le nombre de ses interprètes de langue française. Le gouvernement chinois s’intéressait aussi aux échanges scientifiques et surtout techniques. Le volume de ces échanges a été à peu près le triple de celui des échanges linguistiques et artistiques.

L’ouverture de la Chine aux étudiants français apparaissait surtout comme une concession, d’ailleurs non dépourvue d’arrière-pensées politiques, et les manifestations artistiques étaient tolérées plus qu’elles n’étaient encouragées par les dirigeants. Naturellement, à aucun moment, il n’avait pu être question d’ouvrir un institut culturel ou un centre d’enseignement ou de recherches auxquels les Chinois auraient pu avoir accès.

La Révolution culturelle

En 1966, la Révolution culturelle a changé radicalement cette situation. Du jour au lendemain, étudiants et professeurs à quelques exceptions près, ont été rapatriés; les échanges de missions ont cessé, les instituts chinois ont interrompu tout rapport avec leurs correspondants français et ont même fini par se désintéresser des abonnements aux revues scientifiques qui leur étaient consentis.

En Chine même, la Révolution culturelle a eu pour effet d’interrompre toute activité proprement culturelle. Les établissements d’enseignement ont été fermés pour permettre aux étudiants de manifester leur fougue révolutionnaire, ce qu’ils ont fait au-delà de toutes prévisions. À l’exception du « petit livre rouge » et de quelques rares manuels techniques, il est devenu impossible de trouver aucun ouvrage chinois dans les librairies. Le théâtre traditionnel, désavoué, a cédé la place à des opéras révolutionnaires qui, filmés ensuite, ont constitué l’essentiel de la production cinématographique chinoise. L’artisanat lui-même a été mis au service de la propagande. Quant aux élites, elles ont été dispersées et soumises à la « rééducation », généralement à la campagne.

Dans ces conditions, les activités culturelles de notre ambassade ne se sont guère exercées qu’au bénéfice des Français et de la colonie étrangère de Pékin, composée essentiellement du personnel des missions diplomatiques.

Après la Révolution culturelle

Bien que la Chine se trouve toujours officiellement dans un état de Révolution culturelle, la phase aiguë est passée et depuis la fin de 1968, le régime s’est efforcé de normaliser la situation en procédant à une remise en ordre et en effectuant des réformes.

Les instituts techniques et médicaux ont rouvert leurs portes, suivis timidement par des universités où de nouveaux programmes ont été introduits à titre expérimental. Les études s’orientent vers la simplification et les programmes sont conçus dans un but utilitaire avant tout.

Les Chinois n’ignorent pas qu’ils ne peuvent se passer de certains rapports culturels avec l’étranger et dans le même temps ils considèrent que ces rapports ne sont qu’un aspect des relations politiques3. C’est pourquoi il est prévisible que les relations culturelles entre nos deux pays reprendront selon des schémas analogues à ceux suivis pendant les années 1964-1966.

La reprise des échanges va se faire en fonction des intérêts politiques de la Chine. Il ne peut être question dans un avenir proche, d’intéresser les Chinois à notre littérature, à notre philosophie, à notre peinture. Puisque aussi bien aucun contact privé n’est autorisé entre un étranger et un Chinois, toute action de notre part ne pourra s’effectuer que dans le cadre d’échanges officiels.

Compte tenu de cette situation, c’est en premier lieu dans les domaines de la technique et de la science que la France doit faire porter ses efforts, qui doivent à la fois répondre aux préoccupations utilitaires des autorités chinoises et être mutuellement profitables.

À l’heure actuelle, le ministère des Affaires étrangères étudie comment faire redémarrer les échanges franco-chinois à la suite de la visite extrêmement encourageante du professeur Chouard4, spécialiste de la physiologie végétale. Celui-ci a pu s’entretenir avec Kuo Mo-jo, président de l’Académie des Sciences, et a cru trouver chez ses interlocuteurs chinois un désir très vif de reprendre avec notre pays des relations qui pourraient se concrétiser par des échanges d’informations, de documents et de personnes.

