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Modèles et modélisation en linguistique / Models and Modelisation in Linguistics

de Viviane Arigne (Éditeur de volume) Christiane Rocq-Migette (Éditeur de volume)
©2022 Collections 334 Pages

Résumé

L’objectif de cet ouvrage est de soumettre à l’examen les modèles théoriques de la linguistique. Il s’intéresse à la modélisation dans ses divers états, qu’il s’agisse d’une théorisation implicite non mise en question ou d’une théorisation en construction –cette dernière pouvant prendre la forme d’une activité épilinguistique ou d’une pensée métalinguistique élaborée et explicite qui se confronte à des faits de langue– ou encore de cadres théoriques soumis à la discussion et à la comparaison. Les analyses abordent différents domaines de la linguistique, à savoir la phonologie, la syntaxe et la sémantique.
The purpose of this book is to examine and assess the theoretical models used in linguistics. It deals with the construction of theoretical models, with the questions of implicit and unchallenged theorization, theorization ‘in the making’ –either in the form of epilinguistic activity or as explicit elaborated metalinguistic thought trying to cope with actual linguistic facts– or the discussion and comparison of theoretical frameworks. The analyses address various fields of linguistics, namely phonology, syntax and semantics.

Table des matières

  • Couverture
  • Titre
  • Copyright
  • À propos de l’auteur
  • À propos du livre
  • Pour référencer cet eBook
  • Remerciements
  • Acknowledgements
  • Table des matières / Contents
  • Introduction
  • Introduction
  • Première partie / First part La modélisation en acte / Modelisation in process
  • Some Metalinguistic Assumptions behind Tagsets for English: Evidence from that in Different Versions of the Brown Corpus (Nicolas BALLIER, Antonio BALVET, Taylor ARNOLD and Thomas GAILLAT)
  • L’éveil de la conscience métalinguistique des élèves à travers la valorisation de la compétence épilinguistique dans les disciplines non linguistiques : l’exemple des écoles bilingues songhay-français (Zakaria NOUNTA)
  • La pseudo-clivée et la complétive attribut en anglais et en français : deux procédés de focalisation dans le discours politique (Issa KANTÉ)
  • Focalisation et syntaxe : clivage, pseudo-clivage et « construction liée », une approche unifiée ? (Annie KUYUMCUYAN)
  • Deuxième partie / Second part Les modèles théoriques en présence / Theoretical models
  • Sound Change: Models and Norms (Olivier GLAIN)
  • English PhonologieS? (Quentin DABOUIS and Pierre FOURNIER)
  • Sur la complémentarité du descriptivisme et de l’ascriptivisme (Grégory FURMANIAK)
  • Les opérateurs énonciatifs et la Grammaire des opérateurs de Z. Harris (Jean-Pierre DESCLÉS et Zlatka GUENTCHÉVA)
  • Les auteurs
  • Contributors
  • Résumés
  • Abstracts

Introduction

L’objectif de cet ouvrage est de soumettre à l’examen les modèles théoriques de la linguistique. Il rassemble une bonne partie des textes issus du colloque international Les discours métalinguistiques 3 qui s’est tenu à l’Université Paris 13 (aujourd’hui Université Sorbonne Paris Nord) en novembre 2019. Cette rencontre se donnait pour but de questionner les cadres théoriques utilisés en linguistique. À cette fin, était proposée, entre autres choses, une étude ciblée, sur corpus, de divers procédés de mise en relief, cette base empirique offrant l’occasion de confronter diverses théorisations et étant à même de fournir un outil pour leur évaluation. À tous ces textes qui reprennent des communications présentées lors du colloque, s’ajoutent deux contributions de chercheurs n’ayant pas pris part au colloque, mais intéressés par le thème des discours métalinguistiques. Ce livre est divisé en deux parties. La première, intitulée « La modélisation en acte », traite de la construction de modèles théoriques, abordant la question d’une théorisation implicite non mise en question, ainsi que celle d’une théorisation en construction, que cette dernière prenne la forme d’une activité épilinguistique ou d’une pensée métalinguistique élaborée et explicite qui se confronte à des faits de langue et tente d’en donner une explication. Les articles réunis dans la seconde partie, « Les modèles théoriques en présence », sont pour leur part plus spécifiquement consacrés à la discussion et à la comparaison de cadres théoriques, en phonologie, syntaxe et sémantique.

