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Autour de l’année 1866 en Italie

Echos, réactions et interactions en Belgique

de Michel Dumoulin (Éditeur de volume) Vincent Genin (Éditeur de volume) Sabina Gola (Éditeur de volume)
©2020 Comptes-rendus de conférences 308 Pages

Résumé

1866 est l’année du triomphe de la Prusse sur l’Autriche à Sadowa. Elle est aussi celle de la campagne victorieuse de cette dernière contre l’Italie dont la déroute passe à l’histoire sous le nom de troisième guerre d’Indépendance. Paradoxalement, les défaites militaires se transforment en victoire sur le terrain diplomatique et politique puisque les provinces de Venise et de Mantoue intègrent le royaume d’Italie en novembre.
Petit pays dont la neutralité est garantie, la Belgique n’est pas seulement attentive aux agissements de ces puissants voisins que sont la France et la Prusse. Elle l’est aussi à l’Italie avec laquelle elle entretient d’importants liens économiques, scientifiques et culturels que prolonge de début de coopérations internationales dont l’Union monétaire latine fournit un bon exemple.
Dans le même temps, le clivage qu’entretient, au sein de certains secteurs de la société belge, la question romaine qui peut être vue comme la question italienne permet de mesurer le fossé qui existe entre l’imaginaire et le vécu des relations internationales.

Table des matières

  • Couverture
  • Titre
  • Copyright
  • À propos de l’auteur
  • À propos du livre
  • Pour référencer cet eBook
  • Table des matières
  • Table des abréviations
  • Introduction (Michel Dumoulin, Vincent Genin / Sabina Gola)
  • I. Mise en perspective
  • 1866 dans l’historiographie italienne (Domenico Maria Bruni)
  • La Belgique et le conflit austro-italien de 1866 (Christophe Chevalier)
  • 1866 dans l’historiographie de la Belgique contemporaine et de ses relations avec l’Italie (Michel Dumoulin)
  • II. Les relations économiques et scientifiques
  • De l’organisation des échanges commerciaux italo-belges. Le traité d’amitié, de commerce et de navigation du 9 avril 1863 (Quentin Jouan)
  • L’Italie, une voie d’expansion pour les entreprises liégeoises à l’aube de la seconde Révolution industrielle ? (Arnaud Péters)
  • Belgique et Italie entre Union monétaire et cours forcé (Michel Dumoulin / Pierre Tilly)
  • La visite au « grand juriste » Pasquale S. Mancini : source d’inspiration du droit international en voie d’institutionnalisation (1866–1869) (Vincent Genin)
  • III. Échos politiques et idéologiques
  • La Belgique vue du Vatican à travers les instructions de la Secrétairerie d’Etat et les rapports de la nonciature de Bruxelles (Dries Vanysacker)
  • « Faire le zouave » à Rome en 1866. Le mythe de l’héroïque participation belge à la Neuvième Croisade à l’épreuve des faits (Francis Balace)
  • Les rapports entre maçonneries belge et italienne autour de 1866 (Nicoletta Casano)
  • IV. Échos artistiques et littéraires
  • Les événements italiens de 1866 : une approche par le dessin et la caricature de presse (Michel Dumoulin avec la collaboration de Patrick Delcord)
  • La troisième guerre d’Indépendance dans les pages du Roman d’un géologue de Xavier De Reul (Sabina Gola)
  • Les auteurs

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À propos de l’auteur

Michel Dumoulin, professeur ordinaire émérite de l’Université catholique de Louvain et membre de l’Académie royale de Belgique, a consacré en 1981 une thèse de doctorat aux relations diplomatiques, économiques et culturelles entre la Belgique et l’Italie de 1861 à 1915.

Vincent Genin est chargé de recherches du FWO/KU Leuven et post-doctorant à l’École Pratique des Hautes Études (Paris, PSL). Spécialisé dans la sociohistoire des juristes et des économistes européens du XIXe siècle, il consacre ses recherches à la fortune de l’oeuvre de Max Weber chez les historiens.

Sabina Gola est docteur en Philosophie et Lettres de l’Université de Liège et enseigne la langue et la culture italiennes à l’Université Libre de Bruxelles. Elle a publié plusieurs articles sur les relations culturelles entre la Belgique et l’Italie au XIXe siècle.

À propos du livre

1866 est l’année du triomphe de la Prusse sur l’Autriche à Sadowa. Elle est aussi celle de la campagne victorieuse de cette dernière contre l’Italie dont la déroute passe à l’histoire sous le nom de troisième guerre d’Indépendance. Paradoxalement, les défaites militaires se transforment en victoire sur le terrain diplomatique et politique puisque les provinces de Venise et de Mantoue intègrent le royaume d’Italie en novembre.

Petit pays dont la neutralité est garantie, la Belgique n’est pas seulement attentive aux agissements de ces puissants voisins que sont la France et la Prusse. Elle l’est aussi à l’Italie avec laquelle elle entretient d’importants liens économiques, scientifiques et culturels que prolonge le début de coopérations internationales dont l’Union monétaire latine fournit un bon exemple.