Ces impressions se trouvent confirmées par l’accueil exceptionnel réservé récemment au médecin-général Riche (reçu deux fois par Chou En-laï) et au Dr Pathé5, invités personnels du prince Sihanouk, qui, à l’occasion de visites dans des établissements hospitaliers, ont eu des entretiens avec de nombreux médecins chinois et ont pu les voir exercer. L’on étudie au Département dans un sens favorable leurs suggestions d’inviter en France M. Chu Hsien-Yi, professeur d’endocrinologie, qui a accompagné ces médecins dans leurs déplacements. Par ailleurs le Dr Morin6, médecin de notre ambassade à Pékin a été admis à visiter des hôpitaux chinois et à assister à des opérations.

Dans le domaine de l’enseignement, les échanges n’ont pas repris, mais il est probable que les autorités chinoises songeront à nouveau à envoyer des étudiants dans nos universités et il n’est pas exclu qu’elles acceptent d’accueillir des enseignements et des étudiants français de chinois lorsque le système universitaire chinois aura retrouvé tout son équilibre. Pour l’instant, deux répétiteurs chinois envoyés de Pékin donnent un enseignement à l’Institut des langues et civilisations orientales7 et au lycée de Montgeron. Ce dernier pourrait d’ailleurs être amené à cesser sa mission en raison du traitement défavorable accordé à l’épreuve de chinois au baccalauréat, qui ne fait plus l’objet d’une option obligatoire possible.

En ce qui concerne les manifestations culturelles, la seule qui se soit produite jusqu’à présent a été l’exposition à Paris en juin 1970 de céramiques (dont un bon nombre reflétait les tendances de l’« art prolétarien »)8. De notre côté, nous envisageons d’organiser une exposition des réalisations françaises dans les domaines scientifique et technique à Pékin en 1972. Le gouvernement chinois a été saisi de ce projet.

L’on peut songer enfin à des échanges sportifs. La Chine a manifesté un regain d’intérêt à ce propos et il serait sans doute possible d’organiser des rencontres amicales en Chine ou en France, en basket-ball, volley-ball, ping-pong ou gymnastique.

Par ailleurs, la Chine a entr’ouvert ses portes à des journalistes étrangers, y compris des Français. Deux d’entre eux participaient au voyage de M. Bettencourt9. Il semble que cette année, les autorités de Pékin soient disposées à accorder un plus grand nombre de visas, notamment au moment de la visite de la mission parlementaire conduite par M. Peyrefitte10.

(Direction d’Asie-Océanie, Chine, 1968-1972, relations culturelles avec la France, 1971, no 699)

1Le 27 janvier 1964, un bref communiqué est publié simultanément à Paris et à Pékin : « le gouvernement de la République française et le gouvernement de la République populaire de Chine ont décidé, d’un commun accord, d’établir des relations diplomatiques ».

2Un « programme d’échanges culturels entre le gouvernement de la République française et le gouvernement de la République populaire de Chine pour les années 1965-1966 » a été signé à Paris le 1er octobre 1965, à l’issue de pourparlers ouverts au ministère des Affaires étrangères le 28 septembre 1965. Comme le souligne la note de la direction générale des Affaires culturelles et techniques no 1982, non reprise, il s’agit davantage « d’un simple programme d’échanges dans les domaines de la culture, des arts, de l’enseignement, de la science, de la technique et des sports, programme plus proche d’une liste de missions concrètes que d’un protocole en bonne et due forme. Il s’agit là, en effet, d’une première expérience, la seule que la Chine ait décidé de faire jusqu’à présent, avec un pays occidental ». Ce programme est venu à expiration le ler janvier 1967 et n’a pas été renouvelé en raison de la Révolution culturelle en Chine.

3Note infra-marginale du document : « le gouvernement chinois a accueilli récemment deux savants américains, les professeurs Galston et Signer qui, sans doute, sont de tendance progressiste ». Arthur William Galston est un biologiste.

4Le professeur Pierre Chouard est spécialiste de physiologie végétale à la faculté des Sciences de Paris. Sur son séjour en République populaire de Chine, se reporter à la dépêche de Pékin no 456/DGRCST du 8 juin 1971, non publiée.

5Concernant la visite en Chine du médecin-général Riche (médecin du service de Santé des Armées, ayant le grade de général) et du docteur Pathé, se référer à la dépêche de Pékin no 376/DGRCST du 7 mai 1971, non publiée. Le Dr Riche a été le médecin de la famille royale cambodgienne et a vécu de longues années au Cambodge; il a séjourné en Chine à l’invitation du prince Sihanouk, de même que le Dr Pathé.

