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Littérature et cinéma

la culture visuelle en partage

de Ludovic Cortade (Éditeur de volume) Guillaume Soulez (Éditeur de volume)
©2021 Monographies XII, 292 Pages
Série: Film Cultures, Volume 9

Résumé

Les études visuelles ont transformé le champ des sciences humaines en introduisant de nouvelles perspectives d’analyse interdisciplinaires pour penser la culture visuelle: étude des dispositifs de vision, anthropologie de l’image, intermédialité. Les co-éditeurs de ce volume, Ludovic Cortade (New York University) et Guillaume Soulez (Sorbonne Nouvelle Paris 3), proposent ainsi un ensemble de contributions novatrices rédigées par des spécialistes de l’écrit et de l’écran permettant de penser les rapports entre le cinéma et la littérature à travers le prisme de la culture visuelle. Sont abordées les relations entre littérature occultiste et lanterne magique, le paradigme visuel chez Stendhal, le role des revues littéraires des années 1910, la visualité dans la poésie moderniste française des années 1920, la mise en page des films dans les collections littéraires, l’origine littéraire du glamour hollywoodien. Étudiées sous cet angle, les oeuvres de Jean Epstein, Marguerite Duras, Roland Barthes, Jean-Philippe Toussaint, Marie Etienne, Alain Robbe-Grillet, Spike Lee et Roberto Saviano, ainsi que les « vidéopoèmes » de Jérôme Game, apparaissent aussi comme les révélateurs et les creusets d’une relation évolutive entre littérature et cinéma.
Cet ouvrage paraît en complément de Penser l’espace avec le cinéma et la littérature (co-édité par les mêmes auteurs). Les deux volumes s’inscrivent dans la nouvelle série « Studies in Film & Literature Cultures » consacrée à l’étude des rapports entre le cinéma et la littérature au sein de la collection « Film Cultures » de Peter Lang.

Table des matières

  • Couverture
  • Titre
  • Copyright
  • À propos des directeurs de la publication
  • À propos du livre
  • Pour référencer cet eBook
  • Sommaire
  • Liste des illustrations
  • Remerciements
  • Introduction par Ludovic Cortade & Guillaume Soulez
  • Première partie : Histoire des regards et tournant visuel
  • 1. La lanterne magique des occultistes (Thomas Meynier)
  • 2. Le faux réveil, figure de passage (Diane Arnaud)
  • 3. Le cinéma dans les revues littéraires et artistiques entre 1908 et 1919 (Carole Aurouet & Laurent Véray)
  • 4. La théorie du cinéma de Jean Epstein et la culture visuelle de son époque (Chiara Tognolotti & Laura Vichi)
  • Deuxième partie : Visualités dans l’écriture
  • 5. L’objectif, l’instantané et la projection : trois paradigmes pour penser la poésie moderniste française des années 1910 et 1920 (Nadja Cohen)
  • 6. Trois sujets immobiles en quête d’une « littérature de la vision » : Barthes, Robbe-Grillet et Toussaint (Yue Zhuo)
  • 7. L’acinéma de poésie. De quelques transactions entre texte et image animée dans l’œuvre de Jérôme Game (Mathias Kusnierz)
  • 8. Fermer les yeux. Pour un trait d’union ciné-poétique (Philippe Met)
  • Troisième partie: Littérature et cinéma comme dispositifs et médias en regard au sein de la culture visuelle
  • 9. (Dés)union des matières dans le cycle indien de Marguerite Duras (Louis Daubresse)
  • 10. Des films plus littéraires : Duras, Truffaut, Van Sant (Sémir Badir)
  • 11. Chi-Raq de Spike Lee et Lysistrata d’Aristophane : le théâtre antique à la rescousse ? (Valérie Bonnet & Patrick Mpondo-Dicka)
  • 12. Les hybridations éditoriales : un accélérateur des échanges entre littérature et cinéma (Jean Cléder)
  • Quatrième partie : La culture visuelle et son double
  • 13. Paradigme et sensorialité : le rôle de la culture visuelle dans les relations entre littérature et cinéma (Guillaume Soulez)
  • 14. De mots, d’images ou de chair ? L’univers de Gomorra entre littérature, cinéma et réalité (Ketty Zanforlini)
  • 15. Migration des personnages littéraires à l’écran : la médiation de l’esthétique glamour dans les adaptations de l’âge d’or hollywoodien (Jacqueline Nacache)
  • Biographies des contributeurs et éditeurs
  • Index
  • Titres de la collection

Liste des illustrations

Fig. 1.1.Papus. Traité élémentaire de magie pratique (1893). Paris : Librairie générale des Sciences occultes, 1906, p. 300.