Dans le même temps, le clivage qu’entretient, au sein de certains secteurs de la société belge, la question romaine qui peut être vue comme la question italienne permet de mesurer le fossé qui existe entre l’imaginaire et le vécu des relations internationales.

Pour référencer cet eBook

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Table des matières

Table des abréviations

Introduction

Michel Dumoulin, Vincent Genin et Sabina Gola

I.    Mise en perspective

1866 dans l’historiographie italienne

Domenico Maria Bruni

La Belgique et le conflit austro-italien de 1866

Christophe Chevalier

1866 dans l’historiographie de la Belgique contemporaine et de ses relations avec l’Italie

Michel Dumoulin

II.   Les relations économiques et scientifiques

De l’organisation des échanges commerciaux italo-belges. Le traité d’amitié, de commerce et de navigation du 9 avril 1863

Quentin Jouan

L’Italie, une voie d’expansion pour les entreprises liégeoises à l’aube de la seconde Révolution industrielle ?

Arnaud Péters

Belgique et Italie entre Union monétaire et cours forcé

Michel Dumoulin et Pierre Tilly

La visite au « grand juriste » Pasquale S. Mancini : source d’inspiration du droit international en voie d’institutionnalisation (1866–1869)

Vincent Genin

III.   Échos politiques et idéologiques

La Belgique vue du Vatican à travers les instructions de la Secrétairerie d’Etat et les rapports de la nonciature de Bruxelles

Dries Vanysacker

« Faire le zouave » à Rome en 1866. Le mythe de l’héroïque participation belge à la Neuvième Croisade à l’épreuve des faits

Francis Balace

Les rapports entre maçonneries belge et italienne autour de 1866

Nicoletta Casano

IV.   Échos artistiques et littéraires

Les événements italiens de 1866 : une approche par le dessin et la caricature de presse

Michel Dumoulin avec la collaboration de Patrick Delcord

La troisième guerre d’Indépendance dans les pages du Roman d’un géologue de Xavier De Reul

Sabina Gola

Les auteurs

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Introduction

Michel Dumoulin, Vincent Genin et
Sabina Gola

L’année 1866 est importante dans l’histoire de l’Europe. Comme l’historiographie l’a mis en évidence, il existe en effet un avant et un après le 3 juillet de cette année-là, date de la bataille de Sadowa où l’armée autrichienne est battue par son homologue prussienne. L’Autriche, défaite en Italie par la France, avec l’aide du Piémont, en 1859, l’est donc une seconde fois en l’espace de sept années. La « banqueroute de la diplomatie autrichienne »1 et la fin de la Confédération germanique constituent des signaux, venant après d’autres, indiquant combien l’ordre européen hérité du traité de Vienne est désormais profondément affecté par le triomphe des « grandes nationalités », c’est-à-dire celles qui sont « unies par une civilisation commune »2. Dans le même temps, les acteurs du « concert européen » qui est fragilisé, s’efforcent à la fois d’éviter un embrasement général et encouragent, dans le cas de la France notamment, la multiplication d’accords commerciaux, monétaires et techniques qui seraient autant d’expressions, et donc de signes avant-coureurs, d’une vision de l’Europe aspirant au confédéralisme.

La succession des crises que l’on peut qualifier de localisées depuis 1859 affecte notamment l’Italie dont l’Unité est proclamée en 1861. Une proclamation qui présente un caractère paradoxal attendu que ladite Unité n’en est pas une dans la mesure où ce qui reste des Etats pontificaux, de même que la Vénétie, ne sont pas intégrées au nouveau Royaume. La question romaine qui perturbe la vie politique intérieure dans plusieurs ←11 | 12→Etats européens est aussi un facteur de leur politique extérieure. C’est ainsi que celle de la France dans ce qui est finalement et aussi la question italienne déçoit de plus en plus profondément le gouvernement de Turin après 1861. En refusant la fin du pouvoir temporel et en maintenant une garnison française à Rome, Paris encourage un rapprochement entre l’Italie et la Prusse qui impliquera, en 1866, un traité d’alliance entre les deux pays. Celui-ci prévoit qu’en cas de conflit entre la Prusse et l’Autriche, l’Italie déclarera la guerre à cette dernière. C’est ce qui arrive, nous le savons. Mais tandis que l’armée prussienne triomphe, son homologue italienne, engagée dans ce qui sera appelé la troisième guerre d’Indépendance – une expression qui doit donner à réfléchir – subit une cuisante défaite à Custoza (24 juin). Une déroute que ponctue, sur mer, la victoire de la flotte autrichienne à Lissa, aujourd’hui Vis, au large de la Dalmatie (20 juillet).

