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Interrègne : risques et puissance

Reconfigurations interrégionales et identitaires

de Brigitte Vassort-Rousset (Éditeur de volume)
©2023 Collections 270 Pages

Résumé

Cet ouvrage bilingue français-anglais s’inscrit pleinement dans le projet scientifique
du CERDAP2 à Sciences Po Grenoble-UGA, ayant pour objectif la mise
en évidence de reconfigurations institutionnelles et politiques internationales, et
de nouvelles rationalités contemporaines. Il analyse, pense, propose, et teste des
modèles nationaux, régionaux, et internationaux de gouvernance en évolution, et
donne toute leur place aux acteurs institutionnels et à ceux de la société civile. Il
intègre l’ensemble des protagonistes (y compris les acteurs transnationaux) impliqués
dans des dispositifs administratifs, politiques, économiques, diplomatiques,
et stratégiques en recomposition continue. Son approche comparatiste est ancrée
dans l’histoire et étudie en profondeur des exemples concrets de cinq continents, en
conciliant avancée méthodologique, stratégie et géopolitique, relations et politiques
publiques économiques internationales et créations institutionnelles, et mutations
des identités et représentations en sociologie politique internationale.

Table des matières

  • Couverture
  • Titre
  • Copyright
  • À propos de l’auteur
  • À propos du livre
  • Pour référencer cet eBook
  • TABLE DES MATIÈRES
  • Introduction : Hétérarchies post-hégémoniques et identités imbriquées
  • I- GOUVERNANCE DES RISQUES SUR LES FRONTIÈRES ET LES MARGES (STRATÉGIE ET SÉCURITÉ INTERNATIONALE)
  • Le risque, la marge, et la frontière. Quels transferts de paradigmes entre géographie, sociologie, et sciences du danger?
  • Crise de l’État postcolonial, crise des frontières : de l’analyse du trafic du kpayo entre Bénin et Nigeria
  • Environment as geopolitical stake. China’s environmental diplomacy
  • II- DES CONCURRENCES INTERRÉGIONALES CRÉATRICES (INNOVATIONS INSTITUTIONNELLES INTERNATIONALES)
  • European faith-based development NGOs vis-à-vis the EU-India FTA: an example of transnational advocacy networking
  • L’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) dans la Nouvelle Asie : une généralisation d’après-guerre?
  • China’s growing influence on Pacific Island Countries through pacific cooperation, creative involvement, and regional interdependency: French and European handling
  • III- RECONSTRUCTION PERMANENTE DES REPRÉSENTATIONS ET DE LEUR MATÉRIALITÉ (SOCIOLOGIE POLITIQUE INTERNATIONALE)
  • Hiérarchies et médiations : l’Afrique centrale en quête de puissance régionale
  • L’Europe gigogne : mémoire plurielle et géopolitique éclatée
  • Regional and global impact of the Australian government’s strategic anxieties
  • Conclusion: Towards multiscalar and unequal polylateralism, fluctuating and opportunistic collusion, and relative democratic fragmentation to face the PRC’s rising global leadership

Introduction : Hétérarchies post-hégémoniques et identités imbriquées

Brigitte Vassort-RoussetProfesseur émérite en Science politique, CERDAP2-Sciences Po Grenoble-UGA

Josep Borrell, Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité depuis décembre 2019, a traité fin mars 2022 dans une pièce de doctrine géopolitique, après sa « boussole stratégique » présentée en novembre 2021 et adoptée par le Conseil en mars dernier, de ce que la guerre en Ukraine changeait pour l’Europe. Il y a mis en évidence l’urgence d’une adaptation stratégique impérieuse et vitale dans l’interrègne, dans un monde en pleine restructuration, de moins en moins compréhensible, à la configuration multiscalaire et à la temporalité éclatée. Pour « apprendre à parler le langage de la puissance » face à la Russie révisionniste et en quête de statut, et à l’intensification de toutes les menaces. Ce sont les principes même de l’ordre de sécurité européen et mondial depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale qui sont en jeu : les relations internationales de la Charte des Nations unies et de l’Acte final d’Helsinki, les sources de solidarité et de légitimité de l’UE.1

Dans un monde façonné par une politique de puissance brutale, militarisée et discursive, face à laquelle le concept de hard power de l’Union européenne ne peut se réduire à des procédures juridiques ni aux moyens militaires, et doit inclure toute la gamme des instruments pour atteindre ses objectifs, défendre ses intérêts communs, ses valeurs et son modèle, renforcer sa résilience et réduire ses vulnérabilités stratégiques. Pour que son réveil géopolitique devienne une permanence stratégique, tant en Europe qu’au-delà, impliquant une plus grande coordination au sein de l’Union et de l’OTAN et une solidarité entre elles, un processus de convergence stratégique et d’investissement dans une capacité d’action collective se structure face à « l’instrumentalisation des flux migratoires, à la privatisation des armées et à la politisation du contrôle des technologies sensibles, (…) à la dynamique des Etats faillis, au recul des libertés démocratiques, ainsi qu’aux attaques contre ‘les biens communs mondiaux’ », au revers de la méthode choisie de dépolitisation pour l’intégration européenne, à la manipulation de l’interdépendance économique, et au défi de l’ouverture asymétrique à la Chine.2