Fig. 1.2.Papus. Dessin « obtenu avec un sujet placé devant un miroir magique ». Traité élémentaire de magie pratique, p. 404–405.

Fig. 1.3.Papus. Élémentals. Traité élémentaire de magie pratique, p. 402–406.

Fig. 2.1.The Dream of a Rarebit Fiend (1906) de Edwin S. Porter, Edison.

Fig. 2.2.Les Hallucinations du baron de Münchhausen (1911) de Georges Méliès, Star Film.

Fig. 2.3.Sherlock, Jr. (1924) de Buster Keaton, Metro Pictures.

Fig. 2.4.Le Cabinet des figures de cire (1924) de Paul Leni, Neptum-Film.

Fig. 7.1.Encore plan que in-plan (2008), Jérôme Game. © Jérôme Game

Fig. 7.2.Encore plan que in-plan (2008), Jérôme Game. © Jérôme Game

Fig. 7.3.Encore plan que in-plan (2008), Jérôme Game. © Jérôme Game

Fig. 7.4.Ceci n’est pas une légende ipe pe ce (2007), Jérôme Game. © Jérôme Game

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Fig. 7.5.Encore plan que in-plan (2007), Jérôme Game. © Jérôme Game

Fig. 7.6.Encore plan que in-plan (2007), Jérôme Game. © Jérôme Game

Fig. 12.1.Mon film n° 269, 17 octobre 1951 : couverture.

Fig. 12.2.Mon film n° 269 : page 3.

Fig. 12.3.Mon film n° 269 : page 3 zoom : « générique ».

Fig. 12.4.Mon film n° 269 : page 5.

Fig. 12.5.Mon film n° 269 : page 5 ; extrait texte.

Fig. 12.6.Mon film n° 269 : page 5 image et légende.

Fig. 12.7.L’Année dernière à Marienbad, couverture. © Les Éditions de Minuit.

Fig. 12.8.L’Année dernière à Marienbad, page 81. © Les Éditions de Minuit.

Fig. 12.9.L’Année dernière à Marienbad, page 81, double page centrale. © Les Éditions de Minuit.

Fig. 12.10.L’Année dernière à Marienbad, page 81, détail. © Les Éditions de Minuit.

Fig. 12.11.L’Année dernière à Marienbad, page 81, photo/texte. © Les Éditions de Minuit.

Fig. 12.12.L’Année dernière à Marienbad, page 81, groupe sculpté. © Les Éditions de Minuit.

Fig. 12.13.Bibliothèque rosse, collection « L’air du temps », Gallimard.

Fig. 12.14.Limelight, collection « L’air du temps », Gallimard.

Fig. 12.15.La Nouvelle Vague, collection « L’air du temps », Gallimard.

Fig. 12.16.Louison Bobet, collection « L’air du temps », Gallimard.

Fig. 12.17.Les 400 coups, collection « L’air du temps », Gallimard.

Fig. 12.18.L’épopée du Ténéré, collection « L’air du temps », Gallimard.

Fig. 12.19.Collection Gallimard, publicité.

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Fig. 12.20.Petit déjeuner chez Tiffany, jaquette, Gallimard.

Fig. 12.21.Hiroshima mon amour, couverture, Gallimard.

Fig. 12.22.Hiroshima mon amour, jaquette, Gallimard.

Fig. 12.23.Nathalie Granger, jaquette, Gallimard.

Fig. 12.24.Nathalie Granger, couverture, Gallimard.

Fig. 12.25.India Song, couverture, Gallimard.

Fig. 12.26.India Song, page de titre, Gallimard.

Fig. 12.27.Journal d’un curé de campagne, jaquette page 1, Plon.

Fig. 12.28.Journal d’un curé de campagne, jaquette page 4, Plon.

Fig. 13.1.Géorama de Londres. « Sectional view of Wyld’s Great Globe, Leicester Square, London », The Illustrated London News, 1851 (Wikipedia).