Consacrée à la construction de la modélisation théorique, la première partie s’ouvre sur la question de la théorisation implicite et pas toujours consciente d’elle-même, qu’il s’agisse de celle qui sous-tend l’élaboration de corpus numérisés ou de l’activité épilinguistique que l’on peut voir comme les balbutiements d’une activité métalinguistique plus explicite et plus élaborée, consciente d’elle-même. Le premier article, « De quelques hypothèses métalinguistiques implicites dans les jeux d’étiquettes de l’anglais : l’exemple de that dans différentes versions du corpus Brown », est le travail de quatre auteurs, Nicolas Ballier, Antonio Balvet, Taylor Arnold et Thomas Gaillat. Prenant l’exemple de la forme anglaise that, dotée de ←13 | 14→fonctions multiples, ces derniers s’interrogent sur les jeux d’étiquettes des différentes versions du corpus Brown, corpus de langue anglaise, et la réannotent à l’aide d’autres outils informatiques. On aboutit alors à des données comportant jusqu’à sept séries d’étiquettes pour un même token du corpus. Ces étiquettes ne sont pas seulement des variantes techniques ou terminologiques d’une même entité, mais mettent en œuvre des présupposés théoriques, notamment syntaxiques, qu’il conviendrait selon les auteurs d’expliciter et sans doute de discuter. Cette étude critique des outils des Humanités Numériques met potentiellement en perspective les analyses linguistiques fondées sur des outils numériques et notamment les résultats de la linguistique dite « de corpus ». Tout aussi implicite est l’activité d’analyse observée par Zakaria Nounta chez des élèves d’école primaire d’une classe bilingue songhay-français. Son article est intitulé « L’éveil de la conscience métalinguistique des élèves à travers la valorisation de la compétence épilinguistique dans les disciplines non linguistiques : l’exemple des écoles bilingues songhay-français ». L’exemple étudié dans une école bilingue montre en effet comment, à la faveur de leçons de calcul et de sciences d’observation, le comportement épilinguistique des élèves permet de faire affleurer une conscience métalinguistique. Ces disciplines favorisent cet éveil métalinguistique à travers des activités telles que le comptage, le maniement ou la dénomination d’objets, ou encore la recherche d’exemples. L’élève dispose alors d’un premier lot d’outils et de compétences pour l’analyse des deux langues d’enseignement, acquis dans l’enseignement des disciplines non linguistiques. On voit comment l’école pourrait ainsi enrichir et élargir le champ de la formation des maîtres, en favorisant leur vigilance et agilité, tant didactique que métalinguistique. Les deux contributions suivantes mettent à l’épreuve les discours métalinguistiques explicites portant sur les constructions focalisantes. Issa Kanté étudie les pseudo-clivées en français et en anglais dans un article intitulé « La pseudo-clivée et la complétive attribut en anglais et en français : deux procédés de focalisation dans le discours politique ». Cette étude contrastive examine les pseudo-clivées et les constructions attributives avec lesquelles l’élément qui suit la copule est une subordonnée en that/que. Ces deux types de construction comportent beaucoup de ressemblances, syntaxiques aussi bien que sémantiques, en français comme en anglais. L’auteur analyse ensuite les propriétés syntaxiques, et leurs effets sémantiques et pragmatiques tels que le focus informationnel, la mise en arrière-plan, la spécification et la catégorisation modale. Les deux constructions partageant ←14 | 15→un certain nombre de propriétés, elles se présentent souvent en alternance dans le discours politique. Outre ces points communs, l’étude identifie une tendance discursive : les pseudo-clivées semblent être plus spécialement utilisées pour le contraste implicite alors que les constructions attributives sont surtout employées pour marquer un contraste explicite ou l’exclusivité. On remarque en outre que le français combine ces deux constructions avec un troisième procédé focalisant, l’anaphore rhétorique. C’est également la construction d’une théorie linguistique qui se voit mise en œuvre dans la contribution d’Annie Kuyumcuyan, « Focalisation et syntaxe : clivage, pseudo-clivage et ‘construction liée’, une approche unifiée ? ». Y sont analysées un certain nombre de prises de position théoriques qui sous-tendent les travaux sur les clivées et pseudo-clivées. L’objectif est de questionner ces cadres théoriques et leurs corpus d’hypothèses en essayant de conserver, et dans la mesure du possible de réunir, toutes les descriptions dignes d’intérêt qui y ont été proposées. Cet objectif cumulatif conduit l’autrice à accroître son champ d’étude, ce qui élargit la portée du pseudo-clivage à des structures assez similaires, et à questionner la possibilité d’un lien que pourraient entretenir ces structures avec la construction dite « construction liée » que l’on trouve dans C’est une saine occupation que l’horticulture. L’analyse révèle une surprenante uniformité fonctionnelle sous-jacente à ces diverses constructions, chacune d’entre elles étant apparemment utilisée pour sélectionner dans la phrase canonique une catégorie spécifique de constituant, si bien que l’ensemble de ces constructions permet de couvrir la totalité des fonctions syntaxiques disponibles. On le voit, ces deux mises à l’épreuve des discours théoriques sur la focalisation élargissent le champ d’étude du domaine avec, d’un côté, l’ajout de la complétive attribut et, de l’autre, celui de la « construction liée ».