Ce qui est donc loin de constituer une campagne victorieuse des forces armées italiennes doit aussi être situé dans un contexte national qui, aussi bien avant qu’après Custoza, est très difficile aussi bien au point de vue politique3 qu’économique et financier ; la guerre aggravant encore le déficit budgétaire. L’année 1866 avait commencé par un évènement qui, avec le temps, prend une valeur significative importante, à savoir la mort de Massimo d’Azeglio (15 janvier) qui écrivait dans ses mémoires, rédigées entre 1863 et 1865, à propos des difficultés de faire l’Unité : « La difficoltà maggiore […], quella che mantiene tutto incerto […] è la lotta interna. I più pericolosi nemici d’Italia non sono i Tedeschi, sono gl’Italiani »4. À la fin de 1866, ces Tedeschi, c’est-à-dire les Autrichiens abandonnent la Vénétie et la province de Mantoue qui rejoignent le royaume d’Italie non sans que la France ait en quelque sorte servi de courtier, donnant ainsi à l’aboutissement de la troisième guerre d’Indépendance la coloration d’une victoire à la Pyrrhus.

Si, comme l’expose Domenico Bruni, la signification des évènements de 1866 occupe une large place dans l’historiographie italienne, il n’en va pas de même en ce qui concerne l’écho de ceux-ci en Belgique. On ←12 | 13→s’y inquiète en effet et essentiellement des aspirations de Napoléon III à satisfaire les « grandes nationalités » en procédant à une sorte de remembrement de la carte européenne qui impliquerait notamment de faire main basse sur la Belgique et le Luxembourg. Dans ces conditions, ce n’est pas le théâtre des opérations dans le sud de l’Europe qui retient l’attention mais bien le triomphe prussien qui allume une grande lueur à l’est du petit royaume comme l’illustre Christophe Chevalier qui revisite les réactions de la diplomatie belge.

Cela étant, depuis que l’histoire diplomatique a fort heureusement cédé le pas à celle des relations internationales, l’historiographie scrute attentivement la nature et les formes des contacts informels dans une myriade de domaines. C’est précisément là la raison d’être de ce livre qui s’intéresse non seulement aux échos et réactions mais aussi aux interactions. C’est aussi ce qui explique le choix de son titre, un titre qui cherche à rendre compte du fait que plusieurs contributions, à cause de la nature même des thèmes qu’elles traitent, ne sauraient se limiter à l’année 1866. À cet élargissement de la chronologie répond celui de l’espace envisagé qui n’est pas toujours limité à la Belgique et à l’Italie du fait de la dimension internationale, voire transnationale, d’évènements et phénomènes qui les impliquent toutes les deux.

C’est ce qu’illustre la négociation et la conclusion d’un nouveau traité de commerce entre l’Italie et la Belgique. Les deux pays s’inscrivent dans la voie ouverte par le traité franco-britannique de 18605 à une époque où sans encore atteindre les proportions qu’ils connaîtront, les investissements directs de capitaux belges en Italie deviennent significatifs comme l’expose Arnaud Péters. Mais la voie bilatérale n’est pas la seule qui révèle des contacts et des échanges. Dans le contexte, déjà évoqué, de la tension perceptible entre triomphe du principe moderne des nationalités et aspiration au maillage de l’espace européen via des mesures techniques comme l’illustre la naissance de l’Union télégraphique internationale (1865), la convention créant l’Union monétaire latine réunissant la France, la Suisse, la Belgique et l’Italie, entrée en vigueur en 1866, est à marquer d’une pierre blanche6.

Résumé des informations

Pages
308
Année de publication
2020
ISBN (PDF)
9782807609402
ISBN (ePUB)
9782807609419
ISBN (MOBI)
9782807609426
ISBN (Broché)
9782807609396
DOI
10.3726/b16742
Langue
français
Date de parution
2020 (Juillet)
Publié
Berlin, Bern, Bruxelles, New York, Oxford, Warszawa, Wien, 2020. 308 p., 1 ill. en couleurs, 23 ill. n/b, 1 tabl.
Sécurité des produits
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Notes biographiques

Michel Dumoulin (Éditeur de volume) Vincent Genin (Éditeur de volume) Sabina Gola (Éditeur de volume)

Michel Dumoulin, professeur ordinaire émérite de l’Université catholique de Louvain et membre de l’Académie royale de Belgique, a consacré en 1981 une thèse de doctorat aux relations diplomatiques, économiques et culturelles entre la Belgique et l’Italie de 1861 à 1915. Vincent Genin est chargé de recherches du FWO/KU Leuven et post-doctorant à l’École Pratique des Hautes Études (Paris, PSL). Spécialisé dans la sociohistoire des juristes et des économistes européens du XIXe siècle, il consacre ses recherches à la fortune de l’œuvre de Max Weber chez les historiens. Sabina Gola est docteur en Philosophie et Lettres de l’Université de Liège et enseigne la langue et la culture italiennes à l’Université Libre de Bruxelles. Elle a publié plusieurs articles sur les relations culturelles entre la Belgique et l’Italie au XIXe siècle.

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