Depuis l’origine du projet européen, la définition de son identité a été étroitement liée à des crises. Il a su transformer le danger en occasion de progrès, en puisant dans un fonds historique commun, témoin d’une cohérence culturelle, juridique et politique propre à fonder une entité politique européenne. Mais les crises mondiales actuelles, réelles ou potentielles, interagissent en se neutralisant ou en se renforçant mutuellement, et constituent ensemble une véritable crise systémique ; les menaces venant du monde extérieur exigent alors une réponse rapide ou demandent un haut niveau d’improvisation ou d’adaptation. Cela met au défi non seulement une communauté de valeurs économiques et sociales, mais les rapports dialectiques entre unité et diversité culturelle et politique, dans le respect aussi bien de la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne que du patrimoine, culturel, religieux, et humaniste de l’Europe, avec le but précis de forger une destinée commune dans un équilibre fragile mais réel de cet espace multiculturel et plurilingue, y compris par une « bataille des récits ». Faute d’une harmonisation juridique complète, la garantie de la cohérence et de la fonction unificatrice de la jurisprudence et de l’interprétation du droit revêt un rôle essentiel pour assurer la certitude du droit et la confiance des citoyens.3

La guerre en Ukraine a obligé l’Union européenne à affronter le choix entre une union plus parfaite ou une agonie fatale. Soudainement, les problèmes ne venaient plus de l’Union européenne, mais étaient accentués par le choix des élites politiques et économiques allemandes de bénéficier du mirage d’une énergie russe bon marché, et par le concept français d’une Europe élargie incluant la Russie ; ne serait-ce qu’en raison du mépris du Kremlin pour l’UE, et de sa volonté de la voir échouer. Les consciences changent doucement au sujet de Bruxelles et du pouvoir supranational, en Europe centrale et orientale en particulier, et le moteur de l’action politique est dorénavant géopolitique plutôt que culturel. Alors que le lien que font les nationalismes entre les frontières et les identités politiques était ravivé depuis 2015 par le rapport de force entretenu entre l’Union européenne et les pays d’Europe centrale et orientale, au sujet de l’accueil de réfugiés risquant de porter atteinte à des identités culturelles construites dans des projets de nations homogènes autour de la langue, de la culture, et de la religion,4 de nouvelles perspectives s’ouvrent. Pour une union géopolitique et non plus principalement économique, avec l’admission de la Moldavie et de l’Ukraine au statut de candidates, la compréhension dorénavant partagée (à part par le gouvernement de la Hongrie) de qui sont les ennemis, et le remodelage des modalités décisionnelles et des rapports de puissance dans l’UE (entre Sud, Scandinavie, et Europe centrale) lié à la future appartenance de l’Ukraine.

Les interactions globales entre la pandémie de Covid, l’inflation, la récession, le risque de famine dans le Sud, le réchauffement climatique, les dettes publiques dans la zone Euro, le risque d’escalade nucléaire (en lien avec la guerre en Ukraine), et le déclin relatif du rôle mondial des Etats-Unis sont très déstabilisants pour la structure de l’économie mondiale. Aucune conséquence de ces problèmes ne saurait être résolue par une somme d’ajustements partiels. D’où le besoin de projets englobants et radicaux qui proposent une nouvelle architecture garantissant la prospérité et la paix.

Les théories de Relations internationales ne sont ici pas neutres: elles ont un rôle dans la construction d’un futur durable pour l’humanité. Les théories de R.I. post-occidentales, post-westphaliennes, et globales, sont nécessaires. Pour leur émergence, les expériences et visions globales des civilisations non-européennes le sont aussi, afin de traquer les relations internationales au-delà des états-nations, jusqu’aux populations et à leur survie, dans une forme de théorie internationale critique historico-sociologique qui essaie de reconnecter théorie et pratique, et abandonne les grands récits philosophiques et le piège de l’eurocentrisme pour analyser les dynamiques sociologiques universelles au fondement du développement de toutes les sociétés humaines.5

Or l’ordre international est en transition, en deux processus reliés: le déplacement de la puissance matérielle et d’influence, et la transformation institutionnelle par des stratégies d’équilibrage ; la Chine comme challenger de l’ordre en place depuis 1945 choisit de maximiser sa propre puissance et sa légitimité dans un nouvel ordre international par des options inclusives aussi bien qu’exclusives, comme l’illustre sa diplomatie environnementale, régionale et globale.