6Se reporter à la dépêche de Pékin no 66/DGRCST du 23 janvier 1971 intitulée : Rapport après un voyage à Shanghaï effectué par Thierry Morin, interne des hôpitaux de Paris, du 12 au 16 janvier 1971 » ainsi qu’à la dépêche no 419/DGRCST du 24 mai 1971 rendant compte du voyage d’études que Thierry Morin a effectué à Shanghaï et à Nankin du 25 au 30 avril 1971. Ces dépêches ne sont pas reproduites.

7Chao Yung-kei est lecteur à l’Institut national des langues et civilisations orientales de Paris.

8Cette exposition s’est tenue à Paris, à l’annexe du musée Guimet, du 12 juin au 12 juillet 1970.

9André Bettencourt s’est rendu en République populaire de Chine, en visite officielle, du 7 au 21 juillet 1970. Les deux journalistes qui l’accompagnent sont Hubert Knapp, reporter à l’ORTF, et François Debré, reporter à l’Agence française d’images.

10Une délégation parlementaire française, conduite par Alain Peyrefitte, alors président de la commission des Affaires culturelles et sociales de l’Assemblée nationale, se rend en République populaire de Chine du 14 au 31 juillet 1971.

5

NOTE DE LA DIRECTION DES AFFAIRES ÉCONOMIQUES ET FINANCIÈRES POUR LE MINISTRE

Aide à la Yougoslavie

N1.

Paris, 4 juillet 1971.

La Yougoslavie traverse depuis plus d’un an une situation économique difficile qui s’est traduite par un grave déficit de sa balance des paiements (2 milliards 1/2 de francs en 1970). Aussi a-t-elle fait appel à la France ainsi qu’à d’autres pays occidentaux pour l’aider à surmonter ces difficultés.

Tant sur le plan politique, après la visite officielle à Belgrade du Premier ministre et du Ministre2, que sur le plan économique, de manière à préserver et, par la suite, à développer un courant d’échanges appréciable, nous avons le plus grand intérêt à répondre sans plus attendre à la demande yougoslave.

Plusieurs solutions sont envisageables : aide à la balance des paiements sous forme d’octroi de crédits à des conditions privilégiées, report d’échéances de remboursement ou prêt gouvernemental à plus ou moins long terme.

Il convient en tout état de cause que la solution retenue s’inscrive dans un contexte bilatéral pour qu’elle soit portée directement à notre crédit, ce qui exclut l’approche multilatérale; que ce soit sous forme de moratoire de la dette yougoslave ou de prêt par un consortium international.

La situation actuelle

Malgré une dévaluation de 20 % qui a eu lieu le 24 janvier dernier3, la situation actuelle de la Yougoslavie reste difficile car les fortes tendances inflationnistes de l’an dernier n’ont pas cessé de se manifester.

Le gouvernement de Belgrade s’est efforcé depuis de freiner le rythme de l’expansion en ramenant celui-ci de 12 % en 1969 à 6 % en 1971 et de mettre au point un programme de stabilisation. C’est ainsi qu’il a entrepris de régulariser les prix, compte tenu de la nouvelle valeur du dinar, tout en essayant de ne pas perdre les bénéfices de la dévaluation qui devrait favoriser une plus forte augmentation des exportations.

Tout récemment, certains signes encourageants sont toutefois apparus : augmentation de 44 % en avril des commandes à l’exportation par rapport au même mois de l’an dernier et réduction des commandes à l’importation (de 11 % par rapport au mois de mars dernier); forte progression des « invisibles » en devises pendant le premier trimestre de cette année. Au mois de mai, une série de mesures d’assainissement économique ont été prises concernant le régime des prix, des investissements des entreprises4.

Par ailleurs, on estime que la réévaluation des parités monétaires survenue en mai – pour le franc suisse et le shilling autrichien, le florin hollandais et le deutsche mark, lorsque ce dernier est devenu flottant – aura des répercussions favorables sur l’économie yougoslave dans son ensemble. Elle devrait en effet stimuler les exportations de la Yougoslavie vers les pays en question et freiner ses importations en provenance de ces mêmes pays. Par contre la charge de la dette à l’égard de ces mêmes pays sera plus lourde.