Cet article d’Annie Kuyumcuyan, qui élabore son construit théorique à partir de divers modèles dont il fait la synthèse, aurait tout aussi bien pu être placé dans la seconde partie de cet ouvrage tout spécialement consacrée à la discussion et à la confrontation de modèles théoriques. Cette deuxième partie débute par deux articles sur la phonologie. Olivier Glain étudie tout d’abord la question de la variation et du changement phonologiques dans « Le changement des sons : modèles et normes ». Tentant de trouver une unité au-delà de la diversité théorique, l’article examine un certain nombre de théories et d’exemples. L’hypothèse de base de l’auteur est que l’innovation phonétique chez un locuteur individuel nécessite une interaction sociale pour devenir un véritable ←15 | 16→changement du système phonologique d’une communauté de locuteurs. La théorie doit donc rendre compte de processus sociolinguistiques et cognitifs, et c’est la raison pour laquelle le cadre théorique proposé est un modèle intégratif du changement des sons, de type sociocognitif. Centré sur les représentations phonologiques mais sans jamais négliger toute une variété de facteurs tels que la perception et l’environnement phonétique, l’interaction et l’accommodation, les processus liés à l’identité et le style, l’identité sociale et idéologique ainsi que les phénomènes associés à l’usage, ce modèle permet de rendre compte de différentes étapes du changement, telles que les débuts et la mise en place, l’incrémentation et la diffusion. Ensuite, dans « Les phonologies de l’anglais ? », Quentin Dabouis et Pierre Fournier essaient de montrer que, même si la phonologie de l’anglais n’est pas un système monolithique, ses divers sous-systèmes peuvent expliquer bien davantage que ne le laissent généralement entendre les analyses de la phonologie des emprunts. Les auteurs postulent ainsi l’existence de cinq sous-systèmes, à savoir les systèmes Cœur-Natif, Cœur-Roman1, Français, Étranger et Savant, qui n’appartiennent pas au seul domaine phonologique. Ils pensent que l’anglais peut s’analyser comme une série de systèmes imbriqués qui correspondent à certaines classes de mots ou de formatifs empruntés à d’autres langues. Bien que ces sous-systèmes puissent être influencés par les propriétés de la langue d’emprunt, ils sont dotés d’une autonomie qui leur est propre et montrent des propriétés spécifiques, graphophonoloqiques, segmentales, morphologiques et sémantiques. La dernière partie de l’article évoque brièvement les outils existants qui pourraient ultérieurement être utilisés pour formaliser le cadre théorique proposé, une fois que la base empirique aura été suffisamment élargie. C’est ensuite clairement le domaine de la sémantique qui se voit exploré par Grégory Furmaniak, avec une réflexion « Sur la complémentarité du descriptivisme et de l’ascriptivisme » qui tente de réconcilier deux points de vue théoriques sans point de rencontre apparent. L’auteur défend l’idée que le descriptivisme et l’ascriptivisme ne sont pas à considérer comme étant exclusifs l’un de l’autre, mais gagnent au contraire à se combiner pour parvenir à une description plus complète des formes grammaticales. Sont données des définitions de l’ascriptivisme et du descriptivisme, où l’ascriptivisme apparaît comme une approche fondamentalement métalinguistique dès lors que cette théorie traite de ce qui est « en dehors » de l’énoncé, tandis ←16 | 17→que le descriptivisme met l’accent sur l’aspect informatif, conceptuel et référentiel de l’interprétation. L’auteur accompagne ces définitions d’exemples illustrant l’analyse ascriptiviste et remarque que la frontière entre les deux points de vue théoriques n’est pas si étanche que cela, dans la mesure où les ascriptivistes ont parfois recours à des considérations descriptivistes. Enfin, une question demeure ouverte : faut-il attribuer à une forme grammaticale une valeur métalinguistique unique sans tenir compte de ses différents sens, ou autant de valeurs métalinguistiques qu’il y a de sens ? La comparaison de deux modèles théoriques est également le sujet du dernier article, écrit par Jean-Pierre Desclés et Zlatka Guentchéva et intitulé « Les opérateurs énonciatifs et la Grammaire des opérateurs de Z. Harris ». Il y est établi un parallèle entre la grammaire des opérateurs de Harris et la théorie des opérations énonciatives, qui souligne les points communs entre les deux cadres théoriques. Même si les deux modèles demeurent relativement ignorants l’un de l’autre, la grammaire des opérateurs de Harris développe une approche plutôt énonciative, comme le montrent des exemples concernant les questions du temps et de l’aspect. L’introduction par Harris d’opérateurs énonciatifs et leur formalisation mathématique renforcent le pouvoir explicatif des concepts analytiques de la théorie énonciative. Les divergences entre les deux théories conduisent quant à elles à aller plus avant dans la discussion et l’évaluation des différences théoriques de manière à reformuler les outils de description métalinguistiques et les rendre mieux adaptés à l’analyse des données empiriques ou au traitement automatique.