Alors que l’Occident n’a plus le monopole de l’impérialisme (voir l’agression extrêmement violente de la Russie), qu’« Occident » est devenu une catégorie idéologique, que les Etats-Unis n’incarnent plus les valeurs occidentales comme la liberté et la droit à la vie, que les institutions multilatérales dont l’ONU ne fonctionnent plus, que de nouveaux acteurs émergent aux périphéries (Japon, Inde, Nouvelle-Zélande) et agissent comme médiateur (Turquie), il faut trouver un principe de compromis et résoudre les contradictions actuelles entre priorités pour sauver la planète… Et défendre démocratie, souveraineté, sécurité, environnement et liberté contre l’interdépendance des chaînes d’approvisionnement transformée en sharp power et arme de guerre, dans une approche collectivement responsable de résistance à la désinformation et aux réseaux globaux de régimes autocratiques, dont les liens sont cimentés par des contrats et des chantages commerciaux, et non plus des idéaux.

Eloigné du régionalisme hégémonique du 20è siècle, le régionalisme du 21è siècle se caractérise par un pluralisme croissant et des antagonismes intensifiés. Ce qui questionne le lien positif entre régionalisme et multilatéralisme, alors que les clivages sont exacerbés entre blocs concurrents. Le régionalisme (l’inter-régionalisme) coopératif représente pourtant la possibilité de relancer la discussion sur ce qu’est le rôle du multilatéralisme dans une perspective interdisciplinaire, et de nourrir les analyses de pratiques et de formes hybrides de coopération, qui débordent les typologies traditionnelles et agissent comme une puissance montante exigeant davantage de pouvoir de négociation vis-à-vis des puissances établies.

Dans l’évolution actuelle des relations géopolitiques, le défi principal pour les membres de nouvelles régions consiste à concevoir et mettre en place une influence plus importante au niveau international, et à équilibrer l’ordre international libéral par la transformation de l’ordre global. Il existe des raisons à la fois normatives et géoéconomiques de consolider un multilatéralisme légitime à l’ère contemporaine: construire des formes légitimes du multilatéralisme exige de nouveaux types de coopération commerciale intrarégionale et de leadership; l’Union européenne a besoin d’établir des relations avec d’autres puissances moyennes, comme l’Inde et le Japon. Il demeure que le régionalisme et la mondialisation peuvent revêtir des contenus et des portées différents en fonction des lieux d’origine et d’application; la Chine promeut ainsi des représentations du monde visant à changer l’ordre international, et à établir de nouvelles règles et institutions de gouvernance globale. Un des risques internationaux devient alors qu’elle bénéficie de façon disproportionnée de sa monopolisation du contrôle, des avantages, et des chances qui accompagnent l’inclusion dans un groupe, les exclus n’ayant plus qu’à passivement subir les nouvelles règles de la société internationale qui prévalent dans la construction d’accords globaux et équilibrés. Soit la « relationalité » plutôt que la hiérarchie, et un cadre de gouvernance globale polycentrique sous les auspices d’un état central, la Chine précisément, qui applique un ordre libéral international sans libéralisme.6

Le changement s’accompagne du risque, qui induit potentiellement bénéfices et opportunités. Une meilleure gouvernance des risques cherche à permettre aux sociétés de profiter du changement tout en minimisant les risques associés. La gouvernance des risques globaux et systémiques (stratégiques, géoéconomiques, environnementaux…) exige de la cohésion entre les pays et un processus inclusif dans les choix gouvernementaux. Elle renvoie aux actions, processus, traditions, et institutions par lesquels l’autorité s’exerce et les décisions sont prises et appliquées (pré-évaluation, expertise, suivi, définition scientifique et sociale, et gestion des risques; puis sensibilisation à l’importance de la communication sur ce processus de gouvernance).

L’espace d’analyse proposé sur la reconfiguration actuelle des frontières et des marges s’organise autour de la normativité ; de l’informel et de l’(il)légalité ; de la hiérarchisation et des nouvelles structurations ; des facteurs de stabilité et de transgression ; de l’interaction, des échanges, et de la reconstruction permanente des représentations et de leur matérialité ; et des épistémologies enchâssées dans les contextes nationaux et régionaux de tous les continents du monde globalisé.

Cet ouvrage collectif, bilingue et interdisciplinaire, rassemble des contributions issues de la série de Journées d’études en Relations internationales organisées depuis 2018 dans le cadre du Cerdap2 à Sciences Po Grenoble-UGA, et en partenariat avec l’Ecole d’Affaires internationales et d’Administration publique de l’Université océanique de Chine (SIAPA-OUC) en 2019 et 2021. Trois des six auteurs de l’ouvrage sont des chercheurs membres du Cerdap2 ; et une quatrième est MCF HDR à Sciences Po Grenoble. Les deux autres sont l’un MCF HDR au Havre et Directeur du Campus Sciences Po Europe-Asie, et l’autre Docteur en Science politique et Ambassadeur (burundais) à Genève.