Fig. 13.2.Quatrième dessin de Stendhal, avec sa légende. Vie de Henry Brulard. Source : Vie de Henry Brulard. Paris, Gallimard, 1973.

Fig. 13.3.Dynamiques de la culture visuelle au sein des relations entre littérature et cinéma. Schéma de Guillaume Soulez pour ce chapitre.

Fig. 14.1.Les référents de l’écriture de Saviano : deux triangles spéculaires.

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Remerciements

Ce livre est issu d’un colloque « Penser la littérature et le cinéma à travers la culture visuelle / Thinking Film and Literature Through Visual Culture », organisé à la Maison de la Recherche de la Sorbonne Nouvelle, du 12 au 14 avril 2018, qui a bénéficié du soutien des institutions suivantes au sein de l’Université Sorbonne Nouvelle–Paris 3 : l’Institut de recherche sur le cinéma et l’audiovisuel (IRCAV, EA 185), la Commission de la Recherche et le Service des Relations internationales et européennes, ainsi que des personnes et institutions suivantes au sein de New York University (par ordre alphabétique) : Carolyn Dinshaw (Dean for the Humanities, Graduate School of Arts and Science) ; Sarah Kay (Chair of the Department of French Literature, Thought and Culture) ; Linda Mills (Vice Chancellor and Senior Vice Provost for Global Programs and University Life) ; Nancy Morrison (Vice President for Global Programs).

Nos remerciements vont également à Florient Azoulay (dramaturge et lecteur), Philippe Met (University of Pennsylvania), Sacha Peluchon (doctorant à l’IRCAV) et Jérôme Game.

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Introduction

Ludovic Cortade & Guillaume Soulez

Ce volume entend contribuer à ouvrir l’analyse des rapports entre littérature et cinéma, souvent réduits à une question d’ « adaptation », et ce, en général, pour des raisons de légitimité culturelle, de la littérature vers le cinéma, en explorant l’un de leurs mondes communs : la culture visuelle. C’est une manière, bien sûr, d’inverser la relation entre eux – en allant de l’image vers le texte – mais plus encore, il s’agit de penser une dynamique triangulaire où la culture visuelle apparaît comme un creuset d’inspirations et d’expériences à restituer par le texte ou par d’autres images (et sons). Qu’il s’agisse d’écrivains, de cinéastes ou d’écrivains-cinéastes, d’artistes et de penseurs marqués par les instruments optiques ou les machines de vision spectaculaires, les opérations mentales ou philosophiques du cinéma, ou le potentiel de visualité des textes en écho aux images matérielles, le champ est en réalité très vaste d’une exploration de cette culture visuelle au sein de la littérature et du cinéma, et, en particulier, au sein du vaste tissu de relations entre ces deux médiums (moyens d’expression) et médias (systèmes de diffusion culturelle, comme l’édition et l’industrie du cinéma). Sans oublier qu’un médium peut aussi laisser dans l’ombre des aspects que l’autre va pointer et explorer à dessein, ou qu’il peut se servir de lui comme d’un repoussoir pour explorer son propre langage ou son propre imaginaire, comme chez Duras, par exemple, souvent évoquée ici. Dans le jeu de forces tectoniques que nous étudions dans cet ouvrage, l’adaptation, au sens classique du terme, est plutôt considérée comme l’arbre qui cache la forêt.

La réflexion sur les relations entre littérature et cinéma ne pouvait pas ignorer les récents développements des travaux, notamment, de Michaël Baxandall (Baxandall), Jonathan Crary (Crary), William J. T. Mitchell (Mitchell), voire Hans Belting (Belting), qui ont modifié notre regard sur l’importance de la culture visuelle et de la culture matérielle des images dans ←1 | 2→notre rapport au monde et à la création. Les deux éditeurs de ce volume avaient également participé à un premier bougé dans la réflexion sur cinéma et littérature à l’occasion du beau colloque inspiré de la réflexion sur le « cinématisme » chez Eisenstein (Bourget et Nacache), c’est-à-dire la capacité de la littérature (et d’autres arts comme la peinture) d’explorer des mécanismes et des schémas visuels que le cinéma allait ensuite mettre au coeur de son langage propre (sur l’état des relations entre cinéma et littérature, on pourra aussi lire et relire Bazin, Conley et Stam). A l’initiative de Jacqueline Nacache (qui publie ici un texte sur le glamour entre littérature et cinéma) et de Jean-Loup Bourget, c’était une manière extrêmement productive de décentrer le problème en montrant, d’une part, que des phénomènes qui n’appartiennent ni au cinéma ni à la littérature spécifiquement, mais qui les traversent, sont à l’œuvre dans les langages et les œuvres, et, d’autre part, que la littérature était extrêmement réceptive au travail sur les images et à la perception du monde que proposait la machine cinéma.