Ce livre s’intéresse aux délicats problèmes épistémologiques de la théorisation en linguistique et se présente comme une suite naturelle du travail sur les discours métalinguistiques qui a vu le jour en 20122. Un aspect notable du présent ouvrage est la prise en considération de l’activité épilinguistique comme forme de théorisation non explicite, ainsi que de types de modélisation précédemment soumis à l’examen qui doivent ici faire face à la double contrainte d’un champ de recherche bien circonscrit et d’un corpus de faits de langue préalablement fourni. Également dans le prolongement de cette entreprise se trouvent le questionnement de constructions théoriques et la confrontation de diverses ←17 | 18→théories constituées. Comme on le voit dans la deuxième partie, une telle réflexion peut parvenir, ne serait-ce que partiellement, à jeter des ponts entre certaines théories, en mettant l’accent sur les similarités ou les complémentarités de points de vue différents. Nous formons le vœu que Modèles et modélisation en linguistique puisse contribuer à mettre en lumière les éventuels points de convergence des théorisations et constituer ainsi une étape vers une compréhension plus fine des postures théoriques et des théories.

Viviane Arigne et Christiane Rocq-Migette

Introduction

The purpose of this book is to examine and assess the theoretical models used in linguistics. It assembles a significant part of the written versions of the presentations given during the international conference Metalinguistic Discourses 3, which took place at Paris 13 University (now Sorbonne Paris Nord University) in November 2019 and already aimed at assessing theoretical frameworks and their results. With this end in mind and among other things, the meeting invited speakers to concentrate on various focusing devices in a corpus-based study, which provided an opportunity to confront and evaluate theorizations. A number of papers are authored by researchers who took part in the conference, while two others are written by colleagues who expressed an interest in the conference theme of metalinguistic discourses. The book is divided into two parts. The first part is entitled ‘Modelisation in Process’ and deals with the construction of theoretical models, with the questions of implicit and unchallenged theorization, as well as theorization ‘in the making’, either in the form of epilinguistic activity or as explicit elaborated metalinguistic thought trying to cope with, and account for, actual linguistic facts. As to the papers gathered in the second part, ‘Theoretical Models’, they are more specifically dedicated to the discussion and comparison of theoretical frameworks, in phonology, syntax and semantics.