Il s’inscrit pleinement dans le projet scientifique du Cerdap2, en ayant pour objectif la mise en évidence de reconfigurations institutionnelles et politiques internationales, et de nouvelles rationalités contemporaines : il analyse, pense, propose, et teste des modèles nationaux, régionaux, et internationaux de gouvernance donnant toute leur place aux acteurs institutionnels et à ceux de la société civile. Il intègre l’ensemble des protagonistes impliqués (y compris les acteurs transnationaux) dans des dispositifs administratifs, politiques, économiques, diplomatiques et stratégiques en recomposition continue.

Que nous apprennent les théories classiques des relations internationales sur les hiérarchies, les frontières, et les reconfigurations régionales?

A titre d’exemple, l’état de la relation transatlantique dépendant de plusieurs facteurs clés, les diverses théories des relations internationales se concentrent sur un ou plusieurs d’entre eux.7 Réalisme et néoréalisme insistent sur l’équilibre des puissances à l’échelle mondiale. La distribution internationale des capacités, en particulier militaires, est analysée comme un élément primordial dans les rapports Europe/États-Unis, dont la coopération est plus efficace contre un ennemi commun, comme l’illustre leur réaction commune à l’invasion de l’Ukraine. D’un point de vue réaliste aussi, la fin du monde bipolaire avait questionné la coopération transatlantique,8 et mené à une période de concurrence voire d’incompréhension entre États-Unis et Europe.9 Face à l’ascension économique de la Chine et de l’Asie, avec la relativisation de la place des États-Unis, une vision réaliste aurait aussi pu envisager une alliance renforcée entre Américains et Européens pour contrebalancer les puissances émergentes.

Deuxièmement, la politique intérieure, de part et d’autre, est un facteur susceptible d’affecter les relations interrégionales. À un premier niveau, la stabilité de ces régimes démocratiques est source de cohésion, et les relations restent pacifiques entre alliés et partenaires économiques.10 Mais l’alternance au pouvoir, les changements de l’opinion ou des dirigeants peuvent mener à la redéfinition de l’intérêt national d’un pays et provoquer d’importantes modifications de sa politique étrangère (cf. « trumpisme »). Malentendus et conflits peuvent en résulter. En outre, les gouvernements s’appuient souvent sur des coalitions, parlementaires ou idéologiques, dont les changements peuvent avoir des effets concrets, y compris en politique étrangère. Ainsi à partir de 2005, s’est érodée la coalition intérieure qui avait soutenu la politique américaine vis-à-vis du reste du monde depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

La question du leadership a également son importance. À l’occasion de changements de dirigeants, de nouvelles idées, de nouvelles approches se diffusent, améliorant ou dégradant les relations et l’image du partenaire, comme le suggèrent les exemples de John F. Kennedy, George W. Bush, Barack Obama, ou Donald Trump. Les dirigeants demeurent malgré tout sous la contrainte de leur situation intérieure, lors de crises brutales induisant soit des politiques protectionnistes, soit l’identification de nouveaux objectifs communs entre deux régions du monde. Les tensions et acteurs politiques intérieurs sont centraux dans la perspective libérale des théories des relations internationales.11

Résumé des informations

Pages
270
Année
2023
ISBN (PDF)
9782875747976
ISBN (ePUB)
9782875747983
ISBN (Broché)
9782875747969
DOI
10.3726/b20694
Langue
français
Date de parution
2023 (Août)
Mots clés
Gouvernance des risques socio-économiques et environnementaux concurrences interrégionales et innovations institutionnelles internationales reconstruction des identités et représentations
Published
Bruxelles, Berlin, Bern, New York, Oxford, Warszawa, Wien, 2023. 270 p.

Notes biographiques

Brigitte Vassort-Rousset (Éditeur de volume)

Brigitte VASSORT-ROUSSET, Ph.D. de l’Université Yale, est Professeur émérite en Science politique et Chercheur au CERDAP2, Sciences Po Grenoble-UGA. Ses recherches portent sur les reconfigurations internationales de la puissance, les évolutions stratégiques, les identités et le facteur religieux dans les relations internationales, et les changements dans le Pacifique insulaire. Elle a dirigé le Standing Group on International Relations du Consortium européen de Recherche en Science politique de 2004 à 2010. Elle a enseigné dans de nombreuses universités en Europe, Afrique, Amérique du Nord, Asie du Sud-Est et du Nord, et Océanie.

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