Nos recherches prennent ici quatre directions principales – pouvant se croiser à l’occasion dans les travaux et les œuvres – que nous avons présentées sous forme de quatre chapitres distincts. Une première réflexion porte sur l’histoire des regards et le « tournant visuel » (pictorial ou iconic turn) en sciences humaines. Plutôt, alors, que de considérer séparément littérature et cinéma en fonction de leurs modalités d’expression différentes, on peut les penser comme deux façons de regarder le monde. On peut se demander ainsi dans quelle mesure leurs modalités d’appréhension du monde, ou certaines d’entre elles, peuvent se penser comme relevant d’un même paradigme analysable en termes de culture visuelle (en fonction de l’histoire des techniques optiques, entre autres) décliné ensuite selon leurs médiums d’expression (voir Jullier et Soulez). Plus particulièrement, on peut se demander dans quelle mesure l’arrivée du cinéma dans l’espace de la culture crée ou relance de nouvelles appréhensions sensibles du monde. Sans surprise, on se rapproche dès lors bien souvent de la façon dont les auteurs et artistes étudiés envisagent eux-mêmes les changements culturels. Comme l’écrit Epstein, entre autres exemples possibles, « on ne saurait mieux caractériser la culture cinématographique, quen disant quelle rend plus visuelle la pensée » (cité par Chiara Tognolotti et Laura Vichi dans leur article). Le regard a donc une histoire dont ces deux médiums peuvent témoigner ou dépendre, tandis que, inversement, le tournant visuel des sciences humaines nous pousse à envisager autrement leurs relations.

Une deuxième piste de travail porte sur la visualité dans l’écriture (littéraire). La littérature s’efforce souvent de produire des « images » par ses moyens propres, mais le contraire est vrai aussi : elle s’appuie sur les puissances ←2 | 3→de certains instruments optiques pour jouer avec le voir dans l’écriture. La visualité de la littérature est donc prise entre ces deux mouvements : puiser dans les ressources propres du texte (faire entendre, faire voir) et s’appuyer sur les expériences sensorielles et les dispositifs de visualisation proposés ou explorés par le cinéma, notamment. Dans l’expérience psychique ou mémorielle, en dialogue ou en tension avec une pensée de l’image comme hantise ou simulacre, la culture visuelle propose donc une approche de la visualité dans la littérature qui est plus matérielle et plus concrète que la tradition issue de la poétique aristotélicienne.

Résumé des informations

Pages
XII, 292
Année de publication
2021
ISBN (PDF)
9781433176241
ISBN (ePUB)
9781433176258
ISBN (MOBI)
9781433176265
ISBN (Relié)
9781433176272
DOI
10.3726/b17683
Langue
français
Date de parution
2021 (Décembre)
Page::Commons::BibliographicRemarkPublished
New York, Bern, Berlin, Bruxelles, Oxford, Wien, 2021. XII, 292 p., 39 ill. n/b, 6 ill. en couleurs.

Notes biographiques

Ludovic Cortade (Éditeur de volume) Guillaume Soulez (Éditeur de volume)

Ludovic Cortade est Professeur associé dans les Départements de Littérature Française et d’Etudes Cinématographiques de New York University (NYU). Il est l’auteur de Antonin Artaud, la virtualité incarnée (2000) et de Le Cinéma de l’immobilité (2008). Guillaume Soulez est Professeur au Département Cinéma et Audiovisuel de l’Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3 et Directeur de l’Institut de Recherche sur le Cinéma et l’Audiovisuel. Il a dirigé sept numéros de revue en cinéma et médias et est l’auteur de Stendhal, le désir de cinéma (2006) et de Quand le film nous parle (2011).

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Titre: Littérature et cinéma