The first part opens on the subject of implicit theorization which is not always aware of itself, whether it be the underlying theory of the annotation of digital corpora or epilinguistic activity, which can be seen as a primary infant stage of a more explicit and elaborated metalinguistic activity conscious of itself. The first article, ‘Some Metalinguistic Assumptions behind Tagsets for English: Evidence from that in Different Versions of the Brown Corpus’, is written by four authors, Nicolas Ballier, Antonio Balvet, Taylor Arnold and Thomas Gaillat. Taking the example of the English multifunctional form that, they question the range of labels found in different versions of the English language corpus, namely the Brown corpus, and re-annotate it using other digital tools. The comparison results in data contrasting up to seven series of ←19 | 20→tags for one and the same token of the Brown corpus. These tags are not just terminological or technical variants used for the same token, but presuppose theoretical, particularly syntactic, stances, which the authors think it would be good to make explicit and discuss. The study criticises some tools used by Digital Humanities and sheds a new light on linguistic analyses based on digital corpora, in particular the results of what is known as ‘corpus linguistics’. Just as implicit is pupils’ analytical activity studied by Zakaria Nounta in a bilingual Songhay-French class. His article is entitled ‘Awakening Pupils’ Metalinguistic Awareness through the Promotion of Epilinguistic Competence in Non-Linguistic Subjects: The Example of Songhay-French Bilingual Schools’. This example of a bilingual school shows how pupils’ epilinguistic behaviour analysed in observational sciences and arithmetic constitutes a budding metalinguistic consciousness. Indeed, these two subjects favour this metalinguistic awakening through activities such as counting, the handling or naming of objects, or again the search for examples. The pupil then has at his or her disposal a first set of tools and skills he or she can use for the analysis of both languages. One sees how the school system could enrich and complement the training of teachers, encouraging their didactic and metalinguistic awareness and agility. The following two contributions show explicit metalinguistic discourse put to the test, on the subject of focusing constructions. Issa Kanté studies pseudo-cleft constructions in French and in English, in an article entitled ‘Pseudo-Cleft and Predicative Sentences in English and French: Two Focusing Constructions in Political Discourse’. This contrastive study examines pseudo-cleft constructions and predicative sentences whose post-copula element is a that/que clause. The two constructions appear to be syntactically and semantically very similar, in English as well as in French. The author goes on to analyse syntactic properties and their semantic or pragmatic effects, such as informational focusing, backgrounding, specification and modal categorization. Because they share a number of properties, the two constructions are often found to alternate in political discourse. Beyond those common features, the study identifies a discursive tendency: pseudo-cleft constructions seem to specialize in implicit contrast whereas predicative sentences are mostly used for explicit contrast and exclusiveness. Moreover, one can observe that French often combines these two constructions with a third focusing device, namely rhetorical anaphora. Linguistic theory is also seen in construction in Annie Kuyumcuyan’s ‘Focalization and Syntax: Clefting, Pseudo-Clefting and ←20 | 21→Constructions Liées, towards a Unified Approach?’ The paper analyses a number of theoretical stances that underlie existing accounts of pseudo-cleft and cleft sentences. The aim is to question the theoretical frameworks and their corpora of hypotheses, trying to retain, and possibly unite, all valuable descriptions that have been offered. This cumulative objective leads the author to broaden her field of study, thereby enlarging the scope of pseudo-clefting to rather similar syntactic structures, and to question the possible connection of these structures with the so-called construction liée, as is found in C’est une saine occupation que l’horticulture. The analysis reveals a surprising functional uniformity underlying the various focusing constructions, each of them apparently being used to select one specific category of constituent in the canonical sentence, so that all of them taken together make it possible to cover the whole range of the syntactic functions available. One can see how these two ways of testing theoretical discourse on the particular subject of focusing constructions enlarge their field of research with the addition of, on the one hand, the predicative noun-clause and, on the other hand, the construction liée.

Résumé des informations

Pages
334
Année
2022
ISBN (PDF)
9782875745132
ISBN (ePUB)
9782875745149
ISBN (Broché)
9782875745125
DOI
10.3726/b19804
Langue
français
Date de parution
2022 (Septembre)
Published
Bruxelles, Berlin, Bern, New York, Oxford, Warszawa, Wien, 2022. 334 p., 2 ill. en couleurs, 25 ill. n/b, 16 tabl.

Notes biographiques

Viviane Arigne (Éditeur de volume) Christiane Rocq-Migette (Éditeur de volume)

Viviane Arigne est professeur émérite à l’Université Sorbonne Paris Nord. Sa recherche se déploie principalement sur la modalité, la catégorisation nominale et des questions de théorisation linguistique. Viviane Arigne is Professor Emerita at Sorbonne Paris Nord University. Her research mainly revolves around modality, nominal categorization as well as questions of theorization in linguistics. Christiane Rocq-Migette est maître de conférences honoraire à l’Université Sorbonne Paris Nord. Sa recherche porte essentiellement sur les conditionnels, les relations inter-propositionnelles et la grammaticalisation de connecteurs déverbaux ou dénominaux. Christiane Rocq-Migette is Honorary Senior Lecturer at Sorbonne Paris Nord University. Her research focuses on conditionals, inter-clausal relations and the grammaticalisation of deverbal and denominal connectors.

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