L’aide à la Yougoslavie

Ainsi se pose le problème de la nature de l’aide à apporter à la Yougoslavie. Le gouvernement yougoslave tient en effet à maintenir son marché ouvert à l’Occident, mais il doit faire face au remboursement de ses dettes dont le rythme pour 1971, représente 18 % de ses rentrées en devises. Il lui faut donc se constituer une « réserve » de change sous forme de disponibilités en devises, qui lui permettrait de répondre à toute éventualité en attendant que des capitaux viennent s’investir durablement. En revanche, on n’entend pas à Belgrade demander le refinancement pur et simple de la dette.

Après avoir obtenu du Fonds monétaire international un premier droit de tirage de 286 millions de francs dont 220 millions n’ont pas encore été utilisés – les autorités yougoslaves ont demandé au FMI un crédit complémentaire de 286 millions de francs qui vient d’être approuvé5, semble-t-il moyennant certaines conditions : réduction des crédits à la consommation, contrôle plus strict des engagements des banques à l’étranger et obligation faite aux industriels d’utiliser les stocks qu’ils ont constitués.

Dès le mois de mars l’on savait, d’après les renseignements recueillis à ce sujet par notre ambassade à Belgrade que les Yougoslaves envisageaient de solliciter individuellement les principaux pays occidentaux – dont la France – pour obtenir une aide globale de l’ordre de 2,5 à 3 milliards de francs.

1) L’aide française et les résultats des entretiens franco-yougoslaves

En ce qui nous concerne, les obligations yougoslaves s’élèvent à 300 millions de francs environ pour 1971-1972.

D’autre part, le montant maximum des encours de risques sur la Yougoslavie susceptibles d’être garantis par la COFACE a été fixé, le 11 mars dernier, à 1 050 millions de francs d’ici la fin de 1971, ce qui, compte tenu des encours ne permet la prise en compte de nouvelles opérations que jusqu’à concurrence de 228 millions de francs. De ce fait cinq affaires qui ont le plus de chances de se réaliser, excèdent à elles seules d’une centaine de millions l’objectif fixé par le ministre de l’Économie et des Finances; les 3/4 des promesses nouvelles de garanties à délivrer sur la Yougoslavie en 1971 étaient déjà réalisées au mois d’avril.

C’est ce qui a amené la direction des Affaires économiques et financières à recommander une attitude plus souple quant au plafond actuellement fixé pour les crédits garantis et à envisager une aide à la balance des paiements yougoslave sous forme d’un crédit d’une centaine de millions de francs dont les délais de remboursement pourraient être portés à 5 et 8 ans selon les produits auxquels ils s’appliqueraient. Toutefois, le ministre de l’Économie et des Finances n’avait pas pris position à ce sujet, la direction du Trésor ayant émis pour sa part un avis défavorable.

Au cours du voyage du Premier ministre et du Ministre en avril, les discussions entre experts français et yougoslaves ont permis de préciser les objectifs des autorités de Belgrade en matière d’aide internationale et, notamment, leurs intentions à notre égard :

Résumé des informations

Pages
XLI, 838
Année de publication
2016
ISBN (ePUB)
9782807606456
ISBN (PDF)
9783035265736
ISBN (Relié)
9782875743060
DOI
10.3726/b19521
Langue
français
Date de parution
2017 (Mai)
Mots clés
Frankreich Diplomatie Vietnam Mao
Page::Commons::BibliographicRemarkPublished
Bruxelles, Bern, Berlin, Frankfurt am Main, New York, Oxford, Wien, 2015. XLII, 846 p.

Notes biographiques

Ministère des Affaires étrangères (Éditeur de volume)

La collection Documents diplomatiques français se compose de plusieurs séries. Ce volume s’insère dans la série « Depuis 1954 », dirigée par Maurice Vaïsse, professeur des universités à Sciences Po. Il a été préparé par Colette Barbier, docteur en histoire, Antoine Daveau, diplômé d’études supérieures, Philippe Husson, ministre plénipotentiaire, Françoise Pequin, conservateur en chef honoraire des Archives du ministère des Affaires étrangères et du Développement international, et Jean-Christophe Heckers, secrétaire de la Commission.

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Titre: Documents diplomatiques français